La crise du capitalisme n’en finit pas et n’est pas finie, l’Europe actuelle nous enfonce dans la régression sociale, économique et écologique…qu’à cela ne tienne, passons à l’enjeu du siècle : le réchauffement climatique, c’est nettement plus consensuel.
Cela permet de ne pas mettre l’accent sur les convergences des listes UMP, Ps, Modem, Europe-écologie qui toutes avaient soutenu la constitution européenne, soumise aux dogmes du libéralisme, rejetée par une majorité de Français.
Alors les médias bien pensants –il y en a, si !- nous amènent volontiers sur la question bateau, qui paraît faire consensus : le fameux réchauffement climatique, décliné sous tous les angles, qu’il serait indécent de contester sous peine de « négationnisme ».
En deux jours, rien qu’en « balayant » quelques journaux, très faible échantillon certes, j’ai relevé ces quelques titres, plus alarmistes et catastrophistes les uns que les autres : Le Figaro : « le changement climatique accroît le bruit des vagues ». Cela pourrait prêter à sourire mais c’est très sérieux, ça émane d’une revue américaine et d’un chercheur qui a signé seul cette publication ! Il a dû faire le tour de toutes les plages pour conclure que les vagues des océans frappaient de plus en plus fort et que cela était imputable au changement climatique.
Le Monde du 30 mai 2009 : « le réchauffement climatique n’est plus une menace virtuelle mais une réalité d’ores et déjà responsable de 300 000 morts par an « selon le rapport rendu public par le Forum humanitaire mondial. Le réchauffement climatique étant le vecteur d’une diffusion plus large de certaines maladies, les pays pauvres étant les plus exposés. L’OCDE a calculé qu’il faudrait cent fois plus d’argent pour l’effort d’adaptation à ces sombres prévisions.
L’Express du 1er juin : « le changement climatique menace la faune et la flore océanes « en rendant les océans plus acides de façon irréversible, selon les Académies des Sciences de 70 pays (sans les citer), qui rendent responsables les masses de CO2 émises par la combustion de carburants…ce qui, d’ici 2050, se traduirait par un taux d’acidité jamais atteint en des dizaines de millions d’années !
Encore l’Express du 2 juin : « Pékin promet d’agir sur le climat mais refuse « l’injustice ».
Les E-U, accusent la Chine d’être le premier pays émetteur de gaz à effet de serre et de ne plus être un pays en voie de développement ! Or les E-U n’ont pas signé le protocole de Kyoto limitant les émissions de dioxyde de carbone, qui ne s’applique qu’aux pays industrialisés, lesquels, estime la Chine, « tentent de créer des problèmes afin de saboter tout le processus ». La Chine est certes un gros pollueur mais recevoir des leçons de la plus grande puissance qui ne s’engage à rien, jusqu’à présent, c’est assez cocasse.
Romandie News (AFP 2/6/09) : « changement climatique : l’ex-bloc soviétique très vulnérable ». Selon la Banque mondiale (un expert en sciences de la terre), « des décennies de mauvaise gestion environnementale, l’héritage de la planification centralisée est particulièrement dramatique pour l’agriculture et augmente la vulnérabilité du secteur au changement climatique ».
On croyait que les gestions productivistes pratiquées depuis près de deux siècles par les tenants du capitalisme avaient conduit aux conséquences désastreuses -qu’il est de bon ton de reconnaître- sur l’environnement et la santé publique. Aberrations qui n’ont pas épargné les systèmes qui se réclamaient d’un autre mode de production collectiviste pressé de contester le leadership économique, social et idéologique du seul modèle existant alors.
Or, ceci n’a rien à voir avec le changement climatique allègrement confondu avec les pollutions d’origine humaine dans les domaines industriel et agricole, pollutions qui expliqueraient les modifications du climat dans un unique sens : le réchauffement présenté comme une évidence aux conséquences apocalyptiques.
Ce que toute une partie de la communauté scientifique conteste formellement. Mais on ne lui donne pas la parole. Voir
http://www.pensee-unique.fr/paroles.html
On en voit les avantages : le grand défi de ce 21è siècle, ce ne serait plus de changer de mode de production inséparable des choix de gestion de ceux qui s’en réclament et dont la logique détruit les vies humaines, animales, végétales en laissant de côté des milliards d’êtres humains démunis du strict nécessaire pour survivre.
Il vaut beaucoup mieux culpabiliser les victimes pour mieux dédouaner les responsables camouflés en chefs d’orchestre de » la grande cause internationale d’un plan climat pour sauver la planète au bord de l’explosion ».
Bien sûr, cela ne saurait conduire à sous-estimer les pollutions liées à la recherche de rentabilité, les pesticides, les engrais, les produits chimiques, les matériaux, comme l’amiante, utilisés dans l’industrie dans des conditions scandaleuses d’insécurité, en toute connaissance de cause.
Bien sûr, il faut responsabiliser chacun mais surtout comprendre les causes profondes de ces empoisonnements collectifs, parfois pour plusieurs générations.
Bien sûr il faut mettre un terme à tout ce qui peut nuire à notre environnement immédiat, à la terre en général. Le problème est évidemment politique et se pose à tous les niveaux.
La planète est menacée, non pas par la surpopulation, mais par le productivisme et son moteur, la recherche du profit maximum à court terme, par les inégalités sociales qu’il génère, le sous-développement, l’accumulation des richesses par une infime minorité accrochée à ses privilèges et prête à les défendre par tous les moyens, y compris la guerre.
Là-dessus, il n’y a pas consensus : il y a les forces du conservatisme, de l’ordre établi, qui font mine de s’attaquer au climat pour que rien ne change dans la société, si ce n’est en mal, pour ceux du bas de l’échelle sociale. Et il y a ceux qui entendent changer DE société pour s’attaquer résolument aux grands problèmes économiques, écologiques, culturels, démocratiques…redonner sens aux valeurs de solidarité, de liberté, d’égalité, de fraternité.
De grâce, arrêtons l’overdose de ces sortes de vérités scientifiques dont il ne faudrait pas douter, alors que c’est le propre d’une démarche scientifique !
Comme par exemple cette perle que vous trouverez dans le très sérieux « psychologies magazine » d’avril 2009, sous la plume du non moins sérieux David Servan-Schreiber, neuropsychiatre (page 274) :… » Les gaz à effet de serre émis par le bétail contribuent davantage au réchauffement climatique que l’ensemble de l’industrie du transport… » et plus loin, s’il devait choisir une action en faveur de l’équilibre écologique et de notre santé, « ce serait de manger moins de viande » ! Merci pour ceux qui n’ont même pas d’eau potable.
Car, voyez-vous, selon lui, il y a trop de bétail pour nourrir l’humanité ( !), trop de terres consacrées à l’élevage, les déforestations en rajoutent, les pesticides et engrais dénaturent les sols et polluent les rivières (ça c’est vrai) mais n’est-ce pas le discours d’un nanti qui ne connaît pas la précarité et les fins de mois difficiles ?
Les sociétés seraient-elles condamnées à s’autodétruire pour survivre ? Nullement, à condition de ne pas s’engager dans n’importe quelle direction, fût-elle séduisante et, en apparence, bien intentionnée.
René Fredon