Qu’ont-ils fait pour prévenir la crise ?
Dans son article 2008, année noire du lundi 1er octobre 2007, Forest Ent écrivait ceci : « Nous abordons une des périodes les plus noires de notre histoire. Une des plus grandes bulles jamais fabriquées est en train d’exploser. Elle aurait pu être crevée il y a deux ans. L’administration Bush avait alors d’autres soucis ». (Les curieux d’informations peuvent visiter son site).
Ce n’est pas que je plaigne ces dirigeants, mais je refuse de me laisser berner par un débat fantoche sur une pratique de « parachutes dorés » archi connu que peu dénoncent, hormis les ultras de gauche que rejoint en cela le populisme du président.
L’aggravation de la répartition des revenus qui reflète la fracture sociale n’est pas la source de la crise, qui plus est, si ces dits dirigeant défaillants ne s’étaient pas inscrits dans la démarche commune et avaient œuvré à contre-courant, ils se seraient certainement fait limoger par leur conseil d’administration, car ils ne sont pas ignorants des mécanismes de spéculation, seulement ils considèrent que les crises qui en découlent sont une remise à niveau du marché.
Il ne faut donc pas se laisser abuser par la fronde contre les dirigeants bancaires, leurs parachutes ne pèsent rien face aux masses monétaires en jeu. Il est devenu d’usage dans la presse commune de lyncher dans ses feuilles quelques lampistes pour couvrir un événement, car il faut bien nommer le mal pour s’en guérir, sauf qu’en l’espèce l’on fait le mauvais diagnostic en les désignant, même s’ils sont milliardaires.
Tous ceux de nos dirigeants qui comme Forest Ent ont vu venir cette crise qu’ont-il fait pour en préserver les populations.
Je crois que c’est cette question qu’il faut poser à nos dirigeants économiques et politiques, sinon il faut admettre qu’en Forest Ent Agoravox dispose d’un devin unique.
En attendant, le monde occidental redécouvre les vertus du keynésianisme le temps de répartir entre tous les citoyens les pertes, et pourtant si l’on avait seulement prélevé 1 % sur les plus-values du marché spéculatif pour constituer un fond de garantie contre l’explosion des bulles boursières, la crise ne se traduirait pas par une raréfaction du crédit avec la récession qui en découle, et qui pèse sur une frange de citoyens ; cette même frange de citoyen qui au lieu de demander à leur dirigeant ce qu’ils ont fait pour éviter cette crise annoncée se gaussent par presse interposée des déboires de ces quelques dirigeants de banque et de quelques pompeuses déclarations cocardières.
Tous les observateurs du système capitaliste savent qu’il ne se réforme que dans la guerre, en abandonnant le keynésianisme pour cette fantasque loi du marché attrape-nigaud nous concourons à son avènement.
Le fait que l’Europe soit en mesure d’en imposer à Wall Street me paraît surréaliste étant donné que lors des discussions sur l’organisation mondiale du commerce, c’est quelque part Wall Street qui a étendu à l’Europe la loi du marché.
Mais, aujourd’hui, l’important est de savoir si les fonds publics qui vont venir étancher les dégâts de la crise le seront à fonds perdu jusqu’au prochain réajustement d’une bulle boursière ou si les citoyens exigeront de leurs dirigeants économiques d’innover, car il ne faut pas oublier que nous disposons des matières premières, du savoir-faire, et des hommes pour le faire, il n’y a donc aucune raison d’avoir peur si quelques rentiers se ruinent pour avoir spéculé.
La monnaie n’est que virtuelle et, heureusement, il est donc plus facile d’en mettre en circulation que de trouver un gisement de pétrole qui repose sur une réalité. Le problème est donc politique et non économique, je dirais même qu’il est essentiellement cérébral car, au travers de la monnaie, chacun se classe dans une suite de dominances d’essence biologique pour se répartir la rareté.
Il n’est donc pas nécessaire de faire la guerre pour réformer le capitalisme, mais ce n’est pas ce que nous rapporte l’Histoire, car il est rare qu’un dominant, même systémique, laisse sa place ou cède de sa prédominance.
Alors laissons les dirigeants des banques défaillantes à leurs mésaventures et réclamons de nos dirigeants des comptes. D’autant que M. Trichet dans une interview sur Antenne 2 a reconnu qu’il suivait le déroulement de la crise depuis le début et qu’il s’y était préparé, en parlant de
Reste que les citoyens qui subissent les conséquences de cette récession ce n’est pas de la virtualité, aussi si l’on trouve des fonds pour sauver les banques défaillantes il n’y a pas de raisons d’avoir peur de faire de la dette pour sortir les citoyens des difficultés dans lesquelles les ont entraînés leurs dirigeants en toute connaissance de cause.
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