Voir en grand nos PME et la réforme !
Pourquoi les PME et la réforme de l’Etat sont-elles absentes des débats à l’université d’été 2008 du Medef ?
Tout d’abord un grand merci à Laurence Parisot et à Frédéric Chevalier d’avoir invité les blogueurs à cette université d’été 2008, avec une logistique et un accueil formidable pour cette deuxième édition de "Live blogging" au Medef.
Pour ma deuxième participation d’entrepreneur civique, je continue à bloguer sans tabous et sans compromis.
Faisant le point sur cette première journée, et les programmes des plénières et des conférences-débats, je remarque l’absence des PME dans les thématiques. Notamment le thème de la création et du développement de nos PME, qui est étroitement lié à celui de la réforme-modernisation de l’Etat, thème aussi absent de cette université.
La récente annonce du mode de financement du RSA sonne comme un coup de tonnerre. Ce n’est pas le RSA en lui-même qui est critiquable, c’est le mode de financement choisi. L’Etat et les collectivités font ainsi la preuve qu’ils ne veulent pas se réformer et se moderniser. Le financement du RSA aurait pu se faire grâce à des optimisations très nombreuses. Collectivement, nous payons un tribut très lourd, bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer
Deux données :
- par rapport à l’Allemagne, qui a une balance commerciale positive de 200 milliards d’euros, il manque en France 10 000 PME de 300 salariés, soit 3 millions d’emplois. L’absence de ces PME, nos grands groupes de demain, est notable au niveau de notre balance commerciale : elle est déficitaire de 40 milliards d’euros ;
- en parallèle, ces quinze dernières années, nous avons créé un million d’emploi dans la fonction publique, surtout au niveau des collectivités.
D’autre part, pas de PME = pas de croissance, ni d’emploi = pas de financement de notre système social.
Résultat : 2 000 milliards d’euros de dette. Les jeunes générations paieront une dette colossale pour financer les retraites et les soins médicaux d’aujourd’hui, mais aussi l’absence de vraies réformes au niveau de l’Etat et des collectivités.
Comment feront ces jeunes générations pour payer cette dette, s’ils n’ont pas des emplois à valeur ajoutée en France ? Ces emplois se trouvent bien souvent dans les PME innovantes, fortement exportatrices. L’absence de ces 10 000 PME sera bien cruelle.
Les PME sont la clé de voûte de notre cohésion sociale : enlevez les étudiants, les retraités, les fonctionnaires, les salariés des grands groupes internationaux français, qui délocaliseront cols blancs, cols bleus et bénéfices sans états d’âme, que reste-t-il ?
Réponse : les salariés des PME. Ces PME avec leur gisement d’emplois et de Croissance.
Ces fabuleux potentiels ont été étouffés par notre irresponsabilité collective.
Même si la première année de mandat du président Nicolas Sarkozy est marquée par un certain dynamisme, comment expliquer la lenteur de la mise en place des réformes et de la modernisation de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale ?
Un élément de réponse, tabou en France : 70 % de nos élus, Assemblée nationale, Sénat, Conseils généraux et régionaux, et 50 % de nos représentants syndicaux sont issus de la fonction publique, alors qu’ils ne représentent que 25 % de la population active.
De plus, le cumul de mandat garantit pour certains un "emploi à vie", renforcé par le décalage des échéances électorales.
J’ai pu interviewer M. Jack Lang sur l’absence du non-cumul des mandats dans la révision de la Constitution :
Nous devons mieux équilibrer et diversifier notre représentation démocratique, en créant un statut de l’élu et en réformant notre système de représentation syndical, employés et employeurs.
Ainsi, nous pourrons espérer voir en grand nos PME et la réforme !
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