@Hervé Hum
Merci pour cette synthèse édifiante de ce qu’est notre monde, notre bien triste monde.
Mais pour rester dans le cadre du Brésil, je ne crois sincèrement pas qu’il eut été possible à Lula de gouverner et d’imposer les réformes qu’il a résussi à « négocier » (ça me hérisse de penser qu’on doive « négocier » le sort des misérables, mais bon...) les programmes sociaux qu’il a mis en place durant son gouvernement, sans s’accomoder de la structure sociétale en vigueur. Le peuple n’y est pas préparé, ni politiquement, ni intellectuellement, ni idéologiquement.
@Hervé Hum
Ce n’est pas une majorité, fort heureusement, mais c’est encore trop fréquent.
@Hervé Hum
« l’Amérique du Sud est encore en retard de formatage des cogito »
Quant à la « création de richesse », on est hélas bien dans la même vision mercantile avec la même logique de marché qui prédomine au sein de l’élite économique et politique. Une critique d’ailleurs au gouvernement Lula et Dilma, mais est-il possible de faire sans cette élite ?
Merci pour votre commentaire.
@Xenozoid
Justement, je demande à voir ces rats fuir le navire si le PT remporte les élections. Il va y avoir une sacré débandade !
@Lugsama
« un gouvernement arrivé légalement au pouvoir. »
Alors oui, si on est bouché à ce point ou vraiment de mauvaise foi, on peut dire que le gouvernement putschiste « est arrivé légalement au pouvoir » et qu’un politique « lourdement condamné » revendique le droit de participer au scrutin.
Mais seulement si...
@Cateaufoncel2es
« Créer des universités et des écoles techniques ne suffit pas, si ça ne se traduit pas par des gains de productivité et de la création de richesse. »
Et j’entendais ’provocation’ au sens de déclencher, d’inviter au débat...
@McGurk
Effectivement, quand il y a une réelle « justice », or ce n’est pas le cas et c’est justement celle-ci dont la droiture et l’impartialité sont remises en cause.
À partir du moment où, comme vous le faites, vous adhérez au discours d’une presse vendue au grand capital et que vous rejettez la possibilité de lawfare, c’est à dire que les agissements de la justice puissent être motivés par des raisons politiques et non plus seulement techniques, vous en arrivez à cette lecture mutilée qui mène à votre conclusion erronée.
Et c’est pourquoi je cite dans cet article l’avertissement que le juge Fachin, membre de la même justice que vous placez au-dessus de tout soupçon, adresse à ses propres collègues au sujet de cette droiture qui semble être absente chez certains.
Même si on ne peut pas affirmer que Lula ignorait totalement les travail des lobbyistes (qui sont à la charnière de la corruption et le récent message de Nicolas Hulot le prouve amplement s’il en était besoin), et ce ne serait même pas à son honneur de l’ignorer, on doit s’interroger sur les faits qui entourent toute cette affaire et au minimum douter.
@Cateaufoncel2
Tableau un peu pessimiste, mais réaliste. « Brasil, país do futuro » (Brésil, pays de l’avenir) est le titre d’un livre de Stefan Zweig, juif-autrichien réfugié du nazisme, publié en 1941. Le regard ironique porté jusqu’aujourd’hui sur ce titre-slogan se doit aux régimes politiques qui, depuis la proclamation de la république en 1889, sont des régimes autoritaires et principalement conservateurs.
Et ils conservent quoi ?
Et bien ils conservent l’âme colonialiste. Les élites brésiliennes sont colonialistes (quand non esclavagistes, car on trouve encore et toujours des gens qui sont exploités dans des conditions « proches de l’esclavage » comme on dit pour ne pas choquer). Colonialistes dans leur façon de penser, colonialistes dans leur manière de vivre, colonialistes dans leur conception de la société.
Merci pour votre provocation bien constructive.
@JP94
Tout à fait, c’est le système de lawfare qui prévaut actuellement sur le putsch militaire.
Mais dans ce cadre de lawfare, deux cibles en sont l’objet : le groupe des BRICS dont le Brésil de Lula est un partenaire très actif (et Dilma poursuit cette présence active au sein du groupe) et le « pré-sal », énormes gisements de pétrole découverts sur ses côtes). Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Dilma et la Petrobras ont été victimes d’écoutes dénoncées par Edward Snowden en septembre 2013.
@zygzornifle
Excellent !
Mais il faudrait bien que des gens sérieux prennent les choses en main... ou non !
@McGurk
Vous l’attendiez, et le voilà... l’argumentaire qui vous manque !
Alors, pour commencer « une « sorte de complot » politique avec le concours de l’ONU » c’est en effet une erreur grossière... de votre part.
Aurais-je mal écrit ? J’en doute, vous êtes le premier et le seul avec cette compréhension... erronée !
Bien au contraire, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU s’est prononcé EN FAVEUR de l’ex-président Lula, au vu et après examen des dossiers le concernant. La requête auprès de l’ONU visant à protéger les droits civiques et politiques de Lula a commencé en 2016.
Il se trouve que la sentence du juge Moro qui a condamné Lula a été exclusivement fondée sur la délation d’un des cadres de l’entreprise de travaux publics OAS, Leo Pinheiro, accusé de corruption dans le cadre de l’enquête sur la Petrobras. En vue d’une réduction de peine, Leo Pinheiro a dénoncé Lula dans une affaire rocambolesque d’appartement acquis par la femme de Lula. Or, toute l’accusation contre Lula ne repose que sur ce « témoignage », sans aucune preuve matérielle du fait.
La thèse du juge Moro a fait l’objet d’un livre écrit par plus d’une centaine de juristes brésiliens qui démontrent la fragilité des chefs d’accusation et l’absence de preuve matérielle tangible.
Condamné à 9 ans en première instance par Moro, Lula a vu sa peine augmentée à 12 ans par la Cour d’Appel de 2e instance (composée de 3 juges), toujours sans preuve matérielle ni autre élément supplémentaire.
Bref ! D’innombrables autres irrégularités dans ce procès spécifique contre Lula, mais aussi dans l’ensemble de l’enquête Petrobras montrent non seulement la partialité des juges impliqués, mais aussi la sélectivité partisane (contre le PT plus particulièrement) de ces mêmes juges, ce qui, dans le contexte plus large de la destitution de Dilma Rousseff et de la campagne anti-PT qui divise encore le pays, constitue un cas tout à fait particulier de lawfare qui est de plus en plus mis en évidence.
Et je cite pour cela, dans cet article que vous n’avez pas dû prendre le temps de lire attentivement, l’avertissement lancé par le juge Fachin en session plénière et publique, sur l’influence de la politique sur les juges qui n’aurait pas lieu d’être. Si je devais retenir un seul élément pour affirmer la persécution politique de Lula, ce serait celui-ci.
Merci de m’avoir donné l’opportunité de développer cet aspect des affaires qui secouent le Brésil depuis quelques années et qui peut paraître un peu ubuesque. Je suis sûr que beaucoup de lecteurs apprécieront ce complément d’informations qui est loin d’être un tissu de mensonges.
Bonne lecture !
@Michel Maugis
En effet, vous avez raison.
Mais je n’ai pas voulu être indélicat dans mon commentaire et je faisais référence à une couverture quasiment « en temps réel » vu que je parle dans cet article d’évènements très récents.
Il est certain que le Grand Soir publie des analyses tout à fait documentées sur le Brésil et Lula, et certainement sur les autres sujets qu’on y voit traités.
Je reconnais que je suis tellement outré par les articles de madame Gatinois que j’ai généralisé sans le vouloir.
Merci pour votre commentaire éclairant !
@Lugtata
« Corrompu notoire », c’est faire un peu trop confiance à la presse (qui a soutenu la dictature militaire) et à une « justice » qui est extrêmement suspecte de partialité pour des raisons politiques.
Nous sommes dans une situation de lawfare avec Lula et aujourd’hui, 1 septembre, on a de plus en plus d’évidence de cela, et de moins en moins de la culpabilité de Lula.
Alors, on a bien sûr le droit de ne pas partager les mêmes opinions politiques, mais ce n’est pas en enfermant un adversaire qui va gagner qu’on est juste. La démocratie c’est un peu différend, non ?
@Fergus
C’est en effet ce qui est à craindre, et c’est pourquoi les militants de gauche se mobilisent pour reporter les voix de Lula sur son vice-président Fernando Haddad.
Y parviendra-t-il ?
Réponse le 7 octobre, jour du 1e tour !
@alinea
C’est bien la question qui se pose, et la réponse ne viendra que le jour de l’élection.
C’est aussi pourquoi je disais, dans l’article précédent sur la dispute de la gauche pour « l’héritage » de Lula, le danger que représente cette division.
@eau-du-robinet
Bonsoir,
Oui, je suis curieux de voir les réactions internationales à la farce juridique qui tourne au vaudeville.
Lors du jugement ils ont fait deux erreurs grossières. Une en ne respectant pas les délais légaux de la procédure (le jugement aurait dû avoir lieu la semaine prochaine seulement). Mais ils ne voulaient pas que Lula puisse bénéficier d’un seul instant de propagande électorale télévisée qui commence ce 1 septembre. Et ça a été la seconde erreur du rapporteur qui, dans sa sentence, a voulu interdire à Lula d’apparaitre, ne serait-ce que de nom. Il a dû reculer aujourd’hui car c’était une deuxième erreur de procédure puisque Lula a des recours sur ce jugement.
Bref !
Je suis content de savoir qu’Evo Morales a déjà réagi. Je l’ignorais.
Merci de votre contribution !
@alinea
Lula a effectivement 40% des voix acquises. La grande question est de savoir si elles vont se reporter sur son vice-président Fernando Haddad. Le parcours qu’il fait actuellement dans tout le nordeste est encourageant, mais l’incertitude plane.
Bien que le peuple vote en majorité pour Lula et que c’est quand même la majorité (54 millions) des électeurs qui ont été frustrés par la destitution de Dilma Rousseff, le travail de sape contre le PT a été tellement constant et violent que des pronostics trop optimistes seraient dangereux.
Le PT va continuer la bataille juridique jusqu’aux dernières ressources, et on attend aussi une réaction de l’ONU, peut-être, et de la communauté internationale au vu du rejet de la décision du CDH par le tribunal électoral.
Affaire à suivre, en tous cas !
Merci pour votre interaction.
@midavowake2
Désolé pour les vidéos FesseBouc, mais je n’ai pas réussi à les extraire.
Quant à l’article du Der Spiegel, en allemand, j’ai pensé que ça pouvait se traduire en mode semi-automatique... La vidéo de Martin Schulz, sur YouTube, elle, complète un peu, non ? (bien que la traduction soit en portugais).
Évidemment, je n’ai pas beaucoup de sources en français, vu que les médias français semblent avoir adhéré à la cause putschiste. Voir de dernier article de Claire Gatinois sur Le Monde, c’est du gratin !
Si vous lisez le portugais, voilà un article sur cette visite de Martin Schulz sur le Deutsch Welle Brésil. Il est assez complet mais il n’y a pas de liens non plus. Le lien ne semble pas être une spécialité allemande...
https://www.dw.com/pt-br/o-significado-da-visita-de-martin-schulz-a-lula/a-45309565
En français cette fois, j’ai glané ce commentaire de Maurice Lemoine ici même. Il est de fin juillet, mais l’analyse de M. Lemoine sur la question géopolitique qui assiège Lula est de pleine actualité.
https://youtu.be/LgnDW863UvA
Merci pour vos commentaires.
@V_Parlier
Il est tout à fait juste de dire de Lula qu’il est « un peu trop sincère » et c’est ce qui permet d’abonder pleinement dans le sens du coup monté contre lui pour le « condamner » et l’enfermer. Ce qui bien évidemment est la meilleure façon de l’empêcher de participer au scrutin de cette année. On souhaite bien sûr que la décision de l’ONU va peser en sa faveur, mais on peut s’attendre à tout de la part des putschistes qui n’ont aucun scrupule. Réponse très bientôt.
Quant à Dilma, elle est tellement droite et intransigeante qu’il leur a fallu inventer une malversation des comptes, rabachée tant et plus dans les médias qu’elle a fini par convaincre une classe moyenne montée contre le PT via des réseaux sociaux pró-putsch très actifs et obtenant ainsi « le soutien de la rue ».
@Odin
En effet, le coup d’État a certainement en partie pour origine l’alliance BRICS qui offrait une porte d’entrée politique à la Chine et la Russie sur le continent américain, mais aussi dû aux gisements de pétrole (pré-sal) découverts vers 2005.
En revanche, la division de la gauche dont je parle ici est due, d’une part, à des ambitions de certains secteurs de cette gauche qui visent à récupérer une partie de cet électorat ’luliste’. Sous couvert de leur soutien envers le leader emprisonné, leurs positionnements ne sont pas toujours très clairs et laissent des doutes quant à leur sincérité. Une certaine ingénuité de la part des électeurs eux-mêmes aide à propager des discours enflammés, certes, mais souvent dénués de bon sens.
Merci en tous cas de provoquer cette discussion.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération