La crise : les fonds de pension
On parle en ce moment de la crise des subprimes. On oublie par ailleurs d’en dire que le problème ne venait pas réellement de ceux à qui les banques ont prêté puisqu’ils pouvaient payer au début. Le problème est en fait venu des banques qui ont augmenté leurs taux. Il s’agit donc d’une crise du système puisque les banques auraient pu ne pas augmenter leurs taux de prêts.
En allant plus loin on s’aperçoit aussi qu’il n’y a pas que la crise des supbrimes en vue. On s’aperçoit aussi que les banques américaines subventionnant les fonds de pension font faillite. Par exemple au début de l’année le fond de pension américain Carlyle Capital Corporation est tombé en faillite (source : Le Point au 13/03/2008). Pourquoi ? Ces banques comptaient créer de l’argent avec de l’argent. Le principe était donc simple : on comptait sur le fait que les Américains n’étaient pas encore à la retraite pour spéculer leur argent afin d’en créer plus tard. Maintenant que les Américains vont à la retraite, les fonds de pension vont faire faillite puisqu’il faut cette fois-ci donner alors que la bourse ne permet pas de créer de richesse réelle.
La richesse est réellement en Chine puisqu’ils produisent beaucoup de nos stocks. On assiste donc à l’avènement de la Chine qui risque fort de prendre le contrôle sur les entreprises mondiales. Nos sociétés du Cac 40 sont en première ligne de mire puisqu’elles sont dépendantes à plus de 40 % des fonds de pension selon www.nouveleconomiste.fr.
On dit qu’il faut libérer les entreprises pour créer de l’emploi. Il faudrait donc que les salariés aient encore moins de droits au sein de leur entreprise. Cependant, en 1950, il s’est avéré que lorsque la répartition entre capital et salaire était équitable nous avions connu un grand développement. Puis, petit à petit, plus récemment, on est passé à 60 % pour le capital et 40 % pour les salaires. Là l’économie commençait à stagner. On n’augmentait pas celui qui créait de la richesse, mais celui qui était responsable des salariés. On commençait à faire confiance aux actionnaires qui s’enrichissaient de plus en plus grâce à l’argent accumulé.
En 2007, on est à un rapport de 70 % pour le capital et de 30 % pour les salaires. Entre 2000 et 2007, selon la Commission européenne, ce sont pas moins de 174 milliards d’euros qui auront été soustraits à la rémunération du travail pour améliorer la rémunération du capital dans l’UE25, c’est-à-dire 1,6 % du PIB. Quand notre président parle de taxer le capital pour financer le RSA, il parle en fait de taxer les ressources financières des revenus modestes.
Nous en sommes à une situation où l’argent crée l’argent. Autrement dit ceux qui sont rémunérés en action n’ont pas besoin de travailler, mais doivent gérer. Autrement dit ceux qui sont bien informés sur la bourse ont pu s’enrichir facilement. L’argent n’était plus un moyen d’obtenir quelque chose, mais il devenait une nécessité pour que le citoyen s’enrichisse.
Pourquoi faut-il un rapport équitable entre salaire et capital ?
Parce qu’un entrepreneur ne peut s’investir que sur un seul objectif. Les meilleures idées viennent de ceux qui ont connu les difficultés. Les plus créatifs et pragmatiques sont ceux qui ont connu les pires difficultés parce qu’il faut trouver des solutions pour gagner de l’argent. En répartissant équitablement l’argent, il existe plus d’entrepreneurs potentiels donc plus d’enrichissements du pays possibles. En plus, cet enrichissement se fera par la force du projet, pas par rapport au pouvoir de l’argent qui est plutôt destructeur que créateur de réel investissement. En effet, l’argent ne va permettre que de récupérer des projets rentables parce qu’investir nécessite un retour d’argent. Par conséquent, le projet n’aura pas été aidé à son début, mais plutôt lorsqu’il obtient des marchés. En effet, les Société anonymes sont souvent issues des SARL. Pourtant, ce sont elles qui amènent le plus d’argent.
Pourquoi va-t-on droit dans le mur ?
On va droit dans le mur parce que l’argent crée l’argent. On n’avait plus besoin de créer de la véritable richesse pour faire fortune. Nous sommes à nouveau dans la situation de l’année 1930. Il est faux de dire que les marchés savent mieux gérer la richesse qu’après la Première Guerre. La crise de 1930 n’est que la volonté pour les Européens de rester les leaders par la production sans limite. La crise de ce début de siècle n’est que la volonté pour les États-Unis de rester les leaders par la spéculation.
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