Vive le féminisme
L’Humanité en attente de changement a connu deux périodes révolutionnaires, elles voulaient toutes deux changer l’Homme, les mentalités, la planète, la vie de tous. Elles échouèrent. Le Féminisme représente le dernier espoir d’accéder au paradis terrestre.
Disons-le tout de go ! Le catholicisme aurait pu mieux faire ! Il avait le temps pour lui, plusieurs millénaires, il ne pouvait pas être pris de court. De plus, la force que donne une foi chevillée au corps permet des exploits. Les débuts furent prometteurs.
La croisade contre les albigeois (1209-1255) a été proclamée par l'Église catholique pour lutter contre l'hérésie, principalement le catharisme. Le nombre total des personnes tuées par la croisade n'est pas connu avec certitude, mais de multiples exécutions collectives permettent d’être optimiste. Des individualités se détachèrent. Ainsi, Giraud de Pépieux emmèna deux chevaliers, qu'il relâcha ensuite sans manquer de leur avoir crevé les yeux et coupé les oreilles et le nez. Hugues des Arcis prend le château de Montségur, les parfaits réfugiés dans le château refusant d’abjurer leur foi, deux cents d'entre eux seront brûlés.
Le 20 avril 1233 l'Inquisition s’installe en France. Elle ne fut pas aussi performative que certains l’ont prétendu. Les plus optimistes lui attribuent 3 000 peines de mort prononcées. Un détail ! Heureusement, l'inquisition se préoccupe aussi du rachat des âmes des accusés : les tenailles chauffées au rouge, les pieds rôtis dans un brasier, la pendaison par les bras liés dans le dos, l’ingurgitation massive d’eau, font partie des commodités dont disposent les clercs pour arriver à bonne fin. Il est cependant possible de noter là encore un certain manque d’entrain car une forte proportion des suppliciés résista aux tortures.
Les choses eurent tendance à s’améliorer lors du massacre de la Saint-Barthélemy, dans la nuit du 23 au 24 août 1572. Le nombre de victimes est estimé entre 15 000 et 30 000. Quelques travaux soignés peuvent être distingués. Coligny est tué dans son lit, son cadavre est défenestré, émasculé, jeté à la Seine puis repêché pour être pendu par les pieds au gibet de Montfaucon. La méticulosité montrée à cette occasion doit être soulignée. Malgré tout l’ampleur de l’événement ne pouvait pas ébranler les systèmes.
Le catholicisme par la suite ne bénéficia pas de toute la latitude nécessaire pour changer le monde, les mentalités, pour mettre les gens ordinaires dans le droit chemin des gens extraordinaires et des cieux. Il accompagna toutefois le colonialisme qui permit de donner une ampleur planétaire à ses desseins.
« Coloniser, c'est profiter des ressources de pays neufs et apporter aux peuplades primitives les avantages de la culture intellectuelle, sociale, scientifique, morale, artistique, littéraire, commerciale et industrielle, apanage des races supérieures ». (Merignhac, Précis de législation et d'économie coloniales, 1882). D’emblée, l’ambition affichée impose le respect par son pragmatisme, bien loin des préceptes d’Amour prêchés jusque là. À travers toutes les époques, le colonialisme a été associé à l’esclavagisme. Les tueries ne prenaient plus le pas sur l’utilité des apports en ressources humaines peu onéreuses grâce aux rafles organisées. Ce sont plus de 11 millions d’africains qui seront déportés aux Amériques. En France, les navires négriers partaient de quatre ports dont Le Havre. Entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XIXe siècle 550 000 esclaves seront déportés par les seuls navires nantais. Le colonialisme ne néglige toutefois pas les tueries plus traditionnelles pour rétablir l’ordre, et même, en cas de nécessité, la torture hissée au niveau de la modernité grâce à la fée électricité. En 1945 à Sétif, plusieurs milliers de morts. En 1946 à Haiphong, 3000 morts. En 1947, à Madagascar, la répression d’une émeute conduit à quelques dizaines de milliers de morts. À cette occasion, une nouvelle « méthode » a été inaugurée : jeter les prisonniers à partir d’avions. Cette fois, l’ampleur, la détermination, la modernité ne font certes pas défaut mais les efforts furent ensuite ruinés par manque de continuité. Le point positif est que les efforts étaient portés par beaucoup de pays (Grande Bretagne, Allemagne, Portugal) et non pas seulement par la France. Ceci rend d’autant plus chagrin de ne pas avoir vu aboutir les forces portées par un idéal civilisateur.
Passons sur la première moitié du vingtième siècle friande comme jamais de tous les –ismes imaginables. La barbarie rejoignit les rigueurs managériales avec quelque succès mais le tout fut gâché par trop d’indécision. Le nouvel –isme, le féminisme, ne fit pas cette erreur pour ouvrir les portes d’un nouveau destin, d’une nouvelle civilisation.
L’échec des deux approches précédentes permit d’envisager une théorie sans dieu, mais avec des déesses, qui peut emplir la totalité du monde grâce à son caractère universel. Le féminisme n’utilise ni les massacres, ni les tueries pour mener ses combats, il transporte les combats dans le monde des idées. L’art oratoire, la présentation, l’apparence sont les seules armes que le féminisme s’autorise. L’efficacité du discours donne le pouvoir. Le vrai s’efface pour le vraisemblable brouillant les distinctions entre le juste et l’injuste, le vrai et le faux, l’utile et l’inutile. Puisque aucun des passés n’a réussi à changer le monde, il ne faut plus essayer de le changer, mais d’en construire un autre virtuel, inexistant, mais dans lequel tout le monde se reconnaît ou doit se reconnaître. Une nouvelle réalité bâtie par les mots installe le monde qui convient, que l’on supporte, qui arrange ceux qui s’y activent.
Les Grecs anciens avaient déjà compris tout l’intérêt de la méthode : noyer autrui sous les mots jusqu’à la nausée pour faire admettre une vérité qui n’est pas la vérité. Protagoras incitait ainsi à blâmer ou à louer le même fait afin d’affiner sa capacité de raisonner. La reconstruction d’une réalité (virtuelle) par le verbe est le meilleur moyen de la faire correspondre aux désirs. Le féminisme s’y est appliqué avec brio.
« On ne naît pas femme, on le devient. » Se débarrasser d’un trait de plume du matériel génétique, de pilosités disparates, d’attributs sexuels souvent cachés mais toujours différents, tient du prodige. Pas tellement de l’avoir formulé, on peut aussi dire avec aussi peu de crédibilité que la lune est carrée, mais de l’avoir fait croire aux autres, à certains autres dont des dirigeants. Bien entendu force discussions et tournures d’esprit permettent d’argumenter, de montrer, de démontrer que l’on devient femme, il suffit de changer avec doigté les définitions usuelles. Il est possible de persuader quiconque même éclairé en y mettant le temps et l’énergie nécessaires. La persuasion relève de l’élégance, convaincre sans coercition est le rêve de tout dominant même si le rêve est faux, si il est brillamment exposé, et on y croit, comme au firmament. Le Bien et le Mal s’entremêlent dans les discours ? Et alors ! Le Bien c’est ce qui vous a convaincu. Le Mal c’est le reste !
La méthode féministe permet aussi de transmuter la langue d’usage en une novlangue qui convient mieux aux fins visés par ses sectateurs. Les noirs disparaissent du paysage pour devenir des gens de couleur, les pauvres deviennent des perdants de la mondialisation, les homosexuels s’américanisent en gays. L’écriture inclusive peaufine la façon non pas d’inclure un sexe maltraité mais permet d’exclure ceux qui se refusent à l’utiliser classés comme réac, attardé, macho. Les rebelles une fois fichés peuvent même être l’objet d’une chasse à courre qui conduit le plus souvent à la mort, à la mort médiatique.
La ‘Méthode Al Capone’ permet aussi des miracles pour condamner le supplicié à devenir invisible, ignoré, absent pour toujours des feux de la rampe, insulté quand on le peut. Que l’individu concerné soit innocent ou non du crime dont on l’accuse n’a aucune importance, c’est ce qu’il représente qu’il s’agit de punir en se passant de magistrats, trop lents, trop méticuleux, trop attentifs au droit et qu’on essaie par ailleurs d’influencer. Pour réussir le lynchage nul besoin d’être nombreux, il suffit d’être bien organisé, apte à se montrer partout où cela compte. Tuer l’image suffit, toutes brutalités sont à éviter mais elles se produisent.
Les femmes gouvernent 10 des pays d’Europe, loin de la parité, ce qui montre les conditions ignominieuses qu’on leur offre par des Nations imbibées par le patriarcat. Elles commencent toutefois à devenir suffisamment nombreuses pour amorcer une révolution planétaire qui permettra d’extirper la puissance mâle-faisante de beaucoup de pays où la tutelle du plus viril, du plus religieux, du plus brutal, est de mise. « Nous régnerons sur le Droit, sur les cœurs, sur les âmes et nous deviendrons richissimes sans avoir à nous prêter à des jeux sexuels que l’on supportait pour survivre, auxquels on se prêtait faute de pouvoir faire valoir nos valeurs. »
Un groupe sexué autour duquel tout tourne ou tout semble tourner, un réel construit qui permet de bâtir un nouveau monde, une novlangue pour filtrer les impurs qui ne la connaisse pas, une arme médiatique de destruction massive, tout est en place pour faire émerger une nouvelle justice, une nouvelle vérité, un nouveau monde, celui que les anciens n’ont pas su imposer.
Dieu pourra alors revenir, mais il n’aura plus de couilles.
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