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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Démocratie participative, la sixième République ?

Démocratie participative, la sixième République ?

A l’heure où les médias se passionnent, à juste titre, pour la madone des sondages, je m’interroge sur l’une des mesures clés de la candidate socialiste. Passons sur le flou qui entoure sa mise en œuvre et sur son périmètre d’application... Qu’est-ce donc que ces jurys populaires, que dis-je, ces jurys citoyens, des lieux de vindicte, ou de débats décentralisés ? Révolution civilisée, ou anarchie institutionnalisée ? Mesure gadget, ou tremblement de terre démocratique ? Risque, ou opportunité pour notre démocratie ?

Disons-le tout de suite, souhaiter mettre en place de telles instances, c’est déjà admettre que les politiques élus ne représentent pas les citoyens, puisqu’il y aurait un abîme entre ce que proposent les élites élues et ce que veulent les citoyens ! Diable ! Notre démocratie est donc en danger !

Effectivement, si on se dit que nos représentants une fois élus n’ont plus à rendre de compte de leurs actes aux citoyens le temps de leur mandat... Effectivement, si on se dit que politique peut être un métier à vie.. Effectivement, si les élus n’ont que faire du programme qui a servi à les élire... Effectivement, si on considère qu’au moins 40 % des Français ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale. Effectivement, si on considère que la rue a systématiquement raison face aux gouvernements et aux institutions...

Sur le papier tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes, puisque par ce biais les citoyens seront invités à débattre régulièrement de grands sujets de sociétés qui, par nature, intéressent notre avenir collectif, et qui seraient aujourd’hui monopolisés par quelques élites et par le petit milieu informé et intéressé.
Les formalités et les thèmes restent à définir : quelles sont les règles du jeu, qui synthétise les débats, qui censure quoi, et surtout, qui, in fine, décidera de mettre en œuvre telle ou telle mesure, et sur quelle base ? Le politique ne serait donc plus qu’un analyste qui exploite des boîtes à idées.
Et cela peut fonctionner ! Ce site en est un parfait exemple, le travail collaboratif sur les logiciels libres en est un autre exemple remarquable.

On peut aussi imaginer que, puisque le débat a eu lieu et qu’un consensus plus ou moins mou s’est dégagé, les décisions prises vont s’imposer à tous ! N’est-ce pas un merveilleux moyen de réformer en passant outre les intérêts minoritaires ?

Mais dans ce modèle où le politique n’est plus (et officiellement) qu’un statisticien calculateur, qui, finalement, va dans le sens du vent ? Est-ce un habile nuage de fumée qui permet d’appliquer telle ou telle idée en ne prenant comme support que les avis qui l’intéressent et sous couvert de démocratie ?

Et d’ailleurs, qui va participer à ces échanges ? Sans doute le CSP+ ou lobbyiste avec ordinateur, Internet, qui se sent impliqué et qui mesure les enjeux de tel ou tel débat ? Où est la représentativité dans ce nouveau modèle ?

La vraie question sous-jacente est la suivante : est-ce que le peuple a toujours raison ? La somme des citoyens serait plus intelligente que la somme des politiques élus ?
Oser poser cette question est sans doute choquant pour un démocrate, mais est-ce aussi grave que de renier le courage politique à débattre, à convaincre et à appliquer ses choix une fois élu ?

Clairement, avec ce genre de principe, la peine de mort et le droit d’avorter n’auraient pas été votés en France. D’ailleurs, avec des trucs comme ça, on a voté non au projet de constitution européenne, et je ne suis pas sûr que les citoyens aient eu raison, ce jour là.


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30 réactions à cet article    


  • Bill Bill 23 novembre 2006 11:59

    Au fond il faudrait peut-être se demander surtout dans quels domaines les citoyens pourraient intervenir. Pour la gestion de l’argent commun par exemple, ne pourraient ils pas freiner les élus dans certaines dépenses et les engager à construire des crêches, plutot que des ronds-points, souvent destinés à débloquer des pots-de-vin... Ne tombons pas pour autant dans la défiance absolue de nos élus ! Ils sont juste un peu coupés du peuple pour certaines choses.

    Mais la démocratie absolue pourrait aussi être mauvaise, le peuple n’a pas toujours une vraie conscience de ses intérets.

    Bill


    • Marsupilami Marsupilami 23 novembre 2006 12:07

      Excellent article, bravo ! On aimerait bien avoir une réaction de Démagogolène...

      @ Bill

      Je ne saurais mieux dire que toi, donc je souscris à ton commentaire.


    • T.B. T.B. 23 novembre 2006 12:29

      Encore un petit français qui croit que le mot démocratie directe est d’origine extraterrestre. Pourtant, ce type de démocratie, le plus proche de la vraie démocratie (la puissance appartient au peuple) existe collée à notre frontière depuis 150 ans.

      Les Suisses ont aboli la peine de mort en 1942 et réaffirmé en 1992. L’avortement est autorisé depuis 1942 avec des nuances selon les cantons. Pourquoi les françaises huppées d’avant la loi de Simone Veil allaient se faire avorter en Suisse ?

      Les référendums français sont rares et sont surtout imposés par nos dirigeants. Ce sont eux qui formulent les questions et cela est inadmissible. 40 % des français seraient représentés, selon l’auteur. En réalité aucun français n’est correctement représenté. On vote par dépit, pour le moins pire, et ça ce n’est pas de la démocratie.

      Les français, pour se sentir entendus et en phase avec leur députés, doivent pouvoir, comme en Suisse, être à l’origine des référenda. Celle s’appelle Référendum d’INITIATIVES CITOYENNES ou POPULAIRES (et non populiste comme les dicours de nos pseudo-élus).

      Enfin ce n’est pas aux dirigeants de surveiler le peuple à coup de lois de plus en plus liberticides : ici nous sommes dans la dictature (c’est quoi, selon vous, la dictature ?). C’est au peuple - réveillé, responsable et qui participe à, exige la bonne gestion des affaires - qu’il appartient de surveiller leurs députés et leurs ministres et ça, cela s’appelle DEMOCRATIE. C’est la vraie démocratie. Efficace, réactive et à peu de frais de fonctionement contrairement au carnaval, au grand show archi médiatisé et infiniment coûteux avec l’argent de nos impôts, qu’on nous fait subir tous les 7 ou 5 ans (présidentielles et législatives).

      Je me permets de rappeler un des articles de la Constitution Hélvétique qui dit à peu près ceci : « Seul est libre celui qui use de sa liberté et la force d’une nation se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ». Rien à voir avec notre pseudo-démocratie squattée par des énarques qui se connaissent tous (Holande, Villepin, Royal dans la même promo « Voltaire », c’est juste un exemple et en réalité quasiment toutes nos institutions) et font sembant de se chamailler par le biais de TF1, France2 et autres dépêches AFP, et se partagent (tels de vrais despostes) le pouvoir, en réalité. IL faut absolument mettre un terme à cette oligarchie mafieuse qui s’auto-protège derrière une immunitée scandaleuse.


      • Bill Bill 23 novembre 2006 12:38

        En effet TB, la démocratie vient d’Athènes, une cité qui ignorait la démagogie telle que tu la produis ici, et cette démocratie ne ressemblait pas vraiment en tous points à la notre, renseigne toi...

        Bill


      • T.B. T.B. 23 novembre 2006 13:07

        Démos = le peuple. Cratos = le pouvoir, la puissance. C’est tout. Qu’elle ait été initiée chez les grecs ou ailleurs dans des petites communautés aujourd’hui oubliées, peu importe.

        Ce n’est pas innocemment que j’ai pris l’exemple de la Suisse. C’est pour éviter qu’on me taxe de doux réveur ou d’utopiste. C’est très embêtant pour certains, surtout pour les adhérents des partis politiques, des 600 000 « régimes spéciaux » (principalement à EDF) et pour les moutons enlisés et abrutis par x décennies de « démocratie représentative » ... mais c’est comme ça !!!

        Les Suisses se portent bien et bien mieux que les Français, merci. Les banques ? IL y en a partout. L’or des juifs ? Je réponds Zaharoff (voir wikipédia). Bref, ce qui fait de la Suisse un petit pays puissant, tranquille et bien géré (globalement car tout est toujours perfectible) ce n’est pas uniquement le chocolat, l’horlogerie et les vaches peintes en mauves. C’est aussi, un petit peu je pense, leur système politique de démocratie semi-directe (d’autres l’appelle directe).

        Bill, renseignes-toi toi-même, sorts un peu de tes frontières mentales, et pendant ce temps je t’embarrasse bien fort (celle-là je voulais la faire). Enfin, j’essaie.

        J’oubliais : je voterai pour celui qui s’engagera à faire rentrer dans la Constitution Française le droit - sans conditions - des Réféndums d’Initiatives Populaires (pétitions à valeurs décisionnelles, votes blanc inclus). Pour le moment seul le petit candidat Alain Mourguy et son UDG (union droite gauche, c’est cela la démocratie directe) les propose clairement. C’est même la clef de voûte de son programme.


      • parkway (---.---.18.161) 23 novembre 2006 13:33

        je confirme : la suisse est aussi un pays perfectible !

        vous n’êtes pas très virulents contre le blanchiement d’argent

        et votre neutralité vous a servi souvent à vous défausser de vos responsabilités de démocrates notamment pendant la 2ème guerre mondiale, où, sans les fonds suisses Hiotler n’aurait pa pu continuer la guerre.

        Et je ne parle pas du traitement des réfugiés juifs...

        alors, je ne veux pas faire de procès à quiquonque, mais la démocratie française si elle n’était pas dirigée par des salopards, ça se passerait plutôt mieux voire très bien.

        ne critiquez pas la démocratie française, ne vous trompez pas de cibles : les 3 derniers présidents étaient des pourritures ignobles et pas dignes des français...


      • Pierrot (---.---.141.25) 23 novembre 2006 14:14

        vous n’êtes pas très virulents contre le blanchiement d’argent et votre neutralité vous a servi souvent à vous défausser de vos responsabilités de démocrates notamment pendant la 2ème guerre mondiale, où, sans les fonds suisses Hitler n’aurait pa pu continuer la guerre.

        Cher Monsieur, plûtôt que d’envoyer des poncifs et des idées toutes faite, vous devriez vous renseigner un peu mieux, et surtout ne pas rester sur des canulars qui ont longs feux.

        Votre propos tient de la discussion de bistrot.


      • T.B. T.B. 23 novembre 2006 14:17

        Parkway euh ... je suis français. Je fais même partie des français « de souche » de chez « de souche ». D’ailleurs, j’imagine mal un Suisse faire autant de « rentre-dedans ». Je pense aussi que tu m’as lu bien vite.

        Si tu connais « l’or des Juifs » c’est peut-être aussi un peu parce que les Suisses ont bien voulu ouvrir leurs dossiers. Et puis les banques suisses ne représentent pas tous les Suisses, c’est pas dur à comprendre. Et renseignes-toi sur Hazaroff et sa propagande qui n’a pas été acceptée par les Suisses. C’est sûr que ce genre d’info tu ne l’as verras pas souvent chez la télé de Bouygues-Lagardère-Dassault ni sur celle de deux carreaux lisses.


      • T.B. T.B. 23 novembre 2006 14:25

        « Tu ne la verras pas souvent ! » Je critique MA « démocratie » qui n’est pas une démocratie. Une démocratie ne se remet jamais entre les mains d’une poignée de dirigeants soit-disant « élus ». Un démocratie tu la construis tout seul commde un grand, citoyennement en t’impliquant dans la vie de ta Cité (éthymologiquement la « politique ») sinon tu fermes ta gueule. Les français, dans leur immense majorité, ferment leur gueule et la dictature, déjà installée, il vont l’avoir en puissance en 2007 s’ils ne l’ouvrent pas ... mais en réfléchissant 5 minutes, ce qui n’est pas incompatible.


      • Bill Bill 23 novembre 2006 14:41

        TB

        J’ai réagi à ton post sur le petit français. Mon propos n’est pas de critiquer les suisses, mais je trouve que tu prends des raccourcis sévères sur la démocratie. Ce qui fait que les Suisses s’en sortent bien n’est pas lié à leur système politique, mais à d’autres raisons qui sautent tellement aux yeux, que je ne vais même pas les développer...

        Bill


      • T.B. T.B. 23 novembre 2006 15:30

        Mais si développes ne te gènes pas, qu’on puisse profiter de tes lumières. Pour ce qui est du raccouci, c’est ça ou faire un article et, pour le moment, je me contente de mon statut, accessible à tous et pour tous, de petit commentateur.

        Le terme « petit français » s’adressait à l’auteur de l’article. D’ailleurs, je ne m’étais pas garé dans le fil.


      • Nico (---.---.230.244) 24 novembre 2006 11:53

        Pourquoi alors, si tous les derniers présidents français étaient des « salopards », ne pas introduire le droit de « dés-élire » un élu ?

        Tout comme, si un homme politique invente des emplois fictifs, ou des électeurs fictifs (ou tout autre abus du pouvoir qui lui a été confié) !

        A mon avis, il faut que tout homme/femme politique soit « virable », en tout temps ! Cela réduira drastiquement la corruption et les abus !

        Nicolas


      • trent (---.---.89.218) 24 novembre 2006 17:04

        Une chose me fait réagir dans ce commentaire, certes les Suisses ont un système qui semble « meilleur » (pour peu qu’il y ai vraiment des systèmes meilleurs qu’autres), mais n’oublions pas que la France et les français ce ne sont pas les suisses !

        La Suisse n’a pas le même passé, pas le même état d’ésprit, pas les mêmes problèmes (immigrations, économiques...) comment comparer ainsi notre démocratie à la leur ?

        J’ai vécu longtemps en Finlande, autre système qui puisse parraître parfait avec une pauvreté très minoritaire, une criminalité quasi inexistante et de nombreux services sociaux gratuits. Mais impossible de comparer non plus, les finlandais ne sont pas les français et notre peuple ne serait pas prêt à payer autant de taxes qu’ils le font ou à réellement respecter les règles comme ils le font (allons, dûper le fisc relève du sport nationnal en France !).

        Je pense que l’on ne peut pas comparer deux systèmes et dire « regardez eux sont mieux lotis que nous », sans considérer les deux nations dans leur ensemble et dans leur différences.

        Pour ce qui est de la démocratie participative, je pense que la rue n’a pas toujours raison et la plus grande force citôyenne reste l’urne. Plus de représentativité, plus de diversités dans « le paysage » électoral serait souhaitable.


      • domdi (---.---.45.52) 27 novembre 2006 13:26

        @Bill

        le suisses se portent bien... ils se portent tout court car en attendant que l’europe veuille bien approfondir ses démocraties, les suisses doivent tenir leur héritage et ce n’est pas tous les jours facile... l’auriez-vous oublié ?

        Inutile de ressasser les histoires de la deuxième guerre pour décrédibiliser la démocratie directe, aucun rapport, chez nous aussi il y a des enarques qui font nimporte quoi, la « représentativité » s’est immiscée dans le jeu politique suisse et nous donne le plus de fil à retordre droit. Les suisses ont connu la grande misère pendant des siècles pour maintenir leur démocratie de base et si on nous accuse de tenir aux mythes suisses ce sont bien une sorte d’intelligentsia qui aime croire le peuple idiot et se targue de supériorités intelectuelles qui oeuvre à l’apauvrissement de tout ce qui est bon dans notre société en comparant le droit d’initiative aux coucous ou au cor des alpes et à Heidi. On leur en foutra du corps des alpes ! (ou de l’accordéon...) smiley La suisse n’a pas eu besoin d’un énarque militaire (de Gaulle)pour maintenir son existence pacifique et la neutralité est un principe pour les forces armées et non pour l’orientation politique du pays ni pour l’engagement, certain, des suisses pour leurs confrères d’humanité. Bien à vous. smiley


      • Bill Bill 27 novembre 2006 13:51

        Cher DOmdi

        Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai d’ailleurs rien contre la Suisse qui est un pays que j’estime... Et je suis d’accord avec vous, c’est un peu idiot de parler ici de la Suisse pour la démocratie dans notre pays où les choses sont différentes.

        Bien à vous.

        Bill


      • duong (---.---.123.107) 23 novembre 2006 12:41

        Royal ne veut pas de 6e République.

        Ces « jurys citoyens » sont pour elle une mesurette qui participe à son image.

        En revanche, les référendums d’initiative populaire sont potentiellement beaucoup plus importants, car leur mise en application est assez claire et simple, et ils s’appliquent à la vraie démocratie malade : la démocratie nationale et pas la démocratie locale.


        • Pierrot (---.---.141.25) 23 novembre 2006 14:16

          Ces « jurys citoyens » sont pour elle une mesurette qui participe à son image.

          Comme d’hab en France. Dès qu’un problème se pose, on nomme une comission en attendant que cela se tasse.


        • Thinair (---.---.42.202) 23 novembre 2006 14:04

          Excellentes questions, très bon débat. Ce qui me gène, c’est que dans deux jours, ici, on n’en parlera plus. Où peut-on continuer le débat sur ce genre de chose ailleurs que sur ce site très volatile ? Merci.


          • domdi (---.---.45.52) 27 novembre 2006 13:40

            faites un tour là : http://www.citizens-initiative.eu/ smiley

            et puis excusez de la tirade sur de Gaulle puisqu’il fut tout de même quelqu’un de très important pour la France, pas de problème, ce que je voulais souligner c’est que la personification de la démocratie directe est impossible, ce qui la pose sur un socle très large, c’est la grande différence quand à vos valeurs qui sont toujours rattachés à telle ou telle personalité, nous n’avons là pas la même disposition mentale, mais nous persistons à penser que c’est le moins pire des systèmes. smiley


          • bernard29 candidat 007 23 novembre 2006 14:31

            A mon avis, la révolution démocratique promise lors de la pré-campagne de ségolène est déjà oubliée. Avez vous remarqué que dans les quatre chantiers que Ségolène va ouvrir, il n’y a pas un mot sur la crise de la démocratie et la rénovation institutionnelle. Montebourg, peut se rhabiller. Ségolène, comme tout pouvoir qui se respecte, ne jure que par la démocratie participative qui est l’antithèse de la démocratie représentative et de la démocratie directe. Parlez, citoyens, je verrai bien après ou c’est tout vu, mais vous pouvez discuter entre vous. Ca ne mange pas de pain. Surtout qu’après ne venez pas vous plaindre des décisions qui auraient reçu votre plus ou moins aval dans les comités participatifs.

            Le PS s’est révélé tel qu’en lui même, tel qu’il est depuis belle lurette dans ses communes, départements et régions. C’est l’aboutissement des arrogances socialistes.

            Aujourd’hui le combat pour la démocratie passe par la dénonciation de cette pseudo démocratie participative que l’on met à toutes les sauces.

            La première question à poser aux tenants de cette « démocratie participative » est qu’ils expliquent et détaillent les modalités de leur démocratie participative. Ils ne le peuvent pas, car on verra alors que tout ce qu’ils portent aux nues aujourd’hui, existe depuis la nuit des temps démocratiques ; les commissions extra municipales, les comités de pilotages et d’observation et de suivi, les enquêtes publiques, les débats préalables. Et que tout cela, n’a pas empêché la dégénérescence de la démocratie. Au contraire, même, en raison de l’inégalité des partenaires de ces comités et autres, la démocratie participative a multiplié les frustrations des citoyens engagés, qui sont rendus à l’état de « faire valoir » des pouvoirs en place, de « caution » aux décisions des élus, de chercheurs de subventions.

            La démocratie participative c’est faire croire que tous les citoyens sont égaux devant les choix décisionnels. C’est bien évidemment faux. Il y a les corporatismes professionnels, les lobbys économiques, les associations accréditées, les organismes qui dépendent des subventions, des associations affiliées aux pouvoirs. Le citoyen bénévole, même regroupé en association, n’est pas un partenaire comme les autres. Il ne peut être reconnu comme partenaire à part entière. Il peut donner son idée. Si elle ne répond pas aux désirs d’avenir du pouvoir, elle sera mise au panier. C’est tout.

            Sans vote des citoyens, il n’y pas de démocratie.


            • pierrot (---.---.141.25) 23 novembre 2006 14:49

              ... la démocratie participative qui est l’antithèse de la démocratie représentative et de la démocratie directe. ...

              Entièrement d’accord avec vous.


            • decurion (---.---.94.250) 23 novembre 2006 22:19

              Vous vous créez des soucis sans raisons, en effet la démocratie, n’éxistant que dans le texte et non dans les actes, aucune attaque n’est en mesure de la dénaturer.

              Un « tremblement de terre démocratique » viendrait plus surement de la légalisation du référendum d’initiative populaire sans restriction, mais apparemment, la confiance que l’on accorde au peuple a des limites.

              Et s’agissant du peuple, qui êtes vous, rédacteur et commentateurs, pour en parler comme d’une tierce personne. Seriez vous de simples spectateurs ? Car si le peuple, ce sont les autres, il n’y en a pas. Mais si le peuple c’est vous et moi, et si vous avez raisons, comment le peuple pourrait il avoir si peu de sens commun ?

              La somme des citoyens est elle plus intelligente que la somme des élus. La question n’est pas choquante :

              Tout le monde sait que les élus sont des démocrates dans l’opposition, et des précurseurs dans la majorités.

              La question n’a tout simplement aucun sens, parce que la bonne question c’est : « Est ce que les payeurs ont le droit légitime de ne pas se soumettre, aux décisions des seuls conseilleurs ? »

              Et peu importe si le peuple se trompe, puisque de toute façon c’est lui qui paye, que la faute lui incombe ou non.

              Peut etre que la peine de mort n’aurait pas été aboli,on peut en débattre. Nous aurions quelques morts sur la conscience, je veux bien l’admettre, mais combien en avons nous collectivement malgré cette abolition ?

              Quoi que l’on fasse, le monde ne sera jamais parfait, mais il serait certainement plus juste, si de temps en temps le peuple pouvait dire stop !

              La démocratie a des limites, mais l’élitisme est insupportable .


              • (---.---.99.52) 23 novembre 2006 23:41

                • Céline Ertalif Céline Ertalif 24 novembre 2006 00:21

                  Il me semble que cet article pose une question aussi simple que justifiée : quel est le sens de cette démocratie participative ? Je suis assez fascinée par l’excitation autour de ce thème qui semble n’avoir d’égale qu’une absence absolue du questionnement évident qu’elle mérite.

                  Et avec les commentaires de candidat 007, on arrive à quelque chose de vraiment intéressant.

                  Eh oui, quelles sont les modalités de la démocratie participative ? Le dernier paragraphe de l’article de 6pour1, évoquant l’exemple la peine de mort est malencontreux, parce qu’il montre, à mon sens, une relative incompréhension de la question de fond.

                  Comme l’évoque parfaitement candidat 007, les modalités participatives (commission extra-municipales, comité de quartier, enquête publique...) se sont souvent abîmées dans les procédures. Nos administrations sont pleines de juristes qui n’ont pas leur pareil pour lessiver pour vélléité de mobilisation publique. Or l’intérêt véritable de la participation, sans doute le seul, c’est de partager l’élaboration d’une réflexion pour construire un débat collectif qui sorte la société d’une simple distribution des arbitrages en fonction des clivages a priori.

                  Nous restons un pays jacobin qui ne comprend pas la dimension démocratique de l’élaboration des choix publics. Par exemple, l’agenda 21 représente quelque chose d’important en Allemagne. Chez nous, les politiques ne partagent leur réflexion sur l’élaboration des politiques qu’avec les fonctionnaires et ignorent totalement la mobilisation de leurs électeurs pour élaborer leurs choix de politiques publiques. Le principe d’une démocratie moderne, c’est que les décisions ne s’arbitrent pas à plat face à un rapport de force immobile mais elles doivent au contraire s’appuyer sur une maturation par l’échange de points de vue des acteurs concernés. Les décideurs modèle Villepin pose à l’évidence un sérieux problème d’intégration culturelle de notre modèle politique national dans le cadre européen et, quoiqu’on puisse en penser par ailleurs, Ségolène a au moins compris cela.


                  • LE CHAT (---.---.75.49) 24 novembre 2006 10:35

                    Cher Auteur ,

                    La vraie question sous-jacente est la suivante : est-ce que le peuple a toujours raison ? La somme des citoyens serait plus intelligente que la somme des politiques élus ? Oser poser cette question est sans doute choquant pour un démocrate, mais est-ce aussi grave que de renier le courage politique à débattre, à convaincre et à appliquer ses choix une fois élu ?

                    Ce que tu dis est sans vrai , mais dans le cas d’une société vraiment démocratique . Avec le système actuel où avec 20% au premier tour et une election faussée au deuxième (tous les principes démocratiques ont été bafoués)supermenteur s’est fait élire et un système electoral qui donne 70% des élus à une minorité ,ce n’est plus tout a fait la même chose !

                    de plus ces mêmes personnes ont continué à faire comme si de rien n’était alors que le peuple avait dit NON .

                    je ne fais aucune confiance à ces démocrates et républicains de pacotille !


                    • muscador 27 novembre 2006 09:19

                      Article interessant et point de vue personnel enrichissant, mais n’oublions pas 1789 et que sans le peuple monarchie, dictature et autorité remplacerait sans doute liberté, égalité, fraternité !!!


                      • chaudrake (---.---.154.22) 28 novembre 2006 15:44

                        je ne ferai pas le thème tous des salauds mais quelque choses de nauséabond s’élève en france plus fort que la mondialistion ,plus que la fracture social,encore plus que je vous es compris l’individualisme idéologique le vide de l’individu face à l’univers quelque soit le bord politique rien n’y fait la peur du peuple se dessinent comme si les citoyens francais etaient incapable de comprendre et de s’engager pour le present et l’avenir la preuve en à été faite par le non à la constitution la plus part qui comme moi on tenté de lire la constitution dans son ensemble n’aurait pu dire de quoi il retournait surtout la deuxieme parti on aurait dit le code civil mais en pire donc la democratie participative oui aujourd’hui l’elite est plus un parasite qu’un moteur d’idée


                        • JLE (---.---.30.154) 1er décembre 2006 23:13

                          Depuis le séisme politique du 21 avril 2002, la démocratie participative est devenue une des préoccupations majeures de nos élus. On nous la sert à toutes les sauces, et au nom de la démocratie participative, on en arrive, à mon sens, à faire n’importe quoi.

                          Loi portant sur l’amélioration des relations entre les citoyens et l’administration, Loi sur la démocratie de proximité, e-administration,simplication des procédures administratives, et demain, peut-être, jurys citoyens, tout est mis en oeuvre, depuis cinq ans, pour nous convaincre que désormais le citoyen est Roi.

                          Au plan local, la mise en oeuvre de la démocratie participative a de multiples effets : création de conseils de quartiers, rencontres avec les habitants, multiplication des réunions Maire-Administrés, communication tous azimuts et fort coûteuse pour bien montrer à l’électeur potentiel que l’on est à son écoute et que l’on réalise ce dont il a besoin.

                          De l’avis des politiques, la démocratie participative ou de proximité était une nécessité. La preuve, selon eux : c’est bien parce que le monde politique n’était pas suffisamment à l’écoute des citoyens que Le Pen a été présent au second tour de l’élection présidentielle de 2002.

                          Je ne suis pas, pour ma part, convaincu par ce discours et ce, pour deux raisons :

                          1° Si Le Pen a fait ce résultat, c’est d’abord et surtout parce que les Français en ont eu assez que les politiques ne tiennent pas leurs promesses électorales (exemple : Chirac qui avait promis une diminution de 30% de l’Impôt sur le revenu et de réduire la fracture sociale .........)

                          2°) l’Etat, les régions, les départements, les communes n’ont pas vocation à conduire des politiques fondées sur l’électoralisme et la démagogie.

                          J’affirme, pour ma part, que les politiques ont un devoir : répondre aux attentes de la Nation toute entière tout simplement parce que l’intérêt général n’est pas - et n’a jamais été - la somme des intérêts particuliers.


                          • LEGRAND (---.---.139.88) 3 décembre 2006 11:24

                            Jurys populaires et démocratie participative Il est important de clarifier le concept de « démocratie participative » car aujourd’hui on dit tout et son contraire à ce propos, c’est un peu l’auberge espagnole.

                            Première remarque, il ne devrait pas être nécessaire d’employer ce terme de « démocratie participative » car la démocratie est par essence participative. Il s’agit donc, du point de vue purement linguistique, d’un pléonasme.

                            Cependant sur le plan politique, ce concept répond à une nécessité profonde de changer le rapport des citoyens à la politique telle qu’ils la vivent aujourd’hui.

                            C’est bien parce que les citoyens sont la plupart du temps exclus des décisions politiques, ou qu’ils ne sont que rarement consultés sauf lors des élections, qu’il y a un sentiment général d’un manque démocratique, d’un défaut de démocratie.

                            En effet, dans cette société les gens sont davantage considérés comme des consommateurs que des citoyens. Et quand ils ne peuvent pas consommer, ils ne sont pas considérés du tout, ils n’ont presque pas de droits tout simplement parce qu’ils n’ont pas ou peu d’argent et/ou qu’ils n’ont pas d’emploi (droit à la santé, droit de se loger, droit de se déplacer, droit de travailler, droit de s’alimenter, droit de s’éduquer etc...autant de droits qui deviennent payants ou qui sont de plus en plus chers dans une société capitaliste). Sur les lieux du pouvoir ou du travail, les gens ne sont pas ou très peu consultés et quand ils le sont c’est extrêmement cadré et canalisé, seulement sur certains sujets qui ne sont pas choisis par les gens eux-mêmes mais par les dirigeants ou les décideurs.

                            Pour moi mais aussi pour beaucoup de gens de gauche la démocratie participative, c’est surtout l’action pour créer des moyens, voir des institutions qui permettent aux gens de maîtriser de A à Z un processus de décision, d’y être associés, d’y collaborer, voire de le créer.

                            Je suis contre les jurys populaires. Car cette conception signifie, qu’il y aurait d’un côté les élus et de l’autre les citoyens. Avec les jurys populaires, les élus seraient des spécialistes de la politique, ils entreprendraient à eux seuls la politique et les citoyens seraient là pour sanctionner seulement ! Ce serait aller encore plus dans le sens de la spécialisation de la politique par une minorité d’initiés, de sa professionnalisation alors qu’il faut qu’elle devienne une pratique sociale généralisée ouverte à tous les citoyens.

                            Mme Royal propose en fait de poursuivre ce qui existe déjà en donnant aux citoyens un rôle de sanction mais non de réelle participation. Un jury qui sanctionnerait serait encore plus restreint que ce qui existe déjà avec le suffrage universel. Le suffrage universel est la sanction républicaine du jury populaire qu’est le peuple à l’échelle de la nation. Mme Royal n’invente rien. Quant à la suggestion de filmer les débats on reste encore dans le spectacle, le citoyen n’étant pas acteur mais encore et toujours spectateur.

                            Il faut que les élus rendent compte de leur action tout au long de leur mandat , et pas seulement à son terme, et associent les citoyens au processus qui conduit les élus jusqu’à la décision par le vote de l’instance élue. Par exemple que font les maires pour que sur chaque dossier concernant leur ville les citoyens concernés puissent travailler ensemble et avec les élus pour élaborer la décision qui sera prise au conseil municipal. Même question pour les autres niveaux comme le département, la région, la nation, l’Europe.

                            Il s’agit donc de créer de nouvelles institutions qui permettent aux citoyens de participer pour aider les élus à prendre des décisions qui vont dans le sens de l’intérêt général. Il s’agit pour les responsables politiques d’accepter d’être remis en cause, de favoriser la rencontre et le travail des citoyens pour qu’un dossier puisse être enrichi de leurs apports. Bien des lois pourraient être plus justes et correspondre davantage à l’attente des gens si les députés dans chacune de leur circonscription invitaient les citoyens à élaborer les textes avec eux. Autrement dit la démocratie représentative doit être revivifiée par la démocratie participative.

                            Mais pour cela il faut dégager des moyens financiers pour créer des institutions de base permettant aux citoyens d’intervenir, de participer aux réunions et de se former. Il faut qu’à l’entreprise, les chefs d’entreprises changent de culture et voient dans la citoyenneté des salariés un atout pour l’économie, un plus pour l’intelligence collective et pour l’entreprise elle même, une richesse par l’élévation du niveau de connaissances des travailleurs. Comme il faut aussi créer un véritable statut de l’élu qui permette aux élus qui travaillent, qui sont salariés, de se libérer pour participer aux réunions et pour se former également

                            Car il faut non seulement pouvoir avoir du temps pour aller aux réunions mais aussi il est nécessaire pour chaque citoyen de pouvoir se former à intervenir, à présenter ses propositions ou celles d’un collectif, à argumenter, à améliorer ses connaissances d’un sujet utile à la collectivité.

                            La démocratie c’est aussi éviter que ce soient les « beaux parleurs » qui dirigent toujours les débats mais que la parole des gens soit valorisée et prise en compte par des méthodes qui incitent au partage d’idées et à leur formulation par exemple par la pratique du compte-rendu. C’est aussi la pratique de l’évaluation des décisions publiques par la présentation par les élus des difficultés qui sont rencontrées afin de rechercher des solutions avec les citoyens concernés.

                            En fait c’est l’organisation, l’institutionnalisation d’un véritable partage des pouvoirs et des savoirs par le plus grand nombre et sans discrimination de quelque nature que ce soit soit qui fonde une véritable démocratie. Et c’est l’exigence incontournable de notre époque à tous les niveaux et dans toutes les sphères de la société.

                            Après l’ère d’ Athènes où les Grecs du Vème siècle avant Jésus-Christ inventèrent les premières formes de gestion démocratique de la cité, il faut passer à une ère nouvelle de la démocratie répondant à la mondialisation des rapports sociaux et économiques, créant des institutions nationales et internationales permettant à chaque individu de participer aux décisions (pour cela des mesures favorables au partage des richesses sont indispensables). En France, cela se traduirait donc par une 6ème république avec le droit des citoyens d’intervenir dans la chose publique et économique entre les échéances électorales de façon permanente.

                            Jean-Paul LEGRAND http://creil-avenir.com


                            • LEGRAND (---.---.139.88) 3 décembre 2006 11:31

                              Le peuple n’a sans doute pas toujours raison surtout quand la démocratie ne fonctionne pas. Il est donc essentiel de construire une démocratie nouvelle avec des institutions permettant une participation réelle des citoyens inséparable d’une élévation des connaissances et d’un système éducatif ayant les moyens de dispenser des enseignements prenant en compte la diversité sociale des apprenants. C’est quand le peuple n’est pas partie prenante, quand sa diversité est niée, quand des millions d’être humains sont exclus du travail et de la prise de responsabilité que la démocratie souffre et que des élections peuvent conduire à légitimer des politiques anti-populaires.

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