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Accueil du site > Tribune Libre > Urgences : De la fiction à la réalité

Urgences : De la fiction à la réalité

Venant de notre province, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir les médiocres moyens dont dispose un centre universitaire tel que celui de Strasbourg.

Lundi matin, je reçois un coup de fil de ma fille : « je dois avoir une crise d’appendicite, je suis chez le médecin, le SAMU 67 me prend en charge » pas plutôt dit, pas plutôt fait.

Décision prise, nous décidons de partir de Saône et Loire et nous rendre à Strasbourg au chevet de notre fille.

4h00 de route après nous voici, devant le bureau d’accueil des urgences du nouvel hôpital civil. une charmante dame, nous accueille, nous demande la raison de notre présence et notre lien de parenté avec la jeune fille que nous demandons à rencontrer.

Elle cherche sur son PC, appelle dans le service, elle semble gênée ? Mais où est donc le problème ?

Elle revient, nous appelle et nous dit en ouvrant la porte, le service est complet. C’est à ce moment que j’ai cru vivre un rêve, en une seconde je passais de la réalité à la fiction. Allais-je voir Georges Clooney, alias docteur Ross ou mieux et plus subtil le docteur House qui allait trouver en 50 mn une solution pour la pathologie de ma fille.

Eh bien non, nous étions belle et bien dans le monde réel, des brancards partout, des personnes en souffrance partout, des jeunes des vieux, des malnutris, des gens en manque de drogues, d’alcool, et divers personnes souffrant de maladies qui empoisonnent le monde.

Au beau milieu de tout cela vaquait le seul médecin du service, assisté par une petite poignée d’internes plus ou moins à l’aise allant de la petite dernière arrivée qui se faisait chambrer par le bel interne qui se la pète et qui lui propose de faire un TC (touché rectal) sur le monsieur du box 13 par malheur.

Entre un épileptique et une SDF, je trouve enfin ma fille, qui en 6 heures de temps avait reçu, un paracétamol, une échographie dont l’interprétation n’avait abouti sur aucun diagnostic. Elle se trouvait là dans l’attente d’un scanner sans aucune information sur le protocole qui était mis en place.

Cette histoire ne remet pas en cause le corps médical et infirmier, mais plutôt, le système hospitalier mis en place par les politiques ainsi que le financement des hôpitaux.

Divers lois ont été votées où la priorité doit être donnée au bien-être du patient, à la qualité de la communication notamment sur le partenariat qu’il doit exister entre le soignant et le soigné. Où se trouve l’humanisation du soin dans les conditions telles que je les décris ?

C’est avec beaucoup de compassion pour les soignants, que je vais terminer mon propos tout en les encouragent à poursuivre avec autant de charisme leur travail et à poursuivre leur lutte pour obtenir des moyens décents pour obtenir un soin de qualité.


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7 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 8 novembre 2008 18:34

    bienvenue dans le monde des hopitaux ...........


    • c.d.g. 8 novembre 2008 18:44

      Rassurz vous, dans les pays du tiers monde ; les patients doivent payer les medicaments smiley

      On en sera la dans 20 ans ?

      vieillissement de la population + declin economique = cocktail detonnant


      • norbert gabriel norbert gabriel 9 novembre 2008 15:46

        mais pourquoi n’est-elle pas allée à l’hôpital américain de Neully au lieu d’un hosto de ploucs en province ?
        profitez donc des bienfaits du libéralisme, tous à Neuilly !!!


        • Bobland59 Bobland59 9 novembre 2008 18:43

          Tu n’as pas lu l’article et tu racontes des conneries plus grosses que toi !!!!
          Cette fille était à Strasbourg !!!! Et pas dans ta banlieue pour sarkozystes nases !!!! smiley


        • anny paule 9 novembre 2008 15:58

          L’intitulé de l’article correspond à l’exacte réalité : "Urgences, de la fiction à la réalité".
          Ce dont l’auteur, (par sa fille interposée), vient de faire l’expérience, c’est du quotidien de nos hôpitaux publics, versus néolibéralisme.
          Ce qu’il importe à nos "pilotes politiques" (qui ne connaissent rien à rien, qui sont seulement assujettis à un DOGME), c’est la RENTABILITE. Ceci peut se décliner au niveau de tous nos services publics (de l’école à la santé, en passant par la poste, l’eau, l’électicité, les transports... et j’en laisse).
          Tant que les discours du Politique restent de l’ordre de la PUB (ça, ils savent faire et ils disposent de tous les moyens), donc du virtuel, le citoyen lambda ne voit pas malice, ça ne le concerne pas !
          C’est seulement au moment où il devient usager du sevice concerné (en l’occurence, ici, l’hôpital public, et qui plus est, au sujet d’une très jeune personne... étant donné que les vieux, les malades, les déviants de tous ordres n’ont que ce qu’ils méritent, n’est-ce pas ?), que ce citoyen prend conscience de ce qui se produit effectivement, réellement dans le domaine en question...
          Ce ne sont pas les personnels de ces services qui sont en cause, c’est un système. Les textes de l’OCDE, de l’OMC, de l’ERT exprimaient clairement, (et ce depuis une bonne décennie) que la santé, l’école, la formation... restaient "les derniers bastions à prendre, puisqu’on pouvait espérer dans ces domaines une progression à deux chiffres".
          Or, il est certain que des domaines tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’énergie... relèvent du bien commun et DOIVENT échapper au secteur marchand.
          Cette expérience douloureuse, ici dénoncée, n’est qu’une preuve de la nécessité citoyenne d’agir pour préserver certains domaines de la "marchandisation".
          Aujourd’hui, où la crise sévit et où nul ne sait (hormis les "sur-nantis") de quoi les lendemains seront faits, une prise de conscience s’impose sur l’intérêt et le devenir de nos services publics.


          • PUCK 9 novembre 2008 17:17

            Premier constat ,vous n’avez pas eu de chance .
            Deuxième constat : votre description des lieux prouve à l’évidence que les hopitaux sont encombrés de gens qui n’ont rien à y faire .Les urgences ,en particulier ,reçoivent des poivrots ,des drogués ,des clochards dont les urgences n’ont rien à faire . Un établissement genre dispensaire serait tout à fait suffisant .
            D’autre part ,les médecins de ville n’assurent plus les gardes ,alors les gens vont à l’hopital pour une angine ,un mal de tête .
            Je sais de quoi je parle ,mon mari ,mes filles ,mon gendre ,un de mes neveux travaillent dans ce monde fou où tout le monde ou presque croit que la santé ne coùte rien et courent à l’hopital pour le moindre bobo.
            Les vraies urgences doivent patienter dans la cour des miracles .
            Petite note optimiste malgré tout : ma voisine agée ,victime d’un infarctus a été merveilleusement prise en charge par le samu d’Aix les Bains et sauvée par le service cardiologique du CHU de Grenoble en un temps record .,


            • aml 11 novembre 2008 01:15

              J’ai l’impression que les articles qui me semblent souligner de réels problèmes français sont négligés car le public leur préfère ce qui se passe ailleurs.

              Bizarre...

              Finalement, je me demande si ce ne serait pas une bonne chose que Carla prenne la relève à l’avenir.

              Moi aussi j’ai été surprise dernièrement qu’une banale échographie sur une gamine de moins de 17 ans ne soit pas effectuée dans un service d’urgence où elle avait été admise...

              Il ne vaut mieux pas être malade la nuit, c’est un constat.

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