Un de mes cousins, devant l'impossibilité de trouver du travail en France s'apprête à partir pour la Nouvelle Calédonie... Il y rejoint un poste de chef de chantier qui lui permettra de gagner sa vie et celle de sa famille.
La Nouvelle Calédonie, c'est vraiment l'autre bout du monde quand on habite en France, c'est un voyage qui dure environ 24 heures... C'est un dépaysement et un déracinement complet. Il faut, alors, quitter famille, femme, enfants, trois adolescents pour s'expatrier et travailler.
Mon cousin part par périodes de 10 semaines pour revenir pendant des vacances de 15 jours... Des périodes de travail assez longues qui le séparent de toute sa famille...
Dans quel monde absurde vivons-nous ?
Il faut partir de son pays, quitter ses racines, ses proches pour pouvoir survivre ? Combien de jeunes français sont ainsi contraints de s'expatrier pour trouver tout simplement du travail ?
Qui aurait pu imaginer, il y a peu, qu'il faille quitter la France pour pouvoir vivre et subsister ? Le travail devient, dans certains métiers, une denrée rare et exceptionnelle...
Il faut imaginer la vie de ces exilés involontaires, vie cahotique, complexe, marquée par l'éloignement...
La famille elle-même n'est-elle pas menacée dans ces conditions ? Comment concilier vie de famille et travail ?
Autrefois, la plupart des français parvenaient à travailler dans leur pays et trouvaient même du travail dans leur région d'origine : de tels déracinements n'existaient pas, ce qui permettait d'assurer à chacun un confort, une sérénité, une vie normale...
Le monde moderne en arrive à anéantir la vie des salariés, à désunir des familles, à bouleverser le destin des hommes....
Le monde moderne qui devrait être vecteur de progrès devient un univers de trouble, de désordre, de difficultés inouies...
Dès lors, si le travail devient une contrainte si grande, s'il en arrive à perturber le cours normal d'une vie, s'il n'a plus pour but que de gagner de l'argent sans épanouissement personnel, dans un déracinement douloureux comment envisager sereinement l'avenir, comment ne pas voir là une errance et un égarement de nos sociétés qui génèrent inhumanité et souffrances ?
Comment ne pas voir l'absurdité d'un monde qui conduit les hommes à vivre loin de ceux qu'ils aiment, loin de leur pays, de leurs racines ?
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merci pour ces liens : le travail se raréfie et c’est aussi la conséquence inéluctable des progrès ; bientôt les profs seront remplacés par des ordinateurs, par exemple...
Je n’ai que 23 ans, je travaille mais pense ceci depuis que j’ai 20 ans...
Parlez de cette idée autour de vous, vous allez voir les réactions, la plupart des moutons s’offusquent et ne trouvent pas ça normal...
Il y avait déjà eu une proposition de ce type vers 1930 il me semble aux Etats-Unis, sauf que le type qui avez trouvé cette merveilleuse idée s’est vite fait fait fermer la g***le par les chenilles du tank de l’empire....
Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, si votre cousin a un poste définitif en NC, n’est-il pas mieux pour sa famille de le suivre là bas, et s’y installer, plutôt que ces longues périodes de séparation ? Sans parler de la fatigue de ces voyages fréquents en avion, qui risque peut être de s’accumuler au fil du temps, et du coût que cela représente ? Il est dommage en effet que votre cousin soit obligé de partir à l’autre bout du monde pour trouver du travail, et dans le même état d’esprit, n’y avait-t-il pas, en NC, une personne susceptible de prendre ce poste ? Il me semble, mais je n’en suis pas sûre, qu’il y a aussi un certain nombre de Calédoniens obligés de venir en France car ils ne trouvent pas de travail chez eux. Tout le monde ne pense pas comme moi, mais personnellement je considère la Nouvelle Calédonie comme une colonie de la France. Comment voir autrement ce pays lorsqu’on prend connaissance de son histoire ?
« Tout le monde ne pense pas comme moi, mais personnellement je considère la Nouvelle Calédonie comme une colonie de la France »
Ceux qui pensent comme vous que la Nouvelle Calédonie est une colonie française ce sont les kanaks qui appellent d’ailleurs cette terre qui est la leur... Kanaky.
L’impérialisme français fait tout pour y maintenir la suprématie démographique des hexagonaux afin de maintenir l’illusion démocratique et de marginaliser les indépendantistes Kanaks.
Rappelons nous du massacre d’Ouvéa et de la répression de tous les soulèvements passés des autochtones réprimés par les troupes françaises... Il est loin le temps où une Louise Michel dénonçait le sort fait aux Kanaks.
Beaucoup ici condamnent à juste titre les colonisations menées par l’impérialisme US, par exemple, mais « oublient » que la France est aussi une puissance coloniale et néo coloniale.
De tous temps ce sont les pauvres des pays riches, les chômeurs, qui ont servi de pions pour les colonisations. Espérons que le cousin de Rosemar en est conscient....
Maintenir la suprématie démographique est une stratégie courante lorsqu’on a affaire à la colonisation. Comment gagner un référendum sur l’indépendance, si toutefois il est organisé, si l’on est en minorité, alors même que l’on y a droit puisqu’on a été colonisé ? A moins que le référendum ne soit organisé que parce qu’on sait par avance que les indépendantistes risquent fort de le perdre.
C’est vrai que pour beaucoup la mentalité des zoreilles et celle des caldoches est assez insupportable vis à vis du peuple Kanak.
Globalement les richesses (surtout dans la province sud) sont réparties au détriment du peuple mélanésien, c’est exaspérant.
Seule la province du nord tire bien son épingle du jeu puisque ce sont les Kanaks qui sont propriétaires de l’usine de traitement du Nickel. A ce titre la région du nord se développe vite et dans un esprit de partage elle rattrape son retard sur le sud. Bravo à eux !
Pour autant dans la province sud, beaucoup d’habitants ne sont pas des ’impérialistes’. Certe ils profitent du fait accompli mais sans nier la valeur du peuple autochtone.
Une indépendance pluriethnique serait une assez bonne solution.
il est évident que le poste est provisoire : le temps d’un chantier... impossible d’y transporter sa famille... Quand on n’a pas d’autre solution pour trouver du travail, la question du départ ne se pose plus....
autrefois, les gens partaient en famille et se regroupaient : maintenant c’est impossible car ce travail est limité dans le temps : mon cousin devra ensuite trouver un autre travail ailleurs...
La Nouvelle Calédonie a des défauts et de nombreuses qualités. A part le Nickel qui pourrit Nouméa et sa région la vie y est belle. Ah ! Il faut aussi compter avec une violence qu’il ne faut pas nier et une mentalité de caca. Sur le plan politique il faudra se faire une raison ; Sarko ... Sarko et encore Sarko à toutes les tables. Riez pas ! c’est pas drôle.
Sinon, même si la vie y est l’une des plus chères de la planète, les paysages compensent largement cet inconvénient. Plages magnifiques, récifs de corail incroyables, climat presque parfait. Bref ! la Nouvelle Calédonie n’est pas très loin du paradis.
NB. Ceux qui viennent seuls font souvent venir la famille et ils y restent pour toujours... Un bonheur pour les enfants ! Par contre c’est vrai c’est loin ! très loin !
J’y suis venue avec un sac à dos et des diplômes (sans contrat) et je n’en repartirai plus.
Oui, rosemar, cela vous touche de près et vous émeut et on vous comprend.
Je vois des commentaires (attendus) qui s’appuient sur des comparaisons qui, forcément, ne sont pas raison.
Je crois, pour ma part, pouvoir affirmer que beaucoup de nos compatriotes sont issus de familles d’une première, deuxième, voire troisième vague d’immigration venant de Pologne, Espagne ou Portugal et encore Italie, et, bien sûr Mahgreb, au gré de diverses misères sociales voire de guerres ou opression politique et, dans ces lignées, l’expatriation définitive on connaît.
Ce courage de partir vers l’inconnu porteur d’espoir n’est pas d’aujourd’hui. Il vaut mieux s’embarquer pour un travail que pour une guerre...
Une séparation est toujours douloureuse. Encore que le développement des transports et des communications puissent la rendre moins douloureuse, pathétique ou définitive de nos jours.
C’est vrai que la fuite des « bras » comme des « cerveaux » pose problème. Tel jeune ingénieur français à Dubaï s’exprimant l’autre jour sur France Culture disait qu’il n’y a plus rien d’intéréssant à faire sur notre vieux continent et notre vieile France...rien que des « rafistolages » et pas de ponts, de villes (d’îles !!!) à créer et entraînent enthousiasme, estime de soi et...rémunération.
La belle époque ? ce n’est pas aujourd’hui ! Peut-être demain ?
On pourrait résumé ton billet à « Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler ».
Etre obligé de s’exilé pour certains, quitter ses racines, ses amis, sa famille, sa culture, pour d’autres on les oblige à travailler le WE .
Tout cela n’a qu’un seul but, l’argent pour le grand patronnât et les actionnaires, et à l’autre bout de l’échelle on brise des familles , les enfants sont livrés à eux-même le WE .......
En fait, mon cousin n’a guère le choix : il a besoin de travailler pour faire vivre sa famille... et beaucoup subissent ainsi un exil forcé... des conditions de vie à la limite du supportable...
Bonjour Rosemar, mon fils ainé est parti depuis 8 ans maintenant. Les USA, puis les Iles Cayman, et il est actuellement à Abu Dhabi Ayant travaillé toute ma vie un pied en Allemagne et l’autre en France, .je l’ai fortement encouragé à l’exil, car il n’y avait pas de travail pour lui en France. Il revient quasiment tous les ans et il est épanoui. La solution de ton parent n’est pas la meilleure, avec les escales et la longueur du trajet. Pourquoi ne pas embarquer toute la famille ? J’ai un neveu qui a lui, refusé un pont d’or à la NASA. Il préférait rester en France où sa situation n’est pas aussi bonne qu’elle le pourrait. Mais il a des attaches très fortes avec ses parents.
mon cousin part pour la nouvelle Calédonie, le temps d’un chantier : il n’est pas question pour lui de s’y installer avec sa famille pour seulement 8 ou 10 mois là bas : il sait qu’après, il lui faudra trouver un autre travail ailleurs... dans un autre pays...
Je vous rejoins Rosemar puisque j’ai un neveu qui pour aussi faire vivre sa famille a accepté un contrat le temps d’un chantier en Chine ! Ca ne s’invente pas.Ma nièce et lui viennent d’avoir leur deuxième enfant et ils ont le remboursement de l’achat de leur logement.Par contre il est bien moins loti que votre cousin puisqu’il n’a droit qu’à un A/R tout les six mois,qui plus est,il ni a pas de risque qu’il soit aux 35 heures vue que là bas le rythme est aux 12/12 six jours par semaine ! Certes le salaire est alléchant pour un ingénieur travaux publics,mais l’argent n’est pas un but de vie pour eux. Merci pour l’article et bonne soirée à toutes et tous.
Je suis bien d’accord avec cet article ; ou plus exactement, car il ne s’agit pluss d’opinion mais d’observation, j’en arrive aux même constat. J’ajouterais juste que ...
Se déraciner pour vivre est un contre-sens et cautionne concrètement l’absurdité chaotique de ce monde.
Demain n’est que la conséquence d’aujourd’hui. Face à la panade, reculer pour mieux sauter n’est pas une sage décision. La vie n’est qu’une interminable succession de choix ...
Ben moi, j’ai vu l’Age de Glace 4 et s’ils n’étaient pas partis de chez eux pour vivre ailleurs, ben le flim il aurait été fini en 5 minutes... Trêve de plaisanterie, bouger peut parfois avoir du bon. Je ne parle pas spécialement du cas particulier de cet article, mais les mouvements de population ont toujours existé bien avant notre ère moderne. Et les voyages forment la jeunesse comme on dit. Alors oui, partir c’est mourir un peu, mais c’est aussi s’ouvrir aux autres et peut-être découvrir d’autres opportunités, cultures, modes de vie. C’est sûr, grâce à internet on a la culture en plein écran, mais il faut aussi savoir se déraciner pour voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs
les voyages , c’est excellent pour partir à la découverte d’autres pays mais dans ce cas précis, mon cousin part pour travailler et doit se séparer de sa famille : ce n’est pas simple...
@ Rosemar Pour ma part, pour avoir travaillé plus de 30 ans à l’étranger, je considère que c’ est plutôt une expérience positive et permet si l’on est curieux de s’intéresser à la culture des autres. On revient probablement avec une ouverture d’esprit plus grande même si l’on a un peu de mal à supporter les éternelles jérémiades hexagonales. ( d’accord avec Aita sur ce sujet)
D’autre part, il faut s’interroger sur les raisons qui contraignent certains à s’expatrier, mais cela supposerait sans doute une révision du logiciel idéologique de beaucoup d’entre eux.