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Accueil du site > Tribune Libre > Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie (...)

Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d’Air France !

Dans les pays cités parmi ceux qu’ont le plus visité Viktor Bout et ses avions, figure un pays européen central : la Roumanie, ex satellite de l’URSS libéré de son joug dictatorial Ceaucescien, à la chute de l’emprise russe. Comme tous les pays périphériques d’une machine de guerre devenue folle et démesurée, c’est un grand fournisseur en armements. Un pays membre désormais de l’union européenne, mais qui a continué à produire des armes, notamment légères, en quantités astronomiques : c’est sa façon d’entrer dans « l’économie de marché » sans doute. Avec la Slovaquie, la Moldavie et son croupion de Transnitrie, nous avons là les principaux lieux de production d’armes dans le monde européen. Logique d’y voir passer régulièrement les avions d’approvisionnements de Viktor Bout. La plupart des armes ayant servi lors lors du conflit Rwandais provenaient de cette région du monde. Apportées par les Antonov ou les Tupolev de Bout, en même temps que les miliaires français dépêchés sur place...

La Roumanie, donc et son industrie de matériel de guerre. Sur les forums des obnubilés par les armes ("un public averti" !), on vante les copies de "Dragunov à vendre", déniché sur Internet ! La Dacia Logan et Sandero, mais pas que cela donc : la Roumanie est le onzième producteur d’armes dans le monde. Regia Arsenalul Armatei et RATMIL, La Compania Nationala Romarm, S. C. Metrom SaS.C. Avioane Craiova S.A.S.C. Uzina Mecanica Cugir S.A.et stimpex s.a. SPECTRUM Ltd. Aerostar S.A sont les usines principales. Devant une telle pléthore de firmes et de produits, il existe bien une "filière roumaine" de Viktor Bout pour les écouler : "Les avions de Victor Bout ont opéré non seulement de la Roumanie, mais aussi de pays voisin, comme la République de Moldavie. Un de ces avions immatriculés en Moldavie, l’ER-75929 (un Il-18 photographié ici à Chisinau) a effectué 73 vols, dans le trafic d’armes de la Roumanie pour l’Afrique, via le tarmac de l’aéroport militaire de Bucarest Otopeni-sous le nom d’Air Acvila (code RRM), une société détenue par le ministère roumain de la Défense". Pour donner le change, le même avion transportait l’équipe nationale de foot de Moldavie en 1999. Et était photographié aussi à ...Ostende.
 

Tous ces vols sont suivis de près par... la CIA."Un journaliste de la télévision polonaise, M. Witold Gadowski, a rapporté dans son article, publié en Mars 2008, que de seulement juillet 1997 à octobre 1998, des officiers de la CIA ont répertorié 37 vols d’avions de Victor Bout de la Mer Noire, à l’aérodrome de Burgas vers les pays africains. Seulement pour l’Angola, les compagnies aériennes de Victor Bout ont livré pour 15 millions de dollars de dollars d’obus d’artillerie, 20 milles obus de mortier ainsi que 20 lanceurs de missiles et 6 300 missiles. En Afrique, Bout a coopéré avec un autre fameux marchand d’armes, Ranjivan Ruprah, du Kenya. "Burgas était le nœud central du trafic de cigarettes organisé au profit de Milosevic, auquel a aussi amplement participé Victor Bout. La Roumanie n’a pas arrêté de vendre depuis, loin de là. Au 1er septembre 2010, un rapport indiquait que la Roumanie avait accordé 432 permis en 2009 pour des ventes d’armes, dont 294 "d’importation et de transfert" pour une liste de clients dont la tête était tenue par l’Algérie, l’Afghanistan, les USA et l’Iraq pour 145 millions de dollars au total. Les importations représentant 72 millions de dollars, notamment de de France (!), des USA et d’Iraq (?). le 19 juin 2010, Amnesty dénonçait ce trafic en termes très nets. "Le rapport cite en tant que vendeur bulgare provenant de Sofia les armes livrées par Armico Ltd, qui avait l’autorisation du gouvernement bulgare de les exporter au Rwanda. La Bulgarie, les gouvernements français et kenyans qui ont permis l’exportation et le transit de la cargaison d’armes à travers leurs territoires ont omis d’arrêter ces transferts, selon le rapport".

En 1989, l’effondrement de l’URSS ruine littéralement l’industrie d’armement roumaine, qui perd alors 90% de ses commandes : il faut trouver de nouveaux débouchés, et c’est ce dont vont se charger les militaires eux-mêmes. "Au sommet de l"organisation du trafic roumain, des personnes du sérail militaire. En fait, la gestion du réseau d’entreprises sous-traitantes appartient au colonel George Dumitrescu, un officier de haut rang de la brigade anti-terroriste du SRI (le Service roumain de renseignements intérieure), qui a coordonné les activités des citoyens arabes et de leurs frères musulmans en Roumanie. Son cousin, l’ex- responsable du personnel de l’Académie du renseignement dans leannées 1990, a été nommé procureur de l’armée à la Cour suprême. Toutes les opérations de contrebande de cigarettes de ce réseau ont été soutenues par un général et le chef de la Division économique du contre-espionnage de la SRI." La SRI joue un rôle extrêmement important dans la fabrication des faux papiers nécessaires au exportations clandestines d"armes. "Du personnel de la SIE (Foreign Intelligence Agency de la Roumanie) basés dans les ambassades roumaines a été chargé de préparer les faux documents nécessaires pour les opérations commerciales des trafiquants d’armes du réseau". La section des commentaires à cet article du Times Online mentionne un lien entre Bout et le gouvernement roumain dans la période allant de 1996 à 1999 en la personne du colonel Gigel Bratiloveanu. Ce colonel travaille actuellement comme conseiller économique pour l’Ambassade de Roumanie à Moscou, de sorte que le gouvernement roumain ne doit pas être très loin de ses activités. Après tout, l’ambassade se trouve à Moscou, pas en Sibérie."` L’homme cité aurait eu un rôle dans les événements qui ont conduit Bout en prison : "Maintenant, M. Bratiloveanu est chargé en tant que représentant commercial de l’ambassade de Roumanie à Moscou. C’est lui qui a donné la clé USB à Viktor Bout avec dedans le prix roumain des systèmes de missiles sol-air pour la guérilla des FARC". 

Roumanie, Moldavie mais aussi Slovaquie. Parfois, les avions de Bout font le relais pour les autres : en janvier 1999, le Sunday Times, de Londres, a également indiqué que Sky Air Cargo, de Londres, et la Airlines Occidental, d’Ostende appartenant à un commerçant belge d’armes, Ronald Rossignol et ont utilisé de vieux Boeing 707 chargés de fusils d’assaut AK47 et des mortiers portatifs de 60 mm vers Bratislava, la capitale slovaque. Soi-disant destinés à l’Ouganda, les armes, 40 tonnes à la fois, sont allées au Libéria et la Gambie, où ils ont été ensuite transférées sur les vols à partir d’un aérodrome de brousse à Kenema en Sierra Leone, par les services de Victor Bout. Finalement, les armes ont été apportées à des rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). On le voit, quand ce ne sont pas les avions que l’on déguise, ce sont les trajets que l’on rend complexes.

La Roumanie donne également à Viktor Bout l’occasion d’ouvrir d’autres portes. Parmi les russes expatriés, beaucoup deviennent citoyens israéliens. "Dans ces nébuleuses, les membres des mafias de l’ex-URSS, devenus ressortissants israéliens, sont de plus en plus nombreux. Shimon Naor est ainsi suspecté par la Roumanie, son pays d’origine, d’avoir frauduleusement alimenté en armes le Burkina Faso et le Togo entre 1996 et 1999" note Fanny Pigeaud de RFI. Israël, fort demandeur en armes de toutes sortes, a en effet déjà un pied dans la place : Un exemple en est l’activité de la société israélienne Romania Emtam, qui a tenté d’exporter en Israël plus de 3 000 lance-flammes adaptables sur armes automatiques qui avait été illégalement fabriqués en Roumanie. Afin d’obtenir la licence d’exportation, les lance-flammes avait été étiquetés comme "pièces de tour industriel". Viktor Bout est évidemment à l’affut. "Son partenaire israélien en Roumanie, l’amiral Shimon Naor, un ami de l’ex-président roumain Emil Constantinescu, le fait entrer dans l’arsenal de Romtehnica, et les entreprises roumaines de Defense. Les cigarettes embarquées selon les papiers à bord de l’avion d’Air Sofia, seront en fait, des fusils et des munitions chargés à Bucarest-Otopeni pour une destination sous embargo en 1998 (la Sierra Leone). Qui est Naor Shimon ? Ou plutôt, qui est le lieutenant-colonel Shimon-Hershkovitz ? C’est Ha’aretz qui l’explique, dans le contexte des scandales de corruption au ministère de la Défense israeilien (...). A après sa sortie des Forces de défense israéliennes, Naor Shimon est devenu un marchand d’armes pour plusieurs entreprises israéliennes. Il sera arrêté en Roumanie au mois d’août 1999 sur la suspicion de vendre des armes roumaines, au moyen de faux documents (ceux des certificats de l’utilisateur final, qui indiquent que les armes étaient à destination auTogo) à la guérilla deJonas Savimbi, violant ainsi les sanctions de l’ONU sur les ventes d’armes à l’Angola". Naor, arrêté en Jordanie en 2004 et condamné en 2006 à 11 ans de prison recevra six années de plus pour activités criminelles. Mais il avait réussi à s’enfuir, grâce à l’imbroglio de la justice roumaine. Fuyard, la France l’a retrouvé en mai dernier : "Bucarest a demandé samedi aux autorités françaises le transfert d’un ressortissant roumano-israélien condamné à onze ans de prison pour trafic d’armes et arrêté en France. Selon les autorités roumaines, Shimon Naor, âgé de 60 ans et recherché depuis 2006, "a falsifié plusieurs documents de transport" obtenant "une licence d’exportation d’armement et de munition dans des pays soumis à un embargo". Selon l’agence de presse Mediafax, les armes auraient été transportées au Nigeria et en Érythrée. M. Naor qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, avait été arrêté en août 1999 et libéré pour des raisons procédurales. Il avait aussitôt fui la Roumanie mais a été jugé par contumace (ROMÂNIA LIBERĂ)" nous apprend l’ambassade de France en Roumanie". Dans la presse, rien sur le personnage. En mars 2007, Air Sofia avait été interdite de vol et s’était aussitôt mue en United International Airlines, une compagnie...serbe, disposant de 5 vieux Antonov 12 (YU-UIA. YU-UIB, YU-UIC, YU-UID, YU-UIE).

Devant la forte demande du Libéria, ou émanant du conflit Rwandais, Bout va être obligé de se disperser, et de confier des transferts à d’autres associés tels que Leonid Minin, trafiquant arrêté en Italie dans des conditions rocambolesques évoquées ici. Dans son rapport de juin 2010, Amnesty revient sur son jugement. "Les documents de la Cour semblent montrer comment Minin aurait fourni non seulement les armes, mais aussi un avion qui a servi à les transporter au Libéria. Avec l’aide d’une société immatriculée à Gibraltar, aurait Minin pris des dispositions pour la livraison d’armes à transporter de l’Ukraine à Burkina Faso à l’aide d’un Antonov-124 un aéronef exploité par une société du Royaume-Uni et a fourni un certificat d’utilisateur final indiquant ostensiblement que les armes étaient destinées au gouvernement du Burkina Faso. Les documents de vol et les photographies révèlent que les armes ont ensuite été envoyées sur Ouagadougou, et de Bobo Dioulasso au Burkina Faso vers le Liberia, en utilisant un jet privé BAC-111 appartenant à Minin, enregistré aux ïles Caïman."

Cela n’a pas de fin, semble-t-il en effet. "Le lien entre l’aéroport d’Ostende avec des entreprises de trafic d’armes semble être une histoire sans fin. Selon le Sunday Times de Londres du 3 juillet 2005, et un rapport d’Amnesty International du 5 Juillet, 2005, African International Airways a fait un total de six vols en provenance de l’Albanie vers capitale rwandaise de Kigali à la fin 2002, et début 2003 en pleine violation des sanctions de l’ONU, transportant plus de 250 tonnes d’armes dans des DC-8 acargos. La cargaison d’armes, composée de mitrailleuses et de munitions de pistolets, des grenades et des lance-roquettes, a fini dans les mains de groupes rebelles soutenus par le Rwanda basé dans la province du Congo en proie aux conflits de l’Ituri et reconnus coupables d’actes de torture, de viol et assassinat. African Airways est depuis de nombreuses années un visiteur très régulier à l’aéroport d’Ostende. Ainsi, ont également été enregistrés à la fois des appareils du Swaziland en AIA, des DC8 responsables de vols d’armes et il en reste encore trois autres en Afrique du Sud enregistré AIA également. L’organisateur du transport d’armes était un courtier en location du Royaume-Uni, Platinum Air Cargo, qui a également une branche à Ostende enregistrée dans un siège adjacent à l’aéroport."
 
Le procédé d’envoi par faux documents d’export passe toujours par l’émission de faux documents d’exportation, en provenance soit de la Roumanie, ou de la Bulgarie, nous dit Amnesty : "Le 16 Janvier 2007, le gouvernement rwandais a publié un "certificat d’ utilisation finale" (EUC) pour l’acquisition de 49 kits de pièces et outils pour canons de 14,5 mm KPVT. Selon l’EUC, les armes devaient être achetés par une société de courtage d’armes enregistrée au Royaume-Uni, System Use Contract Ltd, qui ne semble pas avoir obtenu de licence de courtage du gouvernement britannique pour la transaction. Les documents de transport indiquent que les pièces de mitrailleuses ont été fournies par une firme basé à Sofia, Armico Ltd, agréée pour l’exportation au Rwanda par le gouvernement bulgare. Les armes ont été finalement exportées de Sofia le 19 Septembre 2008".... via les avions de Viktor Bout !
 
Mais il n’y a pas que la filière Bout : dans un étonnant document, Amnesty démontre dans le même rapport que des armes ont été encoyées à Kigali via des avions... d’Air France, et même pas via des avions cargos : les passagers étaient donc assis au dessus des armes, disposées en soute ! "Les documents de transport montrent que l’expédition a été réalisée sur une base régulière du vol régulier de passagers d’Air France (numéro de vol AF2687 ) à partir de Sofia vers Charles de Gaulle, à Paris. Il s’était ensuite rendu à Nairobi sur le vol KQ 8002 le 24 Septembre 2008. Sa destination finale, dans les documents de transport, était Kigali. Le document d’expédition énumère également une société sud-africaine comme étant en charge de la manipulation du cargo." Amnesty, très amer, conclut :  "les entreprises françaises, bulgares et d’Afrique du Sud semblent avoir agi en toute légalité. Les gouvernements de la Bulgarie, de la France et ldu Kenya qui ont permis l’exportation et le transit de l’envoi à travers leurs territoires n’ont rien fait dans ce cas pour arrêter les transferts d’armes irresponsables. Dans le cas de la France, les mécanismes institutionnels pour le faire correctement ne sont pas en place.La France, aux côtés de la Belgique, a été à la pointe pourtant des efforts multilatéraux visant à intégrer les transporteurs dans les transferts d’armes et les mécanismes d’octroi de licences". Notre bon ministre Morin, futur démissionnaire, devra bien s’expliquer un jour sur le vol AF2687... où des passagers français sont partis assis sur des bombes volantes... Viktor Bout a toujours bénéficié d’un laxisme généralisé ! Celui des Etats, tous heureux de se trouver une couverture.
 
 
D’autant plus que la circulation de ses avions au Rwanda a bien été répertoriée. "Pendant dix semaines environ pour l’entretien et la rénovation. Inscrit comme 9XR-SC (ici à Zaventem), l’avion est de propriété rwandaise, appartient à Silverback Cargo Freighters, fondée en 2002. Selon le rapport d’Amnesty du 5 Juillet, 2005, deux avions DC8 de Silverback, le 9XR-SC ’-(ici à Ostende en décembre 2004) et le 9XR-SD (ici à Adis-Abbeba) ont effectué une autre série de livraisons de munitions de l’Albanie à Kigali, d’avril à Juin 2003. Entre Mars et Septembre 2004, l’avion de Silverback-9XR-SC a été loué à des services aériens internationaux pour le transport de quantités supplémentaires d’armes en provenance d’Europe orientale vers le Rwanda. (...) La société du Libéria est la dernière création de marchand d’armes Duane Egli. Lorsqu’en 2003 Egli, avec Ducor World Airlines s’est déclaré en faillite Il restait deux autres Lockheed Tristar au Kyrgyzstan  ! le N°1201, ex-Tradewinds et ancien 5X-AAL d’Almidon Aviation est alors devenu EX-102, (stocké ici à Sabiha Gokcen en Turquie), sera scrappé à Ras al-Khaimah en mai 2007. En février de la même année, sous les couleurs de Reem Air, il balladait encore les pélerins vers la Mecque.... chez Bout, tout était bon pour se faire de l’argent !
 
Un Viktor Bout aidant les français au Rwanda ? Pas qu’un peu ! Voilà ce qu’en dit Laurent Léger dans "trafics d’armes" : "Ah, ces ingrats de Français. Les diplomates du Quai d’Orsay ont plaidé pour que l’empereur du trafic d’armes soit inscrit sur la liste noire des Nations Unies. Et pourtant : l’une des opérations militaires françaises les plus importantes de ces dernières années s’est en partie déroulée grâce à lui. Peu de spécialistes le savent mais c’est Victor Bout qui a fait démarrer Turquoise, l’intervention française au Rwanda, sur les chapeaux de roue.(…)" Et pourtant... Lors des auditions de la mission d’information sur le Rwanda, une étrange amnésie française va frapper : on ne trouve nulle part le nom de Viktor Bout. Interrogé, le ministère de la défense français affirmera bien que "pour la mise en place des forces de Turquoise, il a été fait appel à une centaine de rotations d’Antonov qui, à partir de cinq plates-formes en France, notamment Roissy, Nantes, Istres et Lyon, ont amené les personnels, les matériels et les ressources" sans en citer le propriétaire : ce bon Viktor. 
 
Et pourtant  : "c’est grâce à Michel Victor-Thomas que celui à qui un ministre britannique a un jour collé l’étiquette de « Bill Gates du trafic », a transporté les troupes françaises en 1994. « Le 21 juin, j’ai reçu un coup de fil d’un commissionnaire de transport mandaté par l’Etat-major des armées », raconte-t-il. « On a des urgences sur Turquoise. Est-ce que tu peux passer nous voir », me dit-on. J’y vais, et on me donne carte blanche. Après cela, j’ai travaillé en ligne directe avec l’Etat-major pour toutes les questions logistiques. » Patron de la société Spairops, une entreprise d’affrètement d’avions, Victor-Thomas se charge de trouver les Antonov, les énormes avions-cargos qui transportent les matériels les plus gros qui soient. La « faiblesse » et l’« état de délabrement du transport aérien militaire français », selon un expert, sont tels que l’armée, avec ses Transall et ses C-160 insuffisants, doit sous-traiter au privé le transport de ses troupes et de ses équipements. Dans l’urgence, il faut se débrouiller". Le système débrouille, grande spécialité française. Car il est vrai qu’en face, c’est du lourd : Bout a étoffé son offre dans de sérieuses proportions. "Quand on demande à Bout un avion en urgence, il répond « OK, à quelle heure ? » et accepte de faire décoller ses appareils sans paiement d’avance, ce qui est rarissime dans le métier, se souvient Michel Victor-Thomas. Il ne faut pas perdre de vue que l’armée française paie au mieux à échéance de 90 jours…" La meilleure sans doute celle-là : Viktor Bout accordant un CREDIT à l’armée française qui saute aussitôt sur l’occasion.... "Au plus fort du transport - de la « projection » sur le terrain, disent les militaires -, douze avions voleront en même temps" énonce Laurent.
 
"Deux de ces trois avions transportaient du personnel. Et le troisième transportait des munitions (...) pour l’armée rwandaise (.. )cils restèrent quelques minutes à l’aérodrome et aussitôt après (les munitions) étaient chargées sur des véhicules qu’ils dirigèrent vers le camp de Kanombé" écrit un officier belge sur l’attitude de la France lors du génocide rwandais dans Le Monde du 23 juillet 1995. Pour d’autres, dont un président en exercice, l’opinion est différente il semble.
 
Si Viktor Bout est en procès un jour (prochain) à Washington, les français iront-ils le défendre pour le remercier de les avoir autant aidés, dans une opération présentée par le président actuel comme exemplaire ? Certainement pas. Dans ce genre de milieu, vous n’y pensez pas !
 

Documents joints à cet article

Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d'Air France ! Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d'Air France ! Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d'Air France ! Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d'Air France !

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33 réactions à cet article    


  • Castor 14 octobre 2010 11:29

    Si l’on se prenait au jeu de séparer les écrits de l’auteur des citations qu’il fait d’autres auteurs, la contribution du premier serait presque risible...


  • morice morice 14 octobre 2010 08:35

    Ah tiens, visé hier dans un autre post, le voilà qui déboule.... merci de révéler votre trollisme ici...


    Si vous étiez intelligent, vous sauriez depuis le début de la série que ce livre est cité, et qu’a chaque fois qu’un de ces extraits traduits est affiché on en donne la référence : vous jouez au clown malfaisant que vous êtes :sur le net, vous allez flinguer un par un tous ceux qui vous ont fait des reproches. J’ai toujours cité toutes mes SOURCES dans TOUS MES ARTICLES.


    la preuve :

    dès l’intro de la sérien j’ai décrit un homme et sa citation : Lee Wolosky. C’est à partir de là que la série a été écrite : or qu’ai-je dit dès l’intro ? Ceci :

    Il devrait ne pas l’être, il ne peut pas l’être, en effet car il connaît parfaitement le sujet : « en 1999, Witney Schneidman, du département d’Etat, effectue la collecte d’informations sur les nombreuses guerres civiles et les conflits qui font rage en Afrique. Il remarque que le nom de Victor Bout, un Russie marchand d’armes, ne cesse d’apparaître dans de nombreux conflits. Parfois, Bout fournit même des deux côtés d’une guerre civile. Au début de l’été 1999, un fonctionnaire de la NSA fait à Schneidman un exposé sur Bout, du type »avis définitif« fondé principalement sur les communications interceptées par la NSA sur son cas. Les photos montrent des douzaines d’avions stationnés dans un aéroport de Sharjah, aux Emirats Arabes Unis, tous appartiennent à Bout. Schneidman commence alors à mobiliser d’autres fonctionnaires. Au début de 2000, lui et le conseiller Lee Wolosky du Conseil National de Sécurité créent une équipe chargée d’appréhender Bout. Tandis que Bout reste peu connu du grand public, pour de nombreux Etats-Unis fonctionnaires, il devient le plus criminel recherché dans le monde, en dehors d’Oussama Ben Laden et de ses proches collaborateurs » notent Farah et Brown dans leur livre « Marchands de mort ». Dès 1999, donc, Wolosky est parfaitement au courant de ce qui se trame à Sharjah. C’est lui qui monte une équipe pour le capturer ! Et quant à le chercher comme Ben Laden... on sait ce que ça signifie d’emblée : « Laissons-le courir », plutôt.... un de plus !

    Votre remarque est donc la preuve d’une grande malfaisance : vous cherchez à discréditer un travail que vous êtes bien incapable de faire, ça s’arrête bêtement à ça.. et c’est.... minable.

    PS : c’est Farah, pas Farrah : quand vous recopiez, prenez au moins la peine de le faire correctement....

    • morice morice 14 octobre 2010 08:41

      Au fait votre « vengeance » vient de où ? de ça :


      ma conclusion 
      « le mec est GRAVE, tout simplement. Et d’une prétention rare. »

      j’ajouterai aujourd’hui : en plus, c’est un TROLL.

      vous passez votre temps à flinguer les gens de gauche car vous êtes de droite :

      commentaire du gus sur un autre site :

      http://www.meilcour.fr/general/inte...

      Nicolas,

      Je sais d’avance que tu vas détester ce que je vais dire. Mais quel connard, penseras-tu et tu n’auras probablement pas tort ?
      Nicolas, votre maladie est relativement grave, vous en avez tous les symptômes ; un discours gauchisant, la volonté d’interdire d’interdire, traiter de sujets qui sont très en bas de l’échelle des problèmes, avoir une vision parisienne des sujets … il va falloir être fort, très fort … c’est une maladie très dangereuse, mais il est tout de même possible d’en guérir, vous êtes un BOBO !
      Le mieux c’est le traitement de choc ;
      _ 3 semaines de Jean Jacques Bourdin le matin
      _ Un PMU, de quartier, 2 fois par semaine
      _ Une bonne discussion avec un taxi parisien, sur les retraites
      _ Et le soir un bon Marc Levy pour se laver la tête

      Sinon on peut proposer un traitement condensé, plus fort, plus efficace mais tout de même très risqué car il peut occasionné des séquelles irréversibles ; le Jean Pierre Pernault. Mais là je ne réponds plus de rien.

      Les « bobos » de gauche dont vous parlez sont ceux qui s’opposent à votre avis : discréditer, c’est BIEN UNE METHODE CHEZ VOUS. Ce n’est certainement pas la bonne...


      • frugeky 14 octobre 2010 09:50

        La question que je me pose en lisant votre série sur Bout, c’est le pourquoi de son arrestation.
        Protégé par la CIA, qui s’en sert à l’instar d’autres pays « démocratiques », notamment la France lors de l’épisode turquoise. il semblait avoir suffisamment de garanties pour ne pas être inquiété.
        Or il l’est. Ce n’est pas pour le mettre à l’abri. Il a donc gêné quelque acteur majeur du (des) trafic(s). Russie ? Israël ?
        La réponse à mes questions au prochain épisode ?


        • morice morice 14 octobre 2010 10:02

          Juste une chose ; Merchant of death, je l’ai dans ma bibliothèque non traduit, dédicacé et offert ! J’ai pas besoin de la recopier pour m’attribuer la paternité de leurs propos !


          Moi, je l’ai acheté, mais je l’ai lu :ce doit être ça la différence : votre superficialité est patente, et vous l’annoncez même d’emblée dans votre site : 

          Pourquoi faudrait-il être vieux pour parler de politique ?

          Pourquoi faudrait-il être ennuyeux pour parler de politique ?

          Vous aimez vraiment l’économie, mais détestez les pages saumon du Figaro ?

          Ne peut-on pas marier la réflexion politique avec le rire ?

          Doit-on laisser le champ de l’analyse aux seuls médias officiels ?

          Faut-il être vieux bedonnant boire du vin rouge millésimé et fumer un cigare cubain pour comprendre quelque chose à la politique ?

          Pourquoi doit-on toujours entendre un discours conformiste dans le journalisme politique ?

          Est-ce que Patrick Poivre d’Arvor a des implants et si oui combien cela lui a t-il coûté ?

          Vous en avez pas marre d’entendre un de vos voisins ou pire un membre de votre famille dire ; « il y en a marre de tous ces étrangers »  ?

          Vous n’en pouvez plus des chroniques politiques de Franz Olivier Giesbert ou d’Eric Zémmour ?

          Vous pensez que Marie Drucker s’est faîte pistonnée par papa, puis par François Barouin ?

          Pour vous Thomas Piketty est un génie ?

          Vous faîtes du fogckings blogging ?

          L’hymne du Politoblog ; L’andouille qui fait l’imbécile

          Restez donc au stade de votre hymne...


          ou attendez le tiroir-caisse :

          « Sur le politoblog, vous pourrez retrouver une incrémentation de différentes publicités. Car j’estime que la publicité a l’utilité de la gratuité et que chaque esprit éveillé, doit malgré la pub être en mesure de conserver son libre arbitre. Sachez toutefois que ces revenus minimes sont et seront reversés au sidaction (J’avais aussi la possibilité de partir avec dans un paradis fiscal mais le choix était limité à Tourcoing). J’espère que vous comprendrez tout de même que je puisse conserver le crédit d’impôt. »

          Tourcoing vous salue pour la pub, en prime...


        • morice morice 14 octobre 2010 12:43

          allez nous parler de foot, vous ferez... deux visiteurs.



          enfin un seul, le second étant vous-même...

        • morice morice 14 octobre 2010 09:58

          « La question que je me pose en lisant votre série sur Bout, c’est le pourquoi de son arrestation ».


          vous l’apprendrez dans la série.....

          vous tenez un Bout, déjà si on peut dire :
          « Or il l’est. Ce n’est pas pour le mettre à l’abri. Il a donc gêné quelque acteur majeur du (des) trafic(s). Russie ? Israël ? »

          il détient un secret (deux en fait) que le public américain ignore encore, et qui, révélé, ruinerait définitivement la réputation du Pentagone et des gouvernants. On va le « sortir du jeu », comme on l’a fait adroitement pour David Headley qui a réussi à fabriquer une belle lignée de décérébrés, façon Fayzal Shahzad...

          Vous allez certainement trouver avant que ça ne soit écrit ici, à vous voir aussi connaisseur de la question. Rassurez-vous, c’est pour bientôt, le premier secret. Car il y en a deux.. et l’autre sera expliqué à la fin seulement de la série.... non pas pour sauvegarder l’audience, mais parce qu’il faut apprendre tout un cheminement et une organisation d’abord... 

          • rocla (haddock) rocla (haddock) 14 octobre 2010 10:04

            Morice , t’ as pas encore compris que ça ne nous intéresse pas tes fadaises journalières . Essaie donc la culture du haricot , qui elle , a une fin . 


            • morice morice 14 octobre 2010 12:18

               « ça ne nous intéresse pas tes fadaises journalières  »



              ne prenez pas votre (bien minable) cas pour une généralité.... ICI, vous n’êtes rien, Haddock. Rien d’autre qu’un vieux qui radote.


            • LE CHAT LE CHAT 14 octobre 2010 10:49

              cette série d’articles sur bout , on n’en voit pas le bout !


              • HERVE 14 octobre 2010 13:22


                Puisque l’on parle Ronald Rossignol, voici une partie de ce qui est dit à son sujet dans le cadre d’autres enquêtes ... 

                _ _ _ _


                ( Financieel-Economische Tijd - René De Witte )

                L’enquête sur les victimes des tueurs du Brabant wallon mène vers les milieux d’affaires autour de Vanden Boeynants

                Circuits de blanchiment et trafic de drogue, d’armes et de métaux précieux

                ( ... )

                L’enquête sur les tueries s’est principalement concentrée sur les recherches de liens balistiques. Une enquête approfondie sur les victimes était taboue. Une telle enquête aurait mis au jour des liens surprenants entre les victimes. Godbille travaille dans ce sens depuis des années. D’après les échos qui nous sont parvenus, Godbille a axé sa démonstration à huis clos autour de la Banque Copine qui blanchissait l’argent, Euromeat qui servait au transport de toutes sortes de trafics, et un certain nombre de laboratoires médicaux qui avaient leur place dans le monde de la drogue. Godbille a montré un nombre incroyable de connections. En soi, ces relations ne prouvent encore rien, mais elles sont si nombreuses qu’elles auraient mérité une enquête approfondie.

                Léon Finné était une personnalité incontournable dans la Banque Copine qui, depuis, est tombée en faillite. Il était l’ex-gérant d’une filiale et a été assassiné lors des attaques en septembre 1985. Il était impliqué dans des transferts illégaux du Zaïre vers le Luxembourg. Il entretenait des liens étroits avec le milieu des armes.

                Copine était liée à l’institution Crédit Commercial et Financier et les sociétés d’assurance et de réassurance North Europe Insurance and Reinsurance. Chez North Europe on retrouve les noms de Vastapane et De Pauw, deux relations d’affaires très proches de Vanden Boeynants. L’un des administrateurs de North Europe était Ronald Rossignol, qui avait prêté de gros montants à Jacques Van Camp, un ancien architecte du groupe Blaton qui s’était tourné vers l’horéca. Parmi les clients connus de son restaurant, on retrouvait Vanden Boeynants et le général de gendarmerie Beaurir. Van Camp fut assassiné par les tueurs en octobre 83. Par le biais de la fiduciaire Office de Représentation Fiscale (dont un des clients était Blaton), Van Camp était lié à José Vanden Eynde. Cet ancien employé de la fiduciaire fut assassiné en 82 par les tueurs.

                Les diamants

                Dans le système de blanchiment qui avait été mis sur pied, le trafic de diamants et métaux précieux jouait aussi un rôle important. D’après certaines sources, le couple de diamantaires Szymusik et le chauffeur de taxi Constantin Angelou – tous les trois assassinés en 1983 par les tueurs – faisaient aussi partie du circuit.


                ( ... )

                _ _ _ _


                Il semble que l’article suivant soit le plus récent :

                Les passagers n’ont pas vu leurs billets

                SAUSSEZ, ISABELLE

                Mardi 31 juillet 2007

                Transport Escroquerie aux billets d’avion : une vingtaine de victimes ont porté plainte http://archives.lesoir.be/transport-escroquerie-aux-billets-d%26%238217-avion-une_t-20070731-00CHP7.html?queryand="ronald+rossignol"&firstHit=0&by=10&when=-1&begYear=1989&begMonth=01&begDay=01&endYear=2009&endMonth=04&endDay=16&sort=datedesc&rub=TOUT&pos=0&all=2&nav=1

                _ _ _ _

                • HERVE 14 octobre 2010 13:37


                  Où l’on retrouve Bouhouche et Beijer ...

                  http://archives.lesoir.be/diamant-la-justice-belge-est-elle-en-mesure-de_t-20021108-Z0MGAN.html?queryand=+trafiquants+de+diamants+%2CAnvers%2CLe+%ABLibanais%BB+d%27Anvers+r%E9pond+%E0+l%27ONU&firstHit=0&by=10&when=-1&sort=datedesc&pos=0&all=1&nav=1

                  Diamant La justice belge est-elle en mesure de combattre les trafiquants de diamants qui opéreraient à Anvers ?

                  Le « Libanais » d’Anvers répond à l’ONU

                  Des « organisations criminelles » ?

                  LALLEMAND,ALAIN

                  Vendredi 8 novembre 2002

                  Accusé de piller le Congo, la tête du clan libanais Ahmad nie en bloc. La justice belge semble incapable de confirmer ou d’infirmer les accusations de l’ONU.

                  ALAIN LALLEMAND

                  Schupstraat nº15, le coeur du quartier diamantaire anversois. Dans les locaux d’Asa Diam, la tête du « clan » Ahmad, Ali Saïd Ahmad, nous reçoit sans chaleur, et pour cause : depuis la mi-octobre, ses sociétés sont officiellement accusées, par un panel d’experts des Nations unies, de participer au pillage des ressources naturelles du Congo (lire ci-contre). On le dit proche des milices chiites libanaises, le groupe Amal, le Hezbollah. Il nie tout sauf que, désormais, les banques se méfient de lui, le privent de facilités.

                  Derrière ses verres fumés - souvenir de l’attaque dont il fut victime en 1989 de la part de l’ex-gendarme Madani Bouhouche, et dans laquelle il perdit un oeil -, le maître des lieux a la mine sombre. C’est comme cela depuis le 11 septembre 2001, dit-il. Avec ces accusations qui lient le diamant à Al-Qaïda, au terrorisme islamique. Ça n’a pas de sens : le diamant, c’est un milieu de professionnel, où tout le monde se connaît. Moi, je suis là depuis 1975...

                  Au crédit d’Ali Saïd Ahmad, une évidence : jamais la police belge ou le Haut conseil du diamant (HRD) n’ont pu confirmer, de manière ferme, les accusations portées contre ce diamantaire d’origine libanaise naturalisé belge. Pourtant, le HRD connaît depuis plusieurs mois la nature des accusations que les experts des Nations unies s’apprêtaient à couler dans leur rapport final. Et le clan Ahmad, convoqué par le HRD, s’est expliqué devant cette instance professionnelle. Leurs explications n’étaient pas non-crédibles, nous dit prudemment un employé du HRD, et les Nations unies n’ont jamais fourni de preuve.

                  Pourtant, Ali Saïd Ahmadest dans le collimateur des Belges bien avant les accusations des Nations unies. Bien avant le 11 septembre 2001, le service belge de renseignement militaire (SGR) évoquait lui aussi la « fausse monnaie », le « blanchiment », les liens chiites... (lire ci-contre). Alors ?

                  Comment les Nations unies peuvent-elles parler d’« organisations criminelles » ?, lance Ali Saïd. Les liens avec le terrorisme moyen-oriental ? Ce sont des foutaises ! Si je faisais du blanchiment, je ne serais pas ici, mais en prison. Nous sommes actifs dans l’immobilier, c’est vrai. Mais nous n’avons pas de relation avec le groupe Amal, nous n’avons pas de relation avec Nabih Berri. Je le souhaiterais, parce qu’alors je serais un homme riche... Foutaise également que nous aurions géré leur argent.

                  Les militaires belges suspectent Ali Saïd Ahmad d’avoir été en affaires avec le marchand d’armes Jacobus Witteveen. Même démenti : Je ne l’ai jamais rencontré, ne le connais pas. Si j’ai acheté des avions, où sont-ils ?

                  La famille Ahmad possède quatre sociétés en Belgique, dont trois sont actives dans le diamant : Triple A Diamonds, Sierra Gem (épinglées toutes deux par les experts de l’ONU) et Ahmad Diamond.La quatrième, Asa Diam, s’occupe d’exports de nourriture et textiles vers l’Afrique (Tanzanie, Zambie, Congo, Angola). Ali Saïd peut-il nier l’accusation selon laquelle il aurait acheté 150 millions de dollars de diamants au Congo ? Cela, il s’en garde : les trois sociétés diamantaires achètent au Congo. Mais les achats arrivent officiellement, de Kinshasa à Zaventem puis Anvers, via des vendeurs installés au Congo et titulaires de licences.

                  Bref : la bouteille à encre. Qui trompe qui ? Et la justice belge est-elle capable, elle, d’y voir plus loin ? Jeudi après-midi, le sénateur Agalev Michiel Maertens posait une question orale au ministre de la justice, Marc Verwilghen : le Parquet d’Anvers a affirmé ne pas disposer d’assez de personnel pour traiter les dossiers levés par l’ONU. Et ce 28 octobre, le Procureur général d’Anvers a même affirmé que les « diamants du sang » n’étaient pas une priorité... Si le ministre Verwilghen approuve les déclarations défaitistes du Parquet, n’est-ce pas contraire à toutes les orientations prises par les Nations unies (et par-delà, contraire aux intérêts du secteur diamantaire anversois) ? Quelles instructions ont été données aux enquêteurs belges en la matière lorsqu’on sait que des personnages clés présumés du trafic de diamant (comme Sanjivan Ruprah) ont été interceptés chez nous, relâchés, arrêtés à nouveau à l’étranger et circulent désormais librement en Belgique ? La Belgique, ce mardi encore au sommet d’Interlaken, en Suisse, ne s’est-elle pas engagée fermement contre les « diamants de la guerre » ?·

                  Des « organisations criminelles » ?

                  Les groupes d’experts des Nations unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles de la République du Congo affirmaient dans leur rapport final, diffusé ce 16 octobre :

                  Le Groupe d’experts possède des documents indiquant que trois « clans » d’origine libanaise qui exploitaient des entreprises autorisées à faire le commerce de diamants à Anvers ont acheté, en 2001, des diamants en provenance de la République démocratique du Congo d’une valeur de 150 millions de dollars, en passant directement par Kinshasa ou par des comptoirs établis en République démocratique du Congo. Ces trois clans Ahmad, Nassour et Khanafer sont des organisations criminelles distinctes qui opèrent à l’échelle internationale. Leurs activités, qui comportent notamment la contrefaçon, le blanchiment d’argent et la contrebande de diamants, sont bien connues des services de renseignements et de police. Selon plusieurs sources crédibles, ces clans entretiennent également des liens avec le groupe Amal et le Hezbollah. Certaines sociétés qui leur sont associées sont Sierra Gem Diamonds, Asa Diam, Triple A Diamond et Echogem. Un groupe lié à ces clans fournit des faux dollars à d’anciens généraux de l’ère du Président Mobutu, qui tentent de renverser le Gouvernement de la République démocratique du Congo.

                  En 2000, un rapport confidentiel du SGR (renseignement militaire belge) sur le rôle de la Belgique dans le trafic de diamant angolais affirmait notamment :

                  La famille Nassour a des liens familiaux (par mariage) avec la famille Ahmad. Ces deux familles, avec le Libanais Kanaffer, ont été mises en relation avec l’impression de fausse monnaie. La famille Ahmad aurait, via ses contacts avec Amal, disposé de grandes facilités au Liban (...) En contrepartie ils gèrent l’argent d’Amal et de Nabih Berri.·


                  • HERVE 14 octobre 2010 13:44


                    http://www.rfi.fr/Fichiers/Mfi/PolitiqueDiplomatie/865.asp

                    10/04/2003
                      Trafics d’armes vers l’Afrique : gros plan sur les réseaux
                    (MFI) Qui sont les grands acteurs des trafics d’armes entre l’Afrique et l’Europe ? Comment réduire leur champ d’action ? Le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) publie un nouvel ouvrage qui fait le point et propose quelques recommandations.

                    Cela paraît logique : la violence armée, qui empoisonne la vie de 60 % des pays africains, sera en partie atténuée lorsque l’on luttera efficacement contre la prolifération des armes dans le monde. Oui, mais voilà, constate le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), un institut de recherches basé en Belgique, ce combat ne fait pas partie des priorités de tout le monde. Un certain nombre « d’hommes d’affaires », en particulier, ne sont pas prêts à abandonner le secteur de l’armement qui représente un marché plus que lucratif.
                    Faut-il rappeler, pour exemple, l’affaire de l’Angolagate, révélée en 2000 ? Ce vaste trafic d’armes, à destination de l’Angola, aurait en effet rapporté quelques millions de francs français à plusieurs personnalités du monde politico-médiatico-financier français : le préfet Jean-Charles Marchiani, proche de Charles Pasqua, l’écrivain Paul-Loup Sullitzer, l’ancien responsable de la cellule Afrique à l’Elysée Jean-Christophe Mitterrand, ou les hommes d’affaires Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak…

                    Pour le GRIP, il apparaît donc nécessaire de tracer les contours et de connaître les acteurs des filières de transfert d’armes pour mieux les contrôler. Son ouvrage Trafics d’armes vers l’Afrique dresse ainsi une galerie de portraits de personnalités connues ou moins connues du grand public. L’itinéraire des Belges Jacques Monsieur, Geza Mezösy, Ronald De Smet ou Ronald Rossignol est passé au peigne fin, entre sociétés interchangeables, fausses immatriculations, faillites frauduleuses, pavillons de complaisance… Chacun apparaît comme un roi de la magouille, doué pour brouiller les pistes. La route empruntée par un seul de leurs chargements d’armes apparaît comme un véritable casse-tête : « Au début novembre 1999, un Boeing 707 immatriculé au Liberia et appartenant à la société Air Cargo Plus, gérée par deux Scandinaves basés au Luxembourg, a transporté du matériel militaire de Burgas (Bulgarie) à Harare, d’où il a été transféré à Kinshasa par Ilyushin 76D, afin d’être utilisé par les forces zimbabwéennes en RDC  », racontent les chercheurs du GRIP.

                    Imbroglios mafieux

                    Victor Bout, originaire du Tadjikistan, fait partie des personnages les plus en vue. Les Nations unies l’ont notamment accusé de servir de lien entre des trafiquants d’armes européens et l’Unita en Angola, le RUF au Sierra Leone et les rébellions de la République démocratique du Congo. Il faut dire que Victor Bout sait profiter des faibles moyens de contrôle de certains pays : sa société Centrafrican Airlines, enregistrée en Républicaine centrafricaine mais dont les activités étaient délocalisées dans les Emirats Arabes Unis, a pendant longtemps utilisé une vingtaine d’avions sans l’autorisation, pourtant indispensable, des autorités centrafricaines…

                    Dans ces nébuleuses, les membres des mafias de l’ex-URSS, devenus ressortissants israéliens, sont de plus en plus nombreux. Shimon Naor est ainsi suspecté par la Roumanie, son pays d’origine, d’avoir frauduleusement alimenté en armes le Burkina Faso et le Togo entre 1996 et 1999. Evidemment, certains pays africains participent activement à ces transferts : l’Afrique du Sud, le Togo, le Burkina Faso, le Liberia font partie de ceux qui ont permis, à différentes échelles, d’organiser les trafics à destination de l’Angola et de la Sierre Leone.

                    Si ces imbroglios mafieux ont pendant longtemps bénéficié du silence complice de quelques grandes puissances, le climat d’impunité qui prévalait semble aujourd’hui cependant changer, se réjouit le GRIP. L’Onu a ainsi organisé, en juillet 2001, une conférence « sur le commerce illicite des armes légères », assortie d’un plan d’action. De même, les procès contre des trafiquants se multiplient. Même « l’insaisissable » Victor Bout est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la justice belge. Mais ce n’est pas assez. Il reste de nombreuses failles dans les systèmes de contrôle. Pour plus d’efficacité, le code de conduite de l’Union européenne sur les transferts d’armements, publié en 1998, doit par exemple être transformé en une législation commune aux pays de l’Union. Tandis que le marquage, l’enregistrement et le traçage des armes doivent faire l’objet de réglementations strictes. Ce sont ces mesures qui permettront d’éviter que de nouvelles armes ne s’ajoutent aux 500 millions qui circulent déjà dans le monde et tuent chaque année 500 000 personnes.

                    Trafics d’armes vers l’Afrique. Pleins feux sur les réseaux français et le « savoir-faire » belge, sous la direction de Georges Berghezan, Grip-Complexe, Bruxelles, 2002, 179 pages, 13,90 euros.


                    • Shaytan666 Shaytan666 14 octobre 2010 14:18

                      Ah ! le GRIP, cet organisme impartial que tout le monde nous envie.


                    • morice morice 14 octobre 2010 14:19

                      va falloir vous ouvrir un fil spécial là car ça pollue pas mal celui en cours.. allez tout poster sur mon article sur la Belgique, ici, j’irai les relever là = merci d’y songer !



                      en plus l’avocat vient tout juste d’être condamné et en 2009 son propre fils avait tenté de le tuer ! or de ça, ici, on n’en a rien su !! c’est INCROYABLE comme histoire en marge de celle de Dutroux.. 

                      merci de ne plus rajouter de longs textes sur la série consacrée à Bout... 

                    • morice morice 14 octobre 2010 14:22

                      vous savez on a de très bon gendarmes : bientôt, je vous en présenterai un ici-même.....


                    • frugeky 14 octobre 2010 16:23

                      Je ne trouve pas tellement que les commentaires d’Hervé polluent...
                      Ils font le lien puisque c’est vous dans vos articles précédents qui avaient ouvert sur la Belgique.
                      D’ailleurs on retrouve des noms connus : Rossignol, Monsieur, Bout bien sûr, mais aussi Falcone et Gaydamak...
                      Ils enrichissent plutôt...


                    • HERVE 14 octobre 2010 18:23

                      Morice,

                      La longueur de certains articles peut être un problème mais ne faites pas l’erreur d’établir des frontières là où elles n’ont pas lieu d’être. Il y a longtemps que la criminalité tire profit des limites territoriales, dont elle se fiche complètement.

                      Viktor Bout a beaucoup utilisé l’aéroport d’Ostende.

                      Les tueurs du Brabant semblent avoir commencé leurs forfaits à Maubeuge (voir un article récent sur agoravox)

                      Des uniformes de gendarmerie français volés à Amiens ont été trouvés dans un château de Di Luciano. Le « financier » (le dentiste Melchior) avait un cabinet à Nice.

                      Ciolini, présenté parfois comme appartenant aux services secrets français (ce dont je doute) était très proche de la bande de Patrick Haemers (sous le faux nom de colonel Bastiani) après s’être illustré dans l’enquête sur l’attentat de la gare de Bologne.

                      La bonbonne de gaz utilisée dans l’attentat de la station de métro Saint Michel venait de Belgique (et l’explosif ?).


                    • Shaytan666 Shaytan666 14 octobre 2010 18:51

                      Mr Herve dans l’épisode 3 je vous ai mis deux liens très instructifs.


                    • HERVE 14 octobre 2010 19:09

                      Je voudrais ajouter qu’à un moment ou à un autre de leur vie, 80 % des diamants mondiaux passent par Anvers ... et on ne peut nier l’importance des diamants dans les trafics d’armes en Afrique.

                      N’oublions pas non plus que Di Luciano était suspecté de fournir du matériel aux braqueurs de fourgons du nord de la France.

                      Malgré les « magistrats nationaux » et les « mandats d’arrêt européens », les forces de l’ordre sont encore trop cloisonnées.

                      Je ne peux qu’encourager les lecteurs à approfondir ce qui se passe hors de leur pays ... car cela peut les concerner aussi. Si l’information avait mieux circulé entre les policiers français et belges, Fourniret aurait été arrêté bien plus tôt ! ... mais je m’écarte du sujet.

                      Je vais aller lire les liens laissés à mon attention !


                    • morice morice 14 octobre 2010 20:35

                      « Je ne trouve pas tellement que les commentaires d’Hervé polluent... »


                      certes, mais je crains qu’on ne mélange un peu trop les tueurs du Brabant avec l’histoire de Viktor Bout, déjà qu’on a essayé de la drainer vers le Temple Solaire : donnez les liens, mais évitons les pavés qui font fuir les posteurs, souvent, disons...

                    • morice morice 14 octobre 2010 20:39

                      Ecoutez essayons de ne pas TOUT mélanger.


                      Bout n’a AUCUN rapport avec les tueurs.

                      les armes, si. En particulier celles communes aux militaires belges embastillés et les fêlés de Mumbai.

                      L’attentat projeté en Europe était de type Mumbai. 

                      Mais restons-en si vous le voulez bien pour l’instant à la circulation des armes légères selon Viktot Bout ; je ne peux pas aborder tous les aspects en même temps !

                    • morice morice 14 octobre 2010 20:41

                      vous les faites non pas pour informer mais pour détourner : les références on les a déjà données.


                    • morice morice 14 octobre 2010 20:47

                      Je voudrais ajouter qu’à un moment ou à un autre de leur vie, 80 % des diamants mondiaux passent par Anvers ... et on ne peut nier l’importance des diamants dans les trafics d’armes en Afrique.


                      Bout transportait aussi des diamants, ainsi que la coke et de l’opium, au retour de ses livraisons africaines. 

                      Mais sur le sujet, vous attendrez un peu si vous le voulez bien une AUTRE série qui sera consacrée à ce sujet : comme je l’ai dit essayons pour l’instant de rester concentré sur le phénomène Bout. Pour les tueurs du Brabant, nous reverrons après également si vous le voulez bien. Vous avez remarqué j’espère que j’ai été le seul à évoquer le cas de l’homme à la jambe artificielle, ce que je trouve TRES étonnant par rapport à l’information primordiale que sa capture révélait.

                      Logiquement, le texte de demain devrait vous plaire : ; on va rester dans le secteur, vous allez voir... très étonnant et très bon bouquin de référence surtout....

                    • Pyrathome pyralene 14 octobre 2010 14:02

                      La meilleure sans doute celle-là : Viktor Bout accordant un CREDIT à l’armée française qui saute aussitôt sur l’occasion....

                      Effectivement cocasse....tout comme les passagers d’Air France assis sur des armes !!

                      Notre bon ministre Morin, futur démissionnaire, devra bien s’expliquer un jour sur le vol AF2687... où des passagers français sont partis assis sur des bombes volantes...

                      Il est évident que ce genre de vol est totalement illégal tant au point de vue sécuritaire qu’éthique, mais ce n’est pas l’éthique qui étouffe ce brave sinistre de la défonce et ses collègues...


                      • morice morice 14 octobre 2010 14:21

                        j’ai trouvé ça par pur hasard.. j’attendrai que le Canard ne s’en empare : c’est une belle bombe médiatique je trouve... 


                        • Pyrathome pyralene 14 octobre 2010 14:30

                          Isnogoud est lui aussi assis sur un nid de bombes médiatiques et ça commence par péter de partout.....c’est le moment de tirer à volonté sur l’ambulance et qu’on en finisse une bonne fois pour toute avec ce parrain et son engeance mafieuse...


                        • auborddufleuve 14 octobre 2010 18:29

                          Je trouve ce discours digne d’une jeune vierge effarouchée... à moins que ce soit celui d’une bigote ?
                          La réalité est évidemment tout autre. Comme il se doit.


                          • Pyrathome pyralene 14 octobre 2010 18:42

                            Des lanternes chinoises à NY.......
                            ET LÀ...


                            • morice morice 14 octobre 2010 20:48

                              évitons, évitons, Pyra... ce n’est pas le sujet là..


                              • Pyrathome pyralene 14 octobre 2010 23:12

                                Seulement des histoires de bout , ou des histoires à dormir debout..... ? smiley


                                • Ronnie Rhubarbe Discobal 15 octobre 2010 00:00

                                  Votre ex-copain Viktor, il ne vend pas des porte-avions ? Sarkozy en cherche un d’urgence.


                                  • morice morice 15 octobre 2010 08:25

                                    avis ridicule d’un auteur ne venant que dans mes fils de discussion...



                                    celui qui « téléguide » les terroristes... ah ah.

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