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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Emmanuel Todd, bon à l’extérieur, moins bon à l’intérieur

Emmanuel Todd, bon à l’extérieur, moins bon à l’intérieur

Beaucoup attendaient avec impatience le nouvel opus d’Emmanuel Todd, espérant, une fois de plus, bénéficier de son talent de pédagogue pour comprendre simplement des phénomènes compliqués. "Après la démocratie" est un très bon ouvrage, mais loin d’atteindre l’excellence d’"Après l’empire". En 2002, il fallait être particulièrement visionnaire et intelligent, pour décrire avec précision la future chute finale de la puissance prédatrice américaine. En 2008, en pleine Obamania, Todd fut l’un des premiers à mettre en garde contre la nouvelle administration, mise en place par les multinationales et les banques, qui ont mené le système américain dans le mur.

En politique étrangère, sur la Russie, les Etats-Unis, l’Afghanistan, l’Iran... Todd a toujours eu raison. En politique intérieur, c’est un peu moins bon. La description de la personnalité vulgaire et médiocre du président Sarkozy tombe parfaitement juste, il est vrai. Sa morgue contre les militaires, les universitaires et les petits patrons traduit un complexe d’infériorité évident. L’UMP portera une responsabilité historique d’avoir permis l’accession au pouvoir d’un personnage aussi ridicule, complètement inculte, sans aucune profondeur humaine. L’idée que Sarkozy soit arrivé au pouvoir, non pas malgré ses vices, mais grâce à eux est également brillante. Il est cependant injuste de reprocher seulement à Sarkozy, ses demi-échecs scolaires. Le véritable reproche qui doit lui être fait, est le fait qu’il n’a quasiment jamais exercé, de sa vie, un travail réellement productif. Sarkozy, tout en invoquant le travail comme une valeur de référence, incarne parfaitement le parasitage social au plus haut niveau de l’Etat. Ses seules expériences "professionnelles" furent les intrigues de palais de Neuilly et le ministère de l’intérieur. Il en sortit avec le pire bilan de la 5ème République et une alliance de circonstance avec Bruno Julliard. Inculte donc, ne maîtrisant correctement aucune langue étrangère, pas même l’anglais, il n’a jamais dirigé une entreprise, même petite, ni aucun projet productif. Il est le premier président qui ne comprend rien ni à l’université, ni à l’armée, ni à la diplomatie, ni à l’entreprise, ni à la macro-économie, ni même à la justice avec une carrière d’avocat complètement bidon. La seule idée de Sarkozy, c’est sa vénération des Etats-Unis, qui fait penser à celle du facteur de Jacques Tati. Sarkozy n’aime pas l’Amérique, il aime Hollywwod et ses films qu’il regarde en VF, niveau d’anglais oblige.

Todd est trop dur avec les Français qui ont voté Sarkozy. Certes, une partie de son électorat a été fasciné par la vulgarité de l’étalage de sa vie privée. Mais la plupart de ceux qui ont voté pour Sarkozy ne sont pas des vicieux abrutis qui détestent les Arabes. La plupart ont sincèrement et naïvement cru son discours sur l’ordre, le travail et la Patrie. Ce ne fut pas par pulsion vichyste mais par lassitude des précédentes décénies de gabegie, de reculades, de lâcheté, de haine de soi. Pourtant Sarkozy n’incarne pas plus ces idées réactionnaires, qu’il n’en incarnerait d’autres progressistes. C’est là l’erreur de Todd, qui se focalise sur lui comme un extrêmiste de droite. Sarkozy a dit tout et son contraire, pendant sa campagne électorale et jusqu’à aujourd’hui. Il est contre la repentance, puis, à peine élu, demande pardon pour l’esclavage. Il est à la fois pour la famille traditionnelle et l’homoparentalité, contre l’immigration, mais pour la discrimination positive, pour la mixité et contre la double peine, contre les racailles, mais pour la mise en garde à vue systématique des policiers dans l’exercice de la légitime défense. La véritable originalité de Sarkozy, c’est qu’il n’a pas d’idée, sans doute, il est vrai, par manque de formation intellectuelle. Il n’est pas fasciste, il ne sait sans doute même pas ce que c’est. Il veut le pouvoir et le lobby atlantiste le lui donne, comme il l’a donné à des personnalités du même genre en Géorgie ou en Ukraine. Le principe de recrutement de ces leaders politiques est le même que celui adopté par les bolchéviques recrutant les commissaires politiques dans les régions de l’empire russe à partir de 1918 : "trouver le médiocre du village, celui que l’on n’estime pas trop, que l’on méprise même, et lui donner tous les pouvoirs, sa reconnaissance n’aura d’égale que sa vengeance contre ceux qui l’humiliaient jusque là". Besancenot est de ce type d’hommes également.

Les démonstrations démographiques de Todd sont convaincantes. Ce qui l’est moins c’est sa théorie sur la stagnation de l’éducation. Il y a une véritable régression de l’éducation qui frappe les plus pauvres, ceux qui n’ont pas les moyens de déménager, ou de mettre leurs enfants dans des écoles où les classes sont très majoritairement parfaitement francophone. Ce qui est encore moins convaincant, c’est la comparaison des lanceurs de pierre de mai 68 avec ceux des années 2000. Mai 68 est une révolution de petits bourgeois privilégiés, qui a fait un seul mort en tout et pour tout. Les gentils papas venaient récupérer leurs charmants bambins au commissariat les soirs de manifs. Les émeutes de 2005 n’étaient pas un soulèvement social. Il s’agissait de bandes qui parasitaient le véritable mouvement social et qui rackettaient les petits bourgeois qui manifestaient. Emmanuel Todd mélange revendication sociale et délinquance.
Les étudiants lanceurs de pavé de mai 68 ne rançonnaient pas les manifestants, n’incendiaient pas les commissariats, ne dealaient pas de la drogue, ne tiraient pas au fusil à pompe... tout comme ceux d’aujourd’hui d’ailleurs. La délinquance ethnique est une réalité nouvelle qui n’existait pas lorsque Todd avait 17 ans, elle est liée à une crise générale de l’autorité et à la démission de l’Etat, pas à un malaise sociale.

Emmanuel Todd se définit lui-même comme un optimiste anti-déclinologue, c’est encore un point que je partage avec lui. Tout optimiste qu’il est, il s’est sans doute rendu compte que le modèle de société dans lequel il vit, et auquel il croyait va droit dans le mur. En cas de banqueroute de l’Etat français, ce qui est tout à fait envisageable, la fin de l’assistanat provoquera une crise sociale de type révolutionnaire. Cette crise fera se jetter les uns contre les autres les communautarismes religieux, ethniques, culturelles. Todd aimerait trouver un bouc émissaire pour cette catastrophe annoncée, mais Sarkozy n’y est pour pas grand chose ; il arrive en bout de chaîne. Il symbolise simplement la pipolisation de la vie politique française, son impuissance, son incapacité de se réformer en profondeur, son absence d’idée. Sarkozy et Besancenot sont emblèmatiques de cette déchéance politique. Leur épanouissement dans la vie publique ne peut se faire que grâce à l’immense abrutissement de la population par les médias de masse. 


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34 réactions à cet article    


  • abdelkader17 20 mars 2009 10:50

    " La délinquance ethnique est une réalité nouvelle qui n’existait pas lorsque Todd avait 17 ans, elle est liée à une crise générale de l’autorité et à la démission de l’Etat, pas à un malaise sociale"

    Phenomène à la mode de substitution de la question sociale par la question ethnique ou religieuse, habitez vous un quartier populaire ? absence de mixité sociale, ghettoisation des populations, echec scolaire, absence d’administrations, taux de chômage largement supérieur à la moyenne nationale, disparition des forces de mobilisation, disparition du parti communiste dans ce qui formait la ceinture rouge, moyen d’éducation populaire, apparition du chômage structurelle laissant sur le carreau les contingents de main d’oeuvre inemployée, descendants de colonisés qui formaient les bataillons d’une main d’oeuvre servile et bon marché.
    Remplacer la question sociale par la question ethnique ou religieuse relève de la pure escroquerie.



    • beubeuh 20 mars 2009 16:31

      En fait c’est le terme de "délinquance ethnique" qui est impropre, pour le reste je pense que vous êtes d’accord avec l’auteur sur le constat de crise de l’autorité et de démission de l’Etat.


    • fouadraiden fouadraiden 20 mars 2009 10:58

       "La délinquance ethnique "



      merci Abdel, jl’avais pas vu celle-là.


       tu l’imagines cet âne tricolore nous parler des ghettos noirs américains, il la qualifierait de "délinquance nègre" , à coup sûr.


      • abdelkader17 20 mars 2009 11:09

        @Fouad
        je pense que la pensée de Todd est assez cohérente, phenomène de rare lucidité et de bon sens parmi l’aveuglement généralisé des commentateurs autorisés.


      • bluelight 20 mars 2009 11:26

        Très intéressant .

        D’accord avec vous sur ce en quoi cet intellectuel a raison, et tort, cet intellectuel est d’ailleurs un héritier, et ses positions enrâgées sur l’Afghanistan ignorent un peu facilement le degré d’abomination du régime taliban qu’à l’entendre il faudrait accepter .

        Cependant vous faites une erreur : l’ère des incompétents à la présidence de la République française ne date pas de 2007, mais de l’élection de François Mitterrand en 1981 .

        En 1981 la France avait un président connaissant les sciences exactes (ce qui a permis de moderniser le réseau de télécommunications), et un premier ministre connaissant l’économie .

        Depuis, les usurpateurs de la présidence de la République n’ont aucune compétence, ni en sciences exactes, ni en économie, n’ayant jamais travaillé comme salariés ni créé d’entreprise ni ne connaissant l’économie, ni en social, étant donnés leurs résultats qui peuvent se résumer par le fait que la jeunesse française est la plus déprimée du monde .

        Vous dites, dire tout et son contraire, tout à fait, comme Chirac déjà entre ’le bruit et l’odeur’ et les postures républicaines de 2002 .

        De Mitterrand et Chirac ont été repris le fait du prince, le fait de protéger les assassins comme Mitterrand (Battisti, Petrella), de mépriser la justice comme Mitterrand et Chirac (Irlandais de Vincennes pour l’un, juge Borrel pour l’autre)

        De Mitterrand l’ouverture au parti d’opposition et le fait d’attiser un extrême pour le diviser, avec ambigüité envers l’autre extrême pour le neutraliser .

        ’Ce type d’hommes vous dites’, oh combien !

        Des bons à rien, incompétents, cyniques (Mitterrand et les journalistes belges, Chirac et le bruit et l’odeur, prêt à tout, leur successeur résumant la politique à de la prostitution ’au fond, pour moi, de quoi s’agit-il, de changer de trottoir’), qui cherchent une compensation à travers une apparence de pouvoir personnel .

        Le problème c’est que c’est vrai depuis 1981 au moins .

        Le plus choquant est que des majorités relatives de français aient voté pour des politiciens pareils, il est trop facile d’incriminer un politicien et de ne pas incriminer sa clientèle électorale .

        Décadence de petits politiciens cherchant à s’accrocher au pouvoir à tout prix, un Mitterrand qui croit avoir dépassé De Gaulle parce qu’il a parasité une fonction pendant 14 ans, un Chirac qui accepte la cohabitation qu’il aurait dû refuser, et le petit dernier que même l’humiliation publique permanente en France et à l’étranger n’empêche pas de rester au pouvoir .

        Mais l’époque a changé, la tolérance à la médiocrité enfin diminue, il est temps de détruire les pseudo-oeuvres des imposteurs Koons et Hirst, et de virer les politiciens incompétents .

        Un pari, le petit président aberration politique concentrant tous les défauts des Mitterrand et Chirac ne pourra même pas se représenter en 2012 .

        Et méprisé à l’étranger comme en France, il n’aura aucun parachute doré .

        D’ailleurs, à propos de parachutes, s’il cherche à humilier certains chefs d’entreprise dont certains sont effectivement incompétents, ce n’est pas par souci de justice sociale ou de responsabilité, c’est par haine sociale de ce à quoi il n’est pas arrivé .

        Cependant, des Bayrou ou Royal sont d’un niveau encore plus bas, plus bas pourquoi ?

        Parce qu’ils sont battus dans le débat contradictoire par ce bouffon qui est à l’Elysée .

        Bayrou est un menteur qui a créé le premier parti constitué d’un couple, lui et sa maîtresse De Sarnez, Ségo est un hypocrite mitterrandienne qui va à Marbella puis se met en scène dans la seconde classe SNCF .

        En 2012 que tous ceux qui souhaitent le progrès, et non la régression, achèvent cette génération du baby boom qui est aussi celle du boom de personnalités infantiles de politiciens là pour se servir, comme leurs modèles les oligarches, et non servir .

        Voter contre cette génération, et également contre les faux jeunes, les enragés comme Besancenot, qui recyclent leurs frustrations personnelles en haine aveugle .



        • Reinette Reinette 20 mars 2009 11:59


          Todd est trop dur avec les Français qui ont voté Sarkozy. Certes, une partie de son électorat a été fasciné par la vulgarité de l’étalage de sa vie privée. Mais la plupart de ceux qui ont voté pour Sarkozy ne sont pas des vicieux abrutis qui détestent les Arabes. La plupart ont sincèrement et naïvement cru son discours sur l’ordre, le travail et la Patrie. Ce ne fut pas par pulsion vichyste mais par lassitude des précédentes décénies de gabegie, de reculades, de lâcheté, de haine de soi. Pourtant Sarkozy n’incarne pas plus ces idées réactionnaires, qu’il n’en incarnerait d’autres progressistes. C’est là l’erreur de Todd, qui se focalise sur lui comme un extrêmiste de droite. (l’auteur)


          Vous semblez oublier

          1) avant d’être élu, Sarkozy a basé sa campagne sur la SECURITE et IMMIGRATION (Le Pen ne faisant pas mieux, ses électeurs ont voté pour ce grincheux),
          2) avant sa campagne alors qu’il était ministre de l’Intérieur, il promettait le Karcher aux résidents des banlieues, et on en passe et des meilleures...

          (l’auteur de cet article a oublié de faire un petit retour en arrière (de 5 ou 6 ans) et de pointer tous les faits, gestes et dires de Sarkozy pour dire que l’immigration et la sécurité est une des bases de toute sa campagne et sa politique - ce qu’Emmanuel Todd, lui, a dû faire - j’ai lu ce livre) ; Et n’oublions pas le fameux ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale...

          Todd est trop dur avec les Français qui ont voté Sarkozy. MOI aussi je suis très très dure avec ces français qui ont voté cette mafia !


          • abdelkader17 20 mars 2009 12:16

            @reinette
            les magiciens de l’information ont toujours du génie quant il s’agit de fabriquer l’oubli.


          • Reinette Reinette 20 mars 2009 12:19

            Certes, une partie de son électorat a été fasciné par la vulgarité de l’étalage de sa vie privée. Mais la plupart de ceux qui ont voté pour Sarkozy ne sont pas des vicieux abrutis qui détestent les Arabes. La plupart ont sincèrement et naïvement cru son discours sur l’ordre, le travail et la Patrie (....) C’est là l’erreur de Todd, qui se focalise sur lui comme un extrêmiste de droite. (l’auteur)

            L’auteur oublie un peu vite que l’étalage de la vie privée de Sarkozy vient du fait des médias. Les électeurs n’ont jamais organiser ni pétition ni manifestation pour " connaître la vie privée " d’un homme politique. 
            Une grande majorité de ceux qui votaient LePen ont voté pour Sarkozy.


            • Bois-Guisbert 21 mars 2009 10:22

              L’auteur oublie un peu vite que l’étalage de la vie privée de Sarkozy vient du fait des médias.

              C’est inexact ! L’étalage de la vie privée vient de Sarkozy lui-même. Un de mes critères (presque infaillible) pour juger de la valeur d’un homme est ce qu’on ose, ou ce qu’on n’ose pas, se permettre à son égard...

              Et cela situe Sarkozy très au-dessous de la médiocrité commune.


            • Reinette Reinette 20 mars 2009 12:33


              LIRE ET RELIRE

              Après la démocratie, Emmanuel Todd, Gallimard

              L’élection de Nicolas Sarkozy semble avoir placé la France en état d’apesenteur : cadeaux fiscaux aux plus riches, socialistes passés à droite, atlantisme, exhibitionnisme présidentiel, désignation de boucs émissaires immigrés ou musulmans... etc.
              Dénoncer l’action de Sarkozy ne suffit pas. C’est en partie grâce à ses défauts qu’il a été élu. Sous la diversité des symptômes, c’est d’une véritable crise de démocracie qu’il s’agit. 

              Emmanuel Todd ne ménage personne, dans aucun camp. Son approche permet de comprendre pourquoi la société française hésite entre ethnicisation et retour de la lutte des classes. Elle oblige à se demander si les hommes politiques, incapables de manipuler plus longtemps notre "démocratie d’opinion", ne vont pas devoir purement et simplement supprimer le suffrage universel. A moins que, cédant à la pression de la société, ils n’acceptent d’envisager une nouvelle politique économique, protectionniste à l’échelle européenne.


              • Hortus 20 mars 2009 12:52

                 Je partage totalement la partie commune de l’analyse du président français en exercice (je n’arrive pas à dire Président de la République Française) de M. Olivier Todd et de son critique. Mais je suis bien plus effaré par tous les politiques et journalistes qui lui servent la soupe. Alain Madiou avait raison, il y a une continuité avec Napoléon III et Pétain.


                • William7 20 mars 2009 13:35

                  tout comme ceux d’aujourd’hui d’ailleurs. La délinquance ethnique est une réalité nouvelle qui n’existait pas lorsque Todd avait 17 ans, elle est liée à une crise générale de l’autorité et à la démission de l’Etat, pas à un malaise sociale.
                  ===================================================================================

                  C’est pourtant ce que Loïc Wacquant démontre dans toute son oeuvre.

                  Progressive démission de l’Etat social et reprise en main de la précarisation de certaines franges de la population par la pénalisation du social et par le biais d’une demande d’autorité.


                  • William7 20 mars 2009 13:41

                    Pour plus de précisions
                    =======================================

                    « Effacement de l’État économique, abaissement de l’État social, renforcement et glorification de l’État pénal ».

                    Cette formule a pour but d’indiquer qu’on ne peut pas comprendre les politiques policières et pénitentiaires dans nos sociétés sans les replacer dans le cadre d’une transformation plus large de l’État, transformation elle-même liée aux mutations de l’emploi et au basculement du rapport de forces entre classes et groupes qui luttent pour son contrôle. Et, dans cette lutte, c’est le grand patronat et les fractions « modernisatrices » de la bourgeoisie et de la noblesse d’État qui, alliées sous la bannière du néolibéralisme, ont pris le dessus et engagé une vaste campagne de sape de la puissance publique. Dérégulation sociale, montée du salariat précaire (sur fond de chômage de masse en Europe et de « misère laborieuse » en Amérique), et regain de l’État punitif vont de pair : la « main invisible » du marché du travail précarisé trouve son complément institutionnel dans le « poing de fer » de l’État qui se redéploie de sorte à juguler les désordres générés par la diffusion de l’insécurité sociale. À la régulation des classes populaires par ce que Pierre Bourdieu appelle « la main gauche » de l’État, symbolisée par l’éducation, la santé, l’assistance et logement social, se substitue (aux États-Unis) ou se surajoute (en Europe) la régulation par sa « main droite », police, justice, et prison, de plus en plus active et intrusive dans les zones inférieures de l’espace social. La réaffirmation obsessionnelle du « droit à la sécurité », l’intérêt et les moyens accrus accordés aux fonctions de maintien de l’ordre viennent à point nommé pour combler le déficit de légitimité dont souffrent les responsables politiques, du fait même qu’ils ont abjuré les missions de l’État en matière économique et sociale.
                     


                  • abdelkader17 20 mars 2009 18:30

                    Montée en puissance de l’état pénale pour juguler les désordres de la mondialisation néolibérale et de ses corrolaires que sont le chômage de masse et la et la precarité.
                    Processus de criminalisation de la pauvreté.


                  • Francis, agnotologue JL 20 mars 2009 13:55

                    Je n’ai pas vu dans cet article, quelles sont les idées de Dmitri et quelles sont les idées de Todd. Je regrette cette "vulgarisation" concernant celui que je considère comme un grand sociologue.

                    J’ai mis vulgarisation entre gullemets parce que je pense qu’il existe une vulgarisation noble, et ce n’est pas à celle-là que je pense.


                    • pierrot123 20 mars 2009 15:33

                      L’élection de Sarkozy, cet acte surréaliste, à-priori pas normal pour un pays comme la France, m’a plutôt fait l’effet d’un cri de désespoir de la démocratie.
                      Comme un chant du cygne...

                      Quand E.Todd dit que l’élection s’est faite sur les défauts de Sarkozy, je pense plutôt que cette élection a reposé, et repose encore, sur un acte de défense ultime :
                      "Il est nul, et pire encore, nous le savons tous...Mais nous avons tellement la trouille du futur, que c’est à lui, ce "Sarkozy" que nous allons confier la charge écrasante d’enterrer, en douceur autant que possible, ce qui reste de nos illusions démocratiques."

                      Et tout s’est passé comme si nous ne pouvions pas ne pas élire Sarkozy...
                      Nous savions bien qu’il passerait, quel que soit notre vote...

                      Quel génial, imparable, scénario... Mis en musique par les médias des copains-milliardaires :

                       -D’abord la starisation (inattendue) de Ségolène, pour mieux la flinguer dans le dos (ah ! l’exploitation, jusqu’à la nausée, de "la bravitude" ; le personnage de Bécassine...quel chef-d’oeuvre d’assassinat politique...)

                       -Ensuite la montée en régime irrésistible du candidat de la droite...
                      Ah ! ces journalistes "embedded"...dans une charrette à foin, en Camargue, hommes de paille, réduits à n’être que des benêts ahuris...quel sommet de médiocrité arrogante de la part du candidat Sarkozy ...J’en ai encore honte pour eux...
                      Jusqu’aux discours truffés de références ahurissantes "à Jaurès", pour mieux noyer le prolo dans son propre jus..
                      Et l’exploitation de la haine ordinaire du pauvre envers plus pauvre que lui, savamment menée..
                      De la bien belle ouvrage, messeigneurs...

                      Et le plus étrange, selon moi, c’est que, déjà, sa ré-élection se prépare, aussi imparable que son élection...Et ça va marcher.....On sent qu’elle se met en place, avec les mêmes ingrédients, et en plus des prises de contrôle total de l’info, des répressions tous azimuts (mais très "calibrées"), des nominations imposées sans recours possible, des bluffs encore plus outrés (l’Europe-Sarkozienne...le conflit Israëlo-Palestinien...l’Union Pour la Méditerranée...l’Otan...etc...), et la préparation de la censure de la libre expression sur Internet (loi Hadopi).

                      Et nous, en baissant piteusement la tête (les manifestations ne suffiront pas), nous lui ouvrons à nouveau un boulevard.
                      Et personne ne fait front, en face...(sans doute qu’il n’y a personne...)

                      Aujourd’hui, en France, et un peu partout en Europe, c’est la tristesse qui domine, et sa soeur, la résignation...
                      comme si la démocratie avait déjà donné plus qu’elle ne pouvait assumer....

                      Comme si, déjà, le pouvoir de décision avait déserté le champ de l’homme politique, comme si nos démocraties, échaudées encore de la désatreuse expérience du communisme, s’en remettaient, du coup, au libéralisme débridé, à l’homo-economicus, qui vient pourtant de nous montrer qu’il est peut-être encore pire que tous les maux réunis...

                       Et alors, place à d’autres "possibles", quelques autocraties encore jamais vues, quelques guerres, aussi, après tout, pourquoi pas ?...
                      Les grenouilles demandent toujours un Roi, comme du temps de La Fontaine..

                      Après..."D’autres temps viendont."...


                      • herve33 20 mars 2009 15:37

                        tout comme ceux d’aujourd’hui d’ailleurs. La délinquance ethnique est une réalité nouvelle qui n’existait pas lorsque Todd avait 17 ans, elle est liée à une crise générale de l’autorité et à la démission de l’Etat, pas à un malaise sociale.

                        J’ai lu cet excellent ouvrage d’Emmanuel Todd . Il dénonce la tentative des élites à nous faire croire à une ethnicisation la société française , alors que les émeutes de 2005 l’ont démontré , c’est le sentiment égalataire qui l’emportait , les jeunes de toutes nationalités étaient unis pour exprimer leur ressentiment envers une société qui les rejettent .

                        Désormais , il n’y a pas que les jeunes des banlieues qui se sentent rejetés , les étudiants des universités avec les réformes du gouvernement , n’ont même pas le droit de figurer dans la presse .


                        • Traroth Traroth 20 mars 2009 15:46

                          "Les émeutes de 2005 n’étaient pas un soulèvement social. Il s’agissait de bandes qui parasitaient le véritable mouvement social et qui rackettaient les petits bourgeois qui manifestaient. Emmanuel Todd mélange revendication sociale et délinquance" : Todd analyse justement cette affirmation et s’y oppose. Après, on peut être d’accord ou non, mais quand vous dites ça, vous ne critiquez plus son ouvrage, vous tentez de lancer un débat sur le sujet abordé, ce qui ne semble pas à priori être le but de votre article, et ne saurait se résumer à deux phrases. votre démarche est donc là contestable.

                          http://traroth.blogspot.com/2008/12/aprs-la-dmocratie-demmanuel-todd.html


                          • Traroth Traroth 20 mars 2009 15:50

                            "La délinquance ethnique est une réalité nouvelle" : Todd conteste justement le fait qu’il s’agisse de violence éthnique. Si vous n’êtes pas d’accord, il va falloir argumenter. Affirmer sur un ton péremptoire n’est pas suffisant.

                            Todd affirme justement que les violences de 2005, à l’inverse de ce qu’affirmait Sarkozy (contredit d’ailleurs à l’époque par un rapport des RG), ne sont pas ni le fait de bandes organisées, ni des violences ethniques, et il s’appuie sur les violences qui ont eu lieu dans des communes où il n’y pas ou peu de population d’origine immigrée, phénomène largement occulté par les médias.


                            • Traroth Traroth 20 mars 2009 15:52

                              "Les étudiants lanceurs de pavé de mai 68 ne rançonnaient pas les manifestants, n’incendiaient pas les commissariats, ne dealaient pas de la drogue, ne tiraient pas au fusil à pompe" : Ca ne démontre absolument pas la nature éthnique de ces violences, ni qu’il s’agisse de bandes organisées. Simplement que le niveau de ras-le-bol, pour ne pas dire de désespoir, était bien supérieur en 2005 qu’en 1968. D’ailleurs, personne n’a jamais affirmé que les évènements de 68 était dû au désespoir...


                              • Traroth Traroth 20 mars 2009 15:53

                                "assistanat" : Comment approuver l’utilisation de ce terme, en lieu et place de "solidarité" ? smiley


                                • Traroth Traroth 20 mars 2009 15:55

                                  Votre article, sous couvert d’analyser le livre de Todd, en conteste le contenu, mais sans argumentation construite. Tendancieux et sans rigueur. Bof...


                                  • eric 20 mars 2009 16:01

                                    Salut à toi camarade "doctorant" !

                                    Un des charmes et intérêts de Todd est qu’il susite des commentaires, des critiques, des controverses et des adhésions dans les milieux les plus divers et pour les raisons les plus diverses....

                                    Cela confirme ce que je disais dans l’article dont je t’ai envoyé le lien, Todd c’est toujours stimulant et oui vraiment, comme il me le disait lui même, c’est un grand chercheur à bien des égard. 

                                    Je ne l’ai pas vu depuis longtemps et j’ai peut être raté des épisodes, mais le simple fait que le "doctorant" que tu es puisse partager certaines intuitions du sympatisant communiste qu’il tendait à redevenir la dernière fois montre que vous restez l’un et l’autre, des esprits libres.

                                    Cela pose aussi un certain nombre de questions....

                                    Nortamment, à la suite de certains de ses ouvrages précédents, il y a un stade ou sa conclusion logique, quand il voulait prendre le "parti du peuple", au terme de ses propres analyses, aurait du le conduire comme Soral à se rapprocher du FN, mais il a quant même fait le choix du PC qu’il décrit par ailleurs comme un parti de moyens fonctionnaires et d’agriculteurs des zones d’anomie. Il persiste à parler du front comme d’un ramassis d’idiot assez bête pour écouter des vieillards fachisant, sauf quand ils votnet contre maastrichet, comme lui. ALors, ils deviennet plus intelligent que lerus élites.

                                    Bref, j’ai le sentiment qu’il a été rejoint par sa propre sociologie.

                                    Au bout du compte, son livre est vraiment une jusitification de la supèriorité intellectuelle des gens comme lui et de leur légitimité à dire aux autres comments ils doivent vivre. D’ailleurs, quand je lui ai parlé à l’époque de ma théorie et de cette nouvelle classe dominante et exploiteuse, il a tout de suite réagit en disant, tu parle des gens comme moi. Toi qui n’aime pas les aristocrates.....


                                    Je ne suis évidemment pas d’accord avec de nombreux point de ton article. Sans entrer dans le détail, par exemple, je ne sais pas si Sarko a été performant ou non dans le privé, mais il y a effectivement été, et en tout cas, n’a pas fait toute sa carrière politique sous l’ombrelle de la fonction publique, ce qui est une quasie exception. Aprés l’épisode Balladur, quand il pensait qu’il était cuit, il est par exemple passé à la recherche d’un boulot. Mon petit frère l’a vu par exemple chez Arthur Andersen, (grand précurseur des crises actuelles).

                                    Pour les réformes, nous savons tous la grande difficulté à réformer la France dans son ensemble et la quasie impossibilité quand il s’ agit de la fonction publique. Hors crises. Moi je trouve qu’il a plustot bien commencé et j’espère que la crise lui permettra d’aller encore plus loin et plus vite. mais c’est sur que ce n’est pas gagné ;

                                    Je me fais d’avance une joie de notre rencontre ce week end, si cela tient toujours. La discussion va être bien chaude. A tous hasard, samedi soir, il y la fête de la francophonie à Moscou si cela te dit. On verra avec JS ;
                                    Ah oui et ton titre, excellent !




                                    • Bois-Guisbert 20 mars 2009 16:50

                                      La délinquance ethnique est une réalité nouvelle qui n’existait pas lorsque Todd avait 17 ans, elle est liée à une crise générale de l’autorité et à la démission de l’Etat, pas à un malaise sociale.

                                      Je ne peux pas, moi non plus, partager cette partie de l’analyse. La délinquance ethnique - qui fournit, ne l’oublions pas, la moitié environ de la population carcérale - n’est que l’une des expressions spectaculaires d’un phénomène beaucoup plus large, qui est la communautarisation de la société française.

                                      Une communautarisation qui s’exerce sur deux axes majeurs se renforçant l’un l’autre :


                                      — la tendance de l’immigration "alterculturelle" à se regrouper en fonction des affinités culturelles précisémen,t et


                                      — la propension des "de souche" à fuir les zones où la pression alterculturelle - selon la métaphore chiraquienne, "les bruits et les odeurs" - s’accroît au fur et à mesure de l’installation de nouveaux venus.



                                      • fouadraiden fouadraiden 20 mars 2009 20:00


                                        si malheureusement


                                      • barbouse, KECK Mickaël barbouse 20 mars 2009 17:44

                                        bonjour,

                                        si nul n’est prophète en son pays, alors Emmanuel todd ne contredis pas ce vieux proverbe, selon vous.

                                        Je tiens a préciser qu’en banlieue, on peu etre blanc, délinquant, dealer pour petits bourgeois qui ont peur des gangstas, et aussi casser des voitures comme les autres. Les conditions de vie elle-même sont criminogènes pour n’importe quel être humain. 

                                        la différence c’est qu’en étant blanc, même en étant simplement pas raciste, on est obligé de s’habiller en rappeur, de cracher sur tout ce qui est raciste encore plus que les autres, de peur de servir de défouloir à frustré et a raciste anti blanc.

                                        On est où tout mou pigeonné un peu tapé a l’école, histoire de te faire comprendre dés l’enfance qu’ici c’est pas toi le petit blanc qui fais la loi, ou encore plus fou dans le besoin de montrer sa violence pour dissuader les éventuels agresseurs du quartier d’à coté.

                                        En fille blanche, on vous veux idiote, volontier pute mais pas forcément fille de joie, méprisée et coupable, et surtout utile pour faire les papiers et prendre un appart en centre ville où l’on viendra squatter avec ces potes.

                                        Mais la "différence" c’est qu’il n’y pas que les blancs qui fuient la banlieue, tout les familles censées veulent fuir la banlieue, mais il est plus facile de trouver un appartement, un boulot, un accueil modéré mais sans rejet apparent du centre ville ou du petit village où on déménage en étant blanc.

                                        Tous les gens normaux, de toute origines mais pleinement français, de ceux qui veulent un avenir loin de la violence, des conflits stériles, des mythomanies délirantes et des gens qui pêtent les plombs sans controle d’eux même, veulent sortir de la banlieue et vivre une vie de Français en France, celle qui devrai être la leur s’il ne vivaient pas dans une zone de non droit sous perfusée d’aide social qui vous oblige a être victime pour y avoir droit et a le rester pour continuer d’y avoir droit.

                                        Seulement on n’a de cesse de leur dire qu’ils ne sont pas assez français, trop ceci, pas assez cela, et on les résigne a une vie d’imitateur d’une culture américano francisé du ghetto. 

                                        les émeutes de 2005, ce n’est pas compliqué, ça fait des années et des années qu’en banlieue on parle de victimes de la police, caché par les médias, la disparition d’untel ou d’untel choppé par les flics.

                                        A la peur constante et aliénante d’être choppé, vous rajouté la peur d’etre tué, et dés que cette peur s’est justifié par le drame dans le transformateur électrique, elle a créer le terreau de la révolte. Pourquoi cette peur fonctionne et est entretenue même par la police ? Parce que cela fait partie du rapport de force entre les flics et la banlieue.

                                        Pour le dealer, ça lui permet d’accroitre la paranoia de ces fourgues, de les inciter encore un peu plus a ne pas balancer a l’ennemi meurtrier et a se prendre pour des "combattant de la liberté" surtout celle de se s’autodétruire les neurones en courant aprés le fric...

                                        Pour le flic sa le rassure de croire que cela dissuade les déliquants de l’attaquer physiquement, de peur d’une représaille plus tard avec ces collègue et d’un aller sans retour pour celui qui ose le frapper.

                                        Voilà la réalité tel qu’on peu la voir sans être emmanuel todd. 

                                        L’espoir est une drogue dont les crises de manque s’appellent révolte. 

                                        amicalement, barbouse. 

                                         


                                        • fouadraiden fouadraiden 20 mars 2009 20:02



                                          Fais plus court , Barbouse , c’est mieux pour toi smiley


                                        • andré 21 mars 2009 06:23

                                          Fouadraiden,

                                          petit correcteur au crayon rouge, fais plus long ou tais-toi.


                                        • barbouse, KECK Mickaël barbouse 21 mars 2009 09:30

                                          a fouadraiden,

                                          et toi tu devrais faire plus long, la dernière fois où tu as dévellopé une suite d’argument c’était plutôt bon :))
                                          sa changeais de tes impulsifs mépris anti français habituels :))

                                          amicalement, barbouse


                                        • dimitri 21 mars 2009 15:14

                                          Pour répondre aux réactions sur mon article :
                                          Il est vrai que mon affirmation sur la délinquance ethnique est péremptoire et que je n’ai pas argumenté. Je ne nie pas qu’il y ait une part de responsabilité de l’état français, incapable depuis des années de gérer ces flux migratoires. Il y a également une ennorme responsabilité de SOS racime de monter les immigrés contre les Français de souche. Il y a une responsabilité des rappeurs qui ont contribué avec la bénédiction des maison de disques et de Jack Lang, de donner une image misérable et violente de l’Arabe ou du Noir. Il est vrai que les populations d’origine arabe, venant de pays dont les forces de l’ordre, systématiquement, utilise une violence disproportionnée, peuvent prendre la prudence et le respect de la légalité par les forces de l’ordre françaises, comme de la faiblesse. Il est cependant une réalité que ceux qui étaient présents en 2005 ne peuvent nier. Les bandes qui rançonnaient les manifestants étaient composées dans leur quasi totalité d’Arabes et de Noirs. Mai 68 fut la dernière révolution "blanche". J’aimerais que Todd ait raison et que la prochaine révolution soit l’occasion d’unir les "prolétaires" français de toutes origines, mais je n’y crois pas. Je pense que les prochaines révolutions ou révoltes seront proches du modèle de Los Angeles en 1992. L’origine était sociale, avec un taux de chômage catastrophique, le déclancheur et le déroulement furent éthniques. Je suis cependant intéressé d’entendre un avis contraire, peut-être un des lecteurs sera-il plus convaincant que Todd. Il convient de faire la différence entre ce que l’on souhaite et ce qui risque d’arriver. Ce qui est certain, c’est que si la crise économique actuelle dégénère, nous verrons rapidement qui d’entre nous a raison.
                                          Sur l’argument concernant le fait que Sarkozy soit un fasciste et que cela aurait pu s’apprécier ces 6 dernières années, notamment en tant que ministre de l’intérieur, ce n’est pas recevable. L’auteur du "karsher" a supprimé la double peine, ce que Jospin lui-même n’avait pas osé faire. Encore une fois de l’extrême gauche à l’extrême droite, chacun peut trouver dans la non-pensée Sarkozienne ce qu’il y cherche. Ce qui est évident et que Soral a parfaitement compris, c’est qu’à chaque fois qu’un socialiste ou un gauchiste traite Sarkozy de fasciste, il lui rend service en lui apportant des voix du front-national.

                                          Eric ! lorsque je parlais des gens honnêtes et modérés qui ont voté Sarkozy par excès de naïveté, je pensais notamment à toi.


                                          • eric 21 mars 2009 17:55

                                            Dimitry Merci ! Mais je n’ai pas voté.... et pour ce week end ?


                                          • Marsupilami Marsupilami 21 mars 2009 15:56

                                             @ L’auteur

                                            Merci pour cet excellent article qui montre que tu as finement saisi les ambiguïtés de Todd. Effectivement, son analyse de Sarkozy est peu objective et outrancière (et je suis résolument anti-Sarko, voir cet article). Ce mec n’est pas un facho ni un raciste, c’est évident : juste un petit branleur démagogue et opportuniste avide de pouvoir, de fric et de paillettes.

                                            En ce qui concerne la "délinquance ethnique", sûr que tu aurais du développer davantage étant donné qu’elle est aussi (mais pas seulement) déterminée par la misère sociale. Mais il faut bien reconnaître qu’elle existe. Ne pas le faire serait un déni de réalité politiquement correct.

                                            Todd est meilleur à l’extérieur et pas très bon à l’intérieur, certes… mais pas toujours très bon à l’extérieur non plus quand il prétend substituer au "choc des civilisations" un très utopique et euphorique "rendez-vous des civilisations", une vision du monde assez bisounoursante quand on voit ce qui se passe dans le monde (Jihad contre Macworld). Il fonctionne avec un logiciel neuronique datant de la Guerre Froide, et qui n’est pas très performant pour analyser avec pertinence les enjeux géostratégiques et idéologiques actuels.

                                            Mais il reste quand même un penseur intéressant, comme il y en a peu.


                                            • dom y loulou dom 30 mars 2009 23:07

                                              "Pourtant Sarkozy n’incarne pas plus ces idées réactionnaires, qu’il n’en incarnerait d’autres progressistes. C’est là l’erreur de Todd, qui se focalise sur lui comme un extrêmiste de droite. Sarkozy a dit tout et son contraire, pendant sa campagne électorale et jusqu’à aujourd’hui."

                                              ...

                                              Ce n’est pas Todd qui fait une erreur, parce que lui n’écoute pas du tout les mensonges de ces hommes d’état qui ont pri le pli maintenant de systématiquement tenir des discours qui n’ont strictement RIEN à voir avec la destruction de l’occident dont ils se font les marionettes.

                                              Todd regarde leurs actes et non leurs paroles, les résultantes, qui expliquent bien mieux que leurs mille discours remplis de promesses à gogo. 

                                              Car plus vous essayerez de comprendre et de donner crédit à ce qu’ils vous disent moins vous comprendrez ce qui se passe réellement. 


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