Wall-E pour de vrai
Hier vous pouviez apprendre grâce au Rubikon que District 9 s’inspirait malheureusement de faits réels ; aujourd’hui c’est au tour de Wall-E. Registre différent, mais l’Afrique pour même décor, plus précisément Nairobi, capitale du Kenya.
Vous vous en doutez, les dumpers (nom donné à ces travailleurs), pour la plupart enfants, ne distribuent pas de calendriers pour arrondir leurs fins de mois, mais fouillent chaque jour des montagnes d’objets nauséabonds et hétéroclites qu’ils espèrent revendables ou recyclables. Et ce pour 80 centimes d’euro par jour au mieux ! Si un éboueur lit ceci, il aura honte d’avoir fait grève. Entre leurs quêtes de plastiques recyclables, de métaux, ils se nourrissent de restes qu’ils trouvent, dorment même souvent sur place. L’espérance de vie y est moyenâgeuse, les maladies pullulent, mais les dumpers, inconscients qu’ils sont, brûlent jusqu’aux pneus usagés pour en récupérer la structure métallique intérieure, inhalant ainsi une fumée fortement toxique.
Les images jointes à cet articles sont celles du photographes Philip Poupin*, qui n’hésite pas à qualifier les lieux d’« enfer ». De son voyage en Afrique, il en a fait une exposition, visible pour les Dijonnais d’avril à août 2010, à Latitude 21**. L’occasion de visiter, impuissants, à l’envers du décor de notre belle société consumériste et de ses dérèglements, tout comme les travailleurs n’ayant que les restes de ce qu’on appelait un temps le progrès.
Un jeune homme lit un prospectus qu’il a trouvé en fouillant le dépotoir de Dandora à Nairobi
*Pour voir les clichés du photographe sur son site :
http://www.philip-photos.com/photos-fr-kenya-13-0.html
**Latitude 21
33 r Montmuzard 21000 DIJON
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