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Accueil du site > Actualités > Economie > L’Accord inutile

L’Accord inutile

La crise de Florange est désormais hautement médiatisée et politisée dans un contexte de très lourde crise et d'une économie qui détruit plus de dix mille emplois par mois. Pourquoi donc le monde politique et médiatique se focalise sur les six cents emplois des hauts fourneaux lorrains ? Cette lutte est dans les faits le symbole de la volonté de reconquête par la France de sa puissance industrielle, dans un contexte de crise économique dû au pouvoir de la finance et de crise écologique.

Il est bon de rappeler avant de commencer à parler du capharnaüm gouvernemental le contexte duquel découle la crise économique devenue politique de Florange. A l'image de la création d'EADS et de la réussite d'Airbus, il est considéré vers le début des années 2000 qu'un regroupement de plusieurs groupes sidérurgiques européens devait être réalisé afin de créer un Airubs de l'acier dans le but d'être compétitif face à l'acier des pays émergents en proposant dans le carnet de commande un acier à haute valeur ajoutée de par le haut niveau de savoir-faire des ouvriers européens. Ainsi est né Arcelor, consortium créé en 2002 regroupant : trois sidérurgistes européens : Aceralia (Espagne), Arbed (Luxembourg) et Usinor (France). Le groupe fonctionne bien et décide en 2003 du volet Apollo, projet de redistribution des diverses productions afin d'optimiser les lieux de production avec ce qu'ils doivent au juste produire, ce qui est logique vu que les trois pays autrefois en concurrence doivent maintenant collaborés. Ainsi dès 2003, la fermeture de plusieurs sites de phases à chaud dont Florange (mais également Liège) est programmée pour 2009/2010, ce qui ne veut absolument pas dire qu'Arcelor comptait fermer Florange pour de bon, en effet Florange devait recevoir la centralisation des aciers d'emballage et garde son site de phase à froid.

C'est en 2006 que Mittal décide d'acquérir Arcelor par le biais d'une OPA hostile pour une offre passé en six mois de 18 milliards à pres de 27 milliards d'euros. ArcelorMittal est créé et devient le leader mondial de l'acier. Il faut savoir que depuis 2008, Lakshmi Mittal est non seulement PDG du groupe éponyme mais également membre du conseil d'administration de Goldman Sachs, la banque d'affaire Américaine responsable de la crise financière (avec JP morgan et compagnie) que nous connaissons bien sur Agoravox. Ce qu'il faut savoir également c'est que l'entreprise ArcelorMittal est très endéttée : la dette nette s'élevant au premier trimèstre 2012 à 23.6 Milliards d'euros (source : http://www.arcelormittal.com/corp/ /media/Files/A/ArcelorMittal/news-and-media/press-releases/2012/ArcelorMittal-annonce-ses-resultats-pour-le-premier-trimestre-2012.pdf) Nous avons donc un groupe qui a racheté sur fond propres pour la plupart (pour la première OPA, Mittal disposait de 17.6 milliards de fond propres) Arcelor pour 27 millions afin d'augmenter ses profits généraux et qui maintenant fait payer à ses propres ouvriers le coup d'un rachat que visiblement Mr Mittal n'avait pas bien préparé.

En réalité cette affaire est très simple pour Mittal. Grâce à l'aide précieuse de Goldman Sachs pour gérer sa dette, la solution est de fermer les sites les moins rentables (pas ceux qui provoquent une perte mais qui sont moins rentables) afin de faire baisser la production d'acier et faire artificiellement monter les prix et d'augmenter les bénéfices. Cerise sur le gâteau : les haut fourneaux à l'arrêt diminuent la production de CO² de l'entreprise permettant à Mittal de revendre les permis carbone et donc d'engranger un pécule supplémentaire. Enfin pour se faire l'avocat du diable, il faut reconnaitre que la demande d'acier baisse dans plusieurs secteurs dû à la compétition des matières composites de très bonne qualité et que le contexte économique général a nécéssairement un impact sur l'industrie lourde de base vu que grâce à l'austérité généralisée, l'économie se contracte de plus en plus chaque semaine.

 

Voici donc le contexte dans lequel se trouve la lutte à Florange. On comprend désormais que Mittal n'a aucune raison de vouloir garder ce site en fonctionnement et que tout espoir d'accord avec lui est vain. C'est pourtant ce qu'a tenté de faire le gouvernement. La proposition de nationalisation temporaire ne déplaisait pas même au centre et à droite parmi le reliquat des gaullistes mais elle a été immédiatement désavouée par un premier ministre sous contrôle de Mme Parisot alors que la proposition n'a même pas pu être étudiée correctement, qu'elle a été balayée d'un revers de la main par pur idéologisme. JM Ayrault semble être le seul à avoir discuté avec Mittal sans une logique gouvernementale concertée avec les différents ministres (d'ailleurs honnêtement je ne vois comment un professeur d'Allemand peut être qualifié en industrie sidérurgique et donc comme Mr Ayrault à la manière d'un Sarkozy ne cherche pas à s'entourer de gens compétents afin de l'éclairer du mieux possible, on allait droit à la catastrophe), le gouvernement a donc pondu un accord qui n'a pas tenu plus de cinq jours. L'accord prévoit donc la fin du plan social sans la reprise des Hauts fourneaux (ce qui signifie chômage technique) avec un plan d'investissement de 180 millions d'euros sur cinq ans.

Peut-on se réjouir d'un tel accord ? Le précédent accord de chômage technique passé entre le gouvernement Fillon et Mittal prévoit que l'Etat et l'UNEDIC participent au financement à hauteur de 7 euros par heure chômée et le dernier ne fait aucunement mention d'un quelconque changement vis-à-vis du chômage technique. En réalité Mittal gagne donc totalement sur ce point, car dans les faits, les contribuables vont payer les salaires des ouvriers de Florange ! Il est certain que c'est très différent d'une nationalisation. Il faut également savoir que les Hauts fourneaux doivent être entretenus pour maintenir leur capacité de production et leur redémarrage éventuel. Cela coûte huit millions d'euros par mois et donc dans les 180 millions, il y a fort à parier (car ce n'est pas explicité dans l'accord) que ce coût est pris en compte dans les investissements et sur cinq ans, maintenir la capacité productive des haut fourneaux revient à 480 millions d'euros. Enfin si Mittal n'entretient pas les hauts fourneaux, la perspective d'un repreneur s'éloigne de plus en plus car qui va racheter une maison en ruine dans laquelle les travaux de réhabilitation sont pharaoniques.

Cet accord est donc une gabegie sans nom : il ne contraint en rien Mittal et a montré l'incompétence totale du premier ministre et du désordre qui règne au sein de la majorité qui ne sait plus où donner de la tête depuis que socialisme rime avec libéralisme. Ne parlons pas non plus du mirage ULCOS promis par le gouvernement qui a été désavoué le lendemain par la commission européenne.

 

Enfin dans le contexte actuel, en ayant une vision plus globale et lointaine du problème acier en Europe, nous avons effectivement besoin d'une industrie sidérurgique efficace, à haute valeur ajoutée et surtout propre dans le but de réduire nôtre dette écologique et il faut se rappeler que la décroissance de certains secteurs de l'économie va être une nécessité mais pour l'acier qui est une industrie à la base de la chaîne alimentaire économique, il est nécessaire de garder une indépendance stratégique en Europe et de pouvoir fabriquer les pièces qui seront nécessaire notamment à la construction de centrales géothermiques. Comme le recyclage doit devenir une activité prépondérante dans l'avenir et que d'autres matériau créent une forte concurrence sur l'acier, il est donc essentiel d'investir aujourd'hui dans les usines sidérurgiques afin de les transformer pour l'industrie de demain. Dans ce cas, la nationalisation résout le problème concret à court terme d'emploi des salariés de Florange et permet de réaliser ces investissements qu'une compagnie privé multinationale comme Mittal ne fera jamais car elle est trop occupée à distribuer des dividendes à des fonds de pensions américains.

 

N'hésitez pas à commenter et merci pour la lecture.

Reivax Nemo


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29 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 7 décembre 2012 16:07

    La sidérurgie, dont tout pays ambitionnant un avenir industriel ne peut se passer, a été définitivement affaiblie, et il est clair que lorsque l’État a bradé ce qu’il en restait à Mittal, c’était avec l’objectif qu’il finisse le boulot d’extermination de la filière. On voit où on en est aujourd’hui avec le gouvernement socialiste qui se couche dès que Parisot hausse la voix........

    voir : PRODUIRE EN FRANCE,… UNE MORT PROGRAMMEE


    • dadascope dadascope 7 décembre 2012 19:40

      Très bon lien Robert Gil, merci à vous ! Je me premet de poster le lien direct vers le FSC (Front syndical de classe), car ils ont vraiment une vision radicalement differente des autres syndicats de France à la solde de la Conferederation Europeenne des Syndicats. Le FSC denonce clairement l’UE et l’euro et refuse les faux compromis.

      Front syndical de classe, 3 décembre 2012
      http://www.frontsyndical-classe.org/article-renault-arcelor-produire-en-france-une-mort-programmee-113075063.html

      Le point de vue du FSC sur la grève europeenne du 14 novembre 2012,
      http://www.frontsyndical-classe.org/article-le-14-novembre-comme-au-portugal-en-espagne-en-grece-greve-generale-112206620.html


    • aviso aviso 8 décembre 2012 11:42

      682 contre 20 000 vous faites quoi ?


    • Spip Spip 7 décembre 2012 17:06

      Lorrain d’origine, j’ai pu voir les débuts de la crise (1975), les luttes et constater la casse ensuite. Un « plan social » ruineux, intégralement payé par le contribuable, l’échec des reconversions à 80 % (on ne transforme pas comme ça un sidérurgiste de 50 ans en informaticien...) et De Wendel qui part tranquillement avec la caisse pour créer son fond d’investissement.


      Il était déjà évident à l’époque que le salut ne pouvait passer que par le haut : spécialisation dans des produits novateurs de haute technologie. On s’est contenté de moderniser la production (Dunkerque, Fos sur Mer) avec son lot de déménagements et de laissés sur le carreau.


      • Blé 7 décembre 2012 18:28

        Les français n’ont pas encore compris que les possédants possèdent non seulement les pays mais aussi la main d’œuvre à bon marché grâce au choix politique des élus que les électeurs ont élus. 
        A un détail près cependant, les électeurs sont -ils vraiment informés des décisions des banques et des rentiers ? Car c’est eux qui commandent il me semble depuis 2007 ! Ils jouent, ils perdent, les contribuables payent les pertes. Pourquoi ces braves possédants changeraient -ils leur politique ?

        Hollande est plus pressé de plaire à Mittal qu’aux salariés de Florange. Sauf quand Florange fermera combien de sous traitants fermeront aussi leurs portes ? De ceux là, on n’en parle pas, c’est bien dommage. Le nombre de futurs chômeurs ne se limite pas à 500 mais à 2 ou 3 fois plus.

        Certainement pas, ce sont les élus qui sont leurs petites mains et qui exécutent et font exécuter les ordres.

        Qui va encore oser nous parler( aux gens d’en bas) de démocratie et de valeurs républicaine ?



          • Fourmi Agile Evrard 7 décembre 2012 19:03

            « La grande presse n’est pas tendre avec le gouvernement » !

            C’est calculé tout ça : ils font un peu mousser cette affaire, tout en la controlant. Puis rapidement la presse passera à autre chose : le Sommet sur l’énergie, ou le feuilleton de l’Ump, ou les importantes chutes de neige en Isère.

            Et on oubliera les ouvriers de Florange, Comme l’affaire Cahuzac et celles à suivre.
            Ils ont le pouvoir, donc le controle des médias...


            • Romain Desbois 7 décembre 2012 19:48

              Puisqu’on accuse le GVT de mal géré, je propose que l’on cesse de subventionner la presse (500 millions d’euros par an), que l’on recréé la SFP et vire les Pujadas à 50 000 euros/mois et tous les présentateurs /porcducteurs qui se sont bien servis sur la bête. Plus les retransmission de merde du dakar, des JO (50 millions d’euros pour 10 millions de recette pub) .

              Vous voyez qu’il n’y a pas la crise !!!!



              • Reivax Nemo Reivax Nemo 7 décembre 2012 21:48

                excellents liens et je suis totalement d’accord avec l’analyse du point de vue européen. Bien évidemment dans mon article je fustige l’attitude du 1er ministre mais la vraie responsabilité se trouve dans l’union européenne. 


                Mais justement en sous main, j’implique qu’un tel gouvernement est incapable d’affronter Bruxelles avec un dossier sérieux pour l’industrie en France et en Europe.

                Merci pour ces eclaircissements.

              • Captain Marlo Pilou Camomille 9 décembre 2012 18:54

                dadascope,

                Nationaliser dans un pays indépendant et souverain, comme le propose l’ UPR, a du sens, comme en avaient les nationalisations dans le cadre du Conseil National de la Résistance.

                Nationaliser dans le cadre de l’ UE serait prendre en charge les licenciements à la place de Mittal, comme les contribuables doivent prendre en charge le chômage technique.

                (Les explications sont sur le site « contrelacour », « La nationalisation, c’est contraire au droit européen ». « Pour qu’une nationalisation soit conforme au droit européen, il faut que l’ Etat se comporte comme un investisseur privé, pour le prix et la gestion de l’entreprise. » )

                « La gestion de l’entreprise », quand elle n’est pas rentable, malgré l’excellence de ses produits, veut dire licenciements. Dans le cadre du libre échange et de la libre concurrence, Florange n’est pas « rentable ». Il faut donc licencier, et si possible, le faire payer par les contribuables, ça arrangerait bien Mittal .... !

                L’euro est 30% surévalué. En sortant de l’ UE et de l’euro, avec un franc 30% moins élevé et d’autres accords commerciaux, il serait peut-être possible que Florange soit nationalisé et rentable.

                Dans le cadre des logiques libérales et du droit de l’ UE, nationaliser serait se substituer à Mittal pour assumer les plans sociaux. Merci beaucoup ! Qu’il s’adresse à Goldman Sachs....


              • Reivax Nemo Reivax Nemo 9 décembre 2012 23:06

                tout à fait d’accord pour la réglementation européenne. Sauf que comme le fonctionnement de l’Europe ne convient à personne, il va bien un jour falloir leur rentrer dans le lard aux technocrates de la commission européenne et avec la légitimité populaire pour allié un jour ou l’autre. Florange est peut etre trop petit mais sur une question plus général comme le nucléaire ou la production d’acier en europe, on peut consulter le peuple par référendum et suite au résultat aller affronter la finance et les Van Rompuy ou Barroso !


              • paul 7 décembre 2012 20:40

                Financiarisation, Mondialisation, des mots qui ne semblaient pas trop concerner le quotidien .
                Et puis on s’aperçoit qu’un aigrefin peut se permettre de manipuler tout un gouvernement et ses représentants hautement qualifiés, puisque issus de grandes écoles .

                Même Mme Michu a compris que Mittal était gagnant sur tous les tableaux :en mettant à l’arrêt les installations, le contribuable paie le chômage technique, et le ripoux de la finance revend ses droits à polluer .Ce qui lui a fait gagner sur les 2 dernières années 233 millions de dollars .
                Encore un beau scandale ces«  droits à polluer » par le jeu des quotas négociables .

                Avec le projet Ulcos, le Ripoux a joué au poker-menteur . C’était une fragile planche de salut pour les salariés, que l’Europe s’est empressée d’abandonner avec le retrait du Ripoux de Goldman Sachs : un revendeur de voitures d’occases volées a plus de moralité .
                Cette piteuse affaire montre qu’un État faible est une proie, isolé de plus dans cette Europe du fric, quand on voit l’attitude méprisante du maire de Londres pour « les révolutionnaires sans-culottes français » .


                • Captain Marlo Pilou Camomille 9 décembre 2012 19:01

                  paul,
                  C’est toute la construction européenne qui a été mise en place pour remplacer progressivement les Etats par les multinationales....

                  Une émission de la RTBF : « Brussels Business Qui dirige vraiment l’ Europe ? »

                  Réponse : les lobbies !

                  Sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN, pour retrouver la maîtrise de la monnaie et de la démocratie, ça urge !
                  Voir les vidéos d’ Asselineau sur le site de l’ UPR !


                • Automates Intelligents (JP Baquiast) 8 décembre 2012 09:52

                  Encore temps de réagir
                  Nous approuvons à Automates Intelligents cet excellent article. Pour nous, il serait encore temps de dénoncer l’accord avec Mittal. Voyez notre éditorial http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2012/132/editorial.htm


                  • Reivax Nemo Reivax Nemo 8 décembre 2012 12:58

                    merci bien !


                  • spartacus spartacus 8 décembre 2012 15:24

                    L’acier français n’est plus compétitif à l’échelle de la planète et, Arcelor depuis des lustres, ne cesse d’agoniser.

                    Les cocos se font un malin plaisir d’essayer de convaincre que Lakshmi Mittal serait un affreux prédateur qui aurait juré la perte de l’acier français. En oubliant sciemment l’historique.

                    Pour orchestrer leurs délires, il faut faire passer cet homme pour un méchant financier, cigare au lèvres et haut-de-forme, acheter Florange dans une « pure logique spéculative », mais un industriel prêt à investir, c’est très différent du poncif coco caricatural de l’auteur.

                    Le groupe français Arcelor devait fermer l’ensemble sidérurgique de Florange en 2010. Par chance, la famille Mittal se porte acquéreur du site, avec une clause bien précise : l’Etat français aura la responsabilité de trouver un reprnneur pour les hauts fourneaux avant la fin de l’année 2012, sans quoi ils seront fermés et le personnel sera licencié. 

                    En deux ans, pas de repreneur, et Mittal applique le plan prévu : il ferme les hauts fourneaux, tout en gardant tout le reste du site, dont l’intérêt technique et la rentabilité sont pour l’instant satisfaisants. 






                    • Reivax Nemo Reivax Nemo 8 décembre 2012 17:52

                      Il me semble avoir démontrer que si Arcelor voulait fermer la phase à chaud de Florange en 2003, qu’il n’était absolument pas question comme vous le dites de fermer l’ensemble sidérurgique car nul ne saurait nier la compétence de Florange dans certains domaines : finesse des « aciers » d’emballage pour les canettes notamment.

                      L’acier européen est tout à fait compétitif mais évidemment il ne rapporte que 4 à 5% quand l’acier produit en inde ou en chine en rapporte le double avec une qualité d’usinage plus faible, des conditions d’esclavage des salariés et un non respect absolu de l’environnement. Si je vous suis bien, il faut donc accepter qu’un groupe qui se porte bien (lisez le compte rendu du T1 2012) puisse licencier ses salariés et laisser tomber les sous traitants qui font vivre la région lorraine pour remplir un peu plus la panse de Goldman Sachs. Je ne vois pas en quoi c’est du communisme de dire cela : un gaulliste ne pourrait le tolérer.

                      J’ai démontré en quoi l’investissement prévu à Florange était de la poudre aux yeux et que dans la stratégie de Mittal consistant à faire baisser la production d’acier pour faire augmenter les prix, Mittal qui contrairement à ce que vous dites n’est pas vendeur du site de Florange va laisser tomber ce site (politique de la terre brulée).

                      Bref, il me semble avoir fait une argumentation précise du cas florange en apportant des faits vérifiés. Si vous n’êtes pas d’accord parce que vous avez d’autres éléments, je serai heureux de les entendre mais pour le moment vous n’avez basé vôtre réponse que sur des sentiments que je suis un fou qui délire.


                    • spartacus spartacus 8 décembre 2012 19:38

                      Lakshmi Mittal est membre du conseil d’administration de Goldman Sachs, puisqu’il en est actionnaire depuis 2008. Rien d’exceptionnel.

                      Racheter une société en LBO est courant (Par l’emprunt). Endetter la société reprise est logique. 
                      Le texte est correct sauf l a conclusion de dernière partie qui est en contresens. 
                      1-L’acier n’est pas si stratégique que cela. 
                      2-Nationaliser par un état qui est un actionnaire incompétent est une hérésie. 
                      Pour info en aucun cas les actions étatiques dans les sociétés de production étatiques n’ont fait l’objet de pertinence. Et si vous en voulez preuve 
                      La nationalisation d’une entreprise est inefficace, pire elle crée un précédent qui décourage les investisseurs étranger.
                      Par exemple très concret comparatif, le Vénézuéla a besoin d’investissement étranger pour transformer son pétrole en essence (Il est incapable de transformer le pétrole). Pour ne pas se faire nationaliser des millions d’investissements, malgré les appels d’offre, les grands pétroliers mondiaux ne répondent pas. Le Vénézuela producteur de pétrole importe son essence !

                    • Reivax Nemo Reivax Nemo 8 décembre 2012 22:57

                      Ce qui est sur c’est qu’en dix ans de gouvernance libérale, il parait logique que l’Etat se comporte comme un actionnaire vorace et je vous remercie pour le rapport de l’APE que je ne connaissais pas.

                      Cependant quand on regarde les grandes réalisations de ce pays, on se rend compte que tout a été créé par une volonté publique et donc l’Etat : Airbus, le TGV, le nucléaire etc. Cela commence à dater certes mais cela prouve que l’Etat est un acteur clé de l’économie et qu’une bonne gestion par l’Etat est possible. Je comprends qu’avec l’équipe gouvernementale actuelle vous ayez des doutes et moi aussi. Mais sur le cas de Florange, ce qui a permis à Mittal de réaliser cette OPA est le retrait de la capitalisation d’Arcelor de l’Etat et c’était à l’époque DSK qui en avait pris la décision. On est en train de réaliser la même erreur pour EADS.

                      Je ne crois pas qu’une nationalisation décourage les investisseurs étranger, il faut juste avoir de la fermeté : si vous venez chez nous pour fermer l’appareil industriel ce n’est pas la peine. Je ne crois pas vraiment pas que nous ayons besoin en france et en europe d’investissement de fond de pension qui s’en vont dés que la rentabilité diminue légèrement.


                    • spartacus spartacus 9 décembre 2012 10:04

                      Un fond de pension est un « bon actionnaire ». Il est chargé de gérer avec intelligence l’argent des retraités américains anglais ou hollandais. 

                      Si une entreprise a un fond de pension actionnaire, c’est que du bonheur, çà donne une note bancaire forte, une actionnaire avec de l’investissement de long terme, et en cas de coup dur vous filera un coup de main.
                      L’état est toujours un « mauvais » actionnaire. Il transforme en « politique » ses investissements économiques.
                      C’est une des bases de l’économie de marché. C’est la grande différence entre les idées de Keynes et Hayeck. 
                      la socialisation de l’économie et l’intervention massive de l’État sur le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles. Le pouvoir coercitif de l’État transforme toute question économique ou sociale en question politique. 

                    • non667 8 décembre 2012 19:29

                      en 1988 un copain au lendemain d’une réunion de cellule du pc me dit :
                      ça y est ! ils (les riches de davos ) ont partagé le monde
                       pour l’allemagne la mécanique , pour le japon l’électronique , pour les usa l’agriculture (l’arme alimentaire ) 
                      -et nous ? dis-je 
                      - le bronze cul de l’europe ! (le tourisme )
                       peu après ils installaient eurodysney à marne la vallée !

                      tout cela s’est réalisé (avec le consentement tacite des gouvernements des différents pays !)
                      nul doute que ce qui arrive avec la chine et au moyen orient (printemps arabes ) ne fasse parti de leurs plan !


                      • eric 9 décembre 2012 10:47

                        Je ne rentrerai pas dans la problématique de savoir si investir dans des hauts fourneaux dépassés, et mal situes est une bonne stratégie pour développer la sidérurgie de demain. Si même l’État avait vocation a entrer dans ce genre de considération, il devrait alors créer de toute pièce une usine moderne dans un port. Donner une surponderation au facteur « sauver Florange » illustre ce que dit Spartacus, avec l’État pour actionnaire, les considérations politiques l’emportent sur l’économique. Le surcout est supporte par le contribuable. Ce ne peut être qu’une solution ponctuelle a un problème ponctuel et politique. On ne peut pas faire fonctionner toute l’économie avec des surcout politiques et envisager d’être compétitif.
                        La vraie question qui se pose ici est toute autre. Mobilisation durable d’un Ministre et d’une part du Gouvernement pour « sauver » un symbole et 600 emplois sur les 120 000 qui disparaissent par an selon vous, et compte tenu du fait qu’avec la croissance démographique, ce sont beaucoup plus de chômeurs encore en plus. Et sans aucun autre résultat que des couts publics supplémentaires pour rester dans l’incertitude. même le symbole n’est pas sauve. D’un point de vue stratégique, c’est quand même cela le plus important. Ce mode de définition des priorités gouvernementale. Cet agenda déterminé par les pression syndicales les plus visibles, Ce fonctionnement en pompier qui accompagne l’incendie. Cette façon de ne rien faire mais a grands couts et avec beaucoup de temps en paniquant tous le monde. Ce gouvernement est pire que Miterrandien ou Jospinien. C’est le ni- ni-ni. Ni nationalisation, ni perte d’emploi, ni emploi sauve, ni libre entrepreneuriat, ni action ni inaction. Cela me parait être le principal enseignement de cet épisode. A ce stade, tous ce que l’on peut envisager, c’est de leur offrir un « jardinet » avec quelques roses pour se retirer et de passer notre chemin....http://www.youtube.com/watch?v=UjyGRDvxggo


                        • kéké02360 9 décembre 2012 21:08

                          Mittal vient de décéder , il arrive au Paradis pour demander une petite place à Dieu !!!

                          Dieu lui dit : avec tout ce que tu as fait en Belgique, en Lorraine , à Florange et ailleurs je préfère que tu ailles directement en enfer !!!!

                          Quelques jours plus tard, Satan fondu en larmes vient voir Dieu et lui dit :

                          Je t’en prie reprend Mittal çà fait une semaine qu’il est chez moi et il a déjà arrêté trois fours !!!!

                           smiley


                          • Captain Marlo Pilou Camomille 10 décembre 2012 09:29

                            Reivax

                            Je crois que vous confondez ce que peut être une industrie dans un pays souverain et indépendant, qui a sa monnaie, ses lois, ses accords économiques, avec le fonctionnement dans l’ UE, aux service des multinationales et de la finance...

                            Pourquoi ne parle-t-on jamais en France des pays qui ne sont pas dans l’ euro et qui ont une économie en bien meilleure santé ??

                            La Suède par exemple, au bord de l’effondrement financier en 1990, l’Etat a repris le contrôle de tout, nationalisé les banques, les bilans ont été nettoyés, les mauvaises créances mises de côté dans des structures d’attente, d’autres ont été annulées, certaines plus ou moins bien remboursées. Tout est sous contrôle, et 2008 n’a pas été un séisme.

                            Sur l’ Argentine, qui a envoyé promener le FMI et les financiers, je vous propose la lecture d’un entretien avec Roberto Lavagna, ancien Ministre des finances en 2002 :
                            « Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques » Libération 19 février 2012.

                            Un pays indépendant peut avoir la politique monétaire, fiscale, industrielle, commerciale qu’il souhaite. Dans l’ UE nous sommes à la merci des prédateurs financiers et industriels. Toutes les lois ont été faites pour désarmer les Etats.

                            Pour les néolibéraux, l’ Etat est un obstacle aux profits, à la libre circulation des capitaux, à la libre concurrence. Tous les Traités n’ont eu pour principal objectif que de transférer les pouvoirs des Etats à la Commission européenne et aux lobbies.

                            L’UE n’est pas réformable, c’est une dictature. Quand les peuples votent non, on le transforme en oui. Quand le Président grec propose un referendum sur les plans d’austérité, on le remplace par un ancien de Goldman Sachs,. Quand Berlusconi (qui n’est pas ma tasse de thé), traîne les pieds pour appliquer les mêmes plans, on le remplace par Monti, un autre non élu de Goldman Sachs etc.

                             Démocratie, referendum, je crois que vous rêvez un peu, ils ont suffisamment de gens de Goldman Sachs pour remplacer les 27 dirigeants européens....

                            Une vidéo de 9 minutes passée sur la 2e chaîne allemande : « Le complot de Goldman Sachs », on ne rit pas si souvent en ce moment.
                            Bonne journée !


                            • Reivax Nemo Reivax Nemo 10 décembre 2012 12:58

                              merci pour cette intervention et je partage totalement vôtre point de vue. Je ne connais pas ce documentaire mais j’ai mis en ligne sur youtube Goldman sachs la banque qui domine le monde d’arte mais il est possible qu’elle ait été bloquée (comme par hasard) http://www.youtube.com/watch?v=hZfAupXh9Bg (dites moi si vous arrivez à la visionner svp)

                              Je crois encore (d’après vous naïvement certes) qu’on peut faire changer l’UE tout simplement parce que personne n’a encore réellement essayé ! A part quelques eurodéputés courageux tel Nigel Farage, il faut essayer et si cela ne mène à rien alors il faudra effectivement réfléchir à tout cela mais la menace que la France, 2e puissance économique dans l’europe devrait etre suffisamment suffisante pour faire bouger les choses. L’exemple à suivre serait celui de l’Islande qui a fait se révolution citoyenne.


                            • Reivax Nemo Reivax Nemo 10 décembre 2012 13:26

                              Un petit détail qui est important et que je viens d’apprendre : dire que le marché de l’acier est un secteur qui n’a pas d’avenir est faux car la France importe autant d’acier qu’elle en exporte. On a donc besoin de Florange et de Gandrage.

                              source : rapport 2010 de l’acier en France dela Federation française de l’acier http://lara.inist.fr/bitstream/handle/2332/2115/FFA-RA_2011.pdf?sequence=1


                              • Romain Desbois 10 décembre 2012 13:40

                                Moi ce que j’ai compris, c’est qu’ils veulent faire de gangrange une boite à CO2 si chère à Allègre et à Jancovici.

                                Jancovici qui était l’éminence grise de Hulot, Hulot qui vient d’être « embaucher » par... le gouvernement.

                                CQFD

                                Les plus dangereux sont ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre des palais.


                              • Captain Marlo Pilou Camomille 10 décembre 2012 19:09

                                Reivax,
                                L’Islande n’est pas dans l’ UE, ni dans la zone euro..., ni l’Argentine, ni la Suède.

                                Quand je dis que vous confondez un Etat indépendant et un Etat ficelé dans les Traités et dans l’ euro, ma remarque est juste. Ce que l’ Islande a pu faire, est lié à son indépendance.

                                Mais c’est normal, puisque tout est fait pour nous faire croire que les Etats ont encore des pouvoirs, et qu’on peut changer les choses sans sortir de l’ UE et de l’ euro...

                                Aller faire un tour sur le site de l’ UPR d’ Asselineau, c’est le 5e site politique par sa fréquentation au niveau mondial. Vous en saurez plus que la plupart des « experts » économistes qu’on nous sert sur le médias aux heures des repas.
                                Bien à vous.

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