• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Euro Cargo Rail (E.C.R.) : la Direction suspend l’application des (...)

Euro Cargo Rail (E.C.R.) : la Direction suspend l’application des règles conventionnelles et du Code du Travail !

Effet stupéfiant du conflit actuel ayant lieu à la SNCF, la Direction de la société Euro Cargo Rail (secteur privé) vient de diffuser une note à tous ses salariés demandant d’accepter la suspension des dispositions conventionnelles et du code du travail sur la période du 19 au 25 avril.
 
La Direction de l’entreprise privée ECR (propriété d’un fond de pension britannique détenu contrôlé par le groupe allemand DB) justifie cette demande par la situation exceptionnelle causée par le conflit à la SNCF.
 
Voici l’extrait de la note à tous les personnels...
 
« Du 19 avril au 25 avril, l’ensemble des cadres, des planificateurs, des conducteurs et des AFR doivent tout mettre en œuvre pour assainir la situation.
Nous allons dans cette démarche faire appel à votre assistance, votre solidarité et votre disponibilité car c’est sur le terrain que repose tout l’enjeu de l’avenir de notre société.
 
Pour y parvenir, voilà ce que nous vous demandons :
  • Pendant cette semaine, décisive pour notre avenir à tous, nous n’établirons pas de planification prévisionnelle afin de pouvoir garder l’ensemble de nos ressources disponibles pour assainir cette situation le plus rapidement possible.
  • Une disponibilité maximale afin de revenir à une situation normale au niveau national
  • Répondre systématiquement au téléphone afin de permettre aux planificateurs d’anticiper sur les plans de transport et vous permettre de mieux vous organiser sur le plan personnel. »
 
Toutefois, la Direction n’hésite pas à ajouter « nous sommes aujourd’hui dans une phase transitoire de réorganisation, de rodage (organisation matérielle, apprentissage des trafics par les nouveaux planificateurs) et la situation ci-dessus ne nous aide pas du tout. »
 
Cette demande formulée façon instruction n’a pas manqué de soulever un véritable tollé syndical, dans la mesure où cette entreprise est particulièrement connue pour ne pas respecter les délais de prévenance de ses salariés (plus particulièrement roulants), leurs pauses, leurs conditions de travail, et qui connaissent pour la plus grande partie d’entre eux une situation de crise quasi-quotidienne sans qu’il y ait de conflit dans l’entreprise publique historique.
 
Première réaction syndicale de la part de la CFDT qui déclare que les salariés sont « surpris et scandalisés, qu’une décision, de suspendre, les règles de base du code du travail et conventionnelles, ait été prise s aussi brutalement, et cela sans aucune concertation avec l’ensemble des représentants du personnel.
Toutes ces règles sont garantes de la santé des salariés, et de la sécurité et des circulations.
 
Les représentants élus et syndicaux, ont toujours été, disponibles pour toute discussion, et à même de répondre aux interrogations de la direction.
Une telle attitude, est la négation même de notre démocratie sociale.
Euro Cargo Rail, s’enorgueillit auprès de autorités politiques et de ses clients, d’avoir un dialogue social, même s’il n’est pas toujours apaisé, cela tendrait à prouver de bonne la bonne santé sociale de la société. »
 
Et la CFDT de nommer cette instruction comme « un marché de dupes ou les salariés en font les frais. »
 
Pour le syndicat, « Force est de constater que le fait de ne pas informer, ni consulter les représentants du personnel élus démocratiquement, est perçu par la CFDT commune une rupture du contrat social.
Situation que nous déplorons fortement, et dénonçons avec véhémence. »
 
Le syndicat CFDT n’a pas hésité à profiter de cette communication d’entreprise pour souligner les carences dans l’entreprise.
 
« Effectivement, nous avons bien constaté que notre exploitation est très perturbée.
Mais pas seulement depuis plusieurs jours ! Cela fait depuis plusieurs mois que les Organisations Syndicales, et représentants du personnel tirent la sonnette d’alarme.
Cette exploitation perturbée, à d’ailleurs conduit les représentants au CHSCT de NANCY, à déclencher une alarme de « danger grave et imminent », lié aux dépassements outranciers des horaires de travail journalier, et des repos réduits.
Cette exploitation perturbée a conduit les représentants du personnel à alerter quotidiennement nos dirigeants aussi bien au niveau des DP que du Comité d’Entreprise.
Cette exploitation perturbée à conduit à une augmentation vertigineuse des accidents du travail et des malaises psycho-sociaux. »
 
Quand au syndicat national des agents de conduite F.G.A.A.C., il dénonce l’attitude dilatoire de la Direction d’E.C.R. en précisant que « le conflit à la SNCF a bon dos », et poursuit en indiquant que ce qui est en cause c’est bien « la disponibilité 24h/24h, 7 jours sur 7 ».
 
Pour cette organisation, la « politique du flux tendu, la stratégie commerciale » sont en cause. Elles produisent toutes les « incohérences » actuelles dans l’organisation du travail. La F.G.A.A.C dénonce la « course au moins-disant social » véritable « dumping » consistant « à vendre les produits à perte afin d’éliminer les concurrents et de prendre les parts de marchés ».
 
Le syndicat national F.G.A.A.C. déclare son « opposition à la multiplication des risques, à la mobilité géographique sur tous les sites de production en France, et aux pressions managériales… ».
 
La F.G.A.A.C. conclue en répondant « non à cette lettre provocatrice du directeur des opérations » d’E.C.R. et « oui à une construction saine » de l’entreprise.
 

Moyenne des avis sur cet article :  4.76/5   (17 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • pissefroid pissefroid 17 avril 2010 12:08

    C’est conforme à l’europe que nos députés ont accepté après que le parlement (députés et sénateurs) ait accepter la modification de la constitution.
    Ne nous plaignons pas.


    • Gasty Gasty 17 avril 2010 12:23

      Malheureusement, ça ne semble pas vouloir s’améliorer. Déjà en 2008 certaines directions d’opérateurs ferroviaires privés critiquent les impératifs de la sécurité ferroviaire qu’ils jugent contraignantes et qui entravent selon eux la concurrence libre et non faussée.

      Qui sera responsable ? Le ministère des transports ne peut se désintéresser de ce qu’il a autorisé, car se sont bien ses services qui ont délivrés les licences et les certificats de sécurité aux opérateurs privés les autorisant à circuler sur le réseau national.
      La sécurité est-elle la variable d’ajustement des coûts d’exploitations ?
      Pour l’enfumage, on est plus prompt à réclamer des enquêtes sur des incidents de retard plutot que sur les manquements à la sécurité.


      • Pépé le Moco 17 avril 2010 13:54

        La libéralisation des services (Directive BOLKESTEIN), ça vous rappelle quelque chose ?
        Cette directive a été entérinée grâce à la ratification du traité de Lisbonne le 14 février 2008 (malgré le non au référendum du 29 mai 2005 qui prévoyait également cette politique de libéralisation) et le premier oligarque de France d’ajouter : la machine institutionnelle européenne est relancée. « Le Traité de Lisbonne redonne corps au rêve français d’une Europe agissante et efficace ».

        Le secteur du transport ferroviaire est depuis longtemps dans cette démarche « d’une Europe agissante et efficace ».

        Résultat : libéralisation, déréglementation, concurrence exacerbée, baisse des salaires,... , bref une baisse des coûts de production réalisée sur le dos des salariés et des prix de vente qui augmentent au bénéfice de qui ?

        E.C.R. société privée, filiale de la Deutsche Bahn Schenker Rail cotée en bourse, a pour but essentiel le reversement de dividendes à ses actionnaires, alors ne cherchez plus à qui bénéficie la baisse des coûts de production.

        Aujourd’hui la CFDT déclare que les salariés sont « surpris et scandalisés, qu’une décision, de suspendre, les règles de base du code du travail et conventionnelles, ait été prise s aussi brutalement, et cela sans aucune concertation avec l’ensemble des représentants du personnel.« 
        Les salariés peut-être mais certainement pas la CFDT. Quand un syndicat et ses syndicalistes appellent à un vote »oui" à un référendum qui cautionne la libéralisation (des services), ils ne peuvent pas être surpris par l’attitude d’une société privée telle que E.C.R.

        Mais la CFDT n’est pas à une contradiction près !


        • Et hop ! Et hop ! 18 avril 2010 11:50

          On ne voit pas dans cette note, qu’il y ait le moins du monde suspension de l’application des règles conventionnelles et du Code du Travail.


          Ce serait de toutes les façon une décision nulle de plein droit, sans effets aucuns.

          Cet article est complètement bidon.

          • remiaufrere remiaufrere 19 avril 2010 20:24

            PAUVRE REFLEXION SANS ARGUMENTS... !

            La « disponibilité permanente des salariés » est une des constantes de l’entreprise que je cite dans cette article.

            Bien entendue que cette décision patronale est nulle en droit, on s’en serait douter !

            Par contre juger mon article « bidon » alors ça c’est un peu fort car je relate les faits.

            Ils sont sans doute tétus, ne vous plaisent pas mais c’est une triste réalité.

            Ce qui se passe dans cette entreprise est incroyable et pitoyable.

            « Sans effets aucuns » ? Vous révez, c’est peut-être logique si vous travaillez dans une administration !

            On ne compte plus les affaires prudhommales de cette société aux effectifs encore réduits (à peine 700 salariés) mais au bilan comptable catastrophique.

            La gestion R.H. de cette entreprise montre les effets désastreux de la « concurrence libre et non faussée » de la liberalisation des transports ferroviaire en Europe.

            Pour gagner des profits, une seule solution : réduire les coûts du travail par une flexibilité que l’on n’avait plus rencontré depuis avant guerre (la seconde guerre mondiale) !

            E.C.R. , c’est par exemple un record = 18 heures sur une journée de service avec une ou deux pauses d’une ou deux heures au milieu de cette journée.
            Du jamais vu !!!!

            Monsieur ou Madame, il y a le droit bien sûr...et il y a la vie , la vraie, celle-là même sur vous jugez « bidon » !

            Encore un effort et vous arriverez à insulter la réalité en l’ignorant !

            Je ne vous salue pas.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès