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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Le vote ne suffit plus : l’importance des associations

Le vote ne suffit plus : l’importance des associations

Le mouvement associatif est parfois mal perçu par les hommes politiques. Il est parfois traité avec condescendance, voire avec hostilité. Les critiques dont sont l’objet les représentants d’associations peuvent illustrer ces propos. Il leur est reproché de défendre des intérêts catégoriels, sans vue d’ensemble des problèmes, sans tenir compte de tous les paramètres. Ils sont, parfois, définis comme incompétents, excessifs, passéistes, contre le progrès et toujours dans l’opposition. Les associations font-elles le jeu des extrêmes ? Tout cela doit relever d’une caricature, de la polémique, plutôt que d’une analyse rationnelle du discours associatif. Cependant, les revendications émanant des associations ne sont pas toutes forcément citoyennes.

Malgré tout, elles interviennent dans la vie politique et s’engagent dans le fonctionnement de la société. Si elles existent, c’est qu’elles répondent aux lacunes des élus et à des retards accumulés depuis des années. Ce phénomène peut illustrer un manque de démocratie et de prise en compte d’aspirations citoyennes. Les comportements du passé et du présent conduisent à la crise de la représentation politique. Les associations peuvent être un exutoire pour de nombreuses personnes. Le vote et ce qui se passe autour ne suffisent plus. Il existe chez les citoyens une demande de participation. Elle s’exprime en particulier dans le mouvement associatif. De plus, si tout engagement associatif n’est pas politique, il faut admettre que de nombreux le sont, quand ils mettent en cause une ambition pour la communauté. L’Etat, les partis politiques, n’ont pas le monopole du politique. Il existe ailleurs dans la société. Ne devrait-on pas s’en réjouir ?

Si le politique est un espace de délibération, de décision et d’exercice du pouvoir, il semble que par le biais de la délibération, l’association puisse y participer. Elle peut jouer un rôle important de discussion, d’éveil des consciences et de revendication. Malheureusement, les obstacles sont multiples. Parfois, les associations peuvent avoir le sentiment d’être récupérées par les pouvoirs publics. Ce n’est pas forcément mauvais si elles ne sont pas absorbées par le système et gardent une distance critique. Par ailleurs, certains élus refusent de consulter les associations, d’autres ne viennent pas aux séances de travail qu’ils président, et ne tiennent aucun compte de leurs résultats. De même, les espaces d’expression, inspirés de la démocratie participative, peuvent très vite se transformer en alibis pour nombre d’élus...

Le constat est sans appel : les politiques ne sont pas suffisamment à l’écoute du monde associatif.


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10 réactions à cet article    


  • Gil (---.---.93.79) 13 mars 2006 13:32

    Bonjour Damien,

    C’est une très bonne idée d’évoquer le rôle des associations. L’action esseulée d’un citoyen a toutes les chances d’aboutir à l’épuisement de celui-ci. On peut reprocher aux associations de faire du lobbying, mais pourquoi est-on obligé d’en arriver là ? c’est bien parce que la parole du citoyen isolé n’a aucun poids, aucun relais.

    Dans le domaine des personnes porteuses de handicap, par exemple, le rôle positif des associations préside à toute évolution. Sinon...


    • Scipion (---.---.36.208) 13 mars 2006 19:56

      C’est quoi que vous appelez des personnes porteuses de handicap ? Les infirmes ?

      Si la réponse est affirmative, doit-on en inférer que vous avez des intérêts dans la fabrication (s’il en reste...) de caractères d’imprimerie ?


      • Gil (---.---.93.79) 14 mars 2006 11:31

        Bonjour Scipion,

        J’aurais en effet pu dire les « handicapés » plutôt que « personnes porteuses de handicap » et faire, comme vous dites, non sans humour, une économie de caractères. Pourquoi ne l’ais-je donc pas fait ?

        Le terme « handicapés » utilisé seul réduit la personne qui en est porteuse à cette seule caractéristique. Je milite pour la réintroduction de la dimension humaine, bien trop souvent occultée. Ainsi, la juxtaposition des mots « personnes porteuses de » au mot « handicap » vise précisément ce but.

        « Les personnes porteuses de handicap sont-elles des infirmes ? ». Ma réponse est OUI, MAIS PAS UNIQUEMENT. Je fait, par le terme « handicap » réfèrence à toute situation constituant un désavantage pour la personne qui en est porteuse, et qui fait appel à compensation pour tenter de récupèrer un usage ordinaire des diffèrents aspects de la vie quotidienne.

        La nature du handicap peut donc être PHYSIQUE, PSYCHIQUE OU SOCIAL.

        Je profite de l’occasion pour inviter tous les agoravoxinautes (un néologisme fort consommateur de « caractères » fort plaisant qui fera monter mon portefeuille boursier...) à s’intéresser aux jeux paralympiques, une actualité qui démontre puisqu’il en est besoin, que les personnes porteuses de handicap sont bien autre chose que des infirmes.


      • Christophe (---.---.252.125) 16 mars 2006 11:03

        Il leur est reproché de défendre des intérêts catégoriels, sans vue d’ensemble des problèmes, sans tenir compte de tous les paramètres. Ils sont, parfois, définis comme incompétents, excessifs, passéistes, contre le progrès et toujours dans l’opposition.

        La perception qu’ont les pouvoirs politiques des associations dépend, à mon sens, du champ d’action de ladite association.

        Il existe des associations catégorielles mais elles restent peu nombreuses au regard du tissu associatif très développé dans notre pays. La plupart des associations possèdent un champ d’action assez restreint alors qu’une société regroupe des sujets plus nombreux. Cependant, la complexité d’une société est inhérente aux interconnexions des problématiques de différents domaines.

        De l’expérience que je retire de mes diverses engagements, les relations avec les politiques ont été des plus variables ; tout dépend de la portée géographique des problématiques traitées, et non du bord politique des intervenants.

        En prenant comme exemple mon engagement dans une association de parents d’élèves, ayant travaillé, de ce fait au niveau communal (primaire et maternel), départemental (collège) et régional (lycée), il semble que plus nous gravissons l’échelle géographique, moins les correpondants politiques sont à l’écoute. Leur argumentaire est exactement à l’image de ce que vous mettez en évidence ; le domaine d’action du politique, pour eux du moins, est tellement large qu’ils considèrent que l’association ne peut même entrevoir la problématique dans son ensemble.

        Il faut aussi rappeler, car cela me semble important, qu’une association regroupe des personnes volontaires ayant des perceptions différentes du monde dans lequel nous gravitons, et qu’il est parfois difficile de faire comprendre à certains membres que notre crédibilité nous impose de rester dans un champs d’action bien défini et surtout en conformité avec les lois de la République.

        Si j’insiste sur ces points, c’est simplement que l’expérience de la présidence d’association nous mène à tenir compte du niveau de responsabilité qui incombe à toute association.

        Il me semble, que compte tenu des niveaux (géographiques) politiques, un élément de poids n’est pas à négliger : la force politique que représente une association. En effet, au niveau local, communal, la force politique est importante (nous sommes parvenu à un travail commun rapidement au sein du conseil d’école). Au niveau départemental, elle commence à se diluer, même si, en montant un bon dossier et une argumentation solide, nous parvenons à nous faire écouter pour influencer certaines priorités. En effet, avec du recul, après avoir rencontré les instances départementales, nous avons réussi à faire construire 6 collèges dans le département pour lutter contre les sur-effectifs ; cette décision politique est lourde en terme de budget (ce dossier a demandé un engagement d’une année complète pour deux membres de l’association) et n’a pas été traité uniquement en Conseil d’Administration, ce qui a nécessité une coordination avec l’ensemble des acteurs. Au niveau régional, la dilution est bien plus forte et l’écoute devient quasiment nulle ; d’ailleurs les représentant politiques régionaux sont quasiment toujours absents des Conseils d’Administration.

        D’aucun diront que les associations sont politisées ; dans le fond, nous pourrions être d’accord pour l’appliquer aux structures nationales, aux représentants nationaux, et encore .... Mais de mon expérience, je n’appliquerai pas cet attribut aux membres de l’association sur le terrain (bureau compris). Ce sont les membres qui donnent l’impulsion à l’association. Certes, s’impliquer dans la vie de la société, c’est déjà faire de la politique.

        Le monde associatif est très enrichissant et permet de toucher du doigt le sens profond de la citoyenneté. Ce n’est pas un monde doré pour autant ; c’est un monde de convictions orienté vers l’altruisme dans lequel l’argumentation, le consensus et surtout le travail sont les maîtres mots.

        Enfin, et il bon que vous le précisiez, le rôle de l’association consiste à intervenir dans la délibération ; aux politiques de prendre en charge, ensuite, la responsabilité qui leur incombe.


        • Stanley (---.---.18.96) 17 mars 2006 09:52

          Faux ! Le monde associatif se décrédibilise chaque jour, par son engagement politique et par ses « combats » selectifs ! Beaucoup d’associations sont devenues de véritables fonds de commerce, avec le total soutien des politiques et l’argent du contribuable sans son accord.


          • dom (---.---.91.120) 17 mars 2006 15:14

            Stanley,

            Vous faites une caricature du monde associatif. Ce qui est, en partie, dénoncé par cet article.

            Les raccourcis sont faciles. La réflexion l’est beaucoup moins.

            Sachez qu’il existe aussi des associations qui fonctionnent sans subventions ou des associations qui ne sont pas soutenus par les « politiques ».

            Le « contribuable » bénéficie, aussi, des services des associations sur des questions dont l’Etat ne veux pas s’occupé...

            Ne soyez pas si catégorique...

            Cordialement.


          • Christophe (---.---.58.18) 18 mars 2006 15:31

            Faux ! Le monde associatif se décrédibilise chaque jour, par son engagement politique et par ses « combats » selectifs !

            Voilà une vision restrictive et négative du monde associatif. L’engagement politique est le premier rôle de tout citoyen ; rejeter ce principe consiste à prôner l’individualisme comme valeur première, devant la citoyenneté ; donc le rejet de ce qu’est une société politique.

            Quant aux combats sélectifs, c’est toute la différence entre l’association d’intérêt général et les partis politiques. Une association a le devoir de rester dans le champs d’action qui justifie son existence. En sortir, c’est prendre le risque de ne plus être crédible. Donc l’inverse de ce que vous avancez.

            Beaucoup d’associations sont devenues de véritables fonds de commerce, avec le total soutien des politiques et l’argent du contribuable sans son accord.

            Connaissez-vous la loi dite 1901 et les associations qui lui sont rattachées ? La reconnaissance par les politiques de certaines associations consiste à reconnaître leur compétence dans les domaines dont elles s’occupent. J’ai cité, dans ma première intervention, le travail constructif avec les politiques selon leur champs d’action. Le travail constructif ne nécessite aucunement de s’entendre sur tout ou s’opposer à tout. C’est simplement reconnaître que, qu’il y ait convergence ou divergence d’opinions sur certains points, le dialogue existait. Parfois, les solutions sont le résultat d’un compromis ; si pour vous un compromis est systématiquement une compromission, je n’y peux rien !

            Quant aux financements, c’est un choix politique quelque soit le bord politique des dirigeants. Les financements permettent de mener des actions citoyennes ; pour certaines associations, cela leur permet d’avoir un fond de roulement nécessaire à toute action citoyenne.


          • Gil (---.---.93.79) 17 mars 2006 10:42

            Bonjour Stanley,

            1- Vous dites : « Beaucoup d’associations sont devenues de véritables fonds de commerce ». Sachez que ceux qui s’engagent dans la vie associative le font de façon totalement bénévole, au service d’autrui, en plus de la vie professionnelle et de famille...

            2- Vous dites : « Le monde associatif se décrédibilise chaque jour ». Je me permets de vous faire remarquer que si l’administration et les politiques faisaient normalement leur travail, la plupart des associations ne verraient jamais le jour... En effet, c’est souvent en réaction à des manques ou à des inadaptations de la société qu’une association est créée. Aux vus des réalités de terrain, votre point de vue devrait plutôt être reformulé comme suit : « Plus le monde associatif se développe, plus les politiques sont décrédibilisés »...

            3- Vous dites : « avec le total soutien des politiques et l’argent du contribuable sans son accord ». Toutes les associations qui font des demandes de subventions ne les obtiennent pas. Les demandes sont examinées et les subventions ne sont accordées que si les buts apportent quelque chose à la société, ce n’est pas de l’argent public qu’on distribue par copinage, ce qui est bien normal.

            4- Si toutefois vous estimez que telle ou telle association a perçu des subventions de manière indue ou anormale, rien ne vous empêche de déposer des recours. N’oubliez pas que les membres des conseils d’administration des associations sont juridiquement responsables.

            5- Les membres des associations sont eux aussi des contribuables.

            6- La plupart des politiques pensent, à raison, que les associations ont un rôle social essentiel : elles maintiennent ou créent le lien social et oeuvrent à soutenir les personnes isolées face à des problèmes d’importance.

            7- Je ne vous le souhaite pas Mr Stanley, mais si un jour par malheur vous devez faire face à ce que l’on appelle un « accident de la vie », vous serez sans doute très heureux de trouver soutien et accompagnement auprès d’une association de personnes concernées par votre problème qui pourra vous conseiller et vous aider. Votre vision du monde associatif en sera peut-être (sans doute) modifiée.


            • ni-ni (---.---.216.46) 17 mars 2006 12:43

              bah les associations sont aussi le moyens pour tout les interdits de gestion (des délinquants financiers quoi) de remonter des boîtes. c’est incroyable de penser que l’on peut faire une société, pardon une association, pomper des subventions etc... alors que cette même personne n’a mm pas le droit de faire sa propre eurl :)) les associations sans objet a but lucratif sont légion quant elle sont pas les sous-marins de tel ou tel parti politique !!!


              • Damien (---.---.91.120) 17 mars 2006 14:59

                Ne mélangeons pas tout... nous parlons ici des associations loi 1901... respectant ses principes... s’il est vrai qu’il existe des associations douteuses, il existe aussi des milliers d’autres associations dont le but n’est pas lucratif et qui fonctionnent, avant tout, grâce au bénévolat !!!!

                Merci de ne pas tomber dans le tous des pourris tous des salauds... et vous vous faites quoi... respectez les gens qui s’investissent dans le monde associatif... un monde multiple et haut en couleur qui profite à l’ensemble de la société.

                Rappel : L’association n’a pas pour objet de partager des bénéfices entre ses membres. Si elle réalise des excédents, ceux-ci doivent être utilisés pour réaliser l’objet désintéressé de l’association. Une association qui répartirait ses bénéfices entre ses membres serait requalifiée par les tribunaux en société crée de fait avec des conséquences importantes : perte de la personnalité juridique, responsabilité des associés de fait à l’égard des tiers...

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dom_ino


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