Tuerie des Alpes : les pistes étonnantes à élucider (4)
Nous y revoilà donc, à Chevaline. L'arrestation d'un témoin (le procureur chargé de l'affaire s'étant refusé à l'appeler "suspect", nous ferons de même) relâché depuis (mais inculpé pour une autre affaire) ayant relancé l'intérêt pour ce crime toujours pas élucidé. L'idée m'est venue à partir de là de réexaminer les témoignages... et les photos également, car c'est parmi les clichés que j'ai retrouvé un élément qui me semble important. En fait, pour tout dire, c'est le visionnage des photos (choquantes) produites récemment par BFMTV, qui n'a pas donné ses sources (alors qu'elles proviennent visiblement de clichés de la Police, à moins que la presse anglaise ait pu faire très vite en louant un hélicoptère !) qui m'a interloqué, car dans une des images, il me semblait qu'il manquait un élément important. Après avoir cherché, j'ai fini par trouver une photo qui manquait à ma compréhension générale de la scène du crime. Et et élément semble attester d'un fait évident longtemps négligé semble-t-il à s'être focalisé sur la seule famille Al-Hilli. Une conclusion s'impose en effet : c'est bien le malheureux cycliste qui était l'objet de la tentative d'assassinat, et non la famille d'origine irakienne. Ce qui change du tout au tout l'orientation de l'enquête en France !
Revenons si vous le voulez bien sur ce qu'avait fini par hasarder la presse le 10 octobre 2013, tel l'Essor Savoyard (....) : "plusieurs éléments objectifs sèment la confusion, à tel point que sur Internet, en réaction à toute la littérature publiée sur le sujet, les contributeurs s'interrogent sur Sylvain Mollier en tant que cible. Ils s'appuient en priorité sur le déroulement présumé de la tuerie : « Rien ne permet scientifiquement d'affirmer que le cycliste d'Ugine a été visé et touché en premier », signale le procureur de la République Eric Maillaud." La phrase du procureur à l'époque était surprenante, car répétée plusieurs fois durant l'enquête, alors que l'on savait en effet depuis un an que c'était faux et que le cycliste avait bien été victime du tireur AVANT la famille Al-Hilli. Pourquoi le procureur avait-il continué à tenir à cette théorie laisse libre cours à des tas de questionnements : durant l'année, il avait claironné que le cycliste ne pouvait être mis en cause à 99% par exemple. Pourquoi autant fermer l'enquête de ce côté-là continue aujourd'hui encore à m'étonner : le frère de la victime installé en Angleterre, présenté comme seul suspect digne d'intérêt par la Police française avait entretemps lourdement raillé ces propos dans la presse anglaise en affirmant "que la police française protégeait quelqu'un". Je lui laisse la responsabilité de ses propos, et m'efforcerai ici plutôt de comprendre ce qui s'est passé. J'ai comme beaucoup examiné les diverses photos de la scène du crime, et ai été comme vous choqué par les deux récentes "sorties" de l'enquête par BFMTV. On pourrait gloser des heures pour savoir qui les a sorties et pourquoi (certains chargés de l'enquête voudraient-ils ainsi montrer que l'enquête ne se dirige pas vers la vérité, car ces photos sont celles faites par la Police) toujours est-il qu'elles ont été diffusées, dans leur dureté, mais à voir le corps étendu par terre de la victime française, je me suis dit que c'était étrange, car il manquait un élément à cette scène d'une brutalité incroyable, difficilement soutenable pour la famille de Sylvain Mollier, je le conçois.
Car c'est lui, en effet, le cycliste français, Sylvain Mollier, qui a bien été visé en premier, c'est désormais indubitable, et c'est ce qu'a aussi confirmée la fillette rescapée, en affirmant qu'on a tiré sur sa famille de loin, après qu'elle eut assouvi un besoin pressant, près de la voiture arrêtée sur le parking... à l'autre bout et dans l'autre sens dans laquelle le cycliste anglais l'avait trouvée, moteur en marche. Une chose confirmée par les expertises balistiques dès le 20 octobre 2012 : "le cycliste français Sylvain Mollier, l'une des victimes du quadruple meurtre de Chevaline en Haute-Savoie, a été touché en premier par les tirs qui ont ensuite visé Saad al-Hilli et sa famille, selon les conclusions balistiques de la gendarmerie citées aujourd'hui par leparisien.fr. Pourquoi donc avoir autant répété que l'homme n'y était pour rien et pourquoi avoir dit le contraire après, cela reste donc surprenant : normalement, un assassin commandité ou non tire d'abord sur celui qui a été désigné, et ensuite sur d'autres si le scénario s'envenime et non l'inverse. Pour tenter de comprendre la scène dans sa totalité, il nous fallait retrouver plusieurs éléments jusqu'ici restés sous silence. Et l'un d'entre eux a été en effet "oublié" sur de nombreux clichés parus... celui dont la découverte m'a permis d'essayer d'entrevoir un peu mieux l'enchaînement des choses de cette effroyable tuerie. Un des éléments clé d'une scène de crime peut s'avérer révélateur, en effet.
La presse, relue depuis, avait en fait donné des élément vitaux pour cette compréhension des événements et de leur enchaînement : "autre élément troublant : le lieu du drame. Le chemin était prisé par les randonneurs, c'est un fait, mais pas indiqué pour la pratique du vélo de course... Les gendarmes se sont largement interrogés sur la présence incongrue de Sylvain Mollier sur ce chemin, déduisant que l'homme s'était égaré. Pourtant, le procureur indique que, joint par sa compagne sur l'itinéraire, l'Uginois aurait répondu qu'il était en plein effort et qu'il la rappellerait une fois arrivé. Il ne lui a pas déclaré s'être perdu". Un élément de langage nous donne dans quelle direction évoluait alors Mollier : "En plein effort", à savoir qu'il était donc bien en train de monter... la route... Monter à un rytme lent, sur la route de la Combe d'Ire, fort peu fréquentée, à part par les cyclistes, offrant une cible mouvante idéale. Ce que montre un élément manquant, visible sur ce seul fameux cliché : le vélo, le fameux vélo à un prix exorbitant, offert par sa nouvelle compagne...
Or cette photo rare nous le situe... sur le côté gauche de la route en montant, à terre, à l'aplomb du panneau de signalisation du parking. Juste à l'aplomb de de ce panneau était garée la BMW de la famille Al-Hilli : les traces de pneu au sol ne laissent aucun doute là dessus. A bien regarder ce cliché laissé jusqu'ici pour compte, ce vélo abandonné nous donne un élément primordial de l'enquête : à l'endroit où il a été laissé, la voiture des Al-Hilli n'était visible que dans un sens : quand on descendait la fameuse route. Pour le fait que ce n'était pas l'itinéraire habituel de Sylvain Mollier, nous le verrons un peu plus loin si vous le voulez bien. Restons-en à ce qui à pu se passer alors...
L'emplacement du fameux vélo découvert sur une photo rare nous donne donc un renseignement important. Pour l'assassin, il ne reste en effet qu'une solution pour se positionner et ne pas rater sa cible : s'il descendait justement la même route, où s'il avait été posté à l'aplomb du parking, caché dans les fourrés, côté droit descendant comme côte gauche, il aurait vu la famille arriver (elle s'était garée quelques minutes avant) et n'aurait certainement pas tiré sur le cycliste, à moins d'avoir affaire à tireur agissant en inconscient complet. Un "contrat" d'assassinat n'inclus pas un massacre à la clé pour avoir au bout plusieurs victimes et non une seule, le tarif du "travail" effectué étant le même et étant pour une cible unique définie au départ. Le "collatéral" apparaissant ici avant la cible principale, on imagine en effet difficilement le tueur prendre la décision de flinguer tout le monde : en COMMENÇANT par les occupants de la BMW... Non, selon la disposition des différents éléments, et surtout son vélo, le tireur était obligatoirement en train de suivre le cycliste (et le manquer !), un cycliste qui pris sous les tirs, a alors rapidement abandonné son vélo, sur le côté gauche (n'oublions pas qu'il est sur cale-pieds et qu'on ne se sépare pas instantanément en ce cas de ses pédales, et tomber sur du gazon est plus subtil que se vautrer sur du macadam) pour courir vers le parking, et son fond, où il y a un semblant de début de forêt (et de l'autre côté une autre route salvatrice ). Là où en même temps la famille Al-Hilli montait promptement dans le véhicule dès les premiers coups de feu pour faire ce grand arc de cercle visible gràce aux traces de pneus ... écraser le cycliste au passage, déjà touché à plusieurs reprises... et tenter de s'enfuir... vers le sens contraire de l'arrivée de l'assassin (la voiture tentant manifestement de repartir vers le haut de la route, celle opposée à l'arrivée du tireur (les roues tournées vers la droite le montrent sur les photos du véhicule arrêté) : on a tendance à fuir du côté opposé au danger, logiquement et c'est bien ce qu'a tenté de faire Saad pour sauver toute sa famille. L'assassiń, au vu de ce que l'on vient de montrer... montait donc la route lui aussi, derrière le cycliste. Sinon, il aurait vu la voiture des Al-Hilli... et n'aurait donc pas tiré sur le cycliste !
Laissons la presse encore raconter ce qui se serait passé selon elle après : "d'après leparisien.fr, le cycliste a été touché par une première salve de tirs et le tueur, qui a agi seul selon les enquêteurs, a ensuite pris pour cible Saad al-Hilli qui se trouvait à l'extérieur de la voiture avec sa fille aînée. "L'examen des semelles des victimes a, en effet, permis de confirmer que Saad (al-Hilli) se trouvait bien dehors", écrit le quotidien sur son site internet. La famille n'a été prise pour cible en ce cas que pour une seule raison ; l'assassin du cycliste Mollier, en train de le suivre et de monter la route, ne l'avait tout simplement pas vue.... car ayant commencé à tirer alors que la voiture ne lui était pas visible, cachée par le côtê droit du parking, totalement invisible de la route en montant. C'est donc bien obligatoirement le cycliste qui était visé, et non la famille Al-Hilli, qui devient victime collatérale d'un "contrat" de tueur qui a manifestement fort mal tourné. Un tireur isolé, ayant descendu de son véhicule pour poursuivre ses tirs à pied autour de la voiture en train d'essayer de repartir, mais ayant commencé ses tirs bien avant... à bord de son véhicule rapide... qu'on peut davantage imaginer comme une moto qu'un gros 4x4 (où n'avait été vu à bord qu'une seule personne). L'assassin avait prévu de tirer en conduisant sa moto, ce qui est faisable alors que ce ne l'est pas en voiture (ou les angles de tir sont nettement plus fermés).
La presse encore indiquant le demi-tour rapide effectué par la lourde limousine retrouvée enlisée sur la "place du Martinet" (el nom du parking ou du point de vue) :"l'analyse logique de la scène plaide pour cette hypothèse : manifestement sous la menace du ou des tueurs, Saad Al-Hilli a, en effectuant sa marche arrière, roulé sur Sylvain Mollier, déjà à terre. Après avoir massacré froidement les trois occupants de la voiture, l'assassin serait revenu pour achever le père de famille". Car c'est bien ce qui s'est passé : Sylvain Mollier était au sol avant que son assassin ne décide aussi de s'en prendre à des témoins qu'il n'avait pas envisagé rencontrer sur sa route..."Toujours selon l'expertise, l'ingénieur britannique aurait ensuite regagné son véhicule pour tenter de fuir mais, en reculant, la voiture "a buté contre un talus et l'essieu arrière du break s'est embourbé". D'après leparisien.fr, le tueur a abattu le père de famille qui se trouvait au volant, son épouse et sa belle-mère, assises à l'arrière. Mais "les gendarmes ne savent pas dans quel ordre la famille a été exécutée". "L'assassin serait ensuite retourné achever le cycliste en train d'agoniser car les angles de tir sont différents selon les salves" et le corps de Sylvain Mollier a "sans doute été déplacé sur la scène de crime car il a été retrouvé allongé les bras le long du corps juste à côté de la voiture de la famille britannique",
précise le site internet du Parisien". Déplacé, je ne le pense pas, à voir la mare de sang sous son corps sur le cliché qu'a sorti BMFTV et que je ne vous repropose pas, n'ayant pas un goût spécifique pour les visions de cadavres. Du sang, il n'y en a que sous ce corps et non ailleurs sur la route, à part quelques traces semble-t-il : déplacé donc non, mais retourné si, car les balles tirées alors qu'il était au sol l'ont été dans le dos : encore un acharnement, le fait de retourner le corps signifiant que le tireur voulait à tout prix s'assurer de la mort de sa victime ! Comme l'avait déjà dit Le Monde, Mollier avait bien été visé en premier , mais il l'a aussi été en dernier (dès le 27 octobre 2012 !) : "certes, on ne sait pas qui était visé en premier. Mais il paraît probable que cette famille d'origine irakienne installée dans la banlieue de Londres, en vacances dans la région, ne se serait pas garée sur le parking si le corps du cycliste, blessé par balles, était déjà couché sur le sol." Un peu de raisonnement, en ce sens, ne peut faire que du bien en effet : c'est bien Sylvain Mollier qui a été visé en premier, et c'est bien sur lui qu"on s'est acharné !
Ce qui fait encore pencher pour l'hypothèse du cycliste comme cible principale, c'est en effet bien le fait de la part de l'assassin de retourner vers lui APRES avoir froidement abattu toute une famille, pour lui tirer dessus à terre, alors qu'il agonisait : c'est en tout cas ce qu'a révélé la police comme timing du massacre. C'est un acharnement qui s'explique difficilement avec la volonté de supprimer tous les témoins, puisque la fille de Saad est elle frappée à coups de crosse encore APRES les dernières balles tirées sur le cycliste, qui est donc visiblement la victime d'un terrible acharnement : pourquoi les enquêteurs français ont-ils à ce point pu minimiser le fait me semble aujourd'hui sidérant. L'homme à été l'objet de sept tirs soit presqu'un chargeur complet de Luger pour lui tout seul ! Un acharnement, sur lequel avait insisté la presse anglaise, la mort du cycliste étant avant tout révélatrice, en effet, pour le Daily Mail : "M. Mollier a été abattu de sept balles dans deux salves distinctes de feu. Les deux premiers coups de feu étaient sur sa poitrine, la troisième à la tête. L'angle et la trajectoire des balles indiquent que M. Mollier devait encore être debout ou encore sur son vélo quand il a été abattu. Mais l'analyse des quatre autres balles dans le dos, tous M. Mollier et le bas du corps, indiquent qu'il était allongé sur le sol quand elles ont été tirées. Parce que M. Mollier était tourné dans différentes positions, la police croit qu'il est peu probable que les sept coups de feu provenaient d'une seule volée de coups de feu continue, il y avait un écart, ils pensent peut-être que quelques instants fugaces, entre les coups de départ et d'arrivée, au cours de laquelle les membres à temps de la famille Al-Hilli ont été tués. En d'autres termes, l'homme armé a ouvert le feu sur M. Mollier, puis expédié Saad Al-Hilli, sa femme Ikbal et sa mère, et Suhalia qui avaient assisté à toute l'attaque, avant de revenir « finir » M. Mollier. Cette version des faits n'est pas incompatible avec ce qu'a raconté de ce qui s'est passé la fille âgée de sept ans, Zainab Al-Hilli. Selon le journal français Le Monde, elle a raconté aux détectives qu'elle et son père étaient à l'extérieur de la voiture quand les tirs ont commencé". Un déroulement qui fait plutôt du cycliste la piste principale, puisqu'il a hérité à lui seul d'un chargeur complet de Luger (moins une balle) ce que la presse anglaise mécontente semblait voir s'éloigner comme hypothèse sous l'action notamment du procureur français, qui semblait alors ne chercher la solution à l'énigme que de l'autre côté du "channel" : "la nouvelle tournure de l’enquête déplait à certains. Pour le détective Colin Sutton : « Il (Eric Maillard) semble avoir complètement fermé les yeux sur le fait que le cas prenne ses racines en France. Tant qu’il n’y a pas d’évidence, cela me semble un peu dangereux ». "Une nouvelle piste dans l’enquête permettrait-elle une résolution ?" s'était permis l'un des meilleurs détectives anglais, qui semblait bien avoir flairé quelque chose... du côté français.
La presse anglaise n'ayant pas été tendre il est vrai avec les policiers français, comme cette remarque cinglante répétée ici : "dans ce genre d'affaire, il faut poser les bonnes questions. Même si elles sont dérangeantes. Et il y a rapidement eu matière à ça. Ainsi, à propos de la découverte tardive de la petite fille vivante dans la voiture criblée de balles. Selon Alain Hamon, « le procureur a servi une excuse énorme, au début : les premiers intervenants ne pouvaient pas deviner qu'il y avait encore un autre enfant car il n'y avait qu'un seul siège bébé à bord. Or la malheureuse gosse qu'on a retrouvé sanglante à l'extérieur a sept ans. On ne met pas un enfant de cet âge-là dans un siège bébé ! Eh bien le procureur a “vendu” ça aux confrères les doigts dans le nez... » . La fillette ayant été découverte vivante plus de sept heures après les faits... cachée sous le corps de sa propre mère !
L'assassin maladroit a donc à un moment laissé chuter au sol son arme. Pour un fin connaisseur, laisser tomber une telle arme n'a rien d'extraordinaire : "toutefois, sauf dans les films, il est peu courant de se balader avec un pistolet et trois chargeurs. Si l’on retient l’hypothèse que le tueur n’en possédait que deux, cela signifie qu’il a dû réapprovisionner. Pour garnir un chargeur il faut d’abord l’éjecter, puis poser son arme pour libérer sa deuxième main, et, enfin, récupérer des cartouches pour les glisser dedans. Une opération délicate (il faut comprimer le ressort du chargeur) qui peut prendre plusieurs dizaines de secondes… Ensuite, on met le chargeur à poste et on actionne la culasse. Cela suppose que durant cette manipulation, à Chevaline, toutes les victimes étaient mortes, blessées ou tétanisées. En tout cas, incapables de prendre la fuite. Une fois son arme rechargée, on peut alors imaginer que l’assassin a fait le tour de « sa » scène de crime pour administrer à chacun le coup de grâce. Ce qui conforte cette hypothèse, ce sont les fragments du pistolet retrouvés près du corps du cycliste. Probablement des morceaux d’une plaquette de crosse, la partie la plus fragile. Car pour regarnir son chargeur, lorsque l’on ne possède pas d’étui, il est presque naturel de glisser son arme sous son coude en la plaquant contre son corps. Un bon moyen de la faire tomber. Surtout dans une situation de stress, où il est parfois difficile de contrôler ses gestes". L'auteur ajoutant : "et le plus concret, sans doute, concerne les recherches sur l’arme et les cartouches utilisées. Les 7.65 Para sont devenues des munitions assez rares. Elles doivent se vendre au compte-gouttes. En France, sauf cas particuliers, seuls les chasseurs, les tireurs sportifs et les collectionneurs (avec la nouvelle loi) peuvent acheter et/ou détenir des armes et des munitions".
Des manipulations qui correspondent avec ce qui a été trouvé sur la scène du crime : le cycliste atteint d'abord de deux balles, déjà au sol, les autres étant utilisées pour tirer sur la famille. Le conducteur n'étant atteint qu'après le demi-tour car son volant à droite le rend intouchable de l'emplacement oü se trouve alos le tireur ( le milieu du parking). Une fois le conducteur blessé, c'est un deuxième chargeur qui est enclenché pour achever d'une balle dans la tête chaque victime de la famille, la plus grande des filles restant au sol blessée, la plus petite demeurant cachée. Le troisiéme enclenché sert à tirer cinq balles supplémentaires sur le cycliste...au total on obtient l'effarant score de 25 tirs avec un seul pistolet, signe d'un affolement complet du tireur... Qui ne pouvait donc pas être trés professionnel... Mais un habitué des armes anciennes, arrivé sur place en moto. Le fait de trouver les deux premières balles sur la poitrine laisse entrevoir le fait que le vélo à été abandonné à l'endroit des premiers tirs avec un tireur déjà arrêté et ayant tiré les deux balles face à la victime, le morceau de bois de la crosse laissé par terre laissant entrevoir une chute de l'arme après une lutte. Ce qui ressemble aussi à une intimidation qui se serait terminée par une lutte. Une thése difficile à tenir cependant avec un tireur qui s'est muni au départ de deux chargeurs supplémentaires pour tuer un seul homme. Seul un habitué de l'usage du Luger aurait pu s'en prémunir, l'arme ayant aussi la réputation d'être longue à charger !
Avec ces divers éléments réunis, on pensait avoir atteint le dénouement récemment, avec une piste laissée jusqu'ici de côté par les policiers français. Il y a quelques jours, vous l'avez appris, on a donc retrouvé non pas l'assassin mais un homme aujourd'hui soupçonné de trafics d'armes, alors que chez cet ancien policier municipal possédant une moto on a retrouvé un Luger (mais d'un autre modèle s'est-on empressé de préciser !). Le procureur s'empressant de dire que ni le fameux casque (d'un modèle français utilisé jadis par la gendarmerie !) ni l'arme n'avaient été retrouvées et que de l'ADN retrouvé sur place ne correspondait pas avec la personne arrêtée puis relâchée (mais qui sera poursuivie pour trafic d'armes) dont.., des Luger). Même TF1, à cette occasion revenant sur la thèse du cycliste comme principal visé. La presse se faisant discrète sur sa passion cachée... Depuis le temps, le casque et l'arme ont largement eu la possibilité de disparaître, c'est évident. Le comportement de l'ami de l'homme arrêté laisse aussi songeur : "son ami collectionneur, un Haut-Savoyard de 42 ans habitant Lathuile, de l’autre côté du lac d’Annecy, a pour sa part été placé en détention provisoire. Arrêté et placé en garde à vue mardi, il avait tenté de fuir les gendarmes. Chez lui, les enquêteurs avaient découvert des armes de collection, mais également des explosifs de chantier et des armes modernes, dont un 357 magnum, preuve que son intérêt pour les armes dépassait le cadre « historique »" écrit le Le Dauphiné. La diffusion de l'image du casque, destinée à "faire sortir l'homme du bois" (se révéler ou e trahir), à aussi précipité sa disparition, à l'évidence !
Ce qui inquiète donc depuis le début dans cette affaire, ce n'est pas l'amateurisme dont à fait preuve l'assassin, mais le flou complet qui accompagne l'enquête française et ses derniers soubresauts : la presse ayant révélé que même les résidents qui habitaient près du nouveau suspect s'étaient rendus compte que sa maison était l'objet de la surveillance de véhicules banalisés visibles comme les yeux au milieu du visage ! On s'y serait fort mal pris, semble-t-il, et ce, depuis longtemps ! En revanche, que l'on apprenne à la même occasion que de l'ADN avait été retrouvé sur place laisse à nouveau entendre qu'on a affaire à un tireur fort peu professionnel et qui semble s'être affolé (la police évoquant dès les premières heures des "mouvements désordonnés" durant les tirs). Bref, on en revient à une piste locale, française, celle d'un contrat mis sur la tête de l'infortuné cycliste et non visant la famille Al-Hilli, qui s'est trouvée là par hasard au plus mauvais endroit pour elle. Tout s'est passé très vite souligne 20 minutes : "entre les dernières photos de la famille al Hilli et l'appel aux secours, il s'est écoulé environ 30 minutes". L'orientation de l'enquête française privilégiant l'étranger est donc en cause, ce qui fait étrangement résonner les paroles accusatrices du frère de la victime, désigné un peu trop vite semble-t-il comme seul commanditaire potentiel de ce carnage. Les anglais avaient déjà élaboré tout un scénario qu'avait repris France-Info un matin... et pourtant, depuis cette annonce, l'enquête n'avait rien donné sur ce "versant français" qui pose bien davantage de questions que du côté anglais, où la piste de l'héritage paraissait trop évidente pour être... honnête. Même si un 4x4 portant une plaque anglaise et volant à droite et toujours recherché... comme l'est donc le casque de type gendarmerie, à défaut de trouver le porteur du casque... ou le détenteur des passeports de la famille Al-Hilli, toujours introuvables. La piste anglaise n'est donc pas non plus à abandonner totalement pour l'instant ! Mais aujourd'hui, c'est côté français que la piste penche....
On peut aussi relire
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tuerie-des-alpes-les-pistes-124320
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tuerie-des-alpes-les-pistes-124397
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tuerie-des-alpes-les-pistes-126228
(à noter que c'est le troisième épisode où j'évoquais la piste française d'un collectionneur d'armes qui a été le moins bien reçu... Agoravox a comme lecteurs des survivalistes, hélas...)
99 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON