La monnaie du XXIème siècle... Monnaie de dépot ou de crédit ?
Dans ce qui va suivre, il ne sera question que de la relation entre la monnaie de dépôt et de crédit, quant à sa conséquence en termes d’accumulation de droits de créances et de devoirs de dettes.
Il existe deux types de monnaies, celle de dépôt et celle de crédit.
La différence fondamentale porte sur le fait que la monnaie de dépôt est indestructible tant qu’elle a cours, alors que la monnaie de crédit est éphémère ou temporaire. La monnaie de dépôt se transmet de créanciers en créanciers, mais sa valeur scripturale reste fixe. C’est sa valeur d’échange qui évolue selon l’inflation, en extrême par la dévaluation (on oubliera sa suppression) et plus rarement par la déflation.
C’est donc une monnaie d’accumulation de réserve de valeur et comme tout droit de créance est consubstantielle d’un devoir de dette correspondant, plus il y a de monnaie de dépôt en circulation, plus il y de dettes qui s’accumulent et peuvent s’effacer seulement par la faillite de la monnaie.
A contrario, la monnaie de crédit est temporaire, on crée une créance qui sera annulée avec le règlement de la dette, majoré d"un intérêt. Cette monnaie n’est donc pas une réserve de valeur. Ainsi, cette monnaie ne peut théoriquement pas s’accumuler en dépôt, être thésaurisé, mais seulement s’accumuler sur un temps donné, pour une action donnée et restituée avec intérêt. Bien que dans la réalité présente, le système augmente le temps de valeur de cette monnaie pour en différer le remboursement effectif du principal, en renouvelant le crédit. Mécanisme mis en place lorsque la dette ne peut être acquittée en temps et heure, mais dont personne ne souhaite le défaut de paiement qui est la « faillite du prêt ».
S’il n’y avait pas d’intérêts prélevés par le droit de créance crée temporairement et en tenant compte de l'inflation, l’opération serait neutre en elle-même, mais la présence de l’intérêt change totalement le jeu et explique en partie les crises monétaires de ces dernières années.
Comme expliqué par nombres de vidéos, l’intérêt n’étant pas crée par l’opération de crédit, celui-ci ne peut être honoré que d’une seule manière, par la création de monnaie de dépôt indestructible. Si ce n’est pas le cas, et en considérant que toute la monnaie est circulante, le principe des chaises musicales fait que certains crédits ne pourront êtres remboursés, entraînant la hausse de risque du crédit et ralentissant la création de monnaie de crédit, voir la stoppant.
Dans ces mêmes vidéos, les réalisateurs décrivent très bien le jeu monétaire de vases communiquants ou plutôt de baignoires, entre la monnaie de dépôt et la monnaie de crédit. Toutefois, ils se trompent (certainement de bonne foi) sur les causes et les conséquences du jeu qu’ils dénoncent.
En effet, ils accusent la monnaie de crédit d’être responsable des dettes publiques des peuples et des particuliers, voyant que cette forme de monnaie implique de toujours devoir emprunter dès lors que la dette du premier crédit ne peut être remboursée. Leur conclusion, est alors de considérer que seule la monnaie de dépôt limité en volume est valable, or, c’est exactement le contraire qui est vrai ! Car si l’intérêt prélevé pour le temps d’existence de la monnaie est effectivement indu et représente un vol caractérisé, ce n’est plus vrai en l’absence d’intérêts. Autrement dit, en l’absence d’intérêts, la monnaie de crédit étant une opération neutre, entre droit de créance et devoir de dette, elle ne peut être considéré comme fausse, injuste et odieuse. Du moins sous certaines autres conditions qu’on verra dans les prochains articles.
En réalité, c’est la monnaie de dépôt qui représente un vol d’intérêts et un abus de droits de créances, qui est la véritable source de l’injustice monétaire, mais que la monnaie de crédit va simplement démultiplier. Car étant une monnaie indestructible, le devoir de dette ne s’arrête jamais tant qu’elle a cours. De plus, étant indestructible, toujours tant qu’elle a cours, elle a les mêmes qualités qu’une propriété foncière, elle est une réserve immobilisé et peut être louée moyennant intérêts ou bien laissé en « jachère ».
On ne pense jamais au fait que cette monnaie est faite exclusivement pour permettre les échanges entre propriétaires souverains et non entre salariés. Quelle est faite pour permettre l'épargne du profit et la faire "travailler" comme un capital productif, de la même manière que si c'était un outil de production de marchandise de l'économie réelle.
Pour 99% des salariés, la monnaie qui a cours est la monnaie de crédit, peu importe qu’ils utilisent une monnaie de dépôt ou de crédit, parce que le salarié est toujours en dette vis-à-vis du propriétaire des moyens de productions et doit donc acheter en permanence du crédit en vendant son temps de vie (travail + activité) constamment, car ses besoins primaires sont constamment renouvelé. Pour lui, la distinction entre monnaie de dépôt (indestructible) et de crédit (temporaire) dépend de son pouvoir d’épargne, donc, de son solde entre salaire et dépenses.
En effet, tant que l’intérêt de la monnaie de dépôt est égal ou supérieur à l’inflation liée à la quantité de sa consommation totale de marchandises, plus le maintien de la valeur de son capital de droits de créances en épargne, on peut vivre juste avec l’intérêt. Donc, sans avoir de devoirs de dettes à remplir. Ceux qu’on appelle aussi les rentiers, ce fameux 1%,
On admet que si tout le monde disposait d’une réserve monétaire produisant un intérêt suffisant, dans l’absolu, personne n’irait travailler pour acheter un crédit en payant une dette en temps de vie dédié qu’ils possèderaient déjà. Tout le monde serait riche d'une monnaie sans valeur. Le système s’arrêterait !
On voit donc que d’un coté, il y a une monnaie indestructible et qui crée ainsi une dette indestructible, qui ne pose aucun problème en soi tant qu’elle sert de monnaie circulante d’une part et que son volume n’excède pas la croissance du PIB d’autre part. Si son volume croît plus vite que le PIB du pays où la monnaie à cours et en considérant le cas pratique où elle est utilisée exclusivement dans ce pays, si l’excédent n’est pas thésaurisé, cela augmente la dette indestructible plus vite que la production intérieure peut le supporter et donc, créer de l’inflation monétaire systémique. A forte dose, la monnaie peut connaître une super et hyper inflation donnant le plus souvent lieu à une dévaluation monétaire pour recaler la quantité de monnaie indestructible au niveau du PIB et stopper l’inflation. Mais tant qu’on crée de la monnaie indestructible plutôt que la monnaie de crédit, la tendance sera toujours à l’inflation ou à la dévaluation et l’équilibre difficile à trouver. Car entre besoins de financement qui appellent des crédits et la stabiité des prix entre demande et l'offre en fonction du PIB pour éviter l'inflation, l'équilibre est cornélien !
Pour résoudre ce problème de rigidité dû à la création de monnaie indestructible, seulement ajustable par l’inflation ou la dévaluation, la solution apportée a été la monnaie de crédit, qui n’a pas la qualité de réserve. Celle-ci étant détruite avec le devoir de dette acquittée, la masse monétaire indestructible peut être infiniment mieux contrôlé et donc, l’inflation liée à la création de monnaie indestructible jugulée.
Seulement, il reste encore et toujours l’intérêt prélevé sur cette création temporaire, qui lui, a besoin d’être crée en monnaie indestructible, sauf à jouer au jeu de la chaise musicale.
On voit que, partant de la production de marchandise avec la plus-value, le profit thésaurisé en réserve de monnaie va produire lui-même une nouvelle plus-value qu’est l’intérêt, qui pourra être décuplée en cas d’utilisation de l’effet de levier, créant de nouveaux intérêts devant donner lieu à de la création monétaire indestructible sous peine de risquer des « faillites de prêts » en chaine, pouvant avoir les conséquences connus sur la croissance du PIB.
Si les citoyens croient faussement que la monnaie indestructible, comme l’or, est mieux que la monnaie crédit en raison de la nécessité de toujours travailler à son renouvellement pour cette dernière, alors que ce n’est pas vrai pour la première, ils oublient deux choses essentielles énoncée plus haut.
- La monnaie indestructible mise en épargne capable de produire des intérêts suffisant à ses dépenses et son propre maintien (de la monnaie), sont le fait d’une extrême minorité, de fait, ce fameux 1 % de la population dénoncé comme exploiteuse.
- Que ce renouvellement constant est le fait même de la condition humaine. Le pain se fabrique tous les jours ! On peut certes en avoir d’avance, le congeler, mais il faut renouveler l’action de faire du pain de manière régulière à moins de renoncer à en manger. Pourtant, on ne considère pas de devoir faire du pain tous les jours comme une aliénation, mais de devoir le faire au profit d’un autre plutôt que de soi même.
Cet argument de l’aliénation par le crédit est donc sans fondement puisque sans la constance du travail humain, aucune création de marchandise n’est possible de manière pérenne et donc, aucune société viable. Seule la monnaie de dépôt permet réellement d’aliéner les salariés et ce d’autant plus qu’elle est rare. La monnaie n’a pas à être rare, mais équilibré par le rapport d’offre/demande. la rareté de la monnaie n'empêche pas la dette d'exister, mais d'être plus dure encore pour son obtention, donc, de produire une dette plus élevé qu'avec la monnaie de crédit.
L’aliénation n’est pas dans la création de monnaie de crédit, mais dans l’intérêt prélevé sur cette création, qui déséquilibre l’échange en donnant à celui qui perçoit l’intérêt une créance sans avoir dû produire un travail de même valeur pour l’obtenir.
De fait, dans une société fondant sa justice sur l’égalité entre droits et devoirs, la monnaie de dépôt indestructible n’existe plus, seule est utilisé la monnaie de crédit, mais sans production d’intérêts. Le profit étant ailleurs.
Cas pratique avec les dettes publiques :
Là aussi, tant que les intérêts des dépôts et des crédits suit la croissance du PIB, le système tient, sauf quand le volume de la monnaie de crédit est mal ajusté et ne peut être remboursé, ce qu’on appelle des défauts de paiement ou « faillite du crédit ». Dans ce cas là, la part de dette de la monnaie de crédit non remboursée se transforme en monnaie indestructible et soit elle fait changer de main la créance de monnaie indestructible, soit il est crée de la monnaie indestructible pour compenser les pertes et va donc gonfler la masse monétaire indestructible avec la conséquence d’augmenter la créance et dette accumulée. Cette augmentation va soit produire de l’inflation, soit, si elle n’est pas utilisée, augmenter la masse monétaire en dépôt pour produire des intérêts.
Le fait qu’il ne soit pas constaté une forte inflation n’est pas dû au mécanisme cité ici, mais aux mécanismes de dissimulation de l’augmentation de la masse monétaire, c’est-à-dire, les ventes de biens et services publics, la création de produits dérivés et surtout, l’extrême concentration de la propriété de la créance, permettant la gestion du temps de recouvrement de la dette en différent sont remboursement.
En fait, le système monétaire mondial à crée ce qu’ils appellent les produits dérivés, qui ne sont au final qu’une gigantesque pyramide de ponzy qui fonctionne en tant que « trou noir » monétaire, pour dissimuler cette inflation monétaire dû à la production d’intérêts exponentiels. En effet, comme ces produits dérivés sont constitués de monnaie de crédits renouvelés X fois, il ne reste en fin de course que l’intérêt à payer. Tant que les gouvernements arrivent à faire payer cet intérêt par l’économie réelle (privatisations, réduction des droits sociaux, des pensions des retraités, etc), le système peut continuer un peu plus longtemps. Les créanciers renonçant ou acceptant de continuer à différer le remboursement du principal emprunté tant que l'intérêt est payé. Acceptant même d'annuler certains prêts pour ne pas provoquer de faillites de prêts et faire s'écrouler la pyramide de ponzy.
Toutefois, en raison de l’intérêt qui crée toujours plus de la monnaie indestructible, qui va vouloir produire son propre intérêt, nous sommes face à une cavalerie ou pyramide de ponzy qui ne peut s’arrêter pratiquement, qu'en ayant « acheté » toute l’économie réelle, y compris la place du village et les bureaux du président de la république.
Au-delà, le monde se diviserait en deux, une classe propriétaire de la Terre, "achetée" avec des billets de monopoly et le reste de la population mondiale réduite soit à l’état de serviteur pour les plus "chanceux", soit d’esclave, les autres devant être « euthanasiés » car totalement inutile et parasites.
En résumé, la propriété des moyens de productions, entraine la création d’une épargne monétaire qui va à son tour créer une plus-value avec les intérêts, qui vont à leur tour produire des intérêts, jusqu’à ce que la capacité de tolérance de la population en dette systémique soit dépassé, se révolte et/ou meure.
A suivre... ou pas !
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