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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Sale con d’un jour, sale con toujours ?

Sale con d’un jour, sale con toujours ?

J’ai envie de vous présenter un livre qui mérite d’être lu non seulement par les managers mais par toute personne qui travaille sur la civilité et la citoyenneté, un livre de Bob Sutton : « Objectif zéro-sale-con »

Le sale con, l’"asshole", littéralement le "trou du cul", que l’auteur, M. Bob Sutton, traduit aussi en "enflure", nous pourrions dire l’enfoiré mais le terme est devenu sympathique, c’est donc l’enfoiré antipathique.

Le sale con est celui qui après vous avoir parlé vous a rabaissé, vous "humilie" et qui le fait en profitant de son "autorité".

Chouette, voilà donc un livre qui va nous livrer tous les secrets pour détecter les sales cons, un bon moment de défoulement contre tous ceux qui nous pourrissent la vie au travail et dans la vie de tous les jours.

Plus largement ce livre est un réel livre de management, indiqué pour des "thérapies" individuelles ou de groupes, la philosophie de l’auteur rassure et s’intègre dans la lignée réaliste de l’organizational behavior, loin de tout angélisme sur le fonctionnement des organisations.

D’où viennent les sales cons ?

Les sales cons viennent de partout et sont partout, il y en a même en nous. Les sales cons sont hypercontagieux, nous dit l’auteur.

C’est bien pour cela que l’objectif zéro-sale-con est un objectif de management. C’est pour cela aussi que cet objectif nous concerne tous, nous sommes tous des sales cons en puissance, nous n’imaginons même pas notre potentiel de nuisance. Oui vous avez le pouvoir de devenir un sale con !

Le sale con est nuisible et la racine du mal, celle qui révèle les superenflures vient du Pouvoir, et plus le gâteau est gros plus le sale con est "ignoble". Le pire des sales cons est le sale con certifié, la superenflure, je vous invite à les découvrir, à les démasquer !

Car le sale con est un phénomène de société qui ne peut que s’accentuer avec les écarts qui se creusent par exemple entre les rémunérations des top managers et des employés allant de 1 à 500 aujourd’hui contre 1 à 20 il y a quelques années. Cela rend-il le patron 500 fois plus important que l’employé ? Certainement pas, mais cela augmente son potentiel sale con de 1 à 500.

Il est donc nécessaire nous dit l’auteur et je partage son opinion de conserver des écarts raisonnables, humains, c’est-à-dire quantifiables, imaginables et non plus astronomiques.

Il est aussi important de savoir combien coûte d’avoir des enflures qui règnent dans votre entreprise ou administration, dans vos associations ou partis politiques (là je crois qu’il y a du taff). Car quelle que soit la valeur "marchande" de vos sales cons, leur surcoût et surtout la démotivation qu’ils provoquent autour de vous est inimaginable si vous ne le chiffrez pas et si en conséquence vous ne vous débarrassez pas de vos sales cons certifiés.

Pour éviter que les sales cons ne prennent le dessus organisez-vous, devenez un manager, soyez à l’écoute, il y a dans votre société certes des gens très estimables qui trouvent dans le travail une source d’épanouissement mais si ceux-là ne comprennent pas et si vous ne comprenez pas que nombre d’entre nous (même s’il peut y avoir du plaisir à travailler), travaillent pour survivre (rappelez-vous la pyramide de Maslow) alors vous ne pourrez pas lutter contre les sales cons, contre la connerie.

Comment lutter contre les sales cons ?

L’auteur met en évidence plusieurs stratégies pour lutter ou éviter les sales cons. C’est sans doute là que l’on retrouve le plus la philisophie de vie de l’auteur et c’est là que je me suis le plus reconnu.

Aucune valorisation ici, je me suis vu en sale con suffisamment de fois en lisant le livre pour me dire qu’en la matière il faut rester prudent.

Cependant j’ai retrouvé deux attitudes que je pratique volontiers tous les jours, l’une est dans cette citation de Léonard de Vinci : "Il est plus facile de résister au début qu’à la fin." L’auteur explique par cette citation qu’il est plus facile de refuser un job, une mission avec des sales cons au début car une fois embarqués nous nous accrochons à tout un tas de valeurs qui nous font dire que nous devons terminer le job avec ces sales cons !

La deuxième attitude consiste quand on est en situation et que l’on ne peut pas fuir à se laisser flotter comme porté par un torrent en position de survie et de viser des petites victoires (c’est bon pour son self-esteem).

Les mesures simples à prendre sont donc les suivantes : choisir son entreprise, quitter les lieux de travail malsains, éviter les gens malveillants, tester le comportement de ses futurs collègues...

L’une des mesures "drôles" quand vous êtes dans un essaim de sales cons est de tenir des réunions sans chaises. L’auteur révèle qu’une étude a montré qu’une réunion debout dure moins longtemps sans pour autant influer sur les décisions prises en réunion. C’est donc un gain d’efficacité.

Ah j’allais oublier tellement j’aurais commencé par ce chapitre tant à la lecture de l’introduction il me sembla logique de balayer chez soi, c’est un étudiant de l’auteur qui a trouvé la maxime "Admitting you’re an asshole is the first step."

Sale con un jour sale con toujours ?

La question mérite d’être posée. L’auteur y répond en expliquant qu’on ne peut pas soigner les sales cons certifiés au sein de l’entreprise, et puis la vie est trop courte pour se balader avec un sale con sur le dos pour un résultat incertain.

Le sale con qui me vient en général en tête c’est le petit chef, celui qui humilie par des phrases bien senties et mesquines ses subordonné(e)s. Celui qui n’arrive pas à évoluer car il est seul. Seul contre tous. J’ai en souvenir la phrase d’une employée, une technicienne très compétente, qui nous a dit après que nous ayons recruté un ingénieur : on ne savait pas quoi vous dire sur la façon dont il (l’ingénieur) nous parlait et gérait nos chantiers, puisqu’il est apparemment de votre côté.

J’avais commis une faute, celle d’un recrutement "seul" et sans procédure de recrutement.

J’avais laissé entrer un petit chef, un sale con, humainement en dehors de l’entreprise je n’avais rien à dire, mais sa seule vision était celle du boulot, celle du client, il n’écoutait pas les techniciens les "inférieurs".

Il restera sans doute ainsi s’il ne se remet pas en cause ou s’il ne se retrouve pas dans une situation humiliante qui lui montre le regard que porte la société sur lui.

Car l’objectif zéro-sale-con dans une entreprise, c’est l’entreprise "citoyenne", c’est l’entreprise qui est civile et qui lutte contre les incivilités. Or les incivilités se développent quand la société n’est pas capable de montrer que tel et tel comportement sont irrespectueux, et que celui qui commet l’incivilité n’a pas honte, et en tire même de la fierté, c’est le cas en particulier de ceux qui se la pètent, ceux qui ont la thune, le gros 4x4, et parce qu’ils sont riches ou puissants pensent pouvoir passer devant les autres et sont prêts à les écraser pour passer !

Les sales cons disparaîtront peut-être le jour ou le Détecteur de Sale Con sera 100 % opérationnel et opérationnel partout, ce jour-là il faudra peut-être aussi s’inquiéter de ne plus avoir de sale con pour nous ramener à la réalité, le sale con est certes nuisible quand il est dominant, il est utile pour l’exemple quand il est ultra-minoritaire et contrôlé...

Pour conclure je ne peux que dire sympa ce livre, mais à quoi bon le lire si je ne m’efforce pas de progresser un peu. Alors, je me suis dit, et si je commençais par m’entraîner dans la voiture, en effet il n’y a aucun moyen de mettre un automobiliste irascible en position de honte, d’humiliation, pour la simple raison que nous sommes tous en vase clos.

Alors c’est décidé j’applique au moins ces consignes de base (mais pas qu’en voiture, la voiture c’est le test de résistance) :

  1. La critique constructive (et surtout ne pas s’attaquer aux personnes) - ok ça va être dur avec ce que j’ai dit de Sarko... J’ai une énorme marge de progrès !
  2. Ne pas surenchérir dans le jeux des sales cons pour éviter une contamination générale... En voiture c’est donc d’éviter les gestes trop amicaux...
  3. Et enfin ne pas considérer que si l’autre n’est pas d’accord avec vous c’est que c’est un sale con, car vous seriez alors le sale con en chef.



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25 réactions à cet article    


  • finael finael 30 août 2007 13:37

    Bonjour,

    J’ai le bouquin en question, que j’ai dévoré en deux soirées !

    Comme d’autres ouvrages de management écrits avec humour, on le trouve souvent au rayon « humour » des librairies. Il semble bien que pour les français il ne faille surtout pas présenter les faits avec humour pour être pris au sérieux alors que les anglo-saxons ne s’en privent pas.

    Citons :

    - - « 1 = 2 ou les règles d’or de C. Northcote Parkinson ».

    - - « Les lois de Murphy »

    - - « Le principe de Peter »


    • Gasty Gasty 30 août 2007 13:51

      Les principes de managements d’aujourd’hui sont pour la plupart, des oeuvres de sale cons !


      • L'enfoiré L’enfoiré 30 août 2007 14:32

        @L’auteur,

        « nous pourrions dire l’enfoiré mais le terme est devenu sympathique, c’est donc l’enfoiré antipathique »

        >>> Dans quelle catégorie me met-on ? (je ne dis pas « tu », c’est mal vu) smiley

        Article intéressant. Je suis parfaitement dans la note de Finael ci-dessus.

        Je m’en vais le chercher dans le rayon « humour » puisque pour faire du business, il faut beaucoup d’humour.

        Mais de cela, je le déplore, il y en a peu qui s’en souviennent.

        Je me souviens d’une phrase simple, idiote, prononcée au bureau « Pour travailler ici, il ne faut pas être fou, mais ça aide ».

        Tellement fin... smiley


        • Yann Riché Yann Riché 30 août 2007 18:36

          @l’enfoiré, Evidemment je n’ai pu m’empêcher de penser à vous, de me dire c’est tout à fait l’enfoiré sympathique je ne peux pas faire une phrase sur enfoiré sans avoir l’impression de vous viser, il fallait donc avoir une formule gentille.

          Cordialement,


        • Francis, agnotologue JL 3 septembre 2007 09:36

          @ l’Enfoiré, bonjour, tu as écrit, pardon, vous avez écrit : «  »(je ne dis pas « tu », c’est mal vu)«  ».

          Permettez-moi (ici je m’adresse à tous), de donner mon point de vue. Je trouve que le tutoiement exacerbe le propos : si le tutoiement est sympathique lorsque le propos l’est, c’est cool. Au contraire, si le propos est seulement désagréable le tutoiement le rend odieux particulièrement lorsqu’il est tenu par un inconnu.

          De ce fait, le tutoiement sur AV, rend difficile la discussion, car s’il arrive que nous soyons d’accords sur certains sujets, il arrive aussi que nous soyons en total désaccord, et pour éviter de souffler alternativement au fil du temps, le chaud et le froid, je préfère pour ma part m’en tenir au vouvoiement.

          Mais chacun à son idée sur la question, respectable évidemment. smiley


        • ripouette ripouette 30 août 2007 14:47

          Moi aussi j’aime bien écrire des gros mots sur Internet : Fils de pute ! Enculé ! Lèche-cul ! salopard ! Tête de pine ! Pue du cul ! Bouffon !

          Dediou ça fait du bien !


          • Polemikvictor Polemikvictor 30 août 2007 15:44

            Faites appliquer la Kaizen attitude ça ira mieux !!


            • FAUST FAUST 30 août 2007 18:06

              Ô ! j’arrive avec mon expérience personnelle. Ta la la, ta la la. Je suis entré dans une big company il y a quelques années. J’ai eu un chef, un ultra bien (méfiez vous des ultra biens, ils sont tellement bons qu’on oublie les réflexes sécuritaires contre les S.C. décrits dans l’article, un peu comme si à force de beau temps on n’oublie le blizzard. Puis hop, le voilà parti. L’enfer démarra. L’ambiance fut congelée, salecongelée même. Du groupe, deux têtes sortirent dont la mienne, pour tenir tête justement au S.C. ; hélas : la hiérarchie ne se désavoue jamais. Je fus ainsi que mon co-résistant immédiatement ostracisé. Devenus une cible à pattes, nous nous rapprochâmes, effet interressant : un S.C. peut fédérer autour de lui s’il ne réussit pas à diviser avant. Dans le cas présent, je me fis un ami, c’est déjà pas mal. Celui ci s’enfuit, démissionnant pour trouver ailleurs un espace d’expression professionnel à la mesure de son talent et de son humanité. Moi je restai, faisant même le choix de l’activisme syndical, histoire de voir si avec mon bouclier en carton et mon sabre en bois je pouvais attaquer la bêêêête. Bon : j’ai connu quelques moments de gloriole, des revanches à deux francs et un peu d’estime en retour par des brebis de l’ombre qui ne disent mot mais n’en pensent pas moins. Bref : je suis un héros quasi foutu, mais avec une putain de cote de popularité dans ma sphère. Ceci dit : au bout du compte, je serais inéluctablement ’crabouillé, à moins que je ne prenne à mon compte les méthodes dénoncées des S.C. ou encore, que je n’ouvre de moi même la porte de sortie. Les S.C. sont aujourd’hui les nouveaux vainqueurs. La morale c’est que si un S.C. est dominant, il faut suivre ou crever. En suivant, on légitime le S.C. du point de vue de la hiérarchie règnante et on le conforte dans ses idées. En crevant, même la tête haute, on renforce même son prestigieux pouvoir : hé oui, on démontre que résister c’est crever. Mon karma est plutôt moche, oui, c’est la saison. J’ai eu ma part dans la résistance, j’ai assez de cicatrices pour frimer plus tard dans les soirées, et de quoi écrire un bon roman. (en cours, ...) L’enfoiré va me trouver désespèrant : c’est pas étonnant, j’suis désesperé ! La bise à tous, et vive l’émancipation des foules par l’usage de la lecture ! Votre Faust en inquiètante dérive défaitiste. smiley


              • L'enfoiré L’enfoiré 31 août 2007 08:45

                Bonjour Faust,

                « L’enfoiré va me trouver désespèrant »

                >>> Et bien pas du tout. « Les chants désespérés sont les chants les plus beau » disait Musset. Nous sommes tous des pélicans. Je ne sais pas si tu as lu mon article récent « Grève autrement » sur cette antenne et les commentaires dans lesquels, j’exprimais mon vécu un peu parallèle et allant dans le même sens. Je n’y reviendrai pas.

                Nous sommes tous dans un engrenage. Les S.C., sans les applaudir, sont également dans la « boucle ». Un article assez ancien et qui n’est que sur mon site (trop long) (cf URL) tentait de comprendre cette tornade « bleue » aveuglante et aveuglée. smiley


              • iomej 30 août 2007 19:39

                Dangereux bouquins : plein de patrons de PME risquent de se suicider à sa lecture smiley Ce sont souvent des rois de la démotivation et des champions du recrutement de petits chefs.


                • Goldy Goldy 30 août 2007 21:42

                  Ne jamais oublier, et c’est bien dit dans l’article, que nous avons tous un potentiel salle con plus ou moins prononcé, et cela commence par le mépris des autres. Qui peut dire ici ne jamais chercher de prétexte pour détester une personne, uniquement pour la détester, car cette personne ne vous aura rien fait de mal, mais vous la détesterez car vous aurez une bonne excuse pour le faire, vous trouverez cette personne faible, ne laissant rien paraitre devant elle, et quand vous vous retrouverez entre collègues, vous n’hésiterez pas un seul instant à dire tout ce que vous pensez d’elle.

                  Le soucis, c’est que j’ai remarqué que ce comportement typique du bouc émissaire, était un stabilisateur important de certaines tentions importantes, faire de telles choses nous aide à mieux gérer notre stress, nous permet de mieux faire face à des agressions, à se sentir plus sur de soi, bref quelque par, je suis presque persuadé que si vous essayez de changer un salle con, vous en feriez un tueur en puissance.

                  Après avoir réfléchie sur la question du mépris, j’ai personnellement décidé de ne plus jamais faire appelles à ce genre de comportements et de ne détester que les gens qui m’ont explicitement fait du mal. C’est très positif pour les relations entre collègues, mais j’ai remarqué qu’en contre partie, je ne pouvais plus gérer des situations d’agressions de manières sereines et avait tendance à avoir des réactions très fortes lors d’un problème avec quelqu’un. C’est certainement la source de contagion d’un sale con, si on est pas capable soit même de se sentir supérieur aux autres, on ne peut alors pas gérer des situations méprisantes.

                  Voilà mon expérience sur le sujet.


                  • finael finael 31 août 2007 08:59

                    Dans le dernier « Ciel et Espace », les problèmes de cohabitation dans un espace exigü, très importants lors des missions spatiales, sont analysés. Une mission russe failli tourner à la catastrophe à cause de la mésentente entre les deux astronautes - pardon cosmonautes.

                    La stratégie de l’agence russe fut de donner des ordres absurdes aux deux hommes afin de canaliser la colère des cosmonautes sur la salle de contrôle et d’en faire le bouc émissaire !


                  • moebius 30 août 2007 22:27

                    ...on est tous le sale con de quelqu’un qui lui meme...non ?... Acceptez donc le fait d’etre un sale con pour autrui serait pour vous une maniere d’integrer la sociéte des sales cons, c’est a dire nous tous, renoncez a votre singularite de non con qui fait de vous un etre marginal ? Ne restez pas dans votre coin à vous languir comme une éponge rejoignez nous dans notre combat contre « le gros con »


                    • Serviteur Serviteur 30 août 2007 22:53

                      Hum un article intéressant et les commentaires le sont aussi mais je note une petite zone d’ombre : la politique n’est pas évoquée.Pourtant le désir de surpasser ses concurrents, le mépris de la faiblesse (à commencer par la sienne), jouer le jeu dans la hiérarchie pour grimper encore plus haut en écrasant ceux d’en dessous, tout ces comportement de sales cons ne sont il pas le propre du milieu politique et des partis ?


                      • Francis, agnotologue JL 3 septembre 2007 09:46

                        @ AEGIDIUS, sur ce sujeyt voyez mon post un peu plus haut svp.

                        Cette possibilité qu’offre le français par rapport à l’anglais peut-être vue comme une caractéristique qui a ses bons et mauvais cotés. Je crois que dans les relations d’affaires, et le travail en fait partie, cette possibilité est davantage un handicap qu’autre chose. Et le sera de plus en plus dans le cadre de la mondialisation.


                      • caramico 31 août 2007 10:26

                        Le sale con, ou la sale conne, on commence à les trouver à la maternelle. Pas de pitié déjà entre bambins. Mais bon, de peu de poids car on est encore entre égaux.

                        Ca se complique à l’école. Là, certains profs, dans leurs commentaires, font preuve d’un sadisme jouissif.

                        Avant la vie active, il y avait l’armée, là où le sale con s’épanouissait un max, on peut dire même que c’était la tache première de cette institution, mais bon, c’est fini maintenant, à part pour ceux qui en redemandent.

                        ET puis, le gros des troupes, on les retrouvent dans la vie active. Car le but premier des acteurs d’une entreprise n’est pas que cette entreprise fonctionne, non le moteur est : J’écrase toute vélléité de me faire dépasser par celui qui est juste en dessous.

                        Malheur à ceux qui sont rentrés par la petite porte et qui voudraient exercer leurs compétences à plein. Il leur faudra dépenser des trésors de dissimulation, de bassesse... Ne surtout pas croire que la valeur personnelle est un atout, au contraire, il faut la cacher. Elle va effrayer les minables, les mauvais juste au dessus, qui vont se sentir attaqués, et qui vont alors mordre. Il y a le sale con qu’on voit venir, et puis il a tous ceux et celles qui vous inondent de sourires et d’attentions. Ce sont les pires.

                        Si enfin vous arrivez à survivre à 40 et quelques années d’humiliations, de déceptions, de méchancetés et de coups bas, de rancoeurs accumulées, après c’est la retraite, avec quelques névroses et un bon ulcère. Certains cependant n’en ont pas encore assez, et il existe des associations, les anciens d’EDF, d’Air France.... Et là, oh surprise, on voit tout ce petit monde reproduire encore les mêmes gestes, ce pour quoi ils ont été formatés. Et ils continuent à se donner du : M. le Chef de l’atelier chose, Madame la chef du bureau truc...

                        Une bonne consolation, c’est que le sale con, quand il ne peut plus exercer là ou il excelle, dans la sale connerie, et bien il se sent tout nul, tout paumé, un pauvre type qui alors se laisse crever car il n’a plus personne à emmerder.


                        • FAUST FAUST 31 août 2007 10:56

                          Interressant le commentaire d’Aegidius Rex. Je le rejoins : j’ai beaucoup de mal avec la fausse fraternité de façade qui règne ; dans une boîte US comme celle où je travaille, c’est le tutoyement systèmatique, sauf pour moi... 1) dans mes contacts avec les dirigeants, du fait de ma position syndicale, je n’utilise que le vous, pour deux raisons : je respecte mes interlocuteurs, tout en marquant une distance nécessaire, cela conserve l’intégrité du personnage public ; en retour, j’ai aussi « vous » et donc la marque de respect et la distance en retour. Avec les collègues, c’est impossible. Si je vouvoie, je passe pour un hautain. Déjà que je suis en décalage par ma position ! ça rejoint aussi l’évidente différence culturelle entre anglo saxons et latins. La culture de l’entreprise à l’américain est pleine de paradoxes. La tendance fâcheuse pour les européens à adopter ces comportements ajoute au malaise structurel actuel, lié lui uniquement aux mutations professionnelles (la vitesse, le stress, la responsabilisation, l’individualisation, la fin des groupes, le mérite etc.) Dans la com’ venant du headquarter US, le mot « famille » revient, en motif constant : nous sommes ensemble, on a une mission commune, on est tous solidaires. Les indiens sont mes cousins, les russes mes brothers et au Danemark j’ai plein d’amis qui pensent à moi. Sauf que ces rapprochements sont factices et imposés par la nécessité de compenser l’individualisme forcené dans cette structure. Aujourd’hui, l’un des mots clefs que j’entends, c’est « collaboration » : parce que dans les faits, tous jouent leur carte personnelle. Le SC prolifère, la structure épuisant les gentils contributeurs « sincères » au profit des « nuisibles ». On ne reste donc pas sincère longtemps et on rejoint la cohorte des SC. Et je tutoie un gars auquel je ne vais pas faire de cadeau, parce que mon boulot je le garde tant que personne n’a les infos que je conserve. Et tac. Le positif c’est que chez les jeunes, on trouve sous le verni superficiel (le même que celui que j’avais au même âge...) une aspiration au groupe, à l’esprit collectif. L’humain mouton certes mais parfois il est préferable d’avoir un groupe de moutons qu’une bande de loup (qui se mangent entre eux). Bonne journée !


                          • tchoo 31 août 2007 11:03

                            Finalement, après plus de 25 ans d’activité, je n’avais pas compris le fonctionnement du monde de l’entreprise, que je découvre à l’occasion de cet article et de vos commentaires. Je ne comprennais pas d’où venait ma désespérance : je crois que vous venez de l’éclairer d’une lueur nouvelle. Quel naïf, j’ai pu être..............


                            • hunter hunter 2 septembre 2007 20:11

                              Bonjour à tous,

                              Tout d’abord merci àl’auteur de l’article. J’ai lu le bouquin que vous mentionnez, et quand on bosse dans une filiale française d’une grande multinationale US, j’avais l’impression que l’auteur parlait de mon quotidien ! Tout comme Faust, j’ai aussi des fonctions syndicales, et effectivement avec la haute hiérarchie, c’est vouvoiement de rigueur (réflexif, bien entendu), mais comme le développait Rex, au quotidien je suis obligé de pratiquer le tutoiement, sinon je passe aussi pour « hautain et méprisant » que je mets entre guillemets, puisque c’est ainsi que je fus longtemps qualifié par mes chefs. En fait, j’aime bien la langue française, l’anglaise aussi que j’ai eu la chance d’apprendre très tôt, aussi, j’essaie toutes les deux de les bien parler,et figurez-vous que si vous le faîtes en français, eh bien dans le monde de l’entreprise, vous êtes considéré comme pédant !(en anglais, leur niveau est souvent si faible, qu’ils ne peuvent pas se rendre compte du niveau de langue ; l’anglais des affaires, n’a rien à voir avec la beauté de la vraie langue anglaise). Remarquez,c’est un peu compréhensible quand la tendance générale est à la pratique d’une sorte de sabir franco-anglais, qui fait tellement « bien », tellement « branchouille » ! ;) Même si j’ai réussi (Ô maigre victoire, mais victoire tout de même), à ce que soit employé dorénavant le terme « courriel » plutôt que « email », je passe mon temps à entendre des phrases où le verbe est anglais, mais avec une conjugaison française du premier groupe, à entendre parler d’« incentives », et tout un tas d’autres fantaisies linguistiques ! Parfois je fais encore des bonds de trois mètres (dans ma tête rassurez-vous), mais de moins en moins souvent. Disons que dorénavant, ça me fait « golri » plutôt qu’autre chose, comme disent mes collègues les plus jeunes, qui sont bilingues français / çéfran !

                              Quel rapport avec les SC me direz-vous ? J’y arrive.... J’ai remarqué au fil de ma carrière en entreprise que les SC sévissent surtout au niveau de ce que j’appelle « la Petite et Moyenne Hiérarchie ». Dès qu’on passe au niveau supérieur, on est quand même ravi de voir qu’il existe de la qualité et du répondant. Et je soumets à votre interrogation, l’humble théorie suivante : N’y aurait-il pas une relation entre le « potentiel SC » d’un individu X, en rapport avec sa position dans la PMH et sa propension à massacrer sa langue maternelle ? Car ça fonctionne aussi pour les anglophones ?

                              En effet, il m’est donné de lire de nombreux courriels où le niveau de langue n’est même pas digne d’un élève de CM2 ! Et comme par hasard, ces courriels sont très souvent truffés de mots anglais (parfois eux-mêmes écrits à la va-comme-je-te-pousse),alors que des traductions sont tout à fait disponibles dans le lexique français. Comme si les auteur(e)s voulaient masquer leur lacunes par un recours exagéré au sabir ambiant ?

                              Qu’en pensez-vous ? Je tenais à soumettre cette humble expérience personnelle à votre analyse, car dans le cadre de mes activités syndicales, j’essaie au maximum d’aider les gens qui voient leur vie professionnelle pourrie au quotidien, par les agissements de SC oscillant dans la sphère PMH. Et comme par hasard, quand ces individus s’expriment à l’écrit, c’est triste à pleurer. La qualité des productions n’a d’égal que leur potentiel de nuisance ( des cas très graves, mais je ne peux développer, vous comprendrez). Et si le respect envers les autres passait aussi par une communication écrite de la meilleure qualité possible ? Car ces SC écrivant comme des gorets font preuve dans leur quotidien oral de mépris, de dégradation, bref de tout ce qui peut constituer un vrai potentiel de nuisance, causant de vraies souffrances autour d’eux !

                              En espérant lire vos expériences et vos suggestions, je vous souhaite une bonne soirée.

                              H /


                              • LaMoukat 3 septembre 2007 09:01

                                Bravo ! Belle démonstration de ce que peut être un sale con. Imposer le mot courriel, fallait y penser !


                              • Selmi Selmi 3 septembre 2007 04:11

                                Je ne peux être con d ’un jour ou de toujours Ce langage ne peut appartenir à internet ne serait que par respect aux hommes de lettres C’est vrai : qui n’a pas été con au moins une fois dans sa vie Mais par respect à la la langue Francaise je préfère le garder dans mon tiroir ...pour les amis mais pas sur agoravox....


                                • Jean Krakowiecki Jean Krakowiecki 3 septembre 2007 08:41

                                  j’ai essayé d’attirer l’attention sur le phénomène de compétition et agressivité qui explique en partie la « connerie humaine » et pourquoi, nous y sommes exposés personnellement et collectivement. Comme il serait peut être trop long de l’expliquer, je mets un lien sur mon site.

                                  http://www.gestiondustress.net/index.php?page=dossier.php

                                  Cet exposé rapide est tiré des travaux de Laborit.

                                  Il est expliqué comment et pourquoi nous sommes soumis individuellement à cette possibilité de « connerie », et ce d’autant plus que nous sommes ignorants des ficelles qui nous gouvernent !

                                  Heureusement, il y a la connaissance qui nous permet de sortir de cette ignorance crasse, et surtout, nous devenons alors des participants ou non-participants grâce aux choix que nous faisons !

                                  Pour ce qui est de subir la « connerie » des autres .... il n’y a malheureusement pas de recette ! Et c’est bien dommage !


                                  • socribe 3 septembre 2007 23:54

                                    Ce que dénonce le livre, c’est un système de pensée. C’est pour ça que chaque être humain peut être assujetti à ce type de comportement. Et qu’un certain discernement et la connaissance de soi peut aider à percevoir quand la peur de ne pas se sentir exister conduit à réagir d’une manière destructive ou irrespectueuse pour l’autre.

                                    A percevoir aussi quand l’autre agit de cette manière, parce que ce système est tellemment enraciné dans nos codes sociaux, que parfois avant de sentir l’atteinte, la blessure peut être béante.

                                    Je suis d’accord avec certains commentaires qui disent que cet état d’esprit ne doit pas être éliminé, d’autant plus qu’il faut de tout pour faire un monde ! Et au delà de ça, cela fait partie de l’humanité, c’est un comportement qui s’avère destructeur la plupart du temps, mais qui a sans doute son utilité par moment. Parce qu’un certain nombre de personnes n’interagissent qu’en rapports de pouvoir. Et c’est leur droit !

                                    Que ce mode relationnel soit dominant par contre ne l’est pas. Parce que tout le monde n’a pas envie de vivre selon ce modèle.

                                    Je pense qu’il y a un certain nombre de techniques assez simples, pour désamorcer les manipulations des petits chefs avides de pouvoir et de désirs d’humiliations ( cela masquent en réalité, beaucoup de fragilité narcissique ). Qui nécessitent un peu de recul vis à vis de soi-même et une certaine connaissance de soi.

                                    Certaines sont issues de la psychologie, d’autres s’inspirent des arts martiaux orientaux, ce qui les réunis est bien souvent la prise de conscience, que l’autre est un miroir, et que celui qui a du pouvoir, c’est celui à qui on le donne. Chacun a sa responsabilité là dedans. Et que si l’autre a du pouvoir sur un aspect de ma personnalité, c’est qu’il y a quelque chose à regarder à cet endroit smiley. Le ou la petit(e) chef humiliant(e) peut devenir une occasion de se connaître mieux, et ainsi de changer son comportement. C’est comme un jeu, finalemment. L’autre teste ma réactivité en terme de rapport de force, n’y a t’il pas moyen d’y répondre autrement ?

                                    Bien sur, il faut d’abord se sentir un peu calme, avoir pris un peu de recul par rapport à la situation, avoir exprimé sa colère et sa frustration, d’une manière qui ne soit pas destructrice, mais libératrice. Et ça, ce n’est pas le plus évident, mais ça vaut le coup d’essayer.

                                    Après, le SC reprend sa place d’EH (être humain), avec ses fragilités, son désir d’exister à lui (ou à elle ) aussi etc.. smiley


                                  • jako jako 7 septembre 2007 18:47

                                    MErci à l’auteur d’avoir signalé ce livre je l’ai acheté hier soir chez virgin et je suis pas prêt de regretter ces 18 ros même si je suis le personnage principal smiley


                                    • piquecul 15 septembre 2007 07:01

                                      Je n’ai pas lu le volume en question. Je ne le lirais pas ! Pourquoi ? me demandez vous. Parce que je m’insurge contre l’utilisation du vocable « con » comme une insulte. Pour ma part je considère que ce petit mot (comme l’a déjà dit un homme célèbre) désigne un endroit bien trop précieux et apprécié pour en faire un vilain usage. Nos consoeurs ont (comme beaucoup d’entre nous) des défauts, mais cet endroit n’en est pas un. Quand au qualificatif de « sale » je m’y complais bien trop pour le distinguer sous cette forme. Que diable, employons donc un autre distinctif et gardons ces trois lettres pour en faire un mot doux et tendre comme il l’est.

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