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Accueil du site > Tribune Libre > Ukraine et Vénézuela : même combat ?

Ukraine et Vénézuela : même combat ?

Ces dernières semaines ont été marquées par les évènements qui ont secouent l’Ukraine et le Vénézuela. Malgré la distance qui sépare ces deux pays, les forces qui y sont à l’œuvre et leurs procédés sont, eux, bien comparables.

 

2002, 2014… bis repetita ?

Les événements au Vénézuela n’ont rien de spontanés. En effet, le fait que l’opposition se soulève peu après les élections municipales de décembre 2013 n’est pas anodin. Le gouvernement vénézuelien fait face à une opposition puissante, organisée, et de surcroît soutenue par les Etats-Unis. Son leader, Henrique Capriles, voyait en la mort d’Hugo Chavez une occasion de prendre le pouvoir par les urnes. Il a donc mis tous les moyens en vue des élections présidentielles anticipées d’avril 2013, et bien lui en a pris puisqu’il perd face à Nicolas Maduro, successeur désigné par Chavez, par une différence de seulement 1,59% des voix au cours d’élections avalisées à l’unanimité par les observateurs internationaux, mais remises en cause par l’opposition qui, voyant s’échapper l’opportunité de prendre légalement le pouvoir, a dans la foulée exprimé sa colère par des manifestations qui ont fait onze morts du coté chaviste. Le gouvernement légitime n’ayant pas fléchi, l’opposition régla alors sa mire sur les élections municipales de décembre 2013, espérant surfer sur la vague d’avril dernier afin de démontrer sa légitimité. Le résultat des municipales fut un chaos puisque le PSUV chaviste remporte 76% des mairies contre seulement 23% pour la coalition MUD réunissant toute l’opposition.

Les prochaines échéances électorales n’ayant pas lieu avant les législatives de 2015, l’opposition décide alors de reproduire le schéma qui avait conduit au coup d’Etat de 2002 contre Hugo Chavez. Les médias occidentaux, fidèles à leurs habitudes, se gardent bien de condamner les velléités putschistes de l’opposition et se contentent d’appeler au calme.

Le président états-unien Barack Obama, en grand démocrate, a demandé la libération des chefs d’opposition à l’origine de ces soulèvements anti-démocratiques, alors même que son responsable régional en Amerique latine Ricardo Zuñiga, ancien dirigeant de la station de la CIA à La Havane où il recrutait des agents pour former l’opposition à Fidel Castro, est actuellement chargé de fomenter la révolte trotskyste au Vénézuela…

 

Coup d’état ukrainien

En Ukraine, les manifestations sont le fait de l’opposition pro-européenne qui dénonce la suspension par le président Viktor Ianoukovytch le 21 novembre dernier d’un accord d’association avec l’Union Européenne. En réalité, la source du problème est bien plus profonde.

Suite à la désagrégation de l’URSS en 1990, les pays de l’Alliance transatlantique ont entrepris une vaste campagne dans le but de défaire les liens qui unissaient les nouveaux pays auparavant soviétiques avec la Russie. Ainsi l’OTAN a englobé des pays comme la République Tchèque, la Pologne et la Hongrie, puis la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, la Roumanie, la Bulgarie entre autres. En 1999, la Yougoslavie est désintégrée et les nouveaux pays qui en résultent subissent le même sort. L’Ukraine, elle, se voit accordée une certaine autonomie qui lui permet de nouer des liens aussi bien avec l’Union Européenne qu’avec la Russie. Seulement, l’Ukraine se voit aujourd’hui scindée en deux partie : l’Est est plus proche de la Russie aussi bien sur le plan économique que culturel, et l’Ouest davantage lié à l’Alliance transatlantique. Le gouvernement Ukrainien a toujours eu comme priorité l’entrée dans l’Union Européenne jusqu’à l’élection de Viktor Ianoukovitch en 2010, ce dernier estimant qu’une entrée dans l’UE n’était plus à l’ordre du jour et se rapprochant davantage de la Russie.

C’est dans ce contexte que surgissent aujourd’hui ces manifestations soutenues par les Etats-Unis et ses alliés européens, par peur de voir l’Ukraine et ses 603 700 km² abritant la plupart des gazoducs russes rejoindre les rangs soviétiques.

Le dénouement ukrainien est arrivé les 22 et 23 février avec ce qui ressemble ni plus ni moins à un coup d’Etat : le 22 février le Parlement ukrainien a pris acte de la démission forcée de son président Volodymyr Rybak, qui, menacé de mort, a quitté son poste au sein de la Rada (parlement ukrainien).
Les députés ont alors élu à sa place Olexandre Tourtchinov, ancien patron des services secrets, puis remplacé la Constitution par celle de 2004 en violation des articles 156 et 157. Dans la foulée les députés ont démis le Président de la République Viktor Ianoukovytch de ses fonctions en violation de l’article 111 qui dispose que la Cour constitutionnelle doit être saisie et la procédure d’impeachment respectée. Ils ont ensuite rendu la liberté à Ioulia Timochenko, ancien Premier ministre et milliardaire condamnée à 7 ans de réclusion pour abus de pouvoir. Enfin, le 23 fevrier le parlement proclame le même Olexandre Tourtchinov président de la République par intérim, en violation de l’article 112 de la Constitution.

Un coup d’état, donc, salué par les puissances occidentales, satisfaites du basculement de l’Ukraine au sein de l’Alliance atlantique.

Les deux évènements ont lieu au cours des olympiades de Sotchi, la marge de manoeuvre russe étant réduite par peur de troubler ses Jeux. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer qu’à l’instar des jeux de Pékin il y a 6 ans durant lesquels le monde a découvert le dossier tibétain par le même type de procédé (des manifestations relayées par les médias du monde entier afin de sensibiliser l’opinion publique sur l’ogre Chinois), l’opposition ukrainienne n’a ressenti le besoin de manifester qu’à l’approche des Olympiades russes…

 

Une propagande basée sur les mêmes principes

La médiatisation des soulèvements de l’opposition en Ukraine et au Vénézuela sont fondés sur les mêmes principes propagandistes : les manifestations des opposants sont qualifiés de « démocratiques », les gouvernants sont accusés de réprimer dans le sang les manifestations et des sanctions sont demandées contre les « meurtriers ».

Dans les deux cas, l’élément déclencheur est la mort de manifestants qui permet d’accuser le gouvernement de répression sanglante. Les médias occidentaux s’en donnent alors à coeur joie et n’hésitent pas à reprendre gaiement des images datant de quelques années auparavant pour les besoins de leurs propagande.


 

par Lahcen Senhaji

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17 réactions à cet article    


  • jako jako 26 février 2014 09:43

    Merci, il est notable que dans les trois pays ( 4 si on compte aussi l’Egypte) en effervescence, il y a des ressources , gageons que après la fonte de la partie glacée le Groenland connaitra aussi de graves troubles à l’ordre public...


    • Fergus Fergus 26 février 2014 09:58

      Bonjour, Lahcen.

      Malgré son grand désir d’arrimer l’Ukraine dans une relation de suzerain à vassal, la Russie a fort peu de chances de parvenir à ses fins, compte tenu de la forte proportion d’europhiles dans l’ouest du pays. Quant à l’Union européenne, elle n’a nulle envie de se lancer dans une nouvelle procédure d’élargissement coûteuse sur le plan économique, mais surtout porteuse de tensions avec la Russie. C’est pourquoi l’on ira probablement, notamment pour éviter une partition du pays, vers un accord d’équilibre politique et de contribution partagée des aides à l’Ukraine.


      • leypanou 26 février 2014 17:30

        Affirmation osée dans les 2 cas de la Russie et de l’Union Européenne. Cette position est plus proche de la vérité.

        Il faut regarder ce que l’UE a vraiment proposé à l’Ukraine et pourquoi l’Ukraine de Yanoukovitch ne pouvait que refuser par rapport à ce que la Russie proposait, ce que les médias biaisés en France n’ont fait qu’ignorer, préferant aboyer ad nauseam sur la prétendue recherche de démocratie ou autre lutte contre la corruption.

        Une pseudo-aide officielle mais une réelle vassalisation économique est une pratique courante des temps modernes ou non et l’UE est une habituée du genre.


      • Alpo47 Alpo47 26 février 2014 10:02

        Bonne analyse. Pour « l’empire », ce qui a bien fonctionné jusqu’à présent doit continuer, même si de plus en plus de gens sont à même de décrypter l’opération. Et peu importe (Libye, Syrie, Irak, Tunisie ...) si le chaos s’installe quasi inévitablement.
        L’empire anglo-saxon est en train de s’effondrer, nous assistons à ces coups de griffe pour entrainer le plus de monde avec lui.


        • Shawford43 26 février 2014 10:04

          Perfect, buddy smiley


          Si tu veux prendre la place du King pour arbitrer tu sais ki et tu sais koi, je te laisse la place en son absence ici regrettée.

        • Dany romantique 26 février 2014 10:26

          Lorsqu’on regarde le feuilleton TV Homeland on voit la façon subliminale de l’Amérique de véhiculer sa propagande. Les criminels potentiels qui en constituent la toile sont :

          l’Iran ; dont le Hezbollah libanais est une phalange qu’il faudrait amputer,
          Gaza, dont le Hamas est le grand méchant terroriste,
          La Syrie, ex invitée du 14 juillet militaire français de Sarko, mais renommée danger terroriste par les ricains par un Bachar qui n’est plus compatible, sachant que pour Israël il constitue un danger potentiel,
          Le Vénézuela, dont le portrait du disparu Hugo Chavez est posé en poster sur les murs des méchants qui séquestrent l’agent double américain « héro détesté » du film devenu musulman/ islamiste/terroriste (il faudrait trouver un néologisme pour faire court) ;
          etc...
          On ne parle pas du fiasco géo politique déjà du passé de la Libye et de l’Afghanistan.
          Pour l’Ukraine l’Amérique vient chatouiller la Russie via les insurgés au régime corrompu de Ianoukovich y compris avec la ré-émergence active et décomplexée des groupes néo-nazis. 
          Vaste partie d’échecs via le mythe européen de l’U.E. afin de neutraliser et fracturer la société russophone d’Ukraine des campagnes et des villages.
          Les deux fous à la rescousse sont BHL, allumeur de mêche passé professionnel es qualité et Kouchner qui poursuit le boulot de l’ex Yougoslavie éclatée et ensanglantée en petites Républiques religieuses et mafieuses.
          Il n’y aura pas de cesse. 
          C’est l’AXE DU MAL auquel on amalgame Cuba et la Corée du Nord.
          Seul petit problème pour l’oncle Sam et Tel Aviv (l’implant « démocratique civilisationnel » agréé de la région) : les Russes patriotiques c’est du lourd et la Chine c’est trop fort pour eux également.
          Les Russes sont imbattables au échecs et la Chine est la civilisation de la patience.
          Bye bye les petits joueurs d’Hollywood et de Homeland. 
          Continuez à poussez les fous de l’OTAN au Caucase et là ce ne sera plus du cinéma pour vous.  
           

          • eric 26 février 2014 11:10

            "C’est dans ce contexte que surgissent aujourd’hui ces manifestations soutenues par les Etats-Unis et ses alliés européens, par peur de voir l’Ukraine et ses 603 700 km² abritant la plupart des gazoducs russes rejoindre les rangs soviétiques.« 

            Il me semble qu’il y a la l’essentiel de cet article... On a pas besoin de contrôler quelques centaines de kilomètres de tuyau quand on possède le robinet et donc le contenu.
            Oui, de mémoire, Timoshenko a largué a Gazprom les infrastructures, mais au fond, cela ne change pas grand chose. A ma connaissance, la Russie continue a soutenir a bout bras le vital chauffage ukrainien, en ces régions froides, grâce a des tarifs préférentiels.
            Et si les ukrainiens tentaient de couper le flux, ce sont les européens eux mêmes qui se déchaîneraient pour qu’ils »respectent les intérêts russes et les lois internationales« .

            Même confusion pour le reste.

            Un élément de vérité peut-être ? Tous les partis et gouvernements du monde s’intéressent a ce qui se passe ailleurs et, éventuellement, soutiennent les gens qui ont des points communs avec eux. Internationalisme ?

            Dans les exemples cites, et a vous en croire, ce qui est frappant, c’est que les gauches soutiennent des états, par en haut, et les états unis soutiendrait des peuples, par en bas.
            Ainsi, en Ukraine, en Russie, en Égypte, ils auraient aidé des ONG, des associations »civiles civiques citoyennes« .
            Pour comparaison, les régimes sanguinaires de Ben Ali, Moubarak, Bagbo, étaient tous soutenus par l’internationale socialiste dont ils étaient des membres respectés.

            Bon après, effectivement, Poutine soutien les Chavistes. Je me souviens du passage de Sechin, homme de confiance pour les affaires pétrolières entre autres, se rendant au Venezuela et organisant les ventes d’armes et les démonstrations de force russe ( passage de bombardiers stratégiques).

            L’essentiel n’est pas la, pour nous français. La question est plutôt de savoir comment, a la gauche des gauches, on parvient a maintenir un equilibre intellectuel dans les acrobaties entre dénonciations du caractère homophobe de la Russie, soutiens a sa politique auVenezuela, approbation de milices politique d’État chavezienne et dénonciation de la police republicaine en France, organisations de violence a Nantes et encensement des manifs en Turquie ou de la répression en Égypte (comment et pourquoi, si les USA soutiennent et les »intégristes" et l’armée égyptienne éprouveraient il le besoin de les faire s’entre-tuer), ...parfois soutien a l’Iran intégriste, proche des positions russes sur la Syrie laïque, et critiques de rancis de tout poils catho musulmans en France.
            Ce n’est plus de la souplesse idéologique opportuniste, cela tourne a la désarticulation intellectuelle....


            • Olivier Perriet Olivier Perriet 26 février 2014 14:47

              « Ce n’est plus de la souplesse idéologique opportuniste, cela tourne a la désarticulation intellectuelle.... »

              Et même pire :
              la Tunisie de Ben Ali ou l’Egypte de Moubarak étaient auparavant des repoussoirs car alliés des USA .
              Mais lorsque ces derniers sont tombés, on y a vu la main de la CIA.

              Je ne sais pas comment nos analystes font pour s’y retrouver eux-mêmes !


            • asterix asterix 26 février 2014 12:05

              Si analogie il y a ...et déstabilisation en sous-main par les States également, il y a une autre convergence plus personnelle qui me frappe. Lorsque les forces de la révolution ( la réaction ? la manipulation ? ) sont entrées dans le Palais Présidentiel de Kiev, elles y ont trouvé des richesses considérables, fort peu à la mesure d’un état à la limite de la faillite. Et à Caracas ? Savez-vous que Maduro, Président élu à la majorité, ne peut pas occuper le Palais Présidentiel ? Celui-ci est squatté par les deux filles du « Caudillo du peuple » précédent, dont l’une est l’épouse du nouveau Vice-Président, et que les riverains se plaignent des fêtes tonitruantes qui s’y déroulent quasi tous les soirs...
              Loin de moi de considérer que Maduro n’est pas le représentant légitime du peuple vénézuelien. En fait, le propos se situe ailleurs : où que ce soit dans le monde, un dirigeant autoritaire commence d’abord à assurer sa richesse personnelle. Et s’il meurt en chemin, les héritiers continuent à dépenser, contrairement au message populaire, l’argent du peuple à leur seul profit.
              Il y a loin entre position politique et réalité politique exprimée.
              Voyez Hollande : au début de son quinquenat, il a solennellement diminué son salaire de 30 % ( que de sacrifices... ) mais il a multiplié à un tel point le nombre de ses ministres que l’exécutif présent coûte finalement plus cher au peuple que les délires personnalisés de son prédécesseur
              Où que ce soit, le pouvoir corrompt...


              • asterix asterix 26 février 2014 12:10

                P.S : 30 % de diminution de salaire, c’est déjà pas mal. Dans un effort louable d’économie, le Premier Ministre belge, Elio Di Rupo ( PS également ) a diminué le sien et celui de ses Ministres ...de 5 % !
                Vous voyez que ces braves gens pensent à vous...


              • L'enfoiré L’enfoiré 26 février 2014 17:05

                « Où que ce soit, le pouvoir corrompt... »


                Mais il peut aussi faire rire. Je rassemble le tout, corruption et le reste, pour un jour, très, très spécial... 
                Je ne dis rien de plus, bien sûr. Il ne faut pas tuer le bœuf, avant de l’avoir approché au bon moment.

              • Furax Furax 26 février 2014 12:19

                Ca qui est totalement hallucinant, c’est le niveau de la propagande « merdiatique » en France.
                Avant hier, sur France2, « Mots Croisés ». Jean-François Kahn (qui, manifestement ne va pas bien du tout), souligne ce côté ridicule et grotesque de la propagande anti-russe. Les « bons » europistes contre les « méchants » russopistes. L’ensemble des participants, apparemment, approuve.
                Hier, documentaire sur la même chaine. Sur Poutine. Illustrant presque à la perfection ce que dénonçait Kahn la veille. Dictateur, sanguinaire, tricheur etc...
                L’idée n’effleure pas les crétins qui produisent ce genre de documents (ou le « Petit Minable » d’ Anal +) que, grâce à eux, la France est tout près de la Russie :
                " la France détient la quatrième place des pays les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de son article 10 protégeant la liberté d’expression - juste derrière la Turquie, l’Autriche et la Russie...« 
                dans :
                http://www.lepoint.fr/invites-du-point/gaspard-koenig/exclusif-et-si-la-france-n-etait-plus-le-pays-des-libertes-19-12-2013-1771863_2002.php
                Enquêtez donc sur la fin de nos libertés, ici en France !
                Pour avoir une idée à peu près juste de ce qui se passe , consultez »Russia to day" !
                Nous vivons une époque formidable où les américains contestataires se réfugient à ..Moscou ! smiley


                • antyreac 26 février 2014 12:36

                  Venezuela , Ukraine même combat 

                  il fallait oser affirmer une ineptie pareille
                  les deux révolutions populaires ont des causes fort différentes
                  dans le cas de Venezuela pays riches en petro dollars mais mené a la ruine par un gouvernement incompétent
                  et en ce qui concerne l’Ukraine pays pauvre qui veut s’émanciper de la tutelle de l’impérialiste Russie et adhérer à terme à l’UE

                  • chapoutier 26 février 2014 12:52

                    l’auteur
                    votre phrase citée ci-dessous est proprement scandaleuse et calomniatrice
                    c’est pourquoi je cite la position de la quatrième internationale datée d’avant l’ élection de Maduro

                    ’’’’Ricardo Zuñiga, ancien dirigeant de la station de la CIA à La Havane où il recrutait des agents pour former l’opposition à Fidel Castro, est actuellement chargé de fomenter la révolte trotskyste au Vénézuela…’’’’

                    http://quatrieme-internationale.org/spip.php?article420

                    14 avril : la IVe Internationale et ses sections sont au côté des travailleurs et du peuple vénézuélien qui vont voter Maduro, contre l’impérialisme et son laquais Capriles

                    Déclaration de la IVª Internationale

                    par le Secrétariat International de la IVe Internationale
                    5 avril 2013

                    La véritable commotion et la mobilisation populaire qui se sont emparées des rues du Venezuela à l’annonce de la mort du président Hugo Chavez trouvent leurs racines profondes dans les luttes des travailleurs et du peuple pour la souveraineté nationale et contre l’impérialisme.

                    La réaction du président des USA, Barack Obama, a été de déclarer que la mort de Chavez « ouvre un nouveau chapitre » et d’annoncer que « les Etats-Unis continueront à soutenir des politiques qui soutiennent des principes démocratiques ». Ce qui, pour les peuples, sonne comme un avertissement. Car dans la bouche de l’impérialisme de tels « principes » ne recouvrent en réalité qu’une politique d’ingérence.

                    Cette situation se répercute dans toute l’Amérique Latine.

                    En fait, l’impérialisme US, sur lequel retombe le poids de la crise du capitalisme mondial, cherche à reprendre les positions perdues sur le continent en faisant pression sur tous les gouvernements pour qu’ils appliquent des mesures en faveur de ses multinationales.

                    Ceci dans le cadre une offensive qui s’inscrit dans sa politique globale de guerre et d’exploitation visant à contenir la réaction des peuples qui, en Europe comme en Tunisie et en Egypte, refusent de payer la facture de la crise du système.

                    Les manifestations de solidarité et de sympathie envers le peuple vénézuélien, de la part de peuples et de gouvernements d’autres pays, en particulier d’Amérique Latine, renforcent son combat pour la souveraineté. Laquelle se manifeste dans son attachement aux conquêtes qu’il a obtenues par de durs combats tout au long des 14 dernières années, qui se concrétisent dans une amélioration de ses conditions de vie.

                    Ceci n’a été possible que parce que le gouvernement Chavez – fruit d’une vague de rejet de la politique de l’impérialisme américain qui a balayé le continent du nord au sud, et qui a conduit à l’élection des gouvernements qui - bien qu’ils gardent des différences entre eux - sont soutenus par des organisations populaires et syndicales (Équateur, Bolivie, Brésil, Uruguay) – a été amené, sous la pression de la lutte de classes, à adopter des mesures partielles, à différents niveaux, favorables aux intérêts des plus larges masses et contradictoires avec la domination de l’impérialisme.

                    Cependant, la transition vers un régime socialiste au Venezuela suppose le monopole du commerce extérieur et l’expropriation des multinationales présentes dans diverses branches de l’économie, souvent associées au capital d’Etat, ainsi que certaines groupes de propriétaires des grands moyens de production.

                    Indépendamment des limites du « chavisme » ou du « bolivarisme » (il abrite en son sein des secteurs patronaux — la « bolibourgeoisie » — qui profitent des affaires avec l’Etat) les masses populaires, dans les conflits du travail, les grèves et manifestations, ont imposé une situation nouvelle.

                    La question clé : le combat pour l’organisation indépendante de la classe ouvrière

                    La IVe Internationale et ses sections se sont toujours inconditionnellement mises du côté du peuple et du gouvernement vénézuéliens lorsque le gouvernement Chavez a adopté des mesures de rupture avec l’impérialisme, aussi minimes qu’elles aient été, et lorsqu’il a été agressé ou menacé par l’impérialisme US et ses laquais.

                    En même temps, nous l’avons toujours fait sur la base d’une position indépendante considérant que l’avancée dans le processus révolutionnaire au Venezuela, comme dans tous les pays du monde, n’est possible qu’à partir de l’organisation de la classe ouvrière sur son terrain de classe, en opposition à l’impérialisme mondial et à la bourgeoisie.

                    Ceci, tant sur le terrain syndical, dans le combat pour la consolidation de l’UNETE, produit directe de la résistance ouvrière contre le putsch pro-impérialiste d`avril et le lockout de PDVSA de décembre de 2002 qui ont donné lieu à fondation de la UNETE en avril 2003 ; comme sur le terrain politique par la nécessaire organisation d’un parti ouvrier indépendant au Venezuela, place que le PSUV est loin d’occuper.

                    Il n’y aura pas de socialisme sans organisation propre et indépendante de la classe ouvrière.

                    Le 14 avril le peuple du Venezuela va élire un nouveau président. A partir de l’expérience qu’il a vécue ces dernières années, le peuple vénézuélien est déterminé à empêcher le retour au pouvoir de la minorité de laquais de l’impérialisme représentée par Capriles, dont les déclarations putschistes appellent les Forces Armes Nationales à « ignorer la légalité » au nom des généraux supposément disposés à l’appuyer.

                    Le peuple a raison de voter massivement pour Nicolas Maduro pour défaire la réaction, comme le confirment les derniers meetings électoraux, sachant bien que Maduro n’est pas Chavez et que des questions se posent sur l’évolution de la situation dans le pays (par exemple, le gouvernement vient de dévaluer la monnaie sans aucune mesure de compensation salarial), mais avec la ferme volonté d’approfondir le processus de libération nationale contre l’impérialisme.

                    Ce qui inclura des mesures qui se discutent déjà dans les milieux ouvriers et populaires :

                    • Augmentation de 70% du salaire minimum !
                    • Immédiatement, des nouvelles conventions collectives !
                    • Défense des droits des travailleurs inscrits dans la LOT (Loi organique du travail) et l’abrogation des articles qui menacent l’indépendance syndicale !
                    • Droit de grève, non à la criminalisation de la protestation, fin des poursuites contre les dirigeants syndicaux !
                    • Embauche des travailleurs précarisés ! Embauche immédiate des précaires de l’administration publique !
                    • Réforme agraire !
                    • Nationalisation des secteurs clés contrôlés par les multinationales, le commerce extérieur et les banques !

                    La IVe Internationale et ses sections ne se distinguent pas de ce profond mouvement du peuple travailleur vénézuélien. Et, sur la base d’une politique de Front unique anti-impérialiste, elles chercheront à l’aider avec des propositions et des mots d’ordre permettant d’avancer vers la rupture avec l’impérialisme, pour parvenir à la totale souveraineté nationale dans le combat pour une Union libre des nations souveraines d’Amérique Latine et des Caraïbes, en alliance avec les travailleurs et opprimés des Etats-Unis et du Canada.


                    • Mowgli 26 février 2014 20:03

                      Vous oubliez : distribution gratuite de points d’exclamation !


                    • joelim joelim 26 février 2014 20:42

                      Dans les deux cas, l’élément déclencheur est la mort de manifestants qui permet d’accuser le gouvernement de répression sanglante. Les médias occidentaux s’en donnent alors à coeur joie et n’hésitent pas à reprendre gaiement des images datant de quelques années auparavant pour les besoins de leurs propagande.

                      Des indices laissent à croire que l’Empire va jusqu’à provoquer la mort de manifestants pour arriver à ses fins. C’est tellement facile à faire et tellement efficace, pour une structure qui a plongé dans les abysses de l’immoralité et même du crime (cf les états de service de la CIA par exemple). Pour quelle raison ne le feraient-ils pas ? Pourquoi les manifestants meurent principalement dans les pays qu’ils veulent mettre au pas ?...


                      • Mr Mimose Mr Mimose 27 février 2014 09:13

                        Svoboda et secteur droit ont pris le pouvoir en Ukraine, deux partis néo-nazis dont un des chefs et aujourd’hui vice premier ministre !


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