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Accueil du site > Tribune Libre > Vers une résolution du « deviens ce que tu es »

Vers une résolution du « deviens ce que tu es »

JPEG Ce qui rend complexe l’analyse de ce précepte, c’est l'apposition de deux verbes employés au présent. C’est aussi la pensée contradictoire et nébuleuse de Nietzsche. On peut néanmoins éclaircir le concept qui est né chez Nietzsche d'un refus de la négation de la Vie.

I – Le « deviens ce que tu es » et le « connais-toi toi-même »

Le précepte de Delphes signifie « autonomie » du grec « autos » (soi-même) et « nomos » (loi). Il dit « que chacun doit suivre sa règle de conduite ». Mais la loi du devenir de Nietzsche signifie tout autre chose ; elle dit que nous devons être notre propre loi. Il ne s’agit plus d’une loi morale mais d’une loi physique.

1°) Nietzsche veut dépasser le précepte de Delphes et la pensée de Socrate

Pour Nietzsche, se connaître soi-même, c’est jouer un rôle actif dans la création de l’être, ce quelque chose qui n’existe pas dans la réalité, seulement dans l’idéal, et que seul notre esprit conçoit. C’est par cet effort permanent de chercher notre être, lequel n’existe pas vraiment, qu’en fin de compte nous le construisons nous-même. C’est un « connaître » actif, créateur. Il n’y a rien d’authentique et de naturel là-dedans. Mieux vaut plutôt suivre uniquement sa nature, suivre la loi physique de notre devenir.

« Une chose qui s’explique cesse de nous regarder. — Que voulait dire ce dieu, qui conseillait : « Connais-toi toi-même » ? Cela signifiait-il : « Cesse de t’intéresser à toi ! Deviens objectif ! » Et Socrate ? Et « l’homme scientifique » ? » (Chapitre IV. Maximes et intermèdes (Ecce homo - "Pourquoi je suis si sage", chapitre 6, 80)

Le précepte de Delphes nous demande de devenir « objectif », impersonnel et non pas unique comme la nature nous le commande. Mais Nietzsche n’appelle pas seulement à dépasser ce précepte, il appelle à dépasser les philosophes grecs Socrate et Platon qui, selon lui, par leur fanatisme de la raison, nous ont rendus absurdement raisonnables. Dans « Crépuscule des idoles – Le problème de Socrate », il dit « Socrate fascine : il semblait être un médecin, un sauveur ». Mais « la raison à tout prix » « en lutte contre les instincts ne fut elle-même qu’une maladie, une nouvelle maladie ». Selon la froide raison socratique, « Il faut être à tout prix prudent, précis, clair : toute concession aux instincts et à l’inconscient ne fait qu’abaisser… »

En voulant soigner un mal, la médecine de Socrate (« Raison = vertu = bonheur »), a engendré un nouveau mal : un moralisme « déterminé pathologiquement » qui prescrit une lutte de tous les instants de la lumière de la raison contre la nature des instincts. « Être forcé de lutter contre les instincts — c’est là la formule de la décadence : tant que la vie est ascendante, bonheur et instinct sont identiques. » Le résultat est « nullement un retour à la « vertu », à la « santé », au bonheur ». Il y a donc décadence et non augmentation.

Il faut dépasser Socrate parce que cet homme, dit Nietzsche, a trahi la vie. Nietzsche interprète les derniers mots de Socrate « Oh ! Criton, je dois un coq à Esculape. » Ces « dernières paroles », ridicules et terri­bles, signifient pour celui qui a des oreilles : « Oh ! Criton, la vie est une maladie ! » Nietzsche en conclut que « Socrate a souffert de la vie ! Et il s’en est vengé. » (Le Gai savoir – Socrate mourant) Socrate était nourri de ressentiment (d’autant plus qu’il était issu de la populace et qu’il était laid) et son cri vengeur se révèle dans ses dernières paroles. D’où la conclusion qu’en tire Nietzsche : « Hélas ! Mes amis ! Il faut aussi que nous surmontions les Grecs ! (ou « Nous devons dépasser jusqu’aux grecs ! »)

Nietzsche exprime un autre reproche envers Platon et Socrate « Crépuscule des idoles - Comment le « monde-vérité » devint enfin une fable » : « Le « monde-vérité », accessible au sage, au religieux, au vertueux, — il vit en lui, il est lui-même ce monde. (La forme la plus ancienne de l’idée, relativement intelligente, simple, convaincante. Périphrase de la proposition : « Moi Platon, je suis la vérité. ») »

Le but de Nietzsche a été de dépasser le précepte de Delphes dont Socrate s’était fait la devise, mais aussi de dépasser Socrate et toute la pensée socratique.

2°) Besoin d’un précepte complémentaire au « connais-toi toi-même » (CTTM)

Alors faut-il suivre la recommandation de Nietzsche et jeter le précepte de Delphes avec l’eau du bain socratique ?

Il ne faut pas jeter le CTTM

Nous pouvons objecter, que la dialectique socratique qui déplaît tant au philosophes allemand n’est qu’une manière parmi d’autres d’appliquer le « connais-toi toi-même ». Rien ne nous empêche d’avoir une lecture différente et même plus pragmatique du précepte. On pourrait même malicieusement ajouter que si Nietzsche avait appliqué ce précepte qui recommande la prudence, sa raison n’aurait peut-être pas vacillé jusque dans la folie totale.

Alors certes, le précepte delphique est incomplet, certes Socrate en a donné sa propre interprétation, mais il garde toute sa valeur. Il est dépassé dans son idée antique d’une âme immuable et de la place prédestinée et immuable de chacun dans la société. Mais il garde sa valeur éternelle comme conseil de connaissance de soi pour se jauger, et comme impératif de retenue afin de ne pas excéder soi-même, de rester maitre de soi.

Il faut compléter le CTTM avec le « deviens ce que tu es »

Il est bon et sain de se préserver soi-même, par la tempérance et la modération, et en cela il est très recommandé de se connaître.

Il ne s’agit plus de tirer du précepte des principes de vertu à valeur absolue. Il s’agit de l’employer de façon plus pratique et de telle sorte qu’il n’entre pas en contradiction avec la loi du devenir, qu’il n’entrave pas notre devenir naturel. 

II – A quel temps le « deviens ce que tu es » se conjugue-t-il ?

Nietzsche se montre clair sur ce point : le passé n’entre pas en ligne de compte, c’est le présent et l’avenir (plus précisément le devenir) seulement qu’il faut envisager. Il laisse le bavardage moral « à ceux qui n’ont rien de mieux à faire qu’à traîner le passé, sur une petite distance, à travers le temps, et qui ne représentent eux-mêmes jamais le présent » (Le Gai savoir, avant-propos). Le précepte donne le coup d’envoi d’un devenir qui a son ancrage dans le temps présent. Pas de comparaison avec ce que nous avons été.

1°) La contradiction paradoxale avec deux verbes au présent

Comment ne pas être surpris - au point d’y voir une contradiction - par l’apposition de ces deux verbes tout deux conjugués au présent. En effet, comment peut-on à la fois devenir et « être ». « Devenir » relève de la durée et donc du futur alors que « être » relève du temps présent. Il y aurait, dans le même temps, fixité (de l’être) et évolution par le devenir. Nietzsche lui-même souligne cette difficulté qui se pose à l’entendement humain : « Ce qui est ne devient pas ; ce qui devient n’est pas » (Crépuscule des idoles)

Peut-on concilier l’être et le devenir ? Pourquoi pas avec l’image d’une spirale au centre de laquelle se situerait l’être en tant que chose immuable, les évolutions en spirale symbolisant le devenir. L’être se meut infiniment lentement. Ainsi l’être absorbe-t-il les changements de manière indirecte et non brutale. Il s’élabore sans à-coups. Il y a comme une force de tampon entre la vitesse de l’évolution et lui. Ainsi les brusques changements du devenir ne viendraient-ils pas heurter de plein fouet l’être qui a besoin de constance et de sérénité pour se préserver.

2°) Physique contre métaphysique

Le devenir physique du « deviens ce que tu es » s’oppose à l’être, notion métaphysique qui ne reflète pas le réel. « Maintenant ils croient tous, même avec désespoir, à l’être » (Crépuscule des idoles), dit Nietzsche à propos des philosophes qui faute de pouvoir résoudre la contradiction entre l’être et le devenir, idéalisent l’être. De la même façon, « leur haine contre l’idée du devenir » les ont conduit à créer des notions vides de réalité, des « idées-momies » qu’ils « empaillent » et « adorent ». « Toutes les valeurs supérieures sont de premier ordre, toutes les conceptions supérieures, l’être, l’absolu, le bien, le vrai, le parfait — tout cela ne peut pas être « devenu », il faut donc que ce soit causa sui. Tout cela cependant ne peut pas non plus être inégal entre soi, ne peut pas être en contradiction avec soi… C’est ainsi qu’ils arrivent à leur conception de « Dieu… » (ibidem).

3°) Nature contre morale

Le moraliste est ridicule

Toujours dans « Le crépuscule des idoles », Nietzsche s’écrie : « Considérons enfin quelle naïveté il y a à dire : « L’homme devrait être fait de telle manière ! » La réalité nous montre une merveilleuse richesse de types, une exubérance dans la variété et dans la profusion des formes : et n’importe quel pitoyable moraliste des carrefours viendrait nous dire : « Non ! L’homme devrait être fait autrement » ? Tout est dit là. Le moraliste ne peut pas enjoindre la nature de se limiter. Par-là, il se ridiculise : « Même lorsque le moraliste ne s’adresse qu’à l’individu pour lui dire : « C’est ainsi que tu dois être ! » il ne cesse pas de se rendre ridicule. »

« Suis ta nature ! » et non pas « change ta nature ! »

« L’individu, quelle que soit la façon de le considérer, fait partie de la fatalité, il est une loi de plus, une nécessité de plus pour tout ce qui est à venir. Lui dire : « Change ta nature ! » ce serait souhaiter la transformation de tout, même une transformation en arrière… »

Et vraiment, il y a eu des moralistes conséquents qui voulaient que les hommes fussent autres, c’est-à-dire vertueux, ils voulaient les hommes à leur image », « La formule générale qui sert de base à toute religion et à toute morale s’énonce ainsi : « Fais telle ou telle chose, ne fais point telle ou telle autre chose — alors tu seras heureux ! Dans l’autre cas… » Toute morale, toute religion n’est que cet impératif.

4°) Obéir à sa destinée mais en créateur de soi

Obéir à sa destinée

S’en remettre au fatum (amor fati : aime ta destinée). Cela suppose d’écarter l’idée de changer l’homme mais aussi l’idée du but.

« Personne n’est responsable du fait que l’homme existe, qu’il est conformé de telle ou telle façon, qu’il se trouve dans telles conditions, dans tel milieu. La fatalité de son être n’est pas à séparer de la fatalité de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. » (...) « Il est absurde de vouloir faire dévier son être vers un but quelconque. Nous avons inventé l’idée de « but » : dans la réalité le « but » manque… », « On est nécessaire, on est un morceau de destinée, on fait partie du tout, on est dans le tout... »

« Se considérer soi-même comme une fatalité, ne pas vouloir se faire « autrement » que l’on est. » (Ecce homo - "Pourquoi je suis si sage", chapitre 6, 80)

La fin du libre-arbitre

« Le libre-arbitre est une invention de la morale chrétienne qui veut nous rendre responsable de nos actes, qui instille en nous mauvaise conscience et culpabilité, voulant satisfaire « l’instinct qui veut punir et juger ». Au contraire, « On est nécessité, on est un fragment de fatalité, on relève du Tout, on est dans le Tout » (Crépuscule des idoles p.51).

La maxime nietzschéenne se place en partie dans la ligne du stoïcisme et de Spinoza : être libre c’est adhérer à ce qui nous arrive.

Mais soyons libres et créateurs de nous-même !

Pas de libre-arbitre mais de la liberté.

« Maîtriser le chaos que l’on est : contraindre son chaos à devenir forme ; devenir nécessité dans la forme : devenir logique, simple, non équivoque, mathématique ; devenir loi – c’est là la grande ambition » (fragment posthume de 1888 : 14 [61] (OC, XIV, p. 48), intitulé « La musique et le grand style) Maîtrise ou acceptation ? Il y a ici à la fois de l’acceptation (trois fois le verbe « devenir » et de la maîtrise (« maîtriser », « contraindre »). La pensée nietzschéenne n’est pas simple.

Un devenir créateur

Le devenir commun, impersonnel, est une négation de tout ce qui est grand. Le « devenir soi » est, au contraire, un « oui » à la vie et, par conséquent, une création : « La vie consiste, pour nous, à transformer sans cesse tout ce que nous sommes, en clarté et en flamme, et aussi tout ce qui nous touche. Nous ne pouvons faire autrement. » (Le Gai savoir, avant-propos) Contrairement « au plus grand nombre » « Nous autres, nous voulons devenir ceux que nous sommes, — les hommes uniques, incomparables, ceux qui se donnent leurs propres lois, ceux qui se créent eux-mêmes ! » 

Cette opposition de « nous » au « plus grand nombre » est sans conteste élitiste.

Deviens qui tu es s’adresse à ces hommes supérieurs, les hommes « forts » (fragiles par leur rareté) qu’il faut protéger du ressentiment des « faibles » (forts par leur nombre) pour leur permettre d’épanouir leur combinaison d’instincts. L’injonction de Nietzsche est aristocratique, elle s’adresse à l’homme d’exception qui se moque des sarcasmes du « troupeau » qui veut le ramener à sa médiocrité étroite, à ce qu’il n’est pas par nature.

Mais, c’est aussi parce que Nietzsche se voit en précurseur de l’avenir. Il se dit un homme artiste « posthume ». Il envisage dans l’avenir les hommes suivre en grand nombre ce précepte de vie.

Conclusion (de cet article mais pas de la question !)

« Deviens ce que tu es » s’applique au temps présent qui inclut l’être ainsi que le devenir en formation. Il pose l’exigence de la présence à soi-même : rejoins ce que tu es, rejoins ta vérité. Réalise l’unité de toi-même. Habite-toi, incarne-toi. Exigence aussi d’authenticité (Nietzsche insiste assez sur le faux et sur le mensonge) : rejet des rôles et des masques (l’identité). C’est la libre expression des instincts (le physique. Le corps ne ment pas). Ne retiens pas ce que tu es. Deviens ce que tu vaux en grandissant dans la vérité. Dans la liberté qui est déliée de tout but, de tout idéal, de l’artifice du libre-arbitre. Reconnais ce que tu es vraiment (pas cet « être », cette fiction des métaphysiciens) et n’écoute pas les fausses promesses (les religions qui promettent le bonheur). Devenir soi n’est en rien une promesse de bonheur formaté selon un idéal. En résumé, le devenir soi est un art, l’art suprême.

 


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64 réactions à cet article    


  • Sozenz 18 septembre 2017 15:46

    bonjour
    je pense que Nietzsche aurait aimé le principe d Ichinen Sanzen.

    Le libre-arbitre est une invention de la morale chrétienne qui veut nous rendre responsable de nos actes, qui instille en nous mauvaise conscience et culpabilité, voulant satisfaire « l’instinct qui veut punir et juger ».
    le libre arbitre est plus fin que cela.
    on le retrouve dans le symbole du 6 l amoureux ( le choix, le chemin du karma , une cause un effet ) il est l avant être soi.au même instant que d être .
    ce qu il faut comprendre c est l instantanéité . le cape diem dans son essence ultime .

    j espere avoir été clair .^^


    • Taverne Taverne 19 septembre 2017 09:58

      @Sozenz

      L’amour du fatum (ou « amor fati ») de Nietzsche n’est pas le « carpe diem ». Il vaut aussi pour la douleur et la maladie. Tout cela est en latin, c’est fou, on dirait que les Anciens ont tout inventé.


    • Sozenz 19 septembre 2017 12:06

      vousn avez pas bien compris ce que je voulais dire .
      les anciens n ont rien inventés . cela a toujours été ...
      apres il faut savoir l exprimer . certains ont le temps et la nature pour pouvoir l’ exprimer d autres pas .
      en tout cas a savoir s’ il l expriment bien ou si cela est bien suffisant car très rares sont les personnes qui vivent les états d etre en etant " conscient de vivre à chaque instant une révélation d une partie du tout et d eux même.
      je pense que là encore ça ne va pas être bien clair . mais au final , ce n est pas grave ... car pour bien l appréhender , il faut le vivre par soi même et non par des textes .


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 15:47

      Dieu est amour ne signifie pas qu’il faut aimer son prochain, mais plutôt qu’il faut s’aimer soi-même pour être un Dieu. Et que c’est Amour de soi, s’il atteint la Quintessence (non pas celui extérieur de Narcisse, mais intérieur et donc bien plus complexe),,celui éthéré des philosophes, alors, mais alors seulement, il peut atteindre autrui. Comme dans la musique.


      • Sozenz 18 septembre 2017 15:47

        sinon , bien l article . ça avance ça avance ^^


        • foufouille foufouille 18 septembre 2017 16:01

          tu es un haut fonctionnaire, tu reste une france d’en haut.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 16:17

            L’homme pour pallier à son immaturité s’est créé un Dieu Sauveur (à l’image des parents pour l’infans). Etre en dieu signifie aussi être omnipotent, sans défaut, ni entrave, ni manque comme dans la matrice maternelle. Et toute sa vie, l’homme recherche à retrouver cet état (par les prières ou autre, qui nous le voyons bien ne servent strisctement à rien, restreint l’individu à une vie vertueuse et surtout ennuyeuse, sans éclat, ni création)). Les plus faibles, pour se consoler lisent la bible (mon jour viendra...après ma mort). La belle affaire : venir sur terre pour attendre la mort. D’autres, au contraire, tournés vers la vie, le « faire » se disent, je veux être à l’égal de ce Dieu durant ma vie mais j’accepte aussi d’en payer le prix : LA CONNAISSANCE DE SOI (Chère à Socrate et freud). C’est la voie Royale de l’analyse des Rêves qui est la véritable matrice divine. Cette nuit, j’ai rêvé que je mettais de l’odre dans mes affaires. Soi toi-même : je me suis attelée à mes impayés smiley


            • Taverne Taverne 18 septembre 2017 18:49

              @Mélusine7

              A propos de dette, la dernière parole de Socrate fut d’évoquer une dette envers Esculape. Nietzsche pense que l’idée de dette, qui est ancestrale (on en parle dans les plus vieux textes antiques) est à l’origine du châtiment et de la morale. On a une dette envers dieu (piété),envers ses parents (piété familiale), envers sa patrie et aussi à chaque fois que l’on passe contrat. La dette est ainsi une question essentielle qu’il faut prendre très au sérieux y compris sur le plan philosophique (or, les philosophes ont plutôt tendance à ignorer cet aspect peu reluisant). On peut dès lors se dire que les dernier mots de Socrate ne sont pas si absurdes que l’on peut le croire de prime abord.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 18:58

              @Taverne
              J’ai fais un rêve encore plus étrange, mais c’était suite à un échange avec Philippe Vergnes sur les Manipulateurs pervers. Dans celui-ci, on construisait un Parc d’attraction près de l’Atomium pour apprendre aux enfants à détecter les menteurs et les Manipulateurs pervers. C’est un peu délirant, mais il me semble que l’idée est à creuser,...


            • Sozenz 18 septembre 2017 19:34

              @Taverne
              je ne sais pas où vous avez vu qu on avait une dette avec Dieu.
              L unique dette que nous avons c est celle que nous avons avec nous même . celle de notre karma .nous posons une cause , nous avons un effet .
              le reste , les autres dettes sont celles que nous acceptons de porter .
              En ce qui concerne le principe de Dieu .Dieu nous donne sans contre partie . ce sont des dons gratuits . a nous d en avoir la reconnaissance ( et c est en cela que les deux actes , reconnaissance véritable et ce don sont magnifiques ... )


            • Taverne Taverne 18 septembre 2017 19:48

              @Sozenz

              Tout croyant est endetté envers dieu. Dans l’Antiquité, les offrandes aux dieux n’étaient pas désintéressées. Une prière n’est pas jamais non plus désintéressée. Dès qu’il y a contrat il y a dette.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 19:48

              @Sozenz


              Une personne « clairvoyante » m’a dit un jour : si tu as des dons (même s’ils ne te viennent pas de tes parents), c’est un crime envers Dieu que de ne pas les déployer.

            • Sozenz 18 septembre 2017 20:11

              @Taverne
              je crois que beaucoup de personnes depuis l antiquité n ont pas compris . c est terrible car c est si simple .
              s ils savaient ouvrir les yeux ; que leur vie serait plus belle et leur coeur plus reconnaissant et se rendrait moins serviles ...

              si les hommes savaient ce qu est le don et l amour , il comprendraient .
              M’enfin .


            • Sozenz 18 septembre 2017 20:17

              @Mélusine7
              tu as le choix d en faire ce que tu veux . de toute façon . il y a un temps pour chaque chose un ordre .un murissement...
              le fruit pour apparaitre passe par un processus . il est à l etat latent avec l arbre , la fleur.
              il doit aussi murir pour qu’ il soit bon , et se sert de nutriments .
               les personnes qui disent que c est un crime de ne pas déployer . parle de trop car il ne connaissent pas le cheminement du murissement .


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 20:41

              @Sozenz
              Le déploiement c’est le Graal qui dans l’idéal n’est jamais atteint : heureusement.


            • Sozenz 18 septembre 2017 20:47

              @Mélusine7
              pourquoi heureusement ?


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 20:57

              @Sozenz,


              Paroles
              Rêver un impossible rêve
              Porter le chagrin des départs
              Brûler d’une possible fièvre
              Partir où personne ne part
              Aimer jusqu’à la déchirure
              Aimer, même trop, même mal,
              Tenter, sans force et sans armure,
              D’atteindre l’inaccessible étoile
              Telle est ma quête,
              Suivre l’étoile
              Peu m’importent mes chances
              Peu m’importe le temps
              Ou ma désespérance
              Et puis lutter toujours
              Sans questions ni repos
              Se damner
              Pour l’or d’un mot d’amour
              Je ne sais si je serai ce héros
              Mais mon cœur serait tranquille
              Et les villes s’éclabousseraient de bleu
              Parce qu’un malheureux
              Brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé
              Brûle encore, même trop, même mal
              Pour atteindre à s’en écarteler
              Pour atteindre l’inaccessible étoile.

            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 21:04

              @Shawford

              Je suis nouvelle sur Agora.Vox. Mais si vous me faites maintenant confiance, l’inverse est-il vrai ? 

            • kalachnikov kalachnikov 18 septembre 2017 21:07

              @ Taverne

              En allemand, le mot dette est le même que celui de faute : Schuld. Et en français, il est facile de deviner que l’origine est devoir (’tu dois’).

              https://fr.pons.com/traduction/allemand-fran%C3%A7ais/schuld

              https://www.littre.org/definition/dette

              Ps : bravo encore une fois pour ces réflexions.


            • kalachnikov kalachnikov 18 septembre 2017 21:13

              @ Mélusine7

              ’La quête’ est une chanson tirée d’une comédie musicale portant sur Don Quichotte.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 21:18

              @Shawford
              J’ai juste appris qu’Agora.Vox est belge. Quant à ses orientations,.... ? J’ai confiance en Philippe Vergnes, nous sommes sur la même longueur d’onde. Nabum est un pseudo, mais j’adore le lire. A part ça, je marche sur des oeufs. Pilule Rouge m’a dit de me méfier (pourquoi ?) Pour le reste, j’ai l’habitude de faire mes propres expériences, même si je me prends de pelles.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 21:19

              @kalachnikov
              Ai-je suggéré le contraire ? 


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 21:38

              @Shawford


              Sept ans que je me bats contre la PMA et la GPA tout en étant pas associée à Sens commun. Ejectée de tous les grands journaux. Agora.Vox semble me tolérer. Comme Ulysse, j’ai fait un long voyage et je suis blindée (depuis longtemps déjà). Vous ne dites rien de Nabum ?

            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 21:46

              @Shawford
              Merci.


            • kalachnikov kalachnikov 18 septembre 2017 22:19

              @ Mélusine7

              Don Quichotte combattait des moulins à vent ; celle-là est plus judicieuse, peut-être, ancrée dans le ici et maintenant.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 18 septembre 2017 23:08

              @kalachnikov
              Brel avait bien compris que vouloir changer le monde était la plus grande des illusions.Tout est dans la beauté du mouvement, le refus de nos lâchetés, pas dans le but.


            • kalachnikov kalachnikov 18 septembre 2017 23:42

              @ Mélusine7

              Ce que tu dis peut être entendu comme de la résignation.

              (Mais je n’ai pas peur. J’ai repris mon âme.)


            • Taverne Taverne 19 septembre 2017 10:04

              @kalachnikov

              En effet, le mot schuld s’emploie dans les deux sens. C’est même Nietzsche lui-même qui le fait remarquer. En français, il y a le devoir mais dans notre société d’aujourd’hui, le devoir s’est tellement éloigné de son origine (l’idée de dette) qu’il ne signifie plus grand chose. Quand on veut l’inculquer aux enfants ou aux bénéficiaires d’aides sociales en insertion, par exemple, il ne « marche » parce qu’il a perdu ce lien qui remonte à l’Antiquité : dette envers les anciens générations, les parents, la patrie, la « cité » (société). Or, pas de sens du devoir sans le sens de la dette.


            • Captcha Captcha 19 septembre 2017 11:07
              Bonjour Mélusine.
              Au vu de ce que vous écrivez, permettez moi de vous proposer d’ouvrir un dialogue avec vous, 
              mon instinct me recommande un complément de quête. Au plaisir.
              Captcha

            • kalachnikov kalachnikov 19 septembre 2017 13:57

              @ Taverne

              On retombe dans ce dont on s’entretenait l’autre fois. A savoir la différence entre mot et concept. Chez Allemands et Français, ce ne sont pas du tout les mêmes concepts.


            • Sozenz 19 septembre 2017 14:44

              @tarverne
              il serait bien de rappeller le devoir de nos politiciens ; car ils ont en charge et en responsabilité la vie de nombreuses personnes .
              il n y a pas de dette d ans le sens du devoir . mais d ethique .
              quand on pensera comme cela , on arrivera à vivre accompagné par la vertu ( pas dans le sens morale basique , mais accepté et appréciée ) ,

              D’ où un enfant à un devoir vis a vis de ses geniteurs ?
              c est parce qu il y a un lien d amour entre les personnes que l aide entre generation se fait .

              quel enfant voudra aider ses géniteurs si toute son enfance il a reçu des coups . a moins qu il accepte de pardonner et qu il ait fait une démarche spirituelle . et là , encore on ne parle pas de devoir .

              quand on fait descendre le niveau d une societé pour le rendre esclave et lui demander de se plier a n importe quelle soumission tout cela parce qu on l a nourrit , doit on rentrer dans le devoir ?
               
              pensez vous que les olligarques vivent par devoir ?
              on culpabilise les petits que cela soit en ecologie , en economie pour les soumettre .
              mais en haut , ils ne s encombrent pas de culpabilités , ils n ont pour beaucoup même pas d’ethique.


            • Sozenz 19 septembre 2017 14:53

              @Taverne
              les chinois ont un autre principe .
              quand il recoivent quelque chose . il ne vont pas rendre forcement a celui qui a donné . mais il agit en sorte que les « cadeaux circulent naturellement ». et ira aidé une autre personne voir même un inconnu .

              ils ont l esprit beaucoup plus juste et ouvert que l esprit européen .

              le système je te donne tu me donnes est un système très enfermant , ne va pas donc rayonner vers l extérieur ; et ce qui fait que on peut donner pour recevoir ; que la personne soit redevable . et si elle ne l est pas la culpabiliser . fonctionnement terrible , mais très commun en Europe .


            • Claude Courty Claudec 18 septembre 2017 17:32

              Quand il aura fini de se faire des nœuds, l’homme comprendra que « avant toute opinion et toutes considérations, il est un consommateur » Gaston Bouthoul



              • soi même 19 septembre 2017 12:31

                Le cas de Nietzsche est très intéressant, il a débuté brillamment le résonnement philosophie  il est comique que votre article s’attarde sur ( Le « deviens ce que tu es » et le « connais-toi toi-même » ) et voir que cette surintelligence la conduit à la folie.

                Donc ce que j’en déduis ( « deviens ce que tu es » et le « connais-toi toi-même » ) sont antinomique car l’un s’adresse à l’être et l’autre au devenir.

                Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux
                « Connais-toi toi-même » : cette inscription placée sur le fronton du temple de la pythie de Delphes est très célèbre. Cependant cette devise delphique, qu’on attribua à tort à Socrate, n’était pas un encouragement à une connaissance psychologique de soi, mais un rappel à l’ordre. Elle avait pour but de remémorer aux individus qu’ils n’étaient que des mortels : elle invitait les voyageurs à la prise de conscience de leurs propres limites. On oublie d’ailleurs que cette exhortation, « Connais-toi toi-même », était suivie de « … et tu connaîtras l’univers et les dieux. »

                Voilà ce que signifierait « deviens ce que tu es » : tu es cet instant présent dans sa fulguration, deviens-le pleinement, désire-le jusqu’à l’extase. Or, ce plus d’intensité, ce « vouloir devenir pleinement ce que tu es », à savoir ce moment présent – qui apparaît pour disparaître aussitôt et faire place au suivant – est déjà revenu et reviendra encore éternellement parfaitement identique dans une répétition sans différence. Du coup : « je ne veux pas devenir autre que je suis » et « ma formule pour ce qu’il y a de grand dans l’homme est amor fati : ne rien vouloir d’autre que ce qui est, ni devant soi, ni derrière soi, ni dans les siècles des siècles » (Ecce homo Pourquoi je suis si avisé §9 et 10).



                • Taverne Taverne 19 septembre 2017 12:37

                  @soi même

                  Non, la formule qui suivait « connais-toi toi-même » était « rien de trop » selon Platon et Socrate.


                • Taverne Taverne 19 septembre 2017 12:51

                  Source : Platon « Protagoras ou les sophistes » paragraphe XXVIII (dans l’intermède sur la poésie) :

                  « Ces sages s’étant rassemblés offrirent en commun à Apollon les prémices de leur sagesse et firent graver sur le temple de Delphes ces maximes qui sont dans toutes les bouches Connais-toi toi-même et Rien de trop. »


                • kalachnikov kalachnikov 19 septembre 2017 13:55

                  @ soi même

                  L’objet de la philosophie est de s’élever du particulier au général. Donc, le ’connais-toi toi-même’, pour le philosophe ne porte pas du tout sur son petit soi, sa petite vie, etc. (ce pourquoi je décline l’interprétation que Taverne a faite sur Nietzsche concernant le passage où il dresse sa généalogie, parle de ses père et mère, etc. Il répète quand même en maints endroits qu’il et très ’malicieux’. Bref.)

                  Concernant son éclat* de Turin, je me demande finalement si Nietzsche n’a pas eu une synchronicité.

                  ’...la synchronicité est l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.’

                  https://fr.wikipedia.org/wiki/Synchronicit%C3%A9

                  * éclat est le bon terme parce que c’est comme une bombe - ’je ne suis pas un homme, je suis de la dynamite’ et en même temps c’est comme un diamant.


                • soi même 19 septembre 2017 14:37

                  @Taverne, Une autre devise célèbre s’inscrivait sur ce même sanctuaire « Rien de trop » (« Ne quid minis »). Cette maxime a été reprise par Horace (« Satires », livre I, 1)

                  Vous ergotez, sur deux devises distinctes en les accolants.

                  Vous avez même pas compris la dynamique de cette injonction avec le doublement du toi : ( Connais-toi toi même et tu connaîtras l’univers et les dieux. ) non vous préfères la légèreté intellectuel en pratiquant le sophisme philosophique.


                • soi même 19 septembre 2017 14:49

                  @kalachnikov, La véritable Philosophie doit débouché à cette double injonction du Toi ( Connais-toi toi même ) Comme disait Goethe

                  “Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être.”
                   Sentences en prose

                • Taverne Taverne 19 septembre 2017 15:04

                  @soi même

                  « Vous ergotez, sur deux devises distinctes en les accolant. »

                  Dites-le à Platon ! C’est lui qui relate la parole de Socrate. Moi, je n’y suis pour rien. En revanche, moi je cite ma source (qui n’est pas n’importe laquelle) : Platon.


                • soi même 19 septembre 2017 15:53

                  @Taverne, c’esttrès bien de cité Platon, il faut encore un effort de pensé pour le comprendre et au vue de votre article j’ai un doute sur votre compréhension de Platon.
                   smiley


                • L'enfoiré L’enfoiré 19 septembre 2017 12:47

                  Salut Paul,

                  « Connais l’homme pour mieux te connaître » est ma vision platonicienne.

                  Socrate n’était-il pas égocentrique à chercher à se connaître ?

                  Une question que je me suis posé dès la lecture de Socrate.


                  • L'enfoiré L’enfoiré 19 septembre 2017 13:20

                    Le magazine « Psychologies » dit qu’il faut croire en soi et oser passer à l’action tout en se méfiant du volontarisme et sans s’obliger de croire avec arrogance ce qu’on pense mais en adoptant un esprit critique.

                    « Ce qui ne tue pas, rend plus fort », écrivait aussi Nietzsche.


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 19 septembre 2017 14:32

                    @L’enfoiré


                    « L’homme est ainsi fait, cher monsieur, il a deux faces : il ne peut pas aimer sans s’aimer » Albert Camus, LA CHUTE.

                  • Taverne Taverne 19 septembre 2017 15:06

                    @L’enfoiré

                    Le magazine « Psychologies » a l’art de défoncer les portes ouvertes !


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 19 septembre 2017 15:09

                    Socrate a bien précédé Freud ; Wiki : La maïeutique, du grec ancien μαιευτική, par analogie avec le personnage de la mythologie grecque Maïa, qui veillait aux accouchements, est une technique qui consiste à bien interroger une personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances. La maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi. Son invention remonte au ive siècle av. J.-C. et est attribuée au philosophe Socrate, en faisant référence au Théétète de Platon. Socrate employait l’ironie (ironie socratique) pour faire comprendre aux interlocuteurs que ce qu’ils croyaient savoir n’était en fait que croyance. La maïeutique, contrairement à l’ironie, s’appuie sur une théorie de la réminiscence pour faire ressurgir des vies antérieures les connaissances oubliées.


                    • kalachnikov kalachnikov 19 septembre 2017 15:16

                      @ Mélusine7

                      La mère de Socrate était sage-femme. Et on dit que sa femme, Xantippe je crois, était une telle mégère que c’est la raison pour laquelle ce branleur traînait dans les rues pour envoyer ça aux étoiles perdues.

                      Tout est là.


                    • Taverne Taverne 19 septembre 2017 15:37

                      @Mélusine7

                      La réminiscence, c’est dans le Ménon, c’est l’histoire du carré et de l’esclave. On peut faire plein de choses avec le carré. Par exemple, j’ai remarqué le petit truc suivant. Prenez 4 nombres au hasard entre 01 et 99. Mais faisons simple et arrangeons-nous pour que le 1er soit inférieur au deuxième.
                      Exemple : 14, 34, 86, 38.

                      1°) Disposez-les en carré comme ceci : 14 | 38
                      .................................................................34 | 86

                      2°) A présent, à partir du coin bas à gauche (le 34), dans le sens inverse des aiguilles, posez un + ou un « - » selon le sens de l’opération. Ici 34 + X = 86 donc posez un « + ». Puis 86 moins Y = 38 et donc posez un « - ». Stop, ça suffit.

                      3°) Dans le sens inverse des aiguilles toujours, calculez les différences des 3 premiers côtés :
                      34 - 14 = 20 / 86 - 34 = 52 / 86 - 38 = 48.

                      4°) Synthèse : posez le + et le - que vous avez récoltés au 2°) entre ces trois valeurs en gras :
                      20 + 52 - 48. Le résultat sera ici 24. Or, 24 est la différence du côté du haut (38 - 14)

                      Cela marche tout le temps, à condition de ne pas se tromper.


                    • Taverne Taverne 19 septembre 2017 15:56

                      Aujourd’hui, évidemment, on ferait une simple équation. Mais à l’époque de Socrate, on faisait les démonstrations de façon géométrique et poétique. Ce qui avait pour avantage d’étonner l’auditoire. Or, l’étonnement est le fondement de l’esprit philosophique.



                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 19 septembre 2017 16:35

                      @Mélusine7
                      Lé rêve dont je vous parle au bébut de votre article s’est réalisé dans le Rhône (Parc étoile 26 :https://www.google.be/search?q=Etoile+26&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwimsKGLu7HWAhUDmbQKHa1LAL8Q_AUICigB&biw=1280&bih=675#imgrc=CIVp5nCpIXwxtM :


                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 19 septembre 2017 16:44

                      @Mélusine7
                      La devise d’Etoile sur Rhône est:Non Licet Omnibus.


                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 19 septembre 2017 15:35

                      Maïa était la mère d’Hermès qui est le Dieu (Thot) du langage. Les mégères sont simplement de grandes hystériques. Socrate a hérité sa science d’une accoucheuse. Que la Science Divine descende d’un acte de chair (Dieu l’avait bien saisi qui éjecta Adam et Eve du Paradis) constitue une blessure narcissique insupportable que l’être humain tente toute sa vie de couvrir du voile du péché ou de la rationnalité technologique (dans le futur, il sera possible de faire des enfants dans des couveuses artificielles), ce qui revient au même. La Bible est la meilleure alliée des techno-sciences. 


                      • Taverne Taverne 20 septembre 2017 11:39

                        Intuition nouvelle :

                        Pour Nietzsche, le chaos et le devenir sont autant nécessaires à la vie. Or, dans La Naissance de la tragédie, il oppose Dyonisos et Apollon. Le premier, c’est le chaos (et la musique), le second est la maîtrise et l’ordre (et l’art de la sculpture). Quand Nietzsche dit « Tu dois devenir l’homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même. », il est apollinien. Le « deviens ce que tu es » serait ainsi la symbiose de Dionysos et d’Apollon.


                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 20 septembre 2017 11:52

                          @Taverne


                          Macron c’est Daath : double. Sombre et Lumineux. Lumineux : Direction : ACTE SUD, sombre : Direction Bilderberg.

                        • kalachnikov kalachnikov 20 septembre 2017 13:14

                          @ Taverne

                          ’Il faut avoir gardé beaucoup de chaos en soi pour enfanter d’une étoile’ [Nietzsche]

                          Le chaos et le devenir sont la vie-même.

                          ’La seule qui soit démontrée jusqu’ici, c’est que le monde est un continuel devenir’.

                          C’est l’esprit humain qui ordonne via la morale. celui qui mesure, juge, etc. ’Il n’y a pas de phénomènes moraux ; il n’y a que des jugements moraux.’

                          Nietzsche emploie le terme morale pour la petite morale (il emploie aussi souvent le mot moraline) ; autrement par morale, il entend la faculté psychique de considérer les choses en bien et mal. un de ses objets premiers est de s’interroger sur cette faculté - si elle est donnée/innée ou acquise/culturelle, ceci sur le constat qu’elle est préjudiciable et néfaste au bien être (pas le bonheur, le bien être). Et ensuite d’envisager le dépassement de cette faculté parce qu’elle est acquise.

                          De plus, il est difficile de prendre un concept à part car son oeuvre est très unitaire. Celui de Volonté de puissance (ce qui nous anime) est primordial. La filiation vient de Kant et a chose en soi ; Schopenhauer reprend Kant et dit que la chose en soi est Volonté ; Nietzsche, tout d’abord schopenhaurien, plus tard dit Volonté de puissance.


                        • Taverne Taverne 20 septembre 2017 14:12

                          @kalachnikov

                          Il y a bien une filiation avec ces philosophes allemands, mais Nietzsche a aussi été très marqué par la découverte de Spinoza pour lequel la liberté est adhésion à la nécessité.

                          C’est pendant l’été 1881 que Nietzsche découvre Spinoza avec enthousiasme (lettre à Overbeck de la fin juillet : «  J’ai un précurseur, mais quel précurseur ! ») : pour Nietzsche comme pour Spinoza, la liberté est l’expression de la nécessité de notre nature, qui est aussi dans l’individu l’explication de la causalité infiniment efficiente de la substance divine. Ce que Spinoza désigne par l’expression « effort de persévérer en son être », Nietzsche nomme « volonté de puissance ». Enfin, « en gros », bien sûr.


                        • kalachnikov kalachnikov 20 septembre 2017 23:03

                          @ Taverne

                          "Quatre couples d’hommes ne se sont pas refusés à moi qui sacrifiais : Épicure et Montaigne, Goethe et Spinoza, Platon et Rousseau, Pascal et Schopenhauer." [in Humain, trop humain]

                          ’Je suis tout étonné, tout ravi ! J’ai un prédécesseur, et lequel ! Je ne connaissais presque pas Spinoza : si je viens d’éprouver le besoin de lui, c’est l’effet d’un « acte instinctif ». Non seulement sa tendance générale est, comme la mienne, de faire de la connaissance le plus puissant des états de conscience, mais je me retrouve encore dans cinq points de sa doctrine ; ce penseur, le plus isolé et le plus irrégulier de tous, est celui qui là-dessus se rapproche le plus de moi : il nie le libre arbitre, la finalité, l’ordre moral, l’altruisme, le mal, et si, évidemment, les différences sont grandes, elles tiennent plutôt à celles des époques, de la civilisation et de la science. Au total : ma solitude, qui m’avait fait souvent souffrir, comme à une très haute altitude, de la raréfaction de l’air et me causait des hémorragies, s’est transformée du moins en duo. C’est merveilleux ! » (30-VII-81, Sils-Maria ; Lettres choisies, trad. Vialatte, Gallimard, p. 176).’

                          "Encore l’origine des savants. — Vouloir se conserver soi-même, c’est l’expression d’un état de détresse, une restriction du véritable instinct fondamental de la vie qui tend à l’élargissement de la puissance et qui, fort de cette volonté, met souvent en question et sacrifie la conserva­tion de soi. Il faut voir un symptôme dans le fait que certains philosophes, comme par exemple Spinoza, le poitrinaire, ont dû justement considérer ce que l’on appelle l’instinct de conservation comme cause déterminante : — c’est qu’ils étaient des hommes en plein état de détresse. Si nos sciences naturelles modernes se sont à un tel point engagées dans le dogme spinozien (en dernier lieu et de façon la plus grossière avec le darwinisme et sa doctrine incompréhensiblement boiteuse de la « lutte pour la vie » —) c’est probablement l’origine de la plupart des naturalistes qui en est cause : en cela ils appartiennent au « peuple », leurs ancêtres étaient de pauvres et petites gens qui connaissaient de trop près les difficultés qu’il y a à se tirer d’affaire. Le darwinisme anglais tout entier respire une atmosphère semblable à celle que produit l’excès de population des grandes villes anglaises, l’odeur de petites gens, misérablement à l’étroit. Mais lorsque l’on est naturaliste, on devrait sortir de son recoin humain, car dans la nature règne, non la détresse, mais l’abondance, et même le gaspillage jusqu’à la folie. La lutte pour la vie n’est qu’une exception, une restriction momentanée de la volonté de vivre ; la grande et la petite lutte tournent partout autour de la prépondérance, de la croissance, du développement et de la puissance, conformément à la volonté de puissance qui est précisément la volonté de vie.’ [Gai Savoir, 349]



                        • petit gibus 20 septembre 2017 11:57
                          Et qu’aurait pensé Nietzsche

                          d’un « Deviens ce que tu n’es pas » ?

                          est ce un concept physique métaphysique du passé
                          ou une métaphysique physique inversée du futur ? 

                          • Taverne Taverne 20 septembre 2017 14:14

                            @petit gibus

                            Non, ça, ce serait plutôt un concept pataphysique.


                          • Taverne Taverne 20 septembre 2017 12:59

                            Autre nouvelle intuition :

                            Elle pourrait mettre une point final, une conclusion à ce débat. L’idée est la suivante : le « deviens ce que tu es » s’oppose à « ce qui te rend ce que tu es » La société, la vie, nous font comme nous sommes, elles nous rendent comme ceci ou comme cela : plus vigilants, méfiants, méchants, gentils, culpabilisés, etc. Le précepte préconiserait de reprendre le contrôle de soi-même en « devenant ». Ce serait donc le « devenir » (par le dedans) contre ce qui nous rend (ce qui nous transforme de l’extérieur). 

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