Finalement, c’était bien mon article initial qui était correct et mon « mea culpa » qui ne l’était pas. Je maintiens la totalité de mon article qui était totalement justifié. Plus c’est gros, plus ça passe ! Sauf que Nono veille...
Vous trouverez ici la publication officielle de ce jour de l’INSEE sur le déficit et la dette 2009, résultats provisoires. Ils sont dans une certain mesure rassurants : le déficit de l’Etat seul s’établit finalement à 117,6 Mds€, alors que le projet de loi de finances 2010 l’estimait à 141 Mds€ en octobre. Mais c’est dans une certaine mesure inquiétant : c’est la confirmation de ce que j’avais dénoncé publiquement sur Agoravox à ce moment là : le gouvernement a présenté le budget 2010 de manière mensongère car le déficit de l’Etat n’a en fait jamais été prévu à 141 Mds€ ! Il s’agissait du déficit public total.
Ainsi quand le Projet de Loi de Finances du gouvernement indique, page 16, « En 2010, le déficit budgétaire serait en amélioration de 25,0 milliards d’euros, pour atteindre 116,0 milliards d’euros », en comparant le déficit public (etat + sécu + autres administrations publiques) 2009 au déficit de l’Etat seul 2010, il a menti ! Le déficit ne va pas baisser sans effort en 2010 qu’on se le dise !
OK, je vais reécrire mon commentaire plus clairement : Mea culpa ! Une partie de ce que j’ai écrit est incorrect. J’ai dénoncé l’incohérence de 2 chiffres (141Mds€ de déficit de l’Etat et 8,2% du PIB de déficit public) et avait interprété que le 141 était incorrect. Il se trouve que c’est le 8,2% qui est incorrect : je me suis trompé. Et donc une partie de mon interprétation est incorrecte. Je devrais peut-être retirer mon article, je ne sais pas...
En même temps, l’essentiel de ce que j’ai écrit est vrai. Le mensonge n’est pas sur l’évolution du déficit 2010 par rapport à 2009 (quoique ses prévisions 2010 sont beaucoup trop optimistes, comme d’habitude) mais sur l’évolution 2009 par rapport à 2008, est-ce que ça en fait un mensonge moins grave ? Le déficit a augmenté de 3,4% (vos chiffres sont ceux de 2008, quand tout allait bien) à 9,2% du PIB ! C’est donc pire que les camarades de l’OCDE contrairement au mensonge annoncé par Eric Woerth.
Il ne m’aura pas échappé que le PIB français a moins décru que ses voisins. Néanmoins, notre déficit se creuse plus vite que chez nos voisins, alors qu’il était déjà parmi les pires avant la crise. Ainsi notre niveau de déficit est parmi les plus élevés, presque autant qu’au Royaume-Uni et Irlande et plus qu’en Espagne, alors que ces pays ont eux subi une grosse crise immobilière.
Je viens de vous répondre (commentaire du 5 octobre 16:07 )
Tous ces calculs sont justes et aucun n’invalide un autre ! Pas besoin de nous chamailler là-dessus.
Le déficit de l’Etat en fait était multiplié par 2,35, vos chiffres sont exacts XA : (240 - 300 = -60 est passé à 160 - 300 = -140)
Oops désolé pour le commentaire précédent qui s’est mal affiché.
Cher Bulgroz,
merci pour votre réponse précise, et pour les liens vers les documents officiels que j’ai consulté avec attention. J’espérais aussi, en écrivant cet article, rencontrer des contradicteurs constructifs. Et j’en ai bien besoin car je vais participer à l’émission « ça vous regarde » sur LCPAN mardi soir à 19h55 sur le sujet : « Dette, qui va payer l’addition ? ». Vous savez, cette émission de débats où des « sentinelles citoyennes » interviennent par webcam pour bousculer nos élites. La chaine, après avoir lu mon blog, m’a invité. Il y aura deux députés (un PS et un UMP) et un économiste, donc - appel à la population - si vous avez des bonnes questions que je devrais leur poser, n’hésitez pas à les écrire ici !
Vous m’avez apporté la preuve de ce que je ne pouvais pas croire : quand j’écrivais : « Il est mathématiquement impossible que les deux chiffres annoncés par le gouvernement pour 2009 « déficit de l’Etat de 141 Mds€ » et « déficit public total de 8,2% du PIB » soient corrects", je pensais que c’était le 141 le mensonge, en fait c’est le 8,2%.
Un extrait du projet de loi : « Le déficit de l’État est évalué à 141,0 milliards d’euros en 2009, en dégradation de 36,6 milliards d’euros par rapport à la deuxième loi de finances rectificative pour 2009 », faite en mars. « la deuxième loi de finances rectificative pour 2009 prévoyait une évolution spontanée des recettes fiscales nettes de - 2,0 % ; cette évolution est revue à la baisse à - 11,4 %. » C’est une dégradation d’une ampleur impensable (déficit multiplié par 2,35 en un an), bien pire que dans mes prévisions les plus pessimistes ! C’est incohérent car l’économie a fait mieux que ce qu’on pouvait prévoir en mars. Cela montre que les déficits publics sont totalement hors de contrôle !
Même en juin, votre lien « Assemblée Nationale » nous disait : « le déficit de l’État pourrait atteindre 123 milliards d’euros », pas 141 ! Je prends peur quand j’y lis aussi qu’à l’époque ils prévoyaient : « Au total, le déficit des administrations de sécurité sociale pourrait s’établir à 25,8 milliards d’euros » : c’est monté à combien depuis ?!
(au passage ce rapport confirme un autre chiffre de mon article « une dégradation du besoin de financement des APUL (Administrations Publiques Locales) au-delà de 10 milliards d’euros, soit 0,5 % de PIB, n’est pas à exclure »)
Heureusement qu’il y a un lien vers l’intervention d’Eric Woerth dans votre premier lien : c’est là qu’on trouve le mensonge « Si l’on ajoute le déficit des collectivités locales, de l’ordre de 0,4 point de PIB, et celui du régime d’assurance chômage, l’ensemble du déficit public devrait se monter, comme je le disais, à 8,2 points de PIB en 2009. »
Refaites le calcul : 141 + 26 + 10 = le déficit public 2009 est donc d’au moins 177 Mds€ !! 9,3% du PIB !! En 2010 il risque fort de dépasser 10% du PIB !
La suite de l’intervention (on fait mieux que les autres, on maîtrise la situation, bla bla bla) est donc mensongère car basée sur un mensonge !
Et la deuxième accusation de ma part, envers les journalistes qui répètent sans chercher à comprendre, reste complètement valable !
@ JF,
merci pour votre réponse : je ne suis donc pas seul cela me rassure !
Je n’ai pas trouvé l’article « Au moins deux Pinocchio au Gouvernement » en suivant votre lien. Avez-vous le lien direct svp ?
@Booz,
j’ai du mal à comprendre votre phrase : « Est-ce que un déficit peut être multiplié par 2 sur les recettes diminue de seulement 1/3 ? »
Pourriez-vous la traduire en français svp ?
Merci Céphale, je n’ai en effet aucun doute sur ces chiffres.
Mathématiquement, une baisse de 30% des recettes double le déficit si celui-ci était déjà de 33% des recettes (=22,5% des dépenses). Exemple : si recettes = 100 et dépenses = 133 (donc déficit = 33). Baissez les recettes d’1/3, vous obtenez : recettes = 67 et dépenses = 133, donc déficit = 66 = 33*2.
Ces bien ce qui s’est passé pour l’Etat français entre 2008 et 2009.
PS : l’adresse de mon blog (pour aller plus loin) : www.NonALaDette.fr
Bonjour à tous,
une erreur s’était glissée dans ce vieil article (personne ne l’a remarquée) : il manquait dans mon calcul les excédents des régimes de retraite complémentaire et du régime de l’assurance-chômage.
Le 3,7% de déficit public 2008 que j’avais calculé devient ainsi 3,5%.
Pour 2009, un déficit de 7% du PIB s’impose comme l’hypothèse la plus probable, comme vient de le confirmer François Fillon.
Et pour 2010, ce sera vraisembablement entre 9% et 10% si rien n’est fait.
Plus d’explications sur www.nonaladette.fr
La comptabilité des entreprises, et à fortiori des banques, se doit d’en montrer une image fidèle des revenus et du bilan (actif/passif).
Dans le cas présent, des banques ont acheté des titres, pour des montants largement supérieurs à leurs fonds propres. Ces titres ont perdu beaucoup de leur valeur, mais les banques les affichent toujours à leur actif à des valeurs proches de leur prix d’achat. Elles doivent montrer ce qu’elles ont perdu, pour qu’on sache combien elles valent.
Dans le cas des banques zombies, la revente de tous leurs actifs ne leur permettrait pas de rembourser leurs dettes, elles vont droit vers la faillite.
Merci.
Pour le Japon, sa dette publique est quand même de l’ordre de 10 000 milliards de $ !
A Louisiane,
moi je veux bien conserver notre système social. Mais en 2009, le déficit public va être de 100 milliards, soit 6% du PIB. Mais surtout 100 milliards c’est 10% de l’ensemble des dépenses publiques qui ne sont payées par personne, à part nos enfants via la dette.
Combien de temps cela peut durer ?
Sachant que nous avons déjà les prélèvements obligatoires les plus élevés du monde, peut-on encore les augmenter ?
La caricature, je la vois plutôt dans votre article.
Les déficits doivent être réduits, parce qu’à long-terme l’Etat ne peut pas dépenser plus que ce qu’il prélève sur l’activité économique (ou alors très peu, de sorte que la dette en % du PIB soit stable).
Ayant dit cela, pourquoi devrait-on commencer par supprimer les dépenses les plus utiles : éducation, santé, administration, justice, recherche ? C’est débile !
Il y a plein de dépenses qui existent aujourd’hui et qui n’apportent rien à personne, quand le même service public peut être apporté en dépensant moins. Bien sûr, on aime bien citer en premier les dépenses visibles de nos gouvernants ("Pas besoin d’un gros avion pour un si petit président" écrivait avec un humour pertinent Yena Marre en commentaire à mon dernier article).
Mais pour résorber un déficit qui dépassera 100 milliards d’euros en 2009, les vraies économies peuvent être trouvées dans la fonction publique sans blesser personne. Par exemple : depuis 2008, on n’envoie plus une déclaration de revenus aux impôts et une autre à la CAF. Cette dernière récupère automatiquement les chiffres de Bercy et l’ordinateur calcule vos droits. Autre exemple : à partir de cette année, plus besoin de changer la plaque d’immatriculation d’un véhicule vendu d’occasion. Cela va libérer du temps aux fonctionnaires qui s’occupaient de cela dans les préfectures (ainsi que pour nous tous !), ou économiser de l’argent aux contribuables si on ne remplace pas ces fonctionnaires à leur départ en retraite. Argent qu’ils dépenseront donc ailleurs, ce qui créera - toutes choses égales par ailleurs - un autre emploi dans le privé. Même dépenses, plus d’argent pour tout le monde.
Des exemples comme cela, il y en a des milliers en France ! La RGPP (Revue Générale des Politiques Publiques) a pour mission de les identifier et de les mettre en oeuvre. Ceci permettrait de réduire une bonne partie du déficit avant d’avoir à couper dans les vrais services publics. Les gains de productivité dans le public profiteraient à tous !
En revanche, ce que Sarkozy n’a pas compris, c’est que ces gains de productivité potentiels ne sont pas uniformes dans la fonction publique. Ils sont énormes à Bercy, mais très faibles dans l’Education Nationale où il faudra toujours un prof pour 30 élèves (grand max).
JMarc,
l’Etat dépense plus qu’il ne collecte. Ce n’est pas tenable à long-terme. Cela étant dit, on a le choix entre augmenter les impôts et réduire les dépenses.
Mais la France est le pays qui a les dépenses publiques les plus élevées du monde par rapport à son PIB ! En se comparant aux autres, on peut se demander si elles ne sont pas trop élevées ? Si on augmente les impôts, ne risque-t-on pas de faire fuir les employeurs actuels et potentiels ?
Parkway,
on peut fournir des services publics sans s’endetter !!! On le doit. Il suffit pour cela de prélever des impôts sur l’activité économique à hauteur des services publics que l’on veut avoir. C’est tout ce que je demande !!!
A JL,
"que fait-on des chômeurs ? On les laisse crever ? Non, on les paie. Peu, mais quand même. Alors, pourquoi ne pas employer ces gens dont beaucoup ne demandent que ça, et de plus sont compétents ?"
Si je vous suis c’est facile de résorber le chômage. Il y a deux millions de chômeurs en France. Pourquoi ne pas en embaucher 1 million pour creuser un métro et un million pour le reboucher ?
Si le dollar "ne vaut mecaniquement plus rien" et que l’Etat americain n’a pas prevu de rembourser ses dettes, comment expliquer que des millions d’investisseurs dans le monde continuent a leur preter des milliards a des taux incroyablement faibles en achetant leurs bons du tresor ?
On pourrait très vite augmenter la TIPP pour réduire le déficit.
Cher Forest,
je n’ai trouvé de meilleur moyen pour vous contacter que d’ajouter un commentaire à votre dernier article.
Je dois avouer que, lorsque nous nous opposions il y a quelques mois sur un rebond de la croissance américaine (auquel je croyais), les sources sur lesquelles reposaient cette croyance (par exemple : www.jpchevallier.com) se sont avérées fausses. Vous aviez raison, la crise nourrit la crise et nous sommes bien partis pour résorber la totalité des excès d’endettement commis dans le monde en particulier depuis 10 ans. Cela conduirait à une profondeur de dépression inconnue pour tous ceux qui n’étaient pas nés en 1929, le PIB occidental pouvant baisser d’une dizaine de pourcents en 3 ou 4 ans.
Pour affiner mon calcul, je me suis souvenu d’une chose que vous écriviez : la quasi-totalité de la croissance américaine de la période récente s’expliquerait par la hausse de l’endettement. Pourriez-vous me communiquer des liens vers soit vos articles, soit d’autres sources, qui étayent cette hypothèse et détaillent ce calcul ?
Merci d’avance
Je viens de lire le premier article avec lequel je suis globalement d’accord, sauf sur certains détails qui le remettent en cause entièrement :
"Le déficit constitue un moyen de redistribution des riches (les français de demain) vers les pauvres (les français d’aujourd’hui). C’est une forme particulièrement juste de redistribution."
Pensez-vous sincèrement, au vu des trends actuels, que les français de demain seront plus riches que ceux d’aujourd’hui ? Pensez-vous que le pouvoir d’achat augmente ? Pensez-vous qu’ils auront du pétrole abordable pour faire rouler leurs voitures ? Qu’ils pourront s’acheter un ou plusieurs logements comme les baby-boomers ? Qu’ils n’auront pas 1 retraité à prendre en charge (retraite + santé ) pour 1,5 actifs, contre 1 pour 3 ou 4 il y a peu ? etc
Je réécrirai donc la phrase ainsi : "Le déficit constitue un moyen de redistribution des pauvres (les français de demain) vers les riches (les français d’aujourd’hui). C’est une forme particulièrement INjuste de redistribution."
Autre point contestable : "l’endettement public est aussi supposé faire monter les taux d’intérêt. Les études empiriques ne montrent que rarement un effet conséquent de forts déficits publics sur les taux d’intérêt dans un pays."
Expliquez-moi alors pourquoi, depuis que l’Allemagne a réduit son déficit à zéro, elle emprunte pour 15% moins cher que la France et 30% moins cher que l’Italie ?
Cet argumentaire orienté et contestable ne m’incite pas à lire la suite...
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