Votez Postmonétaire...
Vous avez aimé le premier tour des présidentielles 2022, et vous allez adorer le second tour. Le premier nous a convaincu que le résultat ne reflétait en rien l'opinion majoritaire des citoyens. Le deuxième va, une fois de plus, nous placer dans le choix cornélien de la peste et du choléra. Laquelle, de ces deux pathologies démocratiques, sera la moins létale ? Bien malin qui peut le prévoir…
Puisque l'on nous propose la folle mise en scène d'un acmé politique tous les cinq ans, il ne faudrait pas oublier les législatives qui, à défaut d'être plus démocratiques, offrent à peu de frais des temps de parole et de réflexion accessibles à tous ceux qui fréquentent les chemins de traverse, les sentiers non balisés. Il y a eu de beaux précédents aux "candidatures-porte-voix" :
1965, Marcel Barbu commençait ainsi ses discours : "Français, Françaises, mes frères et mes copains, il est temps d'instaurer le référendum d'initiative populaire…" En pleine période gaullienne, il fallait oser !
1974, René Dumont boit son verre d'eau en public pour annoncer la probabilité qu'il n'y ait plus d'eau potable à la fin du siècle. En pleines Trente-Glorieuses et grande foi cornucopienne, il fallait le faire !
Octobre 1980, Coluche, en salopette, queue de pie et écharpe tricolore, convoque la presse pour annoncer son programme : "Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche. Le seul candidat qui n'a aucune raison de vous mentir…"
Le "candidat libre", à l'exact inverse du texte constitutionnel relatif à l'élection, pourrait se définir ainsi : "Il n’a pas occupé de hautes fonctions politiques, il défend un intérêt hors des courants politiques, il ne part pas avec l’intention de briguer la présidence et ne défend pas de programme". C'est ce qui fait sa légitimité ! Ainsi Marc Chinal, pour la quatrième fois candidat aux législatives, répète depuis vingt ans, avec sa petite équipe, ce qui est soigneusement tu par tous les autres candidats, dans l'espoir de ne pas être élu, avec pour projet de répandre l'idée virale que tout irait mieux si nous abolissions la monnaie, l'échange marchand. Est-ce idiot de penser que promettre, en échange d'un bulletin de vote, plus de pouvoir d'achat, plus d'argent dans la poche et moins d'impôts, revient à acheter le vote des citoyens, à pratiquer le trafic d'influence (art. 432.11 du code pénal), la corruption active (art. 445.1 du code pénal) ?
Une idée folle ?... Certes, du moins à première vue. Un si vieil outil de mesure des valeurs, une si ancienne pratique mercantile ne cessent de nous envoyer dans le mur, individuellement et collectivement, et en plus, dans un chaos environnemental qui laisse imaginer une extinction de l'espèce humaine, au grand soulagement de la planète qui, à l'échelle géologique, ne s'en porterait pas si mal…
En tous les cas, la méthode qui consiste à battre campagne, à rencontrer des candidats pour les titiller, à croiser des électeurs pour leur faire découvrir que la lutte pour le pouvoir d'achat, c'est bien, mais qu'imposer une société de l'accès à tous les biens et services, à tout ce qui est disponible et pour tous, sans restriction, c'est mieux. Ce que proposent les politiques, c'est de transformer la nature en chiffre d'affaires, le voisin en ennemi commercial. Ce que proposent ces "militants en campagne", c'est au contraire de se donner les moyens d'accéder à la vraie démocratie directe, à la logique écologiste sans profits financiers, à cesser de réparer la vie sociale avec le même outil qui l'a détruite.
Le temps est à l'abattement, au sentiment que plus rien n'est possible, que le futur semble nettement moins prévisible que le passé. Même quand Mélenchon nous annonce qu'un autre monde est nécessaire, alors nous le rendrons possible, on sent bien que le peuple a du mal à le croire. A voir les Grecs qui subissent depuis dix ans la pire récession connue en temps de paix et qui ont tout tenté, des Colonels à Tsipras, un slogan ne suffira pas à rendre possible un autre monde.
Au moins, ces Lyonnais proposent une action immédiate, la construction d'un monde doté d'autres paradigmes. Le programme, ils le commencent avec chacun de leurs interlocuteurs, lesquels peuvent le poursuivre, tout seuls dans leur coin ou avec leurs proches, parce que le récit de cette société donne envie de s'y adonner. Les solutions, ils ne les proposent pas, car chacun peut et doit les trouver, avec son expérience, sa culture, son génie, son sens pratique. Pas besoin d'argent pour partager ce récit. L'électeur passif et impuissant est bien capable de se muer en créateur, en "VRP des postmonétaires". L'idée devient d'autant plus puissante qu'elle se partage, se répand, réveille les plus abattus. Dans chaque ville, bourg, village, il peut y avoir, à l'occasion des législatives, un porteur de la bannière "notre-futur.fr" L'équipe recrute pour alpaguer le chaland sur les marchés et dans les rues, pour poser ces questions que personne n'ose poser : Sans argent, ne serions-nous pas tous riches ? Sans argent, que deviendraient les rapports de force, de pouvoir, de domination ? Qui fabriquerait des bombes à fragmentations ou mettrait du glyphosate dans son champ s'il n'a plus la nécessité de gagner sa vie ? L'ascenseur social par la culture et la connaissance ne serait-il pas la norme, et non un idéal lointain comme aujourd'hui ? Il y a tant de choses que l'on peut faire, dès maintenant, sans budget ni subvention…
Sur le site http://notre-futur.fr/, chacun peut trouver matière à penser le futur. Nous nous sentons petits quand nous sommes à genoux… Mais, ensemble et debout, avec les postmonétaires, tout est possible, ils recrutent...
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