• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > UMP : vue de l’extérieur

UMP : vue de l’extérieur

Les commentaires vont bon train sur le feuilleton concernant l’élection à la présidence de l’UMP. Disons-le net, je ne suis pas UMP, mais j’entends, sur les chaînes d’information, de telles sornettes, que j’estime devoir remettre un peu les choses d’aplomb.

Commençons par le commentaire préféré des journalistes de BFM TV ou i-télé, qui disent à l’envi que la situation est très complexe et que l’on n’y comprend rien entre les diverses commissions COCOE ou commission de recours entre autres. Clairement, le niveau de compréhension qu’un tel système requiert est, au mieux, CM2. Je suggère donc que lesdits journalistes soient licenciés sur-le-champ pour incompétence. En effet, les statuts d’un parti politique sont très similaires à ceux des syndicats ouvriers. Ces syndicats ont été créés, en France, à la toute fin du dix-neuvième siècle et leurs statuts sont donc, peu prou, restés globalement les mêmes depuis. Il est vrai qu’à la fin du dix-neuvième siècle, il ne sortait pas 20% d’illettrés du système scolaire qui était alors performant pour des raisons que nous tairons ici, mais dont chacun a bien une idée. Aussi, chacun est à même de comprendre de tels statuts qui sont à la fois simples et limpides.

Il y a donc les journalistes à électroencéphalogramme plat, mais il y a aussi ceux qui manipulent volontairement en disant que c’est compliqué. En réalité, ceux-là sont partisans et en faveur d’un camp. On peut même dire en faveur duquel ils sont : Fillon ! En effet, pour qui a pratiqué un peu un système associatif, il saute aux yeux que compte tenu des faits, c’est bien Jean-François Copé qui a été élu et que cela ne pourra pas changer, les statuts, sauf bouleversement lors de la commission de recours, lui garantissant d’ores et déjà la victoire. Pourquoi donc laisser accroire par l’opinion que cela pourrait changer alors que les jeux sont déjà faits, sinon pour nuire à Jean-François Copé ? Même François Fillon en a conscience puisqu’il a d’ores et déjà annoncé qu’il renonce à la présidence de l’UMP.

Par contre, monsieur Fillon est un mauvais joueur. Il sait qu’il ne pourra pas être président de l’UMP, mais n’accepte pas de se faire battre, d’où sa diversion pour essayer de mettre en selle monsieur Juppé. Ce dernier est soi-disant irréprochable ! On pourrait faire mieux en la matière puisqu’il a été condamné à 1 an d’inéligibilité. Cela n’arrive quand même pas à tout le monde !

Maintenant, je vais me prononcer sur un sujet qui relève davantage du fond que de la forme et, encore une fois, de l’extérieur. Monsieur Juppé, du haut de son piédestal, a affirmé que le différend Fillon Copé était une question d’ambition. Probablement a-t-il raison sur ce point, mais l’ambition est la chose du monde la mieux partagée entre les dirigeants de partis politiques, ce qui est normal. Il n’y a donc rien de réellement intelligent dans cette remarque. Par contre, si nous regardons les deux hommes, nous pouvons porter un jugement sur leur action. Concernant Jean-François Copé, nous ne le connaissons que comme maire, député et chef de parti. Ne faisant pas partie des instances de l’UMP, il est difficile de porter un jugement sur le personnage et ses capacités éventuelles, un jour, à être à la tête de l’État français. Pour François Fillon, c’est bien différent. Il a été premier ministre pendant 5 ans. Durant cette période il a fait passer notre pays d’une situation de « quasi-faillite » à une faillite totale bien réelle. Par ailleurs, son effacement devant Nicolas Sarkozy pourrait lui valoir facilement, dans l’émission des Guignols de Canal +, le surnom de « couille molle ». Dans ces conditions, est-il homme à être capable de gouverner la France ? Sûrement pas et il l’a prouvé ! En conséquence, bien que n’étant pas UMP, je préfère de loin un Copé, qui semble avoir du caractère et qui n’a pas de passif, plutôt qu’un Fillon dont on ne pourrait attendre qu’une catastrophe si par hasard il revenait. Dieu nous en garde !

Quant aux journalistes, pendant la campagne, leur parti pris très largement majoritaire pour François Fillon est indigne de ce que l’on serait en droit d’attendre dans une démocratie équilibrée.


Moyenne des avis sur cet article :  2.14/5   (14 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 26 novembre 2012 10:14

    on peut dire que les 2 sont discrédités tout comme l’UMP qui risque de voler en éclats .
    Le principal parti d’opposition , c’est le FN , bien qu’il soit sous représenté à l’assemblée ...


    • mort de rire 26 novembre 2012 10:40

      Cette affaire est avant tout un problème entre deux personnes avides de pouvoir et de gros sous pour l’ump, ils n’en n’ont rien à foutre des adhérents ou des français, seule leur ambition personnelle est mise en avant. Le copé qui est depuis à manger dans toutes les gamelles, y compris du fn. Je ne suis pas sur que la France soit mieux garnie avec un tel énergumène. En tout cas, un tel épisode est un régal. Qu’ils continuent de se déchirer en interne, pendant ce temps là, la gauche fait son petit bonhomme de chemin smiley


      • Mersenne 26 novembre 2012 11:17

        Pas d’accord sur les statuts (consultables très facilement en ligne) : aussi étrange que cela puisse paraître après tout ce qu’on a entendu depuis une semaine, les statuts de l’UMP ne mentionnent pas le rôle de la commission nationale des recours dans les opérations électorales. Il faut se référer au réglement intérieur (lui aussi disponible en ligne), censé préciser les statuts, pour voir apparaître cette fonction de la CNR.
        Le juge saisi de cette affaire va avoir du travail...


        • Mwana Mikombo 26 novembre 2012 11:46

          @l’auteur

          Pour les spectateurs extérieurs et désintéressés comme nous, la dispute entre Jean François Copé et François Fillon ressemble à peu près au conflit en Côte d’Ivoire entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Copé, président sortant, c’est Laurent Gbagbo et Fillon, ancien premier ministre de Sarkozy, c’est Ouattara. Copé, président sortant s’appui comme Gbagbo sur la légitimité constitutionnelle du parti. Fillon s’appui sur la loi extérieure au Parti, en quelque sorte sur la Communauté Internationale.

          A mon avis, sur le plan de la légalité, Jean François Copé a pleinement raison et mérite de rester à son poste. Sinon, à quoi servent les statuts s’il faut les mettre à la poubelle au moment de résoudre les conflits qui y sont prévus et traités ? C’est ni plus ni moins du putschisme.

          Fillon aura peut-être le soutient de l’extérieur, c’est-à-dire du pouvoir socialiste gérant l’Etat, qui, par le biais de la justice (un peu comme l’ONU) choisira probablement d’appuyer Fillon en envoyant la Force Licorne débarquer Copé et son épouse pour aller les boucler à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Au passage, la Force Licorne envoyée par Hollande laissera des milliers de morts dans l’UMP land. C’est d’ailleurs cette solution que Fillon et son mentor Sarko avaient appliqué en Côte d’Ivoire. Comme quoi l’Histoire peut se répéter en se retournant sur ses acteurs.


          • foufouille foufouille 26 novembre 2012 12:15

            ils feront 2 partis
            out l’union pour un mouvement de Ploutocrates


            • Mwana Mikombo 26 novembre 2012 12:18

              @foufouille

              Donc il yaura deux mouvements ploutocrates. Un ploutocrate, divisé par 2, égale dux ploutocrates.


            • Mwana Mikombo 26 novembre 2012 12:20

              @foufouille

              Donc il yaura deux mouvements plutocrates. Un ploutocrate, divisé par 2, égale deux ploutocrates.


              • Luc le Raz Luc le Raz 26 novembre 2012 14:36

                Ils commencent à vraiment nous pomper avec leurs chamailleries smiley
                Que fait l’instit ? Il y a longtemps qu’ils méritent le coin et un bonnet d’âne.


                • L’Ankou 26 novembre 2012 16:37

                  Ah, ben vous parlez d’une vue de l’extérieur ! Un extérieur vachement orienté, je trouve. Genre : vu du pays meldois, quoi...

                  Pour en revenir aux considérations de CM2, pour ma part, je considère que la Cocoe a validé ce qu’elle pouvait validé et fait la somme avec un gros oubli. Pas de quoi fouetter un chat : un oubli, ça se corrige. Ca s’appelle une « rectification d’erreeur matérielle ». Il vaut mieux corriger une connerie que de continuer à lui faire produire des effets...

                  De toutes les façons, oubli ou pas, l’écart ne conduit qu’à une seule conclusion rationnelle.

                  Certes, ça dépasse un peu le niveau sixième : toute meusre a sa marge d’erreur. C’est connu. C’est scientifiquement admis. Pour être significative, une mesure doit produire des écarts supérieurs à la marge d’erreur. Si l’écart est inférieur, il n’y a pas à tortiller du croupion ou du statut : il faut juste refaire la mesure. Du moins si on veut produire un résultat incontestable et objectif.

                  La marge d’erreur, c’est tout le pourcentage d’arbitraire qui fait qu’on écarte un bulletin comme nul à cause d’une tâche de gras ou d’un coup de crayon malheureux, d’un bureau de vote qui n’ouvre pas à l’heure ou qui admet deux ou trois votants juste après la fermetureofficielle, ou d’un nom incomplet sur une procuration, des arrangements sur la date de paiement de l’adhésion, ou de n’importe quel incident de ce genre... Quand les écarts sont assez conséquents, c’est le genre de truc dont on se fout. Quand l’écart se chiffre à une trentaine de voix, le moindre monticule de terre peut renverser le résultat final dans un sens ou dans un autre.
                   
                  Evidemment, n’importe qui peut appler ça « fraude » pour se rendre intéressant, mais ce n’est même pas nécessaire.

                  Dans le cas concret, là, l’écart est minime. Tout le monde connaît un type qui aurait voulu voter et qui n’a pas pu, ou qui a pu mais n’est pas certain que son vote ait été comptabilisé comme il faut, ou qui croit savoir que les gens du camp adverse ont tellement hâte de faire perdre le sien qu’ils sont capables de tout... Qui qu’il soit, un vainqueur avec si peu d’écart n’aura jamais aucune légitimité. Et le match nul, ça ne se fait pas...

                  Ici, on est quand même tellement juste qu’on n’a pas un vainqueur et un vaincu, mais deux gugus persuadés d’être vainqueur tous les deux. Aucun ne veut qu’on remette ça et qu’on clarifie les choses par un nouveau vote. Les mauvaises langues peuvent librement croire que c’est qu’ils se foutent du vote, que les choses se peut-être ailleurs, ou que les caisses étant vides, on n’a pas les moyens de se payer de la corruption pour un nouveau tour... Mais comme disait Napoléon, on n’a pas à expliquer par la malveillance ce que l’incompétence suffit à expliquer... Ou même un malheureux concours de circonstances dans l’hypothèse (peu probable) où l’on voudrait ne fâcher personne...

                  Ce qui me semble grave c’est que quelque chose d’aussi clair, d’aussi indubitable et d’aussi rationnel que les règles applicables dans le plus arriérés des laboratoires scientifiques soit devenu totalement inaudible voire indécent aux oreilles des militants, et monté en épingle comme un hérésie anti-démocratique par les commentateurs... Il est vrai que le militant a des tripes, quand le laborantin à des yeux et des méthodes rationnelles et dépassionnées. Ca n’aide pas.

                  Là, je vous garantis que c’est une vision de l’extérieur, et la meilleure preuve, c’est qu’elle est exclue de l’intérieur ! smiley



                  Bien à vous,
                  L’Ankoù


                  • ddacoudre ddacoudre 26 novembre 2012 18:20

                    bonjour geneste
                    pour moi tu ne fais pas le bon choix et la bonne analyse. Ils en appelle à l’incendiaire pour arrêter le feu

                     C’est assez drôle d’entendre les appels à Sarkozy pour sortir l’UMP d’une mouise où il les a plongé.

                    On à l’impression que plus personne ne sait pourquoi il y a cette opposition Copé/Fillion.

                    Sarkozy a quasiment échoué sur tous les sujets, déjà les Français ont oublié que dans la presse internationale on l’appeler l’image publicitaire, j’exagère un peu il n’a pas échoué sur tout et tout n’est pas de sa faute, mais il n’a jamais caché ses choix vers l’électorat frontiste sécuritaire qui lui a permis de faire la différence en 2007, en l’ayant bien « pommadé » à partir de 2002 comme ministre de l’intérieur, dont il faut noter que c’est le seul cas dans la V république qu’un ministre à ce poste arrive à la présidence (chercher l’erreur).

                    A partir de l’échec des régionales, il a enfoncé le clou en direction des thèmes frontistes qui l’on conduit à se décomplexer comme ils disent c’est à dire a adhérer à des positions quelques peut « fascisantes » du FN et développer la "haine et la discorde" entre français, ce fut la ligne dites Buisson, dont le rassemblement du 1 Mai au Trocadéro pour le vrai travail fut l’exemple de cette « Vichysation ».0

                    Dans l’UMP beaucoup de social démocrate, Gaulliste, Chiraquiens ou Catho républicain ont avalé la couleuvre et ne veulent pas de cette ligne dites décomplexé, le fond du débat est là et à priori tout le monde fin de l’ignorer, même Jupé. De toutes les manières la fin de l’UMP est programmé et faire appel à Sarkozy sera l’accélérer, puisque c’est lui « l’incendiaire ».

                     L’ump peut encore se sortir de ce bourbier si la ligne buisson est abandonné au profit de la social démocratie qui à toujours été la sienne. J’ai eu l’occasion d’écrire que Sarkozy fut le plus mauvais président de la VI république, car il est à l’origine de la ligne Buisson pour faire court et c’est fait élire sur les thèmes frontistes, que les socialistes ont repris d’ailleurs avec plus de souplesses et de leurres.

                    Sarkozy ne peut plus être un leader ship, ce n’est pas une histoire de personne, mais le choix d’une impasse. En règle générale cette « droite » nous avais habitué à changer d’acronymes après chaque défaite, cela leur donnait un aspect de renouveau, c’est la voie qui leur reste pour retarder leur implosion.

                    http://ddacoudre.over-blog.com/article-l-impasse-du-pouvoir-2-112750206.html
                    cordialement.


                    • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 26 novembre 2012 23:46

                      Fillon l’UMP et Copé-lui la tête !

                      L’ambition se ratatine à l’arrivisme tellement forcené qu’il en devient suicidaire. Ce cirque est d’autant plus calamiteux qu’on attendait des hommes d’État à la hauteur de la situation critique du pays, même situés dans l’opposition. Lorsque les toges démocratiques camouflent la salauderie et le tripatouillage éhontés c’est qu’il est temps de mettre un terme à la carrière politique des protagonistes.

                      Cf. le thème  »Politique« sur »Le Lyonnais pamphlétaire".

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès