L’auteiur nous commet un « Vous ne trouverez aucune information concernant la présence de l’armée turque en Azerbaïdjan sur les réseaux sociaux »
Illustration : https://twitter.com/TheArmenite/status/1312702052909428737
« Si l’on considère les premières lignes du préambule de la constitution de 1946, on peut comprendre qu’il ait eu une volonté forte de vouloir dépasser le traumatisme post-Nazisme » : voilà un autre glissement.
La volonté exprimée par la loi Lamine Gueye et la constitution de 1946 était d’engager l’intégration des territoires d’outre-mer et TOUTES les populations de l’Union française dans un ensemble fédéral fonctionnel. Évidemment que la contribution des corps d’armée d’outre-mer à l’effort de guerre contre les nazis avaient été stimulée par la promesse de l’État français de la disparition du statut d’« indigène » au profit de la pleine et entière citoyenneté française sur tous les territoires de la République. C’est visionnaire. Mais la perspective d’un contact autre que d’intérêt (pour la défense dut territoire) avec des populations que la culture avaient depuis le dépbut de la colonisation décrites comme frustes et inférieures rebutait la bien-pensance traditionnelle. L’Inconcevable, c’était quand même la participation de ces populations à l’élaboration de la culture française et à l’établissement de ces lois. C’était une question irréductible d’ethos ; question que l’on somma de contourner par la ruse de la création d’un citoyenneté bistre. Il y aurait d’un côté les vrais Français (devant tout de même, pour en posséder l’état, justifier de la continuité de leur lien avec le sol de la métropole et avec le le sang de la nation initiale) et les pseudo-français ( tous les autres, à jamais incapables de produire ces preuves et seulement intégrables au prix de quelque exploit individuels sur le champ de bataille, tels que ceux de l’inoubliable Capitaine Charles N’Tchoréré, héros africain français des deux guerres, exécuté d’une balle dans la tête par les Allemands pour avoir seulement prétendu être officier français).
Pour prendre la mesure de la détestation raciste en France, revenons aux sources de la littéraire humaniste du XIXe siècle. Même Victor Hugo, dont on a encore aujourd’hui en mémoire, l’engagement humaniste contre l’ostracisation et la répression des classes populaires dites dangereuses (les pauvres, les « sans dents » d’alors) en métropole, avait défendu une vision colonialiste et raciste de la société française :
« La Méditerranée est un lac de civilisation ; ce n’est certes pas pour rien que la Méditerranée a sur l’un de ses bords le vieil univers et sur l’autre l’univers ignoré, c’est-à-dire d’un côté toute la civilisation et de l’autre toute la barbarie […] Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer ». Un certain petit Nicolas sut s’inspirer de ces mots.
Schoelcher — oui, l’abolistionniste — venait tout juste en gusis d’introduction du fameux « Discours sur l’Afrique » d’arguer de la visée civilisatrice et compassionnelle de la colonisation : « »La cause des Nègres que nous soutenons, et envers lesquels les nations chrétiennes ont tant à se reprocher, devait avoir votre sympathie ; nous vous sommes reconnaissants de l’attester par votre présence au milieu de nous. Cher Victor Hugo (...), quand vous parlez, votre voix retentit par le monde entier ; de cette étroite enceinte où nous sommes enfermés, elle pénètrera jusqu’au cœur de l’Afrique, sur les routes qu’y fraient incessamment d’intrépides voyageurs, pour porter la lumière à des populations encore dans l’enfance, et leur enseigner la liberté, l’horreur de l’esclavage, avec la conscience réveillée de la dignité humaine.« Les historiens spécialistes de la nature brutale et raciste du régime colonial français apprécieront…
L’exploitation sans scrupules des populations et des ressources africaines venait de trouver les chantres les plus illustres dans les rangs des soi-disant humanistes. L’Afrique ne s’en remit jamais… On notera au passage le régime particulier souhaité pour le continent noir (au déni d’ailleurs des exactions que la France exerçait, mine de rien, sur tous les continents).
Et l’inarrêtable, l’immortel Hugo — le Ténardier des civilisations noires — d’enfoncer le clou :
»Le flamboiement tropical, en effet, c’est l’Afrique. Il semble que voir l’Afrique, ce soit être aveuglé. Un excès de soleil est un excès de nuit. […] Eh bien, cet effroi va disparaître […] Comment ? […] Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont saisi l’Afrique ; la France la tient par l’ouest et par le nord ; l’Angleterre la tient par l’est et par le midi. Voici que l’Italie accepte sa part de ce travail colossal […] Cette Afrique farouche n’a que deux aspects : peuplée, c’est la barbarie ; déserte, c’est la sauvagerie ; mais elle ne se dérobe plus ; les lieux réputés inhabitables sont des climats possibles ; on trouve partout des fleuves navigables ; des forêts se dressent, de vastes branchages encombrent çà et là l’horizon ; quelle sera l’attitude de la civilisation devant cette faune et cette flore inconnues ?" On sait aujourd’hui la réponse.
L’auteur écrit : « Ne perdons pas de vue qu’en 1946 (comme en 1958) la société Française est coloniale et pour les responsables politiques, les populations autochtones des colonies (inférieures) n’ont pas la même utilité commune que les populations coloniales (supérieures)… ».
Voilà bien une erreur de lecture et de compréhension de la constitution de 1946, laquelle reprend et entérine la loi Lamine-Gueye :
Loi n° 46-940 du 7 mai 1946,
tendant à proclamer citoyens tous les ressortissants des territoires d’outre-mer.
Article unique.
À partir du 1er juin 1946, tous les ressortissants des territoires d’outre-mer (Algérie comprise) ont la qualité de citoyen, au même titre que les nationaux français de la métropole et des territoires d’outre-mer. Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exerceront leurs droits de citoyens.
La présente loi, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l’État.
Fait à Paris le 7 mai 1946.
Félix Gouin.
La Constitution de 1946 pose la création de l’Union française, ensemble fédéral, en préambule et dans ses articles 80 et 81 :
Préambule :
La France forme avec les peuples d’outre-mer une Union fondée sur l’égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion (...). Écartant tout système de colonisation fondé sur l’arbitraire, elle garantit à tous l’accès aux fonctions publiques et l’exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus.
Article 80 :
Tous les ressortissants des territoires d’outre-mer ont la qualité de citoyen, au même titre que les nationaux français de la métropole ou des territoires d’outre-mer. Des lois particulières établiront les conditions dans lesquelles ils exercent leur droit de citoyens.
Article 81 :
Tous les nationaux français et les ressortissants de l’Union française ont la qualité de citoyen de l’Union française qui leur assure la jouissance des droits et libertés garantis par le préambule de la présente Constitution.
Ces lois furent et sont encore contournées ou entravées. La Constitution audacieuse de 19’§ resta une utopie : après le Débarquement, le Gouvernement provisoire, créé à Alger le 3 juin 1944, s’installa à Paris et, progressivement, réalisa le programme de rétablissement de la légalité républicaine qu’il s’était fixé. Mais il s’agit aussi de tenir les engagements du discours de Brazzaville et ceux de l’article 4 de l’ordonnance du 7 mars 1944 qui avait promis la nationalité française aux musulmans d’Algérie.
L’Assemblée constituante approuva ainsi, le 25 avril 1946, un projet de loi, à l’initiative de Lamine Gueye, député du Sénégal, octroyant la pleine citoyenneté — mais on l’a vu, il n’en est resté qu’une citoyenneté à deux vitesses — à tous les ressortissants de l’empire colonial. La Constitution de la IVe République inscrit en son article 80 la substance de cette loi, que l’on a comparée à l’édit de Caracalla ; mais l’Empire romain n’élisait pas un Parlement au suffrage universel !
L’attribution des droits politiques à tous les sujets de l’Empire devait donner à leurs représentants la majorité à l’Assemblée nationale. La IVe République répondit à ce défi en instituant l’inégalité du suffrage : les « autochtones », ayant conservé leur statut personnel, n’avaient pas un nombre de représentants correspondant à leur poids démographique. Par exemple, selon la loi du 5 octobre 1946, la Métropole envoie 544 députés à l’Assemblée nationale, l’Algérie 30, également partagés entre citoyens d’état civil français et citoyens de statut local, et le reste des colonies 34 députés seulement. Autre exemple, le statut de l’Algérie, établi par la loi du 20 septembre 1947, institue une Assemblée territoriale de 120 membres, dont 60 sont élus par les Français d’état civil français et par certains citoyens de statut local distingués par leurs titres ou leurs mérites, et 60 sont élus par les autres citoyens de statut local, la grande majorité. La Ve République répondit à ce défi par l’institution de la Communauté et rapidement par la décolonisation.
Le déni de citoyenneté française aux citoyens français d’outre-mer instauré par la mise place du statut de citoyen de droit local engendra un immense dépit sur fond de gestation des nationalismes d’outre-mer et résulta en l’abandon du modèle français par les populations et en l’effondrement de l’empire français. Le Tonkin ouvrit la marche, l’Afrique du Nord suivit. C’est qu’on avait beau avoir versé son sang pour la France, on restait un « indigène » de la République (façon politiquement correcte de dire un « étranger »).
On sait aujourd’hui quelles erreurs historiques la France commit en abandonnant le modèle politique économique et social novateur amorcé par les lois de la Constitution de 1946. Si elle avait conservé cette architecture, elle serait aujourd’hui forte de plusieurs centaines de millions de citoyens et n’aurait pas à batailler au Mali ou à Djibouti : elle serait présente sur les cinq continents avec une structure stratégique hors du commun. Mais Napoleon n’avait-il pas cru malin de vendre tout à l’ouest du Mississipi (22,3 % de la superficie actuelle des USA !) pour une bouchée de pain (il est vrai que c’était enclavé, mais il fallait vraiment être occupé en Europe, pour croire que les les USA étaient autre chose qu’une extension de la thallassocratie anglaise) ?
La france n’a mérité qu’un joli, mais miniuscule hexagone — et encore, il faudra voir à ce que les Allemands lui reprennent l’Alsace-Moselle (et plus si affinités)…
Il faut croire que le racisme, l’ostracisme et d’autres mesquineries civilisationnelles l’ont emporté et qu’il resta préférable selon ceux qui les portaient en bandoulière, avec l’écharpe et la cocarde, qu’elle restât petite et bornée plutôt que puissante, vaste et ouverte. Le fond raciste français perdure, systémique, jusque dans la lecture de la Constitution de 1946 et suivante.
La pirouette consistant à effacer le mot « race » du vocabulaire des bien-pensants ne permet pas d’effacer la mémoire des centaines de millions de citoyens français auxquels on confisqua définitivement la qualité de Français dès 1958, avec les effets que nul n’ignore ni la vraie raison d’une telle mutilation ; à savoir qu’il était impensable entre Français racinés que les lois nationales soient écrites par une majorité de députés d’outre-mer (façon politiquement correcte de dire « nègres, bridés et bicots »)…
Pour rappel, la Ve République de 1958 court toujours : si ce n’est pas du racisme (ou de la discrimination, pour rester politiquement correct), qu’est-ce que c’est ? De l’hypocrisie, peut-être…
Le racisme n’est pas qu’un mot : c’est une maladie honteuse.
@njama oui, enfin on a quand même ceci :
https://www.globaltimes.cn/content/1186194.shtml
« Le monde scientifique perplexe et inquiet devant l’apparition d’une nouvelle mutation du Covid-19.
Celle-ci est apparue à Harbin, dans la province du Heilongjiang, au nord-est de la Chine, et elle commence dangereusement à s’étendre aux régions voisines. Ainsi, les régions de Mongolie intérieure et du Liaoning sont désormais touchées par cette étrange nouvelle souche du coronavirus.
Le premier cas (ou patient zéro) repéré à Harbin serait importé des Etats-Unis, selon les autorités locales, qui évoquent 50 personnes déjà contaminées et 4 000 autres actuellement testées.
Les épidémiologistes et les virologues contactés par Global Times ont déclaré être dans l’incompréhension devant cette nouvelle chaîne d’infection.
« Son génotype étant différent de celui de Wuhan, il est impératif de le contenir », précise Zeng Guang, épidémiologiste en chef du Centre de prévention des maladies.
Les chercheurs alertent, car cette nouvelle souche est plus difficile à détecter, elle est aussi plus infectieuse et contagieuse, en occurrence, il est crucial de tout mettre en œuvre pour la tuer dans l’œuf, les nombreux tests déjà effectués sont un parfait exemple de prévention. » Wikistrike
À la fin, si on a bien compris le film, la France, c’est l’Allemagne. De toute façon, c’était déjà l’Allemagne au début…
@foufouille
Que dire de l’Occident chrétien, alors ? On ne compte pas ses emprunts — dans tous les domaines — au reste du monde. Mais cela ne me dérange pas : tout le monde emprunte à tout le monde. Il faut seulement avoir l’honnêteté de le reconnaître, au lieu de médire sur ceux qui vous ont apporté quelque chose. Les Musulmans n’ont jamais eu ce travers et n’ont jamais prétendu non plus avoir tout inventé, au contraire : ils furent les premiers à redonner à César — ou plutôt aux Grecs , mais pas seulement — ce qui est à lui, c’est beaucoup dire de la différence avec un Occident arrogant et ingrat. Sans la patate des incas que l’Occident pilla sans retenue ni vergogne, il n’y aurait pas autant d’Occidentaux vivants aujourd’hui : la famine de ces époques frustes eût achevé ses ravages parmi les populations européennes et il n’y aurait pas grand monde pour défendre aujourd’hui l’honneur des cloches. Il ne faut pas cracher dans la soupe ; et si dumoins on le fait quand même, il ne faudra pas s’étonner de devoir ravaler ses mucus une cuillerée plus tard.
@titi
Bonsoir,
Je ne vois pas ce qui vous fait dire que l’Islam n’est pas une religion. À moins que vous ayez votre propre définition du mot, quelques siècles de considérations mortellement sérieuses sur la question, vous donnent totalement tort.
C’est, semble-t-il, votre posture qui est , non pas politique — ce serait lui reconnaître une nature que vous n’avez pas mise en avant —, mais idéologique.
Un simple fichu (comme en portaient nos arrière-grand-mères) n’a jamais fait de mal à personne ; l’ignorance et la bassesse, oui. C’est de ces fléaux autrement moins textiles que je m’inquiète, quand je pense à mes descendants.
@Fergus Tout d’abord, il serait utile de se souvenir que cette loi autorisant l’art du Muezzin a été votée en Hollande et non en France.
Maintenant, pour vous répondre : bien sûr que non ! C’était au sens figuré ! [Mes remarques concernant l’architecture touchent à des aspects beaucoup plus intimes de la tendance gothique ; beaucoup plus enfouis… ]
Comprenez donc « […] ce que la chrétienté doit à l’Islam […] » . Je sais : c’est un peu étrange à entendre de nos jours, mais croyez-moi, je ne veux faire ici aucune proviocation. Au Moyen-Âge, avant la fin d’Al Andalus, l’échange avec le monde oriental n’était pas tabou ni aussi anormal que de nos jours, au contraire.
Les Croisades vivifièrent même un fonds culturel chrétien bien moins flamboyant que celui qu’hébergeait le vaste empire mahométan. Mais c’est un vaste débat, très ancien, ou l’opinion (le préjugé) le dispute à la raison ; le préjugé, à l’exégèse.
Pour donner raison à la raison — et rendre à César ce qui est à lui — il faut aussi rappeler que les Ottomans interdirent en Grèce l’emploi des cloches (qui furent remplacées par les simandres, plus discrètes), ce qui ne faisait point honneur à leur religion.
Or si ce ne fut pas faire honneur à Dieu d’être aussi obtus et mesquins de leur côté à l’époque, ce n’est pas plus honorable du nôtre, de les imiter.
Quant au volume sonore de l’appel à la prière, il est aisé de le régler ou de fixer une limite sonore au volume des appels liturgiques en général (c’est-à-dire, cloches comprises).
Mais en fait, je ne vois pas ce qu’il y a de plus dérangeant dans cette pratique, que dans l’usage de cloches dont le tintamarre n’est pas toujours supportable pour les riverains chrétiens ou non de la place de l’église, le soir et le dimanche matin surtout). Mais le son des cloches est familier, le fait même qu’il soit tonitruant est habituel, et l’appel d’un muezzin est tellement, mais tellement exotique !
@Fifi Brind_acier Enfin, un avis sensé !
Le mieux, c’est peut-être de se détendre et de visiter le temple du voisin, à l’occasion.
@njama Je suggère un appel multireligieux à la prière, depuis un édifice où une cloche sonnerait en même temps que chante le
muezzin et que le rabbin saisit silencieusement ses rouleaux.
@ZenZoe
Si vous n’arrivez pas à trouver un argument valable pour soutenir vos ressentis, c’est qu’ils sont probablement mal fondés ou relèvent de préjugés. Revoyez vos positions et examinez leur rationalité. Il n’y a rien de mal à cela. Hélas, tout autour de vous, les temps sont aux raccourcis et aux impasses, pas tellement à la profondeur et à l’ouverture.
Je ne vois pas en quoi ce serait rabougrir une civilisation que d’y faire de la place pour un culture et une religion de plus. Voyez la grandeur que fut Rome, alors qu’on y pratiquait et tolérait toutes les religions de l’empire. Quant à sa chute, eh bien, voyez si la chrétienté hégémonique et exclusive y fut pour quelque chose.
N’oubliez pas ce que le clocher doit au minaret (référence à peine effleurée à l’influence de l’Orient dans la constitution de l’architecture ogivale dite gothique : le carré quadri-lobé et l’arc brisé, par exemple).
Quant aux sciences et à la philosophie, n’en parlons même pas. Un docteur en antropologie religieuse de mes amis avait bien du mal à concéder l’importance des traductions orientales d’auteurs majeurs grecs apportées notoirement par les musulmans dans la constitution de la pensée chrétienne médiévale. Qu’eut été Thomas d’Aquin sans Averroes ? C’est que l’islam et les docteurs musulmans avaient eu l’ouverture, l’intelligence et la grandeur de ne point congédier les pensées différentes de la sienne, amis s’en nourrir et à ensemencer une chrétienté peinant à sortir de l’obscurité. Quels ennemis formidables réservés pour les temps futurs où l’on aurait oublié ce que l’on doit !
Voyez par vous-même :
https://www.lhistoire.fr/ce-que-loccident-doit-à-lislam
https://fr.wikisource.org/wiki/L’Art_du_moyen_âge_est-il_d’origine_orientale_%3F
@leypanou On ne voit pas bien ce qu’il y’a de trouble dans le fait de chasser les forces aériennes de l’occupant israélien. C’est vous qui êtes troublé, on dirait.
« Si tu veux la paix, renonce à la guerre » du Colonel Legrier eût été un ouvrage bien plus utile.
@gaijin
Faut-il rappeler que la mission légitime de l’armée française est, selon la constitution, en premier lieu, la défense de la population française et du territoire national. Elle doit aussi protéger les intérêts de la France quand ils sont directement agressés. Je ne suis pas sûr que la situation syrienne entre dans cette catégorie la Syrie n’a nullement agressé la France. Daech, oui. Donc la France a le devoir de répondre à la menace en question plutôt que d’œuvrer contre le gvt syrien. Si vraiment la présence de Daech en Syrie concernait ses intérêts, pourquoi avoir refusé de collaborer avec la Syrie en bonne et due forme, c-a-d via un traité bilatéral ? Quoi qu’il en soit, les affaires internes d’un pays tiers ne concernent pas a priori la France et la France, sauf accord spécifique, n’a pas à engager ses forces armées pour intervenir sur le territoire d’un pays tiers. Pourquoi engager hors mandat ONU une armée que l’on n’a pas obtenu le droit d’engager ? C’est là la vraie question.
@maQiavel
Une réaction, toutefois, à ceci : « les gens ne veulent pas la démocratie ». Dans votre lettre, vous écrivez en substance que le peuple est occupé à créer de la richesse pour subsister et qu’il n’a pas le temps de s’occuper en permanence de politique. »
Ce n’est pas tant — puisque c’est contraints par le système capitalistique — que les gens ne veuillent pas de la démocratie — au motif, avez-vous dit, qu’ils sont bien trop intéressés à travailler et produire de la richesse pour cela.
C’est qu’ils souhaiteraient, même et surtout en l’occurence de la démocratie, que ledit travail les serve plutôt que le Capital et la Finance. Car, puisqu’il s’agit ici de penser comme Machiavel, quand une richesse est créée, ce n’est pas pour eux et ils n’en sont ni dupes ni satisfaits.
Les efforts incessants du système pour circonvenir la souveraineté populaire ne nous laisse pas manquer le fait que périodiquement, le peuple entend se re-saisir non seulement de la souveraineté, mais des richesses accaparées par la caste machiavélique.
Le peuple signale ainsi sa résilience et questionne l’exercice prétendument absolu de la dictature aristo-capitalistique.
Mais n’allons pas trop vite en besogne : en attendant que les consuls latins comprennent ce qu’il y avait d’avantageux à quitter l’exiguïté de la capitale impériale pour aller se bâtir des châteaux dans les vastes et solitaires plaines d’Espagne, il fallut sous-traiter les tâches préfectorales, déléguer, confier l’important effort du commandement militaire à des barbares — latinisés, certes, mais barbares pour toujours, avait-on convenu d’avance : Francs ou Goths, peut-être même Africains, mais avec interdiction de souiller, par le fait d’une attraction seulement passible de la peine capitale, la pureté patrilinéaire.
Du galon, la promotion, oui ; mais pas le canapé, en somme.
Voilà l’inversion des valeurs que je dénonçais en entrée : on finit par faire dire au mot « peuple », « paysans métèques » — les désormais « gentils » — équivalent antique de nos tant honnis, mais si nécessaires « étrangers saisonniers » —, comme si la romanité s’était délestée du fardeau clanique ou tribal pendant que se taillant un empire.
Concédé au vulgaire et ne seyant qu’au Barbaresque — Le mot « gens » ne s’emploierait dorénavant que de l’engeance de ceux qu’il n’y aurait pas même lieu de considérer comme des… gens. Il s’avère seulement que ce décret s’appliquait aux meutes de bagaudes mâtinés de hors-la-loi, au nez et à la barbe des Provinciaux. Paradoxal, n’est-ce pas ? Ce qui l’est certainement, c’est qu’alors que l’on conspuait le Maurétanien ou le pannonien, c’est bien à lui que l’on confiait, manu militari, les terres gastes à faire revivre (code de Justinien). Voilà qui étaient les inavouables ancêtres immigrés des Français de souche.
Là où les anciennes civilisations gauloises avaient été vaincues, il n’était resté, après le passage de l’enseigne aquiline, que l’herbe piétinée des prés et à peine quelques ruines fort dépeuplées. Il était devenu vraiment tentant pour quelques patriciens d’aller enfin coloniser ces terres rendues vierges au fil du glaive et à l’aide de quelques autres outils ingénieux. Or, la condescendance (c’est encore vrai aujourd’hui, des néo-autochtones) ne dissuada pas pour autant les aristocrates de l’auguste cité latine de se doter de tout qui, dans l’empire, pouvait lui servir de colons et de mercenaires ; bien au contraire !
Ce fut, bien avant les terrifiantes déferlantes asiates ou puniques qui hantent encore le souvenir enfantin et un peu nébuleux de nos manuels scolaires, l’ère de migrants invités en renfort : supplétifs Francs saliens venus de Germanie et éligibles sans le savoir encore au statut point encore totalement inventé d’ » autochtones français » ; mais surtout, migrants de tous horizons, emmenés comme captifs, puis décrétés semi-libres bien loin de chez eux, pour seulement « cultiver un lopin de terre », mais sans convoler avec femme libre ; multitude de lètes réunie entre serfs et esclaves, dès le IVe S. pour participer à l’expansion démographique de toute la Gaule romaine et des royaumes qui purent s’en extraire. L’occasion fait le larron.
La pureté patrilinéaire, certes, mais sans le germe migratoire (comme si une conquête, une colonisation, n’était pas déjà une migration)… (code théodosien)
Or cinq siècles plus tard, ils avaient fait souche « […] dans l’Amiénois, le Beauvaisis, le Cambrésis et la vallée de la Meuse jusqu’à Tongres La partie méridionale de la Champagne autour de Troyes et de Langres en reçut aussi. Là où les intérêts stratégiques l’imposaient, des colonies militaires barbares (Francs, Goths, Taïfales, Sarmates, etc.) furent implantées en Italie, en Illyrie, en Gaule, en Espagne même, où l’on en dénombre une dizaine »…
L’Afrique romaine (c’est-à-dire, l’Afrique du Nord [de la Maurétanie à la Libye ; donc amputée, allez savoir pourquoi, de l’Égypte — cas à part, nous dit-on — et de la Cynénaïque, puisque la Crète était la plus proche [!]) ne comptait rien moins que 30 % de la population totale de l’empire ! Vous imaginez donc que les lètes n’étaient certainement pas que Germains.
Eh bien voilà : la race des seigneurs latins, avant même les grandes invasions, avait beaucoup de soucis à se faire : régnant sur des contrées vaincues, elle ne parvenait pas à garantir la pérennité de sa clanité — du moins, telle qu’elle se l’était toujours représentée, dans sa vaine arrogance. Devant une multitude que l’on trouvait hirsute, tout en clans bigarrés, en tribus réfractaires et en nations du cru, les nobles impériaux ne pouvaient que souhaiter se distinguer, resplendir au-dessus de la mêlée ; pour protéger — qu’on comprenne comme ils étaient sots ! — le précieux héritage patrilinéaire qui les reliait, pensaient-ils, jusque par-dessous les archipels égéens, aux seuls millénaires oliviers hellènes.
Tous seigneurs conquérants qu’ils étaient, les Romains avaient tout de même conscience que les étrangers en leurs provinces, c’étaient eux. De là à ce qu’on les y appelle « les barbares », il n’y avait qu’un pas, qu’il faillait définitivement décourager de franchir, le Rubicon l’ayant été, après Jules, de multiples fois, dans les deux sens et depuis belle lurette. Il s’agit donc de concocter le sens péjoratif de « peuplade » ; en abîme de la notion initiale de gens : la noble maisonnée des patriciens et celle, plus modeste, des plébéiens. C’est tout ce que le tribun de l’époque fut en veine de trouver pour donner encore un sens à son idée de la seigneurie : les clans, les nations et les tribus — justement, parce que sur leurs terres ancestrales —, il fallait leur rappeler qu’elles n’avaient été conquises que pour l’offense que leur barbaresque faisant à l’ombre impériale et qu’elles ne pouvaient en aucun cas bénéficier des privilèges forcément « originels », quasi mythiques, de la romanité. Commentallait-on s’y prendre ?
Je vois votre sourcil s’arquer sous l’effort pour comprendre où je souhaite en venir. Patience.
Très bien.
Le terme « gentil » a pour racine le terme latin gens — version masculine d’un terme féminin qui avait initialement le sens de « clan », « tribu », « nation », au sens d’une succession patrilinéaire.
Notez le rôle subalterne de la filiation matrilinéaire dans la définition de la « clanité » romaine. Le clan des femmes, en revanche, pour conquis qu’il était, n’avait pas droit au chapitre, dominas en résidence surveillée préfigurant les desperate housewives.
Voilà maintenant ce que nous assène sans pitié le Trésor de la Langue française : « du lat. class. gens, gentis fém., désignant à l’orig. le clan, le groupe de tous ceux qui se rattachent par les mâles à un autre ancêtre mâle commun (Ern.-Meillet), puis la famille, la race, le peuple ; gentes, plur. a été à l’époque impériale synon. de homines désignant “les gens”, d’où à basse époque, le genre masc. relevé pour cet emploi dans des syntagmes tels que gentium majorum et fortunatorum ; gentes qui... (TLL s.v. 1843, 6) ; de là (quelques ex. à partir du XIIIe. ds T.-L.) le genre masc. du fr. gens plur., fém. à l’orig., ce dernier genre étant conservé dans le cas notamment où l’adj. précédant le subst. fait corps avec lui (cf. Grev.10, 257, e) ».
Quoi ? Même une fois ces prémisses étymologiques posées, toujours pas de scandale ? Point de la surprise annoncée ?
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