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We all live in a green submarine

Fort de leur nullité depuis 20 ans à convaincre leurs citoyens de voter pour eux, les écolos ont trouvé un nouvel angle d’attaque plutôt curieux au regard de l’origine intellectuelle de la plupart : la culpabilisation.

S’il est un discours que j’écoute avec attention en matière d’écologie, c’est bien celui du risque totalitaire qu’il fait courir. Non pas que le reste m’indiffère mais vu que je n’ai pas attendu le sommet de Copenhague pour aller au travail en vélo (20km/jour), ne prendre que des douches de moins de 5 minutes, trier mes déchets et ne chauffer mon logement que le strict nécessaire, je ne me sens pas franchement coupable.

Car fort de leur nullité depuis 20 ans à convaincre leurs citoyens de voter pour eux, les écolos ont trouvé un nouvel angle d’attaque plutôt curieux au regard de l’origine intellectuelle de la plupart : la culpabilisation. Surfant sur l’ostracisme et l’autoritarisme conservateur qui accompagne le vieillissement de la population (et donc de l’électorat), le citoyen devient un vilain garçon - vilaine fille - s’il n’écoute pas la messe télévisuelle environnementale. Amen. Il est interdit d’interdire... mais pas de crucifier au nom d’une idéologie. Le pire, c’est que ça marche !

Peu importe que les moyens et les alternatives n’existent pas pour nombre de citoyens, principalement ruraux, on passe de l’incitation à la taxe comme si c’était aussi naturel que du maïs OGM. Vu que l’incitation n’a pas créé suffisamment de chaland pour motiver les industriels à changer leur production, contraignons les clients (et prions tous mes frères) pour que le (Dieu) MEDEF daigne nous sauver (du péché) avec des produits propres. A mort le matérialisme, vive l’écologisme, comme dirait Laurence Parisot. Après la taxe, on aura le droit à quoi  ?

Bref, pas de mauvais esprits, mauvais citoyens et suivez le guide pratique. Vous devez aller de Toulouse à Nantes ? Hop hop hop, bandes de cromagnons : posez vos clés de bagnole et allez sur voyage-sncf.com. N’oubliez pas que le transport collectif, c’est l’avenir. Celui qui nous sauvera tous. Avec un peu de chance, le prochain train est dans 3 heures et mettra à peine 7h30 en passant par Paris. Le suivant à peine 8 heures... Et pour nettement plus cher qu’un plein d’essence ! Franchement, pourquoi ne pas y avoir pensé plutôt ? Au moins tu ne paieras pas de taxe carbone. Je t’écouterais bien me dire que le différentiel en ta défaveur amortis le cout de ladite taxe mais j’ai dit : pas de mauvais esprit, rappelle toi. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai omis de parler des galères de déplacements en transport collectif une fois sur place dans une ville inconnue à jongler avec les horaires et lignes de bus/tram.

En venant à vélo ce matin, sous une fine pluie j’ai compati aux quidams qui attendaient au pied de l’abribus, immobile et dans le vent que le bus daigne arriver. Au vu de l’attroupement, il devait avoir du retard. Pour en avoir pris quelques-uns, j’imaginais l’ambiance chaleureusement moite qui allait bientôt régner dans le bus concentrationnaire et respirait l’air humide extérieure avec gratitude. Ecoutant la messe, ces braves gens se retrouvaient tous entre frères et soeurs dans un moment de communion écologique mobile. C’est émouvant quand on y pense. Et dire que les ouvriers de l’URSS en faisaient tous autant sans apprécier ! Pas étonnant qu’ils aient disparu.

Mon voisin est tout fier de sa nouvelle voiture tatouée prime à la casse de 1000 euros + bonus écologique made in Roumania. Je suis heureux de voir qu’une part de mes impôts lui procure tant de plaisir pour faire ses 10 kilomètres quotidiens de trajet de boulot, sauf quand je pense que pour une voiture qui émet moins que la sienne j’ai payé plein pot il y a 3 ans et sauf quand je me retrouve dans son sillage en vélo. Car pour ma part, tout frais comptabilisé (vélo, équipements, imperméables, éléments de sécurité, réparation...) j’en suis à pas loin de 500 euros de ma poche avec ... 0 aide. Et encore, arrivé au boulot, vu qu’il n’y a aucun équipement de prévu, il me reste qu’à me contorsionné dans les toilettes pour mettre un tee-shirt propre et faire un brin de toilette moyenâgeux.

Enfin, je me plains sans me plaindre, car j’ai la chance (et surtout les moyens) d’habiter en ville à proximité de mon travail (pour l’instant). Mais jamais dans mon souci écologique il ne me serait venu à l’esprit de vilipender le pauvre exilé rural qui pollue la planète à son insu. Et encore moins celui qui refuse la bétaillère lente, discontinue et contraignante du transport collectif. C’est là que je me suis aperçu que je ne serais jamais écolo. Et quand je vois la grande messe de Copenhague où tous les grands chefs d’Etat se pavanent tandis qu’il y a un mois à peine aucun n’a daigné aller à celui qui s’inquiétait du milliard d’affamés sur notre astre, ça tombe bien car ça me ferait honte d’être écolo dans de telles circonstances. 

Quoi qu’il en soit, pas de malentendu : j’espère de tout cœur que le conclave de Copenhague arrivera au sacre de Sarkozy et des bébés phoques. Pour plus de sécurité, je conseille d’acheter Le Figaro tout de même.
 
 

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7 réactions à cet article    


  • geo63 29 décembre 2009 14:56

    Cet article présente un point de vue qui est à prendre en compte.

    Fort d’une expérience qui s’étend sur des décennies (hélas), j’ai pu observer des fluctuations d’opinions très bizarres qui semblent régir notre vie en société (ouverte ?). Ceci est particulièrement le cas avec la pression médiatique actuelle. Devenue très efficace, elle fait office de maître à penser. Voir l’action de Nicolas Hulot et consorts.
     Il ne fait aucun doute que la culpabilisation écologique traverse actuellement notre communauté, le débat est un véritable foutoir où les plus incompétents se comportent comme des ayatollahs. Tout ce qui touche à l’écologie ou au bio semble issu d’une nouvelle religion fortement teintée de « boboisme ».

    Et maintenant la taxe carbone (quelle appellation conne !) qui va en faire souffrir plus d’un à commencer par mon modeste foyer, mais pas les authentiques pollueurs. En voilà une décision qu’elle est bonne.


    • geo63 30 décembre 2009 08:58

      Finalement la taxe carbone (quelle appellation conne, j’insiste) est recalée par le Conseil Constitutionnel !!
      Maintenant les discussions sérieuses vont commencer, on peut toujours rêver...


    • MarcDS MarcDS 29 décembre 2009 15:59

      @ l’auteur :

      Pourrait-on cesser de confondre l’écologie avec la récupération qui en est faite par le système ? En premier lieu, l’écologie n’est pas une idéologie, au contraire du capitalisme ou du communisme. S’il y a donc une idéologie prête à nous crucifier aujourd’hui, c’est bien le capitalisme, et pour ce faire il emploie effectivement sa tactique favorite de récupération.

      Je crois comprendre que vous visez en fait les partis politiques - et leurs électeurs - qui se disent écologistes sans vouloir comprendre que nous vivons dans un système basé sur le gaspillage et l’accumulation de biens matériels, donc fondamentalement anti-écologiste. Toute mesure prise dans le cadre de ce système ne sera donc jamais plus qu’un emplâtre sur une jambe de bois, nous sommes me semble-t-il d’accord là-dessus. Mais lorsque vous traitez l’écologie d’idéologie prête à nous crucifier je ne vous suis plus, il y a là une regrettable confusion dans les termes que vous utilisez.

      Commentaire d’un citoyen qui n’a pas attendu la mode verte pour être préoccupé par les questions environnementales.


      • dawei dawei 29 décembre 2009 16:45

        Ca me rappelle lorsque l’empire romain était en chute libre, le pragmatique empereur Constantin s’est senti obligé de se raccrocher a une mouvance nouvelle avec le vent en poupe appelé christianisme, et la mélanger au doctrine préexistantes religieuses et politiques pour pouvoir remettre un peu de ciment et de controle sur les populations. Ca s’appelais alors le catholicisme, différent en beaucoup de points du christianisme primitif. Auourd’hui, l’empire occidental capitaliste surfe sur le succes grandissant de l’ecologie pour garder encore le pouvoir, et finalement travestir les idées fondamentales des écolos, rétablir une sorte de totalitarisme à la bagnère verte, remettre en place les tribunaux pour sorcellerie, la morale culpabilisante à outrance,jusqu’à dégouter tout le monde de l’écologie. On ne change pas une recette qui marche...


        • hs47 29 décembre 2009 18:04

          Je ne suis pas certain que les écolos soient à l’origine de ce système, pourtant exact.

          Je pense que c’est une nouvelle forme de récupération d’une « opportunité » par les bureaucrates/technocrates/hauts fonctionnaires/énarques comme d’habitude.

          Quelque soit le problème, pollution, pauvreté, manque de logement social, sécurité routière, émissions de CO2, insécurité, délocalisations, etc... la procédure est TOUJOURS la même :

          1 - conditionnement de la populace par la culpabilisation généralisée la plus vaste possible pour faire accepter la suite... une préparation psychologique aux mesures finales...

          2 - textes de lois votés pour montrer que l’on s’occupe du problème même si des lois existaient déjà, ceci créant un fratras innommable de textes qui s’empilent et parfois se contredisent pour mieux venir un peu plus encombrer les tribunaux ... pour le bonheur des avocats et autres experts... tout en dissuadant le commun des mortels de toute résistance du fait de l’impossibilité de comprendre quoi que ce soit... et des délais de réactivité des tribunaux encombrés...

          3 - mesures coercitives, financières surtout, qui permettront de financer essentiellement la créations de plus en plus de « machins » bureaucratiques, onéreux tonneaux des Danaïdes, puits sans fonds, permettant de placer les nouvelles promotions annuelles des usines énarchiques non délocalisables celles-ci (hors de la France, personne n’en veut... allez savoir pourquoi...) sans jamais régler le fond du problème, pourtant à l’origine de leur existence, car le passage des machins nettoie totalement les finances récoltées, les machins ne tardant pas, par ailleurs, à être en manque de moyens financiers, ce qui justifiera ensuite l’accroissement annuel régulier des mesures coercitives pour venir abonder à leurs besoins toujours croissants.

          L’écologie est un nouveau prétexte à la mode, comme l’ISR, pour recommencer la même chose et continuer à nourrir des cohortes de bureaucrates/technocrates/hauts fonctionnaires/énarques, origine et cause de tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui en France.

          Mais aucun des problèmes posé ne sera résolu, un nouveau groupe de pression indéboulonable sera né et exigera lui aussi sa part du gâteau des taxes et sa croissance annuelle.

          Rien de nouveau sous le soleil de France.

          Francis BACON avait écris : « celui qui n’appliquera pas de nouveaux remèdes doit s’attendre à de nouveaux maux ; car le temps est le plus grand des innovateurs »

          Pour les bureaucrates/énarques français c’est devenu : n’appliquons surtout aucun nouveau remède, cela permet de créer de nouveaux maux qui sont autant d’opportunité pour créer des nouvelles structures (machins) que nous dirigerons et dans lesquels nous pourrons placer les nouveaux arrivants des usines énarchiques le tout financé par la populace que nous aurons bien conditionné et culpabilisé préalablement.

          CQFD


          • BA 30 décembre 2009 00:03

            Pourquoi le Conseil constitutionnel a-t-il annulé la taxe carbone ?

            Réponse des membres du Conseil constitutionnel :

            « L’importance des exemptions totales de contribution carbone étaient contraires à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et créaient une rupture d’égalité devant les charges publiques ».

            « Moins de la moitié des émissions de gaz à effet de serre aurait été soumise à la contribution carbone », en raison de ces multiples exemptions, selon les sages du Palais Royal.

            Ainsi, relèvent-ils, « étaient totalement exonérées de contribution carbone les émissions des centrales thermiques produisant de l’électricité, les émissions des 1.018 sites industriels les plus polluants » (raffineries, cimenteries, cokeries...), « les émissions du transport aérien et celles du transport public routier de voyageurs ».

            « Ces exemptions auraient conduit à ce que 93 % des émissions d’origine industrielle, hors carburant, soient exonérées de contribution carbone », selon le texte.

            La taxe aurait donc « porté essentiellement sur les carburants et les produits de chauffage qui ne sont que l’une des sources d’émission de dioxyde de carbone ».

            http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-12-29/le-conseil-constitutionnel-annule-la-taxe-carbone/917/0/409073


            • Roche 30 décembre 2009 13:18

              les écolos, ah quel organisation ! pour moi, c’est un dogme ou un choix s’impose entre la nature et l’homme, comme si a nature n’était pas le milieu des hommes, les aborigènes parlent pourtant d’eux mêmes !

              je n’ ai jamais vu d’écolo scruter les étalages bio des magasins, se posent ils seulement la question de savoir pourquoi il fut un temps ou les jardins fournissaient des produits naturels, et qu’aujourd’hui, il faille payer le prix fort pour les mêmes produits ?.Love and peace a pourtant bien marqué son temps non ? mais 40 ans après, ils reviennent en force, mais avec 40 années de matérialisme qui ont basculé dans la mondialisation ultra libérale, et même la financiarisation mondiale. Comme si la crise n’avait pas son impact dans leur subite réapparition, mais dites moi que je reve !
               
              Je n’ai pas rencontré non plus d’écolo hurler sa rage devant le kilog de carottes à 3 € le kilog, alors que les économies d’échelles des grandres surfaces auraient du permettre non pas d’en faire une rareté mais un produit de consommation courante accessible a tous... Les écolos pensent que leur role se limite a sauver un arbre, une fleur, alors que c’est par la consommation que tout devait passer.

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