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Accueil du site > Tribune Libre > Vergès : l’avocat de la terreur

Vergès : l’avocat de la terreur

5be1ed711675cbf7aaeb2c2b201aaccf "Journaliste : Seriez-vous prêt à défendre Hitler ? Jacques Verges : bien sûr ! et même G. W. Bush, je suis prêt à défendre tout le monde, Journaliste : A quelle condition , Jacques Verges : à condition qu’il plaide coupable !"

Voilà c’est dit, Jacques Vergès, l’avocat de la terreur, de famille vietnamienne et réunionnaise, le documentaire est le récit de tout une vie au service de l’anticolonialisme, au service des accusés les plus coupables, mais aussi le combat contre l’hyprocrisie.

Lorsque Jacques Vergès accepte le procès et la défense de Klaus Barbie, l’Etat français met en scène le procès de la Seconde Guerre mondiale, celui du nazisme. Mais pour J. Vergès, c’est l’occasion de dénoncer la barbarie des crimes et les tortures de la France en Algérie, effectuées quelques temps auparavant.

Et lorsque Jacques Vergès arrive à l’âge de trente ans, justement en Algérie pour défendre Djamila Bouhired accusée de terrorisme, après un attentat à la bombe commis à Alger, il accuse l’Etat colonial contre la Résistance, algérienne. Djamila Bouhirred, condannée à mort, il actionne les réseaux internationaux pour en faire la figure de proue de la révolte algérienne et celle-ci est finalement graciée.

Pour éclairer les quelques sept ans d’exil, Jacques Vergès se réfugie derrière l’alibi de la cause et le soutien qu’il a apporté pendant ces années à ses compagnons d’aventure. Lesquels sont-ils ? Nous ne le saurons pas ! Difficile de se faire une vérité, mais on comprend qu’il a passé une partie de son temps au Moyen-Orient, certainement en Israël.

Au travers des portraits, il y a la cohérence d’un combat de toute une vie qui se dévoile, il y a aussi le caractère d’un homme provocateur et plein d’humour également. Mais on se dit également qu’il a traversé tous les moments clés de cette fin de XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’indépendance en Algérie, le conflit israélo-palestinien, les attentats terroristes en Iran courant des années 80, le terrorisme révolutionnaire avec Carlos...

Finalement, c’est un homme pas si ambigu que l’on découvre, mais au contraire sûr de ses convictions, et derrière la défense des terroristes, des nazis..., il trouve les prétextes pour ouvrir d’autres procès, d’autres débats, remettre en cause les dogmes de nos gouvernements et de notre esprit parfois trop bien-pensants... et l’on se met alors à douter...


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13 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 7 juin 2007 14:02

    @L’auteur,

    La foule est généralement contre ce genre d’avocat. Et pourtant... s’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer.

    En avril, je crois, j’ai regardé un « interview déjeuné » du samedi avec lui.

    Quelle sensibilité, quel honneteté, quel homme d’intelligence, de conviction et de respect.

    Il se bat pour des causes perdues, peut-être, mais il ne laisse jamais indifférent.

    Merci pour l’article.


    • Tab Tab 7 juin 2007 16:55

      Vous avez raison : il ne faut pas être hypocrite. C’est stupide de garantir un avocat à chaque inculpé, puis de cracher sur le premier si le second est coupable...


    • Gazi BORAT 7 juin 2007 14:12

      @ l’auteur

      L’article est peut-être un peu court pour cerner un personnage aussi complexe que Jacques Vergès...

      C’est avant tout un grand technicien du procès politique qui inventa la stratégie dite « de rupture » (ne pas reconnaître le tribunal) opposée à la stratégie dite « de connivence » (rechercher les circonstances atténuantes).

      C’est de cette façon qu’il agit pour défendre sa future-épouse Djamila Bouhired, jugée pour l’attentat terroriste du « Milk Bar » beaucoup plus que par l’activation de réseaux internationaux.

      Il répéta ensuite cela toute sa vie (avec une interruption de 1970 à 1978 sur laquelle il aime entretenir le trouble)en poussant le procédé à ses limites et en renvoyant toujours les accusateurs à leurs propres actes passés.

      Si son engagement dans l’anticolonialisme historique est exemplaire, il se fourvoya avec des individus plus que douteux (comme François Genoud, le banquier suisse nazi) et dans des causes qui le devenaient de plus en plus..

      Il restera un exemple des ambiguïtés de son époque.

      gAZi bORAt


      • ExSam 7 juin 2007 21:49

        Pour un peu modérer le « sulfureux » accolé à Vergès, il est utile de rappeler le droit :

        Tout le monde a le droit d’être défendu ; c’est un droit de l’homme dans une société démocratique.


        • Dominique Larchey-Wendling 8 juin 2007 10:19

          Votre affirmation implique que les Etats-Unis ne sont pas une société démocratique (les « enemy combatants » à Guantanamo n’ont ni droit à des avocates, ni droit à un procès, ni même le droit de savoir pourquoi ils sont inculpés).


        • domR 7 juin 2007 23:13

          Oui, il faut relire son livre « Le salaud lumineux » pour aborder un peu mieux cette personnalité complexe, mais certainement pas dénuée d’intérêt... et par là-même en apprendre plus sur nous-mêmes et notre société.

          DomR


          • Sébastien Sébastien 8 juin 2007 10:09

            Ca m’etonnerait que Verges ait passe 7 ans en Israel. Pour avoir defendu des nazis et des terroristes islamistes, on voit bien de quel cote il penche...


            • Dominique Larchey-Wendling 8 juin 2007 10:20

              Je ne vois pas à quoi servirait les avocats si seuls les innocents avaient le droit à être défendu ...


            • Dominique Larchey-Wendling 8 juin 2007 10:25

              Défendre l’insurrection algérienne contre l’occupation française ou Saddam Hussein ne fait pas de J. Vergès un défenseur des terroristes islamistes comme vous dites. De plus, vous ne pouvez pas assimiler un régime politique (nazisme) et une technique de combat (terrorisme). Votre parallèle n’a pas de sens. Les motivations du terrorisme sont très variées et il est universellement répandu dans le monde. Il n’est en rien spécifique au monde musulman.


            • Iren-Nao 8 juin 2007 13:22

              @ D Larchey Wending.

              Excellent, vous faites bien de le rappeler.

              Iren-Nao


            • docdory docdory 8 juin 2007 11:41

              @ l’auteur

              Je pense qu’il est du devoir du bon avocat de défendre le pire d’entre nous , y compris Adolf Hitler s’il était encore en vie . Pour exercer ce métier , il faut , à mon avis , essayer d’ abandonner tout jugement de valeur sur les personnes que l’on défend , sauf à mal les défendre !

              C’est un peu comme la médecine , il arrive à tout médecin d’avoir à soigner des gens fort peu recommandables , repris de justice , anciens meurtriers , tyrans domestiques etc ... Néanmoins on leur donne les mêmes soins attentifs qu’à n’importe qui d’autre . Nous devons nous abstenir de tout jugement . Effectivement , tout médecin peut se retrouver dans la situation inconfortable d’être le médecin traitant d’ Adolf Hitler ou de Joseph Staline ou d’ autres du même acabit . Ce n’est pas parce que ce sont des salauds qu’ils n’auraient pas le droit à la médecine ou aux services d’un bon avocat .


              • Adama Adama 8 juin 2007 11:51

                mais on comprend qu’il a passé une partie de son temps au Moyen-Orient, certainement en Israël. !!!

                Erreur géographique, Israël se situe au proche-orient.


                • Yoann Derriennic Yoann Derriennic 8 juin 2007 14:35

                  J. Vergès ne se situe pas dans la défense des terroristes, pour « les Francais » Djamila Bouhired est une terroriste, pour les Algériens c’est une résistante ... c’est toute la question du jugement avec parti pris

                  ..., le point de Verges c’est de dire que le paradoxe n’a jamais été aussi fort entre les discriminitations devant la justice et toute la réthorique sur la justice, les droits de l’homme, l’équité, ... Après il faut accepter et comprendre que défendre Klaus Barbie ce n’est pas lui donner raison bien au contraire !

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