Une « intifada » de la dignité : Ahed Tamimi l’adolescente qui affronte Tsahal
Nous savons très bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. »
Nelson Mandela
L'actualité nous sature avec des informations de différentes pertinences. Nous qui sommes accrocs, à tort, aux médias occidentaux, par mimétisme, par paresse et par aplat-ventrisme, nous considérons comme du pain béni tout ce qui vient des médias occidentaux qui formatent nos imaginaires, et qui nous font injonction de ce que nous devons aimer, facebookiser, twitter, d'une façon panurgienne et de ce que nous devons gober et de ce que nous devons rejeter. Ainsi par exemple depuis plus d'un siècle Reuters' nous dit ce qu'il faut penser suivi par la suite par les agences comme l'Afp et les agences américaines.
Le pouvoir médiatique, si bien identifié par Bourdieu, consiste en la fabrication d'un consensus par la sélection et l'effacement de tout élément qui recourt à la réflexion. Pour ce qui est des médias lourds nous sommes saturés toujours par le même message, la doxa occidentale est universelle, les autres médias sont quantités négligeables et mieux encore, pour discréditer les rares médias alternatifs, qui tentent de garder la tête hors de l'eau, sont diabolisés. Nous avons vu, par exemple, la chute inexorable du « Monde » l’un des rares journal qui, à l'époque, tenait la route en terme d'honnêteté intellectuelle, se faire lui-même le triste porte-voix de l'empire et de ses vassaux, en mettant en place le « décodex » qui démolit tout ce qui ne sort pas de la bouche du maître. Cependant, il nous faut signaler des agences qui commencent à donner une information alternative, ce sera le cas de la chaine « Russia Today » qui, on l'aura compris, a été très vite attaquée, en vain !
Ceci étant écrit, l'objet de cette réflexion est de rapporter le sort qui est fait, du point de vue information, à la prouesse de Ahad Tamimi, une jeune adolescente, qui refusant le fait accompli, se bat avec toute la fougue de la jeunesse, pour la dignité, contre l'injustice qui est faite à son peuple. Rapportons les faits et ce qu'en pense un intellectuel israélien qui est du côté de la justice, tout en étant en Israël.
La jeune résistante palestinienne Ahed Tamimi, arrêtée par l'armée israélienne
Les conséquences d’une colonisation illégale et d’humiliations au quotidien amènent à une résistance citoyenne du fait de l’inanité des dirigeants actuels de la cause palestinienne . Dans ce cadre, la résistance est de plus en plus juvénile. Une intifada au quotidien et non pas sur instruction des chefs qui son bien au chaud dans leur confort – Israël veillant à ce qu’ils ne manquent de rien- fait qu’à poings nus les jeunes s révoltent contre le sort qui leur est fait. Et cela aucun média main stream n’en parlent définissant en honnêtes courtiers les causes de cette belle colère qui est exploitée par le fait divers qu’elle apporte et non pas pour le fond de l’affaire palestinienne qui reste entier
Ahed Tamimi fait partie justement d'une génération qui n'a rien connu d'autre que l'occupation israélienne. A Nabi Saleh, c'est une réalité quotidienne : la route qui traverse ce village de 600 habitants pour rejoindre Ramallah, dessert aussi la colonie israélienne de Halamish (1.328 habitants), établie en 1977, sur des terres palestiniennes privées. D'une colline à l'autre, Nabi Saleh et Halamish se font face. Pendant l'été 2008, le captage de sources d'eau, au profit de la colonie, provoque la colère des villageois palestiniens spoliés.
A partir de 2009, une marche pacifique est instaurée, tous les vendredis, par les familles de Nabi Saleh, pour dénoncer l'occupation. La confrontation hebdomadaire avec l'armée israélienne tourne souvent à la violence. « En 2012, du haut de ses 11 ans, son poing levé contre les soldats israéliens avait marqué durablement les esprits, révélant une témérité et une combativité exceptionnelles à un si jeune âge, ainsi qu'une conscience politique d'une rare précocité.
« Cinq ans plus tard, Ahed Tamimi, la courageuse petite fille palestinienne, devenue une jeune activiste aguerrie, entrée résolument en résistance, la rage au cœur, a été interpellée et menottée chez elle, en pleine nuit, devant la caméra de l'armée israélienne d'occupation qui n'en a pas perdu une miette. Devenue la bête noire d'Israël, sa participation à de nombreuses actions menées contre les colons et les hommes en treillis, incarnant le colonialisme forcené de l'Etat hébreu, ne lui avait valu jusqu'à présent aucune séquestration, ni arrestation. Mais quatre jours après avoir été filmée, à Nabi Saleh, en train d'affronter deux soldats israéliens, demeurés impassibles, avec la pugnacité qui la caractérise, en présence de sa cousine, Ahed Tamimi a vu l'armée israélienne faire, brutalement, irruption à son domicile, dans la nuit du 18 au 19 décembre, à la manière d'un rapt, la terrifiante marque de fabrique de l'ultra-sionisme au pouvoir ». (1)
« L'adolescente de 16 ans, dont le dernier coup d'éclat est devenu viral, sur les réseaux sociaux, à la fois sur les comptes pro-palestiniens et pro-israéliens, chauffés à blanc, a comparu, le 20 décembre, devant un tribunal militaire israélien. Elle est poursuivie pour avoir agressé un soldat et encourt jusqu'à sept ans de prison. Sa cousine Nor Naji Tamimi et sa mère, Nariman Tamimi, ont été, également, arrêtées. Des Israéliens se sont déchaînés contre Ahed Tamimi, à l'image du ministre de l'Education Naftali Bennett, leader du Foyer juif', le parti ultra-nationaliste et sioniste, qui sans surprise, la voue aux gémonies, souhaitant qu'elle croupisse en prison ». (1)
« Ahed Tamimi est une héroïne, une héroïne palestinienne »
L’écrivain israélien Gideon Levy connu pour ses positions pondérées en faveur de la cause palestinienne, avec le courage qui le caractérise dit ses quatre vérités au pouvoir israélien. Il rapporte, à sa façon, le calvaire de l'adolescente et qui a amené à son arrestation. Nous le suivons : « Les Forces de défense d'Israël ont abattu Hamed al-Masri, 15 ans, d'une balle dans la tête, blessant grièvement l'adolescent de Salfit qui, par ailleurs, ne portait pas d'arme. Vendredi, les militaires ont fait de même avec Mohammed Tamimi, de Nabi Saleh, sans arme lui aussi, le blessant, tout aussi, grièvement à la tête. Vendredi encore, les militaires ont tué – toujours d'une balle dans la tête – Ibrahim Abu Thuraya, amputé des deux jambes. Et, le même jour, Ahed Tamimi était, dans la cour de sa maison avec une amie et a giflé un homme des FDI qui avait fait irruption chez elle ». (2)
« Du coup, poursuit l’auteur Israël est sorti de sa colère vasouilleuse : Mais comment ose-t-elle ? Les trois victimes de cette fusillade barbare n'intéressent pas les Israéliens et les médias ne prennent même pas la peine d'en parler. Mais la gifle - et le coup de pied-d'Ahed Tamimi ont déclenché une colère furieuse. Comment peut-on oser gifler un soldat des FDI ? Un soldat dont les amis giflent, tabassent, kidnappent et-bien sûr - abattent presque quotidiennement des Palestiniens ? Vraiment, elle a tous les toupets, la Tamimi. Elle a violé les règles. Gifler n'est permis que de la part des soldats. C'est elle, la véritable provocation, et non pas le soldat qui a fait irruption dans sa maison. (…) La fille de Nabi Saleh a fait éclater plusieurs mythes, chers aux Israéliens. Le pire de tout, elle a osé détériorer le mythe israélien de la masculinité. Brusquement, il se fait que le soldat héroïque, qui veille sur nous jour et nuit, avec audace et courage, se fait vilainement contrer par une fille, aux mains nues. Que va-t-il advenir de notre machisme, si Hamimi le met en pièces si facilement ? » (2). Tout d'un coup, les Israéliens ont vu l'ennemi cruel et dangereux auquel ils sont confrontés : une gamine bouclée de 16 ans. Toute la diabolisation et la déshumanisation des médias flagorneurs ont volé en éclats, d'un seul coup, en étant brusquement confrontées à une gamine vêtue d'un sweater bleu. Les Israéliens ont perdu la tête. Ce n'est pas ce qu'on leur a raconté.. Ahed Tamimi est une héroïne, une héroïne palestinienne. Elle est parvenue à rendre dingues les Israéliens. Peut-être des filles comme elle seraient-elles en mesure de secouer les Israéliens. Peut-être l'intifada des gifles réussira-t-elle, là où toutes les autres méthodes de résistance, violente ou non violente, ont échoué ». (2)
L'odieuse désinformation de France Télévision dans ses JT.
L’affaire Ahed Temmimi a été exploitée d’une façon différente du point de vue de l’image. Il y a à la base de tout cela une révolte que les Palestiniens tentent eux aussi de se battre pour montrer par l’image les avanies qu’ils subissent , quoi de plus normal ? Un peuple est tenu de vivre sous un apartheid abject après avoir été spolié de la grande majorité de sa Terre d’une façon inexorable. Cependant les médias aux ordres en font une autre lecture et le choix des mots est bien fait. Nul mention du pourquoi de la révolte. On préfère insister sur le gène de la méchanceté en présentant un soldat israélien mordu à la main par l’adolescente pour lui faire lâcher prise du fait qu’il tente d’arrêter un enfant. On utilise aussi l'image voyeuriste d'une adolescente avec des tresses blondes et des yeux bleus qui tranche avec l'image de la femme voilée
En un mot comme en mille, les sionistes installés à tous les postes clés des médias mondiaux notamment européens et américains verrouillent l'information et font toujours apparaître Israël comme l'opprimé qui supporte des adolescents déchainés. Nous rapportons le cri de colère de Daniel Vandhove qui s’insurge contre la déformation des faits : « C'est encore et toujours cette abjecte façon de retourner les faits, de travestir la réalité et de transformer la victime en coupable. La semaine dernière, la jeune résistante palestinienne Ahed Tamimi était arrêtée par la soldatesque israélienne, en pleine nuit (plus commode !) pour avoir giflé un soldat israélien, puis a été emmenée, menottée, dans une jeep de l'armée. Il y a deux ans, lors d'un JT de France 2, l'ancien présentateur David Pujadas introduisait, en ces termes, un reportage sur l'adolescente, alors âgée de 15 ans : « L'image est une arme au moins aussi efficace que les fusils. Celle-ci a fait le tour du monde. Regardez, des boucles blondes, un visage d'ange […] Héroïne ou enfant manipulée ? La fabrique d'une histoire… L'introduction de ce reportage (rediffusé sur le blog de France 2) explique, avec éloquence, que « les Palestiniens l'ont bien compris, plus que les pierres, les images sont devenues une arme redoutable ». Le téléspectateur n'a déjà plus le choix. Il est prié de comprendre que derrière ces « boucles blondes, visage d'ange », […] se cacherait peut-être (sans doute) toute la félonie de la résistance palestinienne à l'occupation, qui se sert d'enfants pour mener sa lutte de libération…(…) Tout au long du reportage, les commentaires sont d'une honteuse partialité et ne relatent, en aucun cas, les faits pour ce qu'ils sont ». (3)
« Cela venant s'ajouter aux nombreuses allégations, déjà entendues en d'autres temps, que les Palestiniens se servent de leurs enfants comme boucliers vivants, alors que tous les témoins qui se sont rendus sur place ont pu voir à diverses reprises - et de nombreuses vidéos existent sur Internet - que la plupart du temps, ce sont les « courageux » soldats israéliens qui prennent des enfants comme boucliers humains, quand ils ne sont pas des dizaines à s'y mettre, harnachés comme des « Robocops », pour arrêter l'un ou l'autre qui n'a que son courage pour toute arme ! Et la sentence tombe : « Alors, adolescente manipulée ou caractère bien trempé… ? » La manière dont sont proposés les images et les commentaires pousse à faire passer les occupés pour la menace et les occupants pour les menacés. (…) À aucun moment de ce reportage, il ne sera question d'une armée d'occupation déployée, depuis des décennies, dans tout le pays, dans tous les villages, et qui ne lésine pas sur les moyens pour détruire les habitations, brimer, blesser, tuer les Palestiniens, de tous âges, y compris des enfants, sans autre défense que des cailloux ! Ni des handicapés, comme on a pu le voir, encore la semaine dernière à Gaza. Le téléspectateur est laissé face à une enfant présentée comme une diablesse déguisée en ange aussi redoutable et dangereuse que la cinquième armée du monde ! » (3)
L'Occident célèbre Malala, et ignore Ahed. Pourquoi ?
Il est à se demander pourquoi l'Occident qui donne en toute chose la norme, n'a pas jugé utile de faire preuve de justice en mettant à l'honneur le combat de Ahed Tamimi et lui donner la dimension voulue comme ce fut le cas de la Yéménite Tawakkol Karman, à qui fut donnée le Prix Nobel pour service rendu et de Malala Yousafzai, la Pakistanaise pour avoir été blessée. Comme l'écrit Shenila Khoja-Moolji qui a analysé cette énigme : « On ne compte plus les campagnes en faveur de l'émancipation des femmes de l'hémisphère sud : Girl Up, Girl Rising, le Sommet G(irls)20, Parce que je suis une femme, Laissez les filles étudier, Déclaration des femmes. Lorsque Malala Yousafzai, une militante pakistanaise de 15 ans, a été atteinte à la tête et à l'épaule par les balles d'un membre de Tehrik-e-Taliban, la réaction a été radicalement différente. Gordon Brown, l'ancien Premier ministre du Royaume-Uni, a lancé une pétition intitulée « Je suis Malala ». L'Unesco a lancé « Stand Up For Malala ». Elle a été partout à l'honneur après avoir été comptée dans les 100 personnes les plus influentes par « Time magazine », choisie comme femme de l'année par « Glamour magazine, et nominée pour le prix Nobel de la paix, en 2013, et de nouveau en 2014 où elle l'a finalement obtenu. Mais, aujourd'hui, nulle campagne #IamAhed ou #StandUpForAhed, ne fait la « Une » des journaux. Aucun des groupes féministes, des groupes de défense des droits ou des personnalités politiques habituels n'a publié de déclarations pour soutenir la jeune fille ou critiquer l'État israélien. Personne n'a institué de Ahed day. En fait, les États-Unis lui ont même autrefois refusé un visa pour une tournée de conférences. (…) Pourquoi n'y a-t-il pas pour Ahed le même tollé international que pour Malala ? Pourquoi la réaction aux tribulations d'Ahed est-elle si insignifiante ? » (4)
« Il y a plusieurs raisons à ce silence assourdissant. La première est le fait que la violence d'État est globalement reconnue comme légitime. (…) Une fois considéré comme une menace, l'individu perd tous ses droits politiques. (…) La raison invoquée pour prolonger la détention d'Ahed est qu'elle « constitue un danger » pour les soldats (qui représentent l'Etat) et qu'elle pourrait entraver le fonctionnement de l'Etat (l'enquête). (….) Les souffrances d'Ahed mettent, également, en lumière l'humanitarisme sélectif de l'Occident, où seulse certaines personnes et certaines causes sont jugées dignes d'intervention. (…) Certaines souffrances sont normalisées et même « disqualifiées du fait qu'elles ne sont plus l'exception, mais la règle ». Par ailleurs, des jeunes filles comme Ahed qui critiquent le colonialisme et défendent leur nation ne sont pas le genre de femmes émancipées qui plaît à l'Occident. Elle se bat pour la justice contre l'oppression, au lieu de se battre pour une émancipation qui ne profite qu'à elle-même. (…) Le martyr d'Ahed devrait nous inciter à nous interroger sur notre humanitarisme sélectif ». (4)
Le traumatisme de la gifle
Naturellement la gifle infligée par la jeune fille au soldat harnachée comme un robocoop contre une adolescente qui le brave à mains nues a traumatisé les israéliens. Comment se permettait elle de mordre – on réchauffe pour la bonne cause des images d’il ya cinq ans alors qu’elle avait onze ans- et de gifler un représentant de l’armée la plus morale du monde ? Cette gifle est un fait d’arme et a fait des dégâts dans l’imaginaire israélien en ce sens qu’elle déconstruit des mythes, d’abord celui de la supériorité de l’armée israélienne ensuite celui de l’esclave qui ose tenir tête au maitre Enfin celui de la virilité battue en brèche !!!
De fait les dirigeants israéliens sont amenés à comprendre que l’impunité ne passera pas et que le peuple palestinien -en entier- même à mains nues est déterminé à protester pour ses droits maintenant qu’il sait qu’il n’y a rien à attendre des dirigeants palestiniens actuels bien dorlotés par le pouvoir israélien et pour qui le statut quo ne perturbe pas leur train de vie, c’est tout juste s’ils sont « autorisés » à protester pour la forme dans une comédie humaine qui serait risible si elle n’était pas tragique pour les Palestiniens d’en bas qui souffrent au quotidien dans leur chair l’impunité les exactions les brimades et les passe droits des colons qui se retrouvent par exemple avec dix fois plus d’eau que les habitants du village de Nabi Saleh, village de Ahed Temmimi qui se révolte d’une façon permanente contre ce fait accompli .
On l’aura compris la gifle de Ahed Tamimi est mal vécue par les dirigeants voire les extrémistes israéliens ! Ainsi comme rapportés dans la contribution suivante : « Des dirigeants israéliens appellent à se venger sur Ahed Tamimi, et même à la violer, pour la punir de son atteinte à la « virilité » des soldats qu'elle a bousculés, devant chez elle. Les appels à la vengeance se multiplient contre cette adolescente, qui ne supporte plus les raids et « incursions » de l'armée d'occupation chez elle, et qui a vu mourir ou être grièvement blessés plusieurs membres de sa famille, lors de leur résistance pacifique au vol des terres du village de Nabi Saleh. Le ministre de « l'Education », Neftali Bennett a déclaré qu' « elle et sa famille devaient passer le reste de leur vie en prison ». Le journaliste israélien Ben Caspit estime, sans la moindre censure, qu'elle devrait être agressée sexuellement : « Nous devrions lui faire payer le prix à une autre occasion, dans le noir, sans témoins ni caméras » (5)
Pour notre part, il nous semble que toutes les circonvolutions épistolaires cachent la vraie réalité des choses ; ceux qui dirigent les grands médias sont, tous, à des degrés divers, des sionistes de profession ou des personnes terrorisées par les représailles si elles venaient à s'écarter de la ‘doxa' qui veut qu'Israël ne doit pas être critiqué, quels qu'en soit les crimes. Même les médias arabes par suivisme et bêtise n'ont pas donné à cet exploit de la jeune adolescente, toute l'importance symbolique. C'est ce qui explique, pensons-nous, l'étouffement de l'épopée de cette adolescente qui a redonné de la dignité au Peuple palestinien. Ahed Temimi n'est pas la seule. Ce sont des dizaines de jeunes adolescents qui sont en prison : Khalida Jarrar députée palestinienne était en « détention administrative » pour 6 mois. Elle devait sortir, en cette fin d'année. La décision est tombée : les 6 mois sont renouvelés. Sans raison, elle reste en prison.
Il faut savoir que la « détention administrative » met les Palestiniens en prison pour 6 mois, sans accusation, sans jugement et surtout renouvelable à l'infini. Aux dernières nouvelles, le tribunal militaire israélien a retenu douze chefs d'inculpation contre l'adolescente et prolongé sa garde à vue d'une semaine. Trop, c'est trop. Pour Ahed et à tous les enfants dans les prisons d'Israël : vous êtes dans notre coeur. Il s'agit, en définitive, d'un problème d'occupation et tôt ou tard l'Etat de Palestine verra le jour. Si l'octroi du prix Nobel était fidèle, à l'esprit de sa création, Ahed Temimi mérite mille fois le prix Nobel, comme formidable tremplin pour la justice. Souvenons-nous « on » a refusé le prix Nobel à Gandhi mais Hitler a été sur la liste des nominés !!!
Note
1.https://oumma.com/jeune-activiste-palestinienne-ahed-tamimi-arretee-larmee-israelienne/  ;
2.Gideon Levy : A Girl's Chutzpah : Three Reasons a Palestinian Teenage Girl Is Driving Israel Insane. https://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.830229 20/12/2017
4. http://chroniquepalestine.com/occident-celebre-malala-ignore-ahed/ 28 décembre 2017
5. http://www.europalestine.com/spip.php?article13771
Article de référence : Chems Eddine Chitour http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5255062
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
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