Un an sans alcool : paradis ou enfer ?
Comment elle a fait diront certains, je ne vois pas où est le problème diront d’autres. Rien que la réflexion que vous vous faites sur le sujet révèle une partie de votre relation avec l’alcool…
En tout cas, personnellement, je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour mais ça fait un an que je n’ai pas bu une seule goutte d’alcool. Je déposais mon dernier verre de mousseux le 29 mai 2014 et un an après, on peut dire qu’il ne me manque pas tant que ça.
Ce n’est pas que je buvais tous les jours mais comme je suis une « extrémiste » quand je commençais j’avais du mal à m’arrêter.
Je faisais des petites « cures de jouvence », par période, pour éviter de tomber dans les excès trop fréquents et me prouver que je n’avais pas de problème avec l’alcool. Quand on veut se prouver ce genre de chose, vient souvent la question honteuse : Suis-je alcoolique ?
Pour moi, j’étais une fêtarde et une bonne vivante. Mais il m’arrivait de ne pas aller travailler un lendemain de veille ou d’avoir des trous noirs sur ce qu’il s’était passé la veille.
Je ne trouvais plus ça très marrant et pourtant, plusieurs fois par semaine, je buvais quand même.
Alors… ?
Je me suis renseignée sur l’alcoolisme. Ses variantes sont énormes et personne ne peut dire à quelqu’un s’il est alcoolique ou pas.
En voici la définition :
L’alcoolisme définit à la fois un mésusage (mauvaise utilisation) de la consommation de boissons alcooliques, mais aussi l’ensemble des troubles engendrés par cet abus. L’alcoolisme peut être aigu avec la « cuite » ou les phénomènes de « binge drinking » correspondant à des alcoolisations ponctuelles et massives, mais l’alcoolisme est majoritairement chronique. Dans ce cas, il s’agit d’un comportement qui se caractérise entre autres par l’envie et le besoin de consommer de l’alcool, l’évolution se faisant petit à petit vers une tolérance progressivement accrue à l’alcool avec des besoins de quantités de plus en plus importantes. Une fois la dépendance avérée, l’alcoolique doit faire face à l’apparition de signes de sevrage en cas d’arrêt de la consommation. L’intoxication alcoolique entraîne notamment des destructions de tissus et d’organes, en particulier le foie, et des désordres psychologiques et sociaux (tentatives de suicide, violence, troubles relationnels, etc.).
Cette définition me paraissant assez floue, comment savoir ? Et là, Alléluia, j’ai entendu La Phrase qu’il fallait :
– « Est-ce que l’alcool te fait souffrir ? » – Heu… pas toujours, mais honnêtement, assez souvent, oui !
– « Est-ce que tu as le désir sincère d’arrêter de boire ? » – Oui, j’aimerais bien tenter l’expérience en tout cas !
Et l’aventure a commencé !
Alors, quels sont les résultats d’un an sans alcool ? Je vous révèle tout (ou presque !) :
Rien que ma tête déjà…
1. Apprendre à vivre un jour à la fois
Avant, quand je faisais mes petites cures détox, je me définissais un temps d’arrêt déterminé. C’était bien mais quand je m’y remettais je perdais les bénéfices que j’en avais retiré puisque je rattrapais le temps perdu.
Cette fois-ci, je ne me suis pas dit : « J’en ai maaaaarre ! Je ne bois plus jamais de ma viiiiie ! » (comme chaque lendemain de veille !)
Je me suis simplement dit qu’aujourd’hui je ne boirais rien. Les jours se sont accumulés et me voilà arrivée à un an sans alcool, et sans pression ! Et je ne sais pas si demain je ne boirai pas, mais juste pour aujourd’hui… pas !
2. Ne plus anesthésier mes émotions
Avant, je fêtais tout et n’importe quoi. Une naissance : champagne ! Un décès : Whisky ! Jusque là ça va… Ensuite, tout devenait un prétexte pour s’offrir un verre…
« J’‘ai gagné 3 euros à l’euromillion : rhum-coca ! Quoi, 6 euros le verre ! Bon, ben au point au on en est, on va boire pour oublier l’inflation, tiens !
Mon ex m’a quitté : rhum-coca ! Mon ex est revenu : champagne ! Il s’occupe plus du chien que de moi : vodka ! On va regarder le foot : chopes ! »
Finalement je n’étais jamais dans mes vraies émotions. Je pleurais pour rien, je riais pour tout.
Aujourd’hui, je vis mes émotions pleinement, elles sont moins sous l’effet yoyo et je les entends vraiment mais surtout je les écoute.
3. Profiter pleinement des journées
Avant, un jour sur trois, je passais la journée à récupérer de la fête de la veille.
Maintenant, les journées sont plus longues, je fais plus de choses. La perception du temps est différente. Une impression de profiter pleinement de la vie…
4. Se (re)découvrir
Au fur et à mesure, vu que mon esprit est toujours clair, je me découvre de nouvelles passions, de nouveaux buts.
Et se réveiller fraîche et dispo, ça redonne confiance en soi.
Je ne me demande plus ce que j’ai dis ou fait la veille. Je vis en pleine conscience et mon estime de moi grandit petit à petit.
5. Ne plus devoir négocier avec l’alcool
Avoir l’esprit libre, ne plus se demander si je vais arriver à boire seulement 2 verres à telle soirée ou savoir comment la soirée commence mais douter sur la façon dont elle va se terminer.
6. Lâcher prise
Bizarrement, ne plus boire une seule goutte d’alcool m’a appris à lâcher prise. Déjà sur le fait de ne plus essayer de contrôler ma consommation mais aussi dans tous les domaines de ma vie. J’apprends à changer les choses que je peux et à accepter celles que je ne peux pas changer.
7. Ne plus être égoïste
J’ai toujours eu l’impression d’être généreuse, et je l’étais ! Mais les choses tournaient beaucoup autour de moi. Même quand j’aidais les autres, je m’oubliais moi-même et essayais de me donner un amour de moi approximatif à travers les autres. Ma vie avait beaucoup de hauts et de bas, il fallait toujours régler quelque chose.
Aujourd’hui, quand je donne, c’est avec tout mon coeur. Je n’attends rien en retour.
8. Aider les autres
Ce cheminement m’a donné envie d’aider les autres. Plus de façon maladive. Mais avec sincérité et authenticité.
Il y a beaucoup de personnes qui sombrent dans l’alcool ou la drogue. Ces produits sont des tueurs progressifs pour les personnes qui y sont sensibles et il est souvent trop tard quand elles s’en rendent compte ou elles doivent avoir perdu beaucoup pour prendre conscience de la progression et la gravité de leur consommation !
Avant de se poser la fameuse question : « Suis-je alcoolique ou dépendant », il faut vraiment se demander si le produit, quel qu’il soit, vous fait (trop) souvent souffrir. Si oui, n’attendez pas de tomber dans un trou trop profond parce qu’il sera peut-être celui de votre tombe !
Conclusion : la vie sans alcool est un paradis pour ceux qui sont tombés dans l’enfer…
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