Je suggère à tous les paysans de France et de Navarre d’arrêter de
travailler et d’aller buller sous un arbre. L’auteur de cet article
aura ainsi tout le loisir d’aller labourer, semer, bêcher, éclaircir, arroser, désherber, récolter...
pour se nourrir et nourrir sa famille !
Le terrorisme, il est bien plus dans ce genre de pensées extrémistes
que dans les champs ! Et c’est avec de tels arguments qu’on en arrivera
au totalitarisme vert. Et tout totalitarisme est une horreur quelle
qu’en soit la couleur !
Oui l’agrochimie est un problème. Mais
vous oubliez, Monsieur, qui rédigez cet article, et qui n’avez
peut-être jamais foutu le cul dans un tracteur ou les pieds dans une
étable que :
1. les paysans sont les premiers à crever des saloperies qu’on leur fait mettre sur leurs cultures,
2. car ils sont victimes d’un système qui fonctionne tel un rouleau
compresseur : tu veux continuer à être paysan ? T’as besoin d’un prêt
pour continuer ? Ok, mais alors tu vas faire exactement ce qu’on te dit,
sinon, tu peux commencer à passer des annonces pour la vendre ta ferme !
3. que revenir à l’agriculture de nos grands-parents ou arrières
grands-parents ça veut dire aussi avoir des hommes et des femmes qui
acceptent de travailler dur dans les champs, qui ne connaissent ni
samedi, ni dimanche, ni 35h, ni vacances !
Alors avant de vomir votre haine sur les paysans, devenez vous-même le paysan que vous voudriez qu’ils soient tous ! (et si vous êtes ce paysan là alors considérez ces lignes comme nulles et non avenues)
Vous venez d’écrire l’essentiel Yvance ! Que dire de plus ?
En 2007 déjà, cet individu à qui on donne du président, me faisait dire qu’à un Hitler, un Mussolini, un Pinochet, bref... qu’à un dictateur avide d’autorité et de pouvoir, pétri de haine et de frustration, il n’avait rien à envier. Il nous l’a prouvé pendant 5 ans de mandat. Il continue, et ce qui me terrorise le plus, pour ma part, c’est que j’en suis encore à me demander si les français auront envie de l’arrêter.
Jean-Paul,
Ma vision est occidentale oui, et c’était bien mon intention en écrivant cet article que de prendre cette posture là. Je n’oublie aucunement les pays du Sud, bien au contraire, et c’est justement pour que les pays du Sud puissent croître de la manière qu’ils choisiront (je n’oublie pas non plus la liberté des peuple à l’autodétermination) qu’il faut que le Nord cesse de se bâfrer !
Vous me faites là un faux procès, soit parce que vous n’avez pas tout lu, soit parce que vous m’avez mal lu :
« … Ce n’est pas un monde meilleur pour tous que nous voulons. Oh ! bien sûr on a un peu mal au cœur quand on voit tous ces petits enfants noirs qui crèvent de faim à la télévision. (…) Cette crise qui nous met à genoux, après que notre civilisation occidentale et capitaliste ait elle-même mis à genoux le reste du monde, et je pense évidemment à tous ces pays du Sud dont nous pillons le sol et le sous-sol pour croître à l’infini… Croître indéfiniment dans un monde aux ressources finies… Quelle absurdité ! Alors oui ! Cette crise est aussi la nôtre. »
Easy,
je trouve votre analyse de la mise en forme de mon propos tout à fait intéressante. Je reconnais ma nature kamikaze et sans ambages. Je crois bien volontiers aussi que la méthode de l’implicite peut-être plus efficace que celle de l’explicite. Sans doute, n’ai-je pas à cette heure le talent nécessaire pour formuler l’implicite. Je n’en ai déjà pas la nature. Il me faudra donc travailler pour l’apprivoiser.
Mais pour redonner à l’explicite un peu de sa superbe, je dirais aussi, que de temps en temps se faire bousculer ne fait pas de mal. J’ai moi-même été parfois réveillée par certaines personnes qui avaient l’explicite très explicite.
JL,
Ayant moi-même lu et écouté les auteurs de la décroissance (Latouche et Ariès notamment), il est évident pour moi que le reproche classique et facile qu’on leur lance à la figure à tout propos en leur demandant s’ils ne voudraient pas par hasard revenir à la bougie et à la charrette, me semble empreint d’une grande bêtise. Et bien souvent, les personnes qui usent de cet argument là, ne connaissent pas la pensée décroissante. Ils en ont vaguement entendu parlée, mais ne se sont pas penchés avec curiosité et précision sur la question.
Abou Antoun,
Merci pour votre intervention. Comme vous l’avez bien compris il ne s’agit pas de s’auto-flageller mais d’avoir un regard lucide et sans complaisance sur nos propres errements. Ce n’est pas nous rendre service que de ne pas faire cette introspection.
Absolute,
Tout d’abord, merci pour votre commentaire.
Pouvez-vous me dire où, quand et comment je m’égare dans mon propos afin que je corrige cela pour la prochaine fois.
Miha,
Si se regarder agir, faire son introspection, reconnaître ses erreurs, se remettre en question, penser que l’on s’est trompé c’est se culpabiliser, mais alors que nous reste t-il pour avancer, pour évoluer ? Serions-nous devenus si fragiles, si susceptibles que nous ne puissions même plus admettre nos erreurs ? Après l’ère de l’enfant roi, voilà venue l’ère du consommateur roi à qui il faut tout pardonner parce qu’il ne savait pas ? Parce qu’il a été trompé et manipulé ? Parce qu’on l’a tenté et qu’il n’a pas su résister à cette tentation et que définitivement non, il n’est responsable de rien ?
Je ne pense pas que ce soit en nous dédouanant de nos responsabilités, ni en les occultant que nous changerons quoi que ce soit à cette société. Ce n’est pas une tare de s’être trompé. C’est juste une preuve d’humanité. En revanche, la tare serait de persister dans l’erreur une fois qu’on l’a établie cette erreur.
« Les techniques de manipulation sont efficaces. Nous ne sommes pas coupables, mais victimes » dites-vous. C’est en faisant cette introspection, en se remettant en question qu’on se réveille, qu’on sort de cette torpeur. Mais je ne pense pas que ce soit en se surprotégeant, en prenant la posture de l’éternelle victime qu’on peut parvenir à un degrés satisfaisant d’introspection. Rejeter notre responsabilité, c’est nous penser parfait et infaillible. Or l’être humain est infiniment imparfait et infiniment faillible.
Je suis heureuse de constater que vous lisez Serge Latouche !
Mon propos est justement dans la droite ligne de ce qu’expriment les décroissants.
JL ,
J’ai répondu à votre commentaire bien confus en son début avec une grande courtoisie. Je regrette que vous ne sachiez pas en faire autant.
Que vous ne partagiez pas mon point de vue, c’est votre droit le plus entier. Que vous qualifiiez mon discours d’idiot utile ou de « propos de bobos » sans même savoir qui je suis, ni comment et avec quoi je vis, relève juste d’un jugement de valeur sans fondement. Alors avant de me conseiller des « efforts de recadrage » quand je prends la peine de vous livrer une réponse construite et argumentée, je pense que vous auriez le bon ton de vous pencher sur votre propre confusion. Ce n’est pas le tout d’employer des formules stylistiques que l’on pense chiadées (discours d’idiot utile), encore faut-il être en mesure de délivrer un message clair, construit et argumenté. Mais il est tellement plus simple de dire « c’est la faute de l’autre », plutôt que de se regarder soi-même pour se remettre parfois en question. Cela aussi c’est le sens de mon article.
Sur ce, je vous salue.
JL (Jean-Luc peut-être),
Je vous demande de me pardonner mais j’avoue bien humblement ne pas avoir saisi tout votre argumentaire, et notamment cette phrase-ci :
« Que répondez-vous à ceux qui, pour réfuter les écologistes leur demandent s’ils veulent nous faire retourner aux temps de la bougie et de la charrette ? Vous m’accorderez que ce sont là deux discours antinomiques. Pourtant, ce sont les mêmes gens qui nous servent les deux, ne vous déplaise. ».
Quels sont les deux discours antinomiques ? Pourriez-vous me le préciser s’il vous plait ? Ce sont les mêmes gens (c’est-à-dire ? quel gens ?) qui nous servent les deux (c’est-à-dire ? A quoi correspond « les deux » ?). Voulez-vous dire que les écologistes veulent à la fois nous faire retourner à l’ère de la charrette et de la bougie, et que ces mêmes écologistes veulent aussi augmenter les salaires des patrons ? Je ne comprends décidemment pas votre argumentaire. Alors de deux choses l’une : soit je suis tout à fait idiote (ce qui est possible), soit votre raisonnement est un peu confus (ce qui est aussi possible).
Là où je suis parfaitement votre propos c’est quand vous écrivez :
« Le post-capitalisme c’est comme après le passage d’Attila : l’herbe ne repousse pas. Cela vaut au propre comme au figuré. Aujourd’hui ils ont tout privatisé, on ne peut plus vivre comme avant, il n’y a plus aucune production locale : nos revenus de survie sont otage de leurs profits. Cessez d’alimenter ce système, et dites moi comment vous vous alimenterez !?
Emma, je ne sais pas si vous vivez au pays des bisounours, mais si vous ne savez pas répondre à ces questions, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. ».
Oui, ils ont tout privatisé ou presque et ils vont continuer, à moins que nous ne décidions de les arrêter. Et là je me permets de vous renvoyer à la réponse que je fais à Daniel au sujet de l’acte d’achat qui est à mon sens un acte politique. Et plus encore je vous renvoie à toute la littérature sur l’objection de croissance de Paul Ariès, Serge Latouche et tant d’autres qui écrivent depuis des années sur le sujet et bien mieux que je ne le fais.
Pour finir, je vous assure que je ne vis pas au pays des Bisounours. Si tel était le cas, je n’aurais pas cette vision du monde que je restitue dans mes articles. Pour ma part je tente à ma petite échelle d’alimenter le moins possible ce système de différentes manières : je n’ai plus de portable. Je préfère acheter des légumes auprès de producteurs locaux sur un marché que dans un supermarché. Je n’irai pas faire les soldes aujourd’hui parce que je n’ai besoin de rien. Combien iront faire les soldes parce que c’est les soldes et non parce qu’ils ont besoin d’un produit ? Je n’ai pas 10 pantalons, ni 10 robes dans ma garde-robe, je n’ai pas 5 sacs à mains… Je n’ai certes pas stoppé toute consommation mais je consomme ce dont j’ai besoin en essayant de ne pas aller au-delà du nécessaire.
Daniel,
Vous n’avez lu de cet article que les termes qui heurtent votre sensibilité. Je n’ai pas dit que nous étions seuls responsables et coupables. D’ailleurs je commence mon argumentaire en mettant en cause ce que je nomme « la bande des trois » et je termine mon argumentaire en pointant du doigt la même bande des trois.
Les questions démocratiques que vous soulevez ne sont pas mon propos, ici en tous cas, car dans l’absolu, je m’en soucis tout autant que vous.
Vous écrivez :
« EUX sont responsables de l’esclavage, de la colonisation, de l’exploitation du prolétariat, du néo colonialisme, des boucheries des guerres passées, actuelles et en préparation, du détournement des richesses,des famines, de la pollution industrielle et sanitaire.. ».
Je partage ces propos. Mais nous cautionnons ces agissements, même si nous accordons notre caution par procuration. Quand nous faisons l’acquisition de produits manufacturés ou de nouvelles technologies dont les matières premières sont extraites du sous-sol des pays du Sud, quand ces produits sont le résultat du travail d’hommes et de femmes exploités dans le Sud ou dans le Nord, nous cautionnons ce que fait la « bande des trois ». Alors vous me rétorquerez, et vous aurez raison de le faire « oui, mais voyez l’industrie textile par exemple, quasi morte en France, délocalisée en Asie. Impossible d’acheter un pantalon qui ne soit pas un made in China. Et les rares produits textiles fabriqués en France sont à des prix tout à fait prohibitifs pour l’essentiel de la population qu’elle soit de la classe moyenne et plus encore de la classe pauvre. ». Ce à quoi je vous répondrai que c’est vrai, mais que les changements ne se sont jamais fait ni en un jour, ni en claquant des doigts. Et pourtant l’histoire nous montre que les civilisations humaines ont évolué et changé.
Et quand vous écrivez : « Quant aux bienfaits de la vie moderne, encore faudrait il définir ce qui est bien et ce qui est mal pour le développement humain. La possession matérielle au-delà du nécessaire (?) est-elle un bien ? » , vous confirmez mes propos quand : « Nous sommes responsables nous aussi, responsables d’avoir fait les plus belles heures d’un modèle qui est à bout de souffle. Nous avons voulu consommer, et consommer encore, posséder toujours plus de biens, toujours plus à la mode, toujours plus technologiques. Nous nous sommes gavés jusqu’à l’overdose parce que nous avons mis l’essentiel dans le superficiel. Nous avons oublié le sens même de la vie. ».
En résumé et pour m’arrêter là, vous argumentez votre propos sous l’angle politique en relevant le fait que la démocratie n’est finalement qu’un vain mot nous donnant juste l’opportunité de voter tous les 5 ans pour des hommes ou des femmes (les politiques) qui agissent de concert avec d’autres hommes et d’autres femmes (financiers, dirigeants de grandes entreprises, lobbying) et qui imposent au reste des populations le modèle qui leur permet un enrichissement sans cesse grandissant. Et je partage complètement ce point de vue. Mais, dans cet article j’aborde la question sous l’angle économique et sociétale en affirmant que l’acte d’achat est un acte éminemment politique, que faire ses achats alimentaires dans une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou sur un marché auprès d’un petit producteur ou même cultiver son jardin pour ceux qui ont la chance d’avoir un bout de terre a du sens et un sens bien différent de celui qui consiste à aller au supermarché le plus proche. C’est ce pouvoir de consommateur et cette responsabilité de consommateur que j’ai voulus mettre en exergue dans ce texte.
Cher Scribe,
Est-ce l’homme ou l’ingénieur retraité qui m’écrit ? Est-ce l’homme de soixante et quelques années (j’espère ne pas vous vieillir, et qu’alors vous ne preniez ombrage de mes supputations chiffrées, vous qui semblez préférer l’analyse des chiffres à la dialectique des mots) ou l’ingénieur qui vit toujours au fond de vous qui m’écrit parce qu’il aurait vu dans mes propos une attaque contre l’ingénierie ?
La machine à elle seule n’est rien. Elle n’est que par la volonté de son créateur, puis de celui qui l’utilise. Ce n’est pas la machine le problème c’est ce que l’homme en fait. Et comme vous le dites très justement « On ne peut trouver l’équilibre qu’en gérant sa vie, choisir son activité, ses loisirs, son rythme, les défis qu’on accepte, ceux qu’on refuse... ». Je ne peux que vous approuver. La vie nous place en effet sans cesse devant des choix, que nous refusons de plus en plus de faire parce que choisir c’est renoncer. Et dans ce monde du « toujours plus et toujours plus vite » nous voulons tout.
Mais reconnaissez que choisir devient un acte de plus en plus difficile. Paradoxalement, alors que l’industrie et ses ingénieurs mettent à notre disposition pléthore d’objets tous plus inutiles les uns que les autres (il faut faire de l’argent, et pour faire de l’argent il faut que vous et moi nous consommions), objets également victimes d’un procédé assez déloyal qu’on nomme « obsolescence programmée », nos choix sont fictifs car nos cerveaux sont conditionnés par la publicité et un mode de vie standardisé. Il suffit d’ouvrir les yeux un instant pour voir combien nous sommes tous des clones. Et si l’un d’entre nous a le malheur de sortir du rang, d’afficher une autre bannière, il est alors traité de marginal, quand ce n’est pas de fou, mis à part et regarder comme un excentrique. Nous n’avons donc, le plus souvent, que l’illusion du choix.
Mais voilà qui ouvre un autre débat…
Vous m’avez mal lu, mais peut-être me suis-je mal exprimée. Ce n’est pas le RSA en tant que tel que je mets en cause, ni son créateur. Evidemment le glissement, notamment sémantique a été initié par Martin Hirsch, sans pour autant que je n’ai le souhait de lui faire un procès d’intention d’ailleurs. Oui, dans l’esprit de son créateur le RSA était en effet un instrument destiné à permettre, comme vous le dites, à ceux qui retrouvent un emploi de gagner mieux leur vie. Je ne conteste pas cela. Mais mon propos ne se place pas du point de vue strictement économique et arithmétique. Il se place du point de vue sociologique. Je regarde comment ce glissement sémantique est arrivé, dans quel contexte, et comment il évolue aujourd’hui. Et j’en arrive en effet à la conclusion que le RSA, mais comme toute autre allocation sociale devient une sorte d’offrande généreuse consentie par la société à un individu que cette même société a jeté en dehors de ses frontières bien propres et balisées. Et oui, ce que cela sous-entend, à savoir demander à un être humain de justifier de son existence, du bien-fondé de sa présence, cela me choque.
Maintenant, puisque vous me parlez de décroissance. Je pense en effet, comme le disent les décroissants que dans un monde fini une croissance infinie est une illusion. Je pense aussi comme le dit, le dénonce Jean Ziegler, qu’il est tout à fait criminel qu’à l’heure où l’humanité est en capacité de nourrir 12 milliards d’êtres humains, tant d’hommes, de femmes, d’enfants crèvent de faim ou souffrent de malnutrition parce que dans ce système économique la seule loi qui soit c’est celle du marché et de la cupidité, et qu’à ce titre des individus spéculent sur les denrées alimentaires de première nécessité que sont le blé, le riz et le maïs tuant ainsi d’autres être humains. Je pense également, comme le pensait Marx, que le capitalisme porte en lui les gènes de sa destruction, que ce système a besoin du chômage de masse pour continuer à prospérer, et qu’il est donc tout à fait illusoire de penser revenir un jour au plein emploi. Je pense, comme des tas d’économistes dit atterrés que les économies émergentes telle la Chine, l’Inde qui connaissent des croissances qui font baver celles du vieux continent sont un leurre. D’ailleurs il semblerait qu’elles subissent elles aussi un fort ralentissement avec cette crise, qui est bien plus qu’une crise, qui, de financière en 2008, qui est devenue crise de l’économie réelle - ce qui nous a permis de découvrir qu’il y a avait une économie virtuelle, en effet celle de l’argent-dette - et voilà que sonne maintenant la crise des dettes souveraines. Alors oui, je pense que notre modèle de société n’a rien de moderne, bien au contraire je le trouve tout à la fois archaïque et d’un conformisme consternant. Oui, je pense que la décroissance est une voie à étudier sérieusement. Je pense en réalité que toutes les bonnes volontés doivent être écoutées. Et quand vous écrivez « Que l’état providence gère et organise tout, les machines produisant juste le nécessaire pour répondre aux besoins humains, en offrant aux citoyens une vie de loisirs et de développement personnel et en leur fournissant le nécessaire pour vivre heureux. », j’ignore de quoi il est question mais certainement pas de décroissance. Les décroissants ne prônent nullement l’oisiveté, et encore moins le « vin et le jeu » (n’est-ce pas cela qu’il faut voir derrière votre « une vie de loisir » ?).
Je pourrais vous écrire encore pendant des pages, mais je n’en ai malheureusement pas le temps pour l’heure et puis d’autres ont écrit (bien mieux que moi) des centaines de pages sur le sujet, alors ce n’est avec mes quelques lignes que je vais pouvoir en faire le tour… Mais vous saurez les trouver tous ces auteurs. Vous en avez déjà trouvé une partie d’ailleurs, et pas seulement sur la décroissance. L’essentiel étant bien, il me semble, de croiser les idées et les savoirs.
Ducce,
Je vous remercie pour cette réponse particulièrement argumentée qui a du vous demander un temps de réflexion considérable.
Maxime,
C’est possible, voire probable en effet, si nous continuons à dormir sur nos lauriers et à laisser faire. C’est bien pour cette raison que les êtres humains que nous sommes, légitimes par notre simple existence, nous devons prendre nos destins en main. Nous pouvons avoir le pouvoir. Nous le pouvons car nous avons avec nous le nombre. Encore faut-il que nous le souhaitions.
J’imagine que nombre d’individus de cette société trouvent finalement très confortable l’idée d’avoir des maîtres qui décident pour eux, leur disent quoi penser, quoi faire, où faire ! Etre libre c’est aussi être seul et responsable de sa vie, et il est possible qu’un certain nombre d’entre nous n’aient pas du tout envie de cette liberté.
Ducce,
Avez-vous réellement besoin que des hommes providentielles viennent à vous, distillent la bonne parole dans votre oreille, et qu’alors vous remettiez votre destin, votre vie présente et à venir entre leurs mains ? Que faites-vous de votre liberté de décider pour vous-même ? De votre aptitude à inventer vous-même votre existence ?
Des idées nous sommes nombreux à en avoir, mais évidemment nous ne passons pas au 20h de Jean-Pierre (ah non ! pardon Jean-Pierre c’est à 13h). N’avez-vous jamais la sensation d’être un cerveau manipulé entre les tentacules d’un monstre qui injecte son poison par l’intermédiaire de medias aux ordres ? Ouvrez-vous aux idées, y compris celles qui vous semblent saugrenues de prime abord (vous verrez l’ouverture d’esprit ne provoque aucune fracture du crâne !), lisez, écoutez, échangez, analysez et faites vous votre propre opinion.
Maintenant, si vous êtes convaincu que les maux de notre société sont notamment le fait d’une partie de sa population qui vit de l’assistanat, se vautrant dans la facilité de l’oisiveté, s’empiffrant de chips en regardant Jean-Pierre (pauvre Jean-Pierre, c’est sa fête ce soir !) sur un écran géant dans un superbe canapé en cuir acheté chez confo, c’est votre liberté la plus entière, et je la respecte.
Jean-Paul,
Je ne partage pas votre analyse à mon sujet. Je crois être bien plus lucide que naïve. Et je vous rassure je vois parfaitement en effet la débauche de consommation de noël. Pour ma part, je n’y participe pas. Je m’y refuse. Je tente d’être dans mon quotidien le changement que je souhaite pour le monde.
Jean-Paul,
Je vous remercie pour votre sollicitude, même si en réalité je n’en ai pas vraiment besoin. Je ne me sens pas du tout victime. Révoltée ? oui ! En colère ? Souvent ! Résignée ? Parfois, quand je suis fatiguée de me battre. Je ne suis pas bénéficiaire du RSA, mais je connais des personnes qui vivent avec cette allocation. Je vis moi-même avec peu d’argent il est vrai, mais je suis très heureuse ainsi. Je n’aspire aucunement à aller travailler à engraisser un système capitaliste que je juge mortifère, qui se nourrit de l’humanité en l’exploitant, en l’endoctrinant, en l’asservissant physiquement et mentalement, en lui faisant croire que le bonheur est dans l’avoir.
Parmi toutes les missions que vous me conseillez, la seule qui pourrait trouver grâce à mes yeux c’est le travail dans une ferme (soit dit en passant je vis dans une ferme !) car il me semble que l’une des richesses les plus précieuses c’est en effet la terre. Un proverbe amérindien dit ceci : « Lorsque vous aurez coupé le dernier arbre, pollué la dernière rivière et pêché le dernier poisson, alors vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas. ».
Contrairement à ce que vous pourriez penser, je n’ai rien contre l’argent en tant que tel, c’est-à-dire monnaie d’échange qui permet au boulanger de vendre son pain pour ensuite aller acheter un kilo de pommes de terre au paysan, qui lui-même avec l’argent reçu ira faire réparer son tracteur chez le mécanicien. Je ne crois pas être une illuminée de je ne sais quel dogme qui verrait dans le système capitaliste le diable en personne, même si je suis profondément convaincue que ce système est à bout de souffle et qu’il convient d’inventer un autre modèle. Je lis, écoute, lis encore, communique avec mes semblables, m’ouvre à toutes les connaissances que je suis en capacité d’absorber pour comprendre le monde dans lequel je vis. Et à force d’observations, j’en viens aux conclusions que j’énonce, bien modestement, dans quelques articles semés ça et là.
PS : ne déprimez pas. La déprime invite la déprime à sa table. Souriez, aimez, soyez bienveillant et vous verrez qu’en retour vous recevrez ce que vous avez semé.
Jean-Paul,
J’entends bien ce que vous me dites. Vous me dites (vous rectifierez si j’ai mal interprété vos propos) que nous avons bien de la chance en France, car il existe le RSA, ce filet social, comme les allocations chômages d’ailleurs, qui permet de ne pas se foutre en l’air tout de suite parce qu’on en est réduit à aller mendier sa nourriture aux restos du cœur, négocier avec EDF pour qu’ils ne vous coupent pas l’électricité, se battre avec ses créanciers pour leur faire comprendre que facturer des agios ça ne sert à rien car vous n’avez déjà pas de quoi subvenir à vos besoins primaires alors vous avez encore moins pour les payer ces fameux agios… parce qu’elle est là la réalité des bénéficiaires du RSA et autres allocations minimales.
Alors oui, sans doute que les français pauvres ont plus de chance que les pauvres britanniques ou américains du nord, qui eux-mêmes ont plus de chance que les pauvres chinois, qui sont eux-mêmes sont plus chanceux que les pauvres indiens, qui eux ne doivent rien envier aux pauvres du Sahel. Croyez-vous que la condition humaine, que l’évolution de l’humanité soit celle-ci ? Dans l’acceptation du malheur parce qu’il y a ailleurs des malheurs bien pire ? Vous trouverez toujours plus malheureux, plus pauvre, plus indigent, plus misérable que vous. Je suis bien d’accord avec cela. Est-ce une raison pour accepter le sort qu’on réserve à certains êtres humains ? Parce qu’à ce compte là pourquoi s’offusquer de voir des enfants mourir de faim ?
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