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Accueil du site > Actualités > Economie > Vive l’Etat !

Vive l’Etat !

Le 12/10 au micro de France Inter, François Hollande évoquant la crise financière, brocardait les libéraux qui crient « Vive l’Etat ». En disant cela, non seulement il prend ses désirs pour des réalités, mais il utilise pour appuyer son raisonnement, un sophisme douteux. Décrétant ex cathedra que la crise actuelle est celle du libéralisme, donc de la dérégulation, il embouche la trompette de l’étatisation généralisée et affirme que tout le monde désormais se rallie à cette caricature de politique.

A la vérité, les libéraux ne souhaitent pas plus aujourd’hui un renforcement de l’Etat, qu’ils ne voulaient hier sa disparition. De même, à la différence des anarchistes, ils n’ont jamais exigé la suppression des règles organisant la société. Au contraire, ils en font un prérequis indispensable au « contrat social » cher à John Locke. Leur seul objectif, à l’instar de Montaigne ou de Montesquieu, est que l’Etat n’abuse pas de ses prérogatives et que les lois soient aussi simples et utiles que possible.
Et que voit-on depuis des années dans presque toutes les nations même réputées libérales, si ce n’est un accroissement vertigineux de la place de l’Etat et l’inflation sans fin des réglementations ?

 

En France, même s’il a cédé un peu de terrain après la funeste époque des nationalisations d’entreprises, l’Etat reste en effet omniprésent dans tous les rouages de la société. Si on évalue son poids en termes d’impôts, charges et taxes, cela représente plus de 44 % du PIB. Et le résultat de sa gestion n’est guère brillant : dette colossale, quasi impossible à chiffrer, entre 1 200 et 3 000 milliards d’euros, équivalent à une vraie faillite aux dires même du Premier ministre (1). De cause structurelle, elle n’a cessé de progresser depuis le début des années 80. Elle s’accompagne d’un grave déficit de la balance commerciale et d’une diminution inexorable de la compétitivité industrielle. Enfin la croissance reste accrochée au plancher.

En dépit de plusieurs décennies de socialisme, ce naufrage économique n’est gagé, quoi qu’on en dise, par aucun vrai progrès social. Le chômage est endémique, la santé publique noyée sous la bureaucratie se détériore tout en coûtant de plus en plus cher, le système de retraites par répartition régi en grande partie par des officines d’Etat est en perdition. Il n’est pour l’heure d’autre solution que celle d’augmenter le montant et la durée des cotisations, tout en diminuant les pensions ! Le malaise est dans quasi tous les domaines où s’exerce la responsabilité du gouvernement : éducation, recherche, justice, prisons et même culture !

Parallèlement, les lois et réglementations n’ont cessé de croître, asphyxiant littéralement l’initiative privée. Le Conseil d’Etat (2) constatait lui-même en 2006 sans pouvoir hélas rien y faire "qu’il y a trop de lois, des lois trop complexes, des lois qui changent tout le temps !"
De fait, l’inflation législative n’a cessé de s’accélérer. En 1973, le Parlement produisait 430 pages de lois. Dix ans après, plus de 1 000. Aujourd’hui, presque 4 000. Les textes sont plus nombreux, mais, surtout, ils sont plus longs et plus compliqués. Selon le journal Le Monde (3), le Bulletin des lois est passé de 912 g en 1970 à 3,266 kg en 2004. Il comportait 380 pages en 1964, 620 en 1970, 1 055 en 1990 et 2 566 en 2004. La loi sur les communications électroniques du 9 juillet 2004 comprend 101 pages, celle sur les responsabilités locales du 13 août de la même année 231, celle sur la santé publique du 9 août 2004, 218 (encore alourdie par le nouveau projet de loi « Bachelot » de 115 pages prêt à être voté ce mois-ci) !

Les Etats-Unis, pays réputé libéral, ne sont pas épargnés par cette frénésie d’Etat. Même en retranchant la part consacrée à l’armée, les dépenses fédérales ont progressé durant le mandat de George W. Bush de plus d’11 % conduisant à un déficit de 5 000 milliards de dollars sur la décennie 2000 (4). Pendant ce temps, le dollar se dévaluait de 40 % par rapport à l’euro. Même si l’Amérique conserve un taux de croissance honorable, le chômage s’accroît rapidement, dépassant ces derniers mois les 6 %. Pourtant, selon le magazine The Economist (5), jamais les dépenses sociales n’ont été aussi importantes depuis la Grande Société du président Johnson (Sida, programme No Child Left Behind, modernisation du réseau autoroutier, amélioration de la prise en charge des prescriptions pharmaceutiques...)
S’agissant de la production de réglementations et de textes administratifs en provenance des agences fédérales, on peut l’évaluer par la quantité de pages ajoutées chaque année au Federal Register (6) : d’un volume de 15 000 en 1960, on est passé à 50 000 en 1975 et 80 000 en 2007...

Au total, il est vraiment surprenant qu’on invoque le manque d’Etat et de régulation dans la survenue de la crise économique actuelle. Ce serait plutôt l’inverse. D’ailleurs des économistes (7) relèvent la responsabilité gouvernementale dans la faillite du système des subprime, à cause d’incitations certes bien intentionnées, mais se révélant à l’usage perverses (taux d’intérêt bas, garanties illusoires des organismes para-gouvernementaux Fannie Mae et Freddy Mac, règles comptables trop complexes...). De l’autre côté ils évoquent l’enchevêtrement inextricable des réglementations à l’origine des diaboliques inventions censées les contourner (titrisation des créances, ventes à découvert...).
En définitive, c’est l’ensemble de la société qui a dérapé sur la pente glissante des bonnes intentions et les responsabilités sont largement partagées, de l’Etat aux citoyens, en passant par les banques et les entreprises. A l’évidence, il ne s’agit pas dans un tel contexte de renforcer encore l’arsenal législatif, mais de l’assainir et de s’assurer sans tabou idéologique de l’utilité réelle de toutes les lois car, comme l’affirmait Montesquieu (8), « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires ».
Quant à renforcer le rôle de l’Etat à la manière de celle que souhaite François Hollande et ses amis, ce serait le pompon : à savoir se retrouver avec des entreprises nationalisées du type d’Elf ou du Crédit lyonnais, dont l’incurie fut manifeste et qui ont coûté si cher aux citoyens !

Soyons toutefois optimiste : si l’Etat parvient à redonner confiance à un système déboussolé en garantissant les fameuses liquidités, il aura fait œuvre utile, ce qui est bien le moins qu’on puisse attendre de lui...

 

1 François Fillon, septembre 2007
2 Bulletin annuel 2006 du Conseil d’Etat
3 Le Monde 3/12/05
4 André Cotta, Le Figaro, 23/02/04
5 The Economist, 29/05/08
http://www.economist.com/world/unitedstates/displayStory.cfm?story_id=11455827
6 Federal register : http://www.gpoaccess.gov/fr/
7 The Wall Street Journal, 19/09/2008
http://online.wsj.com/article/SB122178603685354943.html
Johan Norberg.net 22/09/08
http://www.johannorberg.net/?page=displayblog&month=9&year=2008#2868
Guy Milliere 1/10/08
http://www.les4verites.com/Le-marche-a-toujours-raison-2077.html
8 L’Esprit des lois


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31 réactions à cet article    


  • Céphale Céphale 15 octobre 2008 12:56

    Dans Le Monde de mercredi, Nicolas Baverez exploite une confusion de langage en titrant "Le libéralisme, remède à la crise". Titre choc, quand on connaît les idées de l’éditorialiste du Point. Son article décrit exactement la doctrine des démocrates américains à l’époque de JF Kennedy, proche de celle des socio-démocrates européens. Mais depuis, le mot "libéralisme" a changé de sens. C’est l’étiquette qui recouvre aujourd’hui la doctrine des républicains : concurrence effrénée et dérégulation. Certains tiennent à préciser "néo-libéralisme".

    En revenant à la définition d’origine, Nicolas Baverez laisserait-il entendre qu’il penche vers le socialisme ? On aimerait qu’il s’en explique, sans jouer sur les mots comme à son habitude.


    • La mouche du coche La mouche du coche 15 octobre 2008 13:33

      Pas facile d’être libéral aujourd’hui. La mauvaise foi est au rendez-vous. Amusant de voir les grimaces derrière les mots smiley

      Oyez, oyez ! Monsieur l’auteur et laissez-moi vous conter cette histoire de cet autre libéral comme vous, qui
      a réussit cependant à devenir moins con, au moins pendant quelques jours. Il a eu un éclair : L’AMOUR DU PROCHAIN ET LA COMPASSION. (puis tout est redevenu ensuite comme avant pour lui hélas)


      "Né en 1946, titulaire d’un doctorat en économie, Jean-Marc Sylvestre n’a jamais fait mystère de ses convictions ultralibérales. Pour lui le capitalisme pur et dur est le meilleur système économique possible, et le seul réellement compatible avec la nature humaine. Prompt à dénoncer l’excès des dépenses de santé et à appeler à une baisse généralisée des cotisations sociales, Jean-Marc Sylvestre a souvent critiqué fermement le système économique français et les convictions des hommes politiques hexagonaux en matière d’économie. Pourtant, après l’avoir fortement critiqué pendant des années, il s’est senti obligé de rendre un fervent hommage au système public de santé, en 2002, à la suite de sa propre hospitalisation pour une grave infection nosocomiale qui aurait pu lui coûter la vie : “Sans la sécurité sociale (…) je n’aurais jamais eu les moyens de payer cette chance de survivre”. De cette expérience, le chroniqueur économique se dit être sorti “un peu moins brutal, plus humain. Quand on a frôlé la mort, on a tendance à relativiser”. "

      Un vrai con vous dis-je. smiley


    • Francis, agnotologue JL 15 octobre 2008 19:44

      @ La mouche du coche : on le voit, le pragmatisme des libéraux est fortement teinté d’opportunisme. C’est tout à l’honneur de JM Sylvestre de le reconnaître.

      Mais au delà de cette anecdote, il y a une autre dimension dans le témoignage que vous rapportez. En effet, si Mr Sylvestre dit qu’il n’aurait pas pu régler la note lui-même pour sauver sa vie, c’est que cette note était très, très élevée. N’est-ce pas un peu rageant de payer si cher des gens responsables du malheur qui vous accable ? Car, je présume, les infections nosocomiales ne sont pas rédhibitoires. Et ce n’est pas en réduisant le personnel des hôpitaux que l’on va diminuer le nombre des victimes.

      A l’occasion de la crise, pour financer le renflouement des banques et rassurer les actionnaires, le gouvernement envisage de réduire les dépenses publiques, c’est-à-dire entre autres, réduire le personnel des hôpitaux. Alors, je pose la question : est-ce que ces gens sont sérieux ?


    • Céphale Céphale 15 octobre 2008 13:46

      @ La Mouche

      Si je le pouvais, je vous plusserais trois fois.


      • ZEN ZEN 15 octobre 2008 17:36

        Pas mieux que Céphale !


      • ronchonaire 15 octobre 2008 17:07

        Renève, vous plaisantez j’espère ?! 90% des articles "économiques" publiés sur AgoraVox sont écrits par des non-économistes. Jusqu’ici, ça ne semblait pas vous déranger outre mesure alors qu’est-ce-qui vous gène dans celui-ci, si ce n’est qu’il va à l’encontre de vos opinions ? Vous êtes quand même d’une mauvaise foi monumentale sur ce coup-là.

        De deux choses l’une : soit nous laissons passer toutes les âneries sorties par ceux qui n’ont jamais fait d’économie de leur vie, que nous soyons d’accord ou pas avec eux ; soit nous relevons chaque crime de lèse-majesté comme vous venez de le faire, là encore quel que soit notre niveau d’accord avec l’argument.

        Si vous souhaitez corriger tous ceux qui tiennent des raisonnements absolument pas rigoureux à nos yeux d’économistes, allez-y, vous avez tout mon soutien ; mais essayez au moins de reprendre autant ceux avec qui vous êtes d’accord que ceux qui vous hérissent le poil. Vos propres arguments n’en seront d’ailleurs que plus convaincants (et crédibles).

        Dernier point : vous et vos amis récoltez ce que vous avez semé. A passer vos journées à dénigrer l’économie et à crier haut et fort que les économistes sont des charlatants et des escrocs, vous avez créé cette situation car vous avez donné l’impression que n’importe qui peut se décréter économiste et comprendre les phénomènes économiques aussi bien qu’un chercheur universitaire ou qu’un professionnel.

        Nous pourrons passer des lunes à nous demander si l’économie est une science ou pas ; peu importe, même si ce n’est pas une science, cela n’en reste pas moins une discipline nécessitant un minimum de connaissances et de maîtrise technique, comme tout domaine du savoir ; on ne s’improvise pas économiste, pas plus qu’on ne s’improve sociologue, linguiste ou géologue. J’espère que vous avez retenu la leçon et que vous changerez un peu votre discours en évitant de cracher dans la soupe comme vous le faites trop souvent.


      • ronchonaire 15 octobre 2008 18:37

        Non, je ne donne de leçons à personne, j’essaie de faire partager les leçons que je retiens à mon modeste niveau. Ici, je déplore simplement que le métier d’économiste ait été à ce point dévalorisé et banalisé que nous en sommes réduits à faire la chasse aux énormités lues ici et là parce que tout le monde se prend pour un économiste. Il paraît que nous somme un pays de 60 millions de sélectionneurs nationaux de foot ; apparemment, nous sommes aussi 60 millions de docteurs en économie...


      • Francis, agnotologue JL 16 octobre 2008 07:22

        Quelqu’un a dit qu’il existe deux types d’économistes : ceux qui cherchent vraiment à comprendre et ceux qui sont payés par ceux qui ont le pouvoir économique. Nul doute que liberty bivalence fait partie des sympathisants à cette deuxième catégorie.
         
        J’ajoute une troisième catégorie, celle qui porte le nombre d’économistes de ce pays à 60 millions en effet La Mouche.

        Mais à la décharge de ces derniers, il faut dire que, quand le peuple s’aperçoit qu’on se moque de lui il prend ses affaires en main, et parfois même il descend dans la rue.


      • ASINUS 15 octobre 2008 16:05

        yep la liberté de nous faire les poches hein , les liberaux ne veulent pas plus d etats on avait compris
        hein juste le pognon de la collectivité " oui oui ce mot vous ecorche les oreilles" pfff finallement
        quest ce que c est un un ultra liberal " liberal c est le mot cache sexe" ben un ultra liberal
        c est un predateur qui quand la jungle devient en " folie" devient sans honte un prevaricateur



        yep je vas vous la faire trivial mon bon, pour etre sur d etre bien comprit je trouve les decideurs
        liberaux qui se sont goinfrés ,sans testicules de pas se foutre part la fenetre ou une balle dans le caisson
        apres avoir ruiné les epargnant us et d ailleurs maintenant nous allons nous taper 4/5 années de rigueur
        et renflouer les caisses perso j enverrais bien quelques decideurs liberaux servir de compagne dans les prison a des gus qui ont pris 10/15 ans pour 10000/30000euros , vous nous aviez vendu la fin de l histoire
        et de la lutte des classes ben revez pas trop
        yep vus que nous sommes invités a remettre une piece dans le juke box vous supporterez bien qu on choisissent la musique ou du moins que nous en revions vus que nos gouvernants sont vos consanguins



        revienne le temps des chateau qui brulent !


        • Pierre de Vienne Pierre Gangloff 15 octobre 2008 16:23

          Vos idées néo libérales, votre dévotion pour ce que vous appellez les libertés, votre pseudo, vos titres de livres, tout indique la grande admiration pour les Etats Unis. Que faites vous en France ? Marre de ces gens qui chaudement à l’abri des couvertures sociales et de leur statut continuent à nous prodiguer des conseils avisés de dérégulation, qui nous mettent chaque jour un petit peu plus dans le pétrin. J’ai des amis qui avaient des enfants à Londres et au Etats Unis, qui ne comprenait pas les préventions que nous avions à propos de ces pays champions du libéralisme, aujourd’hui les enfants rentrent, par charter, vite se mettre à l’abri dans ce trés archaïque pays. Allez prêcher vos idées dans le pays du libéralisme, ils ont besoin de vous, une cure de revitalisation pour une idéologie mortifère.


          • Le péripate Le péripate 15 octobre 2008 18:08

             Les démagogues et les profiteurs ne lâcheront pas leur os comme cela. Il faut les comprendre, ils attendent tellement des faveurs des hommes de l’Etat qu’ils espèrent bien le moment propice pour tenter de s’arroger une bonne part du gâteau étatique.
            S’ils arrivaient à comprendre que certes leurs efforts aboutissent assez souvent à faire tomber dans leur escarcelle une part de la manne étatique, c’est au prix d’une immense destruction de valeur, préjudiciable à tous. Que le Président de, mettons la Somalie, ait l’espoir d’accéder à 100 millions de dollars, il y aura une guerre pour l’accession au pouvoir à concurrence de 95 millions de dollars, pour un rendement finalement médiocre de 5%, et, surtout, une destruction de valeur de 95 millions.
            Faut-il que nous soyons assez riches pour nous payer ce luxe....


            • Emile Red Emile Red 16 octobre 2008 12:17

              Bla bla, tout un tas de mots qui endorment par leur ronron incompréhensible.
              La sieste est bonne pour la santé et repose, Péripate, et je ne suis pas médecin pour vous la conseiller, mais devant votre désarroi, je ne peux qu’avoir pitié. 


            • ZEN ZEN 15 octobre 2008 18:38

              Dur, dur d’être libéral " par pur amour de la liberté" !

              Face à la grave crise du système financier américain, le candidat républicain John McCain propose l’adoption de règles plus strictes. Le quotidien The Washington Post rappelle qu’il a pourtant longtemps défendu des thèses libérales. 												 												 												 								 	 								 								 					 			 													 														 														 															 																 X 																 															 															 															 																 																 															 															 																 																	 																		 																			 																				John McCain
              AFP 																			 																		 																	 																 																 															 															 																 																 															 				 																														 									 Il y a dix ans, le sénateur John McCain a soutenu une loi visant à déréglementer le secteur de la banque et des assurances. Le texte supprimait une série de dispositions qui avaient été adoptées au fil des décennies et mettait sur pied un marché financier moins limité censé, selon ses partisans, provoquer une croissance économique accrue. Aujourd’hui, à l’heure où le gouvernement Bush s’efforce d’empêcher l’effondrement de l’American International Group (AIG), la plus grande compagnie d’assurance du pays, et de stabiliser Wall Street, le candidat républicain à la présidence s’efforce de se faire passer pour un champion de la réglementation décidé à mettre fin "au comportement irresponsable, à la corruption et à la cupidité sans limite" de Wall Street.

              "Le gouvernement doit agir pour défendre l’intérêt public, et c’est exactement ce que j’ai l’intention de faire", a-t-il déclaré, combatif, le 16 septembre, lors d’un meeting à Tampa [Floride]. "Dans mon administration, nous tiendrons les gens de Wall Street pour responsables. Et nous introduirons des réformes pour éviter que ces scandales ne se produisent tout court." McCain espère exploiter la colère des électeurs qui cherchent quelqu’un à qui faire porter le chapeau pour la catastrophe économique qui menace la valeur de leur logement, leur compte en banque et leur plan retraite. Le soutien qu’il a accordé jadis aux tentatives de déréglementation du Congrés et ses propos contre "l’intervention du gouvernement" sur le marché libre donnent cependant à Barack Obama la possibilité de pousser l’avantage que possèdent traditionnellement les démocrates en période de troubles économiques.

              En 2002, McCain a présenté une proposition de loi visant à déréglementer le marché de l’Internet à haut débit. Trois ans auparavant, il s’était associé avec d’autres républicains pour faire passer une législation soutenue par Phil Gramm, à l’époque sénateur du Texas et aujourd’hui conseiller économique de l’équipe de campagne de McCain. La loi Gramm-Leach-Bliley visait à améliorer la compétitivité des institutions financières du pays en faisant tomber les murs qui avaient été dressés pendant la Grande Dépression entre les banques, les sociétés d’investissement et les compagnies d’assurance. Le texte a permis à AIG de participer à la ruée vers l’or sur le marché mondial de la banque et de l’investissement. Il a aussi permis à des sociétés comme AIG et Lehman Brothers de devenir des monstres chargés de prêts risqués et de mauvais investissements.

              McCain condamne aujourd’hui les dirigeants de ces sociétés pour avoir poursuivi les ambitions que permettait la loi Gramm-Leach-Bliley. "Dans leur quête incessante d’argent facile, ils ont imaginé des montages d’investissements qu’ils ne comprenaient pas eux-mêmes", a-t-il déclaré. Ces agissements ont été selon lui favorisés par "la négligence des organismes de contrôle de Washington", qui travaillent de façon "dispersée, nonchalante et inefficace".


              • Botsu 15 octobre 2008 20:22

                Messieurs les proclamés libéraux :

                Votre dieu Marché sensé fonctionner si efficacement en l’absence de règles qui l’entrave, pourquoi s’est-il engouffré au mépris des risques dans le marchandage de vent qui permet de faire des profits à courts termes ?

                Par quel mécanisme maintenant, si on réduit l’intervention à son minimum, celui-ci va-t-il prendre ses responsabilités  ?

                Alors certes sans garantie de l’Etat derrière blabla. Dans la finance comme dans bien d’autres secteurs, d’un côté nous avons un nombre extrêmement réduit d’acteurs, de l’autre ceux-ci sont interconnectés. Une défaillance du système est si vite arrivée, alors que d’un autre côté les dommages collatéraux qu’elle entraine sont potentiellement colossaux.

                Donc, la solution à un Etat complaisant qui contribue à déclencher la crise et révèle aussi de ce fait la nature cupide du marché serait : un Etat absent, conscient quand même qu’il est tenu par les c****** d’intervenir en cas de pépin. J’ai vu mieux en matière de raisonnement.


                • libertylover libertylover 15 octobre 2008 22:55

                  Décidément, les terreurs ancestrales sont encore vivaces dans notre pays. Au XXIè siècle, la Liberté fait encore peur, c’est inouï ! Et les amoureux de cette Liberté sont des pestiférés dont il convient de s’éloigner avec mépris.

                  Manifestement, l’Etat Providence a de beaux jours devant lui. Comme s’il pouvait protéger contre tous les maux de l’univers les gentils citoyens !

                  Mais où croit-on qu’il va tirer les magiques 360 milliards d’euros censés réparer les bêtises du Marché ? Y a-t-il donc une merveilleuse corne d’abondance quelque part dont nos sages gouvernants auraient la clé, et qu’il suffise d’ouvrir pour faire couler le pognon ?

                  A la vérité, cet argent vient des impôts et taxes prélevées chaque jour que Dieu fait sur le fameux marché ! Juste retour des choses lorsque plus rien ne va, que l’Etat rende un peu de ce qu’il pompe sans discontinuer. Mais l’a-t-il encore cet argent fabuleux, vu qu’il est lui-même couvert de dettes, contractées quand ça allait bien ? J’ai de gros doutes...

                  Désolé, je ne suis ni banquier, ni économiste, ni spéculateur, ni boursicoteur, et pour tout dire, je me fous de la Bourse, mais je suis attaché au principe indivisible de liberté par toutes mes fibres. Je crois qu’il faut combattre la cupidité et la cavalerie financière énergiquement mais avec bon sens, c’est à dire au moyen d’un Etat conscient de ses limites, et avec des règles simples, appliquées avec détermination.

                  Or c’est un fait : au fil du temps, l’Etat ne cesse d’accroître son domaine d’influence, même dans des pays réputés libéraux comme les Etats-Unis, et les réglementations et les lois sont plus que jamais prolifiques, au point que plus personne de les comprend vraiment. Nier cela c’est nier le temps qu’il fait.

                  Partant de ce constat, il est naturel d’affirmer que la crise actuelle ne vient pas d’un manque d’Etat ni d’un manque de régulations mais d’un dysfonctionnement de l’ensemble du système. Ne sacrifions pas la liberté si chèrement acquise, sur l’autel des croyances et des idéologies. Mettons tout sur la table sans dogme ni tabou et trions le bon grain de l’ivraie. Comme disait le cher Bastiat : « il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas », l’essentiel étant comme chacun sait, « invisible pour les yeux »...


                  • La mouche du coche La mouche du coche 15 octobre 2008 23:04

                    "cet argent vient des impôts et taxes prélevées chaque jour que Dieu fait sur le fameux marché !" smiley

                    L’auteur, combien de verres d’alcool buvez-vous par jour ? smiley


                  • libertylover libertylover 15 octobre 2008 23:14

                    Eh la Mouche, il faut vous poser et songer à argumenter vraiment. Le style brèves de comptoir, c’est amusant mais ça vole plutôt bas... (à moins petit chanceux, que vous ne soyez pas imposable et n’ayez jamais besoin de faire votre marché)


                  • La mouche du coche La mouche du coche 15 octobre 2008 23:37

                    Vu vos commentaires de la hauteur d’une crotte, je n’ai pas besoin de voler plus haut. smiley

                    Dire que les impots viennent du marché est d’une crétinerie inouie, en êtes-vous conscient ? Vous êtes rentier ou quoi ?


                  • Emile Red Emile Red 16 octobre 2008 12:31

                    Dans le style brève, l’auteur vous devriez vous informer :

                    "De même, à la différence des anarchistes, ils n’ont jamais exigé la suppression des règles organisant la société"

                    Ca c’est du pipi de salon, de la gougnaferie d’intello de cagibi. Vous nous faites un cours sur le libéralisme que vous maîtrisez avec peine, comme tous vos alter ego, et le comparez à ce dont vous n’avez aucune connaissance. Au plus simple c’est de la bétise, au pire de la désinormation. Votre sens de la liberté aurait besoin d’un pur réglage de parallélisme amoureux.

                    Je ne sais pas si vraiment vous travaillez dans la réanimation mais vous êtes doué pour l’anesthésie, changez de voie, que diable.


                  • libertylover libertylover 16 octobre 2008 00:33

                    C’est pourtant simple mais manifestement difficile à comprendre : souhaiter un Etat modeste et des règles lisibles et pas trop nombreuses, ça ne veut pas dire être contre les règles ni contre l’Etat. Encore faut-il que les lois soient appliquées... et utiles ! La crise ne change rien à l’affaire.
                    La limitation de la vitesse sur les routes est une règle logique et compréhensible, même si elle entrave hélas un tantinet la liberté. Mais il a fallu attendre les radars pour qu’elle soit appliquée et pour en voir vraiment l’utilité... Plus personne ne peut décemment en contester la légitimité surtout pas un libéral. Il ne peut que se lamenter de l’irresponsabilité des conducteurs, qui imposa les contrôles et les sanctions.

                    Je n’avais effectivement pas remarqué qu’on était sorti du socialisme en France. Surtout pas avec un Chirac affirmant que « Le libéralisme est aussi dangereux et conduira aux mêmes excès que le communisme  » ! de toute manière le malheureux n’ayant fait que 2 ans pendant son premier septennat et rien durant le second, ce fut vraiment "le changement dans la continuité"...
                    Quant aux lois "sociales" que vous citez, permettez moi de n’être pas très convaincu. On a les 35 heures et le RMI mais des salaires de misère et du chômage autant qu’avant, on a l’obligation de cotiser à des caisses de retraites complémentaires car le système par répartition s’est fourvoyé dans l’idéologie "solidaire", sans tenir compte de l’évolution démographique, on a l’abolition de la peine de mort mais un taux record de suicides dans les prisons...
                    Pour vous faire plaisir, je vous laisse à la rigueur l’avantage sur la libéralisation de l’audio-visuel.
                    Et merci quand même de reconnaître l’effet pervers de la gangrène administrativo-légale !


                  • ASINUS 16 octobre 2008 06:55

                    "Quant aux lois "sociales" que vous citez, permettez moi de n’être pas très convaincu."



                    ben la racaille de winners expatriée qui rapplique a toute allure elle est convaincue !
                    allez donc precher moralité liberté et haine de l etat a vos propre ouialles qui toute honte bue
                    et morgue conservée vient se ressourcer sur le dos du tres honnis etat providence.
                    quand a l argent pris au marché par la collectivité ?
                     le reponse meritée serait de l ordre de 1793, votre voeu de moins d etat de regulation et de protection
                    condamnant le plus grand nombre a la " terreur economique" autant qu une autre terreur lui reponde


                  • Céphale Céphale 16 octobre 2008 00:46

                    @ Leon

                    Quand j’ai lu cet article, j’ai d’abord souri en voyant que l’auteur citait Locke pour faire montre d’érudition, puis haussé les épaules en y retrouvant les idées spécieuses que la droite française nous sert depuis cinquante ans. C’est pourquoi j’ai mis un petit commentaire sur Nicolas Baverez, maître en la matière.

                    Article insignifiant, mais vous avez été bien inspiré de vous en servir pour pointer les contradictions et les mensonges du discours traditionnel des libéraux.


                    • herope kayen 16 octobre 2008 01:49

                      Il ya une grande confusion dans cet article. Comment l’auteur peut mettre la philosophie et les idéaux anarchistes qui pronent une révolution globale résumé simplement par certains de nos stickers : ni dieu , ni maître, ni état, ni patron. Avec ceux des libéraux vocables qui ne veut rien dire. Le terme plus exact serais des ultras voire des extrémistes du capitalisme. Actuellement, c’est devenu une forme de communications que de mélès les genres : voir Sarkozy citant Jaurès (le pauvre doit ce retourner dans sa tombe) en terme populaire "c’est noyer le poisson", car les messages sont creux et ne propose rien alors on meuble. Louise Michel va devenir une icone !! très rapidement avec ce libéralisme décompléxé.


                      • Emile Red Emile Red 16 octobre 2008 12:56

                        Il ne connaît de l’anarchie que ce que lui ont raconté les feuilletons d’enfant, la bande à Bonnot et Sacco et Vanzetti.
                        Si on a le malheur de lui donner le sous-titre de "communisme libertaire", il sort les canons.

                        Les libéraux sont du genre à regarder Dallas et Robin des bois en toute condescendance romantique, exit le message ; l’imagination pauvre des ménagères de 60 ans lisant Nietzsche un mot sur deux, épiçant la sauce de vérités qu’on leur tend.

                        Le libéralisme est un galimatia inaudible, une recette de petits comptables aspirant aux grandes fadaises dont ils sont exclus, c’est l’histoire de l’âne et de la carotte.


                      • vivelecentre 16 octobre 2008 11:00

                        Enfin un article rafraîchissant et courageux sur cesite où domine la pensée unique du collectivisme contrarié !
                        Courageux et optimiste de lutter ici contre les dogmes et le conservatisme.

                        Bien évidemment , pour sabrer vos positions inadmissibles pour la plupart , l’arme "intellectuelle" la plus terrible : le procès en incompétence

                        Puisque vous n’êtes pas un économiste distingué ,vos propos n’ont aucun crédit , ils sont confus et contradictoires...
                         
                        Comme si vos procureurs eux avaient fait la preuve de leur compétences..(sic)

                        Qu’importe, merci, le message est passé pour ceux qui avaient envie d’entendre autre chose que l’archaïsme habituel et un déchaînement sur le système capitalisme ou sur le libéralisme depuis 15 jours de ceux qui croyant enfin tenir leur vengeance sur 30 ans de mal-être pour avoir choisit l’idéologie collectiviste qui partout a échoué 

                        Alors oui , dans les pays occidentaux , l’état aujourd’hui et interventionniste mais ce n’est que du pragmatisme et dès que les conditions du marché le permettront , les participations publiques seront remises sur le marché

                        Le plutôt sera le mieux ,
                        Ce sera préférable pour éviter de nouvelles déroutes des établissements financiers instrumentalisés par le pouvoir comme par exemple en France l’affaire du Lyonnais.....

                        Bien sur pour les pro du site , je vous précise que je n’ai pas de compétence particulière pour oser parler d’économie ..


                        • libertylover libertylover 16 octobre 2008 12:05

                          Merci de votre soutien.
                          Avant la crise c’était déjà une gageure de défendre la liberté face à la meute vociférante des zélateurs de la l’Administration Généralisée, infatués de pseudo science économique . Maintenant, c’est devenu une entreprise quasi désespérée. On nous menace même d’un nouveau 1793, ça promet !


                        • Emile Red Emile Red 16 octobre 2008 13:04

                          Robert ou Littré ?

                          "Avant la crise c’était déjà une gageure de défendre la liberté face à la meute vociférante des zélateurs de la l’Administration Généralisée, infatués de pseudo science économique"

                          On croirait entendre un discours d’Arlette. On reste tout ébaubi. Quel élan, quelle emphase, vous allez provoquer nos larmes devant tant de compassion pour cette liberté qui nous fuit.


                        • Francis, agnotologue JL 16 octobre 2008 11:00

                          Hier midi Mr Hubert Huertas disait en substance et avec semble-t-il un brin d’ironie, au journal de la Rédaction de France Culture : "C’est par pragmatisme que ceux qui fustigeaient hier l’idéologie des antilibéraux interventionnistes en appellent aujourd’hui à l’intervention de l’Etat pour les sortir de la crise."

                          Les contempteurs de l’interventionnisme seraient-ils devenus interventionnistes et idéologues par pragmatisme ?

                          J’ai fait le rapprochement entre ces deux thèses, celle de Jacques Généreux :

                          "Il n’y a pas de retour de l’Etat parce qu’il n’a jamais reculé. Son poids n’a pas cessé d’augmenter aux Etats-Unis. Simplement, il a changé de nature. Ce n’est plus un Etat-providence qui redistribue, c’est un Etat privatisé, au service des marchés, des profits. Il n’a cessé de donner plus de liberté à la finance, aux entreprises. Quand celle-ci débouche sur la crise, il doit intervenir en urgence."

                          Et celle de Frédéric Lordon :

                          "De quoi Ubu est-il fondamentalement la figure ? Du despote parasitaire. Avant l’Etat fiscal, il y a eu la servitude féodale… et après lui il y a la prédation actionnariale. …Quelle est la puissance despotique d’aujourd’hui qui soumet absolument le corps social et le laisse exsangue d’avoir capté la substance de son effort ? Certainement pas l’Etat – dont on rappellera au passage qu’il restitue en prestations collectives l’ensemble de ses prélèvements… – mais le système bancaire-actionnaire qui, lui, conserve unilatéralement le produit intégral de ses captations

                          Loin d’être contradictoires ces deux affirmations se confirment mutuellement dans la crise : ce que l’État devrait "restituer en prestations collectives ", il va le donner aux banques, afin de leur permettre de satisfaire la prédation actionnariale.

                           

                          J. Généreux Frédéric Lordon


                          • Forest Ent Forest Ent 16 octobre 2008 11:45

                            Mort de rire. smiley

                            Il y a deux ans, les US étaient le pays que tous les libertariens nous donnaient à admirer. Aujourd’hui, ils découvrent tous que c’était un pays socialiste. Depuis deux semaines, ça doit être le huitième article qui explique que les subprimes ont été causées par le CRA en 1977 -> poubelle direct.

                            Notre grand concours des pieds au mur continue, et nous avons ici un candidat très sérieux.


                            • Tintin Tintin 16 octobre 2008 12:48

                              Trop de lois tuent la loi.

                              Les GSEs illustrent bien cet adage avec leur statut ambivalent de société privée avec leur droit sur mesure et leur mission de service public.

                              Le marché a considéré la partie public comme une garantie de solvabilité, l’Etat a considéré la partie privée comme une garantie de rentabilité, et les GSEs ont finit par échapper au contrôle du marché et de l’Etat pour devenir des monstres hybrides se nourrissant de prêts foireux et rejetant des actifs toxiques.

                              Cette crise porte beaucoup de noms, mais il me semble que le plus adapté est celui de crise des responsabilitées, responsabilitées qui ont été complètement diluées dans les titrisations ou les délégations par l’intermédiaire de la loi.

                              Le "débat" francais est comme toujours a coté de la plaque par aveuglement idéologique. Il ne faut pas plus d’Etat ou plus de marché, il faut simplement que chacun tienne son role correctement, ce qui implique moins de lois et de meilleures lois.


                              • ASINUS 16 octobre 2008 13:12

                                " il faut simplement que chacun tienne son role correctement, ce qui implique moins de lois et de meilleures lois. "

                                ça je peu l entendre



                                "On nous menace même d’un nouveau 1793, ça promet ! "

                                ben vous nous excuserez de vous gacher la fete, mais vus que nous payons regulierements les violons du bal, on aimerait vous offrir une danse ;
                                 
                                que la fete commence !

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