« Zero dark thirty » : le cinéma de la mort de Ben Laden
« Zero dark thirty » (« Minuit et demie ») est le dernier film de la réalisatrice Kathryn Bigelow. L’ex épouse de James Cameron, remarquée pour les « Démineurs, présente ici une étude quasi documentaire des recherches qui ont précédé la mort de Ben Laden.
Le premier problème est là, en dehors de toute polémique sur les faits. Ne sachant choisir entre doc et réalité romancée, puisque portée par des personnages sans caractère, elle livre un film ennuyeux, lent, qui ne permet aucune empathie.
J’en viens à me demander, et c’est la question que je pose, sans vous demander de la résoudre car payer pour voir une daube, mieux vaut aller au restaurant.
Je me demande donc si :
1- KB a voulu faire un film de propagande montrant le courage des US, d’une fille US, si courageuse, (snif !), qui jamais n’arrête sa quête et reconnait enfin le corps de son ennemi qu’elle n’a jamais vu (on y reviendra.)
2- -Si KB est un membre actif mais secret de Reopen 911 qui a voulu démontrer que toute cette histoire est du boudin
3- Si KB, convaincue de la réalité de cette opération et la mettant en scène, s’est rendue compte, mais trop tard, que c’était invraisemblable.
Il paraît que ce film soulève une grosse polémique aux US tant du côté démocrate que républicain. A propos du problème de la torture dans les prisons. Ce qui ne me paraît pas le plus important. Ce qui me paraît le plus important est que ce film ressort une histoire ancienne à laquelle la plupart croyaient, en nous la présentant, involontairement, comme douteuse. (C’est un petit peu comme si Landru avait raconté que ses victimes se mettaient elles-mêmes dans le poêle et, qu’au moment de le filmer, on se rende compte, quand même, qu’à montrer c’est bizarre. )
Autre point qui doit aussi, un tantinet, énerver les patriotes, c’est que les Américains sont présentés comme des bourrins. Ainsi le blondinet joufflu qui torture en ouverture est aussi crédible que Hollande dans le rôle d’Alexandre . On a beaucoup parlé de ces scènes de torture et KB les montre car elle se veut honnête. En particulier celle où le blondinet met une laisse autour du cou de son terroriste et le promène à quatre pattes. Le dire et le voir sont deux choses différentes. Le dire est horrible. Le voir est ridicule.
L’héroïne, Jessica Chastain, est paraît-il excellente comédienne. Mais pas dans ce film. Car elle n’a rien à jouer. Ce qui est fatal même à Marlène Dietrich. Elle arrive sous un tchador dans la salle de torture puis, quand le blondinet parle d’arrêter, enlevant son masque elle dit : « Non ! On y retourne ! » Et elle y retourne en effet, dans un tailleur pantalon à la Yves St Laurent qui lui dessine ses jolies petites fesses en contre-jour. Pendant ce temps le torturé, le seul sympathique du groupe, s’avale trois litres d’eau puis est enfermé dans une cage à poules.
Cela dure plus de deux heures quand même, non pas la torture de ces islamistes si sympathiques, mais la torture de ces spectateurs qui n’ont rien d’intéressant à se mettre sous la dent.
Pendant ces deux heures on se déplace de centre « noir » de la CIA, en autre centre « noir » de la CIA et ils en ont beaucoup. Il y a là des tas de gens et des tas d’armes et des tas de crétins haut-gradés qui vont et viennent et on se dit : « Mais putain ! Combien ça coûte, cette connerie ??? » (Car il y en a tout de même parmi les spectateurs qui savent que Ben Laden est mort depuis 2002 ! Mais passons !)
(Là, j’ai un trou. Car je me suis endormie au bout d’une heure quarante cinq de recherches pointilleuses menées par des personnages inintéressants. Bel exploit quand même de ma part.)
Je suis donc réveillée par un vacarme d’enfer. C’est enfin le début de l’assaut de la villa où a été repéré Ben Laden.
C’est à partir de là que tout se gâte.
Je veux parler de la vraisemblance.
Quoi ? Etait-il nécessaire d’harnacher nos marines comme des Aliens d’une guerre des étoiles sur Mazda ? Leurs très jolies lunettes à cinq longues vues qui nous font voir tout en vert montrent un haut niveau de technologie qui permet de retrouver la vision primitive de certains insectes. C’est le progrès.
On les met donc dans des hélicoptères qui font plus de ramdam que dix boeings ce qui est évidemment une manière discrète d’atterrir. D’autant plus, les initiés le savent, qu’un des hélicos va se planter sur le mur d’enceinte. Là aussi, je pense que tous les Texans américains n’étaient pas au courant. Ils en étaient restés à : « Ben Laden est mort ». Et apprendre que leurs troupes ne sont pas foutues de conduire un hélico qui se promène au-dessus d’une banlieue paisible sans aucun ennemi à l’horizon, c’est quand même froissant pour l’orgueil national ! C’est quand même une équipe haut de gamme de l’armée américaine, ces Marines !
Mais les questions continuent.
Comment se fait-il que Ben Laden ait choisi une villa sans souterrain ? Les plus pauvres des Gazaouis savent faire ça et lui, non ? Le maître de Tora Bora ? Bon. On va dire qu’il était devenu un vieux papy. Admettons.
Et l’on assiste à l’assaut. Que dire ? Dans la villa, trois gus, des femmes et des enfants. En face les Mazda guns. L’affaire souffre d’une certaine disproportion. D’autant plus que les mecs sont trucidés vite fait. Pas les femmes ni les enfants qui crient et tremblent dans une chambre. Ce qui prouve que les tireurs sont quand même capables de ne pas tirer !
Le shoot de Ben Laden est assez cocasse . Grand moment comique. Un Marine pousse une porte et chuchote : « Oussama ? Oussama ? » Eclats de rire de toute la salle ! C’était quand même censé être un moment dramatique.
Une forme passe qui se fait exploser. Est-ce lui ? N’est-ce pas lui ? Comme à aucun moment on ne voit sa tête, le public reste dans un doute subtil .
On nous épargne quand même l’épisode où Obama et Clinton assistent en direct à la scène et où Miss Clinton met sa main potelée devant sa bouche tellement c’est horrible. Il est évident, quand on voit la réalité de l’expédition, que c’est impossible. Comment imaginer dans un assaut aussi tendu qu’on fasse une retransmission BFMTV en direct ! Ah ! Ils en font trop ces scénaristes de la maison blanche ! Et quand je pense que Sérillon suit la même voie avec son chef de guerre qui veut éradiquer le terrorisme, on n’en a pas fini !
Une autre scène nous sera épargnée. Celle où on balance le corps à la mer. J’avoue que cela me manque. Je l’imagine pour vous :
-Hé Bill, qu’est-ce qu’on fait du corps ?
-On le ramène pardi !
-Mais si c’est pas Ben laden ?
-Ben…
-On vient de me dire qu’il vaut mieux le balancer.
-Ah ! Bon ? Mais où ?
-Dans l’Océan.
-Mais quel océan ? On est sur l’Himalaya.
-On s’en fout !
C’est alors qu’une porte s’ouvre, que le vent fait voler les cheveux de Jessica, et que le corps plonge vers les eaux rutilantes de l’Océan. (Pardon des montagnes)
Mais le film finit quand même sur une scène tout aussi ridicule.
A qui ramène-t-on le corps de Ben Laden ? A Jessica la rouquine. Logique. Elle fait glisser la fermeture éclair de la housse verte, comme une housse de golf. Le nez de Ben Laden dépasse un peu, c’est tout ce que le spectateur en verra. Elle l’observe un instant très bref qui suffit à reconnaître quelqu’un qu’elle n’a jamais vu, bien qu’il soit sans doute en bouillie, et regarde un militaire en hochant la tête ce qui signifie : « Oui ! C’est lui ! »
Et le militaire note : « Reconnaissance visuelle du témoin ».
Et Jessica part seule dans un avion et pleure…
Bon. Bullshit, comme disent nos amis Américains.
Et bravo à Kathryn Bigelow qui a réussi à faire comprendre à toute la planète, du moins à ceux de la planète qui ont plus de trois neurones, qu’il est absolument impossible que des gens sensés aient mené une telle opération, telle qu’elle nous a été racontée et telle qu’elle nous est montrée.
Et tous mes regrets aux familles des marines qui ont participé à cette expédition et qui malheureusement sont morts lors d’une autre expédition en Afghanistan. Quel dommage !
(Il en reste quand même un qui sort un livre. C’est celui qui a tué Ben Laden. Le plus intéressant nous est tout de même resté ! )
A propos du 11 septembre, je voudrais finir là-dessus.
Certains ne peuvent absolument pas accepter l’idée que le gouvernement des Etats-Unis, noble Amérique qui nous a libéré des Nazis, puisse avoir monté un coup aussi insensé : faire démolir les deux plus belles tours de son territoire et tuer 5000 des leurs dans la plus belle ville du monde.
C’est impossible.
Ou leur monde s’écroulerait.
Ils ne pourraient pas vivre dans ce monde-là.
Je crois que c’est la même résistance que l’on rencontre quand on est athée et qu’on dit à un croyant : « Ton Dieu n’existe pas. »
Comment expliquer le monde si Dieu n’existe pas ? C’est trop absurde. Certains hommes ont besoin d’ordre, de définitions. D’une claire répartition du Bien et du Mal.
Ou, comme lorsqu’on est membre d’une famille, et que certains disent que le père viole ses filles. Le père si noble et si riche.
On ne peut pas le croire.
Ou comme lorsqu’on a voté socialiste et que les « socialistes » sont les alliés des ennemis du peuple.
Oui, dur à avaler.
Dur d’ouvrir les yeux pour naître dans un enfer.
Et pourtant…
Les non-initiés commencent à savoir qu’Hitler a pu être Hitler grâce à l’aide des multinationales américaines qui aidaient Staline tout autant.
Que les banques américaines, certaines dirigées par des Juifs, changeaient en dollars, pour Hitler, les marks des Juifs envoyés dans les camps.
On sait que le mensonge, tout autant que l’argent, est le nerf de la guerre.
Mais croire qu’une telle inhumanité soit possible, accepter de décimer les siens par profit, c’est impossible. ..
Sortez alors de cette dernière affirmation.
Ce ne sont pas ce jour-là des Américains qui ont laissé tuer des Américains.
Ce sont des criminels internationaux qui ont fait un hold-up pour en préparer d’autres.
La liste des noms, maintenant…Avec des noms américains, israéliens, russes, saoudiens, pakistanais, et d’autres ?
Merci Kathryn. Je sais que tu es des nôtres.
La femme de Cameron qui, dans Avatar, montre le peuple de la Nature qui balaie, sur Pandora, le peuple des intérêts cruels !
Yes ! Go on freedom !
86 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON