Une France verrouillée ?
Différents voyages au Brésil m’ont permis de comprendre les ressorts de la société française par opposition au dynamisme de cet immense pays, ouvert, métissé et riche de ses ressources. Certes, le pays du Christ rédempteur est encore livré aux archaïsmes sociaux à la paupérisation et au clientélisme, mais, contrairement à de nombreux pays européens, il utilise les forces vives et se tourne vers l’avenir au lieu de ressasser le passé jusqu’à la nausée.
La France vue du nouveau monde me semble verrouillée (pour ne pas dire rouillée) dans un système où le pouvoir de décision se transmet non pas sur la base des compétences, mais sur celle des gènes. Le mépris du centre pour la périphérie, de la capitale pour la province commence à l’école de
L
S’il existe des individus qui passent entre les mailles du filet, ils se retrouvent aussitôt présentés comme porte-drapeaux d’une méritocratie fictive. Les forces vives sont là, elles triment dans des stages non rémunérés, elles travaillent pour se payer des études et voient leurs candidatures systématiquement rejetées pour des motifs spécieux.
L’art n’échappe pas à la règle et en particulier le cinéma où les rôles sont confisqués par quelques lignées de comédiens et de réalisateurs. Le 7e art est une affaire de famille qui tue toute créativité quand elle ne la brade pas au profit du cinéma hollywoodien. Ces longs métrages aux titres évocateurs Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) ou alors Ma femme est une actrice, reflètent les angoisses existentielles d’une classe privilégiée qui n’en finit pas de se regarder.
Les constructions d’immeubles et les modifications urbanistiques ne doivent surtout pas bouleverser l’organisation haussmannienne des villes. La seule fantaisie permise est le ravalement de façade dans les quartiers prospères. L’innovation est laissée aux grands groupes pour construire les tours d’affaires de la banlieue Ouest. Pour les classes moyennes, on utilisera du matériel bon marché pour faire des ensembles aux murs aussi fin que du papier à cigarette. Une architecture sans goût et sans saveur.
Toute initiative allant dans le sens de la modernité est soumise à un nombre invraisemblable d’autorisations. L’administration toute-puissante, dont le sommet est rétif à tout changement, retarde le développement en demandant des garanties pesantes et routinières. Statu quo, quand tu nous tiens !
Un pays replié sur lui-même avec une croissance flirtant avec le zéro qui stigmatise sans cesse l’étranger et la mondialisation, au lieu de s’ouvrir pour commencer à sa jeunesse qu’elle soit d’origine étrangère ou pas, ne peut aller de l’avant.
La défense des privilèges et des acquis sociaux continue à servir de prétexte aux xénophobes de tous poils. Il y a quelques années le référendum sur
Le président, qui se voit à présent renié comme un enfant illégitime, n’est-il pas le meilleur exemple d’une organisation basée sur des allégeances politico-médiatiques ? Ce rejeton de
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