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Accueil du site > Actualités > Europe > Il faut rendre l’Europe aux peuples

Il faut rendre l’Europe aux peuples

Le 25 mars dernier était célébré à Berlin le 50e anniversaire de la signature du Traité de Rome donnant naissance à la Communauté économique européenne (CEE), devenue l’Union européenne (UE) le 1er novembre 1993.

En juin prochain, le nouveau président de la République représentera la France au cours de deux événements internationaux majeurs :

- le G8 qui se déroulera à Heiligendamm, en Allemagne, du 6 au 8 juin

- le dernier Conseil européen de la présidence allemande les 22 et 23 juin à Bruxelles.

Après le rejet du TCE par les Français en mai 2005, les engagements que prendra le futur président de la République, lors de ces deux événements, donneront le ton du prochain quinquennat sur les questions internationales et européennes.

Le G8 s’est imposé au monde ces trente dernières années en jouant en quelque sorte le rôle de directoire de la mondialisation libérale. Il émet des recommandations sur de nombreux sujets, souvent appliquées du fait des relais qu’elles trouvent dans les institutions financières internationales (IFI).

De l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) aux engagements multilatéraux de 2005, les membres du G8 n’ont pas proposé autre chose que d’annuler des dettes qui, le plus souvent, n’auraient jamais été remboursées en raison d’insolvabilité.

En réalité, la plupart des pays du Sud portent encore et toujours un fardeau insoutenable et subissent un véritable pillage de leurs richesses, y compris financières : en 2005, les transferts nets de capitaux du sud vers le nord se sont élevés à 354 milliards de dollars !

Le G8 a également tout au long de son existence promu des réformes néolibérales, à l’origine d’une explosion de la précarité et des inégalités et qui sont fondées sur :

- la régulation de l’économie par les marchés, notamment les marchés des capitaux

- les avantages fiscaux accordés aux entreprises transnationales dont les investissements jouissent de privilèges sans rapport avec l’intérêt du pays où ils sont réalisés

- la libéralisation du commerce international

- le désengagement des États, les privatisations et la réduction des dépenses publiques

- la remise en cause des statuts, droits et acquis sociaux des salariés

Le bilan de l’ensemble de ces politiques est bien connu : des écarts de richesses sans précédent, une crise écologique majeure et une crise de la représentation politique grandissante...

Quant aux politiques européennes, elles se sont déclinées sur trois niveaux :

- d’abord, en son sein, par la libéralisation et la mise en concurrence, sans harmonisation fiscale ou sociale entre les systèmes nationaux.

- ensuite, à ses frontières, par l’élargissement à de nouveaux États membres sans accepter l’effort financier de solidarité nécessaire et en imposant aux pays candidats de véritables programmes d’ajustement structurel qui laminent tous les dispositifs de protection sociale.

- enfin, avec les pays tiers du Sud, notamment ceux du pourtour méditerranéen, par des traités de libre-échange par nature inégaux. Quant à l’exception que constituaient les accords commerciaux préférentiels conclus avec les pays les anciennes colonies européennes d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), la Commission, sous la houlette de l’OMC, est en train de les vider de leur contenu en les alignant sur ceux qui ont été signés avec les autres pays tiers.

Le premier Conseil européen sera également d’une importance cruciale, car y sera discutée la relance des réformes institutionnelles de l’Union. Les gouvernements des pays ayant ratifié le Traité constitutionnel européen (TCE) se regroupent en effet aujourd’hui pour garder la substance du texte qui a été largement rejeté par les Français et les Néerlandais en 2005.

C’est pourquoi il convient d’exiger des garanties sur ce processus à venir en considérant le TCE comme nul et non avenu et en imposant une renégociation sur de nouvelles bases, à partir de l’assemblée élue directement par les citoyens de tous les États membres et mandatée pour élaborer un nouveau projet de traité, avec la participation effective des parlements nationaux.
La prochaine présidente ou le prochain président devrait soutenir en outre :

- La fin du monopole d’initiative législative de la Commission européenne, le partage de ce pouvoir avec le Parlement européen, le Conseil, les gouvernements nationaux, les parlements nationaux et les citoyens.

- Le contrôle, par le Conseil et par le Parlement, des pouvoirs propres de la Commission en matière de concurrence.

- L’élargissement des pouvoirs du Parlement européen, ainsi qu’une participation des parlements nationaux au processus de décision communautaire.

- Une capacité d’intervention directe des citoyens :

· par la saisine, de droit, des instances de décision de l’UE au moyen d’une pétition européenne rassemblant un million de signatures

· par la tenue, de droit, d’un référendum européen sur un projet de directive par une pétition européenne rassemblant cinq millions de signatures

Il serait inconcevable que notre prochaine présidente ou notre prochain président ignore dans ces négociations l’avis majoritaire de ses concitoyennes et concitoyens, d’autant que ce n’est pas seulement la France qui s’y est opposée. D’autres pays l’auraient sans doute fait si on avait consulté directement leurs citoyens...

Les politiques de l’Union européenne doivent aujourd’hui changer radicalement en faveur d’un autre ordre social fondé sur les solidarités nationales et internationales, et d’un autre modèle de développement respectueux de l’environnement, qui intègre une redéfinition de la richesse, du travail et de la consommation.


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35 réactions à cet article    


  • be wolf (---.---.84.234) 11 avril 2007 12:55

    mais le TCE , qui n’ etait pas une constitution,renforcait ( légérement c’ est vrai) la légitimité démocratique de l’ Europe... Il est dommage que son refus ai eu lieu dans les conditions que l’ on connait, c’ est à dire la peur de l’ inconnue ( Le fonctionnement européen) et le rejet du gouvernement français.


    • Stéphane (---.---.0.8) 11 avril 2007 16:09

      Ca me parait très réducteur après les débats passionnés que l’on a vu fleurir comme des jonquilles au printemps. Beaucoup de français l’ont lu ce texte. Ce qui a amplifié son rejet d’ailleurs, étant donné le niveau de complexité. Plus simple, le TCE eut été plus fort. Un des bons cotés de la chose, c’est qu’on a vraiment parlé d’Europe pendant 3 mois, que des visions se sont affrontées et des dérives de l’Europe ont été mises en évidence. Il est en revanche dommage que des européens convaincus (mais pour une autre Europe) se soient retrouvés les alliés objectifs de souverainistes ou pire.


    • (---.---.156.241) 11 avril 2007 14:05

      Au risque de paraître bête et simplet, l’Europe telle qu’elle est imaginée aujourd’hui, je dis bien aujourd’hui, relève d’une vaste hypocrisie. Elle n’est ni plus ni moins destinée à ne devenir qu’un immense porte-monnaie dans lequel puiseront, à souhait, les puissances financières et les mafias en tous genres. L’Europe finira comme les USA, un continent aculturé et sans racines. L’Europe des peuples, ce devrait être avant tout le respect des cultures, des histoires, des racines, de la souveraineté des pays, dans la différence, et des échanges fructueux, mais surtout pas l’uniformisation et l’assimilation. Nous vivons aujourd’hui, à l’inverse d’hier, dans un monde où la proximité est telle, que nous finiront tous dans un immense marécage insipide et sans saveur.


      • Internaute (---.---.242.233) 11 avril 2007 15:53

        Enfin un commentaire éclairé. Tout à fait d’accord avec vous.

        Le sans saveur a déjà commencé. Depuis que les chocolats Côte d’Or ont été rachetés par l’américain Kraft ils sont devenus inmangeables alors qu’il étaient le fleuron de la chocolaterie Belge. Idem pur le chocolat Milka qui n’est plus qu’une merdre ressemblant à un mauvais Kinders.

        Souvenons-nous de l’entrée de l’Espagne dans le marché commun. En quelques années nos agiculteurs du sud de la France ont été laminés par l’arrivée de fruits industriels insipides en provenance des serres espagnoles. Soit ils ont disparu, soit ils se sont mis à la production industrielle.

        On ne trouve plus un seul abricot digne de ce nom et encore moins une tomate qui sente la tomate. Quand aux pommes, le choix se limite à 4 variétés alors qu’en France il y avait 150 variétés différentes de pommiers. Aujourd’hui on vous vend des fruits qui portent aussi bien le nom de mandarine, orange ou clémentine car ils ont tellement été modifiés, métissés et forcés qu’on ne sait plus ce qu’on mange.

        La diversité des fruits et légumes en vente chez nous a énormément diminuée à cause de la mise de concurrence obligatoire de paysans qui n’en n’avaient pas besoin.

        L’Europe, c’est la dégration accélérée de nos modes de vie.


      • philéas (---.---.22.238) 11 avril 2007 16:45

        « Aujourd’hui on vous vend des fruits qui portent aussi bien le nom de mandarine, orange ou clémentine car ils ont tellement été modifiés, métissés et forcés qu’on ne sait plus ce qu’on mange ».

        L’ internaute a décidément un problème avec le métissage. Après s’en être pris dans un autre fil au métissage des peuples, le voila qui dénonce... celui des mandarines !!!!

        Au fait, l’internaute, vous ne nous demandez plus de prendre la défense du néo nazi Ernst Zundel ? A tout prendre, je préfère que vous défendiez les abricots, l’odeur est plus agréable.


      • Internaute (---.---.242.233) 11 avril 2007 18:48

        @Philéas

        Je ne vous ai jamais demandé de prendre la défense de qui que ce soit mais je vous faisais remarquer que la chasse aux sorcières n’est pas qu’une antiquité du moyen âge. Elle continue à se pratiquer aujourd’hui. Avant de prendre vos désirs pour des réalités relisez s’il vous plaît.


      • Eric De Ruest Eric De Ruest 11 avril 2007 22:29

        Bon, en temps que belge, je dois reconnaitre que le chocolat cote d’or n’a pas trop changé, par contre, il est vrai que les légumes bricolés en hydroponie dans le sud de l’Espagne sont un désastre écologique absolu sans parler de leur manque de goût total !

        L’Europe est une Oligarchie qu’il faut foutre bas puisqu’elle est construite par les nababs pour les nababs !

        Je suis européen quand il s’agit d’unir les peuples vers des projets sociaux et environnementaux. Pas pour cette forteresse qui après avoir piller les richesses de l’Afrique releve le pont-levis dès qu’un manant vient demander l’obole !

        La stérilité de l’Europe Libérale nous plonge vers l’abime et pourtant, à l’instar des passagers du Titanic, nous continuons à valser.

        Mais quand nous entendrons la coque céder, il sera trop tard pour changer de cap ! C’est maintenant qu’il faut agir !!!


      • Eric De Ruest Eric De Ruest 11 avril 2007 22:40

        Je pense qu’un gros malin est capable de truquer les votes, et c’est pas joli-joli ! M’empéchant de donner ma voix ou je le désire mais pire, la donnant à l’autre camp. Et je le jure, je n’abuse nullement des OGM, je mange Bio et local smiley

        On ressent donc ici l’immense sentiment démocratique qui habite le coeur des Libér-Europhiles. C’est un pré-test pour les prochaines élections électroniques. Ca sent le roussi pour la vox populis !


      • PapyJC_78 (---.---.57.109) 11 avril 2007 14:46

        Au défenseurs de feu le TCE

        A contrario, pouvez-vous me citer un pays européen qui a adopté le TCE par référendum ?

        L’Allemagne l’avait « adopté » par voie parlementaire. Il se trouve que je m’y suis rendu 10 jours après le référendum en France, pour le travail. J’ai été accueilli dans l’entreprise où je me rendais par : « Merci les Français, d’avoir dit non à notre place » dit et répété par quelques dizaines de personnes rencontrées dans l’entreprise. Ce n’est évidemment pas suffisant comme sondage mais..

        Qu’aurait donné un référendum en Allemagne ?

        Cette affaire d’adoption du TCE illustre bien la « fracture » entre les classes politiques (françaises comme européennes) et leurs peuples qui ont dit NON lorsqu’on les a consulté et n’ont pas eu l’occasion de forcer leurs représentants à en dire autant.

        La France peut, à l’occasion des présidentielles, redonner aux peuples européens l’espoir d’être à nouveau entendus et retrouver son rôle d’exemple en se redonnant plus de démocratie avec un Président démocrate et une Assemblée qui ne soit plus « d’enregistrement ». Ce serai redonner un sens à la Déclaration des Droits de l’Homme qu’elle à définie il y a quelques siècles déjà.


        • Laurence (---.---.58.86) 11 avril 2007 15:54

          « A contrario, pouvez-vous me citer un pays européen qui a adopté le TCE par référendum ? »

          L’Espagne et le Luxembourg http://www.eurogersinfo.com/actu1505c.htm

          « feu le TCE » : le TCE, est abandonné, on le sait . Quant au nouveau traité (si les 27 se mettent d’accord sur un projet, ce qui n’est pas fait), il sera soumis à referendum en France si S.Royal est élue ou F.Bayrou. En revanche, N.Sarkozy le fera ratifier par la voie parlementaire.

          Au sujet des pronostics sur les peuples qui auraient rejeté le TCE : autant jouer au loto. Ce que l’on sait, c’est que dans les deux pays qui ont dit non par referendum, les raisons du non sont multiples et divergentes : aux Pays-Bas, ils ont dit non par rejet de l’immigration, en France, entre les non de gauche pro européens, les non de gauche souverainistes, les non de droite souverainistes, les allergiques à Chirac , ceux qui veulent moins d’Europe, ceux qui veulent plus d’Europe, les internationalistes qui veulent un monde sans frontières, les autarciques qui ne veulent pas d’immigration, etc...essayez un peu d’y voir clair.

          Quant au déficit démocratique de l’Union européenne, c’est un fait, mais comme l’écrit be wolf, le TCE y apportait des solutions en renforçant les pouvoirs du Parlement européen et en donnant aux citoyens un recours pour défendre leurs droits si la législation communautaire ne les respectait pas (soit dit en passant, un tel recours n’existe pas en France si une loi viole nos droits). On peut estimer que cela n’allait pas assez loin. Mais en tous cas, c’était mieux que la situation actuelle que le non a permis de maintenir.

          Enfin, j’aimerais que l’exigence démocratique de certains s’applique aussi à notre pays où le Parlement a théoriquement le droit d’initiative législative, mais est en pratique incapable de l’exercer du fait de différentes règles constitutionnelles (articles 34, 37, 38, 44, 48 de la Constitution du 4/10/1958). Pourtant cette Constitution a bien été adoptée par référendum et à une majorité très large (80%). Cherchez l’erreur.


        • Stéphane (---.---.0.8) 11 avril 2007 15:55

          Sans etre un grand partisan du TCE, je peux donner 2 pays l’ayant accepté par referendum, de mémoire : l’Espagne et le Luxembourg (ce dernier après les non français et hollandais).


        • Laurent_k (---.---.107.46) 11 avril 2007 19:32

          Les raisons du non sont multiples. Et alors ? En quoi cela rendrait-il le TCE plus acceptable ? Une majorité s’est dégagée pour estimer que ce texte n’était pas acceptable pour la France et les Pays-bas.

          En ce qui concerne le déficit démocratique, le texte faisait au contraire soigneusement attention de ne pas le corriger et se contentait de mesures paillettes. En effet, toutes les mesures susceptibles de corriger réellement le déficit démocratique avaient été vidées de leur contenu : un Président de la Commission élu (et encore que par le Parlement).. mais choisi au prélable par les Chefs d’Etats (article I-27), un droit d’initiative populaire révolutionnaire... mais que la Commission pouvait ignorer (article I-47), une Commission responsable devant le Parlement (article I-27 paragraphe 8) mais à condition de réunir les deux tiers des voix au lieu d’une majorité simple (article III-340)... Cela laisse un peu sur sa faim en matière d’Europe démocratique.


        • (---.---.29.138) 11 avril 2007 19:54

          l’Espagne avec une faible participation, pourtant avec tout ce qu’ils ont touché comme subventions européennes (payées essentiellement par les contribuables allemands et français)et Le Luxembourg qui en vit royalement avec ses banques à chaque coin de rue. Ils ne pouvaient pas dire Non ces deux pays là.


        • laurence (---.---.115.113) 11 avril 2007 20:59

          « Les raisons du non sont multiples. Et alors ? En quoi cela rendrait-il le TCE plus acceptable ? Une majorité s’est dégagée pour estimer que ce texte n’était pas acceptable pour la France et les Pays-bas ».

          Est-ce que j’ai écrit que ce texte devait être maintenu coûte que coûte ? Je ne comprends pas en quoi cela vous avance de déformer mes propos. En revanche oui je maintiens que les raisons du non sont multiples ce qui signifie en clair qu’un consensus est impossible parce que l’on ne marie pas les carpes et les lapins. Ce qui explique aussi l’explosion du groupe hétéroclite du non de gauche qui avait pourtant promis de faire bloc pour parvenir au grand soir ! Mais les promesse n’engagent que ceux qui les croient, c’est connu.

          « En ce qui concerne le déficit démocratique, le texte faisait au contraire soigneusement attention de ne pas le corriger et se contentait de mesures paillettes », etc...

          Merci d’abonder dans mon sens ! Ce que vous dénigrez existe à quelques détails près actuellement (sauf l e droit d’initiative). En revanche, les nouveautés du TCE quant au renforcement des pouvoirs du PE (législatifs dans la codécision, articles I-20 et article III-396, pouvoirs budgétaires nouveaux article III-404) et quant au droit de recours des citoyens (article III-365 par.4), elles ont disparu avec le traité. C’est pourquoi j’écris que le TCE était mieux que la situation actuelle dont on ne sait toujours pas combien de temps elle va durer car le plan B sensé exister comme nous l’avaient dit certains nonistes, on le cherche encore.

          Cela dit, je n’ai pas l’intention de refaire le débat sur le TCE. Si vous voulez continuer à nier l’évidence, c’est votre problème.


        • laurence (---.---.115.113) 11 avril 2007 21:00

          « l’Espagne avec une faible participation, pourtant avec tout ce qu’ils ont touché comme subventions européennes (payées essentiellement par les contribuables allemands et français)et Le Luxembourg qui en vit royalement avec ses banques à chaque coin de rue. Ils ne pouvaient pas dire Non ces deux pays là ».

          Donnez les chiffres précis et après on comparera avec tout ce qu’a reçu la France au titre de la politique agricole commune et des fonds structurels.

          Sinon, on pourrait penser que vous répétez comme un perroquet une vieille rengaine sans même être capable de l’argumenter.


        • Laurent_k (---.---.107.46) 11 avril 2007 22:04

          En ce qui concerne la multiplicité des « non », mon propos portait sur votre analyse : le fait que les « non » soient d’origines diverses n’apporte rien au fait de savoir si d’autres pays auraient accepté ou non le traité par référendum. Je ne joue pas au Loto (trop de chances de perdre...) mais une simple analyse de probabilité indique qu’il y auraient eu d’autres « non » si tous les pays avaient organisé un référendum.

          Sur le fonds, je constate qu’on est d’accord sur le fait que l’UE n’est pas démocratique. Le désaccord porte sur le fait que vous estimez que le TCE apportait un plus qui justifiait de le voter. Pour ma part, je trouve qu’il était très loin du minimum requis pour établir des institutions démocratiques y compris avec les points que vous mentionnez mais en plus il était quasiment non modifiable.

          A l’inverse, en cas de rejet il était certain qu’il y aurait un nouveau traité. En effet, du fait des élargissements à répétition, l’Union européenne a besoin de se réformer et dans les faits, il y a d’ores et déjà une renégociation (qu’on nous annonçait comme impossible pendant la campagne si vous voulez bien vous souvenir...). C’est le sens de la réunion de Madrid. Mon pari est que le nouveau traité sera au pire aussi mauvais que le TCE voire meilleur du fait des précédents rejets.


        • Helios (---.---.93.93) 12 avril 2007 01:16

          @ Laurence et Stephane...

          Pour le Luxembourg, je ne sais pas, mais pour l’Espagne, les espagnols ont reçus chez un un document soi-disant être le TCE mais en fait ce n’etait que les parties I et II.

          En fait ils ont approuvés ce qu’ils connaissaient, c’est a dire ces deux parties là !

          Mais, parmis les raisons du rejet Français, il y en a une qui me semble bien plus importante que toutes les autres : Le contenu de la pseudo constitution ne donne pas au parlement la possibilité de rejet de l’executif (ie la commission) et donc permet a un dictateur de prendre le pouvoir. Il est d’ailleurs également regrettable que l’inverse ait été également oublié : la dissolution du parlement européen par la commisssion.

          Ne serait ce que pour ces deux defauts rhedibitoires dans l’architecture d’une constitution, il fallait la rejeter quel que soit ses convictions pro-Européennes


        • Neos 11 avril 2007 15:19

          Bonjour, permettez moi de revenir sur certains points de cet article :

          "Quant aux politiques européennes, elles se sont déclinées sur trois niveaux : d’abord, en son sein, par la libéralisation et la mise en concurrence, sans harmonisation fiscale ou sociale entre les systèmes nationaux."

          N : La libre concurrence est en effet un principe fondamental intrinsèque au marché intérieur. Si l’Union européenne ne met pas en place d’harmonisation fiscale, c’est pour la simple raison que les Etats, donc nos dirigeants, ne le souhaitent pas. La revendication doit se faire à l’endroit de nos responsables politiques afin qu’il la défende auprès de leurs homologues européens au Conseil.

          « - ensuite, à ses frontières, par l’élargissement à de nouveaux États membres sans accepter l’effort financier de solidarité nécessaire et en imposant aux pays candidats de véritables programmes d’ajustement structurel qui laminent tous les dispositifs de protection sociale. »

          N : Ne nous trompons pas sur les réalités financières, les nouveaux Etats membres ont consenti un effort substantiel lors de la négociation des perspectives financières pour l’établissement du budget 2007-2013. Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois, avait même crié et dénoncé la position des anciens Etats membres à travers un « j’ai Honte ! », à l’issue du Conseil européen du mois de juin 2005.

          « - enfin, avec les pays tiers du Sud, notamment ceux du pourtour méditerranéen, par des traités de libre-échange par nature inégaux (...) »

          N : J’imagine que vous voulez parler des accords d’association signés entre les Etats de la zone euroméditerranéenne et la Commission européenne dans le cadre du Partenariat euroméditerranéen. En connaissez-vous la substance ? Ces accords sont négociés avec ces Etats et permettent ensuite la mise en œuvre de programmes pluri annuels directs avec ces pays. Le terme « inégaux » est inapproprié, il faut plutôt parler d’accords négociés adaptés aux besoins et exigences de ces Etats tiers.

          « C’est pourquoi il convient d’exiger des garanties sur ce processus à venir en considérant le TCE comme nul et non avenu et en imposant une renégociation sur de nouvelles bases (...) »

          N : Si vous suivez l’actualité européenne, vous devez savoir que la Présidence allemande du Conseil de l’Union européenne estime que le texte du traité soumis à la ratification des Etats membres, dont la France et les Pays-bas, devait être abandonné. Pour faire cours, une Conférence intergouvernementale devrait voir le jour à la fin du mandat allemand et durer une année. Son objectif sera de revisiter le traité, en tenant compte des raisons de rejet des peuples français et néerlandais, et d’en proposer une version cette fois-ci acceptable par les Etats et les peuples.

          « - La fin du monopole d’initiative législative de la Commission européenne, le partage de ce pouvoir avec le Parlement européen, le Conseil, les gouvernements nationaux, les parlements nationaux et les citoyens (..) »

          N : La Commission européenne agit sur commande du Conseil de l’UE et travaille en amont en coopération étroite avec le Conseil et le Parlement. Tant que les médias continueront de diffuser des inepties sur le fonctionnement réel des institutions européennes, il n’y aura point d’avancée sur le dossier du déficit démocratique. Certes, la Commission européenne a l’initiative des textes de droit dérivé selon les traités, mais elle prépare la plupart de ces textes à la demande du Conseil.

          « - Le contrôle, par le Conseil et par le Parlement, des pouvoirs propres de la Commission en matière de concurrence. »

          N : Les règles de libre concurrence sont en vigueur depuis le 1er janvier 1958. Le seul contrôle que pourrait en faire ces deux institutions que vous évoquez concernerait l’application de ces règles et notamment leur respect. N’oubliez pas que la liberté est la règle et la régulation l’exception dans l’Union européenne.

          « - L’élargissement des pouvoirs du Parlement européen, ainsi qu’une participation des parlements nationaux au processus de décision communautaire. »

          N : C’est ce que proposait le traité établissant une Constitution pour l’Europe : que les parlements nationaux concourent activement à la préparation ex ante des textes de droit dérivé.

          "- Une capacité d’intervention directe des citoyens :
          - par la saisine, de droit, des instances de décision de l’UE au moyen d’une pétition européenne rassemblant un million de signatures
          - par la tenue, de droit, d’un référendum européen sur un projet de directive par une pétition européenne rassemblant cinq millions de signatures"

          N : Ces propositions sont louables. Mais les Etats ne semblent toujours pas prêts (techniquement pour certains, politiquement pour d’autres) à accepter le principe de la consultation populaire dans le sens où l’entend la démocratie directe.

          « Il serait inconcevable que notre prochaine présidente ou notre prochain président ignore dans ces négociations l’avis majoritaire de ses concitoyennes et concitoyens, d’autant que ce n’est pas seulement la France qui s’y est opposée. D’autres pays l’auraient sans doute fait si on avait consulté directement leurs citoyens... »

          N : N’oubliez point que l’Union européenne est composée de 27 Etats membres. L’avis des peuples néerlandais et français, et accessoirement de son Président de la République, sont en effet importants. Mais l’avis des 27 peuples l’est tout autant. Ne réagissons pas en tant que franco-français. L’UE est affaire de solidarité avec les autres peuples, surtout lorsqu’il s’agit de décider de notre avenir en commun.


          • non666 non666 11 avril 2007 15:21

            Si l’ensemble des europeens « attendent » la presidentielle française, c’est bel et bien parce que seul le president français peut aller contre l’avis de son peuple et signer l’infame traité.

            Mais pour rendre l’Europe a son peuple, comme vous le suggerez, il faudrait etaler les enjeux, les mettre en lumière.

            Qui oserait defendre une Europe vassale des etats unis ? Pourtant le TCE porevoyait qu’on ne discutait pas dans l’UE d’une decision de l’Otan mais par contre que toute initiative individuelle Hors Otan devenait etre validé a l’Unanimité...

            Autand donner un droit de veto aux etats unis via la grande bretagne a toute decision militaire qui oserait etre independante...

            heureusement, un seul candidat ose avouer qu’il va tenter d’imposer le TCE malgrès notre avis : le traitre Sarkozy, l’homme de Bush, des etats unis et d’israel.

            Ils ne passeront pas !


            • Unknown (---.---.241.82) 11 avril 2007 16:48

              Bien parlé tête de mort.

              Il semblerait qu’une bande de petits malins distribue autant que possible les mauvais points. Plutôt que de voter à tord et à travers, qu’ils s’expriment ces drôles. Ce qui est étonnant c’est que le commentaires constructifs et globalement positifs sont les plus mal notés, strange, isn’t it ?


              • Unknown (---.---.241.82) 11 avril 2007 16:50

                Ce qui est clair est que l’Europe légifère sur des domaines qui devraient revenir aux états, l’Europe n’est pas assez souple.


              • jolibois (---.---.5.86) 11 avril 2007 16:56

                « Il semblerait qu’une bande de petits malins distribue autant que possible les mauvais points. Plutôt que de voter à tord et à travers, qu’ils s’expriment ces drôles. Ce qui est étonnant c’est que le commentaires constructifs et globalement positifs sont les plus mal notés, strange, isn’t it ? »

                Zabotageuh, Zabotageuh !!!!! Z’est un komplot des européistes !!!! smiley


                • Internaute (---.---.242.233) 11 avril 2007 18:52

                  Les commandos de la Commission ont déjà sévi sur d’autres articles. C’est ce qu’ils appellent la liberté d’expression. smiley


                • arturh (---.---.119.98) 11 avril 2007 18:12

                  Les « peuples » n’existent pas. Ce n’est qu’un idée, accoucheuse d’idéologies qui ont toutes accouchés de toutes les variantes du totalitarisme. Les « peuple » allemand, les ennemis du « peuple » de l’URSS, etc...

                  Rendons l’Europe aux citoyens européens. Depuis le Traité de Maastricht, tous les citoyens des pays de l’Union Européennes sont des citoyens européens.


                  • (---.---.73.200) 11 avril 2007 18:55

                    Votez Bové ou Voynet au premier tour, vous ferez une bonne action pour l’écologie, les OGM etc., en même temps que vous ferez échouer le traquenard : un deuxième tour politico-mediatico-organisé entre et au détriment de la madone des vieux sondages, contre et au profit du canichabush, alias Joe Dalton, alias Tullius detritus (in « la Zizanie » col. Asterix).


                    • JL (---.---.73.200) 11 avril 2007 18:56

                      une signature bien sûr !


                    • arturh (---.---.119.98) 11 avril 2007 19:12

                      On te comprend. On dirait que toi, tu en as un peu trop abusé des OGM...


                    • JL (---.---.73.200) 12 avril 2007 09:40

                      Il y a ici des gens qui pourraient bien avoir un gène du tutoiement. Un tel mépris affiché pour ceux qui ne pensent pas comme eux manifeste une pensée au ras du caniveau. Pour ma part, je ne parle aux imbéciles que si ça peut les instruire. Quand le vice est génétique, je ne perds pas mon temps.


                    • arturh (---.---.119.98) 12 avril 2007 10:24

                      Ah bon ? Parce que ça, c’est pensé ? :

                      « vous ferez échouer le traquenard : un deuxième tour politico-mediatico-organisé entre et au détriment de la madone des vieux sondages, contre et au profit du canichabush, alias Joe Dalton, alias Tullius detritus (in »la Zizanie« col. Asterix). »


                    • ExSam (---.---.121.228) 11 avril 2007 20:55

                      Les politiques de l’Union européenne doivent aujourd’hui changer radicalement en faveur d’un autre ordre social

                      Assez d’accord avec cette article qui pointe bien le caractère néfaste du G8 et de l’UE aujourd’hui.

                      Pour ma part, je pense que l’UE suit une politique anti-sociale depuis ses débuts. Elle n’a été conçue que pour favoriser le libre-échangisme économique, traité après traité. Nous nous trouvons aujourd’hui en fin de chaîne d’une somme énorme de décisions à effet « cliquet ».

                      De plus, l’UE veut à toute force remettre le TCE sur le tapis, et cette volonté est portée et par les dirigeants européens et par les dirigeant nationaux qui s’assoient sur la volonté populaire de la France comme de la Hollande.

                      La conclusion s’impose : l’UE est inammendable, il faut la supprimer ou la quitter.


                      • Laurent_k (---.---.107.46) 11 avril 2007 21:08

                        On peut aussi essayer de l’amender...

                        Je vous concède qu’avec les dirigeants tant nationaux qu’Européens qu’on a, c’est difficile mais je cherche encore à conserver l’espoir qu’on arrivera à faire une Europe démocratique. Ce ne sera pas à 27 et ce sera peut-être (probablement ?) en dehors des institutions actuelles mais ça serait dommage de tout jeter aux orties sans avoir essayé.


                      • arturh (---.---.119.98) 12 avril 2007 10:31

                        C’est certain, ce ne sera pas à 27, ça c’est impossible.

                        Mais à 456,7 millions, ça c’est possible.

                        Pour ma part, je l’espère, j’y crois. C’est le sens de l’Histoire. Ce serait une nouvelle occasion de montrer quelque chose au monde...


                      • Bernard Allin (---.---.64.145) 11 avril 2007 21:04

                        Aux europhiles :

                        La seule solution : un traité soumis par référendum au peuple Européen. 350 millions d’Européens votant pour leur avenir. C’est le seul et unique moyen de trancher démocratiquement. En imaginez vous serieusement d’autres ?

                        Aux Europhobes :

                        La France mérite-t-elle plus le status de nation que l’Europe ? plus que le Pays Basque ? autant que le luxembourg ? la nation n’est que la vérité d’une époque et de sa géopolitique.

                        Bonne soirée


                        • Laurent_k (---.---.107.46) 11 avril 2007 21:15

                          J’ajouterai que ce traité devrait avoir été écrit par des gens élus à cette fin...

                          Quant à savoir si la France « mérite » le statut de nation, c’est effectivement aux Français d’en décider à chaque époque mais pour le moment, elle l’est sans l’ombre d’un doute sans que cela soit nécessairement incompatible avec l’idée d’une Europe unie. Celle-ci ne pourra pas se construire contre les identités nationales.


                        • arturh (---.---.119.98) 12 avril 2007 10:28

                          Les prochaines législatives européennes arrivent dans deux ans. Ce sera à ce moment là qu’on saura si les citoyens européens sauront saisir cette chance que constitue la seule élection vaguement démocratique qui leur est accordé. C’est là qu’on saura si l’aspiration à la démocratie est toujours vivante en Europe.

                          Pour une Constitution démocratique en europe.

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