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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > La liberté est-elle un droit ?

La liberté est-elle un droit ?

"La liberté est-elle le droit de faire tout ce que les lois permettent et si un citoyen pouvait faire ce qu’elles défendent, il n’aurait plus la liberté, car les autres auraient tout de même ce pouvoir" - écrivait Montesquieu. Aussi posons-nous cette question : que signifie être libre ?

C’est tout d’abord la liberté de faire. Mais souvenons-nous que la liberté était autrefois un privilège réservé au maître par opposition à l’esclave. Il faudra attendre que le christianisme confirme les affirmations des stoïciens en faisant d’elle un principe spirituel et moral pour réaliser que la dignité de l’homme relevait de sa liberté. En effet, je ne suis libre d’agir que lorsque rien ni personne ne m’en empêche. Cette liberté est appelée la liberté d’action. Elle est la seule dont on ne puisse contester ni la réalité ni le prix, bien qu’elle ne soit en aucune façon absolue. Par ailleurs, est-on libre de vouloir ce que l’on veut ? C’est sans doute le problème le plus épineux, car puis-je n’être que moi ? Et étant moi, puis-je vouloir autrement que moi ? Il ne s’agit plus alors de la seule liberté d’action, mais de la liberté de décision ou de volonté. Volonté au sens où Epicure et Epictète la définissaient, c’est-à-dire liberté qui ne dépend que de moi puisque je suis libre de vouloir ce que je veux. Mais suis-je libre de vouloir autre chose que ce que je veux ? - pourrait ajouter malicieusement Jacques le fataliste de Diderot. Cette liberté de la volonté suppose, en effet, que je puisse vouloir autre chose que ce que je désire, c’est ce que certains nomment la liberté d’indifférence ou le libre-arbitre, liberté envisagée dans ce sens par des philosophes comme Descartes, Kant et Sartre. Elle suppose que ce que je fais n’est pas déterminé par ce que je suis. Selon Sartre, l’existence précède l’essence et, si l’homme est libre, c’est qu’il n’était rien à l’origine et n’est, en définitive, que ce qu’il se fait. Je ne suis libre qu’à la condition, certes paradoxale, de pouvoir n’être pas ce que je suis et être ce que je ne suis pas, mais cela à condition de me choisir absolument moi-même. C’est ce que ce penseur définit comme liberté originelle. Elle précède tous les choix et tous les choix en dépendent. Cette liberté est absolue ou bien n’est pas. Elle est le pouvoir indéterminé de se déterminer soi-même. C’est en quoi elle n’appartient qu’à Dieu, penseront certains.

Enfin, il existe un troisième sens à la liberté, la liberté de pensée ou liberté de raison. C’est la liberté selon Spinoza et Hegel : la liberté comme compréhension ou comme nécessité. Etre libre de n’être soumis qu’à sa propre nécessité. Ces trois libertés, action, décision, raison ont en commun de n’exister que relativement, car on ne naît pas libre, on le devient. Que nous soyons libre ou que nous ne le soyons pas, cela ne peut nous dispenser, selon Nietzsche, de devenir ce que nous sommes. Alors réfléchissons à cela et lisons quelques maximes pour nous mieux éclairer sur le sens profond de la liberté, dont nous ne faisons pas toujours le meilleur usage :

"Mais le tyran enchaînera... quoi ? Ta jambe. Mais il tranchera... quoi ? Ta tête. Qu’est-ce qu’il ne peut ni enchaîner ni retrancher ? Ta volonté", Epictète.

"Et ainsi j’appelle libre un homme dans la mesure où il vit sous la conduite de la raison, parce que, dans cette mesure même, il est déterminé à agir par des causes pouvant être connues adéquatement par sa seule nature, encore que ces causes le déterminent nécessairement à agir. La liberté, en effet, ne supprime pas, mais pose au contraire la nécessité de l’action", Spinoza.

"Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste", Bergson.

"La liberté n’est pas dans une indépendance rêvée à l’égard des lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée par là même de les mettre en œuvre méthodiquement pour des fins déterminées. Cela est vrai aussi bien des lois de la nature extérieure que de celles qui régissent l’existence physique et psychique de l’homme lui-même. (...) La liberté de la volonté ne signifie donc pas autre chose que la faculté de décider en connaissance de cause", Engels.

"Que veut dire ce mot être libre ? Il veut dire pouvoir, ou bien il n’a point de sens (...) Où sera donc la liberté ? Dans la puissance de faire ce qu’on veut ? Je veux sortir de mon cabinet, la porte est ouverte, je suis libre d’en sortir. Mais dites-vous, si la porte est fermée, et que je veuille rester chez moi, j’y demeure librement. La liberté, sur laquelle on a écrit tant de volumes, n’est donc, réduite à ses justes termes, que la puissance d’agir. Dans quel sens faut-il prononcer ces mots : l’homme est libre ? Dans le même sens qu’on prononce les mots de santé, de force, de bonheur. L’homme n’est pas toujours fort, toujours sain, toujours heureux. Une grande passion, un grand obstacle, lui ôtent sa liberté, sa puissance d’agir. Le mot de liberté, de franc arbitre est donc un mot abstrait, un mot général comme beauté, bonté, justice. Ces termes ne disent pas que tous les hommes soient toujours beaux, bons et justes ; aussi ne sont-ils pas toujours libres", Voltaire.

"Les hommes se trompent en ce qu’ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu’ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. Ce qui constitue donc leur idée de la liberté, c’est qu’ils ne connaissent aucune cause de leur action", Spinoza.

"La vraie liberté, c’est pouvoir toute chose sur soi", Montaigne.

Maintenant, libre à chacun de se faire, sur le sujet, sa propre opinion. C’est notre liberté de raison. Alors bonne raison à tous.


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51 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 9 juillet 2008 13:55

    Une réflexion -ô combien épineuse ! - sur le problème de la liberté ne peut se ramener à une compilation de citations et de points de vue...


    • Emile Red Emile Red 9 juillet 2008 14:33

      D’accord avec toi Zen, c’est un carnet d’onanismes intellectuels qui longe un chemin schizophrénique.

      Etude de journalisme, avez vous dit ? Vous suggérez à demi-mot qu’il n’y a d’autre vérité que complexe, idée contraire aux démonstrations journalistiques quotidiennes, nous mentirait-on ?

      D’autre part accorder la reconnaissance de la Liberté au Christianisme est extrèmement douteux, ainsi que d’affirmer qu’autrefois il y avait le maître et l’esclave, de telles affirmations font montre d’un géocentrisme monosociétal simpliste en totale inadéquation avec le sujet qui est justement ana-géographique et universel.


    • charlie 9 juillet 2008 14:54

      BIG RED...arrête le rouge... c’est plus simple(t)...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 juillet 2008 14:04

      la liberté est un genre d’ impression de ne pas être encombré et prisonnier d’ une façon ou d’ une autre de penser , et de pouvoir découvrir , au fur et à mesure que les jours passent , de nouvelles manières de voir le monde ...et aussi d’ accepter que les autres ont un autre avis...


      • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 9 juillet 2008 14:04

        J’attends avec impatience la vôtre ( de réflexion ), Zen !


        • ZEN ZEN 9 juillet 2008 14:38

          Armelle
          Je veux bien commencer, mais j’en aurai pour une douzaine d’articles
          Un jour, quand je serai en forme..
          En attendant , quelques éléments :
          sergecar.club.fr/index.htm


        • ZEN ZEN 9 juillet 2008 14:39

          Aller à >leçons >liberté


        • dom y loulou dom 9 juillet 2008 14:48

          je suis libre d’aimer, aucune force en ce monde ne peut m’en empêcher, voici la liberté qui me nourrit et que je souhaite à mes frères.

          Toute autre forme de liberté rejoint déjà le terrain de l’autre, là où commence la liberté de l’autre s’arrête la mienne, serait-ce ma liberté de penser ou celle de mon expression puisqu’elle apparait dans le champ des possibles de l’autre ou intervient déjà sur lui, ce qui ne veut pas dire que je n’ai plus le droit de m’exprimer en m’en rendant compte, mais que mon expression doit être régie par l’amour pour être vivfiante pour l’autre et non coercitive..

          Seule la liberté d’aimer n’a pas de frontières, est aussi large que toute l’humanité parce qu’elle implique seulement un enrichissement commun. Ainsi pourrions-nous dire que notre seule liberté est celle d’enrichir l’autre par le partage sous toutes ses formes, de nous nourrir les uns les autres de l’abondance du vivant.

          Dautres confondent leur liberté avec celle de pouvoir nuire à l’autre ou de lui dicter sa conduite, ne voyant pas qu’ils s’ôtent ainsi toute forme de liberté réelle puisqu’ils s’emploient à construire un édifice de représailles et de vengeances autour d’eux servant principalement à couvrir le fait qu’ils attendent que l’autre les libère de leurs haines et de leurs peurs en se pliant à leur volonté et en se soumettant docilement à leurs fantasmes, ainsi, en se soustrayant au pouvoir du pardon, ils se mettent eux-mêmes en cage perdant de vue l’unique forme de liberté qui sait croître. 


          • DD 9 juillet 2008 15:05

            J’ai plusieurs remarques à formuler.

            Tout d’abord votre réflexion me semble bien confuse. Je ne comprends pas l’objectif de votre article. Voulez-vous nous donner une définition de la liberté, cherchez-vous à nous prouver que vous êtes libre, estimez-vous que la liberté est bafouée dans nos sociétés modernes ? Il faudrait se fixer un but précis afin de mener une discussion intéressante. Juxtaposer des définitions d’auteurs bien connus ne constitue assurément pas une réflexion, mais relève davantage de la spéculation d’un dilettante qui se complaît dans l’exploration du vide et de l’inutile. A vingt ans je pourrais comprendre, mais à votre âge cela frise le pathétique.

            Deuxième chose : la question "la liberté est-elle un droit ?" est très mal posée : définissez-nous la liberté de façon claire et rigoureuse, dites-nous ce qu’est le droit, et enfin expliquez-nous en quoi la liberté relève-t-elle du droit. Dites-nous si la liberté dépend oui ou non de nous. Croyez-vous vraiment que la liberté d’un individu puisse être limitée par la loi ?

            Je crois pour ma part que la question est individuelle : chacun peut apprécier selon ses critères ce qu’il considère comme attentatoire à son intégrité, ce qu’il estime comme juste ou non, ce que la collectivité a le droit d’exiger de lui... La liberté est davantage un sentiment qu’un fait objectif et indiscutable.


            • DD 9 juillet 2008 15:14

              Quand bien même la liberté serait inscrite comme un droit inaliénable et imprescriptible dans notre Constitution, et elle l’est, rien ne garantit qu’elle soit respectée, et rien ne prouve que la puissance publique est habilitée et compétente à faire qu’un individu se sente libre. La recherche de la liberté serait plutôt à mes yeux une éthique personnelle, une attitude associant volonté et esprit critique.

              Seuls les régimes totalitaires pensent détenir la vérité et sont convaincus de pouvoir faire le bonheur des citoyens.

              "La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres" est absolument insuffisant pour définir la liberté. Ne pas déranger autrui et ne pas être dérangé par autrui ne garantit en rien notre liberté, qui n’est qu’un sentiment résultant d’une construction personnelle de sa vie.


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 juillet 2008 16:16

              Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz , je prends la liberté d’ aller voir ailleurs si j’ y suis , allez , bonne liberté....


            • DD 9 juillet 2008 22:09

              @ Philippe

              Il me semble qu’un homme d’Etat digne de ce nom se soucie de l’intérêt de la nation et de ses citoyens.
              Mais ce n’est pas parce que l’on réussit à défendre ses intérêts que l’on est forcément heureux, loin de là.

              Quant au fait de détenir la vérité, je suis d’accord avec vous que tout dirigeant politique a tendance à ne pas accepter la contradiction, mais entre refuser la critique et contrôler les âmes des citoyens il y a un pas que ne franchissent heureusement pas les démocrates.


            • Annie 9 juillet 2008 15:24

              Humm !! 
              J’y réfléchirai à deux fois si jamais l’envie me prenait d’écrire un article.


              • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 9 juillet 2008 15:58

                à Clémentine

                Mon article n’a d’autre prétention que de soumettre une interrogation dans le but d’un échange courtois sur un sujet qui nous concerne tous. Je ne fais pas un cours magistral, je n’impose rien, je me réfère par modestie à des penseurs mieux éclairés que moi. Vous êtes encore étudiante, alors pourquoi prendre ce ton si docte, déjà professoral, qui ne sied nullement à votre physique. Ce qui me frappe le plus sur AgoraVox - principalement dans les commentaires - ce sont l’agressivité et le mépris. Dommage ! Ceux qui écrivent ici le font bénévolement et personne n’oblige personne à lire un article. En l’occurence, chacun jouit de sa totale liberté.


                • DD 9 juillet 2008 16:15

                  Pardonnez-moi de vous avoir offensé. Je reconnais avoir été assez abrupte dans mon propos. Simplement, je ne comprends pas le sens de votre article. Est-ce une invitation au débat ou bien juste un point de vue parmi d’autres ?


                • zenohit zenohit 9 juillet 2008 16:55

                  On ne peut se cacher derrière des concepts, et sous prétexte que l’on incarne des valeurs ô combien louables (dont la modestie), ne pas assumer les réactions auxquelles on fait face !
                  Il ne s’agit pas de liberté, mais de responsabilité personnelle !
                  Combien les fuient les responsabilités, par peur de perdre leur liberté ?
                  Justement ! ceux qui réagissent "violemment" le font librement ! nul besoin de ressortir le drapeau de la liberté quand on subit les "affronts".
                  Quelle est la différence entre le respect et la liberté ?

                  Il faut savoir qu’on a une notion culturelle de la liberté.

                  Un exemple : pour les japonais, c’est un affront, un manque de respect total que de mettre du parfum, d’"embaumer" pour sentir "bon". En effet, le but pour eux est de ne pas avoir d’odeur, afin de ne pas déranger le nez de son/ses semblables.
                  Nous, on réclame le droit d’être libre de mettre le parfum que l’on veut ?

                  - pour se parfumer : avoir de l’argent, aller dans un magasin, passer à la caisse, chez soi prendre du temps pour se se vapiroser du "sent-bon"

                  - pour dégager des odeurs désagréables : être je-m’enfoutiste

                  Où est le respect là-dedans ? dans ce choix, ce libre-arbitre d’assouvir un désir personnel (sentir bon), ou de ne pas être attentif aux odeurs que l’on dégage (transpiration) ?

                  Le libre-arbitre se situe peut être dans le choix de finalement faire le nécessaire pour respecter ses semblables en ne dégageant pas d’odeur désagréable pour les autres ?! en ayant conscience que par ignorance (des odeurs désagréables que l’on dégage) on a pu librement porté atteinte aux gens que l’on croise.

                  Je suis libre car je choisit de ne pas assouvir un besoin, qui m’emprisonne, moi et mes semblables.


                • dom y loulou dom 11 juillet 2008 02:19

                  très intéressant zenohit, brillant commentaire qui apporte vraiment de manière concise un point de vue supplémentaire.
                   


                • Emile Red Emile Red 9 juillet 2008 16:28

                  La liberté est-elle un droit ?
                  par Clémentine de la Martinière
                  (IP:xxx.x32.208.225) le 9 juillet 2008 à 16H15





                  Ils ont osé se moquer de la grève !
                  par Zemmourien (IP:xxx.x32.208.225) le 8 juillet 2008 à 09H47


                  • Emile Red Emile Red 9 juillet 2008 16:42

                    Splendide on continue dans les magouilles Pseudos / IP

                    >La liberté est-elle un droit ?
                     par Clémentine de la Martinière (IP:xxx.x32.208.225) le 9 juillet 2008 à 16H15  

                    >Ils ont osé se moquer de la grève !
                    par Zemmourien
                    (IP:xxx.x32.208.225) le 8 juillet 2008 à 10H26  




                  • Emile Red Emile Red 9 juillet 2008 19:06

                    C’est aussi PHILOU, même IP...


                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 juillet 2008 16:36

                    Par Rocla Bohington-Hutchinson-Fergusson ,

                    Quand bien m’ aime , je préfère ...


                    • zenohit zenohit 9 juillet 2008 16:36

                      La liberté n’existe que dans le sens où c’est un concept inventé par l’Homme, animal doué de raison.
                      Raison dans laquelle on s’emprisonne ; on perd donc notre liberté en croyant qu’on a raison.

                      Autant l’Esprit peut nous délivrer de nos souffrances, nous faire sentir une sensation de liberté, autant on peut se sentir emprisonné dans nos pensées.

                      Un être libre pour moi, qui est plus d’orientation bouddhique que catholique, est quelqu’un qui a renoncé à répondre à ses besoins, ses désirs qui le font souffrir.

                      Assouvir un désir immédiat procure un plaisir (semblant de bonheur occidental) dont l’absence nous fait souffrir, nous fait ressentir un manque de liberté.

                      On peut très bien se sentir libre de conduire sa voiture quand on veut, on est pourtant prisonniers des tarifs du carburant, des inconvénients de la circulation.

                      Il n’y a d’autre liberté que celle de choix ! Choisir parmi les contraintes que l’on s’impose (éducation, principes, valeurs), que l’on nous impose (lois, règlement intérieur).



                      • chmoll chmoll 9 juillet 2008 17:36

                        ça depent, pour la france d’en bas , la liberté est un droit si ont respecte les lois

                        pour ceux d’en haut (certains) ils prennent le droit de la liberté,où les lois n’ont plus leurs places


                        • eugène wermelinger eugène wermelinger 9 juillet 2008 19:41

                          Mais voyons : à présent la France d’en-bas a la liberté de travailler plus pour gagner moins,
                          et la France d’en haut s’est arrogé la liberté de rafler les mises à son propre profit.
                          Et pour l’instant j’ai encore la liberté de dire que ça finira mal !
                          Liberté, Inégalité et chacun pour soi.


                          • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 9 juillet 2008 20:36

                            A défaut de mettre les étudiants et étudiantes en philosophie en bonne intelligence avec moi, je puis peut-être mettre les rieurs de mon côté, car c’est l’humour qui manque dangereusement à ce média. Voici donc le texte désopilant d’un élève de terminale qui a tellement fait rire les correcteurs qu’ils lui ont décerné un 20/20.

                             
                            Question Bonus : « l’enfer est-il exothermique1 ou endothermique2 »
                            (1 : évacue la chaleur, 2 : absorbe la chaleur)
                             
                            La plupart des étudiants ont exprimé leur croyance en utilisant la loi de Boyle (si un gaz se dilate il se refroidit et inversement) ou ses variantes.
                             
                            Cependant, un étudiant eut la réponse suivante :
                             
                            Premièrement, nous avons besoin de connaître comment varie la masse de l’enfer avec le temps. Nous avons besoin de connaître à quel taux les âmes entrent et sortent de l’enfer.
                            Je pense que nous pouvons assumer sans risque qu’une fois entrées en enfer, les âmes n’en ressortiront plus. Du coup aucune âme ne sort.
                            De même pour le calcul du nombre d’entrées des âmes en enfer, nous devons regarder le fonctionnement des différentes religions qui existent de par le monde aujourd’hui. La plupart de ces religions affirment que si vous n’êtes pas membre de leur religion, vous irez en enfer. Comme il existe plus d’une religion exprimant cette règle, et comme les gens n’appartiennent pas à plus d’une religion, nous pouvons projeter que toutes les âmes vont en enfer...
                             
                            Maintenant, regardons la vitesse de changement de volume de l’enfer parce que la Loi de Boyle spécifie que « pour que la pression et la température restent identiques en enfer, le volume de l’enfer doit se dilater proportionnellement à l’entrée des âmes ». Par conséquent cela donne deux possibilités :
                             
                            1) si l’enfer se dilate à une moindre vitesse que l’entrée des âmes en enfer, alors la température et la pression en enfer augmenteront indéfiniment jusqu’à ce que l’enfer éclate.
                             
                            2) si l’enfer se dilate à une vitesse supérieure à la vitesse d’entrée des âmes en enfer, alors la température diminuera jusqu’à ce que l’enfer gèle.
                            Laquelle choisir ?
                             
                            Si nous acceptons le postulat de ma camarade de classe Jessica m’ayant affirmé durant ma première année d’étudiant « Il fera froid en enfer avant que je couche avec toi », et en tenant compte du fait que j’ai couché avec elle la nuit dernière, alors l’hypothèse doit être vraie. Ainsi, je suis sûr que l’enfer est exothermique et a déjà gelé …
                             
                            Le corollaire de cette théorie c’est que comme l’enfer a déjà gelé, il s’ensuit qu’il n’accepte plus aucune âme et du coup qu’il n’existe plus... Laissant ainsi seul le Paradis, et prouvant l’existence d’un Etre divin ce qui explique pourquoi, la nuit dernière, Jessica n’arrêtait pas de crier "Oh.... mon Dieu !...."
                            (Cet étudiant est le seul ayant reçu la note 20/20
                            )


                            • DD 9 juillet 2008 21:12

                              Excellent !


                            • Radix Radix 9 juillet 2008 21:21

                              Bonjour Armelle

                              Avec ce commentaire vous venez de sauver votre article, mais pourquoi l’avoir mis en commentaire ?

                              Radix


                            • dom y loulou dom 11 juillet 2008 02:25

                               lol magnifique !!!


                            • dom y loulou dom 11 juillet 2008 02:37

                              mon aplaudissement va bien sûr au texte de votre étudiant, merci pour cette belle tranche littéraire.


                            • faxtronic faxtronic 9 juillet 2008 20:49

                              La liberté, comme disait mon maitre Diogene, c’est de pouvoir sans honte traverser Athene avec un gros poisson dans le dos, et se moquer des quolibets.


                              • rocla (haddock) rocla (haddock) 10 juillet 2008 09:23

                                 c ’est une morue dans le sac Faxtonique ?


                              • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 9 juillet 2008 22:21

                                Comment pouvez-vous être si ingrat à mon égard, cher Philippe, alors que je vous ai promené récemment dans le Péloponnèse, à Delphes, dans le Sud de l’Italie, que je vous ai emmené au cinéma, que j’ai veillé à alterner les loisirs et les sujets plus sérieux. J’ai tout de même fait des efforts pour tenter de vous divertir. 

                                Mais si je comprends bien, il faudra un jour que je vous ponde un article sur Diogène. J’apprécie également. Mais Epictère, dans son genre, n’est pas mal non plus. Relisez ma première citation, tout est dit pratiquement. Avec sympathie.


                                • Lisa SION 2 Lisa SION 10 juillet 2008 00:17

                                  "...Maintenant, libre à chacun de se faire, sur le sujet, sa propre opinion..." avez vous écrit Armelle.

                                  Excusez moi, mais chacun ne peut pas se faire sa propre opinion de la liberté. Celle çi répond à une règle qui est commune à tous. Les conditions sont si étroites que bien des peuples s’écartent de tous pour s’y complaire. Les Inuits, partis aux confins de l’Alaska, les Mongols dans la Taïga, les Indiens au Colorado, tous ces peuples ont fui loin de tout pour préserver leur LIBERTE. Malheureusement, notre liberté à nous empiète sur les pieds de toute l’humanité. Afin de parfaire notre liberté, nous sommes obligés de mettre le reste du monde en dépendance et en esclavage... ! 


                                  • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 10 juillet 2008 08:52

                                    Que faites-vous Lisa de la liberté intérieure ? Celle dont parle Epictète :

                                    "Mais le tyran enchaînera... quoi ? Ta jambe. Mais il tranchera... quoi ? Ta tête. Qu’est-ce qu’il ne peut ni enchaîner ni retrancher ? Ta volonté ".


                                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 10 juillet 2008 09:26

                                      pourquoi parler sans arrêt d’ Epictète et jamais de ses attributs ? ça set à quoi la filousophie , hein ?


                                    • Francis, agnotologue JL 10 juillet 2008 10:29

                                      En survolant cet article et les commentaires, j’ai trouvé ceci : ""Relisez ma première citation, tout est dit pratiquement.""

                                      Que dit Montesquieu ? "La liberté est-elle le droit de faire tout ce que les lois permettent ..."

                                      Il me semble que la liberté c’est aussi de faire ce que les lois n’interdisent pas. Et là c’est une autre histoire, c’est pourquoi, bien que n’étant pas juriste, je trouve que la distinction est claire : la transgression des lois relève du Pénal, les nuisances causées à autrui relèvent du Civil.

                                      Mais l’on ne saurait ramener la question de la liberté à cette simple question de droits, justice et de tribunaux, et l’article, contrairement à ce que le commentaire incriminé laisse entendre, porte davantage là-dessus.

                                      La liberté dépend aussi du pouvoir que l’on a : un sans-le-sou n’est évidemment pas libre dans une société où rien n’est gratuit. C’est pourquoi l’égalité républicaine n’est qu’une égalité de principe. Et pour répondre à la question : "La liberté est-elle un droit" je dirais qu’il ne suffit pas de pondre un article à partir de ses lectures fussent-elles prestigieuses et éclectiques : il faut aussi penser.


                                      • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 10 juillet 2008 11:25

                                        à JL

                                        Il s’agissait de la citation d’Epitecte

                                        "Mais le tyran enchaînera... quoi ? Ta jambe. Mais il tranchera... quoi ? Ta tête. Qu’est-ce qu’il ne peut ni enchaîner ni retrancher ? Ta volonté ".
                                        L’homme n’a de vraie liberté qu’intérieure. Et principalement celle de penser. Personne ne m’interdira de penser ce que je veux. Ce n’est déjà pas mal. Pour le reste, la liberté n’est que l’aspiration d’un être en mesure de penser...Donc la liberté n’est pas un droit malgré ce que disent les Constitutions, elle n’est qu’un désir. L’être n’est pas libre en tant qu’individu. Il ne l’est intérieurement qu’en tant que personne.


                                        • Francis, agnotologue JL 10 juillet 2008 11:35

                                          Désolé, votre réponse de dame patronesse ferait joli dans un salon richement décoré.

                                          Vous ne faites rien d’autre que nous resservir de manière fort savante que "l’argent ne fait pas le bonheur", cette formule préférée de ceux qui n’en manquent pas.


                                        • xray 10 juillet 2008 11:37

                                          Beaucoup de paroles pour pas grand-chose. 

                                          Depuis 5 000 ans ! Quoi de neuf ? 

                                          N’AYEZ PAS PEUR ! 
                                          On n’est pas de la police. 
                                          On assure la surveillance. 
                                          Croyez en dieu ! On s’occupe du reste.  

                                          Une maison a t-elle un devoir de mémoire ? 



                                          • jack mandon jack mandon 10 juillet 2008 12:18

                                            @ Armelle

                                            La liberté ? Le droit ?

                                            Le droit ! Sous l’angle du poète, oui.
                                            La nature s’envisage avec une infini liberté,
                                            l’imaginaire est source de liberté.
                                            Le droit du juriste ? connais pas
                                            sa liberté ? non plus.


                                            • Rétif 10 juillet 2008 12:24

                                              Avant d’être un droit,la liberté est d’abord un fait. Même s’il arrive comme dit Spinoza, qu’on se fasse des illusions sur sa source. La preuve,c’est que les autres ne font à peu près jamais, ce qu’on attendait.
                                              D’où l’idée fréquente de les y obliger, par force ou par ruse,(l’une de ces ruses s’appelant l’éducation).
                                              Si on peut ne serait-ce que concevoir d’orienter les actes ou la conduite d’autrui ; pour cela,il faut bien supposer que, "par défaut", ils sont dotés de liberté. Et, au fait, soi-même . . .on ne se sent pas très bien ??
                                               ???, mais . . .


                                              • Rétif 10 juillet 2008 12:37

                                                Car, de quel point de vue et selon quel critère considère-t-on ce qu’on appelle la liberté ?
                                                De l’extérieur ou de l’intérieur ? Après l’action ou avant ?
                                                De l’extérieur et après l’action, elle apparait certaine et indubitable. Quoique on fasse, cest qu’on l’a bien voulu,comme dit la chanson, même avec toutes les circonstances atténuantes qu’on voudra.
                                                Maintenant,si on prétend en juger, de l’intérieur et d’avant toute action, on peut s’amuser à dénier à tous ses prochains toute liberté, ce qui revient qu’il ne sont le siège d’aucune d’aucune volonté,ni d’aucun désir qui leur soit propre(ni d’aucune idée,évidemment).
                                                Spinoza, précurseur de Marx ?


                                              • Rétif 10 juillet 2008 12:46

                                                La liberté, c’est comme le bon vin.
                                                D’abord on l’admire.
                                                Ensuite, on la hume.
                                                Puis on la goûte.

                                                Et après ,,, on en parle !


                                              • Kalki Kalki 10 juillet 2008 12:57

                                                La liberté signifie la maîtrise – en tant qu’individu ou membre d’un groupe restreint – des questions vitales de sa propre existence : la nourriture, l’habillement, l’habitat et la défense contre toute menace éventuelle. Être libre signifie avoir du pouvoir ; non pas celui de dominer les autres, mais celui de dominer ses conditions de vie.

                                                Citation ...


                                                • jack mandon jack mandon 11 juillet 2008 08:03

                                                  @ Armelle

                                                  La liberté est un droit, qui n’a rien à faire avec le droit et réciproquement.
                                                  Notre liberté est proportionnelle à notre maturité physique, mentale et spirituelle.


                                                  • Kalki Kalki 11 juillet 2008 10:40

                                                    On est libre ou on ne l’est pas, tout le monde sait ce qu’est sa liberté depuis sa tendre jeunesse,
                                                    pour autant tout le monde ne veut pas être libre.

                                                    Comme pour vivre, il faut le vouloir,
                                                    Pour exister, il faut penser en se libérant de ses ’préjugés’ ( et combattre le nihilisme ).

                                                    Penser est ainsi, créer SES PROPRES valeurs et les défendres.

                                                    Il n’y a pas de prison qui puisse arretter quelqu’un qui veut s’enfuir.
                                                    Il y a des prisons, ou l’on en enferme par l’esclavage psychologique.

                                                    PS : je ne sais pas si on peu dire qu’on est ’à moitié libre’ et que c’est acceptable ... étant donné votre définition de la liberté proportionnelle.


                                                  • Emile Red Emile Red 11 juillet 2008 09:55

                                                    Petit tour dans l’anti"américanisme primaire :

                                                    Les Américain ont toujours confondu statut de la liberté avec statue de la liberté, tant et si bien que celle-ci, vexée, depuis toujours leur tourne le dos...
                                                     


                                                    • jack mandon jack mandon 15 juillet 2008 11:27

                                                      @ Armelle, Emile

                                                      Bel aphorisme, si ce n’est pas d’Emile, ce pourrait être de lui.

                                                      J’observe que la liberté immobile cultive la mémoire et la nostalgie.
                                                      Elle regarde avec insistance du côté de ses origines, la patrie de Voltaire et de Rousseau, quant à l’esprit, et Bartoldi et Eiffel, quant à l’enveloppe.

                                                      La liberté est peut être à l’image de cet ancrage, majestueux et sculptural, une belle construction humaine, seulement cela, et rien d’autre !

                                                       

                                                      Merci à Armelle et Emile, ils m’ont permis de rêver.

                                                       



                                                    • EdouardRichemarin 24 juillet 2008 14:48

                                                      Votre définition de liberté à tous est très etho-centrée et contient beaucoup trop d’explications compliquées qui montrent que vous n’avez même pas idée de ce que ça peut être.
                                                      Pour moi la vrai liberté se vie et ne se décrit pas. Partez sur la route en mendiant et en vous enivrant tels les moines taoistes de jadis et vous aurez un aperçu de ce que c’est qu’être libre !


                                                      • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 24 juillet 2008 19:33

                                                        Réponse à Richemarin

                                                        Je veux bien admettre avec vous qu’une certaine forme de liberté est assez difficile à cerner dans la société d’aujourd’hui où tout est planifié, codé, administré. Nous sommes des hommes et femmes conditionnés. Il ne reste donc que la liberté intérieure qui est propre à chacun. On ne peut tout de même pas nous voler nos pensées, mais cela est fatalement cérébral ou sentimental. Oui, la liberté d’être est des plus relatives. Merci de ce commentaire.

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