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Les commentaires de PaotrGarz



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 mai 2013 19:14

    Ton opiniâtreté est exemplaire Isga. Tu en as du mérite avec les cohortes de nationaux-républicains qui patrouillent ici !

    Sinon, à vous les nationaux-républicains de tous bords (du FG au FN), je l’exècre, votre République qui a toujours détruit nos cultures. Que la langue et la culture françaises crèvent comme le font les nôtres.



  • PaotrGarz PaotrGarz 11 avril 2013 23:16

    Sauf que l’échelon régional est considéré par à peu près tous les pays comme l’échelon local le plus pertinent pour la démocratie locale, avec la commune. Pour tout un ensemble de domaines, la région a la taille requise, contrairement au département qui se révèle bien trop petit. Les « provinces » comme vous dites ont en plus pour elle une cohésion, une dynamique, que les départements n’ont jamais eu (le privilège sans doute de quelques siècles d’histoire !). Ici en Bretagne, d’après une enquête d’il y a quelques années, on se sent appartenir de préférence : à la région à 75%, à la commune à 20%, au département à 5%. La logique voudrait qu’on « bonifie » ce sentiment d’appartenance en fusionnant départements et région Bretagne pour aboutir à un échelon régional renforcé et enfin efficace. Si ailleurs en France le sentiment d’appartenance régional est bien plus faible, qu’on nous laisse alors expérimenter cela chez nous !



  • PaotrGarz PaotrGarz 11 avril 2013 21:48

    Merci Monsieur Drouet pour cette nouvelle analyse éclairante du « modèle français » de démocratie territoriale (je suis avec beaucoup d’intérêt chacune de vos parutions).

    Quelques commentaires prônent la disparition des régions, pour remettre en selle le couple département-Etat. Un retour de 200 ans dans le passé en somme, lorsque l’on avait découpé les départements de façon à les parcourir à cheval en une journée. Ce n’est guère étonnant dans un moment de crispation comme nous le vivons actuellement. Le sentiment de forteresse assiégée se répandant en France, on croit le salut dans un Etat centralisé toujours plus omnipotent, et l’on se réfugie derrière slogans et symboles républicains, dont le département. Quand bien même ce dernier représente une aberration sur le plan de l’organisation du territoire (cherchez à l’étranger un pays de même importance dont le principal échelon territorial serait l’équivalent du département...).



  • PaotrGarz PaotrGarz 6 avril 2013 23:23

    Ca y est, revoilà les casques à pointes ! La République une et indivisible est menacée par l’ennemi teuton, la balkanisation de la France est en marche... et bla bla bla.

    Melanchon et Le Pen sont à l’unisson, ainsi que les organisations et partis jacobins de toutes sortes, pour défendre la fRance. Pour masquer la crispation nationaliste évidente, on invoque toujours les mêmes slogans creux sur l’Etat, seul vecteur de progrès social, etc.

    J’espère bien que les Alsaciens vont montrer la voie demain, en votant oui. Ce sera la toute première victoire du pays réel, du peuple dans sa diversité, sur l’abstraction jacobine qui n’a que les mots d’unité, d’indivisibibilité, et d’uniformité à la bouche, pour mieux déposséder le peuple réel de toute prise sur son avenir. 



  • PaotrGarz PaotrGarz 15 octobre 2012 18:57

    Trop succinctement :

    Contrairement au breton et aux autres langues de l’hexagone, le français n’est absolument pas menacé en tant que langue vivante. Cela fait une différence majeure. Ce qui effraie nombre de français est le recul de leur langue au niveau international. On ne peut absolument pas, par conséquent, assimiler défense d’une langue régionale (on parle de survie de langues en l’occurrence) et défense du français à l’international (qui relève en partie d’une question de prestige). Parler d’éradication du français relève largement du fantasme. Parler d’éradication des langues régionales est juste une constatation.

    Concernant la réduction de la pluralité linguistique, elle est avant tout le fait de politiques étatiques. Ce n’est pas l’anglais, ou le globish si vous voulez, qui a quasiment rayé de la carte l’occitan ou le breton, mais bien le français.

    Quant à la montée des nationalismes régionaux, je pense au contraire qu’ils font partie dans la plupart des cas d’une aspiration à plus de démocratie (notamment sociale et culturelle) face à l’autoritarisme des Etats (Ecosse, Catalogne, Pays Basque, Galice...). D’autre part, si la xénophobie peut parfois être concomitante à la montée de ces nationalismes (Flandres), il ne me semble pas au vu des résultats électoraux en France qu’on puisse en faire une spécificité de la montée des nationalismes régionaux. Sur l’Europe, si l’époque actuelle marque un recul net de l’idéal qui l’animait il n’y a pas encore si longtemps, il n’en reste pas moins que cette institution a permis des avancées, notamment dans l’avènement de l’idée d’un fédéralisme européen qui dépasserait les autoritarismes (et antagonismes) étatiques.



  • PaotrGarz PaotrGarz 15 octobre 2012 18:55

    Trop succinctement :

    Contrairement au breton et aux autres langues de l’hexagone, le français n’est absolument pas menacé en tant que langue vivante. Cela fait une différence majeure. Ce qui effraie nombre de français est le recul de leur langue au niveau international. On ne peut absolument pas, par conséquent, assimiler défense d’une langue régionale (on parle de survie de langues en l’occurrence) et défense du français à l’international (qui relève en partie d’une question de prestige). Parler d’éradication du français relève largement du fantasme. Parler d’éradication des langues régionales est juste une constatation.

    Concernant la réduction de la pluralité linguistique, elle est avant tout le fait de politiques étatiques. Ce n’est pas l’anglais, ou le globish si vous voulez, qui a quasiment rayé de la carte l’occitan ou le breton, mais bien le français.

    Quant à la montée des nationalismes régionaux, je pense au contraire qu’ils font partie dans la plupart des cas d’une aspiration à plus de démocratie (notamment sociale et culturelle) face à l’autoritarisme des Etats (Ecosse, Catalogne, Pays Basque, Galice...). D’autre part, si la xénophobie peut parfois être concomitante à la montée de ces nationalismes (Flandres), il ne me semble pas au vu des résultats électoraux en France qu’on puisse en faire une spécificité de la montée des nationalismes régionaux. Sur l’Europe, si l’époque actuelle marque un recul net de l’idéal qui l’animait il n’y a pas encore si longtemps, il n’en reste pas moins que cette institution a permis des avancées, notamment dans l’avènement de l’idée d’un fédéralisme européen qui dépasserait les autoritarismes (et antagonismes) étatiques.



  • PaotrGarz PaotrGarz 15 octobre 2012 18:22

    Ma première langue est effectivement le français, mais c’est une langue que j’ai déchoisie par un processus conscient. Je l’utilise de façon strictement utilitariste et d’ailleurs, ce n’est pas cette langue que je transmets à mon jeune fils mais le breton.

    Deuxièmement, je ne nie absolument pas qu’il faille une langue commune. J’ai juste la conviction qu’auraient pu cohabiter en France une langue commune et des langues régionales, et que le bilinguisme langue nationale/langue régionale aurait pu être quelque chose de normal et valorisé. Il n’en a pas été ainsi, les langues régionales ont historiquement été perçues comme un obstacle à l’unité du pays. Comme vous le dites, tout a été fait pour que « très peu de personnes pratiquent réellement les langues régionales ». 



  • PaotrGarz PaotrGarz 15 octobre 2012 13:30

    Je précise mon point de vue. D’une part, il est assez « irritant » de constater que la plupart des défenseurs du français réclament à cor et à cri quelque chose qu’ ils dénient dans le cadre français aux défenseurs des langues minoritaires (pluralité linguistique, etc.). D’autre part, ce qui les gêne tant à l’international (l’anglais dominant, la pensée unique libérale, etc.), ne les gêne pas le moins du monde en France (où langue unique ... et pensée unique vont de paire, on songe par exemple à l’adhésion générale au modèle d’Etat unitaire et centralisé qui fait partie de la pensée unique « à la française »).

    Enfin, il est quand même assez comique de constater que le français a rayé, ou est sur le point de rayer de la carte la diversité linguistique de l’hexagone, et que certains l’érige malgré cela en dernier défenseur des langues minoritaires... curieux paradoxe. Personnellement, étant confronté à la lente disparition de ma langue, le breton, peu me chaut l’avenir du français... Juste retour des choses, non ?



  • PaotrGarz PaotrGarz 16 octobre 2011 00:48

    La thèse et l’argumentaire de ce texte sont bien trop simplistes pour avoir une quelconque efficacité. Sans compter les arguments complètement faux tentant d’appuyer l’idée d’un « complot libéral » contre l’éducation (comme par exemple les rapports de l’OCDE tirant soi-disant un trait sur la préoccupation égalitaire et engageant vers une réduction des effectifs enseignants ; je serais curieux de voir ces rapports que vous mentionnez, sans les connaître visiblement).

    Il est particulièrement confortable et commode de tirer à boulet rouge sur le « mondialisme » -« libéralisme », et de lui imputer tout ou presque des ratés de l’instruction publique en France, en faisant comme si l’Education républicaine était originellement un système qui fonctionnait bien, voire très bien, avant que le « libéralisme » ne s’attaque à elle et ne sape son efficacité. On évite ainsi de remettre en question des spécificités bien françaises de l’éducation : élitisme traditionnel, échec scolaire massif, inefficacité à contrer les effets des inégalités sociaux-économiques, inégalité de fait dans les moyens accordés aux écoles (rapport de 1 à 10, cf le rapport du SNUIPP paru ces jours-ci), gratuité toute relative étant donné l’effort demandé aux parents (cantine, fournitures et livres scolaires), système pyramidal centralisé avec son corolaire, une administration pléthorique qui coûte très cher alors que la priorité devrait être les postes d’enseignants, priorité donnée au lycée et premier degré qui reste à la traîne, etc. etc. Et ces maux-là, ce ne sont pas les politiques dictées par le libéralisme qui les ont créé. 

    Certes il existe une déplorable tendance à la privatisation de l’enseignement. Mais cela ne doit pas empêcher de porter un regard lucide sur un système éducatif qui historiquement. n’a jamais fonctionné de façon satisfaisante.



  • PaotrGarz PaotrGarz 2 janvier 2011 12:05

    Je remarque que tu as esquivé mes arguments. Je réponds à tes questions.

    La mort d’enfants est injustifiable. Ceci dit, qualifier ETA de mouvement tueur d’enfants relève de la caricature. C’est jouer sur le registre émotionnel, comme TF1 le fait sur la sécurité, pour mieux justifier tout et n’importe quoi. C’est caricatural car :
    1/ ETA n’a jamais fait des enfants une cible 
    2/ il y a eu un nombre très limité d’enfants tués depuis le début
    3/ depuis 15 ans à ma connaissance, aucun enfant n’est mort

    C’est comme qualifier l’ANC sud-africaine de mouvement tueur d’enfants parce que la famille d’un afrikaner a été tuée dans un attentat en 1985... Qu’aurais-tu proposé contre cet infâme terrorisme ?

    L’usage des enfants-soldats et des attentats suicides est injustifiable. Cela justifie-t-il pour autant le massacre des combattants et de la population tamoule par l’armée sri-lankaise ?

    Caricaturer et jouer sur l’émotionnel sont à l’opposé d’une compréhension raisonnée et équilibrée de ce genre de conflit.



  • PaotrGarz PaotrGarz 1er janvier 2011 21:22

    Tout d’abord, comme on dit dans mon patois : bloavezh mat !

    Je trouve que le texte remanié perd singulièrement de sa force avec ces prises de position convenues et dégoulinantes de bons sentiments. Mais quoi de plus normal en définitive quand on se révèle être un démocrate de pacotille. C’est en tout cas ma conviction quand on persiste à invoquer des arguments qui relève du sentimentalisme (ETA tueurs d’enfants, tu cherches comme TF1 à faire pleurer dans les chaumières ?) pour mieux s’accommoder de la régression démocratique à laquelle conduit la lutte anti-terroriste.

    La plupart des observateurs internationaux ont pointé du doigt les dérives en termes de démocratie de la lutte que mènent les autorités espagnoles (et française dans une moindre mesure) contre ETA et sa base sociale. Répression qui, soit dit en passant, s’est largement renforcée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001(fermeture d’Egunkaria et interdiction de Batasuna en 2003)... Tiens donc !

    Mais pour toi, cette répression est parfaitement légitime, l’Espagne étant sans l’ombre d’un doute une démocratie, luttant de façon méritante contre une dangereuse bande de crypto-fascistes. Tu justifies tous les moyens ou presque que les autorités espagnoles utilisent, sans se poser la moindre question sur leurs implications morales. D’ailleurs, quel sort réserverais-tu toi-même à ces 150000 personnes qui composent la base sociale d’ETA ? Au fond de toi, tu prônes sûrement une résolution de conflit à la sri-lankaise : l’Etat démocratique y a écrasé l’indépendantisme tamoul, évidemment terroriste, dans une mer de sang...

    Je te laisse réfléchir à l’impasse, sur le plan de la résolution du conflit basque mais aussi sur le plan de la démocratie, à laquelle te mène ton raisonnement.





  • PaotrGarz PaotrGarz 30 décembre 2010 11:27

    Il existe évidemment des liens historiques entre ETA et Batasuna, qui empêchent ces derniers de condamner la violence d’ETA. Maintenant, je me répète une fois de plus, mais Batasuna a enjoint ETA de déclarer un cessez-le-feu permanent et véritable... n’est-ce une évolution positive ?

    Ca ne te pose pas un léger problème toi, qu’un quotidien soit contraint à la fermeture par la justice espagnole, que les 150 employés soient mis à la porte, que les dirigeants soient torturés et incarcérés pendant plusieurs années, et que 7 ans après soit prononcé un non-lieu par cette même justice espagnole ? C’est un fonctionnement démocratique pour toi ?

    De même, tu ne vois pas une légère régression démocratique quand un parti politique, qui fait entre 10 et 15%, est illégalisé ?

    En considérant ces pratiques comme normales, tu montres combien, et avec quelles facilités, les populations sont prêtes à concéder en terme de démocratie et de libertés fondamentales dans le contexte de lutte contre le terrorisme. Désolé, mais pour moi la lutte contre le terrorisme ne justifiera jamais l’inacceptable.



  • PaotrGarz PaotrGarz 29 décembre 2010 23:32

    « Non, il faut arrêter de voir en ETA un défenseur des libertés et de la cause basque ! »

    Ce n’est pas ce que je dit. J’ai dit que ETA est actuellement perçue, par la frange de la population qui le soutient, et notamment la jeunesse, comme une réponse à la violence de la répression. Je me répète, mais la preuve en est que ces dernières années, ETA s’est attaqué principalement aux forces de sécurité (l’attentat de l’aéroport de Madrid avait été annoncé au préalable).

    Tu évoques certains actes inqualifiables commis par ETA. Certes. Mais je peux te trouver d’autres cas inqualifiables commis par les autorités espagnoles, en commençant par la récente disparition et mort de Jon Anza.

    « Les basques sont LIBRES d’exprimer toutes leurs opinions et ils ne s’en privent pas, lors des élections et entre elles. »

    Eh bien non. Il y a environ 15% de l’électorat qui ne peut s’exprimer avec l’illégalisation de Batasuna (même la Grande Bretagne n’a jamais interdit le Sinn Fein). Il y a des fermetures de médias, comme le journal Egunkaria en 2003, qui a mis la clé sous la porte (150 emplois), et pourtant un tribunal espagnol a blanchi ses dirigeants cette année et statué que les poursuites étaient infondées. Il y a des jeunes qui se font arrêter et torturer pour appartenance à des organisations de jeunesse illégalisées.

    Que dire d’autre, sinon que vouloir la reddition d’ ETA et le musèlement de sa base sociale par la répression est une funeste erreur ? ETA a cessé les actions armées depuis un an et demi maintenant. L’évolution actuelle de la gauche abertzale, qui prend ses distances avec le principe de lutte armée, est à saluer et à encourager. C’est ce que font les observateurs internationaux du conflit. La balle est dans le camp de l’Espagne (et de la France dans une moindre mesure). Soit elle persiste dans la répression, et alors il n’y a aucune raison d’espérer un arrêt de la violence d’ETA. Soit elle met un terme à la politique du tout répressif, se met à la table des négociations, fait un geste envers les prisonniers, et dans ces conditions, il y a toutes les chances qu’ETA annonce un cessez-le-feu permanent.



  • PaotrGarz PaotrGarz 29 décembre 2010 21:05

    Je crois que ce qui anime ETA depuis quelques années, et qui lui confère un soutien toujours conséquent particulièrement dans la jeunesse, c’est de se poser en défenseur du peuple basque. Plus que la position dogmatique affichée sur le droit à l’auto-détermination et le socialisme, elle tire sa légitimité actuelle de son combat contre la répression (et le fait est qu’elle n’a quasiment ciblé que des forces de sécurité depuis quelques années). Chaque rafle de militants, chaque cas de militant torturé, chaque interdiction de parti ou de média, chaque procès bidon, chaque violence policière, etc., vient renforcer le sentiment d’injustice de tous, et favoriser le passage à l’acte de certains. ETA continue d’exister parce que la répression des autorités continue de la nourrir. Et la répression des autorités continue de se renforcer parce que ETA continue d’exister... Et là il est important de savoir que l’attitude de l’Espagne est sévèrement critiquée par les observateurs internationaux mobilisés pour la résolution du conflit depuis un an.

    Comme souvent dans les conflits de ce type, la question des prisonniers politiques est primordiale. Ils sont 750 dispersés dans toutes les prisons françaises et espagnoles, et ils représentent un enjeu crucial pour ETA et la mouvance abertzale de gauche. Si l’Espagne et la France concèdent à mettre fin à la politique de dispersion, et donc à rapprocher les prisonniers basques du Pays basque, ce geste pourrait débloquer beaucoup de choses (la trêve de 1999 avait été rompue à cause du renforcement de la dispersion par le gouvernement Aznar). Ceci sachant que la résolution du conflit passera inévitablement par des mesures d’amnistie (cf l’Irlande du nord).



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 23:30

    Je pense plutôt que ETA a profité des trêves pour se réorganiser, ce qui est différent et somme toute logique de leur part. Dans chaque rupture de trêve, la responsabilité des deux camps est partagés. ETA veut forcer l’Etat espagnol à négocier, celui-ci ne veut entendre parler que de reddition, et ne pas faire la moindre concession. Difficile d’aboutir dans ce contexte.

    Depuis un an cependant, la donne a changé. La gauche abertzale s’oriente assez clairement vers une rupture avec la lutte armée. Un cessez-le-feu d’ETA est attendu. Mais les autorités espagnoles maintiennent leur stratégie de répression à tout va. Elles veulent une victoire totale, contre toute raison, alors qu’une négociation est la seule porte de sortie.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 23:19

    En effet, ETA a connu le summum de son soutien populaire à la fin du franquisme, et ensuite il n’a cessé de se réduire. Mais il lui reste tout de même une base sociale conséquente. 200 000 personnes, 10% d’une population favorable à un mouvement armé, cela reste tout juste énorme. Ces chiffres globaux sont de plus à nuancer. Dans la zone bascophone du Pays basque, les opinions favorables à ETA sont très élevés, quand elles sont très réduites dans la zone castillanophone.

    J’ai dit que un tiers des jeunes basques étaient favorables à ETA. Cette donnée, je la tiens d’un sondage récent, mais dont je serais bien en peine de trouver la référence... Elle me paraît en tout cas tout à fait vraisemblable. Je connais assez bien la partie bascophone d’Hegoalde, et honnêtement, je ne serais pas surpris que la majorité de la jeunesse y soutienne ETA. Pour un observateur, ce soutien semble vraiment massif. Ceci en revanche n’est pas valable pour la zone castillanophone.

    Alors après, sur le « degré d’intelligence et de compréhension des jeunes en matière de politique », j’aurais quelques remarques à faire. Autant la jeunesse française est en voie de dépolitisation totale, autant la jeunesse basque offre l’exemple inverse. Le degré de conscientisation y est proprement hallucinant, sur des thématiques comme la question sociale, le capitalisme, le consumérisme, le féminisme, l’écologie, la solidarité, etc. De même, le degré d’organisation est impressionnant : dans chaque ville, dans beaucoup de villages, les jeunes s’auto-organisent et animent leur « gaztetxe », local ou squat, ou le contenu politique est omniprésent. Cette conscientisation précoce (dès l’adolescence) à son revers et explique que pour un certain nombre la lutte armée soit un prolongement logique.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 20:28

    Si les autorités espagnoles avaient une réelle volonté de mettre en fin à la torture, elles auraient déjà suivi les injonctions d’Amnesty International et des autres organismes internationaux : mettre fin à la garde-à-vue incommunicado, permettre au détenu de voir son avocat et un docteur à n’importe quel moment, filmer ce qui se passe dans les commissariats. Or, ce n’est toujours pas le cas. Donc tout reste permis durant ces garde-à-vues, notamment le pire.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 12:53

    Il ne faut jamais céder à la tentation d’une explication simpliste d’un conflit qu’elle qu’il soit. Résumer ce conflit à la juste lutte d’un Etat démocratique contre le terrorisme, comme nous invite à le faire les autorités et les médias, c’est passer à côté de tout début de compréhension.

    Pourquoi l’organisation ETA existe-t-elle toujours malgré les coups que lui porte la lutte anti-terroriste ?

    Pourquoi un tiers de la jeunesse basque soutient ETA ?

    Pourquoi la gauche abertzale n’a jamais dénoncé ETA ?

    Pourquoi environ 150 000 Basques votaient régulièrement pour cette gauche abertzale du temps où elle était légale ?

    Toutes ces questions ne peuvent que laisser circonspect quelqu’un qui n’a qu’entendu la version offcielle diffusée par les autorités françaises et espagnoles. Certains invoqueront le fanatisme, l’extrémisme, voire le racisme, pour tenter d’expliquer cette « anomalie » : un groupe armé qui continue de bénéficier d’un soutien populaire important. 

    Derrière la version officielle des autorités, si simple, si évidente, il y a le lourd passé de répression qu’a connu le Pays basque sous le franquisme puis sous la transition démocratique (avec les fameux GAL), et la situation actuelle d’exception que vivent maintenant les Basques. Pelle-mêle : dispersion sans cesse croissante des 750 prisonniers basques sur tout le territoire espagnol et français, acharnement judiciaire contre les prisonniers, brimades en tout genre dans les prisons, rafles fréquentes de jeunes ou de militants politiques appartenant à des partis ou organisations illégalisés, tortures et mauvais traitements presque systématiques en garde-à-vue, interdiction de partis, d’organisations, fermeture de bars, de médias, manifestations interdites, violences policières régulières, arrestations et perquisitions par centaines tous les ans, enlèvement régulier de militants politiques que la police essaye d’intimider et d’acheter (et qui décède en cours de séquestration comme Jon Anza), etc., etc. . C’est ça le quotidien des Basques. 

    Tu veux savoir comment est perçue la Guardia Civil là-bas ? Les gens (n’ayant pourtant rien à voir avec ETA ou la gauche abertzale) en ont peur, les exècrent et les considèrent comme une force d’occupation (témoignage entendu). L’an dernier, j’étais aux fêtes de Gernika. Le jour où j’y étais j’avais remarqué la présence pas très discrète de forces anti-émeutes. Le lendemain, un rassemblement de soutien aux prisonniers était prévu et les forces anti-émeutes ont chargé la foule, sous les quolibets. Résultats : des femmes et des anciens bousculés, des ados matraqués, de nombreux blessés, la population et le maire de Gernika outrés. Tant que la situation répressive perdurera, avec son lot de violences des autorités espagnoles et françaises, on trouvera facilement des jeunes pour grossir les rangs d’ETA. C’est ça la réalité du Pays basque : une violence loin d’être l’apanage d’ETA. Seulement on ne parle que de la violence d’ETA, et l’on tait toutes ces violences  quotidiennes, cette répression omniprésente dont le but est de maintenir la population basque dans la crainte et de l’éloigner de l’indépendantisme. 

    La lutte anti-terroriste ne justifiera jamais l’inacceptable. Au nom de l’anti-terrorisme, on s’attaque partout aux libertés fondamentales. Au Pays basque, c’est pire parce que l’Espagne et la France en font un laboratoire de mise en place de mesures répressives, où est criminalisé quiconque affiche des convictions indépendantistes.



  • PaotrGarz PaotrGarz 28 décembre 2010 11:26

    Il y a en Espagne un climat d’impunité couvrant les pratiques des polices espagnoles. La justice va systématiquement dans le sens de la version policière. S’il y a des stigmates de violences, alors « le détenu s’est auto-mutilé ». S’il n’y a pas de stigmates, « c’est qu’il n’y a pas eu de torture ». Tout simplement... Les policiers espagnols ne sont pas cons, ils font attention à ce qu’il n’y ait pas de stigmates trop visibles (sauf de temps en temps où ils y vont un trop fort et le type fini sa garde-à-vue à l’hosto). Ils copient pas mal ce qui se fait dans la police israélienne (aquaparc, etc.). C’est un style de torture « civilisé » en somme, qui convient particulièrement au monde occidental, bien loin de la gégène. Mais cela n’en reste pas moins de la torture.

    Même dans les cas rarissimes où des plaintes pour tortures sont étudiées, elles n’aboutissent pas pour des motifs du genre « on n’est incapable de savoir qui étaient les fonctionnaires de police présents à cette garde-à-vue, donc classement sans suite ». C’est ce climat d’impunité général qui continue d’être dénoncé par Amnesty International, le Comité de l’ONU pour les Droits de l’homme, et d’autres ONG encore.