• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Une réhabilitation de l’utopie ?

Une réhabilitation de l’utopie ?

Comment mobiliser l’imagination et la créativité de milliards d’être humains pour atteindre de nouveaux horizons de développement et de progrès ? Les recettes traditionnelles de la politique ne sont plus à la hauteur des enjeux économiques, écologiques et sociaux du monde moderne. Telle est la question intelligemment posée dans le livre de Philippe Lemoine « La Nouvelle Origine ». Au-delà des blocages et des tensions, il estime que la France dispose des ressources et des motivations nécessaires pour incarner « la matrice d’une autre modernité, le levier d’un autre futur ». Une réhabilitation de l’utopie ?

Je lui ai posé quelques questions sur sa vision du monde de demain.

1 - Votre livre provient en grande partie des entretiens de la modernité. Comment vous est venue cette idée et comment avez-vous choisi les intervenants ?

En 2002, j’ai lancé un débat sur le renouvellement de l’idée même de modernité. Après l’élection présidentielle, il y avait urgence à engager une réflexion de fond sur les bouleversements de la technologie, de l’économie et de la société. L’impression était celle d’un retard accumulé en France, d’autant plus que des débats d’idées vivants avaient lieu ailleurs, où ils contribuaient à renouveler les logiques d’action.

Depuis 2004, les soirées Modernité On/Off au théâtre du Rond-Point réunissent sur scène des entrepreneurs, des militants, des politiques, interpellés par des intellectuels et bousculés par des artistes. C’est sur cette base qu’a été écrit La Nouvelle Origine.

2 - On sent dans votre matrice et les différentes populations de votre message que vous faites une forte référence à l’approche systémique, à la combinatoire et aux sciences de la complexité. N’est-ce pas un peu trop tôt dans notre France cartésienne de faire passer de tels messages politiques, économiques et culturels ?

Les enjeux d’aujourd’hui ne sont plus ceux de la production mais ceux de l’échange et de la création. La société n’est plus organisée par couches : technologie, économie, société, politique, culture. Tous les plans interagissent.

Pour autant, le propos n’est pas celui d’un livre théorique axé sur les systèmes et la complexité.

A côté d’interrogations de fond, le livre fait beaucoup appel aux émotions. iI est construit autour de quarante tableaux qui sont autant d’éclats d’émotions pour échanger entre nous.

3 - L’appel aux artistes dénote un ton très différent des appels à la construction commune de l’avenir. Pourquoi leur créativité vous semble-t-elle indispensable au partage des valeurs pour le monde de demain ?

La promesse n’est plus seulement de démocratiser l’accès au beau et à l’art. Cela, c’était le projet des sociétés industrielles avancées. Il faut aller plus loin. Pourquoi chacun n’aurait-il pas vocation à participer à la création ?

Les outils existent, mais le chemin est considérable. Regardons à quel point le monde est loin de savoir reconnaître la richesse des 6,5 milliards d’êtres humains ! Pour avancer nous avons besoin de l’incandescence des artistes.

4 - Nous vivons dans des sociétés de « mise en scène de la peur » comme les appelle Michel Serre. Comment proposez-vous de faire sortir les jeunes des paradigmes de la peur et du catastrophisme ambiant et médiatisé pour avoir confiance dans un avenir solidaire ?

L’incandescence des artistes, la mutation des entrepreneurs, l’universalisme des militants permettront de reconstruire une authenticité politique. C’est alors que nous pourrons redécouvrir l’espoir.

L’essentiel, c’est que les « baby boomers » de 50 ans et plus cessent de croire qu’ils sont jeunes. Pour retrouver l’espoir, il faut écouter les moins de 25 ans, suivre leur imaginaire de connexion, de virtuel et de World culture. Il y a une force qui s’attache à ce que la moitié de l’humanité a désormais moins de 25 ans.

5 - Avez-vous l’espoir d’être entendu par les politiques ou votre réflexion et vos propositions ne risquent-elles pas de se cantonner au monde académique ou de l’expression culturelle des essayistes de talent dont vous faites partie ?

D’autres initiatives suivront.

Le 11 juin un débat sera organisé à 20 h 30 au théâtre du Rond-Point. Sur le site www.lanouvelleorigine.com, chaque jour, un des quarante tableaux est mis en ligne avec l’ouverture d’un blog. Le livre sera entièrement téléchargeable.

Plus que jamais, il faut s’engager. Comme le disait Goethe : « Quelle que soit la chose que vous pouvez faire ou que vous rêvez de faire, faites-la. L’audace a du génie, de la puissance et de la magie. Commencez dès maintenant. »


Moyenne des avis sur cet article :  4.52/5   (50 votes)




Réagissez à l'article

21 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 6 juin 2007 10:46

    Pour donner la capacité de rêver aux milliards d’hommes qui peinent à vivre ou qui s’épuisent à survivre,il conviendrait d’abord de leur donner subsistance et sécurité...et cela ne peut se faire que par une réhabilitation de projets politiques (et économiques) au niveau mondial. Sinon, l’utopie restera un rêve de riches...Beau projet de discussion possible au G8...


    • La mouche du coche La mouche du coche 6 juin 2007 17:33

      Hum, hum, hum, smiley

      Seuls les pauvres peuvent avoir accès à l’utopie.

      Les riches ont trop d’argent et celui-ci obscurcit leur vision du monde. Comme on dit vulgairement : ils raisonnent avec leur porte-feuille.

      Il faut en connaître pour voir à quel point ce que je dis est vrai. smiley


    • marcel 6 juin 2007 11:06

      Exact,d’abord la satisfaction pour les pauvres des besoins essentiels(toit,nourriture,travail):le reste est accessoire. La véritable utopie (criminelle) consiste à croire que nous maintiendrons en vie for ever une population aussi dramatiquement nombreuse et que nous pourrons la « développer ».


      • L'enfoiré L’enfoiré 6 juin 2007 12:36

        @L’auteur,

        « L’essentiel, c’est que les « baby boomers » de 50 ans et plus cessent de croire qu’ils sont jeunes. Pour retrouver l’espoir, il faut écouter les moins de 25 ans, suivre leur imaginaire de connexion, de virtuel et de World culture. Il y a une force qui s’attache à ce que la moitié de l’humanité a désormais moins de 25 ans. »

        >>> Je m’inscris en faux devant une telle déclaration. Si la valeur n’attend pas le nombre des années, elle ne s’épaissit pas nécessairement en fonction de ce même nombre. La jeunesse est dans la tête. C’est avec l’expérience que les liaisons cortex fonctionnent le mieux.

        On oublie qu’avoir 50 ans correspond à seulement 2 générations, alors qu’en 2007, 4 générations sont parfaitement dans la note. Les centenaires ne sont plus rares. On ne se sent pas ’jeune’ à 50 ans. On l’est.

        Je suis le premier à écouter les jeunes avec leurs idées parfois novatrices. Je l’ai écrit plusieurs fois. Mais réinventer la roue n’est pas mon truc non plus. Je suis étonné que ton questionnement n’a pas été là pour rectifier le tir. Le monde se construit autour d’une multitude d’idées neuves épaulées par des plus anciennes.

        Motiver, pas nécessairement avec l’argent, est la pierre angulaire du succès. C’est le plus grand problème de nos sociétés actuelles qui établissent des plans à court terme pour répondre au besoin de présenter, à la bourse, les résultats soit tous les ans ou tous les trimestres. La motivation ne s’invente pas. Elle se construit dès le plus jeune âge en décelant les aptitudes. smiley


        • Manuel Atreide Manuel Atreide 6 juin 2007 13:32

          Mon cher Enfoiré ...

          On peut se sentir jeune au delà de 50 ans, le problème n’est pas là. Quand on a 50 ans, on n’a plus 25 ans. Les nouvelles générations grandissent dans un monde différent de celui qui fut le mien - ou le votre. Se sentir jeune, ce n’est pas « être jeune ».

          La génération baby boom est nombreuse, en bonne santé souvent, puissante politiquement et économiquement. Du moins dans nos démocraties occidentales. Elle a par là même tendance à écraser ses puinés, comme elle a mis au rencard ses ainés. Cela n’est quand même pas un crime abominable de dire que le temps passe et que faire de la place aux nouveaux venus est une démarche saine.

          J’aime beaucoup des artistes de la génération baby boom. j’en vois quand même peu qui rappent, dansent le hip hop, font du base jump ou des sports de l’extreme.

          Laissons aussi le droit à nos puinés de faire leur propre chemin, sans les accabler de « bons conseils », en leur accordant le droit de faire leurs propres conneries, ou même de dédaigner notre « expérience ».

          En clair, les baby boomers, continuez votre vie mais foutez enfin un peu la paix aux autres !!!

          Manuel « in-between » Atréide.


        • L'enfoiré L’enfoiré 6 juin 2007 19:40

          Mon cher Manuel,

          Apparemment, tu ne lis que ce que tu as envie de lire dans mon commentaire.

          Chez nous on appelle cela le « Pacte des Générations ». Je te l’accorde, cela n’a pas dû être triste.

          Car comme nous sommes contemporains, tu ne perds rien pour attendre. Ou bien, il faudra mourir avant 49 ans....  smiley


        • Emile Mourey Emile Mourey 6 juin 2007 16:17

          @ l’auteur

          Qu’est-ce que la création sinon un acte de rébellion contre les idées reçues ? L’originalité d’un article, c’est quoi sinon un auteur qui ne suit pas les idées reçues ? Mes quarante articles ont fait l’objet de critiques, d’insultes, mais ont donné lieu aussi à des débats constructifs.

          Quand je m’oppose au ministre de la Culture sur la question de la localisation du site de Bibracte, je suis tout à fait dans le rôle de contre-pouvoir cher à Carlo Revelli.

          Sans vouloir critiquer les articles de Demian West, force est de constater que cet auteur qui a réussi à s’imposer sur ce site après l’avoir copieusement dénigré se comporte maintenant comme un relais bien-pensant du ministère de la culture pour faire connaître les différentes manifestations et expositions que ce ministère a du mal à faire connaître par les voies traditionnelles. Quelle est l’originalité d’Agoravox dans ce domaine par comparaison avec les revues spécialisées ? Je ne vois pas.

          Entre le conformisme traditionnel et l’innovation créatrice, Agoravox doit choisir.

          E. Mourey

          http://www.bibracte.com


          • L'enfoiré L’enfoiré 6 juin 2007 19:14

            @Emile,

            Désolé, mais tu me déçois, cette fois. J’ai déjà vu ce commentaire ailleurs à la suite d’un autre article. Tu vas donner de l’eau au moulin à d’autres. smiley


          • ZEN ZEN 6 juin 2007 20:39

            @ M Mourey

            Hors sujet


          • 1984 1984 6 juin 2007 18:23

            C’est cocasse, j’ai eu plus ou moins la même question à mon examen de Littérature de ce matin smiley

            J’en concluais, personnellement, que l’utopie avait désormais fait place à la dystopie, en soulignant le fait qu’aucune utopie d’hier n’a été concrétisée. (J’passe les détails pratiques qui m’ont amenés à cette conclusion ^_^)


            • La mouche du coche La mouche du coche 6 juin 2007 18:35

              1984, tu es triste comme quelqu’un de triste. smiley


            • La Taverne des Poètes 6 juin 2007 18:51

              Croire et créer c’est pareil. Car je pense que l’action de croire a été le premier pas de la conscience humaine et que la création l’a aussitôt accompagnée.

              Il faut habiliter à nouveau l’utopie à produire des rêves et des idées, comme l’avait fait Thomas More. Il faut la « ré habiliter » More and more ! à produire de l’espoir. Mais il faut donner plus que de l’espoir aux humains très défavorisés car ventre affamé n’a pas de rêve.


              • ExSam 6 juin 2007 22:13

                La Taverne des poètes

                Tout à fait sur ta longeur d’onde, la Taverne.


              • herbe herbe 6 juin 2007 21:16

                Merci pour cet entretien !

                Cela m’inspire que nous avons à gérer deux phénomènes simultanément :

                La pénurie et l’abondance.

                La pénurie de certaines ressources épuisables, la solution là passerait par l’usage raisonné.

                L’abondance de toutes ces ressources qualitatives, le savoir, la connaissance , la puissance créative de ces milliards que nous sommes et qui mis en réseau peuvent faire des merveilles. Ici la solution passerait par la libération de tout ce merveilleux potentiel.

                Le paradoxe est que nous faisons un choix apparemment contraire au bon sens dans la plupart des cas :

                nous considérons encore trop souvent ce qui est limité comme inépuisable et tirons sans frein.

                Et quand les ressources sont quasiment infinies à exploiter, c’est là où nous appliquons une gestion de pénurie en mettant des freins et des verrous peut-être pour coller à une idéologie du profit qui dicterait que ce qui est rare est cher ?


                • moebius 6 juin 2007 23:16

                  Ces appels à la créativité me gonfle...soyons tous créatifs tchip tchip... les jeunes ne sont pas créatifs ils sont aussi cons que les vieux qui n’ont pourtant jamais été plus inventifs. Appelons donc de tout nos voeux la créativité, signons des pétitions pour que l’esprit saint descende sur nos tetes.... Dialogue de Godart (ou ?, je ne sais plus) : « vous les jeunes vous n’avez rien inventé, meme le blue jeans c’est pas vous qui l’avez inventé, dites moi ce que vous avez inventé ? » Réponse : « le chomage » Godart « Non, meme ça c’est pas vous qui l’avez inventé »


                  • moebius 6 juin 2007 23:23

                    A moins... a moins que « la créativité » ça soit le bordel(je me comprends) mais alors là pas bessoin d’appel, pas bessoin, ça viendra toujours assez tot, par surprise mais pas par appel, surtout pas, elle a pas le téléphone


                  • Just Smoking 16 juin 2007 14:18

                    Dans un post de Philippe Aigrain sur le site lanouvelleorigine.com (il s’exprime sur le thème de l’argent, mais il parle de bien autre chose) il propose d’interpréter le changement d’origine comme en mathématique. C’est astucieux et c’est un peu comme ça que je ressens les problèmes de l’heure.

                    Les jeunes ont en effet d’autres repères d’autres coordonnées (spatio temporelles, esthétiques, comportementales, relationnelles, etc.) que leurs aînés. « Jeune » en français comme « young » en anglais signifie « pas encore adulte » et « déjà plus enfant ». A 50 ans, donc, on peut être « infantile » mais pas « jeune ». Une question de cycle de vie pas une question d’état interne. Une question de génération pas une question personnelle.

                    Il me semble que la vraie question dégagée par cette interview c’est la substitution de l’échange et de la création comme enjeux centraux de nos sociétés aux vieilles lunes de la production.

                    J’ai lu quelques chapitres, en pièces détachées, du livre de Lemoine sur le site lanouvelleorigine.com et quelques commentaires tout à fait intéressants.

                    Je ne sais pas si ça réhabilite l’utopie (en a-t-elle besoin ?) mais ça donne matière à réflexion.

                    Bien à vous,

                    J. Smoking


                    • stephanemot stephanemot 30 juin 2007 11:31

                      Je ne trouve que ce vecteur pour vous faire part de mon inquiétude sur la multiplication sur Agoravox d’articles et de commentaires pour le moins favorables aux thèses créationistes / Intelligent Design, en particulier dans le prolongement du « coup d’état » survenu cette semaine au Conseil Européen*

                      Je doute que la propagation de thèses révisionnistes, fondamentalistes et obscurantistes figure parmi les vocations d’Agoravox.

                      Un rappel à l’ordre s’impose à vos lecteurs, et vous êtes le plus à même de mettre les choses au clair.

                      En vous remerciant d’avance de protéger ce précieux espace d’échanges de l’obscurantisme.

                      Bien cordialement

                      Stephane MOT

                      * pour rappel : l’Eurodéputé Belge Luc van der Brande a fait retirer au dernier moment de l’ordre du jour un rapport dénonçant la menace créationiste en Europe, prétextant qu’il s’agissait de science et non de politique, alors que le créationisme et l’ID n’ont rien à voir avec la science et tout à voir avec la politique.


                      • ZEN ZEN 30 juin 2007 12:03

                        Je me joins à Stephanemot, pour appeler à la vigilance critique.

                        Défendons Agoravox. N’en faisons pas un tribune facile pour les thèses les plus aberrantes et les plus dangereuses.Il est une conception de la tolérance qui peut laisser le champ libre à toutes sortes de dérives possibles...


                      • Pierre Pierre 7 avril 2008 21:40

                        Bonjour, je me permets juste un début de ré-flexion et en premier lieu de re-venir sur l’utopie. Utopie du grec ou –topos, « nulle part », « en aucun lieu ». L’utopie représente souvent une critique morale de la politique, mais faut-il encore savoir aujourd’hui de quelle politique dialogue-t-on. Du grec, politikos, « de la cité », ceci ne nous conduirait pas vers la « cité des sciences ». Pour Platon, la politique suppose un savoir théorique et même philosophique. Ce n’est pas pour autant une science pure, mais un savoir tourné vers l’action. L’homme d’espoir ne prend pas davantage son désir pour une « réalité, que la petite fille ne prend la poupée qu’elle berce pour son enfant véritable. Et dans ce cadre de pensée ou si vous préférez « paradigme », nous retrouverons un principe cher à la pensée de Joël de Rosnay : le principe d’incertitude d’Heinsenberg « la réalité dont nous pouvons parler n’est jamais une réalité « a priori », ou dans ce contexte dirions nous une « utopie », le résultat escompté par le chercheur induit sur le résultat de l’expérience présumé.

                        Aussi, je m’éloigne quelque peu de l’utopie, bien que…Mr Philippe Lemoine pourrais « a priori » m’en donner son avis… .
                        Pierre DASSIGNY
                        Président de NALPA et NALPA A l’Heure27

                        • Jérémy dumont Jeremy dumont 25 octobre 2008 13:14

                          Les oiseaux de mauvais augure dressent un portrait sombre d’une société en mal d’avenir et d’ambitions collectives. A les entendre, les jeunes contestent moins, les créatifs suivent la mode, les philosophes bégaient...

                          Dans leur description, ils oublient que si le contexte économique, politique et social incite à la morosité, il est aussi porteur de contradictions génératrices de nouvelles idées et d’ utopies.

                          Collectons des utopies concretes et réalisables pour imaginer les produits de demain et concevoir des publicités qui ne racontent pas que des histoires. Les objectifs sont que chacun puisse avoir des rêves assez hauts pour ne pas les perdre de vue et écrire un futur commun désirable qui nous permettra de le choisir et non plus de le subir


                          http://www.levidepoches.fr/courtscircuits/2008/10/rapport-dinnova.html

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès