Centrale de Brennilis
Peut-être ne connaissez-vous pas Brennilis... Et bien c’est une (petite) commune bretonne, située dans les Monts-d’Arrée, à l’est de Brest et au sud de Morlaix. A proximité, il y a le réservoir Saint-Michel et le mont Saint-Michel-de-Brasparts, avec sa petite chapelle au sommet. La région est renommée pour les marais du Yeun Elez, célèbres pour abriter une demeure de l’Ankou et les disparitions de personnes au XIXe siècle.
Entre 1962 et 1967, la centrale nucléaire expérimentale de Brennilis dite « des Monts-d’Arrée » a été construite par le CEA et EDF. C’était un réacteur expérimental, un prototype industriel destiné à prouver la fiabilité de la filière eau lourde (EL). De ce fait, il est baptisé EL 4. En raison de la faible puissance du réacteur (70 MW), et compte tenu de la situation énergétique française positive à l’époque, EL 4 est arrêté en juillet 1985. Actuellement, la centrale est en cours de démantèlement. Quelques bâtiments et terrains restent vides malgré l’installation de certaines entreprises sur ce parc.
Il se trouve que ce démantèlement ne se passe pas bien. Cela fait des années que des associations de défense environnementale - et en particulier : Réseau sortir du nucléaire, CRIIRAD, SDN Cornouaille, AE2D, Vivre dans les Monts-d’Arrée - se battent pour qu’EDF soit contrainte à des tests et des mesures de protection.
Cette centrale est depuis toujours une verrue dans le paysage de Brennilis. Son démantèlement partiel n’a pas arrangé les choses. En 2007 et 2008, des prélèvements dans le réservoir ont démontré l’existence probable de fuites et de pollution. Plusieurs mises en garde ont été faites par les associations, mais EDF a toujours minimisé les événements.
Or, EDF vient de révéler dans sa "lettre d’information de la centrale de Brennilis" que des ouvriers avaient détecté des fuites "légères" de matière radioactive sur des fûts entreposés dans un espace confiné à l’intérieur du cœur du bâtiment réacteur. L’autorité nucléaire a classé cet événement au niveau "0" sur l’échelle internationale.
Ces fûts sont des conditionnements de transport puisqu’ils sont destinés à l’évacuation des matières radioactives vers des centres de traitement EDF.
Niveau "0". Cela signifie - en théorie - aucun risque pour les personnes qui ont manipulé ces fûts et aucun risque pour l’environnement. Mais cet événement signifie que des matières radioactives sont placées dans des fûts qui visiblement ne présentent pas toutes les garanties que l’on serait en droit d’en attendre pour notre sécurité. Quelles auraient été les conséquences si, au lieu de quelques gouttes, les ouvriers s’étaient trouvés face à des fûts plus abîmés ?
Dernier point : cet événement a eu lieu en septembre. Pourquoi un tel délai pour informer ?
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