Une nouvelle ère politique a débuté
De la campagne à l’investiture présidentielle, Nicolas Sarkozy, l’homme moderne de la politique française.
Avec l’élection du 6 mai dernier, une nouvelle ère politique a débuté. Le responsable de ce bouleversement n’est autre que l’actuel président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui a, dès le 20 novembre 2003, admis que ce n’était pas seulement en se rasant qu’il pensait à diriger le pays. Depuis ce jour fatidique, ce grand communicant politique a permis de reconsidérer une matière qui semblait déconsidérée, gangrenée par la force hégémonique des appareils de partis aux consonances prolixes et machiavéliques. C’est par la remise en valeur d’une idéologie politique basée sur des principes de bases essentiels, dégriffés de toute appartenance partisane et emplis d’un certain légitimisme d’envergure et d’égards citoyens, que s’est constitué l’homme de rassemblement. Critiqué, fustigé, diabolisé par une certaine presse et par ses opposants, comme il est normal dans une compétition électorale, il a su, face à des visions fantasmagoriques, toucher le cœur et la tête des électeurs, remettant d’accord le citoyen avec la politique. Du fameux discours républicain du 14 janvier 2007, remettant la morale au coeur de la politique, aux propos solennels au service de la France traduits lors de sa première allocution présidentielle, Nicolas Sarkozy s’est affirmé comme l’homme moderne du paysage politique français. Son style décalé, rompant avec les protocoles et les formes imposées du système étatique, affirme ce changement d’époque. Tout d’abord, la campagne présidentielle a démontré un homme de droite apparaissant plus proche, plus décontracté avec le peuple, se différenciant avec la candidate de gauche sensiblement plus stricte et plus guindé qu’une candidate de droite n’aurait pu l’être. Au-delà de cette apparence, les références à Jaurès, à Blum, à Môquet ont déstabilisé un Parti socialiste pensant détenir le monopole de la considération sociale, s’affichant de la sorte comme le nouveau parti réactionnaire de l’échiquier politique. Puis se fut l’analyse de 1968, provocant une nouvelle fois l’ire de la gauche toute entière en faisant prendre conscience que le manque de différences a fait naître la différence. Enfin, c’est l’impact inattendu du duel télévisé entre un professeur d’université face à une maîtresse d’école, laissant supposer au citoyen français que la politique française aurait besoin d’un homme comme lui pour envisager l’avenir. Au lendemain de sa victoire éclatante, il se montre vêtu d’un jean, d’une chemise blanche et d’une veste sombre après une nuit passée au prestigieux Fouquet’s et avant de passer le portillon des voyageurs ordinaires de l’aéroport de Malte enfin de se reposer 48 heures et profiter du farniente à bord d’un yacht, essuyant encore les énièmes critiques d’une gauche en désaccord avec elle-même et pensant déjà à l’horizon 2012. A l’issue de cette retraite éphémère, l’esprit d’ouverture, par la sollicitation et la consultation de certaines personnes de gauche, va soulever l’indignation d’un Parti socialiste n’ayant pas encore compris qu’il était à une longueur de retard dans l’action politique. La passation de pouvoir entre le vieux lion de la politique, Jacques Chirac, et ce jeune loup va aussi s’interpréter comme un symbole de modernité, non seulement par ses applaudissements à l’égard de l’ancien chef de l’Etat, mais aussi par sa façon de bouleverser la cérémonie protocolaire que se soit dans le palais de l’Elysée ou lors de sa première sortie présidentielle. Sans attendre, il s’envole pour l’Allemagne afin de rencontrer Angela Merkel et nouer les relations franco-allemandes, si importantes et si profondes dans l’espace européen, pour réapparaître le lendemain aux côtés de François Fillon en jogger dans le bois de Boulogne après une matinée marathon et l’avoir nommé Premier ministre, n’hésitant pas à prendre la pose devant l’objectif de ses admirateurs stupéfaits de sa simplicité, de son amabilité et de sa proximité pour le personnage d’excellence qu’il est. Désormais, le sarkozysme risque de devenir la marque d’une nouvelle conception de la politique française, balayant les faux-semblants et les actions cachées des comportements et des agissements giscardiens, mitterrandiens ou chiraquiens imbibés dans le feutré de l’accomplissement de la fonction suprême. En effet, comment ne pas penser à l’affaire des diamants, aux écoutes de l’Elysée, aux marchés truqués, mais aussi aux voyages et aux amis complaisants des anciens présidents qui ont été moins critiqués à leur arrivée, alors qu’ils entretenaient des relations aussi contestables avec le monde de la finance, des affaires ou des médias. Comment oser parler de dérives sécuritaires, d’atteintes à la liberté d’expression, voire de mise en danger des libertés fondamentales de façon avant-gardiste, alors que le représentant de la nation n’a encore pris aucune décision susceptible de contrarier le quotidien des citoyens. Certes le style dérange, laissant penser que l’on assiste à une démocratie d’opinion reposant pour partie sur le spectre des peurs contemporaines, et que ces peurs sont véhiculées par des marchands de rêves qui n’arrivent pas à les concrétiser. C’est face à ce cynisme contemporain et à cette société surmédiatisée prônant le goût de la rumeur et du spectaculaire que le nouveau président incarne la modernité et la vision neuve de l’action et du comportement politique, vivant avec son temps et mettant le politique à l’échelle humaine en démontrant qu’il n’est pas différent des autres. Loin de la vanité et de la domination partisane, et plutôt pétri d’un credo politique et d’un orgueil à réaliser le bien de la nation, le nouveau président de la République s’est engagé à respecter les exigences et les demandes des Français selon une personnalité bien affichée qui ne laissera pas indifférents ses partisans ou ses détracteurs. Il a cinq ans pour y parvenir, cinq ans pour accomplir cette mission difficile, cinq ans avant de pouvoir être réélu.
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