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Accueil du site > Actualités > Environnement > Décroissance, une idée dévoyée par les médias...

Décroissance, une idée dévoyée par les médias...

S’il est un sujet mal-connu de nos jours, voire méconnu, souvent présenté de façon superficielle, c’est bien celui de la Décroissance.

 A la décharge de ceux qui ne voient dans ce terme qu’un retour à l’époque où l’on s’éclairait à la bougie, la médiatisation trompeuse utilisant des images allégoriques y est pour beaucoup. C’est ainsi que l’on a pu voir sur France 2 au mois de janvier lors de l’émission, « Envoyé spécial », une caricature de la décroissance, confusion volontairement entretenue dont d’ailleurs dans le même ordre d’idée M6 nous a gratifié le 25 mars pour disqualifier la décroissance.

 Pour ceux qui ingurgitent sans esprit critique la télévision, la décroissance serait essentiellement le fait de consommer moins ou différemment. Je n’épiloguerais pas un passage significatif de l’introduction du reportage de M6 où le journaliste Mardon fait preuve d’un semblant de méconnaissance voulue pour dévaloriser le concept. Simplement pour dire que si la décroissance n’est que le fait d’aller chier dans la sciure de bois et vivre dans une yourte, le sujet politique et écologique de la décroissance soutenable sera vite épuisé et totalement vidé de son sens.

 D’abord, il faut élargir le débat, l’époque de la génération des bobos d’après 68 étant de l’histoire ancienne, nous devons donc faire une approche plus politique de nos sociétés. Et y inclure tout de suite la première constatation qui est que la recherche de croissance exponentielle est incompatible avec une écologie salvatrice, et surtout avec le partage des richesses. Aussi, dans le même ordre d’idée, le développement durable qui veut que les avancées scientifiques vont en partie régler les dysfonctionnements, apporter des solutions aux dérèglements planétaires tout en continuant de croître économiquement est une fumisterie de première. Il n’y a donc d’autres perspectives que de combattre le productivisme, quel qu’il soit : capitaliste où communiste à la mode de l’ancienne URSS.

 Certes, il ne faut pas négliger l’aspect individuel qui va s’attacher à la préservation de la nature, il a son importance, mais il faut aller plus loin en dirigeant la collectivité un modèle de société ou le partage sera la base du système. A fortiori, pour le système économique !

 D’entrée, une constatation s’impose, c’est que nos moyens énergétiques et de fabrications ne doivent plus être essentiellement pompés dans le capital nature, et particulièrement celui non renouvelable. Le capital humain deviendra par la même occasion l’une des priorités conceptuelles. Cela induit donc que la recherche de l’économie d’énergie est essentielle et va par conséquence apporter certaines contraintes, comme dans la construction par exemple où on fait déjà quelques efforts néanmoins encore insuffisants.

 Il y a aussi les matières premières utiles à la fabrication des objets courants et indispensables qui sont elles aussi extraites du sous-sol. Il faut de la bauxite pour fabriquer un récipient en aluminium par exemple, mais on peut aussi recycler encore plus, en ne surconsommant pas le matériel jeté suffirait pour le renouvellement.

 Toutefois, il ne s’agit pas de le faire à grande échelle comme cela se pratique en Inde avec le démantèlement des paquebots, non, récupération au niveau de la collectivité locale des métaux et transformation par des fours Martin, ne serait-ce que pour citer cet exemple. Fours d’ailleurs que l’on pourrait faire fonctionner grâce à l’électricité fournie par la méthanisation du reste des déchets. Il y a foule d’exemples, comme le retour au verre consigné, etc… Sans parler des amuses gueules totalement inutiles dans beaucoup de circonstances comme le téléphone portable. Pour un toubib, un sauveteur, d’accord, mais pour téléphoner à son concubin pour lui dire d’acheter une boîte de petit pois, c’est chèrement compromettre l’environnement pour un service qui n’en est pas un.

 Cela implique naturellement une autre conception sociétale et intellectuelle, la relocalisation en est un, donc des moyens de fabrications plus diversifiés, écologiquement responsables, et cela va de soi, en dehors du système des multinationales. On va donc vers l’autogestion, la nationalisation pour les grosses entités indissociables puisque le capital financier n’est plus une priorité laissant place au capital humain avec une répartition des responsabilités, et une relation tout à fait différente vis-à-vis de la notion de travail, au service cette fois d’une rémunération équitable. Qui plus est, avec la conscience d’être utile à la société, ce qui est loin d’être le cas pour le système productiviste.

 Je n’aborderais cet aspect que rapidement, simplement pour dire que lorsque les pays favorisés iront dans la voie de la décroissance, le rapprochement sociétal et le partage des richesses avec les pays défavorisés sera efficient, ce qui mènera à la disparition du colonialisme, et là c’est évident, à des flux migratoires beaucoup moins importants.

 Cela va permettre d’envisager aussi de changer notre regard sur les moyens de transport, puisque le rapprochement du lieu de travail sera effectif avec la localisation, et par là même la diminution du parc automobile au profit de la collectivisation des transports, ça c’est de la vraie décroissance ! Allant d’ailleurs à l’opposé de l’image tronquée du supposé « décroissant » qui construit sa maison en bois dans un lieu éloigné et inaccessible, et qui prend sa bagnole tout seul pour faire maints kilomètres pour aller bosser.

 De façon succincte, suppression de la pub, des grandes surfaces, un rapport plus direct entre le producteur et le consommateur, un réel commerce équitable….

 Ce ne sont là que quelques pistes qui indiquent néanmoins l’orientation de la vraie Décroissance et non celle affichée par quelques spécimens en mal d’exotisme ou de folklore, que sais-je encore…

 Mais tout cela demande à l’évidence la refondation de notre société vers une société de partage. Cela ne sera donc possible qu’avec une réelle prise de position politique anti-capitaliste, ce qui implique un engagement à long terme au côté, voire inclus dedans à l’occasion, des partis politiques anti capitalistes réellement responsables.

 Pour conclure, je n’ai fait qu’effleurer ce vaste sujet, mais j’espère cependant que cela aura remis quelques idées en place.

 http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

 

 


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33 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 2 avril 2009 15:44

    décroissance signifie pas vivre comme l’homme de néanderthal , seulement d’arrêter de courir après le pognon et les biens matériels ! vivre humainement dans le bon sens du terme .
    celà inclue des choses comme le recyclage , la réutilisation ou le don plutôt que de jeter bêtement , le troc ( ex je bêche ton jardin contre des cours d’anglais pour mon gosse ) , une société qui s’interesse plus à l’essentiel qu’au superflu ( qui a 25000 à jeter par les fenêtres pour une rollex alors qu’une tocante à 50 euros suffit amplement ? )


    • Jim 2 avril 2009 23:14

      Vous avez raison !

      Cependant ceux qui ont la main sur la "Croissance", et accès à la caisse, ils n’en veulent pas de la Décroissance, et puis quoi encore !
      Et pour vous contrer il vont utiliser des arguments gentils au début "on va revenir à cro-magnon’", où, "vous aurez l’air bête sans frigo et sans courant’", et lorsque de plus en plus de gens suivront le chemin de la Décroissance, ils utiliseront des arguments qualifiants vos idées "d’idées nauséabondes qui sentent fort un retour à l’enfermement dans le nationalisme, et toutes les horreurs qui en découlent...", et pour finir, on vous taxera d’extremisme, soit de gauche, soit de droite, si c’est de droite, vous serez mal, les "nouveaux prolos(bofs+droitards+bobos)" auront trop peur que "le ventre de la bête immonde soit à nouveau fécond", et se réfugieront chez Tonton.

      Je suis peut être pessimiste, mais avec leur connerie, ils nous plongent dans un goulag mental duquel il va être compliqué de sortir.


    • Croa Croa 4 avril 2009 19:20

      "avec leur connerie, ils nous plongent dans un goulag mental duquel il va être compliqué de sortir."

      Tout à fait mais ça évolu... La parole exclusive TV et grands quotidiens de la fin du XXe s commence à rencontrer une concurence (ici... mais pas seulement !) 

      Conclusion : ça va être compliqué mais nous devrions pouvoir nous en sortir smiley


    • OrphelinPolitique 2 avril 2009 15:53

      Pour moi, la décroissance résulte tout simplement d’une réflexion apporté à ces deux questions :


      - en consommant mille fois plus d’énergie, est-on mille fois plus heureux pour autant ?

      - n’est-il pas absurde de prendre sa voiture pour faire cinq kilomètres jusqu’à un club de sport, pour courir sur un tapis roulant ?


      • LA MACHINE A ECRIRE le bec-troadec ch. 2 avril 2009 16:08

        Je trouve dur avec le reportage récent diffusé sur M6. Ils ont présenté différentes voies. La yourte était présentée, il y avait aussi un habitant de Montreuil, une maison innovante. 

        Pour ma part, il se trouve que je fréquente de nombreux habitants de ces yourtes, que je connais à travers son blog et des échanges de message la personne filmée dans sa yourte sur M6. Vouds écartez ce mode de vie d’un revers de main, le relèguant à un 68 "vaguement méprisable". Je vous trouve bien dur. Ce mode d’habitat offre des qualités très intéressantes en terme de coût. Si vous passez 25 ou 30 à payer votre logement, c’est autant d’argent et de stress que vous n’utilisez par pour vous. Une yourte coute entre 3 et 7 000 euros, d’autres formes d’habitats très simples existent, il ne faudrait pas oublier que nombre de nos concitoyens n’ont simplement plus les moyens de se loger...

        http://www.reflex-vital.com/

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        • pissefroid pissefroid 2 avril 2009 18:37

          L’humanité n’a pas d’autre choix que la décroissance si elle veut survivre.
          Dans le cas contraire la croissance des pays développés se fera en exterminant la surpopulation car les ressources alimentaires sont limitées.
          Il faut en être conscient.


          • Yaka Yaka 2 avril 2009 21:11

            Malthus avait à peu près le même discours en ... 1800.
            Les oiseaux de mauvaises augures feraient bien de la fermer.


          • sobriquet 2 avril 2009 22:59

            @Yaka

            Craindre l’accroissement de la population, c’est être malthusien, alors ? Si on commence à se dire que, peut-être ça peut poser un problème, on est un dangereux totalitaire ?


          • Nobody knows me Nobody knows me 3 avril 2009 13:29

            Pissefroid, c’est non seuIement maIthusien mais, à une époque où Ies popuIations d’Europe OccidentaIe s’auto-imposent une décroissance, dont on Ieur fait une honte, et où Ie reste des popuIations mondiaIes se reproduit de manière exponentieIIe, c’est en pIus au mieux raciste, au pire néocoIoniaIiste.

            Comparer décroissance économique à une croissance démographique... J’avais jamais vu encore.
            Balaise.


          • guiness 5 avril 2009 15:19

            Tout à fait d’accord :
            Ben ca c’est la meilleure, il est tabou de parler de régulation des naissances sous prétexte de passer pour un Malthusien ou un facho ?? Il me semble que la population est une donnée d’entrée fondamentale du problème du développement durable.

            Si tous les terriens vivaient comme :
            Les Américains, il faudrait 5 terres pour assurer un développement durable.
            Les Européens, il faudrait 3 terres pour assurer un développement durable.
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique

            Il me semble que les enjeux énergétiques, alimentaires, sociaux ne seront pas les mêmes si nous sommes 4 milliards de Terriens ou 12.

            « Demandez à un cadre dirigeant du monde pétrolier dans combien de temps les deux milliards d’Indiens et de Chinois vivront comme un Français actuel. Avant toute réponse, vous obtiendrez un grand éclat de rire. » Jean-Marc Jancovici[39]
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier

            Nous sommes tous d’accord que la majorité des terriens aspirent à un niveau de vie du monde occidental. Biensûr, il y a des déséquilibres honteux dans la répartition des richesses et dans le gaspillage. Le problème alimentaire existe aujourd’hui parce qu’il est plus rentable de vendre les céréales aux éleveurs qu’aux populations insolvables et que le cours des produtis alimentaires a été gonflé par la spéculation. Par conséquent, devant l’augmentation de la population et la diminution des surfaces et rendements agricoles par :

            - Le changement climatique (7 à 23% de perte de récolte en 2003 en France*)

            - L’érosion des sols du à la déforestation

            - La désertification

            - La confiscation des surfaces agricole pour la production des agrocarburants.

            - La pollution (pesticides, métaux lourds...)

            - La raréfaction du pétrole (engrais, gasoil pour les tracteurs) ?

            Nous pouvons nous interroger sur la pertinence de laisser la démographie galoper.

            * http://www.prodinra.inra.fr/prodinra/pinra/doc.xsp?id=PROD200987f11988&uri=%2Fnotices%2Fprodinra1%2F2009%2F02&base=notices&qid=sdx_q0&p=1&n=6&s=1

            Nous pouvons redouter des problèmes autrement plus désastreux que les émeutes de la faim de l’année dernière.

            Biensûr, cela deviendrait complètement totalitaire de réguler les naissances, mais favoriser fiscalement 2-3 enfants par femme maximum serait supportable (à mon sens) et reste loin du programme familial chinois (1 enfant par femme point barre)...
            De toute façon, la nature aura le dernier mot et les variables d’ajustement habituelles feront leur affaire (guerre, famine, épidémie).


            A méditer :

            "Renouvellement

            Les Terriens ne cessent de mourir et de naitre.
            Ils n’ont aucune conscience
            de leur nombre et semblent avoir
            perdu toute maîtrise de leur natalité,
            comme de leur mortalité.

            Aucun sytème de régulation
            n’est établi car ils ne se soucient
            pas de l’impact de leurs troupeaux
            sur leur territoire."
             
            Bernard WERBER, Nos Amis les Terriens.

            "Plus on est de fou, moins il y a de riz". Coluche

            « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth Boulding
            (25 novembre 2007)


          • Vinrouge 2 avril 2009 19:05

            Article intéressant, mais à la fin, vous retombez "dans le panneau" de l’opposition décroissance/capitalisme !
             Vous écrivez à juste titre quelque part que la réelle opposition est entre décroissance et productivisme, dont le communisme est aussi une manifestation. Les tenants contemporains du marxisme ne sont pas plus favorables à la décroissance que ne le sont les capitalistes !

            La demande d’accroissement du pouvoir d’achat (même si elle est totalement légitime et compréhensible) est AUSSI contradictoire avec la décroissance ! Surtout si on suit Baudrillard qui estime qu’environ 75% de la consommation n’est pas essentielle (càd, non "vitale", mais superficielle et destinée à la différentiation).

            Vous voulez remettre les idées en place : c’est très louable, mais, ce qu’au final vous devez parvenir à faire comprendre c’est qu’AUCUN mouvement politique d’envergure nationale ne la préconise, ne l’accepte et n’est "compatible" avec... (à part les Verts peut-être) !


            • Vinrouge 3 avril 2009 14:00

              je suis d’accord avec vous : ça n’est pas parce que personne n’en parle qu’il faut continuer à ne pas en parler !

              Le point que je voulais souligner c’est qu’il ne faudrait pas considérer comme pro-décroissance un parti politique français qui se présenterait comme anti capitaliste mais aussi pour la hausse du pouvoir d’achat (suivez mon regard smiley)


            • Vinrouge 3 avril 2009 14:01

              Par contre, le fait qu’aucun parti n’en parle ne suffit pas à rendre la décroissance pertinente !!! (après tout personne ne parle du rétablissement de la monarchie non plus... suffisant pour dire que c’est pertinent ???)


            • Croa Croa 4 avril 2009 19:31

              "Ce n’est pourtant pas parcequ’aucun parti poIitique ne Ia défend"

               smiley Et ça c’est quoi ? smiley


            • Frabri 2 avril 2009 19:33

              Nous y sommes dans la décroissance. Ce que le pouvoir appellle "la croissance négative", c’est de la décroissance, ce n’est pas tout a fait la décroissance que veulent des miltant-te-s de la décroissance mais cela y ressemble.

              Les miltant-te-s de la décroissance veulent passer de la "croissance négative" a la "décroissance positive".

              Pour une "décroissance positive" il faut un "nouveau projet politique". Cela tombe bien car sur internet le meilleur "nouveau projet politique" c’est justement la déroissance.

              Pour plus d’information sur la déroissance il y a le mensuel "la déroissance" dont le sous titre est le "journal de la joie de vivre" et le film la simplicité volontaire et la décroissance de JC Decourt que l’on peut voir sur le site suivant :
              http://www.utopimages.org/index.php


              • TSS 2 avril 2009 19:52

                @le chat

                les echanges de services existent dejà cela s’appelle le S E L  !!

                a une epoque l’etat attaquait les gens qui faisaient partie du S E L pour travail au noir ... !!


                • Yaka Yaka 2 avril 2009 21:19

                  La decroissance signifie non pas une baisse de la richesse mais une baisse de la création de richesse, et c’est cette création qui est mauvaise pour notre environnement.

                  Comme je l’ai dit dans un de mes derniers articles, il faudrais donc voir comment on peut détruire moins de richesse afin d’avoir à produire moins.
                  Le résultat serait plus de richesse malgré une decroissance.

                  Le principale problème de cette solution serait le chômage de masse, qui s’accompagne d’une période de décroissance.


                  • Croa Croa 4 avril 2009 20:06

                    "La decroissance signifie non pas une baisse de la richesse mais une baisse de la création de richesse"
                    Oui, mais subsiste les créations de richesses réelles et utiles. (Les créations toxiques seules disparaissent ainsi que les fausses.) Toutefois l’essence de la croissance comme de la décroissance est autre, essentiellement monétaire (donc seulement celle d’une représentation de la richesse.)

                    "Le résultat serait plus de richesse malgré une decroissance". Cela dépend de ce que l’on appelle richesse car il y aurait moins de riches (ces escrocs qui profitent des richesses virtuelles !) Si l’on parle des richesses réelles il faudrait remplacer malgré par grâce à ! smiley

                    "Le principale problème de cette solution serait le chômage de masse, qui s’accompagne d’une période de décroissance". Celà n’est vrai qu’en cas de décroissance subie...
                     smiley C’est à dire en cas de crise monétaire smiley  !

                    Une décroissance organisée serait au contraire porteuse d’emplois nouveauxsmiley


                  • molloy molloy 2 avril 2009 21:27

                    Bon article.

                    Et y inclure tout de suite la première constatation qui est que la recherche de croissance exponentielle est incompatible avec une écologie salvatrice, et surtout avec le partage des richesses.

                    Une croissance infinie est de toute façon incompatible avec le deuxième principe de la thermodynamique.

                    Mais tout cela demande à l’évidence la refondation de notre société vers une société de partage. Cela ne sera donc possible qu’avec une réelle prise de position politique anti-capitaliste, ce qui implique un engagement à long terme au côté, voire inclus dedans à l’occasion, des partis politiques anti capitalistes réellement responsables.

                    Le G20 souhaite le retour de la croissance après cette crise. Grossière erreur, parce qu’au lieu d’accompagner une irrésistible décroissance, on continuera, si nous nous sortons de cette crise de manière "classique", à imposer une pseudo-croissance artificielle jusqu’à l’explosion finale.

                    Nous avons déjà franchi les pics au delà desquels une raisonnable survie de l’espèce humaine devient un peu plus qu’aléatoire.

                    Pic pétrolier, pic hydrologique, pic climatique, pic alimentaire, j’en oublie certainement. Tous liés étroitement et survenant presque au même moment à quelques années près.

                    Balancer des milliers de milliards sans changement fondamental de notre disque dur planétaire revient à tenter d’atteindre les côtes anglaises en sautant à pieds joints par dessus la Manche (même Terry jones n’y est pas parvenu, comprenne qui pourra).


                    • maharadh maharadh 2 avril 2009 21:42

                      Pourquoi croyez-vous que l’on entraîne des cosmaunautes pour aller sur mars, quand les hommes auront flingués la "belle bleue" c’est la seule solution qu’ils leur restera avant de recommencer car l’humanité à la faculté d’avoir la mémoire courte pour ne pas dire sélective, les valeurs du fric, pouvoir,possession ne sont pas prètes à s’éteindre,
                      Je suis péssimiste.


                      • antyreac 2 avril 2009 22:21

                        Alors écrit nous un poème pour la circonstance


                      • Jim 2 avril 2009 23:21

                        ouais, enfin, Mars, à ce que je sache, l’écosysteme est beaucoup moins acceuillant qu’ici bas, meme si c’est tres tres tres pollué...
                        Je suis encore plus pessimiste que vous, ceux qui ont les richesses n’ont qu’à attendre que tout pete bien, qu’on se bouffe entre nous, et quand y aura plus grand monde, y aura moins de pollution.



                      • Plum’ 3 avril 2009 00:00

                        La suppression de la pub est à mon sens un point symbolique important... La notion de relocalisation aussi, surtout en matière alimentaire...


                        • La Luciole 3 avril 2009 00:23

                          Ouh la la, le niveau baisse !.. autrefois était juste préconisée une croissance zéro, c’est à dire qu’il était conseillé de ne plus progresser mais s’astreindre à stagner.

                          Mais voilà que maintenant, stagner ce serait encore trop, il est donc préconisé de décroître, une croissance non pas seulement nulle mais négative, c’est à dire qu’il nous faut non plus seulement faire du sur place, mais régresser.

                          Et dire que jusqu’ici on avait cru que celui qui n’avance pas recule. Sans doute à cause des aiguilles de la montre qui toujours inlassablement vont de l’avant  ! Et l’on avait cru comprendre que les progrès de la science nous sortaient de l’obscurantisme, qu’ils étaient corollaires du progres de l’état de Droit... Mais les temps changent, et les prophètes aussi. Thèse, antithèse, etc ....

                          Cela doit problablement provenir du réchauffement climatique : plus la température monte, plus la croissance doit baisser... question d’équilibre ... smiley




                          • Marianne Marianne 3 avril 2009 08:02

                             

                            Nous prendrait-on pour des gastéropodes ? Serrez-vous la ceinture ! On a déjà entendu ça quelque part, non ?

                            Je veux dénoncer ici ces gadgets politiques sortis tout droit des officines de la pensée libérale et autres thinks-thanks et qui apparaissent le plus souvent à la veille des élections pour nous faire avaler des couleuvres !

                            Ou quand l’apologie du dénuement se fait complice (sans le vouloir parfois) du nouvel ordre capitaliste mondial .

                            Avant toute chose, je ne suis pas pour une société consumériste. J’ai horreur de la publicité, j’évite les emballages plastiques, j’achète des produits locaux (fruits, légumes, oeufs, volailles, fromage, miel, etc...), j’ai un potager, je prends les transports en commun chaque fois que c’est possible, j’ai même développé un petit commerce équitable pour sortir de mon chômage et faire vivre les paysans de mon petit bout de France - mais je ne suis pas pour la décroissance.

                            Je m’explique. Si on pousse le raisonnement des décroissants jusqu’au bout on s’éclaire à la bougie, on revient à la traction animale dans l’agriculture, on installe des toilettes sèches (bonjour la corvée quotidienne !) et on lave son linge à la main pour économiser l’eau...

                            Je pense que la croissance est nécessaire aux progrès humains mais une croissance respectueuse des hommes et de l’environnement... Retourner vers le moyen-âge n’est pas pour moi un dessein de visionnaire. Faire l’apologie de la pauvreté et du dénuement, non plus.

                            J’ajoute que prêcher la décroissance, c’est se faire le chantre d’une situation dans laquelle nous entrons précisemment et rendre responsables les citoyens que nous sommes de la crise. Or que je sache, nous ne sommes pas responsables des marées noires à répétition sur le littoral français et autres. Les politiques laissent faire les pétroliers, les sanctionnent à minima, voire pas du tout et nous serions responsables ? Quant aux pays du sud, ils sont déjà depuis longtemps dans la décroissance !

                            Décroissance de la médecine ? Décroissance de l’école ? Décroissance de l’emploi ?

                            Car les décroissants s’inspirent entre autres penseurs d’un philosophe décédé en 2002, Ivan Illitich.

                            Voici quelques une des thèses qu’il défendait : .

                            Sur la médecine :

                            “Un tel dégoût de l’art de souffrir est la négation même de la condition humaine”.

                            “La promesse du progrès conduit au refus de la condition humaine et au dégoût de l’art de souffrir”.

                            “Plus grande est l’offre de « santé », plus les gens répondent qu’ils ont des problèmes, des besoins, des maladies, et demandent à être garantis contre les risques, alors que, dans les régions prétendument illettrées, les « sous-développés » acceptent sans problème leur condition”.

                            Cela rejoint assez bien les thèses du pape selon lequel le préservatif serait dangereux pour la santé, non ?

                            La Sagesse de l’escargot

                            Celui-ci nous enseigne non seulement la nécessaire lenteur mais une autre leçon plus nécessaire encore. « L’escargot », nous explique Ivan Illich, « construit la délicate architecture de sa coquille en ajoutant l’une après l’autre des spires toujours plus larges, puis il cesse brusquement et commence des enroulements cette fois décroissants. C’est qu’une seule spire encore plus large donnerait à la coquille une dimension seize fois plus grande. Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, elle le surchargerait. Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille au-delà des limites fixées par sa finalité. Passé le point limite d’élargissement des spires, les problèmes de la surcroissance se multiplient en progression géométrique, tandis que la capacité biologique de l’escargot ne peut, au mieux, que suivre une progression arithmétique ». Ce divorce de l’escargot d’avec la raison géométrique, qu’il avait lui aussi épousée pour un temps, nous montre la voie pour penser une société de « décroissance », si possible sereine et conviviale.

                            Extrait de "Le territoire de la décroissance" (Serge Latouche, 2007) trouvé sur le site d’Europe Décroissance.

                            L’exemple de la limace qui n’a pas de coquille, donc pas d’habitat, donc pas de déchets et donc économies substantielles d’eau, d’énergie, etc... n’aurait-il pas été plus judicieux ?

                            La limace est plus décroissante que l’escargot !

                            Autres ouvrages d’Ivan Illitch : “Une société sans école”, “Le chômage créateur”, des titres qui parlent d’eux-mêmes. Tout un programme n’est-ce pas ?

                            Dans "Une société sans école", il fait la critique de l’école comme vecteur de l’idéologie capitaliste. De ce point de vue, il n’a pas tort. Mais alors, faut-il supprimer l’école ou le capitalisme ?

                            Enfin, sachez que Europe décroissance prépare activement les élections européennes avec un logo génial : un escargot à la coquille rouge ... Tous derrière, tous derrière et lui devant ?


                            • Croa Croa 4 avril 2009 20:17

                              Tu confond croissance et progrès ! smiley

                               smiley et donc raisonnes comme un tambour ! smiley


                            • Marianne Marianne 5 avril 2009 07:18

                              Non, je ne confonds pas croissance et progrès. Je dis qu’il faut de la croissance pour qu’il y ait du progrès.

                              Et c’est bien Ivan Illitch qui écrit en revanche que :"La promesse du progrès conduit au refus de la condition humaine et au dégoût de l’art de souffrir" et qui prône la décroissance.

                              Mais si vous pouvez développer des arguments qui plaident pour des progrès sans croissance, je les entendrai volontiers.


                            • Croa Croa 5 avril 2009 10:47

                              Non seulement le progrès n’a pas besoin de croissance, mais en plus celui-ci serait meilleur pour l’homme et la nature. Le progrès ne serait pas de même nature. Les promoteurs de la croissance choisissent les innovations porteuses de profits maximaux. Dans le système actuel nombreuses sont les licences achetées pour être enterrées car non rentables voire porteuses de concurrences mauvaises pour les affaires ! Dans un système accroissant (mot plus juste que décroissant) la qualité du progrès compte. Par exemple notons que les OGM vont bien avec la croissance alors qu’un régime économique accroissant n’en voudrait pas et préférerait au contraire un progrès orienté vers plus de diversité.


                            • Marianne Marianne 6 avril 2009 13:47

                              Je ne connaissais pas le terme "accroissance". Pouvez-vous m’éclairer car je ne le trouve dans aucun dictionnaire. Un nouveau concept entre la décroissance et la croissance, c’est à dire une économie fondée sur la recherche du niveau zéro de croissance, je suppose ? Je ne comprends pas votre raisonnement quand dans le même temps vous convenez que les fruits de la croissance ne sont pas orientées comme il le faudrait dans l’intérêt des populations et de l’environnement.

                              Le problème est donc à mon sens : comment faire pour que les fruits de la croissance économique et les richesses crées soient orientés vers le progrès social ? et non : faire baisser (ou ramener la croissance à un niveau zéro) pour que les progrès soient profitables à l’ensemble de la population. Cette proposition que vous soutenez n’est en rien garante d’un véritable progrès de civilisation. Elle peut même, au contraire, le contredire si la somme des richesses produites décroît et que des économies sont de ce fait préconisées en matière de services publics d’éducation, de santé ou autres.


                            • Croa Croa 10 avril 2009 00:19

                              Comme tous nouveaux concepts, on en cherche les mots ! Le mot « accroissance » est synonyme de « décroissance », lequel est d’abord le contraire de la croissance. Il est plus exact c’est tout (mais ce serait long à expliquer.)

                              Je ne convient de rien et la croissance ne produit que des fruits toxiques. Il faudrait pour tout comprendre distinguer les richesses réelles et les richesses fiduciaires. Les « économies » préconisée que tu cites mènent effectivement à un appauvrissement réel. (Au moins un truc sur lequel nous sommes d’accord !)  smiley


                            • lurabo11 lurabo11 3 avril 2009 11:39

                              Bonjour
                              on ne peut parler de décroissance sans parler d’une politique de dénatalité...et Malthus n’a rien à voir là-dedans (laissez les épouvantails au placard s’il vous plaît).
                              Quelle est la justification d’une prolifération exponentielle de la race humaine ?
                              Et puis quand je dis ça c’est valable aussi bien pour les sociétés occidentales que pour les pays du tiers monde (donc pas de néo-colonialisme, ni de racisme, etc...).
                              quand vous élevez un couple de chats dans un appartement de 50 m2 vous ne gardez pas chaque année les portées de 5 ou 6 chatons qu’ils mettent au monde...la terre c’est pareil : sa capacité d’accueil est limitée.
                              je sais j’exprime tout ça assez maladroitement : d’autres l’ ont dit ou écrit bien mieux que moi...même si ça n’est pas politiquement correct !
                              Bon vent


                              • Mengneau Michel Mengneau Michel 3 avril 2009 13:10

                                Parmi ceux qui parlèrent de Décroissance démographique il y avait René Dumont


                              • ch’ti-luis 6 avril 2009 11:39

                                Bonjour,
                                 Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le changement de mentalité et de société qu’il faudrait accomplir afin de réquilibrer l’économie et préserver l’environnement.
                                 Mais malheureusement comme beaucoup de discours écologistes, il manque de pargmatisme dans vos propos. Il est en effet plus facile de dire de changer les fondements de la société que de le faire.
                                Pour m’expliquer : lorsqu’il s’agit de prêcher un converti comme moi, pas de problème. mais si le message s’adresse à la société entière, il n’a que peu de chance d’atteindre ses objectifs. abandonner les télépĥones mobiles, réduire le parc automobile français.... autant de sacrifices que notre société n’est pas prête à accomplir pour des idées écologiques et sociales que tout le monde ne partage pas.
                                 De plus, n’avez vous pas utilisé un ordinateur et une connection internet pour publier votre article ; ce qui signifierait que vous utilisez également la technologie au service d’un passe temps quelconque. Tout ça pour dire que le consommateur est certes con mais qu’il faut reconnaître que c’est bon de l’être.
                                 En définitive votre message est très juste mais enfermé dans une utopie que je comprends et que je partage parfois.

                                Pour ma pat je pense (pour résumer) que l’avenir passera par la décroissance :

                                - volontaire. si nous y parvenons ensemble de façon collective et constructive

                                - forcée. si nous ne changeons pas, nous serons obligés lorsque les ressources naturelles ne nous permettrons plus d’accomplir la croissance tant espéréeauujourd’hui.

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