• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Trois non-dits qui dévoilent le vrai visage du néolibéralisme

Trois non-dits qui dévoilent le vrai visage du néolibéralisme

 Un peu à contre contre courant par rapport aux autres pays, la pensée néolibérale semble reprendre de la vigueur en France. Or cette idéologie, qui proclame de belles valeurs issues du libéralisme politique, dissimule en réalité plusieurs non-dits qui permettent de dévoiler son vrai visage anti-humaniste.

PNG - 106.6 ko

 Le premier non-dit consiste à assimiler les mécanismes de délocalisation des entreprises à un processus de «  destruction créatrice  » tel qu’expliqué par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter. Ce processus permet de décrire comment des innovations technologiques finissent par rendre obsolètes certains secteurs de l’économie. Ainsi, l’arrivée des ordinateurs a stoppé la production de machines à écrire ou encore l’automobile à mis fin à l’utilisation du cheval. Schumpeter nous explique qu’il ne faut pas s’alarmer, car, à moyen terme, les emplois détruits dans les anciens secteurs sont recréés dans les nouveaux secteurs, d’où le terme de « destruction créatrice ».

 Or, dans le cadre de la mondialisation le processus est bien différent. Si on ne fabrique plus d’acier, de vêtements ou encore de panneaux solaires en France, ce n’est pas parce que l’industrie a trouvé un substitut à l’acier, que les citoyens n’ont plus besoin de vêtements ou que les panneaux solaires sont jugés sans intérêt. Les fermetures d’usines ne sont pas liées à des innovations technologiques, mais à un mécanisme de dumping social, fiscal ou environnemental, qui n’a donc aucun rapport avec un processus de destruction créatrice. Ainsi, dire qu’il ne faut pas s’inquiéter des délocalisations car les emplois perdus seront mécaniquement retrouvés est faux. Ce ne sont pas les quelques grossistes importateurs qui compenseront, en nombre et en savoir faire, les suppressions d’emplois réalisées dans l’industrie. Pour retrouver de nouveaux emplois il faudra s’aligner à son tour, au niveau fiscal, social ou environnemental. Et c’est ainsi que la mondialisation s’est transformée en une gigantesque machine à déflation salariale. Il faut noter que les gagnants de la mondialisation, c’est-à-dire ceux qui sont suffisamment protégés pour ne pas être en concurrence avec les travailleurs des autres pays, bénéficient d’un meilleur pouvoir d’achat grâce aux délocalisations, les produits importés étant moins chers. Ces élites ont donc tendance à présenter ces délocalisations comme un « processus bénéfique » pour le pays. C’est bien sûr une vue à court terme, car, à long terme, les peuples finissent par se tourner vers les partis nationalistes pour sortir de la mondialisation.

 Or, est-ce un effort sur-humain de demander que les salariés des pays en développement puissent exercer leur travail dans des conditions décentes ? Que les entreprises qui délocalisent ne doivent pas plus polluer que dans les pays importateurs ? Que l’optimisation fiscale dans les paradis fiscaux équivaut à du vol ? Il est très probable que l’Histoire jugera très sévèrement cette période, où des travailleurs asiatiques sans protection, baignant dans un air extrêmement pollué par les usines, fabriquent des biens pour les occidentaux.

 Le deuxième non-dit consiste à relier la bonne santé des entreprises au progrès économique. Avec cette vision, pour bénéficier encore de croissance, il faut tout mettre en œuvre pour favoriser les entreprises. Or, en économie, le progrès dépend directement des gains de productivité. Ces gains peuvent être liés à une innovation technologique, à une innovation organisationnelle ou encore à la découverte de nouvelles matières premières (en particulier de sources d’énergie). Mais si une entreprise augmente ses marges parce qu’elle paye moins ses salariés, il n’y a pas de création de richesse, mais transfert de richesse. Ce n’est donc pas un progrès économique, il n’y a pas de gain de productivité. On obtient le même phénomène si les salariés travaillent plus pour le même salaire. Il est donc possible d’avoir des entreprises qui se portent très bien sans aucun progrès économique, juste en transférant une partie de la richesse qui revenait aux salariés vers l’entreprise. Le progrès économique n’est donc pas forcément corrélé avec la bonne santé des entreprises, contrairement à ce que voudrait nous faire croire la pensée dominante. Ceci explique le découplage entre le ressenti de nombreux salariés qui perçoivent bien la régression économique alors que les chiffres macroscopiques restent au vert. De plus ce deuxième non-dit soulève une question véritablement taboue, qui remet en cause les fondations du système : « Est-ce la fin de la croissance ? ».

 Enfin, le troisième non-dit concerne la jungle du marché du travail, que l’on pourrait résumer ainsi : « entretuez-vous et que les meilleurs gagnent ». Ainsi, en fonction de ses capacités, il sera facile, difficile, ou impossible de trouver sa place. Or, ce fonctionnement, extrêmement violent, n’est pas naturel pour l’Homme. On ne le trouve pas dans le cercle familial ou dans les communautés restreintes. Certes, les Humains sont dotés de capacités différentes, mais ces différences ne doivent pas conditionner la possibilité d’inclusion ou d’exclusion dans le monde du travail. D’ailleurs on remarque que pour les handicapés le système néolibéral ne s’applique pas, la loi obligeant les entreprises à réserver des emplois. Or, entre un handicapé et un génie, on a une multitude de citoyens avec des capacités différentes. Ainsi, pourquoi ne pas réserver des emplois pour tout le monde plutôt que d’utiliser un système qui génère de l’exclusion ? Cette proposition peut paraître extrêmement hérétique, mais n’est ce pas le signe de l’efficacité de la propagande néolibérale dans laquelle nous baignons depuis des décennies ? Si on réserve 6 % des emplois pour les handicapés pourquoi il ne serait pas possible d’en réserver 7 % pour les chômeurs ? Un tel système serait bien plus humain et nous permettrait de sortir d’un fonctionnement extrêmement injuste, violent et primitif.

 Le système néolibéral, qui se défend de faire le bien via « la mondialisation heureuse », est en fait un processus violent qui entérine la fin du progrès et qui essaye de maintenir à flot des élites en enfonçant le reste de la population. La ressemblance avec le système stalinien, qui prétendait aussi émanciper les citoyens pour un monde meilleur, est d’ailleurs assez troublante. Il est donc tant d’en finir avec cette idéologie, de remettre l’économie au service de l’Homme et de retrouver le sens du progrès en construisant un renouveau humaniste et démocratique. Dans le cas contraire, il est probable qu’une vague nationaliste ou religieuse submergera la planète sur les ruines du système actuel.


Moyenne des avis sur cet article :  4.43/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • petit gibus 30 décembre 2016 12:19
    Sujet de reflex en cette nouvelle année
    pour Macron Fillon et consort smiley

    « 

    Dans le cas contraire, il est probable qu’une vague nationaliste ou religieuse submergera la planète sur les ruines du système actuel. »

    Conclusion qui malheureusement reflète déjà notre actualité smiley

    https://www.fyneworks.com/jquery/star-rating/ —> <script language="javascript" src="http://www.agoravox.fr/squelettes/scripts/jquery.rating.pack.js" type="text/javascript"></script>


    https://www.fyneworks.com/jquery/star-rating/ —>
    Votre avis s

    • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 30 décembre 2016 12:40

      @ l’auteur,


      Excellent article. Merci.
      « Il est très probable que l’Histoire jugera très sévèrement cette période, où des travailleurs asiatiques sans protection, baignant dans un air extrêmement pollué par les usines, fabriquent des biens pour les occidentaux. »
      Absolument. 
      Mais pour que l’Histoire puisse juger, il faudra auparavant que nous, le peuple, ayons mis un terme définitif à tout ce processus que vous analysez fort bien. 
      Parce qu’en attendant la novlangue des élites, par médias interposés, agit sur les esprits. Et c’est habile. Et efficace.
      Mais nous aurons une occasion les 28 avril et 12 mai 2017 de nous exprimer.
      Que ferons-nous de cette occasion, prévue par la Constitution ?
      Parce que l’occasion suivante, ce sera 2022.
      Cordialement, et bonne année à la France. Et à son peuple.

      Thierry Saladin

      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 30 décembre 2016 13:27

        Excellente analyse que je vais archiver.


        Hélas, cette idéologie a tellement le vent en poupe que ses principaux défenseurs y croient, même quand ils en sont victimes. Ce n’est pas du cynisme, mais un formatage efficace.

        Je connais un défenseur virulent de cette supercherie, ex brillant élève d’une école de commerce, qui continue à traiter d’ignorants les quelques progressistes qui l’approchent (il ne peur pas virer sa propre famille), alors qu’il est au chômage après 20 ans de carrière et qu’il ne retrouve pas de boulot !

        Encore une victime du syndrome du larbin.

        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 30 décembre 2016 19:57

          @Jeussey de Sourcesûre
          Il est victime de la propagande « TINA », et de la censure sur le contenu des Traités européens...
          Voici les articles les plus toxiques des Traités européens, ceux qui empêchent n’importe quel gouvernement européen de défendre l’intérêt général, les entreprises et les emplois de son pays.
          Faites -en une photocopie et donnez la lui...


          La censure s’étend aussi sur le vrai rôle de l’euro, qui n’est pas économique, mais politique. Il s’agit d’enlever aux Gouvernements le droit de dévaluer la monnaie, pour la remplacer par « une dévaluation interne du prix du travail ».

          Le résultat s’appelle « Loi Travail El Khomri ».


        • CN46400 CN46400 30 décembre 2016 14:43

          Je ne vois pas ce que, dans cette galère, vient faire Staline qui préconisait, lui, le « socialisme dans un seul pays » soit l’exact contraire de la mondialisation....


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 30 décembre 2016 21:07

            @CN46400

            Vous avez raison.
            L’article aurait beaucoup gagné à ne pas avoir de dernier paragraphe.
            Sans doute l’auteur était-il fatigué ?
            Cela ne retire rien à l’intérêt du début de l’article.

          • picpic 30 décembre 2016 15:20

            Il faut tout de même amener à la conscience général que tout le problème de fond est en réalité simple.
            On a implanté dans l’inconscient collectif qu’un pays ça se gérait comme une entreprise, hors, rien n’est plus faux.
            Car, l’objectif d’une entreprise n’est pas du tout le même que celui d’un pays...
            une entreprise cherche à faire des bénéfices et peut importe le salarié et normalement, la base original d’un pays civilisé, c’est de chercher à élaborer une structure social complexe ou chacun de ses citoyens est le plus libre et le plus heureux possible, autrement dis, ces deux objectifs, s’opposent totalement.
            c’est la pensée dominante distillée par les marchands qui pour ses interêts prorpres, nous a conditionner à croire que les objectifs d’un pays et d’une entreprise étaient les même : Faire de la croissance et du PIB.
            C’est ainsi aussi que l’on dénonce les fonctionnaire qui n’est pas rentable...hors, le but d’un emploi de fonctionnaire, c’est avant tout de permettre à un citoyen d’obtenir un emploi stable qui suit certaines règles sociales liées a l’épanouissement humain, puisque supervisé par la collectivité. collectivité qui n’a pas comme but fondamental : le profit.

            un emploi de fonctionnaire à pour but fondamental : Un emploi stable pour un citoyen et non : faire du profit.
            d’ailleurs, l’emploi stable de fonctionnaire permet aux banques de facilement accorder un prêt bancaire et permet à l’économie d’être plus stable et fonctionner sur le long terme, à l’inverse de ces états totalement privatisés ou les CDI disparaissent et à fortiori, les prêts bancaires...

            Bref, il y a tellement à dire et découvrir sur ce sujet, si on part sur un bon postulat de départ : les objectifs d’un pays et d’une entreprise s’opposent et gérer un pays comme une entreprise est une absurdité.


            • Coriosolite 30 décembre 2016 15:38

              La robotisation et l’informatisation détruisent et détruiront à l’avenir encore plus d’emplois non qualifiés ou peu qualifiés que ne le fait la mondialisation.

              Et en créeront très peu et seulement des emplois très qualifiés que n’occuperont pas ceux qui auront perdu leur emploi.

              La mondialisation ? En terme d’emplois nous en subissons le mauvais côté et c’est dramatique. Mais en terme de pouvoir d’achat, soyons honnêtes, nous en bénéficions.

              Demandez autour de vous si les consommateurs français sont prêts à payer leurs vêtements, leurs meubles, leurs écrans plats, leurs gadgets électroniques et bien d’autres choses maintenant venues du bout du monde, 20 à 30% plus cher pour que les emplois associés à ces productions reviennent en France.

              A mon avis il y aura peu de réponses positives.

              Quant à espérer que les salaires et conditions de travail dans les pays en développement s’améliorent et atteignent un niveau comparable aux nôtres, c’est du rêve ou de la pensée magique.

              Au moins dans un avenir visible.


              • escoe 30 décembre 2016 18:45

                La ressemblance avec le système stalinien, qui prétendait aussi émanciper les citoyens pour un monde meilleur

                Les résultats de l’URSS sur le terrain de l’éducation et de la science suffisent à prouver qu’il y avait bien volonté d’émancipation.


                • Alren Alren 30 décembre 2016 19:04

                  Le prix de certains produits importés sont totalement déconnectés de leur coût de revient.

                  Croyez-vous réellement qu’un smartphone d’Apple revient à 800 euros de coût de fabrication, même avec une marge bénéficiaire de 30% ?

                  Il en est ainsi pour de nombreux produits de « marque » qu’hélas les ados veulent avoir par snobisme, pour afficher leur pouvoir d’achat et suivre les injonctions de la harde dont ils font partie.


                  Mais dès qu’il s’agit de produits destinés à des acheteurs professionnels, il en va tout autrement.

                  Si on confie aux Chantiers de l’Atlantique la construction de paquebots de prestige, c’est parce que le rapport qualité-prix, le savoir-faire le sens artistique n’ont pas d’équivalent dans les pays à bas coût de main d’œuvre.


                  La robotisation permettra des gains de productivité qui rendront compétitifs les pays à haute technologie face à ceux qui n’ont comme atout que l’esclavage de leurs salariés, situation qui sera insoutenable pour eux avec le temps et les exigences du personnel urbanisé et au fait des bénéfices empochés par leurs employeurs. On le constate déjà en Chine. Mais cela se généralisera, c’est inévitable. Et alors si on applique une taxe écologique pour les produits ayant parcouru la moitié de la planète avant de nous parvenir, ils ne seront guère concurrentiels car bien souvent de qualité médiocre.

                  Le surcoût -faible- des produits sera compensé par le progrès du pouvoir d’achat si on met fin au pillage de l’économie réelle par la rente issue de la finance spéculative.


                  Le chômage des travailleurs concurrencé par les robots, devra, pour éviter des conflits sociaux ruineux être résorbés par un partage du travail dans le cadre d’une société équitable et solidaire.


                  • Alren Alren 30 décembre 2016 19:06

                    @Alren

                    Ceci est une réponse à Corisolite


                  • Coriosolite 30 décembre 2016 21:45

                    @Alren
                    Croyez-vous réellement qu’un smartphone d’Apple revient à 800 euros de coût de fabrication, même avec une marge bénéficiaire de 30%

                    Si vous pensez pouvoir convaincre Apple ou Nike etc. de fabriquer leurs produits en France et les vendre au même prix en rognant sur leur profit, surtout n’hésitez pas, faites-le.

                    Si on confie aux Chantiers de l’Atlantique la construction de paquebots de prestige, c’est parce que le rapport qualité-prix, le savoir-faire le sens artistique n’ont pas d’équivalent dans les pays à bas coût de main d’œuvre

                    Sans oublier les subventions de l’état pour emporter le marché et que paieront les contribuables français.

                    Le chômage des travailleurs concurrencé par les robots, devra, pour éviter des conflits sociaux ruineux être résorbés par un partage du travail dans le cadre d’une société équitable et solidaire.

                    il ne vous reste plus qu’a en convaincre Fillon ou Macron et l’affaire est faite.

                    Tout est plus simple quand on vit dans le rêve.


                  • Alren Alren 1er janvier 2017 18:22

                    @Coriosolite

                    Si vous pensez pouvoir convaincre Apple ou Nike etc. de fabriquer leurs produits en France et les vendre au même prix en rognant sur leur profit, surtout n’hésitez pas, faites-le.

                    Vous êtes à côté de la plaque ! Le débat est de savoir si les produits fabriqués à l’étranger seront toujours moins chers que des produits concurrents fabriqués en France. La question est de savoir si nous pourrions fabriquer l’équivalent du Smartphone pour 800 euros. La réponse est évidemment oui si les consommateurs ne désiraient pas, par snobisme, le produit étranger.

                    C’est vrai aussi pour les voitures allemandes qu’ils acceptent en « m’as-tu vu dans ma super bagnole » de payer plus cher qu’elles ne valent.

                    [Si on confie aux Chantiers de l’Atlantique la construction de paquebots de prestige, c’est parce que le rapport qualité-prix, le savoir-faire le sens artistique n’ont pas d’équivalent dans les pays à bas coût de main d’œuvre.]

                    Sans oublier les subventions de l’état pour emporter le marché et que paieront les contribuables français.

                    C’est bien que vous pensiez aux contribuables quand il s’agit d’aider financièrement l’économie réelle. Ce serait mieux que vous vous scandalisiez des cadeaux que Sarkozy et Hollande ont fait aux entreprises du CAC 40, on parle de 40 milliards (! !!) qu’elles se sont empressées de jouer dans la spéculation financière sans aucune retombée en terme d’activité pour les pauvres contribuables !

                    Tous les pays subventionnent leurs produits de haute technologie pour arracher les marchés colossaux concernés. Pensez à Boeing par exemple. Sans compter la pression politique insensée que les USA exercent sur les pays les plus féaux comme le Japon ou la Pologne pour qu’ils boudent nos productions et n’achètent que les leurs.

                    Si les paquebots sont commandés à St-Nazaire ce n’est donc pas pour les subventions, mais car les acheteurs veulent un produit haut de gamme à tout point de vue qu’ils ne trouveraient pas ailleurs.

                    [Le chômage des travailleurs concurrencé par les robots, devra, pour éviter des conflits sociaux ruineux être résorbés par un partage du travail dans le cadre d’une société équitable et solidaire.]

                    Il ne vous reste plus qu’à en convaincre Fillon ou Macron.

                    Avec Fillon, Macron, Le Pen ou le candidat solférinien, nous ne connaîtrons pas une société équitable et solidaire, mais son contraire !

                    Elle ne pourra être construite qu’avec Jean-Luc Mélenchon président.


                  • eric 30 décembre 2016 19:44

                    Sans intérêt. Il n’y a même pas la totalité des poncifs non démontrés, des préjugés et des partis pris que nous répète ces gens sans imagination depuis 200 ans.

                    En effet, depuis la Rédaction du manifeste du parti communiste, la seule chose qui ait changé, est qu’il parlaient de capitalisme et désormais d’ultralibéralisme.

                    Une absurdité de plus dans la mesure ou le système de l’époque était d’une certaine manière plus ultralibérale que le notre qui serait à certains égard en fait plus « capitaliste ».
                    Mais ils n’en sont pas à cela prêt...


                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 30 décembre 2016 20:04

                      @eric
                      L’Union européenne est quand même bien particulière, elle a été construite par les Américains sur le modèle économique d’Hitler pour l’ Europe après la guerre...
                      Donc résumons les idées :

                       Une zone économique européenne
                       sans frontières
                       sans barrières douanières
                       un marché unique,
                       une politique agricole commune,
                       la relocalisation des usines au plus rentable,
                       un taux fixe entre les monnaies,
                       et l’idée que plus cette zone économique de libre échange est large et plus elle aura de poids pour négocier dans le commerce international.

                      Si vous ne reconnaissez pas le modèle européen, c’est que vous avez une peau de saucisson devant les yeux ...


                    • eric 31 décembre 2016 03:06

                      @Fifi Brind_acier
                      C’était aussi en gros le projet d’Henri IV, mais cela ne signifie pas que Jean Mnnet était Calviniste.


                    • Legestr glaz Ar zen 2 janvier 2017 11:49

                      @eric

                      Pourriez vous nous en dire davantage sur le projet « européen » d’Henri IV que vous semblez avoir lu et analysé ? Quelques références et liens me suffiraient à me faire mon idée par moi même. 

                      L’utilisation du terme « en gros » tendrait-il à démontrer que vous êtes dans l’approximation la plus totale ? Apportez nous davantage de précisions. Merci. 

                    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 30 décembre 2016 19:45

                      Merci à l’auteur qui se rend compte des conséquences des Traités européens qu’on essaye de lui cacher depuis des dizaines d’années... Ce qu’il décrit est le résultat des 4 libertés inscrites dans le marbre du TFUE Traité de fonctionnement de l’ UE. : libre circulation des capitaux, des hommes, des marchandises et des services.


                      Il faut bien comprendre que le reste du monde ne fonctionne pas avec ces règles. Si la Chine ou le Qatar peuvent acheter les entreprises ou le patrimoine français, vous pouvez toujours courir pour faire la même chose chez eux !!

                      Ce sont les articles 63 & 32 qui ont supprimé le contrôle des mouvements de capitaux. Avant Maastricht, il n’était pas interdit de sortir des capitaux pour investir ailleurs ou à des capitaux étrangers d’acheter des entreprises françaises. Mais c’était régulé, et ponctuel. Il fallait l’accord du Ministre des Finances et du Directeur du Trésor, qui décidait en fonction des intérêts stratégiques du pays.
                      On ne parlait pas avant 1992 de délocalisations massives.

                      Avant Maastricht, Mittal n’aurait pas pu acheter et démanteler Arcelor.

                      On mesure donc à la fois la perte de pouvoir des Gouvernements sur les questions stratégiques et la défense de l’ intérêt général. Et les pitreries de tous les adeptes « du Made in France », qui essayent de faire croire qu’en restant dans l’ UE, on peut sauver l’industrie française...


                      Sortir de l’ UE & de l’ euro unilatéralement, le Frexit définitif, c’est sauver le modèle social français, sauver l’agriculture française et l’industrie française.
                       Ceux qui vous font croire que l’ Europe est réformable vous mentent.

                      • Samson Samson 31 décembre 2016 01:43

                        Vous dénoncez, à juste titre, le dumping social associé aux délocalisations, mais n’est ce l’arbre qui cache la forêt ?
                        Donald Trump ou d’autres ont beau jeu de promettre de rapatrier les usines aux U$A ou ailleurs, cela ne créera finalement que très peu d’emplois, pas plus que multiplier les aides et allègements de charges sociales ou fiscales aux entreprises, quand leur bénéfice promet - seul gage actuel de compétitivité - d’être prioritairement affecté à optimiser la production par l’automatisation et l’informatisation toujours accrues des tâches.

                        Quand l’évolution technologique rend déjà l’investissement robotique et logiciel plus compétitif que le moins bien traité des esclaves, quand cette optimisation de la production passe par la substitution de l’automatisation des tâches - et pas que manuelles - aux compétences et au travail humain, l’arnaque ne consiste-t-elle pas à entretenir le mythe du « chômage » et ainsi continuer de conditionner nos ressources individuelles à un emploi ou sa recherche, alors même qu’il est voué à rapidement disparaître de l’ensemble de la planète, ... à moins bien sûr de miser sur un tel renchérissement du prix de l’énergie que nous réembaucher pour pédaler deviendrait plus rentable ???

                        Est-il bien normal que la croissance exponentielle des gains de productivité associée au développement des nouvelles technologies ne bénéficie qu’a ses seuls investisseurs, alors même qu’elle implique la suppression de nos gagne-pain et, faute de tout mécanisme de redistribution, notre paupérisation massive ?


                        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 décembre 2016 10:35

                          @Samson
                          Une entreprise automatisée fait des profits qui peuvent être imposés, sous réserve que l’entreprise ne soit pas basée dans un paradis fiscal.

                          Ces impôts permettent de créer des emplois de toutes sortes dans la santé, l’école, l’environnement, l’agriculture bio, le logement, la recherche etc.

                          Un pays souverain a donc tout intérêt à empêcher les entreprises de délocaliser.


                        • Samson Samson 31 décembre 2016 13:12

                          @Fifi Brind_acier
                          « Une entreprise automatisée fait des profits qui peuvent être imposés .... »
                          Encore faudrait-il qu’on les taxe ! Or actuellement, ce sont surtout les emplois qui sont taxés et financent la sécurité sociale !


                        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 décembre 2016 20:13

                          @Samson
                          Vous ne comprenez pas ce que je veux dire... Tous ceux qui parlent d’automatisation le voit comme une calamité. Dans le cadre de la mondialisation, c’est le cas, cela supprime les emplois et les impôts.


                          Dans le cadre de la sortie de l’ UE et de décisions à nouveau souveraines, les choses peuvent s’analyser autrement. 

                        • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 31 décembre 2016 11:48

                          Encore un article de plus qui s’ajoute au nombre considérable de ceux qui dénoncent le mondialisme, l’ultralibéralisme ou le néolibéralisme. Si la critique des abus est fondée, un tel matraquage n’est pas sans effets pervers.

                          Car notre pays ne suit pas du tout un régime libéral, ni même socialiste, mais corporatiste. Par le biais des statuts et des avantages acquis, il est revenu au temps des guildes et des corporations, avec pour conséquence le blocage de toute réforme quelle qu’elle soit, dans n’importe quelle direction.

                          Or sur ce problème, il n’y a pas un seul article écrit sur agoravox ! Ce qui ne peut signifier qu’une chose, personne ne veut regarder les difficultés en face et on botte en touche avec des questions qui relèvent davantage des questions internationales que de nos propres spécificités.

                          Recouvrer notre souveraineté, c’est très bien, mais si c’est pour rester entravés sans jamais traiter nos problèmes de fond, à quoi bon ?


                          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 décembre 2016 20:17

                            @Gilles Mérivac
                            Si certaines professions ont des acquis sociaux, c’est le résultat de luttes syndicales, bougez-vous les fesses pour en obtenir autant, au lieu de pleurnicher ! Opposer les catégories les unes aux autres, c’est du pain béni pour le patronat.


                            S vous croyez que supprimer les avantages des uns va profiter aux autres, c’est que vous n’avez pas compris que dans tous les domaines, l’alignement va se faire par le bas et pas le haut ...

                          • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 1er janvier 2017 06:57

                            @Fifi Brind_acier
                            « bougez-vous les fesses pour en obtenir autant, au lieu de pleurnicher ! »

                            C’est vous justement qui n’avez pas compris que cela ne sert plus à rien, puisque tout est figé par les rentes de situation qui n’ont pas toutes été obtenues par les luttes syndicales, d’ailleurs.

                            Effectivement, la suppression des avantages à certains ne va pas en donner aux autres. Mais quand les commandes baissent et que la croissance stagne, on fait comment ? On garde les avantages et on laisse couler l’entreprise, comme la SNCM et bien d’autres ? On pleurniche sur les vilains capitalistes ?


                          • gerard5567 2 janvier 2017 08:53

                            @Gilles Mérivac
                            Quelles réformes ? Pour faire quoi ? Pour produire quoi ? Pour vendre à qui ?


                          • Legestr glaz Ar zen 2 janvier 2017 11:40

                            @Gilles Mérivac

                            Vous citez, à juste titre, la SNCM. Connaissez vous, précisément, l’article 106 du TFUE ? Il est « la » cause de la faillite de la SNCM. L’article 106 du TFUE signe la fin des services publics à la française. La concurrence « libre et non faussée » est passée par là. Tous les EPIC ont vocation à disparaitre car interdits par l’article 106. Tout ce qui rapporte de l’argent doit être ouvert à la concurrence. On ne peut plus, en France, envisager un service public digne de ce nom puisque c’est « la rentabilité » qui prime et non le « service » rendu à l’ensemble de la population. C’est un choix de société et notre appartenance à l’UE règle la situation : le modèle français (retraite par répartition, sécurité sociale, services publics) doit disparaître et disparaitra rapidement si la France est maintenue dans l’UE. Lisez aussi les GOPE pour vous en persuader et faire votre idée par vous même.


                          • julius 1ER 1er janvier 2017 09:41

                            article un peu réducteur malgré le fait qu’il y ait des réflexions pertinentes notamment sur les théories de Schumpeter complètement dévoyées par les Ultra-Libéraux .......


                            mais dans ce cas précis c’est bien la preuve que les Ultras-Libéraux sont des menteurs patentés prêts à tout pour justifier le bien -fondé de leur idéologie .... la Fin dans ce cas justifiant les moyens !!

                            Faire passer les opposants à cette mondialisation heureuse pour de dangereux conservateurs étant l’argument le plus fallacieux voire spécieux qu’ils puissent utiliser,

                             le Jeu qu’ils mettent en oeuvre s’apparente plus à une fuite en avant qu’à une théorie mûrement réfléchi cela n’est pas sans rappeler le voyage de Nixon en Chine de Mao en 1975 afin de normaliser les rapports entre la Chine et les USA..... l’idée subséquente étant d’ouvrir le Marché chinois aux produits américains ..... or c’est exactement l’inverse qui s’est produit prouvant ainsi (s’il fallait une évidence ) que nous avons affaire à des apprentis sorcier et autres pompiers pyromanes plutôt qu’à des gens rationnels soucieux de l’intérêt commun !!!!!

                            c’est en fait là que le bât blesse .... nous confions nos destinées à des gens peu scrupuleux qui ont beaucoup reçu et qui finalement n’ont aucune idée précise de l’engrenage infernal qu’ils ont mis en route avec ce Capitalisme sans-frontière et complètement dérégulé ...
                            l’analyse de tout cela n’en reste pas moins terrifiante !!!!!!!!!!!!!!

                            • Marcus Clams Marcus Clams 2 janvier 2017 10:58


                              >>Les pays vraiment libéraux sont ceux où la population est la plus riche
                              Est-ce vraiment un critère ? L’Espagne coloniale était extrêmement riche, idem pour l’empire britanique. Et le commerce triangulaire ? En pillant les ressources des autres c’est plus facile de s’enrichir.

                              >>et ne condamne pas au chômage la population
                              En plus des chiffres du chômage, il faut aussi regarder la précarité. Il me semble que ce n’est pas brillant (par exemple en Allemagne, GB ou US).

                              >>Outre une méconnaissance assez flagrante de ce qu’est le libéralisme, l’auteur occulte
                              >>(volontairement ?) les effets délétères de l’action de l’état dans l’économie
                              Le problème c’est l’idéologie. Quand on n’est pas capable de reconnaître les effets pervers d’une idéologie car par principe on la défend systématiquement, c’est extrêmement dangereux. Les libéraux « pensée dominante » sont incapables de critiquer les effets pervers de la mondialisation (exploitation de la main d’oeuvre, pollution, dumping social, ...). Je comprends que c’est toujours séduisant d’adhérer à un système qui sur le papier semble parfait. Malheureusement le père noël n’existe pas, il faut être un peu plus pragmatique, regarder la réalité en face et défendre des valeurs plutôt que des idéologies. Reconnaître que le chômage et la précarité fragilisent les citoyens, créent de l’exclusion, que les travailleurs du tiers monde ne sont pas correctement protégés... Ici je ne parle pas d’état, de nationalisation, de collectivisme, juste de droits.

                              >>Certes le libéralisme ne promet pas le paradis et le bonheur sur terre
                              Ça dépend pour qui, pour les milliardaires et les millionnaires, il me semble que ça se passe plutôt bien.


                              • Legestr glaz Ar zen 2 janvier 2017 12:04

                                Vous posez la question : « est-ce la fin de la croissance » ? 


                                Alain désert, sur Agoravox, a posté une analyse digne d’intérêt. Il y décrit ce que tous nos gouvernants refusent d’aborder : le problème de la croissance. Nos hommes et femmes politiques en ont plein la bouche de la « reprise » de la croissance. Pourtant, les mathématiques sont résolument contre eux et les mathématiques ont nécessairement raison contre eux. Nos hommes et femmes politiques nous racontent donc des histoires à dormir debout concernant la croissance. 

                                A quand un débat « éclairé » sur la « croissance » ? 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité