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Accueil du site > Tribune Libre > Une publicité Lavazza un peu forte de café... à l’italienne

Une publicité Lavazza un peu forte de café... à l’italienne

Faut-il que le café agisse comme un philtre pour que ne connaissent aucune borne les rêves publicitaires extravagants censés promouvoir sa vente. Le leurre d’appel sexuel qui lui est pourtant si éloigné, paraît lui être naturellement associé. Depuis 1985, la marque « Carte noire » se présente comme « un café nommé désir » dans de luxueuses mises en scène où le coup de foudre de son arôme précipite deux amants dans de beaux draps. « Jacques Vabre » choisit l’exotisme et se promène sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud au son d’une ritournelle vaguement indienne quand il ne s’embarque pas sur un voilier pour une course océanique. « Malongo » se prévaut des idéaux du commerce équitable ou pratique la grosse farce en mettant "sous pression" au propre comme au figuré un personnage déguisé en grain de café « pour avoir un véritable expresso », dit la légende.

Lavazza innove dans ses affiches qui forment son calendrier 2009 signé de la photographe Annie Leibovitz et intitulé fort "italiennement" "The italian expresso expérience". Le café a beau être un produit importé. Le breuvage qu’on en tire est depuis longtemps naturalisé italien, même si Vienne, capitale de l’Autriche, depuis le siège turc de 1683, a quelques titres pour le contester. Le café est, en effet, une institution autant viennoise qu’italienne. Mais sans trop se soucier de l’amalgame entre marque et produit générique, Lavazza prétend dans sa campagne publicitaire en revendiquer le monopole et se glisser en douce parmi les emblèmes du patrimoine culturel de l’Italie.

Le leurre d’appel sexuel

Sept photos, pour une couverture et les douze mois de l’année groupés deux par deux, forment une galerie kitsch cocasse où l’attention du lecteur est captée par un faisceau de trois leurres agissant simultanément. Le leurre d’appel sexuel est évidemment omniprésent pour stimuler le réflexe de voyeurisme qui rive si puissamment l’image à sa victime : la nudité d’une jeune femme est offerte à des degrés divers dans six photos sur sept. Quant à la septième, une scène de baiser exhibe le plaisir d’autrui.

L’humour

Mais, même s’il saute aux yeux, le leurre d’appel sexuel n’est pas le leurre qui forcément retient l’attention. Des mises hors-contexte loufoques rendent sensible l’humour des scènes offertes et font sourire. Tous les personnages à une exception près, dans les lieux les plus inattendus, tiennent à la main, d’une manière ou d’une autre, le petit vase sacré qu’est la tasse de café. L’une des jeunes femmes s’inscrit même à l’intérieur d’une géante. Celle qui n’a pas de tasse à la main a fait d’une moitié de tasse un loup et s’en est masqué les yeux. Du coup, pour décerner la palme de la loufoquerie surréaliste, on est bien embarrassé : faut-il la remettre à la fille vautrée dans une assiette de spaghetti ou à celle qui marche à quatre pattes, une peau de bête sur le dos ?

L’intericonicité dans ses œuvres

Cet humour accompagne en fait un troisième leurre, l’intericonicité, qui fait tout le charme de cette galerie de photos. L’intericonicité joue ici à plein son rôle. Une image nouvelle est souvent la citation volontaire ou non d’une image connue. Selon son cadre de référence, le lecteur la reconnaît ou non. L’effet recherché par celui qui l’emploie est au moins quadruple : l’opération permet d’abord de retenir l’attention plus longtemps, ne serait-ce que le temps nécessaire à la reconnaissance. Ensuite, l’identification d’un objet connu rassure. D’autre part, son association à un autre objet inconnu vise à conférer à ce dernier les vertus attractives dont on souhaite le parer. Surtout, par flatterie à son insu, le lecteur est invité à se valoriser à peu de frais en se prouvant à lui-même sa culture.

C’est précisément ce que lui offre cette galerie d’intericonicités, sous réserve que la civilisation italienne ne lui soit pas totalement inconnue. L’épreuve de reconnaissance n’est toutefois pas redoutable. On est ici en présence de stéréotypes symboliques. L’assiette de spaghetti, par exemple, plat national italien, ne peut échapper à personne, même si quelques-uns seulement s’amuseront à y retrouver la Vénus de Botticelli qui a quitté sa coquille et glissé dans l’assiette de spaghetti. La jeune femme et son masque devant la piazza San Marco évoque bien sûr Venise. La scène du baiser avec le pont Saint-Ange devant Saint-Pierre de Rome en toile de fond est aussi évidente : peinture et cinéma s’y donnent rendez-vous. On reconnaît aussi aisément la mode italienne au mannequin planté au beau milieu d’un atelier de haute couture. La vue de cette fille à la robe trempée dans la Fontaine Trévi, rappelle sans peine la scène de Marcello Mastroianni et d’Anita Ekberg tirée de La Dolce Vita de Fellini. Peut-on hésiter davantage sur l’homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci, même joué par une femme ? L’image en a été trop répandue. Seul peut poser problème le décor du Canope, un des bassins de la villa d’Hadrien à Tivoli près de Rome.

Enfin, qui ne saurait identifier dans cette fille à quatre pattes, seulement couverte d’une peau de bête, la louve avec Rémus et Romulus, mythe fondateur de Rome ? À ceux qui crieront au sexisme gratuit qui ravale ainsi la femme à l’état animal, on peut rappeler que « lupa » en latin signifie à la fois « la louve » et « la prostituée » pour le cri d’appel qu’elle lançait aux passants. Une version du mythe fondateur tend, en effet, à croire davantage à l’existence d’une prostituée qui aurait élevé les jumeaux plutôt qu’à une louve qui les aurait sauvés. L’image offerte a le mérite de réunir à la fois la version officielle merveilleuse et la seconde plus triviale.

Ainsi en sept stéréotypes symboliques sont illustrés des fleurons de la culture italienne : l’histoire, l’architecture, la peinture, la science, le cinéma, la gastronomie, la mode et la séduction. Pour la qualité prétendue de son café, la marque Lavazza aimerait bien retirer de cette compagnie somptueuse un égal prestige et entrer avec elle au Panthéon. La prétention, trouvera-t-on, est un peu forte de café car d’autres marques peuvent rivaliser avec elle. Pourtant, il faut lui concéder qu’elle s’y prend avec un humour qui fait songer à celui dont une certaine comédie italienne a fait sa marque de fabrique et où se sont illustrés Dino Risi avec Parfum de femme, Franco Brusati avec Pain et chocolat ou encore Ettore Scola avec Nous nous sommes tant aimés. Cette seule parenté ne devrait-elle pas suffire à ménager une place à Lavazza avec ses tasses de café, à défaut du Panthéon convoité, sur une étagère dans les cuisines d’un art de vivre qui a tant appris au reste du monde ?

Paul Villach

Documents joints à cet article

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29 réactions à cet article    


  • Paul Villach Paul Villach 14 novembre 2008 11:52

    @ Actias

    La meilleure manière de résister est de ne pas laisser au discours publicitaire un champ libre sans objection.
    Il ne faut pas oubier non plus que toute "information donnée" est par nature publicité, puisque "nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire" Paul Villach


  • Romain Desbois 14 novembre 2008 12:02

    EDt oui l’eternelle débat entre l’information et la propagande, à ne pas confondre ave cle prosélytisme


  • A. Nonyme Trash Titi 14 novembre 2008 16:41

    @ Actias

    La publicité n’est ni vaine ni ridicule, mais un instrument économique qui participe au développement des entreprises, à la prévention (sanitaire, médicale), donne de l’écho aux associations, et "vend" même des hommes politiques (on se souvient de la Force Tranquille, estampillé Séguéla).

    C’est sûr qu’en étant de la partie, je me sens moins utile qu’un bénévole de Médecin sans Frontières, mais je n’ai pas non plus de honte à exercer ce métier très enrichissant (intellectuellement s’entend) même si nn son temps Séguéla, encore lui, titrait son second livre ainsi : "Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité elle me croit pianiste dans un bordel" !...

    La pub est envahissante, polluante, plaisante, drôle, émouvante, stupide et tout ce que vous voulez. Je m’amuse parfois à la présenter comme la prostituée du consumérisme. Mais vaine (les annonceurs s’en seraient aperçus) et ridicule, je ne crois pas.


  • Julie Navarro 15 novembre 2008 16:39

    J’avais traité Lavazza sur mon site il y a de cela très peu de temps ; si cela vous intéresse :
    http://pariscomlight.canalblog.com/archives/2008/11/06/11255858.html


  • Sandro Ferretti SANDRO 14 novembre 2008 12:03

    Oubliez Lavazza, Illy est le meilleur "italiano vero", salué de tous les connaisseurs de ristretto.
    Il est, par ailleurs, recommandé contre les névroses obsessionelles récurrentes....


    • alizée 14 novembre 2008 12:04

      Bonjour,
      votre article est intéressant sur ce sujet très vaste qu’est la publicité ; j’ai trouvé ce calendrier inintéressant et vulgaire. Je n’aime pas la pub, je la considère comme avilisante et stupide : je dois dire que pour ce calendrier, ils y sont allés un peu fort, en dénaturant toutes les sphères culturelles.
      C’est dommage de devoir en arriver là car ce n’est juste que du café ! c’est un peu comme les pubs pour des yaourts où l’on voit une femme dénudée s’extasiant de plaisir rien qu’en mettant la cuillère dans sa bouche !
      ces publicités nous polluent et ne retiennent aucune morale ou maturité pour les spectateurs. Les publicitaires nous traitent comme des enfants en créant du désir pour un simple aliment et en nous imposant des normes standardisées voire des fantasmes lesquels sont irréalisables.
      C’est un autre monde qui s’ouvre à nous à la fois irréel et pervers. Protégeons nous !
      cordialement,
      Alizée


      • maxim maxim 14 novembre 2008 12:31

        tant que ce n’est pas Maité qui pose ,nous, on ne boude pas notre plaisir !


        • pebesse 14 novembre 2008 12:31

          Si la photo de la louve et de ses petits est considérée comme une approche sexuelle, je ne puis que m’inquiéter sur la sexualité de l’auteur.
          Je ne m’exprime pas pour les autres photos (que je n’ai pas vu ni étudiés), mais simplement sur celle-ci. Il s’agit avant tout de rappeler une image forte de la romanité à savoir la louve qui avait recueillis les deux fondateurs de Rome.
          D’ailleurs, le fond utilisé est sans ambiguïté, puisqu’il s’agit du Colisée.

          Dernier point, voir une femme qui s’occupe de ses petits n’a à mon sens, rien de sexuel.


          • hihoha 14 novembre 2008 12:51

            Ma foi, je suis étonné du "score" de l’auteur(procédé infantile par aileurs), qui, cette fois a écrit un papier salutaire sur ces requins des agences publicitaires.
            Alors, un petit merci au président Sarkozy eût été le bienvenu, question de civilité.Trugarez vras


            • Lucien Lacombe 14 novembre 2008 14:16

              Un peu de recul (ok, on glisse hors sujet, là), sur la question de la pub et de notre président suffit à constater que sous couvert d’épargner au téléspectateurs du service public l’ignoooooooble publicité, la manoeuvre (grossière, et facile à comprendre, même pour un des 372 électeurs UMP de la région Bretagne) présidentielle consiste à rediriger le marché de la pub sur les copains de M6 et de TF1.

              Quand on a décidé de ne rien voir, on ne voit rien..

              Kaoc’h ki du, kaoc’h ki brein


            • Paul Villach Paul Villach 14 novembre 2008 14:41

              Cher Lucien

              Surtout, il y a une désorientation (dont l’origine est scolaire) sur "la relation d’information".

              Le découpage en rondelles de prétendus domaines séparés et la multiplication sans nécessité des catégories qui s’ensuit (contre le grand principe de Guillaume d’Occam, 13è/14è siècle) font que beaucoup ne voient pas la continuité entre "l’information donnée" volontairement que l’on pratique à chaque instant et la publicité elle-même... Avec la mise en jeu des mêmes contraintes et donc des mêmes procédés et des mêmes leurres.
              Quand en plus les médias introduisent de prétendues différences entre "information" et "communication", "journal d’information", "journal d’opinion"... la désorientation est garantie. Paul Villach


            • LE CHAT LE CHAT 14 novembre 2008 13:28

              que de pudibonderie , façon faux cul à l’anglo saxonne !

              comme dit Maxime , c’est quand même mieux que d’avoir Maïté sur les photos ! l’auteur aurait il préféré un calendrier avec les ordures jonchant les rues de naples , les supporters fascistes de l’as roma , le sourire de Silvio ??????


              • Trashon Trashon 14 novembre 2008 14:07

                Ils ont bien essayé une pub pour le café avec Berlusconi, mais étrangement ça n’a pas eu l’effet escompté ..... smiley


              • LE CHAT LE CHAT 14 novembre 2008 14:22

                @Trashon

                ça sur les paquets de lavazza , ça ferait rêver la mamma ! smiley
                http://imagesforum.doctissimo.fr/mesimages/949064/berlusconi20nudo.jpg


              • appoline appoline 14 novembre 2008 15:06

                Bah, un bel appolon ne m’aurait pas déplu. Toujours mieux que DSK ;


              • ugn402 14 novembre 2008 13:31

                Cet article agréable a lire suggère une multitude de sujets de reflexions. La symbolique dans la publicité (mais les clients de cette marque ont ils tous le niveau culturel nécessaire pour en comprendre tous les messages ?) est un premier thème. La recherche de l’image (beauté vaut bon gout) associée a la marque en est un autre. Merci a l’auteur de n’avoir pas insisté outre mesure sur la litanie victimiste habituelle et récurrente du discours "pseudo féministe" auto-discrédité par sa propre approche systématiquement radicaliste. Même si il est indéniable que l’appel "sexuel" des images présentant une femme partiellement dénudée et très attirante pour l’oeil (pas seulement masculin) peut être relevé dans la plupart des scènes et pointée du doigt pour cause de "objetisation" du corps féminin. Mais au final, cela est il vraiment criticable ? Oui, les hommes aiment a regarder de beaux corps de femmes. Les femmes ont prouvé souvent ces dernieres années qu’elles avaient les mêmes reflexes dès lors qu’il leur était permis d’en user (chippendales, dieux du stade..) et donc il n’est plus question de serieusement "sexualiser" ce comportement en le considérant comme spécifiquement "masculin" et donc comme "machiste". Alors que reste il donc de frappant dans ces images si l’aspect sexuel est ainsi "neutralisé" et que les multiples références culturelles sont ignorées de l’observateur ? Il reste un équilibre graphique tout simplement. Pas quelque chose qui s’analyse, qui se disserte, non : Seulement une réalisation technique qui fait plaisir a regarder, que l’on s’attarde a décortiquer des yeux comme un tableau de Dali, une magie d’équilibre de formes, de couleurs, de texture, d’ordre des choses qui laisse reveur, pensif, desireux.... de quoi, au juste ? Désireux simplement de dire merci d’avoir su créér ce que j’estime etre des oeuvres d’art (le montage photographique, les traitements numériques sont des outils artistiques qui valent bien les pastels ou l’encre de chine ?). En tout cas le résultat est la : c’est pour quoi cette pub ? La-va-za ? He bien, c’est rudement beau ces photomontages .. Ils ont du gout chez ... (chez qui deja ? ... ha oui : LA-VA-ZA !)


                • Vincent 14 novembre 2008 16:49

                  Cette réalisation semble être selon moi une actualisation des références, historiques et  artistiques italiennes en utilisant des œuvres connues de tous.

                  C’est vraiment bien fait, c’est propre et net.

                  Maintenant par rapport à l’analyse de Paul Villach pas de commentaires. Je n’aime pas trop me répéter.


                  • Paul Villach Paul Villach 15 novembre 2008 16:50

                    @ Vincent

                    Je n’hésite pas, moi, à me répéter ! Enseigner, c’est répéter !

                    Vous aurez remarqué que, cette fois, j’ai pris soin de vous indiquer les quatre fonctions essentielles de l’intericonicité. Faites en bon usage !

                    J’attends au passage certaines de vos productions pour les "désosser". N’hésitez pas à m’en informer. Paul Villach


                  • A. Nonyme Trash Titi 14 novembre 2008 16:54

                    @ Paul Villach

                    Merci de cette analyse au scalpel de ce calendrier qui met un peu en lumière le travail d’Annie Leibovitz. Vous pourriez également vous pencher sur le célébrissime calendrier Pirelli. Il n’y a pas d’intericonicité, mais de jolie dame shootée par de grands photographes.

                    A vous lire, et vu come vous vous amusez à démonter les mécanismes publicitaires, je me demande dans le fond si vous êtes vraiment publiphobe...


                    • A. Nonyme Trash Titi 14 novembre 2008 16:55

                      jolies dames shootées..

                      comme...

                      (petites reprises orthographiques, avec mes excuses)


                    • Paul Villach Paul Villach 15 novembre 2008 16:47

                      @ Trash Titi

                      La publicité est contenue dans "l’information donnée" que chacun livre à chaque instant conformément au principe fondamental de la relation d’information : "Nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire."
                      Tout au plus recourt-elle à des leurres plus élaborés. La publicité est "une information donnée" mûrement réfléchie et calibrée..

                      Je crois donc qu’être "publiphobe" est aussi irréaliste et chimérique que d’être contre la loi de la gravitation universelle. On peut être contre l’éclipse de lune, on ne pourra pas l’empêcher de se produire !

                      En revanche, ce n’est pas parce que, selon cette loi de la gravitation universelle, tout tombe, attité par la terre qu’il faille tomber systématiquemen et ne pas se relever. Il est même possible, en l’utilisant intelligemment, de prendre son envol comme l’invention de l’aviation l’a montré, sans compter les fusées.

                      On doit faire de même avec la publicité ! C’est toujours un plaisir de repérer les leurres auxquels on est censé se faire prendre ! Paul Villach


                    • philoxera philoxera 14 novembre 2008 17:31

                      Mais c’est Romulus et Anus !!!


                      • Cher Paul Villach,
                        Comme d’habitude je trouve vos descriptions des mécanismes toujours aussi intéressantes et souvent pertinentes. Je crains que quelques camarades Voxiens n’aient pas bien consulté votre bibliographie pour découvrir que vous êtes effectivement un spécialiste reconnu de l’étude des médias et ....de l’analyse des pubs en particulier.
                        Vous taxer de publiphobe...ou autre gracieuseté, ne rime donc pas à grand chose puisque ce qui fait l’intérêt de vos articles en la matière c’est l’analyse et vos théories des leurres...qui mérite quand même que l’on s’y intéresse un peu !! ...ou à côté !
                        SO LONG !


                        • A. Nonyme Trash Titi 14 novembre 2008 22:58

                          Euh, j’ai surtout vu que Paul Villach était plutôt spécialiste de l’information, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que la publicité. Peut-être vous explira-t’il la "nuance" lui-même.


                        • Paul Villach Paul Villach 15 novembre 2008 17:12

                          @ Cher Colonel,

                          J’ai répondu à l’objection de Trash Titi avant d’en avoir pris connaissance. À vous, spécialiste de l’information et du renseignement, il n’est pas besoin de l’expliciter.

                          Mais il est vrai que l’enseignement aujourd’hui multiplie les catégories sans nécessité. Pardonnez-moi de toujours revenir à Guillaume d’Occam ! Mais son conseil est superbement ignoré pour le malheur des citoyens. Il demandait au 13ème/14ème de ne pas multiplier les catégories sans nécessité ! On risque en effet d’égarer son monde !

                          C’est le but de l’opération !

                          1- Or la publicité n’est qu’une information donnée (volontairement) qui répond aux contraintes du principe fondamental de l’information énoncée ci-dessus.
                          2- Les seules catégories qui vaillent d’être aujourd’hui retenues, quel que soit le contexte de leur emploi sont : "l’information donnée", "l’information indifférente" et "l’information extorquée".
                          3- La publicité est "l’information donnée" dans le cadre spécifique de la promotion d’une idée, d’un homme (ou femme) ou d’un produit.
                          4- Quant aux différences entre information et communication, journal d’information et journal d’opinion, on est en pleine stratégie d’influence ("intoxication" disent les services de renseignements) pour égarer les citoyens.
                          5- Ce qui importe par dessus tout, ce sont les contraintes qui s’exercent sur l’information : qu’il s’agisse d’un journal en papier, par onde ou sur internet ou qu’il s’agisse d’une publicité ou encore d’une propagande ou d’une homélie, les mêmes contraintes s’exercent ! Paul Villach


                        • USA 613 15 novembre 2008 01:57

                          Je partage avec vous l’article que je viens de trouver sur le blog d’un avocat célèbre
                          **************************************** *****************************
                          Cela se passe en Italie...
                          quelle HONTE
                          En Italie seulement ?
                          **************************************** ******************************
                          Au mois d’août dernier, l’ancien Président de la République italienne et sénateur à vie, Francesco Cossiga, a révélé au Corriere della Sera qu’au début des années 70, le Premier ministre de l’époque, Aldo Moro, avait signé un accord avec l’OLP de Yasser Arafat et ses organisations satellites qui leur permettaient d’accueillir des terroristes et de stocker des armes en Italie en contrepartie d’une immunité totale pour les intérêts italiens tant dans la péninsule que dans le monde.

                           

                          En cela, il ne s’agissait pas vraiment d’une révélation.

                           

                          Mais l’essentiel est ailleurs : Cossiga révèle que les Juifs italiens n’étaient pas compris dans l’accord : c’est ainsi que le 9 octobre 1982, six terroristes ouvraient le feu sur des fidèles qui quittaient la Grande Synagogue de Rome. Des dizaines de Juifs blessés, et un enfant de deux ans, Stefano Tache, fut assassiné. Quelques heures avant l’attaque, les policiers italiens chargés de la sécurité, avait curieusement disparu.

                           

                          Surtout, Cossiga admet pour la première fois que la plus grande attaque terroriste jamais survenue sur le sol italien, à savoir l’attentat à la bombe de la gare de Bologne en juillet 80, tua 85 personnes – était l’œuvre de terroristes affiliés à l’OLP du FPLP, de Georges Habache.

                           

                          Selon Cossiga, la bombe avait explosé par mégarde, et n’était pas destinée à tuer des non Juifs.

                           

                          C’est dans ces conditions que, comme dans le cas de l’attentat de la rue Copernic, les autorités incriminèrent l’Ordre Noir des néofascistes italiens.

                           

                          Compte tenu de la fascination des médias français pour tout ce qui touche au conflit proche-oriental, il est extrêmement étrange que cette révélation de l’ancien président italien n’ait pas été reprise dans les journaux de l’hexagone.

                           

                          Cossiga, le 3 octobre dernier, s’est étendu sur ces révélations au Corriere della Sera, dans un entretien avec le correspondant romain du Yediot Aharonot.

                           

                          Il rappelle qu’en décembre 85, des terroristes palestiniens ouvrirent le feu contre un comptoir de vente de billets de l’aéroport de Rome. Dix personnes sont blessées. Sept personnes furent assassinées lors d’une attaque simultanée contre le comptoir de vente de billets de l’aéroport de Vienne. Selon lui, les services de renseignements italiens avaient reçu un avertissement avant l’attaque, mais n’avaient pas pris le soin d’en faire part aux Israéliens.

                           

                          Et Cossiga d’expliquer au Yediot Aharonot : « Aucune cible italienne n’a été frappée. Ils ont attaqué la compagnie israélienne à l’aéroport. Les personnes assassinées étaient toutes des Israéliens, des juifs, et des Américains ».

                           

                          Il y eut également le détournement du bateau de croisière italien, Achille Lauro, en octobre 85. Des terroristes palestiniens arraisonnèrent le bateau. Ils tirèrent sur un passager juif américain, handicapé en chaise roulante, et le jetèrent par-dessus bord alors qu’il était encore vivant. Les Égyptiens libérèrent les pirates, et les expédièrent en Libye. Des jets américains contraignirent l’avion à atterrir sur une base de l’OTAN en Sicile. Les Italiens libérèrent les terroristes et présentèrent sans grande peine leur geste comme une marque d’indépendance à l’égard des yankees.

                           

                          En réalité, et ainsi que Cossiga l’explique sans ambages : « Du fait que les Arabes pouvaient nuire à l’Italie davantage que les Américains, l’Italie leur a cédé. »

                           

                          Mais l’ancien président actualise ses propos : il indique que l’accord entre son pays et les radicaux arabes s’est récemment étendue jusqu’à y inclure le Hezbollah.

                           

                          Après la deuxième guerre du Liban, l’Italie a accepté de commander la force de la Finul, chargée théoriquement d’empêcher le Hezbollah de reprendre le contrôle du Sud Liban et de bloquer ses efforts de réarmement conformément à la résolution de l’ONU.

                           

                          Cossiga affirme cependant : « Je puis indiquer, avec une certitude absolue, que l’Italie a conclu un accord avec le Hezbollah suivant lequel les forces de la Finul ferment les yeux sur le réarmement du Hezbollah tant qu’aucune attaque n’est perpétrée contre les soldats de notre force. »

                           

                          La presse française, s’est montrée, également sur ce point, d’une remarquable discrétion.

                           

                           

                           

                          Puisqu’on a commémoré ces derniers jours le 70ème anniversaire de la « Nuit de Cristal », il n’est peut-être pas inutile de prendre connaissance de ce qu’écrivait dans son journal du 11 novembre 1938, notre vieil ami Joseph Goebbels : « Les médias étrangers rendent compte objectivement des événements antisémites en Allemagne ».

                           

                          En clair, cela signifie que les journaux de l’époque donnaient du Monsieur le Chancelier au dictateur nazi, prenaient en considération ses affirmations, accordaient du crédit à ses engagements.

                           

                          Dans un ordre d’idée voisin, je voudrais encore citer le journal du ministre de la propagande en date du 14 août 1937 : « Les juifs ont publié un mémorandum éhonté sur la Palestine (n.d.l.r : acceptation de la proposition du rapport Peel de deux États arabe et juif mais discussion sur l’étendue territoriale.) [...]. Les Juifs sont tellement bêtes. À présent ils ont toute l’opinion anglaise contre eux... »

                           

                          Il ne serait peut-être pas inutile de consacrer un opuscule qui montrerait à quel point Adolf Hitler et ses amis partageaient avec l’extrême gauche d’aujourd’hui la même vision du conflit palestinien.

                           

                          Histoire de relativiser l’originalité de leur point de vue.

                           

                          À la suite des massacres de novembre, aucun pays ne s’est déclaré prêt à accueillir d’éventuels réfugiés juifs allemands. Mieux : violant la lettre et l’esprit du mandat qui lui a été confié par la Société Des Nations en 1922, la Grande-Bretagne ferme le foyer national juif de Palestine à toute immigration. Les nazis en tirent toute conséquence et Goebbels note dans son journal : « Les juifs sont seuls ».

                           

                          Il peut arriver qu’un menteur dise vrai.


                          • ARMINIUS ARMINIUS 15 novembre 2008 08:31

                            Cette pub est surtout ratée :
                            1/ elle ne donne pas envie de boire du café et au premier abord on ne voit même pas que c’est une pub café : la tasse n’est pas assez visible ;
                            2/ elle est latino/italienne, donc difficile à saisir pour les gaulois de base.
                            3/elle se veut choquante, mais en ce sens beaucoup moins percutante que celle de Bennetton (HIV) et de toutes façons ce type de pub est peu appréciée en France.... donc d’accord pour essayer ILLY, car plus que ce "jus" romain me plait l’arome fin.


                            • La Taverne des Poètes 15 novembre 2008 08:56

                              Oui mais on attend toujours le point de vue de l’Expert d’Agoravox : Bernard Dugué. Parce que "Dugué sait faire un bon café, Dugué sait faire un bon café". Nous sommes supendus à son jugement.

                              Je pense que cet article devrait lui donner du grain à moudre.

                              Dugué, what else ?


                              • fredleborgne fredleborgne 15 novembre 2008 12:37

                                Je n’aime pas la pub. Cette campagne ne me fera pas acheter du Lavazza.
                                Mais cette campagne est bien plus créative et moins débilitante que des slogans à jeu de mots foireux et répétés 4 ou cinq fois durant le même spot crétinissime.

                                D’ailleurs, il devrait y avoir un comité d’éthique sur la pub, afin d’interdire des manoeuvres préjudiciables aux esprits déjà faibles. Mais l’hypocrisie de nos moralistes permet aux marchands de faire ce qu’ils veulent.

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