A 350XWB/Boeing 757 : du métal au carbone...
Ca y est, le nouvel Airbus A 350 XWB ( Extra Wide Body ou fuselage extra large) est lancé et va pouvoir venir concurrencer son alter ego de Boeing, le Boeing 757, avec le handicap néanmoins de devoir arriver sur le marché avec cinq ans de retard sur le Boeing.
En dehors de la taille du fuselage qui s’accroît par rapport à la première version de l’A 350, qui n’était qu’une version modernisée de l’A 330 actuel, il marque surtout le passage de la technologie actuelle d’avion qui utilise le métal, et en particulier l’aluminium, comme composant principal au profit du carbone.
La carbone dans sa forme industrielle, vous le trouvez dans des cannes à pèche ou des cannes de golf, ou encore dans les coques des bolides de formule 1. Quand ça casse d’ailleurs, vous en aperçevez des éclats extrêmement coupants voler en l’air dans tous les sens et constituer un vrai danger pour ceux qui passent dessus.
Pour le produire et le mettre en forme, c’est une tout autre technique que pour les métaux. Ca ne se forge pas, ne se travaille pas, ne se fond pas et ne se moule pas. A ma connaissance, ça se tisse comme un textile à partir de fils !
La difficulté, ce sera d’en faire les grandes pièces nécessaires à des avions. Attendons de voir les méthodes nouvelles et les machines qui devront être mises au point pour réaliser de telles pièces. Je n’ose imaginer un fuselage d’avion de cette taille fabriqué par une gigantesque machine qui tisse les fils de carbone en tournant autour comme on peut le voir pour les cannes de golf... Pour maîtriser ces nouvelles techniques, il va falloir faire appel à ceux qui la connaissent le mieux et qui ne sont pas nécessairement les sous-traitants actuels, ni EADS. D’où l’ouverture tous azimuts qu’a annoncée M. Gallois en direction des industries russe, chinoise, sud-coréenne et même italienne avec Finmeccanica qui travaille déjà avec Boeing. Derrière cette mutation du métal au carbone, c’est un véritable remodelage du paysage de l’avionique européenne qui se profile !
Avantage du carbone sur l’aluminium : il est plus léger, plus rigide et surtout insensible à la corrosion. Ceci devrait permettre de réduire le poids de l’avion à capacité égale ou d’en augmenter la capacité à poids égal, d’en réduire la consommation et d’en augmenter la durée de vie. L’inconvénient, bien sûr, ce sera son coût, supérieur.
Le passage à cette technique nouvelle va immédiatement faire vieillir les modèles actuels dont les successeurs devront, eux aussi, passer au carbone. C’est donc non pas seulement l’A 350 qui vient d’être annoncé mais toute une génération d’avions nouveaux carbonés en remplacement des A 319/320/321 et 340 actuels.
Quel dommage que ce soit Boeing qui ait initié cette mutation technologique majeure, et non pas Airbus qui, jusqu’ici, avait su faire la course technologique en tête...
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