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Une crise française mais pas que...

Une crise française mais pas que...

Grandes découvertes des médias et des politiques : le Rassemblement national (RN) est le premier parti de France. Pourtant, ce n’est pas nouveau. Mais, grand émoi, il risque d’avoir la majorité absolue...

La première vraie surprise a été la dissolution de l’Assemblée nationale.
Seconde surprise : les résultats du second tour, bien différents de ceux annoncés par les sondages. Qui n’ont pas décelé l’efficacité du Front républicain, respecté par les politiques et les électeurs. Surtout de gauche.

Le RN reste toujours le premier parti de France après le second tour comme après le premier. Par le nombre de voix recueillies.
Ce qui satisfait les commentateurs, c’est son échec électoral, le nombre d’élus lié aux désistements nécessaires, défensifs, mais sans projet politique.
Le pire a été évité… Recommençons.

L’état social, politique, psychologique des électeurs du RN et des autres reste une préoccupation secondaire.

 

Une crise française mais pas que...

Le malaise n’est pas exclusivement français. Cette progression de l’extrême droite se retrouve de façon plus ou moins intense dans de nombreuses démocraties.

Aux frontières de l’Hexagone, l’extrême droite (ED) progresse :

- en Espagne avec un gouvernement socialiste, VOX (ED) est le troisième parti national avec 9,92 % des voix aux élections européennes du 9 juin 2024.

- au Portugal avec un PS au gouvernement battu aux législatives du 10 mars 2024 par le parti populaire, le troisième parti Chega (ED) obtient 18,8 % des voix (+11,5 points)

- au R-U, élections générales, énorme défaite des Tories vs Travaillistes et troisième place au nombre de voix, plus de 4 millions de voix (14,29%) pour le ReformUK (ED).

- en Allemagne, l’AfD (ED) est, aux élections européennes, la troisième force avec plus de 6 millions de voix (15,89%), devance le SPD et les Verts.

- en Italie, Meloni...

Tout ceci s’accompagne d’un recul du nombre de pays démocratiques.

Ces dangereuses évolutions ne sont pas dues à une génération spontanée, à une explosion soudaine, à une internationale masquée… Mais le fruit d’un système économique mondial.
Le New York Times qui n’est pas l’organe central de la subversion mondiale, écrit :
« L’instabilité politique mondiale se nourrit de la crise économique. La poussée sans précédent de l’extrême droite en France, le Parlement incendié au Kenya, un coup d’État manqué en Bolivie… Partout, un même cocktail d’inégalités croissantes et de baisse du pouvoir d’achat, d’inflation et de dette publique, a fait grimper les inquiétudes ». (Courrier international 12/07/24)

 

Une crise française mais pas que...

Cette politique remonte à TINA (There is no alternative) de Margaret Thatcher, Première ministre de 1979 à 1990, et Ronald Reagan, président de 1981 à 1989, suivis par les gouvernements, y compris de gauche, de toutes les démocraties notamment dans l’Union européenne.

La fin de l’intermède soviétique, 1917-1989, n’est pas la fin de l’histoire mais le commencement de la domination d’un capitalisme sans entrave et sans contrepoids.
Par la disparition de la menace de l’Union soviétique comme empire concurrent sur le plan idéologique. Comme soutien et horizon aux classes exploitées.
La menace disparue, rien ne s’oppose à la loi du profit maximum : externalisation de la production des biens, de l’exploitation et du contrôle des travailleurs par la Chine, l’Inde...

C’est la reprise de l’histoire avec les conflits entre empires nationalistes.
À la chute de l’Urss, l’Otan conçue pour faire face au danger d’invasion du communisme en Europe occidentale n’a plus de raison d’être. C’est peut-être le moment de réaliser une union européenne de l’Atlantique à l’Oural. Ce n’est pas l’intérêt des États-Unis. Ils donnent un autre rôle à l’Otan : profiter de l’affaiblissement de la Russie pour en détacher les marches et les inclure dans l’empire occidental qu’ils dominent.

Ayant établi son pouvoir sur la Russie, Poutine utilise la menace de l’Otan pour stimuler le vieux nationalisme russe vers un renouveau de l’impérialisme autoritaire tsariste, un moment caché derrière le communisme internationaliste.
Ce renouveau impérialiste s’exprime en Tchétchénie, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie, Crimée, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine. Le point trop loin.
Désormais, la Russie est embourbée en Ukraine et partiellement immobilisée par les autres tentatives d’émancipation périphériques.

Le monde est partagé entre empires de forces et de formes diverses, tous capitalistes.

 

Une crise française mais pas que...

L’empire étasunien, libéral, avec son appendice européen. Encore aujourd’hui le plus puissant : financièrement, scientifiquement, géographiquement, militairement, avec des bases et des traités qui encerclent les concurrents.
Économiquement, avec des entreprises qui dominent le monde. Dwight D.Eisenhower alertait déjà du danger du complexe militaro-industriel pour la démocratie. Ce complexe est, aujourd’hui, encore plus intriqué et plus puissant, Gafam, SpaceX..
Et relativise beaucoup la démocratie étasunienne.

Derrière, la Chine et la Russie, aussi peu démocratique l’une que l’autre. Aussi peu communiste l’une que l’autre. Alliées momentanément, à terme concurrentes. Elles affrontent l’encerclement militaire des États-Unis, par un encerclement politique avec tous les pays qui veulent échapper à la domination occidentale (votes à l’Onu).

La Chine se projette en première puissance future. Source de matières premières indispensables et encore atelier du monde, elle est beaucoup plus que cela. Elle est le premier pays pour le dépôt de brevets à l’échelle mondiale, très largement en tête, devant les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la Russie, tous en baisse, ou la Corée du sud et l’Inde en hausse…
Avec une armée chaque jour plus puissante, elle veut rattacher Taïwan au continent et étendre son emprise bien au-delà, ce qui la met en conflit avec de nombreux pays asiatiques. Par ailleurs, elle augmente son influence par les routes de la soie, les contrats commerciaux avec de nombreux pays anti-occidentaux et même des investissements en Europe !

 

Une crise française mais pas que...

La domination mondiale de la politique économique des États-Unis, approfondit les inégalités entre États et, à l’intérieur des États, entre couches sociales. D’où la montée des mécontentements, des ressentiments partout. Habilement détournés dans des conflits qui n’opposent pas responsables et victimes des inégalités, mais les victimes entre elles, en exacerbant des questions identitaires et sociétales, réelles...

D’abord aux États-Unis et dans l’Union européenne où tous les gouvernements, de droite ou de gauche, ont conduit les mêmes politiques avec les mêmes conséquences : affaiblissement de la démocratie ouvrant la voie aux mêmes populismes sans espoir.
Les derniers événements électoraux en France sont les plus spectaculaires.

En France, lors du premier tour de l’élection législative, pouvoir et médias pensant avoir affaibli l’ED avec l’application d’une partie de son programme, ont fait du Nouveau Front Populaire (NFP) l’ennemi principal en utilisant Jean-Luc Mélenchon comme épouvantail.
Au second tour, devant le risque d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, pouvoir et médias, à l’exception notable du groupe Bolloré qui la soutient, se sont retournés contre l’ED et le Front républicain a été mis en place. Aucun candidat de droite n’a rejeté les voix de La France Insoumise.
Ennemis mortels au premier tour, alliés par nécessité réciproque au second !!!

Ce succès d’appareil ne répond en rien au besoin de tous ceux qui se sentent exclus, méprisés par les uns et les autres et ne fait que justifier les votes futurs pour l’ED.
Il en sera de même avec les poursuites judiciaires, certainement justifiées.
Trump aux États-Unis a gagné contre la méprisante Hilary Clinton. Il est en passe de gagner malgré poursuites judiciaires et condamnations !

La discipline républicaine a été mieux appliquée par les électeurs de gauche. Pour éviter le pire, et pour la troisième fois, ils ont sauvé de la débâcle Emmanuel Macron.
Qui redevient le maître des horloges et se revoit en Jupiter.

Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron affirme que dans cette élection, il n’y a pas de vainqueur. Certes, aucune des trois composantes de l’Assemblée n’a la majorité absolue qui lui permettrait de gouverner seul.
Il n’en reste pas moins qu’il y a, électoralement, un vaincu absolu !
Emmanuel Macron qui a obtenu, à l’Assemblée nationale, successivement, la majorité absolue en 2017 (351 sièges), une majorité relative en 2022 (245 sièges) et une minorité absolue en 2024 (150 sièges).
Cette situation de majorité aléatoire, à géométrie incertaine, est aussi peu satisfaisante pour la démocratie que pour les couches populaires.

Il faut autre chose que des manœuvres d’appareil pour convaincre les millions d’électeurs qui ont soutenu le RN contre ceux qui, depuis des dizaines d’années, conduisent la même politique !
Il faudra autre chose que des lois sur l’immigration renouvelées tous les deux ans.

Après avoir fait avaler aux réformistes dits de gauche des réformes de droite, Macron a voulu rallier les réformistes de droite avec des mesures préconisées par l’extrême droite. Finalement, par une décision qu’il croyait jupitérienne, il se retrouve encore plus seul, responsable de la construction d’une extrême droite plus installée que jamais même si elle n’a pas encore la majorité absolue.

 

Une crise française mais pas que...

La forte participation aux élections, présidentielle et législatives de 2024, témoignent que les citoyens ne sont pas indifférents aux questions politiques. Quand des perspectives se présentent à eux, même si elles ne sont pas convenables.
Plus nombreux que jamais, ils ont tenté de sortir les sortants et de changer d’équipe.

Il vaudrait mieux qu’ils soient entendus : en 2027, peut-être avant, les choses peuvent prendre une autre tournure.

La conjoncture internationale n’est pas très favorable. Et il est difficile de construire la démocratie dans un seul pays !

 

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25 réactions à cet article    


  • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 15 juillet 2024 08:37

    Salutations, hum je ne vois pas de crise mais un état permanent créé par nous tous humains..

    techniquement il y a un seul chemin pour la vie physique

    coopération volontaire équitable...

    sous divers prétexte sauf le vrai ceci est absolument rejeté par tous, sauf exceptions.

    Je dis OK pourquoi pas ? faut juste en assumer les inévitables conséquences derriere.

    quelles sont t’elles ?

    comme la coopération est inévitable au lieu d’être naturelle, spontanée, équitable , en paix etc elle sera le contraire de tout ça

    elle sera forcée, profondément inéquitable et injuste, en guerre, tous contre tous..ceci sera appelé compétition, ça élimine, etc

    Ce monde c’est nous et nous cherchons partout des issues sans strictement rien comprendre que ce monde dément et rouge sang c’est nous, la somme de ce que nous sommes devenus et voulons..

    la séparation France / le monde est une illusion de plus...

    le cœur du désastre c’est l’humain..

    sauf moi bien sur, multiplié par tous...

    cela dit mes respects...


    • Paul ORIOL 15 juillet 2024 09:33

      @Géronimo howakhan
      Bonjour,
      C’est toujours la même question.
      Réforer la société pour réformer la personne, réformer la personne pour réformer la sociécité.
      Bien entendu, c’est les deux. Chacun suivant ses possibilités.
      Mon propos était de suggérer l’étendue internationale de la question.
      Bien à vous.


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 15 juillet 2024 15:47

      @Paul ORIOL

      merci de votre réponse.

      la personne précède la société , la société qui est la rencontre de tous les humains entre eux et de ce que chacun veut POUR MOA, car nous avons choisit de ne pas coopérer avec équité donc avons choisit le combat de tous contre tous, dommage de venir ensuite pleurer sur les effets dont nous sommes la cause unique évidemment.....nous qui avons par refus de la vie qui dit naître = mourir, choisit le combat de tous contre tous et faisant comme si cela n’existait pas du tout, ce qui ne vient que après, ce que nous refusons de voir, de contempler..contempler car c’est si évident..
      cette attitude mentale permets de ne rien faire de radical ENSEMBLE vers le bon, le beau, le juste et bien plus que cela bien sur et de tout faire pour continuer le combat
      oui je saisis votre propos où vous le placez, merci de cela.
      Mais nous ne sommes pas sérieux ,l’origine du drame humain en nous, suite à des choix, ne nous intéresse pas du tout, en fait nous ne voulons pas changer fondamentalement.Pourquoi ?
      Depuis que notre psyché a dégénéré, la référence de chacun est soi même...
      j’&i toujours raison
      Ceci n’est pas un message personnel..mais global..
      pour dire, pas d’éveil, aucune possibilité de compréhension donc d’aller vers le bon etc
      l’heure est à l’écroulement et il est notre fait..

      mes respects


    • Eric F Eric F 15 juillet 2024 18:03

      @Paul ORIOL et @Géronimo howakhan

      ’’Réformer la société pour réformer la personne, réformer la personne pour réformer la société’’.


      Depuis la nuit des temps, les prophètes, les philosophes, les ’’sages’’, rêvent de changer la nature humaine. Aucun n’y a réussi.
      Certains ont essayé de réformer la société, il y a eu des progrès par application du droit, on vit mieux qu’à l’époque où on était [presque] tous serfs. Mais les plus belles utopies ont souvent donné lieu à la plus grande tyrannie.


    • Paul ORIOL 15 juillet 2024 23:30

      @Eric F
      Bonjour,
      « Certains ont essayé de réformer la société, il y a eu des progrès du droit... »
      C’est la question de l’oeuf et de la poule...
      « Les prohètes, les philosophes, les »sages« ....Aucun n’a réussi... »
      Je pense qu’ils ont partiellement réussi... en ayant une influence sur « certais (qui) ont essay de réformer la société... »
      Et ainsi de suite.
      Bien à vous
      Paul


    • L'apostilleur L’apostilleur 16 juillet 2024 17:35

      @Paul ORIOL
      « ..Réformer la société pour réformer la personne, réformer la personne pour réformer la sociécité.. »
      C’est plutôt le sentiment d’injustice qui domine qui doit être traité.
      « .. entre 2011 et 2021, dans les 100 plus grandes entreprises françaises cotées, la dépense par salarié n’a augmenté que de 22 %, tandis que les versements aux
      actionnaires ont augmenté de 57 %... les bénéfices générés sont de plus en plus captés par les actionnaires... les 100 plus grandes sociétés cotées ont versé à leurs actionnaires en moyenne 71 % de ce qu’elles ont gagné chaque année.
      . »
      Pourquoi les syndicats et les politiques ne s’intéressent-ils pas au levier dont ils disposent pour redistribuer aux salariés ??? Les outils existent il suffit de les booster.

      Incompréhensible !!!
       
      https://onenpensequoi.over-blog.com/2020/05/plutot-qu-un-nouvel-impot-ps-pourquoi-pas-la-participation-et-l-interessement-de-darmanin.html


    • chantecler chantecler 15 juillet 2024 09:44

      Bien vu , sauf pour la tentative d’unifier l’UE en fédération ... !

      Ce serait une UE néolibérale .

      Et je pense qu’on a assez donné à cette secte .


      • Paul ORIOL 15 juillet 2024 23:50

        Bonjour,

        Je n’ai pas parlé du statut... j’ai dit une union européenne sans préciser.

        Tout le monde accuse l’Europe de tous les maux.
        Les responsables sont les hommes politiques.

        À une époque, tous les États avaient des gouvernements de « gauche » sauf un. Les mesures de gauche ont été bloquées car il fallait l’unanimité. Quand la droite a été majoritaire, les gouvernements de gauche n’ont rien bloqué.

        Je me souviens d’une circulaire « oiseaux ». Adoptée au niveau européen. Quand il a fallu l’appliquer en France, tous les groupes étaient contre... en disant « c’est la faute de l’Europe » pour ne pas se mettre à dos les chasseurs. Ils l’avaient acceptée au niveau europen.

        Comme il se passe des années entre l’adoption d’un texte européen et l’obligation de l’appliquer...

        Actuellement, les pays de l’Est de l’Europe montre bien qu’on peut résister. Même quand on n’est pas une « grande puissance » de l’Union européenne.

        Bien à vous


      • Octave Lebel Octave Lebel 15 juillet 2024 10:29

        Mettons les pendules à l’heure

        (déjà post pour le 1/2), mais la force d’imprégantion des médias nous touche tous le plus souvent à notre insu et aussi parce que peu d’entre-nous ont le temps de vérifier la quantité d’informations qui s’imposent à nous).

         

        « La discipline républicaine a été mieux appliquée par les électeurs de gauche. Pour éviter le pire, et pour la troisième fois, ils ont sauvé de la débâcle Emmanuel Macron.
        Qui redevient le maître des horloges et se revoit en Jupiter. »

         

        (1/2) Il ne s’agissait pas d’un front républicain puisque les acteurs n’ont jamais eu l’intention de faire une coalition comme le prétend maintenant Macron qui a fini par montrer son vrai visage, celui d’une conception oligarchique de la démocratie qui exclut (très sélectivement en réalité) les forces sociales que la dérange. Parlons plutôt de cordon sanitaire.

        Il s’est agi d’empêcher pour le NFP si ce n’est une victoire possible du RN (le cœur de l’électorat macroniste n’ a pas d’état d’âme et est touijours prêt à tout pour protéger ses intérêts comme il l’a montré au second tour des législatives de 2022 et comme celui de LR aussi) ou du moins l’accélération vers une coalition autour de l’extrême-droite avec un Macron sacrifié par l’oligarchie comme un Fillon l’a été. Des jeux, rappelons-le possibles que grâce au contexte du contrôle des médias par quelques oligarques et nos institutions donnant une prime pour pas cher quand l’abstention est fluctuante et bien sûr notre fameux scrutin majoritaire uninominal à deux tours inventé sous Napoléon II.

        La dynamique profonde était de mettre en difficulté le pouvoir oligarchique, de bloquer le RN et déstabiliser la macronie. Cette dynamique se poursuit.

         

        Résultats des législatives 2024 : les désistements pour faire barrage au Rassemblement national ont-ils fonctionné ?

         (Valentine Pasquesoone, Brice Le Borgne ,8/07/24, France Télévisions).

         https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/infographies-resultats-des-legislatives-2024-les-desistements-pour-faire-barrage-au-rassemblement-national-ont-ils-fonctionne_6651813.html

        Une estimation Ipsos-Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24, RFI et LCP détaille les reports de voix entre les premier et second tours. Elle révèle que les électeurs du Nouveau Front populaire ont suivi, plus que les autres, ces désistements républicains. Dans le cas d’un duel entre Ensemble et le Rassemblement national au second tour, 72% des électeurs ayant voté pour la gauche au premier tour se sont mobilisés pour le camp présidentiel.

        Constat : les candidats d’extrême droite sont finalement battus dans 173 des 215 circonscriptions concernées par ces désistements. Les désistements ont profité aux macronistes (sans surprise en connaissant le cœur de son électorat) qui ont un peu amorti leur effondrement et la dynamique profonde qui était de mettre en difficulté le pouvoir oligarchique, de bloquer le RN et de déstabiliser la macronie a réussi et se poursuit.

        ● Dans le scénario d’un second tour opposant un candidat d’extrême droite à un candidat socialiste, écologiste ou communiste, un peu plus de la moitié (54%) des électeurs Ensemble ont participé au front républicain. En revanche, ils ne sont que 43% à avoir voté pour le candidat de gauche au second tour lorsque celui-ci était étiqueté La France insoumise.

        ● Pour les électeurs des Républicains ou divers droite, 29% ont choisi un candidat socialiste, écologiste ou communiste face au RN, mais 34% ont préféré voter pour l’extrême droite et 37% se sont abstenus. Seuls 26% des électeurs LR et divers droite ont voté pour un candidat insoumis face au RN dimanche. Quelque 38% d’entre eux ont préféré l’extrême droite et 36% ont boudé les isoloirs, d’après cette même estimation. 

         

         

         

         

         

         

         

         

         

         


        • Legestr glaz Legestr glaz 15 juillet 2024 11:30

          @Octave Lebel

          Toujours le même baratin Octave Lebel.

          La France appartient à un système supranational inscrit dans sa Constitution.

          l’Union européenne possède, au titre de cette « supranationalité », des compétences exclusives et des compétences « partagées », si, du moins, elle le consent. Et les compétences exclusives ne sont pas des moindres, comme la politique économique, la politique agricole (et de la pêche), l’immigration, pour ne citer que celles ci.

          Vous refusez obstinément de prendre en considération la réalité politico-économique française. Vous mentez en permanence en voulant cacher sous le tapis ce système supranational. 

          Honte à vous Octave Lebel qui conduisez les gens les plus démunis vers le gouffre en les trompant et en les mystifiant. C’est simplement odieux de votre part.


        • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 15 juillet 2024 15:37

          @Legestr glaz

          Salut, oui totalement odieux...

          mes respects du jours


        • Tolzan Tolzan 15 juillet 2024 16:06

          @Legestr glaz

          Lebel, l’homme qui fait comme si l’Histoire avait commencé avec le XXIe siècle ….

          Lebel, l’homme amnésique, qui a oublié que ses ancêtres politiques, les Honecker, Jaruzelski, Ceausescu, Staline, Mao, Pol Pot, voulaient comme lui faire le bonheur du peuple et ont assassiné, exterminé, torturé des dizaines de millions d’innocents.

          Lebel, l’homme qui n’a jamais vu le film "La vie des autres" sur la violation des liberté en RDA par la police politique (la STASI), sur la censure d’état.

          Lebel, l’homme qui n’a jamais visité le Palais des tortures à Budapest où sont décrites les exactions commises par les gouvernants communistes et la politique de terreur appliquée par les dirigeants du Parti socialiste ouvrier hongrois

          Lebel, l’homme qui n’a honte de rien.


        • Eric F Eric F 15 juillet 2024 19:42

          @Octave Lebel
          Surréaliste manière de présenter les choses : passer un deal avec le parti de l’oligarchie pour faire barrage à la roue de secours alléguée de l’oligarchie.
          Entre les deux tours, les média ont fait le buzz pour rediaboliser le bloc national et ’’conscientiser’’ les électeurs, et l’affaire a bien marché pour les deux comparses.
          Mais aujourd’hui, revigorés en nombre de siège par la combine, chacun reprend ses billes.


        • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vacciné) 16 juillet 2024 08:18

          @Octave Lebel
          Une bonne video bien calée vaut mieux qu’un long discours imbitable ^^
          https://youtu.be/q0YyLdTdKU4?t=2009
           smiley smiley smiley


        • Octave Lebel Octave Lebel 15 juillet 2024 10:29

          2/2 La dynamique en cours et la clef de la situation que les médias font semblant de ne pas voir.

          C’est qu’il y a de plus en plus de rejet des jeux politiques tels qu’ils existent depuis, pour prendre un repère, le référendum de 2005, dans une prise de conscience progressive qui se trouve entravée sur fond de fonctionnements et dominations médiatiques produisant plus de confusion et d’engagements partisans que d’objectivation de la situation et de recensement et expression équilibrés des propositions des différentes forces politiques et sociales en jeu.

           La réalité crue qu’il faut éluder, c’est qu’il y a un programme de rupture fruit d’un long travail qui remonte à loin des diverses composantes sociales et politiques de la société, un programme avec des dépenses et des recettes équilibrées , des mesures programmées et articlées dans une progression et une logique globale dont la cohérence est saluée par de nombreux économistes dont notre dernier prix Nobel d’économie.

          Et par ailleurs des forces politiques de droite qui n’ont que des promesses erratiques de circonstances associées aux éternelles tentatives de divisions et fracturation de notre société afin d’espérer se survivre grâce à toute cette confusion et  leurs habilités à produire des combinaisons politiques en jouant d’institutions  obsolètes.

          La réalité est qu’il faudra bien mettre un jour ce programme à l’œuvre, et que le moment, c’est maintenant, puisque suite à une dissolution de l’Assemblée nationale, ce n’est pas rien, c’est ce programme qui est arrivé en tête. Il s’agit donc de profiter de l’occasion d’instaurer aussi d’urgence un vote à la proportionnelle pour sortir de toute la politicaillerie que nous devons subir à chaque fois qui entrave la bonne marche du pays en prenant ainsi le chemin du renouvellement de nos institutions.


          • Claude Courty Claude Courty 15 juillet 2024 18:13

            Le RN est alourdi pour un temps, d’une nombre significatif de nouveaux membres non militants,

            qui ont voté pour lui circonstantiellement, par peur, ce qui pondèrent sensiblement le danger fasciste qu’il représentait avant les législatives.

            La dissolution n’a pas eu que des inconvénients.


            • Eric F Eric F 15 juillet 2024 18:24

              @Claude Courty
              L’évolution du RN et de la structure de son électorat que vous évoquez ne date pas seulement de la toute dernière élection, c’est une transformation progressive depuis une bonne dizaine d’années.

              Rappelons-nous jadis, les républicains radicaux étaient un mouvement d’extrême gauche lors de la révolution de 1848, il a ensuite évolué vers la gauche modérée puis le centre.


            • Paul ORIOL 16 juillet 2024 00:10

              @Claude Courty
              Bonjour,
              Tous les électeurs de Hitler étient-ils nazis ? Nombreux le sont devenus après son arrivée au pouvoir.
               
              L’erreur du RN, c’est d’avoir recruté, pour boucher les trous et avoir un candidat dans chaque circonscriptiuon, des personnes qui n’étaient pas suffisamment formées pour avoir un langage « dédiabolisé ». D’où des dérapages.

              Ceci dit, c’est une erreur grave de traiter les électeurs RN de « fascistes », d’imbéciles, de bof... Il y en a, en proportions variables, dans tous les électorats. Il faut prendre en compte leurs craintes, leur ressenti, leurs ressentiments... Proposer des mesures adaptées, non seulement pour qu’ils changent de camp mais aussi parce qu’elles sont nécessaires socialement...

              C’est ce que devrait faire un éventuel gouvernement NFP, sans triomphalisme, avec humilité, comme a dit François Ruffin. Car tout n’est pas la faute Macron. Qui peut reprocher à un renrd d’être un renard ?

              Bien plus grande est la responsabilité de la gauche quand elle a été au pouvoir.

              Bien à vous

              Paul


            • Claude Courty Claude Courty 16 juillet 2024 09:59

              @Paul ORIOL

              Bonjour et merci de votre réponse

              Je crois utile de préciser que mon accusation d’ignorance et de fascisme ne s’adresse pas aux nouveaux troupiers du FN mais à leurs meneurs.
              Quant aux responsabilités droite ou gauche de la situation actuelle, je pense qu’elles se valent, l’action de l’une comme de l’autre se limitant à de l’agitation populiste et à tirer sur un pianiste qui s’en moque et a bien raison, ses résultats répondant pour lui dans les circonstances dont il a hérité.

              Cordialement

              Claude


            • Eric F Eric F 15 juillet 2024 18:18

              Les mouvements d’opinion sont en ’’réaction’’ à une situation.

              On est actuellement dans un monde dominé par la mondialisation économique et les grands brassages de population. Le pouvoir réel est de plus en plus lointain et non identifié.

              Donc la réaction c’est l’aspiration à retrouver davantage de localisme au niveau politique, économique, culturel (us et coutumes). Cela s’exprime chez nous par la progression des idées de souverainisme, d’isolationnisme, ou ailleurs d’indépendantisme. 

              Cela ne vient pas des élites mais de la population de base, aussi les mouvements qui le relaie sont qualifiés de populisme.


              • Claude Courty Claude Courty 16 juillet 2024 20:45

                @Eric F

                Reste à démontrer comment revenir à une telle « harmonie », quand la population mondiale augmentera encore longtemps, quotidiennement, de + de 200 000 Terriens.
                https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2014/01/plaidoyer-pour-la-denatalite.html


              • L'apostilleur L’apostilleur 16 juillet 2024 09:29

                @ l’auteur 

                « ..le malaise n’est pas exclusivement français. Cette progression de l’extrême droite se retrouve de façon plus ou moins intense dans de nombreuses démocraties.. »

                Oui, et l’Europe ignore totalement les causes, un scandale démocratique.

                L’Europe devient un empire avec un collège d’empereurs.


                • Legestr glaz Legestr glaz 16 juillet 2024 09:46

                  @L’apostilleur

                  ... Dès lors, le transfert à l’Union européenne de compétences qui incombaient jusqu’à présent aux parlements nationaux élus au suffrage universel ne peut que conduire à l’émergence d’un monstre bureaucratique privant les peuples européens de leur souveraineté. Et ce sentiment de dépossession, favorisant les frustrations nationales, ne pourrait donc conduire qu’à une poussée d’extrémisme, c’est-à-dire à l’exacerbation des passions par impuissance.

                  C’est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s’ouvre aux excès nationalistes et à toutes les formes d’extrémisme ! Que voulait-il dire ? Le traité de Maastricht reposait entièrement sur une logique de transfert massif des pouvoirs politiques nationaux vers l’Union européenne : politiques monétaires, sécuritaires, d’immigration, sociales et économiques, environnementales, etc. Il consistait ainsi en une dépossession progressive des autorités politiques nationales au profit d’organismes supranationaux tels que la Commission, le Parlement européen, et surtout la Cour de justice de l’Union européenne, juridiction suprême qui a la prérogative de délimiter le partage entre le domaine de compétence national et européen, et qui arbitre généralement en faveur de la deuxième. L’inquiétude de Philippe Séguin portait avant tout sur le danger démocratique de ce processus. La démocratie est définie comme le pouvoir du peuple. Or, s’il existe une civilisation européenne riche de sa diversité, il est impossible de parler aujourd’hui de « peuple européen » ou de « nation européenne ».


                • L'apostilleur L’apostilleur 16 juillet 2024 14:40

                  @Legestr glaz
                  Oui.
                   
                  « ..C’est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s’ouvre aux excès nationalistes .. »
                  Le nationalisme était une idéologie détestable, l’Europe en a fait une qualité. 


                • Claude Courty Claude Courty 16 juillet 2024 20:48

                  @L’apostilleur

                  N’est-ce pas plutôt, à l’image de la France et comme la dissolution a le mérite de l’avoir mis en évifdence, une fouillis politicosocial de plus en plus inextricable ?

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