Champignons : saisies, gaspillages et destructions
Octobre, l’automne, la fin de la saison du brame du cerf, les feuilles qui tombent, la pluie qui revient, le froid de plus en plus féroce, les nuits plus longue… Mais l’automne, c’est aussi de nouveaux goûts, des nouvelles saveurs, avec châtaignes, navets, artichauts, et puis… Champignons, évidemment.
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Mais hélas, depuis quelques années, de nombreux abus se font de plus en plus sentir, et les saisies se multiplient. Fini le temps ou les cueilleurs de champignons étaient uniquement des professionnelles ou des particuliers venus respirer le grand air et en profiter pour se faire plaisir.
Car les champignons, ça peut se vendre ! Ainsi, des milliers de personnes se sont lancées dans cette activité plus ou moins lucratives, faisant fi des règles de propriété, de respect des lieux et de quotas imposés. Force est de constater que, très fréquemment, ce sont des étrangers en cause, notamment des roumains. Le fait que ce soit des étrangers n’est pas vraiment un problème en soit, si ce n’est la conception même de l’UE qui permet ce genre de « promenades » à travers les pays, mais ceci est un autre problème. Le souci, c’est que ce ne sont pas des gens organisés, mais bel et bien des trafics, qui échappent à tout contrôle, toute loi, toute hygiène, tout savoir faire, tout !
De nombreuses saisies ont été effectué, mais toutes ces affaires doivent nous poser plusieurs questions. Tout d’abord, les amendes. Les quota varient selon les régions, mais lorsqu’on parle de saisies de 100, 200, 300 ou 500 kilos de champignons, les amendes de 135€ paraissent bien insignifiantes ! Il est clair que cette loi a été créée pour punir les individus qui veulent abuser de la cueillette, et non pas pour des réseaux qui n’ont que pour but de revendre et d’engendrer le maximum de bénéfices. Et même : une fois pris la main dans le sac, qu’est ce qui empêche ces gens d’aller à la forêt d’à côté pour recommencer ? Strictement rien. Et là, nous parlons du meilleur des cas, puisque, bien souvent, les gens s’enfuient.
Et nous arrivons sur le point le plus absurde de l’histoire : que fait-on des champignons saisis ? On les brûles, on les détruit, on les rends impropres à la consommation ! Pardon ? Mais, pourquoi donc ? En ces temps de crise, ou l’on nous bassine avec la dette de l’Etat, ne ferait-il pas mieux de vendre ces champignons pour renflouer ses caisses ? Ou mieux : pourquoi ne pas donner ces champignons à des associations caritatives ? Je ne vois aucun intérêt à détruire cette « marchandise » qui pourrait nourrir des gens ; vous allez me parler d’exemples, mais je ne vois pas en quoi ces gaspillages vont décourager les personnes qui se livrent à ces actes.
Et puis, sortons un peu du contexte strictement humain : quel est l’impact de toute ces activités sur les forêts ? Comment vivent les animaux de ces entrées intempestives ? Piétinements, bruits, voitures… Sans oublier les déchets, les milliers de champignons dérobés… Et les « punitions » ! Champignons brûlés, écrasés, ou pire : brûlés avec leur panier. Un gaspillage double, une pollution inutile, pour un résultat nul : le mal a déjà été fait, pourquoi en rajouter davantage ?
Je vois dans cette affaire de nombreux défauts de notre société, comme le libre échange des biens et des personnes, qui crée forcément des abus de toutes sortes, un pillage de nos forêts qui est à peine punis, des pollutions et des saccages qui ne sont même pas punis ni même mentionnés, des gaspillages alimentaires et matériels inadmissibles, illogiques et navrant émanant de l’Etat. Etat dépassé par les évènements, que ce soit au niveau social, mais aussi et surtout, au niveau environnemental, qui ne sait plus comment réagir face à la dégradation de son environnement, qui n’arrive plus ni à limiter, ni à régler ces problèmes de pollutions et de destructions. Pire : qui semble, depuis longtemps, avoir baissé les bras, et se contente de maintenir une faible pression pour faire les gros titres, mais sans jamais être dans son rôle du maintien de la biodiversité. A quand la dictature verte ?
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