Amazonia, notre maison brûle
Ils sont peu nombreux à connaître l’origine du mot Amazone... elle mérite pourtant le détour :
Ce sont les envahisseurs portugais qui, en référence aux célèbres Amazones de l’Antiquité, avaient appelé ainsi les quelques autochtones qui tentaient, en vain, de défendre leur territoire.
Plus précisément, les envahisseurs portugais eurent maille à partir avec une tribu de femmes qui se sont battues farouchement pour sauver leur lieu de vie. lien
Aujourd’hui, la forêt amazonienne brûle, provoquant quelques alarmes et les réactions de quelques tribuns, qui, pour se parer des couleurs de l’environnement, s’en prennent au chef de l’État brésilien...
Ce genre d’imposture, propre, entre autres, au chef de l’État français, n’est pas une nouveauté pour les citoyens, constatant amèrement que les actes présidentiels sont souvent aux antipodes de ses discours.
En attendant, c’est depuis janvier 2019 que le feu est régulièrement mis à l’Amazonie et s’il faut en croire « Sciences et Avenir », ce sont pas moins de 72 843 départs de feu qui ont été dénombrés en 2019, soit quasi le double de ceux qui ont été comptabilisés en 2018, avec donc une augmentation de 83% depuis le début 2019.
Selon l’INPE (institut national de recherche spatiale brésilien) la déforestation en juillet 2019 a été quasiment 4 fois supérieure à celle connue en Juillet 2018.
Cette info a provoqué le courroux de l’autoritaire chef de l’État brésilien, Jair Bolsonaro, lequel dément cette annonce, et a licencié Ricardo Galvao directeur de l’INP, le traitant de menteur (lien) et affirmant que ce sont les ONG qui allument les feux...lien
Le président Brésilien a donc allumé des contre feux, envoyant son ministre de l’Environnement, Ricardo Salles devant les journalistes de l’AFP (agence France Presse) lequel a déclaré : « le gouvernement a mobilisé tous les effectifs des secouristes et tous les avions de lutte contre les incendies et qui sont désormais à pied d’œuvre avec les gouvernement régionaux ». lien
On ne demande qu’à le croire, mais jusqu’à preuve du contraire, l’Amazonie continue de brûler, à tel point que les fumées de ces incendies sont visibles de l’espace.
Le site Info Amazonia propose une vue de l’espace actualisé des incendies, lesquels couvrant pratiquement une surface équivalente à celle de la France. lien
Pire, des villes situées très loin de l’incendie ont vu leur ciel s’obscurcir.
Ainsi, Sao Paulo a été plongée dans le noir en pleine journée, alors que cette ville de 12 millions d’habitants est à 2500 km de là. lien
dispersion des fumées
Et puis il ne faudrait pas oublier les 305 tribus qui vivent en Amazonie, ce qui représente 900 000 personnes qui tentent de survivre au milieu de ces incendies. lien
Sans oublier les millions d’animaux qui vivaient dans cette forêt.
Des internautes taquins ont pointé du doigt un tweet de Macron, qui en s’alarmant de la situation amazonienne, a publié une vielle photo prise par un photographe mort en 2003. lien
En tout cas, pour Clément Sénéchal, le porte-parole climat et forêt de Greenpeace, aucun doute ne subsiste, et il fait porter la responsabilité de ces incendies à répétition au chef de l’État brésilien.
Il a notamment déclaré : « Jair Bolsonaro a démantelé les agences d’Etat chargées de protéger la forêt » ajoutant : « Jair Bolsonaro a une politique dont l’objectif avoué est de vendre à la découpe la forêt amazonienne à l’agro-business brésilien, il utilise l’incendie pour défricher et créer des pâturages ou gagner de nouvelles terres et faire pousser du soja, qui est ensuite exporté vers l’UE, et notamment la France ». lien
Finalement, le président français est une fois de plus dans la contradiction, sur le mode du « en même temps », car en conspuant Bolsonaro, qu’il accuse de ces incendies, il n’empêche pas l’agro-business français d’acheter le soja brésilien. lien
Les informations émanant de Business France ne disent pas autre chose. lien
D’ailleurs tout est fait en haut lieu pour développer le commerce avec le Brésil. lien
En effet, le soja brésilien, (majoritairement OGM), il est en constante progression, boosté par la demande mondiale, et il est passé de 25 000 tonnes en 1949 à 1 million de tonnes en 1969... puis 15 millions de tonnes en 1979...
En 2017, le soja OGM brésilien occupait 96,5% de la surface nationale, alors qu’il n’en occupait que 22% en 2004, malgré les critiques des ONG environnementales, Greenpeace en tête, qui fustigent la déforestation. lien
Le G7 se termine, et les décisions concernant les incendies auraient de quoi faire sourire si la situation n’était pas si tragique : les 7 pays ont décidé d’envoyer quelques canadairs pour éteindre un feu qui aurait déjà brulé 4700 km². lien
Sur cette carte, la zone dangereuse concernée par les incendies.
On se demande comment quelques canadairs pourraient-ils freiner ce désastre ?
Autant tenter de vider la Méditerranée avec une petite cuillère.
Et la France dans tout ça ?
Son président a déclaré que les pays du G7 se sont mis d’accord pour aider « le plus vite possible les pays qui sont frappés par les incendies en cours. L’objectif affiché est celui de la reforestation... tout en respectant la souveraineté des pays amazoniens ». lien
On peine à croire que cette promesse puisse être tenue face à un président brésilien qui a décidé la déforestation afin de planter surtout du soja, l’une des principales ressource de l’agro-business brésilien. lien
D'ailleurs, comment le pompier pyromane Bolsonaro pourrait-il accepter la reforestation de son pays, alors qu’il veut faire le contraire ?
Or, la consommation française de soja va bientôt atteindre les 4,5 millions de tonnes annuelles, dont seulement 140 000 tonnes sont produits chez nous... le reste étant d’importation surtout brésilienne...lien
En effet, la France est le 3ème importateur mondial du soja brésilien, quelle que soit la décision finale sur l’accord Mercosur. lien
Et puis, face à la fronde des écolos et des agriculteurs français, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement français, affirme, probablement pour calmer le jeu, que « la France pour l’instant n’est pas prête à ratifier cet accord »... ajoutant « on va regarder dans le détail cet accord, et en fonction de ce détail, nous allons décider »... lien
Ce serait oublier que la porte-parole de Macron avait affirmé être prête à mentir... mais devant les réactions médiatiques négatives, elle avait souligné que c’était uniquement dans le cadre de la vie privée de son président. lien
Se pose alors la question : le président français est-il sincère lorsqu’il profite du G7 pour alerter les grands de ce monde ?
Pour le prouver il lui suffirait pourtant de mettre ses paroles en accord avec ses actes, comme le suggère Yannick Jadot, le patron des EELV, en faisant l’embargo sur le soja brésilien.
Il conteste aussi la déclaration de Macron, lequel traite de menteur Bolsonaro, affirmant qu’il a toujours dit « vouloir livrer l’Amazonie à l’agro-business ». lien
A l’heure où produire un litre d’oxygène ne coute rien, puisqu’il suffit de planter un arbre pour en obtenir l’équivalent, on peut s’interroger sur les décisions de ceux qui prétendent nous gouverner.
Finalement, la censure s’est invitée à plusieurs reprises lors d’incendies, ici ou ailleurs... comme on peut le constater pour la cathédrale parisienne.
Les quelques rédacteurs qui ont tenté d’alerter la population se sont retrouvés dans les rangs d’alarmistes, voire de complotistes, même si par endroit, une autre vérité tente de percer l’opacité voulue en haut lieu. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « si vous voulez savoir la vérité, écoutez les fous »
L’image illustrant l’article est de dcavaliererrante
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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