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Accueil du site > Actualités > Europe > La France de retour en Europe ?

La France de retour en Europe ?

La France assurera à partir du 1er juillet 2008 la présidence de l’Union européenne. Un geste fort pour le pays, synonyme de rattrapage après le « non » français au référendum de 2005, qui avait, on s’en souvient, scellé le destin du Traité établissant une Constitution européenne (TECE). La présidence française de l’UE s’annonce d’ores et déjà ambitieuse - voire irréaliste, le chiffre de 600 manifestations ayant par exemple été agité... -, et devrait marquer le « retour de la France en Europe », selon les mots du président Sarkozy.

La France « exaspère » comme l’on dit à Bruxelles, et la ratification rapide du Traité de Lisbonne, voulue comme significative, ne risque pas de changer la donne. L’enjeu est ailleurs. Les projecteurs sont, en effet, déjà tournés vers la prochaine présidence française de l’Union européenne, au détriment de la présidence slovène actuelle par ailleurs.

La présidence française sera ponctuée de grands rendez-vous internationaux (élections aux États-Unis et en Russie, jeux Olympiques à Pékin, sommet UE-Chine...). Du côté institutionnel, la France sera chargée de préparer le terrain pour l’entrée en vigueur du Traité modificatif, prévue pour le 1er janvier 2009, si la procédure de ratification se déroule sans encombre. Le choix du président du Conseil européen, désigné pour une période de deux ans et demi, sera notamment décisif, et la présidence française aura sûrement un rôle d’influence non négligeable à jouer. Un agenda, par conséquent, pour le moins chargé, on en conviendra...

Le projet français ou la volonté de frapper fort

La France a dévoilé, il y a peu, ses priorités, guidées par une volonté de faire de sa présidence, une présidence citoyenne, protectrice, proche des Européens. Tout d’abord l’immigration, qui sera un thème-phare de la présidence française. Il s’agit de mettre en place une coopération avec les pays du Sud, afin de trouver une réponse collective. Ensuite, la poursuite de la lutte contre le réchauffement climatique, dans l’élan du Grenelle de l’environnement et des précédentes présidences de l’UE. Puis, l’énergie et, plus précisément, la sécurisation des approvisionnements énergétiques. Le spectre d’une Russie prête à "couper les vannes" étant toujours présent. Enfin, la présidence française tentera de relancer l’Europe de la défense, sujet qui lui est cher, mais qui aura certainement du mal à susciter un vaste consensus.

A côté de ses priorités affichées, la réforme de la PAC, la politique économique de la BCE et le projet d’Union méditerranéenne risquent également d’être des dossiers « brûlants », à l’agenda de la présidence française. Le retour de la France en Europe passera donc par sa capacité à impulser un renouveau nécessaire à l’UE, en mobilisant l’ensemble de ses partenaires européens. Le projet français est clairement ambitieux et devra s’inscrire dans une perspective de long terme, s’il veut revêtir une quelconque légitimité.

Perspectives

Il convient de souligner qu’une présidence ne dure que six mois et ne peut à elle seule relancer le mécanisme communautaire, lent à faire bouger dans la logique des « petits pas ». En ce qui concerne la France et l’Europe, la rupture semble importante depuis 2005, comme ne cesse de le rappeler Valery Giscard d’Estaing. Pour un retour de la France en Europe, ne faut-il pas également un retour de l’Europe en France ? A ce titre, le lancement du site internet d’information des citoyens sur les politiques européennes, Euractiv.fr, est à mettre en avant. La conscience européenne apparaît à ce stade de la construction européenne, tellement nécessaire afin de relancer l’UE. On ne fait pas une Europe cohérente, sans les Européens !

Pour finir, prenons bonne note des propos avisés du secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, au sujet de sa vision du leadership européen qui attend la France. « Une bonne présidence de l’Union européenne est une présidence qui est au service de l’intérêt général européen. Si vous cherchez à défendre l’intérêt national dans le cadre de cette présidence, vous allez à l’encontre des résultats recherchés. C’est clair ! ». Dans ce cas, n’est-ce pas clair que M. Sarkozy a du souci à se faire ?


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31 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 5 mars 2008 12:34

    Votre conception de l’europe et de la présidence française ressemble beaucoup à "Alice au pays des Merveilles"...

    Vous dites " ... un geste fort pour le pays, synonyme de rattrapage après le Non français au référendum de 2005....". Ne s’agit il pas plutôt de passer outre à la volonté d’une majorité de la population ? De poursuivre la fuite en avant, envers et contre tout et tous ?

    La belle "democratie européenne", que voilà ...


    • Gzorg 5 mars 2008 12:46

      Le monstre Européen , dictatorial et faschiste, lui qui nous a volé notre vote devra payer lourdement un jour sa trahison

      J’ai été pro Européen

      J’ai commencé à douter pour le traité de Maastritch

      J’ai voté non à la constitution

       

      Puis cette organisation nous a volé notre vote.

       

      Aujourd’hui je voterais contre mes interets , pour mes ennemis si il le faut, si ils me promettent qu’ils feront tout pour nous sortir de cette horreur...que la France se libere et rattrape son retard face aux autres pays ( ceux qui ont refusé l’Europe et qui s’en sortent tellement mieux aujourd’hui)

      Moi je n’ai pas oublié, et je suis sûr de ne pas être le seul !


      • benoit 5 mars 2008 14:27

        Arrêtons avec la désinformation sur la "dictature européenne" ! Arrêtons avec ces mensonges ! Ou du moins, dans ce cas-là, regardons ce qui nous est proposé dans le sens de la démocratie avec le Traité de Lisbonne. L’Europe ne sera jamais aussi démocratique qu’une fois le traité entré en vigueur, même si le mode de ratification peut porter à débat, mais la n’est pas mon propos. En effet, l’organe démocratique de l’Europe, seul organe au monde qui transcende l’Etat-nation, sans représentant des Etats mais des peuples, le Parlement gagne en pouvoir. Son pouvoir de co-décision est quasiment total, il va nommer le président de la Commision avec le conseil de l’UE (composé des chefs d’Etat élu démocratiquement), président nommé en fonction de la couleur politique de Parlement.

        Cessons alors de dire que l’Europe n’est qu’un organe de technocrate. Juste pour rappel, la Commission ne détiend que le pouvoir de proposition de textes, c’est le conseil de l’UE qui détiend le pouvoir législatif et exécutif. Il peut toutefois les déléguer à la Commission, mais la il nomme un groupe taché de surveiller les action de la Commission. On voit bien que les représentants élus démocratiquement sont au coeur des décisions européennes.

        Pour finir, je voudrais encore rajouter que l’Europe est un exemple pour de nombreux pays, la preuve en est, l’Union représente un objectif à atteindre pour de nombreux pays européens. Ensuite, quels sont les pays que l’ont doit prendre en exemple ? La Norvège ou la Suisse ? Il est tout de même étrange, qu’une telle horreur attire autant, non ?


      • Gzorg 5 mars 2008 14:42

        Hey.... j’ai voté "NON" a un texte que votre machin m’a réimposé, je n’oublierais pas, et je m’autorise a traiter l’Europe de dictature, comme n’importe quel pinochet qui crache sur l’expression democratique par exellence :

        Le vote democratique

        Voila ce sur quoi votre Europe Dictatorial a jettée sa main broyeuse, là sont les faits et nul par ailleurs !

         

        ...et ce qui m’enreve le plus chez vous tous les "pro Européens" de l’absurde...c’est que vous etes en train de préparer le terrain a une montée du nationalisme comme les pires hommes du XIX siecle n’aurait jamais osé en rever.

        Le nationalisme de la rebelion voila ce que pour finir ce monstre Européen va créer, parce que tout ce qui nous est arrivé de pire depuis 20 ans nous est venu de l’Europe.

        Du plus grave (perte massive de pouvoir d’achat suite au passage a l’euro) au plus futile (renseignement téléphonique), tout ce qui viens de cette Europe là n’est qu’un immense foirage !

         

        Je suis a gauche mais je vous jure que je voterai aux extremes si il le faut , tout n’importe qui , n’importe quoi qui nous sorte de cette horreur !

         

         

         

         


      • Alpo47 Alpo47 5 mars 2008 15:39

        "...Ensuite, quels sont les pays que l’ont doit prendre en exemple ? La Norvège ou la Suisse ? Il est tout de même étrange, qu’une telle horreur attire autant, non ?..."

        Ah, bon... la vie en Suisse ou en Norvège sont horribles ? Famine ? Dictature ? ... comprends pas vraiment ce que vous voulez dire...

        De mon point de vue, ils ont une grande chance, c’est de n’avoir pas adhéré à ce monstre technocratique que devient l’europe et leur niveau de vie est bien supérieur au notre. Etonnant, non ?


      • benoit 5 mars 2008 19:16

        Je ne voulais pas dire que la Suisse et la Norvège sont horribles, je voulais juste dire qu’il n’y avait que peu de pays qui ne voulaient pas de l’Europe.

        En ce qui concerne l’alimentation du nationalisme due a l’UE, je ne vois pas comment. Certes, on peut avoir l’impression que toutes les décisions sont prises de manière technocratiques, mais la encore, ce sont les représentants de chaque pays qui les prennent, la Commission n’ayant pas ce pouvoir. Le traité de Lisbonne va même renforcer le poids de Parlement européen, organe démocratique. On peut remettre en cause le fait que nos représentants (chefs de gouvernement et chefs d’Etat, ainsi que députés européens) prennent des décisions et dire que tout cela n’est pas démocratique, mais c’est remettre en cause tout le mécanisme de la démocratie représentative. Or, la démocratie directe est sinon illusoire, tout du moins difficilement applicable (surtout à 450 million d’habitants européens). Aucun Etat, même la Suisse, n’est une démocratie directe.

        Mais surtout, l’UE est la seule organisation internationale à transcender les nations. comment peut-on mieux lutter contre le nationalisme quand affaiblissant la nation, qu’en montrant qu’un intérêt supérieur existe, qu’en permettant une liberté de communication, qu’en pouvant rencontrer des étrangers avec des différentes visions du monde ?

        Le gros bémol, c’est que l’Europe se construit loin des peuples. Cet éloignement est du, à mon avis, à un manque d’informations qui aboutit à une peur de la réaction des citoyens de la part des dirigeants. La preuve en est, beaucoup de gens sont persuadés que la Commission a tous les pouvoirs alors que non (toute personne pourra vérifier ce que j’avance dans un livre de droit communautaire qui est le seul moyen de comprendre les institutions européennes, au premier abort trés compliquées). L’Europe est loin d’être parfaite, des erreurs sont commises. Nous (citoyens européens) sommes souvent déçus de ce qu’elle apporte, on la perçoit souvent comme la responsable de tous nos malheur. Mais il faut être prudent, d’une part, nos politiques nationaux aiment à faire passer des décisions néfastes politiquement sur le dos de l’Europe.Rappelons-nous que l’Europe n’a quasiment aucune compétence en matière sociale par exemple, et que la plupart des réformes économiques sont dues à la mondialisation plus qu’à l’Europe, et ce n’est qu’avec l’UE que l’on pourra réguler la mondialisation car c’est un ensemble fort et de poids. D’autre part, il ne faut pas oublier ce que l’Europe a apporté en subventions, la France n’utilise même pas la moitié des fonds que lui consacre l’UE ! Mais surtout, l’Europe a apporté la paix, ou ne serait-ce que la réconciliation franco-allemande (apres deux guerres mondiales, et une haine qui durait depuis au moins 1870 !). D’ailleurs, des millions de morts, deux humiliations (traité de Frankfort de 1870 et de Versailles de 1914) pardonnés, n’est-ce pas la plus belle preuve d’un effacement du nationalisme grâce à l’Europe ?


      • Laurent_K 5 mars 2008 22:43

        Benoît,

        Tout comme vous j’ai cru dans cette Europe (j’ai été l’un des premiers étudiant Erasmus). Malheureusement les faits m’ont montré qu’il y a un gouffre entre le discours européen et la réalité.

        Permettez-moi de reprendre vos arguments pour vous expliquer en quoi cette Europe est devenue un élément favorisant les nationalismes :

        1°) Elle n’est pas une démocratie, loin de là :

        • « Le pouvoir de co-décision [du Parlement]est quasiment total » sauf dans les domaines clé comme la politique étrangère ou l’économie (largement dominée par la BCE notamment mais pas uniquement). Ce pouvoir est certes un peu élargi par le traité de Lisbonne mais cela reste insuffisant.

        • De même le Parlement ne nomme pas le président de la commission mais valide ou non le choix du Conseil. Avec ce type de procédure en France, cela aurait été Balladur et non Chirac qui aurait été nommé Président en France en 1995.

        • Et comme vous l’indiquez, ce Parlement ne peut même pas proposer de loi de lui-même ! Sacré pouvoir laissé à la Commission qui peut choisir d’ignorer les sujets qui la dérangent.

        • Autre problème, pour renverser la commission, il lui faut 2/3 des voix des députés au lieu d’une majorité simple comme dans toute démocratie. Que dire aussi sur le mode d’élection du Parlement lui-même qui donne plus de poids au vote d’un Luxembourgeois que d’un Allemand ou d’un Français ?

        • Et au niveau séparation des pouvoirs, c’est tout simplement catastrophique : le pouvoir judiciaire brille par sa dépendance envers l’exécutif, le Conseil est constitué de membres des exécutifs nationaux mais a un rôle quasi-législatif et choisi de facto les membres de la Commission.

        2°) Elle prend donc des décisions qui braquent les peuples (même si ces décisions sont effectivement inspirées par les états-membres loin d’être des innocents en la matière). Le traité de Lisbonne en est l’exemple le plus caricatural. 

        Comme tous les partis non extrêmistes soutiennent cette Europe, cela permet aux extrêmistes de se présenter comme les seuls remparts contre ces dérives. L’adoption aux forceps du traité de Lisbonne risque donc fort d’être une victoire à la Pyhrus pour les Eurobéats. Et une catastrophe pour cette Europe à laquelle j’ai tant cru.


      • tvargentine.com lerma 5 mars 2008 13:03

        Oui,la France est de retour en Europe car son absence de vision durant les 10 dernières années est l’une des conséquences du manque de visibilité en terme de définition de projets européens

        Soyons certain que Nicolas Sarkozy avec son dynamisme permettra à l’Europe de rattraper son retard

         


        • Alpo47 Alpo47 5 mars 2008 13:21

          Nous sommes surtout à peu près tous certains que Sarko va nous entrainer un peu plus profond dans le gouffre...

          Mi Bush-mi Berlusconi, totalement "Pinocchio", notre bateleur, grand amateur de luxe, de top models, et de signes extérieurs de richesse, fait déjà beaucoup rire en europe et dans le monde. Il faut le savoir, l’europe et le monde nous regarde, surtout notre président, avec atterrement, stupéfaction, éclats de rire ...

          Lorsqu’on voit où on en est après 8 mois, on ne peut qu’être inquiets sur ce que l’on va devenir au bout de 4 ans.

          Noir est l’avenir de la France "sarkozienne" ... Quand à l’europe ...


        • Alpo47 Alpo47 5 mars 2008 13:23

          Rectification, Sarko est là pour 5 ans, hélas ...


        • jako jako 5 mars 2008 13:45

          4 ans !


        • parousnik 9 mars 2008 22:43

          L’Europe il ne la voit pas, c’est l’amérique qu’il vise puis le monde !


        • parousnik 9 mars 2008 22:47

          Des promesses, encore des promesses puis des maux et encore de maux....


        • benoit 5 mars 2008 13:16

          Article interressant qui a le mérite de montrer les volontés françaises pour cette présidence, ainsi que les difficultés qui l’attendent notamment l’arrogance de M.Sarkozy qui pourrait desservir l’Europe et qui, en tout cas "exaspère à Bruxelles", malgré son volontarisme et sa volonté de renforcer l’Europe. Son retour en arrière sur le projet d’Union Méditerranéenne marquant ce volontarisme et étant plutôt positif. Espérons que M.Sarkozy comprenne que l’Europe n’est pas la France et que la coopération, la discussion et le consensus y sont plus cruciales.


          • Antoine 5 mars 2008 14:59

             

            Je ne cherche absolument pas à idéaliser la présidence française qui s’annonce. "Alice au pays des merveilles" ne me semble d’ailleurs pas à propos pour évoquer l’agenda délicat qui attend la France durant sa présidence…

            Je veux m’inscrire ici dans une approche pragmatique. Je tiens d’ailleurs à souligner une nouvelle fois que le "retour de la France en Europe" ne peut pas se faire sans un "retour de l’Europe en France" comme je l’ai écris...Le vote de 2005 est donc à prendre en considération afin d’agir vers les citoyens, qui manquent cruellement d’informations. La présidence française ne s’est telle pas présentée comme citoyenne ? Attendons de voir...Quant au traité de Lisbonne, soulignons la désinformation qui l’entoure. Sa ratification parfaitement constitutionnelle, bien que contestée, apparait cependant profondément nécessaire.

            Au sujet du terme de "rattrapage français" que j’ai employé, celui-ci est davantage à situer du côté de nos partenaires européens. Le vote de 2005, sans prétendre cerner les tenants et les aboutissants, a profondément affaibli et décrédibilisé la position française dans les communautés. La présidence française se doit ainsi de relancer une certaine vision de l’Europe, concrète, une Europe des projets, qui fait face à l’avenir.

            L’Union européenne reste aujourd’hui toujours divisée en 27 entités, avec des intérêts respectifs rarement convergents, parfois complémentaires, et souvent divergents. N’oublions pas que pour offrir un avenir commun à l’UE, le consensus et le dialogue doivent dépasser les antagonismes étatiques.


            • Alpo47 Alpo47 5 mars 2008 15:35

              "...Sa ratification parfaitement constitutionnelle, bien que contestée, apparait cependant profondément nécessaire..."

              Mais dites nous, pour qui donc, est ce necessaire ? Comment faites vous pour oublier que les Français ont voté contre CETTE EUROPE LA ? Et pour ignorer qu’une écrasante majorité de Britanniques, à qui on ne demande évidemment pas leur avis est CONTRE ? Et qu’il en est de même de nombreux peuples européens actuellement ?

              Ah, oui, j’oubliais : "ls ont été mal informés", et vous semblez également sous entendre que cela importe peu, il faut avancer ????.

               Etes vous conscient d’entrer dans un système totalitaire, où on impose les décisions aux peuples ? Comment donc appelle t-on cela dans nos écoles ?

              A la lecture de votre argumentaire, je suis un peu inquiet pour le contenu des cours enseignés dans nos "grandes écoles" ;

               


              • Forest Ent Forest Ent 5 mars 2008 15:46

                La France de retour en Europe est l’expression qu’avait utilisée Sarkozy pendant la campagne présidentielle.

                Je suis content que la France soit de retour en Europe, parce que c’est bien sa place sur mon atlas. Je me demande par contre où elle était passée entretemps. En Amérique ? Sur la planète Mars ? Sur le yacht de Bolloré ?

                Ca parait peut-être bizarre, mais la France aurait eu la présidence tournante de l’UE même si elle n’avait pas ratifié le TCE. Elle n’aurait pas perdu son siège si ce traité avait été rejeté. La France n’est même pas de retour dans l’UE : elle ne l’avait hélas pas quittée.

                Peut-être voulait-on ainsi dire que la France est de retour dans l’esprit de l’expansion de l’UE en tant qu’institution ?

                Le principal point de contentieux actuel entre la France et l’Allemagne est le projet méditerranéen de Sarkozy. Disons que la France est de retour dans l’Eurafrique. En attendant l’Eurasioafrique OcéanoAméricaine (d’ici là, l’Antarctique aura fondu).


                • anny paule 5 mars 2008 16:58

                  De quelle Europe parlez-vous, cher auteur ?

                  De l’Europe de la haute finance, des grands stratèges et bonimenteurs, de celle qui conduit les Peuples à la misère, qui broie les salariés (95% de sa population) au nom d’un idéal qui leur échappe et de salaires qui glissent entre leurs mains comme une savonnette bien mouillée ?

                  De celle-là, notre gentil bateleur saura s’accommoder... il saura, même si cela ne vous paraît pas évident, tirer des ficelles qui nous échappent, à nous tous, pauvres "minables" que nous sommes (dans son esprit s’entend !) !

                  Ou alors, parlez-vous d’une Europe des Peuples, d’une Europe de l’Humanisme et des Droits de l’Homme ? Dans ce cas, je crains que votre discours soit totalement faux !

                  De cette Europe dont vous semblez parler, les Français n’ont pas voulu... et n’en veulent toujours pas (bien qu’on se soit passé de leur avis, tant il était "dangereux" !), pas plus, d’ailleurs que nombre d’autres ressortissants européens qu’on se garde bien de consulter pour les mêmes raisons...

                  La question actuelle convient bien à notre petit, tout petit président : "être de retour en Europe" et prétendre que sa présence incarnera "la France"... Quelle France ? Quelle Europe ? Autant de questions essentielles qu’on oublie de poser... de nous poser.


                  • ronchonaire 5 mars 2008 17:23

                    La présidence française de l’UE n’est pas un "geste fort", elle résulte du calendrier des présidences tournantes.

                    Elle pourrait d’ailleurs tomber au bon moment si les priorités de cette présidence avaient été choisies avec plus d’intelligence. L’UE souffre d’un déficit terrible de popularité parmi ses citoyens, et pas uniquement en France. Beaucoup de gens voient en elle le Léviathan, elle paraît si loin, si opaque. Et je dis ça en tant qu’euro-enthousiaste ayant voté oui en 2005.

                    La priorité n’est donc pas à la politique migratoire ou à l’énergie, qui ne sont que des dossiers techniques dont pas mal de monde se fout complètement. La priorité est avant tout à un rapprochement entre l’Europe et ses habitants, à une vraie pédagogie de l’Europe. Il faut avant tout convaincre que l’Europe se fait pour ses citoyens, pas contre eux. Il y avait là une occasion en or d’essayer de recoller les morceaux et malheureusement on va continuer à faire avancer les dossiers comme s’il ne s’était rien passé. Dommage...


                    • bv36 5 mars 2008 19:26

                      ni "geste fort" ni "rattrage" ! Qu’est ce que ce délire ? Ce ne sera que nôtre moment d’occuper la fonction, un point c’est tout ... et nous avons plus de 40 plaintes notoires contre nous. Pas de quoi faire le fier ! Nous avons bien un ado à la poursuite de son ego comme leader. Qu’il apprenne à être poli et à ne pas monter sur les pieds des autres partenaires... ce sera déjà un succès.


                      • Jean Lasson 6 mars 2008 00:46

                        Pour défendre l’Europe, Benoit écrit plus haut :

                        "Arrêtons avec la désinformation sur la "dictature européenne" ! Arrêtons avec ces mensonges !  [...] Juste pour rappel, la Commission ne détiend que le pouvoir de proposition de textes, c’est le conseil de l’UE qui détiend le pouvoir législatif et exécutif."

                        Le conseil de l’UE détient le pouvoir législatif ET exécutif ? Belle illustration de la "démocratie européenne" en effet, dans laquelle la séparation du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif n’est pas respectée. Et c’est un partisan de cette Europe qui l’avoue

                        Le gouvernement de l’Europe se constitue en oligarchie, contre ses peuples.

                         


                        • benoit 6 mars 2008 14:03

                          L’Union Européenne est une organisation internationale, pas un Etat. Certes très particulière étant donné les pouvoirs qui lui sont conférés. Cependant, elle reste une organisation inter-étatique, elle ne répond donc pas aux critères juridiques infra-étatiques de séparation des pouvoirs "à la Montesquieu". Il faut prendre en compte l’histoire d’une institution avant de la mettre au pilori. L’augmentation de ses pouvoirs a été marquée par l’augmentation des pouvoirs du parlement européen aussi. Rappelons-nous qu’au départ, il n’avait quasiment aucun pouvoir. Il est important de continuer dans ce sens, de rapprocher les peuples de l’Europe.

                          On peut spéculer longtemps sur l’intérêt d’y être ou non, le fait est qu’aucun homme politique de ce pays qui a des chances d’exercer le pouvoir, ne la quittera. Le fait est que la quasi-totalité de notre système économique est européanisé. L’Europe nous entoure, il faut perséverer dans le lent processus de démocratisation du système, de coopération entre les peuples et d’ouverture aux autres. Ca me semble être ça la raison d’être de l’Europe, d’où la nécessité de rapprocher les peuples de l’Europe.


                        • manusan 6 mars 2008 01:18

                          Aprés le NON au référundum, Chirac piquait des siestes au G8. Pourquoi ? Parce que l’image de la France était tellement descendu bas dans le monde, qu’il n’y avait rien d’autre à faire.

                          Le monde change, évolue, prend un peu du coté asiatique, beaucoup anglo saxon.

                          L’économie à la française  ? parfum, Bordeau, sac à main.

                          La société française ? des voitures qui brulent, des profs poignardées.

                          La politique française ? une bande de raleurs que plus personne n’écoutent.

                          Si la présidence française à l’EU se passe bien, tant mieux pour les européens. Les français ? Ils trouverons toujours un truc critiquer.

                          50 ans de construction européenne, du vent pour eux. Il y a des moments où je voudrais voir les anti-européens dans une tranchée à Verdun.

                           

                           

                           


                          • Forest Ent Forest Ent 6 mars 2008 01:36

                            Si la France est selon vous dans l’état de plus en plus lamentable que vous décrivez, c’est à cause de l’UMP, de l’UE (ou des deux) ?


                          • Asp Explorer Asp Explorer 6 mars 2008 07:44

                            50 ans de construction européenne, du vent pour eux.

                             

                            Enfin un peu de lucidité...

                             

                            Il faudra m’expliquer pourquoi quelques pays européens se passent de l’UE depuis 50 ans et ne semblent pas s’en porter plus mal, si l’UE est réellement aussi indispensable que les euravis du village le clament. Pour mémoire : Suisse, Norvège, Islande... que des nations ruinées. Sans compter la Grande-Bretagne qui, soyons honnête, ne fait partie de l’UE que sur le papier, et fait encore des taux de croissance que lui envie le continent.


                          • manusan 6 mars 2008 12:30

                            suisse : paradis fiscal.

                            norvège : assis sur un puit de pétrole,

                            Les voisins suédois et finlandais s’en sortent gràce à leur rattachement à l’UE. Des boites comme Nokia ou Erikson n’aurait jamais pu devenir des géants sans l’UE.


                          • manusan 6 mars 2008 12:36

                            à forest :

                            si la France est dans cet état là c’est la faute au français point, pas la peine de chercher des coupables ailleurs.

                            Dans l’UE il n’y a que la France et l’Italie qui n’arrive pas à s’adapter. Pourquoi ? parce que leur politique économique depuis longtemps a été de faire tourner la planche à billet, fini avec la BE. Leurs PME se savent que produire en quantité or ça c’est fini avec l’Asie en concurrence. Est ce que l’Allemagne craint l’euro fort ? non.


                          • yannick yannick 6 mars 2008 08:36

                            Vous parlez de démocratie, ça existe absolument pas, le seul choix que l’on a ( plutôt que l’on nous donne ) est vous voulez manger la merde que j’ai dans la main gauche, ou celle que j’ai dans la main droite ?

                            Il n’y a aucune démocratie, je veux voter pour des projets pas pour des pantins. 


                            • beubeuh 7 mars 2008 18:29

                              @ asp explorer

                              "Il faudra m’expliquer pourquoi quelques pays européens se passent de l’UE depuis 50 ans et ne semblent pas s’en porter plus mal, si l’UE est réellement aussi indispensable que les euravis du village le clament. Pour mémoire : Suisse, Norvège, Islande... que des nations ruinées. Sans compter la Grande-Bretagne qui, soyons honnête, ne fait partie de l’UE que sur le papier, et fait encore des taux de croissance que lui envie le continent."

                              Il se passent de l’UE car ils ont du pétrole (Norvège), des sources d’énergie gratuites (Islande) ou l’argent du reste de la planète (Suisse). Et puis, qu’ils se passent de l’UE, c’est très vite dit. En effet ces trois pays sont en accord de libre-échange avec l’UE et participent à la plupart des politiques communautaires (recherche, coopération, sécurité...). Leur non-appartenance à l’UE est davantage lié à un attachement au concept de neutralité, très ancien dans ces trois pays, qu’à l’antieuropéisme.

                              Quand à la Grande Bretagne, sortez un peu des clichés. Je travaille dans un programme de recherche européen et je puis vous garantir que les britanniques y sont très actifs. D’autre part la Grande-Bretagne n’est pas uniforme. Le pays de Galles et l’Ecosse sont largement plus pro-européens que le reste du Royaume. Enfin il faudrait arrêter d’être faciné par le taux de croissance du Royaume-Uni. Pris isolément, il ne veut rien dire puisqu’il est inférieur aux taux de croissance de la Roumanie ou de Chypre, par exemple. De plus, il n’a en rien résorbé les inégalités, qui sont plus fortes que sur le continent. Il vaut mieux être pauvre en France qu’en Grande-Bretagne...

                               

                              @ l’auteur de l’article

                              A mon avis "la France de retour en Europe", ça risque d’être de courte durée. Il y a en effet de des rumeurs de plus en plus persistantes d’une entrée de Philippe de Villiers au gouvernement (c’est l’ouverture). J’imagine que nos partenaires européens apprécieront...


                              • rota rota 14 mars 2008 12:24

                                Le mirobolant projet d’« Union méditerranéenne » de Nicolas Sarkozy vient d’être enterré à Bruxelles avec toutes les pompes européennes.

                                Il en est de ce projet comme de toutes les annonces tonitruantes du candidat Sarkozy : au final, il n’en reste que des mots, dépouillés de leur signification initiale.

                                L’« Union méditerranéenne », qui devait regrouper les pays riverains de la Méditerranée, est devenue une « Union pour la Méditerranée », qui n’est rien d’autre que le nouveau nom donné au « processus de Barcelone », cette structure de coopération de l’Union européenne avec les pays méditerranéens, sur des objectifs ciblés et limités.

                                Selon le président de la République, c’est la troisième initiative française qui rencontre un « très large consensus ». C’est en réalité la troisième initiative du président Sarkozy qui est réduite à néant. Le soi-disant « traité simplifié » n’est qu’une rédaction plus compliquée de la Constitution européenne ; le « groupe des Sages » qui devait avoir pour principale mission de réfléchir aux frontières de l’Union européenne n’a pas ce sujet-là dans ses attributions.

                                Et pendant qu’on agite des mots, le rouleau-compresseur euromondialiste continue d’avancer inexorablement.


                                • rafale f3 23 mars 2008 16:06

                                  L’union méditerranéenne n’était qu’une diversion, mais une magnifique astuce pour faire pression sur l’europe pour revenir dans le jeu, sur ce point c’est très bien joue, ce qui a mis totalement en panique les allemands, les européens ont du faire des concessions à la France pour eviter que ca continue dans ce sens.

                                  Ca prouve qu’on a encore des dents quand on nous marche sur les pieds un peu trop fort et qu’on a besoin de remettre les penduls à l’heure. Je pense qu’ils ont compris.

                                   

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