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Accueil du site > Tribune Libre > Valeurs occidentales et émancipation

Valeurs occidentales et émancipation

Je ne connaissais pas ce jeune député antillais de gauche (non PS) Bruno Nestor AZEROT. Il a fait un discours, à l'Assemblée Nationale sur le mariage homosexuel, dit le "mariage pour tous" -ça passe mieux- dans une salle presque vide (c'est humiliant) discours que je trouve personnellement REMARQUABLE.

Son argumentation est limpide et simple : avoir un enfant n'est pas un droit en tant que tel, ni un privilège accordé : c'est une conséquence naturelle entre UN HOMME/UNE FEMME dans le contrat de mariage (ou bien sans contrat). Chercher, par le recours du DROIT législatif à contourner cette fonction -en substitution à la nature- est inconcevable.
 
En effet, j'ajoute que c'est bien une manipulation culturelle au prétexte de MODERNITE, la nouvelle religion occidentale "branchée".
 
Nous n'avions pas spécialement besoin d'une telle revendication d'un lobby s'estimant persécuté, au point de créer un droit nouveau au titre de L'EGALITE. Etre un ALTER EGO n'est pas discriminant en tant que tel, mais bien une complémentarité naturelle indiscutable. Ceci c'est pour la base du problème.
 
Au passage, force est de constater que les questions "sociétales" pullulent sans cesse tel un arbre qui monterait au ciel.
 
C'est le règne édifiant de l'encodage du "politiquement correct", de "la langue de bois normative", qui camoufle en douce le DECLIN DU PROGRES SOCIAL. Voici la supercherie des camarades du P.S. lorsqu'ils sont au pouvoir : un abandon du bien-être social par incompétence économique qui est contre-balancé par des mesures sociétales dites" d'émancipation". Il faut traduire par la gestion loyale des affaires de la bourgeoisie et la soumission au néo-libéralisme européen et mondialisé.
 
Le jeune député précisait "le droit que je cherche aux antilles pour mes jeunes compatriotes c'est le droit d'avoir du travail, c'est le problème qui les préoccupent".
 
Je le confirme, et il n'y a pas qu'eux.
 
L'égalité des formules de vie face au contrat de mariage et la filiation ? comparaison n'est pas raison on le sait. Je trouve que la question soulevée telle qu'argumentée c'est un sophisme qui jette la suspicion sur toute dialectique nécessaire et établie un soupçon de conservatisme doctrinaire.
 
C'est tellement plus simple de jeter l'opprobre.
 
A l'heure du Choc des Civilisations, avec une réalité de l'islam omniprésent comme religion chez nous, avions nous besoin de ce grand écart avec les prédicateurs de la Charia, eux qui sont effectivement des obscurantistes, si l'on veut justement leur contester leurs valeurs de civilisation ?

Ces gens ont trouvé ainsi un" booster" inattendu aux valeurs culturelles qu'ils nous disputent à l'universalité. Néglige t-on par prétention ce problème ? Comment leur vendrait t-on après cela l'émancipation sexuelle des femmes via la démocratie actualisée ? Je pense qu'on leur place la barre un peu haute en mettant le curseur au niveau de la LICENCE, non ? On assiste chez nous imperceptiblement à l'image de l'effondrement de la Grèce antique et de l'empire Romain, à une opulence hédoniste. L'hédoniste est une corde de la sphère privée, un choix de vie, et non pas un rouleau compresseur encastré au Code Civil.
 
Aux religions autrefois "opium du peuple" on va donc à présent se coltiner "le sexe opium du peuple" ? le sexe à la carte se fondrait ainsi dans sa revendication communautaire, laquelle se confondrait ainsi sur une codification collective de droit commun ? Ou serait la pertinence ? Avec cette loi, on va marquer un but contre notre camp dans le match de l'harmonisation universelle des droits de l'homme. Bravo ! Pourtant si l'on veut comprendre les autres il faudra bien quitter notre suffisance auto-proclamée de civilisation exemplaire. Avec cette loi je doute quand même de l'exemplarité en matière d'émancipation culturelle...Pour donner des leçons il faut donner envie, il faut tendre vers un idéal, il faut faire rêver pour fédérer vers des causes qui se veulent universelles .

Etablir à tout prix l'équation entre une fonction PRIVEE, reconnue, non réprimandée bien sur (l'homosexualité) et une assise PUBLIQUE (s'offrir un enfant au titre de "l'égalité") est annonciateur de problèmes de construction de l'enfant et d'un affectif équilibré qui lui sera nécessaire, n'importe quel pédopsychiatre vous le dirait, sans avoir lu Françoise Dolto. L'enfant serat-il au courant à sa naissance qu'il aura deux papas sous la douche ? en appellera t-il un "maman" ? serait-ce eux qui vont lui expliquer la nature par ce prisme avéré ?...
 
Heureusement que j'ai pas eu à en passer par ce délire, je crois que j'en aurais été traumatisé jusqu'au restant de mes jours (je suis fragile)...

Avec un peu d'humour je dirais que nos amis homos (oui ils sont nos amis) viennent en cette quinzaine de soldes commerciales nous débarrasser des invendus du mariage, institution déclinante qui se porte tellement bien avec 50% d'échecs lorsque les pièces moteurs s'emboitent pourtant parfaitement naturellement (un zizi et une fou fouille).
 
On devinera le taux d'échecs sur le nouveau segment ; les homosexuels étant par leur choix de vie des libertaires-consommateurs sexuels revendiqués (c'est leur liberté). Bonjour les dégâts ! Cela enrichira encore un peu plus les avocats pour les causes de divorce.

Je ne trouvais pas jusqu'à présent dans les débats ambiants une force de positionnement aussi décomplexée, sincère, non discriminante que le discours du jeune antillais.
 
Lui qui, pourtant, en connait sur le registre de la discrimination/émancipation par l'histoire de ses ancêtres ; comme il le dit si bien.
 
Je vote pour lui. Chacun se fera son opinion.
 
Chacun est libre de son opinion. Chacun est libre de s'y opposer.
 
Question de CULTURE sans doute...
 


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6 réactions à cet article    


  • Aldous Aldous 9 février 2013 13:07

    Très très bon article, pondéré et rationnel.


    il pose la veritable question : sur quoi se fonder pour legiferer ?

    Gageons que de gris éléphants arriverons dans le magazin de porcelaine au cris de ’’homophobie !’’ pour que cette uestion ne soit pas débattue.

    Merci a l’auteur.
     

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 9 février 2013 16:52

      Toutes mes réactions à ce « projet » gauchiste qui porte un coup fatale à ce qui reste de la république française sont ici : http://www.agoravox.fr/auteur/mohammed

      J’ajoute et je précise encore que cette vacherie ressemble au « printemps arabe » improvisé et préfabriqué qui vient de produire le plus grand désordre planétaire ! Parce que figurez-vous qu’on ne peut pas détruire en quelque heures par un jeu de fesses dans une assemblée nationale fatiguée ce qui a été le fruit de plusieurs millénaires dans le domaine de l’organisation sociale et humaine !

      Comment réformer alors les mots, le langage, les sciences humaines, la culture, les relations entre individus et entre les familles, les relations humaines en général...comment expliquer cette absurde volonté de plonger des enfants, issus naturellement des liaisons naturelles entre les hommes et les femmes dans des milieux contre-nature ? Comment peut-faire admettre à un enfant qui « sait » tout dés sa naissance qu’il se trouve désormais sans père en ayant deux « mamans » ou n’a pas de mère tout en ayant deux « papas » ?

      La France qui avait habitué les peuples du monde aux expressions « droits de l’homme », « droits de la femme », « droits de l’’enfant », « liberté »...vient de tout détruire en légiférant là où la loi n’a pas sa place ! La morale et l’éducation humaines permettent en effet une harmonie sociale au sein de toutes les nations et au sein de tous les groupements humains ; c’est lorsque cette morale et lorsque cette éducation font défaut que la loi adéquate intervient pour rétablir les comportements ! C’est là la définition et la mission même de l’État : intervenir et administrer là où la « contrainte morale » est bafouée !

      Tout au contraire, la France vient de réduire à néant les valeurs morales et humaines en les enveloppant par cette « loi » qui n’a qu’une seule définition : ABERRATION HUMAINE !

      Le peuple français ne doit pas accepter cette aberration ; il doit refuser le « dialogue » et la consécration de cette « chose » qui est tout sauf un motif ou un moyen de « liberté » et surtout pas d’évolution !

      Si jamais cette loi passe pour le plus grand malheur du peuple français, alors je souhaiterais pour 2017 la plus grande victoire pour un couple homo-machin ; ainsi « la comédie française » prendra toute son ampleur ...


      • Christian Labrune Christian Labrune 10 février 2013 23:58

        « La France qui avait habitué les peuples du monde aux expressions « droits de l’homme », « droits de la femme », »

        @Mohammed Madjour

        J’observe que cette fois vous renoncez à sauter sur l’occasion pour nous expliquer, comme vous le faites d’habitude, que la femme n’est pas l’égale de l’homme, conformément au verset 38 de la quatrième sourate.

        Ce qu’un intégriste musulman peut penser de l’évolution du droit en France nous est par ailleurs complètement égal et vous perdez votre temps. Votre intervention me donnerait presque envie de soutenir, du moins le temps de rédiger un message, le PS homophile.


      • L’Ankou 10 février 2013 00:49

        Je salue moi aussi la pondération de l’article. Merci Dany.

        J’ai déjà eu l’occasion de dire combien le débat était facile à dévoyer dans la caricature quand il se posait en termes de « droit à l’enfant ». Je le répète ici : si débat il y a, il ne devrait présenter le fait d’avoir un enfant que comme une liberté, et certainement pas un droit. Un droit se réclame à quelqu’un, s’obtient ou se compense. Or, on ne « réclame » pas un enfant, on n’ « obtient » pas un enfant, nul n’a le droit de « fournir » un enfant. Bien sûr, l’exposer en terme de liberté, c’est une façon de poser le problème et pas de le résoudre. La liberté d’avoir un enfant implique que l’on peut librement utiliser de nombreux moyens, naturels, bien sûr, c’est à dire ceux que nous partageons avec les animaux, mais aussi, si nécessaire, d’autres que seuls les humains pouvaient inventer, dans toute son ingénierie scientifique et médicale (tant qu’éthique), mais aussi par quelques artifices juridiques propices à donner aux orphelins un foyer stable et aimant. Et j’ajouterais aussi toutes les ruses que l’ingéniosité humaine peut autoriser, et qui se pratiquent déjà lorsqu’une femme en mal d’enfants fait intervenir un tiers pour palier la stérilité de son époux, pas toujours avec son consentement, et pas toujours par insémination artificielle...

        Dire « liberté » ne résout pas la question, mais au moins, on écarte ce qui n’est pas le débat, ce qui nuit au débat, ce qui fait faux débat.

        Avec cette rigueur terminologique, la position de Bruno Nestor AZEROT, telle que vous la rapportez, peut être finement critiquée : avoir un enfant n’est en effet pas un droit en tant que tel, ni un privilège accordé. Mais ce n’est pas non plus qu’une conséquence naturelle de l’union physique naturelle d’un homme et d’une femme, du moins plus depuis que la science le droit et l’ingéniosité permettent de palier des impossibilités.

        La nature a ses règles et si le droit peut s’en inspirer, il n’y est pas tenu. Du reste, les règles de la nature infligent généralement à ceux qui les bafouent une sanction immédiate qui se passe fort bien de tribunaux et de juges : quand on glisse, on tombe ; quand on met la main au feu, on se brûle. A quoi servirait que la loi soit redondante, sinon à brider l’imagination humaine, laquelle a fini par faire reculer pas mal de lois de la nature, à faire voler des avions, à s’éclairer la nuit et à se chauffer l’hiver.

        Il n’y a donc pas de contre indication de principe à recourir au droit pour rendre les gens libres d’obéir aux lois de la nature ou, quand les lois de la nature s’opposent à leur desseins, de chercher des moyens de les contourner. Tous les moyens ne sont pas bons, et l’enlèvement d’enfant n’est évidemment pas acceptable. Mais c’est alors le moyen qu’il faut interdire, et non la liberté qu’il faut supprimer. Pour la PMA ou la GPA, il y a bien débat, c’est utile, c’est important, c’est nécessaire, c’est même vital, et concernant le mariage, c’est hors sujet.

        Je ne vois pas, dans cette posture morale et politique, aucune possibilité de manipulation « culturelle », aucune subordination de la pensée à la « modernité », aucune concession à la « branchitude », mais juste les conséquences philosophiques qu’on peut tirer du fait que la loi n’a pas à singer la nature pour remettre en droit des barrières qui existent en fait, ni pour rendre interdit a priori le franchissement de toutes les barrières quand un examen de l’interdiction éthique au cas par cas respecte bien mieux la Liberté.

        On peut dire aussi que les groupes de pression qui exigent que la loi se bride au nom de la nature, de la tradition, de la religion ou autre, contestent en fait à la souveraineté populaire telle qu’elle s’exerce par la voie de ses représentants sa liberté d’action, son pouvoir, sa légitimité. Je comprend qu’on puisse ne pas être d’accord, mais les considérations de coût, d’impact, d’efficacité, ou de mise en balance d’une liberté par rapport à une autre qu’il faut empêcher d’empiéter sur elle, sont les seules limites que devrait connaître la souveraineté nationale.

        Pour ce que vous qualifiez de « base du problème », on ne crée pas un droit : on supprime une restriction. C’est donc une liberté qu’on reconnait, en décidant de ne plus autoriser l’état à s’opposer pour des question de sexe, au choix libre éclairé de deux citoyens responsables de se marier, de s’engager mutuellement et de consentir aux contraintes comme aux avantages d’une vie commune.

        La complémentarité nécessaire à la vie commune est une complémentarité élective, bien plus que « naturelle », et cette complémentarité élective doit suffire à l’Etat pour prononcer le mariage.

        On hurlerait à l’atteinte aux libertés si l’Etat décidait de s’assurer que les partenaires sont féconds, ni qu’ils ne pratiquement pas exclusivement un coït buccal ou anal ou la masturbation réciproque ou des rapports protégés leur interdisant toute procréation (notez que ces pratiques peuvent parfaitement être celles de couples hétérosexuels). Il est parfaitement malsain que l’Etat s’arroge la possibilité de s’assurer de la complémentarité biologique, même entendue dans ses finalités procréatrices : cela relève de la vie privée. L’Etat reste donc heureusement dans son rôle en reconnaissant que la « complémentarité naturelle indiscutable » n’est pas du ressort du maire qui prononce le mariage.

        Si les questions « sociétales » vous semblent pulluler, c’est peut-être aussi que l’appétence des gouvernements précédents à ne traiter que les questions sécuritaires les avait caché sous le boisseau. Il n’est pas inconvenant qu’elle surgissent en pleine lumière, et il était urgent d’en traiter quelques unes.

        Un état démocratique pouvant supporter les alternances politiques, il n’est pas malsain qu’on cessât de faire une loi pénale pour chaque fait divers, et qu’on ait un usage plus « sociétal » de la norme juridique. Appelez ça du « politiquement correct » si vous voulez.

        Je regrette comme vous que le temps parlementaire consacré à traiter les milliers d’amendements chafouins n’ait pas été consacré à des lois plus utiles socialement. Cette réforme qui, menée ailleurs, n’a jamais rien révolutionné, pouvait fort bien ne pas être montée en épingle par d’autres lobbies comme Civitas. Les journalistes pouvaient aussi ne pas sélectionner les argumentaires les plus extrêmes et les plus inconciliables pour ventre du papier. Ils auraient pu aussi s’ouvrir à plus de pédagogie, plus d’explication, plus d’information sur le rôle et les limites de la loi, et le fait que ce n’est pas parce qu’une loi reconnaîtrait la Terre libre de quitter son orbite que cela changerait sa rotation. Mais bon, il y avait l’occasion, l’engagement pris, sa validation par deux suffrages successifs, un précédent donnant également la majorité au Sénat... Faire ça maintenant n’est pas illégitime.

        Pour ce qui est de jeter l’opprobre, il me semble que ceux qui n’ont pas réussi à trouver d’arguments sérieux contre la réforme qu’en énonçant des indignations, des approximations, des préjugés, des cris d’orfraie, des incompréhensions historiques, des contresens juridiques ou en fin de compte, des préjugés moralisants d’un autre millénaire se sont chargé eux-même de s’y jeter, dans l’opprobre.

        Ce ne sont pas forcément des préjugés beaucoup plus élevés qu’on énonce en référence à un « Choc des Civilisations ». Je ne vois pas d’un oeil particulièrement hostile que les personnes dont les convictions religieuses obscurantistes pousseraient à haïr l’évolution du mariage, en viennent à s’exiler et à délivrer le pays de leur présence. Bien entendu, je ne souhaite mettre personne dehors, mais ceux qui partiront pour ça ne me manqueront pas.

        J’aime à croire que la Nation poursuit son histoire, et que les difficultés économiques comme les réflexes et les réticences conservateurs sont de bien mauvais alibis pour ne pas faire progresser les libertés. Faut-il freiner ces avancées - qui, je le répète, ne sont pas si révolutionnaire que çà - au motif que les prédicateurs de la charia seraient ainsi confrontés à des tolérances qui les dépassent ? Il me semble au contraire que toute autre attitude serait défaitiste, frileuse, voire assez lâche.

        Mais à tout prendre, la loi ne force personne à changer le choix de son conjoint, ni à se marier contre son gré. Les idéologies moralistes les plus obscurantistes ne sont pas contraintes à considérer que l’homosexualité qu’ils réprouvent serait tout à coup moins peccamineuse. Simplement, l’Etat se désolidarise de leur conception : il se place au dessus, ne prend plus parti, s’élève vers un universalisme capable de faire cohabiter les prêcheurs de tous bords et les hédonistes en cessant de prendre parti. Il me semble que c’est son rôle et même son honneur, surtout dans un pays qui a fait de l’universalisme un des moteurs de sa construction historique, voire de son identité.

        L’hédoniste est bien une corde de la sphère privée, un choix de vie. Il ne s’agit pas d’en faire un "rouleau compresseur encastré au Code Civil", mais de faire que le code civil renforce la logique qui est déjà la sienne : faire du mariage une sphère protectrice de la vie privée, avec une enveloppe officielle vue de l’extérieure, opposable aux tiers, mais opaque pour sanctuariser ce qui s’y passe entre adultes consentants et entre citoyens libres et responsables. Comme je l’ai dit, que le maire n’aille plus regarder de quel sexe est chacun des futurs époux me semble une marque du respect par l’Etat du choix des citoyens, et donc un progrès de l’Etat de droit dans ce qu’il peut avoir de plus indispensable au respect des libertés publiques.

        C’est dans ce cadre de l’Etat de droit que La loi se doit d’être générale, impersonnelle, non discriminatoire, valable pour tous, aussi universaliste qu’elle le peut, et soucieuse de ne pas entraver les libertés des minorités si cette entrave n’est pas utile à la sauvegarde d’autres libertés. Lorsque les conditions d’un tel progrès législatif sont réunies, un lobby n’aurait pas beaucoup à pousser pour avoir gain de cause et d’autres lobbies s’y opposeraient bien en vain s’ils n’ont que leur vertueuse bienséance morale pour argument.
         
        Je ne vois pas, dans ces conditions, que le sexe hédoniste devienne plus un opium qu’il ne l’est actuellement. D’ailleurs, je ne vois pas qu’on puisse s’y opposer au nom de la Vertu, sauf à considérer que les homosexuels seraient victime de discriminations par rapport aux sado-maso, aux triolistes, aux échangistes, aux fétichistes du pied, aux adeptes du bondage, aux branleurs, aux adeptes des gadgets mécaniques ou des poupées gonflables... Pourquoi ceux qui jugent que l’homosexualité est une perversion réservent-ils un traitement si complaisant pour les autres ?

        Car l’argument de la porte des enfers qu’on ouvrirait pas la réforme marche aussi dans l’autre sens : si les tenants de l’ordre moral vainquaient sur cette question, ne serait-ce pas la porte ouverte à toutes les revendications anti-perversion ? Même les plus méfiants vis-à-vis de l’hédonisme ne peuvent que trembler à l’idée de en plus pratiquer que des rapports normalisés, dans toute leur absence d’imagination, et, pire encore, d’avoir un commissaire de la morale pour surveiller qu’ils restent dans l’orthodoxie sexuelle au plus fort de leur intimité...

        Donc, oui, le sexe à la carte n’a pas à se fondre dans une revendication communautaire, mais à s’affirmer comme une liberté qui dépasse les communautés, voire, qui interdit aux communautés d’entraver le libre choix de chacun de ses membres.

        Je ne vois vraiment pas comment on pourrait, sous cet angle, considérer l’évolution comme "un but contre notre camp dans le match de l’harmonisation universelle des droits de l’homme«  : on ne crée pas un mariage »gay" ! On gomme les barrières qui empêchaient les gays, et d’autres, d’accéder librement à l’officialisation de leur engagement mutuel dans les mêmes conditions et avec les mêmes effets que les autres. On rend bien la loi plus universelle, on gomme un statut dérogatoire, on supprime une source de discrimination. C’est précisément le sens des droits de l’Homme, ce me semble.

        Il va de soi que je conteste la cohérence de l’expression « équation entre une fonction PRIVEE, reconnue, non réprimandée bien sur (l’homosexualité) et une assise PUBLIQUE (s’offrir un enfant au titre de « l’égalité ») »

        Je vous bien que l’homosexualité relève de la sphère privée. Mais à ma connaissance, on ne conçoit pas son enfant en public. Et j’ai déjà dit ce qu’il fallait penser de la façon insultante et manipulatrice de travestir en une faculté de « s’offrir un enfant » ce qui n’est précisément que la liberté d’en avoir, c’est à dire l’interdiction faite à l’Etat de s’opposer par le droit à la faculté d’en faire par les moyens naturels ou techniquement disponibles (en répètant que la disponibilité s’analyse au cas par cas dans le cadre, notamment, des lois bio-éthiques).

        Les "problèmes de construction de l’enfant et d’un affectif équilibré qui lui sera nécessaire« ne sont pas établis par »n’importe quel pédopsychiatre" : la question est plus que controversée, et l’objectivité comme l’expertise des pédopsychiatres en question sont elles-mêmes des plus suspectes.

        « L’enfant serat-il au courant à sa naissance qu’il aura deux papas sous la douche ? en appellera t-il un « maman » ? serait-ce eux qui vont lui expliquer la nature par ce prisme avéré ?... »
        La seule bonne réponse libérale (au sens non économique du terme) d’un Etat respectueux d’une vie privée sanctuarisée de citoyens adultes et responsables, est exactement la même que si je vous demande si vous parlez à vos enfants de choux et de roses, de papillons ou de cigognes ou si vous lui mentez sur le père Noël : « c’est leur problème et leur responsabilité : ça ne te regarde pas ! S’il y a des problèmes graves, il y aura moyen de le détecter à la crèche, à l’école ou sur dénonciation d’un tiers et de diligenter une enquête dans les formes, dans les mêmes conditions que les nombreuses maltraitances ou de négligence qui, pour l’instant concernent plutôt les hétérosexuels, et de faire intervenir les services sociaux compétents. »

        Mais il en va ainsi dans un état de droit : condamner quelqu’un sur de simple présomptions, ou se défier des mauvaises actions qu’il pourrait éventuellement commettre, c’est à l’antithèse du rôle de l’Etat et de la justice. Condamner quelqu’un seulement pour ce qu’il pourrait commettre est inadmissible parce que c’est le condamner pour ce qu’il n’a pas commis.

        Je suis parfaitement d’accord avec votre analyse d’un mariage plutôt déclinant et se soldant une fois sur deux par un échec. C’est d’ailleurs pourquoi, comme le Prime Minister Cameron, je considère bien que la loi contribue à réaffirmer le mariage comme au centre des préoccupations de la république, ce qui revient à renforcer sa légitimité, exactement comme devraient le souhaiter ceux des conservateurs qui se lamentent de son déclin.

        « Le taux d’échec sur ce nouveau segment » est de la responsabilité de ceux qui opteront librement pour le mariage au lieu d’une union liber. Cela non plus ne regarde pas l’Etat.

        Vous faites une analyse appropriée du positionnement de Monsieur Azerot en ce qu’il est décomplexé, sincère, assez peu discriminant, mais j’espère vous avoir indiqué qu’il n’est pas totalement exempt de préjugés, ou plus exactement d’impensés trompeurs.

        Comme vous le dites, chacun se fera son opinion, en toute liberté, et chacun peut aussi me présenter des arguments qui feraient évoluer la mienne. D’ici là, j’espère ne pas avoir fait preuve d’inculture dans l’exposé de ma propre appréciation.

        Bien à vous,
        L’Ankoù


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 février 2013 14:05


          @Christian Labrune (xxx.xxx.xxx.154) 10 février 23:58

          «  »Ce qu’un intégriste musulman peut penser de l’évolution du droit en France nous est par ailleurs complètement égal et vous perdez votre temps. Votre intervention me donnerait presque envie de soutenir, du moins le temps de rédiger un message, le PS homophile.«  »

          Vous ne pouvez pas savoir non plus à quel point je néglige la manière française totalement bâtarde de massacrer le droit humain ! Par ailleurs et vous faites bien de vous enfoncer, ce que vous dites me donne encore plus de conviction à condamner les faux socialistes homo-Machins !

          VIVE LA RÉPUBLIQUE FRANCAISE HOMOSEXUELLE !


          • NAMASTE 11 février 2013 23:04

            @ DANY romantique

            Merci de nous révéler l’intervention courageuse de B.N.Azerot et sincères félicitation à ce dernier.

            La nature, ça « sent » le vieux barbu et ses lois. Les lois des élus du peuple de France prévalent contre celles de Dieu.

            ( A ce sujet, voir ma tribune libre du 6 février « Par-delà le mariage pour tous » )

            Vous soulevez le PB du choc des civilisations. Tout à fait d’accord avec vous : la France - qui a été ou a pensé être la lumière du monde – n’aurait pas dû, en 2013, s’engager avec tant de fanfare dans le mariage pour tous. De ce pas de clerc historique, gauche et droite sont fautifs. Aux yeux de nombreux grands peuples du monde, nous gagnons les rangs des «  décadents ».

            Et certains vont penser «  Comment ces « pourris » se permettent-ils de nous empêcher de développer les armes qui nous permettront, si besoin est, d’empêcher que leur corruption nous gagne.

            Petite remarque pour terminer : celui pour lequel la religion est l’opium du peuple, où a-t-il, lui, conduit son peuple ?

             

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Dan


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