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Accueil du site > Tribune Libre > Vive la crise de 2009 ! Menteurs ou visionnaires de l’après-crise (...)

Vive la crise de 2009 ! Menteurs ou visionnaires de l’après-crise ?

Premier tableau

La crise est là, vive la crise ! S’exclamait Montand en d’autres temps de mitterrandie où la crise pouvait être surmontée mais tout de même, la crise fut supportée par des mesures d’accompagnement pour permettre aux non classés de surnager. TUC, puis RMI, CES, ASS et maintenant RSA. La crise actuelle n’aura pas d’incidence pour ceux qui sont placés là où la crise ne les touche pas dirait ce cher La Palisse. D’autres vivront des temps difficiles. La crise est la plus grave depuis 1945 disent les analystes. Elle n’a aucune incidence pour une majorité de gens. Mais un impact sévère pour une large minorité. L’affaire est dite. Enfin presque. La crise sociale dure depuis plus de deux décennies. Beaucoup n’ont pas eu accès à une existence économique moyenne et décente. Ils finiront au minium vieillesse puis dans les hospices. La crise actuelle n’est qu’un détail à l’échelle de l’économie mondiale. Les entreprises, les économies nationales se recomposent en tenant compte des disparités de coût du travail et des solvabilités locales et internationales. Bref, tout va bien mais pas pour tous le monde, pas partout sur le monde, pas tout le temps. Les équilibres, échanges, productions et répartitions de biens et richesses se déplacent, se transforment. Telle est la loi du Temps allié à la Technique. Le capitalisme n’étant pas le maître mais entre les mains des maîtres. Un simple calcul crée des emplois et une usine dans un lieu, et en détruit une autre ailleurs.

Conversation entre une caissière de supermarché, d’âge respectable, et un jeune payant un paquet de gâteaux premier prix, que j’ai reconnu comme ancien hôte de caisse. Alors, qu’est-ce que tu deviens ? Eh bien, je change de boulot, je vais être chômeur. Ah bon, tu faisais quoi ? Mécano dans l’aéro. Il y en a des centaines de milliers, jeunes ou d’âge mur, exclus du travail pour raisons comptables et récupérés soit par les solidarités familiales, soit l’assistance d’un Etat de moins en moins providentiel car les caisses se vident. Pendant ce temps, les transactions immobilières se poursuivent à un rythme atténué, sans que les prix aient chuté substantiellement. Les véhicules automobiles neufs se vendent. Les berlines haut de gamme ne semblent pas décliner. Le luxe se porte bien. Les gens partent en vacance. Au lieu de 49 % ce sera 48%. Qu’on explique la différence. La crise est pratiquement invisible. Peut-être que dans cinq ans, les choses vont s’accentuer et l’on verra la situation. Car la croissance va reprendre, doucement, sur le long terme, comme le chômage, installé sur le long terme. Dix, vingt ans ? Qui sait.

Les comparaisons avec 1929 sont risquées. Les contextes économiques sont bien différents. Et quelque part, la crise de 1929 a débuté en 1999 et a été surmontée. En 2009, la capacité à surmonter la crise vacille. Quelques points de similitude mais ils sont si vagues et imprécis qu’on aura du mal à les présenter comme pertinents. Replonger dans le passé n’éclaire pas forcément le présent, sauf si on parvient à se convaincre que des ressorts similaires sont en œuvre. C’est là le point le plus intéressant car les coïncidences formelles n’ont pas vraiment de valeur compréhensive. Des formes similaires peuvent se produire avec des ressorts distincts alors que des ressorts identiques peuvent s’exprimer avec des formes et styles différents. Que ce soit en politique ou en économie ou encore à l’échelle des comportements sociaux. Le mieux étant d’avoir la double similitude, entre formes et ressorts, mais c’est rare.

1939. Pourquoi pas, l’étrange défaite militaire. 1936, c’est mieux, l’étrange défaite de la gauche. 1933, l’axe du mal en Allemagne. Que dire de plus ? Rien. La gauche française et les gauches européennes ne font pas mieux que le Front populaire de 1936. Une bonne nouvelle ; les extrémismes ne peuvent plus émerger en Europe. Une mauvaise nouvelle ; il n’y a pas d’alternative à la gouvernance des élites droitières, pragmatiques, au service des grands intérêts financiers et industriels. Le projet de domination des élites, dessiné a posteriori par les nazis, s’accomplit avec douceur et dans un contexte démocratie. Contrairement à ce qu’on pense, la démocratie n’a jamais été un projet de gouvernance du peuple au nom de ses intérêts. La démocratie peut très fonctionner avec une majorité de citoyens ayant abdiqué et décidé d’être dominés par des élites moyennant un relatif confort matériel et une sécurité tout aussi relative. La démocratie laisse quelques plumes depuis une décennie dans les pays riches. En 1939, la démocratie a laissé ses ailes. Autant alors prendre ce constat comme une bonne nouvelle. Tout en restant prudents car il ne fait pas bon déplumer la démocratie en laissant faire les intérêts spécieux, tout en jouant les citoyens désinvoltes. Une dictature est si vite arrivée.

Second tableau

Intéressons-nous à la seule question importante. Quel est l’état de la situation économique et sociale ? Et surtout, quelles sont les possibilités d’intervention des personnes concernées, en premier lieu les dirigeants, puis les citoyens ?

Première option, l’optimisme opportuniste et pragmatique. Les adeptes de la méthode coué prononcent une formule magique, quand on veut, on peut ! Les promoteurs de l’information calibrée mettent en scène des dirigeants se réunissant, parcourant le monde, annonçant des mesures qui bien sûr vont permettre à l’économie de sortir de cette crise. Dont les causes ont pratiquement été identifiées. Frénésie des marchés spéculatifs. Distribution de crédits immobiliers. Produits financiers dérivés opaques. Et bien des légèretés de la part des banquiers, quand ce n’est pas de l’escroquerie pure et simple. 50 milliards a-t-on évalué pour le plus grand escroc du 20ème siècle qui restera 150 ans en prison. Les dirigeants se sont engagés auprès du monde devant les caméras. Ils vont surveiller de près le monde de la finance. Plus jamais ça ont-ils déclaré en mode apocryphe. Comme en 1918. C’était la der des der ! Finie l’époque des escrocs, des voyous de la finance. Et maintenant, place au volontarisme. Cette crise est l’occasion de construire quelque chose de nouveau. La France de l’après crise nous attend. Cher François Hollande, nous voilà, bâtisseurs de gauche, humanistes invétérés de toujours, abonnés aux combats sociaux, aux luttes républicaines, un pacte nouveau nous est proposé. Voici un extrait de la tribune de l’ex secrétaire du PS :

« Nous traversons la plus grande crise économique et sociale que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre Mondiale. Nous courbons l’échine, mieux nous faisons face. Et pourtant cette crise peut nous fournir l’occasion d’une nouvelle étape de notre construction nationale.

Comme il a été possible de nouer un contrat de l’après-guerre, nous devons à présent, écrire avec nos concitoyens, le contrat de l’après-crise. Un contrat qui devra promouvoir la Démocratie de la réussite.

Ce contrat doit traduire un accord de volontés, et consacrer des engagements mutuels entre des citoyens et la nation. Exigence de compétitivité, garantie de solidarité, responsabilité écologique.

Ce contrat de l’après-crise doit porter un nouveau pacte productif. La France a besoin de ses entreprises. De l’ampleur de la création de richesses dépend notre la place dans la mondialisation comme notre capacité à réduire le chômage. Ce pacte pourrait s’écrire de la manière suivante : l’État s’engagerait à faciliter l’accès au crédit, en fixant des obligations aux banques, en créant des produits d’épargne affectés à l’investissement productif. Il favoriserait, en liaison avec les Régions, des pôles de compétitivité avec une défiscalisation de l’effort de recherche ».

Ces propositions n’ont rien d’original. On les croirait extraites d’un document sur le Plan datant des années 1960. Les politiques faisant preuve de volontarisme face à la crise sont-ils sincères ou bien appliquent-ils une méthode d’autopersuasion au service d’une récupération politicienne et d’une mise en scène médiatique servant leur personnage de héraut luttant contre la terrible fatalité de l’économie mondiale ? F. Hollande est loin d’être le seul. F. Bayrou surfe sur cette crise en déclamant le besoin d’Europe qui se fait évident et par la même occasion, le président du Modem se fait une place tout aussi évidente dans la course pour 2012. Savez-vous comment on rebaptise le Modem dans les cafés du Poitou ? Désir de Bayrou ! D. Cohn-Bendit n’est pas en reste pour promouvoir, comme les autres, une formidable opportunité pour changer de modèle économique et d’aller vers une croissance verte. Moins de gaz carbonique, économies d’énergie, paquet climat énergie... N. Sarkozy réalise en quelque sorte une synthèse de toutes ces idées. Un peu de modèle social, de volontarisme étatique, de vertitude fiscale, de sollicitude européenne. Vive la crise en 2009 ! Telle est la formule apocryphe lancée par les politiciens.

Deuxième option, le pessimisme lucide. Qui peut croire que la crise servira de tremplin pour rebondir ? Et que les Français vont aller main dans la main œuvrer pour un nouveau contrat social. C’est mal connaître le genre humain. Quand il y a moins dans l’assiette, chacun se fraye un chemin pour récupérer sa part. Et quand les caisses sont vides, on ne voit pas comment on peut financer les mesures annoncées pour un contrat d’après-crise dont on se demande bien s’il signifie quelque réalité tangible. Il faut une bonne dose de naïveté ou de malhonnêteté pour suggérer que cette crise amène son cortège de solutions et de rebonds. Surtout que la majorité des citoyens ne seront guère affectés. Sans doute, ils auront quelque nausée en voyant ces SDF squattant les trottoirs ou quelques proches affectés par le chômage. Mais pas de quoi produire une rupture. Personne n’a vu venir la crise mais la plupart voient venir l’après-crise. Cherchez l’erreur. L’hypothèse la plus plausible, c’est la poursuite du système actuel avec des mesures sociales pour atténuer les effets de la croissance en berne. Le monde ne va pas changer. Et question moyens, les économies émergentes vont prendre une part croissante dans l’économie ce qui conduira inexorablement à une désindustrialisation des pays avancés comme la France. Les délocalisations augmentent et vont prendre une importance plus accentuée, contrairement aux années passées. La crise est un moment d’opportunité à saisir pour les entreprises dont le réflexe est darwinien. La reconquête industrielle ressemble à une illusion. François Hollande nous prend-il pour des cons ? L’histoire semble se répéter et la gauche paraît actuellement tout aussi impotente que le fut le Front populaire en 1936.

Ces intellectuels qui nous prédisent une nouvelle société d’après-crise sont-ils aussi ridicules que les lieutenants de forza italia sautillant aux côtés de Silvio ? On se lève tous pour Dany et Sarky. Vive l’écologie, la croissance verte, l’Europe, vive la crise ! La vérité est ailleurs. La crise n’existe pas pour le système des dirigeants, sauf comme une fatigue passagère qu’il faut traiter. La crise est une maladie devenue légèrement aiguë mais qui était déjà présente depuis des décennies. Tout va continuer comme avant. Parce que les fondamentaux et les ressorts du système ne vont pas varier. Le changement, ce sera pour les entreprises qui devront s’adapter et trouver des mesures appropriées. C’est arrivé par le passé et cela se produira dans l’avenir. Et tout sera comme avant. Les promoteurs d’un nouvel ordre social sont-ils des menteurs ? Hollande, Bayrou, Sarkozy, Cohn-Bendit, sont-ils des menteurs ? En 1939, la sortie de crise a nécessité des efforts et des sacrifices dans la société américaine et des drames en Europe. En 2009, l’affaire se présente pour l’instant différemment. Dieu merci, il n’y aura pas de nazisme mais il n’y aura pas non plus d’après-crise. Juste une stagnation, un marasme social, quelques progrès technologiques, conduisant les sociétés avancées à s’adapter aux évolutions des ressources et des zones économiques. Ce qui, compte tenu du niveau matériel, ne laisse pas supposer un mal être. Bien au contraire. Un équilibre de vie peut émerger si les gens savent développer la sagesse. Vouloir à tout prix trouver le salut dans la croissance n’est que folie, partagée par la plupart des politiciens et des préposés aux think tanking, que je vais me faire un plaisir de rebaptiser think sinking. Ou quand la pensée contemporaine fait naufrage !

En conclusion, l’idée d’un pacte social d’après-crise signé au nom de la croissance et du redressement national n’est pas une idée d’avenir mais du passé. C’est celle qui fut adoptée avec succès par l’Amérique sous Roosevelt et hélas, l’Allemagne nazie avec les résultats que l’on sait. En fait, il semblerait y avoir deux options pour aller de l’avant. L’une étant celle des Sarkozy, Cohn-Bendit, Hollande, le pragmatisme volontariste, ce qui revient, en combinant le pessimisme, à une position à la Gramsci, autrement dit, un optimisme dans l’activisme. L’autre pole serait plus culturel, raisonné, philosophique. Mobiliser l’intelligence humaine pour inventer une société qui ne se voue pas à la croissance mais qui aille dans le sens d’une Civilisation, un art d’exister, le chantier est encore vierge, tout au plus, quelques vieilles pierres philosophiques peuvent servir pour construire ce nouveau temple de l’esprit.


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23 réactions à cet article    


  • John Lloyds John Lloyds 15 juillet 2009 12:20

    Attention, Mr Dugué, si vos articles deviennent de plus en plus lucides, vous sombrez encore, comme ici, dans la coquille vide, comme on en trouve en permanence sur Rue 89. Je vous rappelle quand même qu’il y a moins d’un an, vous claironniez ici même que la crise de septembre 2008 n’était que passagère, et que tout rentrerait dans l’ordre cette année. Votre revironnement fait honneur à votre lucidité, quoiqu’il faille maintenant être nonne, bouché, ou antenne du système pour ne pas voir qu’on a commencé la chute dans les abysses.

    Si vous devez traiter ce genre de sujet, plutôt que de verser dans l’utopie qui consiste à croire qu’on peut encore éviter Charybde et Scylla, je préfèrerais vous voir analyser le fond de la situation, ou encore la façon dont on peut encore sauver un ou deux meubles. On n’évitera pas le mur, cette crise est voulue et tout est fait pour la précipiter, les gouvernements ayant préféré gonfler démesurément les bulles plutôt que de faire un assainissement de fond (qui aurait fait sauté bon nombre de privilégiés, raison pour laquelle cette solution fut écartée). La chute n’en sera que plus haute.

    L’Angleterre va sombrer dans les prochains mois, ainsi que les Etats-Unis, chez qui la Californie est en faillite depuis 2 semaines, et où les IOUs ne trouvent pas preneurs. L’effet domino qui s’ensuivra sera devastateur. Profitez des quelques mois d’expression qu’il vous reste pour vous refocaliser dans ce sens.

    ______________________________

    Alerte Info


    • John Lloyds John Lloyds 15 juillet 2009 12:25

      revirement


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juillet 2009 12:37

      Bonjour,

      Je ne crois pas à une hypothèse catastrophe mais en scientifique que je suis, aucune option ne doit être exclue. La faille du système, en économie, je pense l’avoir pressentie déjà en 2001 où je lançais l’idée d’une réforme monéthique du système de la monnaie. C’est une possibilité. Mais on dirait que les dirigeants et les peuples ne veulent pas d’une rupture radicale. Le naufrage du système, il a ses mystères qu’on peut voir dans la théorie de la folie des masses de Broch, un livre pour l’été que je conseille à tous. La faillite dépend plus du naufrage des âmes que de l’état du système économique


    • King Bounty 15 juillet 2009 13:25

      @nicole : on est sur agoravox ici , pas chez rael ou a la scientologie !
      personne ne vous l a dit avant ???
      Dans le genre hypocondriaque complotiste vous cassez la baraque vous , y a pas a dire !!
      Je suis plié en confettis de rire devant mon pc !
      Merci d avoir fait pour moi de cette journée une souvenir impérissable !!
      et pour ce qui est de la crise , on n en sortira plus jamais bien entendu !
      Avec la chine , le brésil , la russie , l inde et tout les emergeants ils n y a tout simplement plus assez de ressources naturelles pour tout le monde , c est aussi simple que ca...
      et ça promet une franche partie de rigolade...


      • Nicole 15 juillet 2009 21:19

        Je suis enchantée de vous avoir fait rire, et tellement désolée que vous n’abordiez aucun argument ! Tout le monde le sait que la surpopulation est un problème. Ca a même été reconnu par le club des milliardaires qui s’est réuni en juin. Vous riez face à des problèmes énoncés par quantité de personnes, par le fait indéniables, et dont on a des témoignages (Estulin disant à la TV que le propos est de réduire la population, c’est un fait, qu’avez-vous à y répondre ?)

        Tiens, vous voulez voir un docu intéressant sur la vaccination contre la grippe porcine de 76, et les dommages qu’elle a engendrés ? Vous l’avez  ; c’est passé sur CBS en 79. Aujourd’hui, on dit que le vaccin pourrait avoir des conséquences léthales voulues. Ce peut-être un choix d’en rire. C’est manifestement le vôtre. Quant à y voir quelque intelligence, même en faisant effort, je ne vois pas.

        Pareil sur Madoff.

        Aucun argument.

        Vous avez ri.

        Bravo. Continuez. Le mur est en face, accélérez. Quand j’étais gosse, on disait « ça fera un con de moins sur terre »


      • tvargentine.com lerma 15 juillet 2009 14:06

        L’auteur écrit dans un de ses commentaires

        « mais en scientifique que je suis, aucune option ne doit être exclue. La faille du système, en économie, je pense l’avoir pressentie déjà en 2001 où je lançais l’idée d’une réforme monéthique du système de la monnaie. »

        Arrêter !!! j’en peux plus de rire !!!! ha ha ha

        Mais il se prend pour Dieu ??

        Yahoo est vraiment tombé bien bas pour reprendre ce type d’article

        http://www.tvargentine.com


        • dom y loulou dom 15 juillet 2009 15:05

          lerma... king bounty...

          le malheur des autres vous fera toujours rire ? 

          Et le vôtre aussi ?

          Parce que le malheur des uns se répercute forcément sur les autres. 

          Faut être parfaitement con pour le souhaiter.


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juillet 2009 15:29

            Y a-t-il un moyen d’en sortir ?

            Marcel Gauchet : Oui, parce qu’il s’agit d’une crise, et non d’une décadence. Sauf qu’il y faudrait une réinvention complète et une mobilisation intense des énergies, qui ne sont pas au programme. Les circonstances ne nous poussent pas, l’épée dans les reins, à sortir d’une situation qui est vécue comme spirituellement déplorable, mais matériellement confortable. Nos ancêtres vivaient dans le combat, le sentiment d’urgence, le dos au mur. Souvenez-vous : « Debout les damnés de la terre ». Cette rhétorique parlait, elle n’a plus de sens. Aujourd’hui, grâce justement aux progrès accomplis, les gens peuvent se permettre de se dire, à propos de la crise, « c’est un mauvais moment à passer, on verra après les vacances »… C’est pour cela que cette situation peut durer. Mais j’en doute, parce que je crois à l’Histoire. Dix siècles d’une inventivité extraordinaire ne s’effacent pas en quelques années. L’Europe a d’énormes atouts. Elle est le continent le plus ouvert sur le monde, le moins ethnocentrique, le mieux adapté, en fait, aux conditions de la mondialisation. Les conditions d’un rebond existent. Il ne manque que la volonté de s’en saisir.


            • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juillet 2009 15:31
              Rocard pessimiste sur la sortie de crise

              .

              — >
              L’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard a prévu aujourd’hui "une stabilisation sans croissance de notre économie« ces prochaines années avec un PIB inférieur de »4 ou 5%« à celui de 2007. »On va survivre à tout cela, bien entendu, mais pas très bien« , a déclaré M. Rocard durant l’émission »Questions d’info" LCP/FranceInfo/AFP.
              Il a affirmé de nouveau ne pas voir de sortie de crise avant 2012.

              On doit s’attendre à "une stabilisation sans croissance de notre économie pour deux, trois ou quatre ans autour d’un équilibre à 4 ou 5% de moins que notre produit national d’avant la crise" c’est-à-dire le produit national « 2007 ». Cette année là, le PIB de la France était de 1.892,2 milliard d’euros.

              • Bois-Guisbert 15 juillet 2009 15:33

                Mobiliser l’intelligence humaine pour inventer une société qui ne se voue pas à la croissance mais qui aille dans le sens d’une Civilisation, un art d’exister, le chantier est encore vierge, tout au plus, quelques vieilles pierres philosophiques peuvent servir pour construire ce nouveau temple de l’esprit.

                De gauche, sous l’égide des Lumières, comme de bien entendu, et au milieu de l’édifice une gigantesque statue de la Déesse Raison se faisant saillir par l’Homme Nouveau... C’est ça ?


                • frédéric lyon 15 juillet 2009 21:48

                  Les pierres « philosophiques » de notre âne Dugué.


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juillet 2009 21:54

                  Bois-Guibert, tu n’as rien compris. No comment !


                • JoëlP JoëlP 19 juillet 2009 10:51

                  Bois-Guisbert et F. Lyon rassemblés dans le même mépris. Bravo monsieur Dugué ! Bravo pour cette belle phrase de conclusion qui réussit à mobiliser les adeptes de la médiocrité politique.

                  La chantier n’est peut-être pas si vierge que cela, il y a beaucoup de gens qui œuvrent dans ce sens même si au niveau politique il y a encore peu d’adeptes capables de sortir de l’ornière de la pensée qui dit « sans croissance pas de salut » et de mobiliser les foules sur cette idée de Civilisation. A relire, le manifeste d’Edgar Morin.
                  http://www.paskua.net/Manifeste%20pour%20la%20Metamorphose%20du%20Monde.html


                • logan 15 juillet 2009 18:52

                  Très mauvais article qui n’aborde à aucun moment le fond des choses, c’est tellement superficiel. Et le fait que vous n’exploriez la question qu’autour de qqs personnages seulement explique surement ce résultat. Un conseil intéressez vous un peu plus aux voix dissidentes que l’on n’entend pratiquement jamais dans les grands médias, cela enrichira surement beaucoup plus votre vision des choses.


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 15 juillet 2009 21:51

                    Les voix dissidentes ? Facile comme procédé pour discréditer ce billet bien conçu au nom de voix dissidentes aussi mystérieuses que les voies de Dieu

                    Les voix dissidentes, qui sont-elles ? Des grandes options religieuses et philosophiques ou bien de simple cris d’oiseaux que le système se fera un plaisir de tirer au fusil, c’est bien ce que je crains


                  • logan 19 juillet 2009 18:38

                    En quoi ces voix dissidentes seraient mystérieuses ?

                    Pour quelqu’un qui se contente de rapporter ce qu’il entend dans les médias, je veux bien croire qu’elles soient bel et bien mystérieuses, mais pour les autres, et notamment ceux qui s’intéressent à la politique sur internet, par contre, je ne peux pas le croire

                    Dissident cela veut simplement dire différent de la parole toujours très superficielle qui circule en partant des hommes politiques des partis majotaires, puis en passant par l’afp, et finalement par les tribunes des grands médias, pour arriver jusqu’au grand public généralement sans trop de contradiction

                    Si je peux vous donner un conseil, écoutez le génial Frédéric Lordon par exemple, vous verrez que c’est déjà autre chose que vos considérations parfaitement inutiles ...

                    Vous ètes la triste victime d’une tendance très généralisée aujourd’hui et qui fait beaucoup de mal à la politique, c’est cette incapacité à déconstruire les choses et à donc rester dans le superficiel et le préconstruit, cela rend la politique extrèmement fade et cela explique en grande partie le désintérêt grandissant des gens et surtout l’incapacité des politiciens, qui sont les premiers en cause dans cette regression de la pensée politique, trop occupés eux même à laisser ce travail de réflexion à leurs assistants et à se contenter de petits billets où ils ont juste à apprendre ce qu’ils doivent répéter

                    Je suis désolé d’insister lourdement et d’être aussi franc, mais ce n’est évidemment pas en prennant uniquement la pensée de personnes aussi superficielles que François Hollande qui n’a strictement rien du grand penseur philosophique ou politique comme base mais surtout comme limite ( et c’est ca le plus grave ) de votre réflexion que vous ferez des billets intéressants


                  • moebius 15 juillet 2009 21:43

                     0h ! Dugué...Nous, le monde, sortons a peine de la crise financière, fini les plans de relance. Nous avons mis un petit doigt de pied dans la crise économique mais d’ici deux ou trois ans allons enfin commencer à entrer dans la crise politique et sociale qui est l’alpha et l’oméga de cette crise


                    • moebius 15 juillet 2009 21:44

                       et alors, alors seulement commencera « le grand espoir »


                      • frédéric lyon 15 juillet 2009 21:53

                        « Mobiliser l’intelligence humaine pour inventer une société qui ne se voue pas à la croissance mais qui aille dans le sens d’une Civilisation, un art d’exister, le chantier est encore vierge, tout au plus, quelques vieilles pierres philosophiques peuvent servir pour construire ce nouveau temple de l’esprit »


                        .......................

                        Le our où l’on « mobilisera l’intelligence humaine », on ne mobilisera pas Dugué. Il pourra construire son « nouveau temple de l’esprit » tout seul dans son coin, avec ses petites pierres « philosophiques ».

                        Comment peut-on publier de telles niaiseries ?

                        • garibaldi15 19 juillet 2009 10:18

                          Extrait de l’article de Bernard Dugué paru le 9 octobre 2008 et intitulé : ’’Il n’y a rien à craindre de la crise de 2008, tout va rentrer dans l’ordre !’’ :

                          ’’Pour résumer, la crise de 2008 n’est pas économique, mais financière pour l’essentiel. Elle est accompagnée par une récession légère. Elle est une combinaison de plusieurs effets, la bulle immobilière (effet Japon), les bilans des établissements financiers, des actifs mal évalués à la Bourse (effet 1987), des chocs géo-économiques avec la Chine notamment, des créances douteuses. Une fois tout ce bazar soldé, un peu comme une réaction chimique qui s’achève, l’économie réelle va reprendre son cours et, d’ailleurs, elle ne s’est pas arrêtée. Donc pas d’inquiétude. ’’


                          • fredleborgne fredleborgne 19 juillet 2009 12:18

                            Tout le monde peut se tromper, surtout abusé par des moyens infos ambiants. La crise américaine, comme le nuage de Tchernobyl, n’a pas contourné nos frontières. Peut on en vouloir à l’auteur ?
                            La bonne remarque, selon moi, c’est sa lapallissade. ceux qui ont encore un boulot, déjà une maison ... peuvent se contenter de plier l’échine un peu plus.
                            Quant aux autres, c’est l’intérim, la précarité, la flexibilité d’emploi car tout le monde ne se résout pas à aller pointer pour le RSA. Et dans ce cas-là, ce sont les boulots ingrats, aux horaires bien décalés, et bien sûr payés au minimum, d’où l’intérêt de bien faire gaffe au niveau du SMIC pour que les gens ne perdent pas d’argent en allant bosser (Déplacements, manque de temps pour faire des économies en lisant durant 3 heures les prospectus des supermarchés pour savoir : je vais acheter la saucisse à pas cher là, les conserves ici etc etc) par rapport à celui qui attend la fin de la crise chez lui.
                            Seulement, les vieux retraités, et les quadras bien en place ne peuvent comprendre la difficulté que les jeunes ont pour obtenir un boulot décent qui leur permette de vivre une vraie vie d’adulte, ne serait-ce aussi pour obtenir un simple permis de conduire qui permet de trouver du travail plus facilement.
                            Enfin, il y a le drame de ceux qui après 45 ans perdent leur boulot. Pour eux, il faut revenir à la case départ, et clairement, en dehors de courtes périodes où ils doivent suer sang et eau pour tenir la cadence comme les jeunes, on en veut pas. Ils sont moins malléables, et un retour au SMIC, alors qu’ils sont bien dans les crédits, est insupportable. De plus, ils risquent commencer à couter cher en absentéisme et en arrêt maladie. Et puis, c’est gênant quand on est soi-même un quadra de savoir que celui qu’on va avoir en face de soi sera « le petit jeune qui vide les poubelles ». Quelque part, on se projette à sa place, donc on préfère le jeune qui donne moins de malaise...
                            Mais les infos qui permettent aux dirigeants actuels de ne rien changer, à part de créer des réformes qui assoient plus solidement les multinationales, ne parleront pas des laissés pour compte qui n’ont rien à voir avec le SDF ou le jeune des cités, déjà très dérangeants. Car les vrais chômeurs se cachent eux-mêmes.
                            Dans un sens, 53% d’entre eux ont voté Sarko. je dirais, c’est bien fait . Car si Sarko n’est pas responsable de la crise, sa réponse n’est pas celle utopique du rédacteur, et l’optimisme dans l’activisme ne peut concerner que ceux qui peuvent encore se concentrer sur un travail intéressant, et permet la politique de l’autruche pour tout ce qui n’est pas dans le champ de son boulot.. Et ça, en 2007, même en lisant les promesses électorales non tenues, on pouvait le deviner. La droite de Sarko, c’est « Malheur aux exclus »


                            • logan 19 juillet 2009 18:44

                              Oki tout le monde peut se tromper, mais ce qu’il est incroyable de constater c’est qu’il y en a qui se trompent régulièrement et totalement en beauté depuis des années et qui pourtant continuent à dire leurs bétises comme si de rien était ...
                              Je ne parle pas de l’auteur de l’article que je ne connais pas, mais je parle des personnes dans les grands médias avec en tête Attali, Jacques Marseille, ces fameux experts qui ont toujours tout faux mais qui nous parlent comme si ils détenaient la vérité ...


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