Le « non » de l’Irlande au traité européen : la preuve par neuf !
Les Irlandais ont voté "non" au Traité de Lisbonne. L’Europe est à nouveau en crise. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel demandent la poursuite du processus de vote. Nicolas Sarkozy qui pour la France doit prendre la présidence de l’Union européenne déclare qu’il faut faire l’Europe "différemment".
Les déclarations pour expliquer ce vote vont bon train :
- les Irlandais ont exprimé leurs inquiétudes sur les menaces que fait courir l’Europe, sur le droit du travail, les services publics, etc. Ils ont beaucoup reçu de l’Europe, mais celle-ci, aujourd’hui, leur fait peur ;
- l’Europe n’est pas assez "démocratique, économique et sociale". Elle est insuffisamment humaine ;
- L’intérêt du Traité n’a pas été expliqué. Certains dirigeants auraient même reconnu ne pas l’avoir lu.
Les partisans du "non", toutes sensibilités réunies, se félicitent de cette décision, sans pour autant proposer une solution de rechange. Une Europe qui "ne marche pas", c’est mauvais pour tout le monde.
Par contre, il ne me semble pas avoir entendu l’un d’entre eux déclarer que c’était le système politique et le comportement de ses acteurs, quels qu’ils soient, qui étaient en cause. Ce qui est pourtant mon avis, et certainement pas que le mien.
Pour ma part, sans trop savoir quelle serait la bonne solution pour l’Europe, je suis consterné de voir cette incapacité à la construire. Je suis convaincu que dans notre monde de plus en plus complexe, qui évolue à très grande vitesse, et dont les défis à court terme sont énormes, il est suicidaire de se refermer sur soi-même, de s’isoler.
Cet échec confirme, prouve, ce que j’ai exprimé dans mon livre, et que d’autres disent de façons similaires.
Tout d’abord, force est de constater que la classe politique, dans le contexte d’aujourd’hui, est incapable d’apporter les solutions que le peuple, dont je fais partie, attend. Je m’interroge :
- Qui a construit les règles du jeu de cette Union européenne, qui font qu’un seul des participants puisse bloquer à lui tout seul le système ?
- Est-il raisonnable d’agrandir le "cercle de famille", c’est-à-dire d’accepter de nouveaux arrivants, sans avoir au préalable réajusté ces "règles du jeu" ?
- Peut-on faire confiance à ceux qui prétendent gérer nos affaires, et qui n’entendent pas l’inquiétude du peuple ni ses attentes ?
- Peut-on faire confiance à ceux qui nous proposent des solutions, des réformes, des traités, etc. et qui sont incapables de nous les expliquer, de nous en faire valoir l’intérêt et les limites ?
- Peut-on faire confiance à ces "élites", qui, pour obtenir le pouvoir, passent leur temps à se dénigrer mutuellement, tout en présentant, chacun à leur tour selon le résultat des élections, des projets qui se ressemblent et ne sont pas meilleurs les uns que les autres ?
Je pense que cet état de fait est plus dû au système qu’aux hommes eux-mêmes (tous, heureusement, ne sont pas "pourris", comme on l’entend trop souvent, à cause de quelques-uns). Je pense également que nous avons, nous aussi, le peuple, les citoyens, notre part de responsabilité. Il est bien trop facile comme nous le faisons tous les jours de "râler, nous plaindre, réclamer" en nous en "lavant les mains". Nous devons dire dans quel type de société nous voulons vivre, exiger que l’on nous y conduise. Nous devons prendre conscience de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas. Nous devons comprendre que nos petites disputes ne profitent qu’à ceux qui détiennent les richesses, nos divisions consolident leur règne.
Je ne suis pas en train de dire que c’est à nous de trouver les solutions, les experts sont là pour le faire et les proposer. Par contre, c’est à nous de choisir celle qui nous convient, en refusant la multitude des compromis, des aménagements, qui la dénature, pour faire plaisir à quelques groupes de pression, nous n’avons pas de sièges à préserver ou à gagner. Je pense que les outils modernes permettent cette expression du choix.
Bien sûr, en quelques lignes, il est difficile d’expliciter clairement ce genre d’idée, c’est pour cela que j’ai choisi de faire sous la forme d’un ouvrage plus conséquent. Il y a tant de choses qui ne vont pas aujourd’hui, tant de misère, de difficultés, d’insatisfactions, qui s’expriment chaque jour plus fortement. La communication de notre époque permet à tout le monde d’en avoir la connaissance. Le danger est de voir la manifestation de réactions aller en s’amplifiant et déboucher sur des violences non constructives. J’aimerais tant que le nombre de ceux qui prenant conscience de leurs responsabilités grossisse pour travailler et proposer de vrais modèles de progrès. Tant d’utopies se sont réalisées au cours de l’histoire des hommes, pourquoi pas celle-là ?
32 réactions à cet article
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bientôt le volume 3, avec bien sûr plus de suspens, dans toutes les librairies.
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@ Belle Lurette
Merci pour votre commentaire qui montre que vous suivez mes articles régulièrement. Ils ne sont pas trop nombreux à ce jour. C’est vrai, j’ai écrit un livre dans lequel j’exprime mes convictions, ce qui ne me plaît pas, mais aussi des propositions pour ne pas rester dans la critique stérile. Il n’y a pas de numéro deux, encore moins de numéro trois, en vue, c’est difficile d’écrire un livre. Je suis content de l’avoir fait et j’ai envie que mon bébé existe. Petit éditeur et rédacteur non connu, pour dépasser le cercle des connaissances, il faut beaucoup s’impliquer. Pour trouver un appui, il faut solliciter tous azimuts, sans réponse ne serait-ce que par politesse, la plupart du temps. Je découvre cela et au lieu de me décourager j’y consacre beaucoup de temps. Finalement, c’est formidable, cela entretient la forme, oblige à travailler, à se documenter, à écouter, je suis un retraité heureux, qui n’a pas le temps de se plaindre, tout joyeux chaque fois qu’un message sympa arrive et alimente ma motivation. Essayez, vous verrez. Si d’aventure il vous arrivait de lire Utopies ? vos réactions, quelles qu’elles soient me feront plaisir. Mais peut-être y-aura-t-il belle lurette que je ne serai plus là. Merci de m’avoir procuré l’occasion de donner ces quelques explications.Cordialement. -
« Tant d’utopies se sont réalisées au cours de l’histoire des hommes, pourquoi pas celle-là ? »
La société peut évoluer en tout point, y compris dans son système politique. Autrement nous en serions restés au stade préhistorique de l’homme des cavernes.
À l’époque préhistorique de l’homme des cavernes l’internet était une utopie ou un fantasme, comme l’étaient tant de rêves qui sont devenus des réalités d’aujourd’hui. Les humains son capables de réaliser les utopies.
Mis il se trouve que le système politique que veulent les Européens n’est plus une utopie : il existe, il a été mis en place dans un pays européens, mais pas dans un des États membres de l’Union européenne et pas non plus dans le fonctionnement des institutions de l’Union européenne.
- DE QUELLE UNION EUROPÉENNE NE VEULENT PAS LES EUROPÉENS ?
Le non irlandais ne met pas en évidence que la consultation populaire conduit à un rejet de l’Europe.
Par contre je suis persuadé que la consultation populaire conduit à un rejet de l’Union européenne qui ne respecte pas la démocratie.
Les orientations mondialistes, gravées dans le Traité de Lisbonne, la façon de décider anti-démocratique, qui est devenue la règle dans les institutions de l’Union européenne (exemple : la poursuite de l’intégration de la Turquie alors que la majorité des Européens ne veulent pas de Turquie dans l’Union européenne) sont les raisons du rejet qu’expriment les citoyens lorsque l’occasion leur est donnée de s’exprimer directement, sans intermédiaires politiques.
- QU’EST-CE QUE LA DEMOCRATIE ?
La démocratie est dans le contrôle du pouvoir par les citoyens, puisqu’en démocratie le pouvoir doit en permanence, dans ses actions, refléter la volonté de la majorité des citoyens.
Il ne faut pas, comme c’est très souvent le cas, confondre la démocratie avec le fait de pouvoir élire les représentants. Être représentés par des députés, élus selon la règle de la majorité des citoyens s’exprimant dans le secret, ne signifie pas qu’on est en démocratie.
Examinons cette question centrale du pouvoir politique d’un coté et de la volonté de la majorité des citoyens de l’autre coté.
Tout d’abord revenons aux fondations de la démocratie.
Rappelons la définition de la démocratie, définition qui est sans doute connue de presque tous les participants à AgoraVox. Cette définition fait partie de l’héritage culturel des Européens.
La première mention écrite connue, une définition courte de ce qu’est la démocratie, a été donnée par l’historien Thucydide (470 à 395 avant JC).
La définition qui répond exactement et entièrement à la question « qu’est-ce que la démocratie ? » a été donnée par Aristote (384 à 322 avant JC).
Définition de la démocratie par Aristote (dans La Politique) :
« Le principe de base de la constitution démocratique c’est la liberté (c’est, en effet, ce qu’on a coutume de dire parce que c’est seulement dans une telle constitution que les citoyens ont la liberté en partage ; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie). Et l’une des formes de la liberté, c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. En effet, le juste selon la conception démocratique, c’est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telle conception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d’indépassable [...] De sorte que dans les démocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c’est l’opinion de la majorité qui est souveraine. [...] »
Voici donc ce que disait cet Athénien il y a plus de 2000 ans, bien avant la Révolution française, laquelle quoi qu’on en dise n’a pas mis en place la démocratie véritable.
Les deux conditions de la démocratie véritable ont été définies par Aristote et en des termes modernes ces conditions sont exprimées ainsi :
- La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit .
- Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision. Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative citoyenne doit être garanti sans restriction.
Il est certain qu’aucune des deux conditions n’est respectée ni en France ni dans l’Union européenne.
En France et dans l’Union européenne nous vivons dans un système oligarchique qui est au mieux une « pseudo-démocratie » de façade, qui utilise le vocabulaire de démocratie mais qui dans les faits est une oligarchie technocratique.
Cependant, la démocratie véritable n’est à présent plus une théorie mais est depuis plus d’un siècle devenue une réalité. Certes pas en France, ni dans aucun des États membres de l’Union européenne. Mais il existe pourtant un État européen qui poursuit l’idéal de se rapprocher le plus possible de la démocratie véritable.
Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Confédération Helvétique pourrait être un modèle pour les États membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.
Sur les questions fondamentales – la constitution etc. – les citoyens suisses ont la garantie que toute décision sera prise uniquement et obligatoirement après le vote direct des citoyens. Sur les questions qui ne sont pas fondamentales, les citoyens suisses ont la garantie que sur leur demande, donc suite à une initiative des simples citoyens, toute loi peut être soumise à la votation directe de tous les citoyens.
La démocratie véritable, qui est donc dans la pratique basée sur la démocratie directe – avec la possibilité donnée aux citoyens de déclencher les référendums – n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies (c’est à dire sur les groupes de pression) le contrôle permanent du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».
- DE QUELLE UNION EUROPEENNE ONT BESOIN LES EUROPEENS ?
Les orientations mondialistes sont devenues le fondement de toutes les actions que lance l’Union européenne. Ces orientations mondialistes sont nuisibles aux Européens. Autrement dit : l’Union européenne n’a pas pour objectif principal la sauvegarde des intérêts des Européens.
L’Union européenne doit changer si elle veut être soutenue par les citoyens : elle doit avoir pour objectif principal la sauvegarde des intérêts des Européens. Les peuples européens sont divers et en même temps ils ont beaucoup en commun, si on les compare globalement à d’autres branches de l’humanité.
Le but de l’Union européenne doit être de réunir les Européens pour qu’ainsi unis les Européens deviennent plus forts afin de pouvoir résister face aux pressions mondiales. L’Union européenne devrait toujours agir en prenant en compte les désirs des citoyens dans les États membres et en veillant à assurer la préservation des spécificités locales. D’ailleurs pour mieux identifier les besoins et les désirs locaux, exprimées de bas en haut par les citoyens, il faudrait proposer d’organiser l’Union européenne en s’appuyant sur les Régions européennes qui ne seraient pas définies d’après le critère de taille géographique, démographique ou économique « nominale » mais d’après les critères de préservation des spécificités. Autrement dit : les Régions européennes pourraient être déterminées d’après les critères directement exprimées par des citoyens, donc de bas en haut, par des critères qui optimisent la gestion et la préservation de ce qui leur est spécifique, cela pourraient donc être des critères linguistiques, raciaux ou ethniques, fonctionnels (bassin d’infrastructures, de ressources ou de production etc.) ou autres.
Une grande partie des États membres de l’actuelle Union européenne correspondent déjà à ce type de Régions européennes, les autres États membres pourraient être restructurés en plusieurs Régions européennes. L’union de ces Régions européennes autonomes dans un système fédéral pan-européen, permettrait de réunir la puissance nécessaire et suffisante pour s’opposer avec efficience aux forces uniformisantes du mondialisme afin de défendre les spécificités qui caractérisent les Européens.
- QUE PEUT-ON FAIRE ?
Concernant ce sujet comme concernant les autres questions qui relèvent des décisions politiques, les articles que l’on peut écrire, sur AgoraVox ou ailleurs, peuvent-ils amener les politiques qui sont au pouvoir à respecter les règles fondamentales de la démocratie véritable ? Cette question est analysée dans l’article « La France et l’Union européenne face aux citoyens : comment obtenir la démocratie ? » qui a été publié sur AgoraVox.
Quelles actions faut-il entreprendre pour obliger enfin les politiques au pouvoir à mettre en application la démocratie véritable, la démocratie dans laquelle chaque décision politique répond aux souhaits de la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision ?
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@ Martin, mais aussi @ Alchimie
Merci pour votre développement fort intéressantJe suis bien d’accord avec le fait que le "non" irlandais n’est pas un rejet de l’Europe, mais plutôt du système politique, qu’il soit celui de l’Europe, ou celui de nos nations. Je pense que c’est vrai pour un grand nombre de consultations. Aujourd’hui, dans la plupart des cas on ne vote par pour quelque chose, ou pour quelqu’un, mais contre quelque chose, contre quelqu’un ou quelques-uns. J’ai ajouté dans le titre de l’article "la preuve par neuf", pour exprimer que ce vote me conforte dans cette opinion, dans mes analyses et dans mes propositions. La plupart du temps les raisons avancées pour expliquer ces votes négatifs, sont de bonnes "fausses raisons", qui manifestent le refus de voir les choses en face.À propos de la démocratie, j’ai ouvert le chapitre "Politique", page 303 de mon livre (désolé pour la promo, Belle-Lurette) par les 2 citations suivantes :Politique : "relatif à l’organisation du pouvoir dans l’État, à son exercice" – Larousse.Démocratie : "régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans l’intermédiaire d’un organe représentatif (démocratie directe), ou par représentants interposés (démocratie représentative)" – Larousse.Très schématiquement, nous sommes en démocratie représentative. Malheureusement, le système politique ne permet pas à nos représentants d’apporter les réponses que nous attendons. Ceci parce qu’ils ne le veulent pas (dans un certain nombre de cas), mais surtout parce qu’ils ne le peuvent pas. Face à ce constat, je me dis qu’il serait bien d’évoluer vers une démocratie directe (et non participative, ce qui est un leurre, habilement repris par quelques personnages de notre élite). Je pense que pratiquement c’est possible aujourd’hui grâce aux outils modernes de communication (il est sûr que l’on peut disserter beaucoup à ce propos, mais personnellement j’en suis fortement convaincu). Il ne s’agit pas de demander aux citoyens de construire les solutions, seulement de les choisir. Utopie, me dit-on souvent, spontanément. Sans doute, ai-je l’habitude de répondre, mais l’utopie ce n’est pas la faisabilité de la chose, mais la volonté de nous, les citoyens, de prendre nos responsabilités. Pourtant je garde espoir, que cela puisse se réaliser un jour, car "tant d’utopies se sont réalisées au cours de l’histoire des hommes, pourquoi pas celle-là ?". -
Le contenu d’un dictionnaire n’est pas parole divine.
Je répète : il n’y a qu’une définition de la démocratie, et il y a ensuite des moyens de mettre en pratique le système politique qui se rapproche le plus de la démocratie idéale.
Le système représentatif ne respecte pas obligatoirement dans toutes ses décisions la volonté de la majorité, il n’est donc pas suffisant pour garantir la démocratie véritable.
Le système politique de démocratie représentative, basé sur des décisions prises par des politiques seuls de façon indépendante, qui une fois élus souvent ne tiennent pas compte de l’opinion majoritaire des citoyens, est archaïque. Il provient des âges anciens (il y a des siècles et des millénaires) quand les gens sur de grandes étendues géographiques n’avaient pas la possibilité de communiquer instantanément avec les centres de prise de décision politique. La délégation politique a alors été introduite. Actuellement les députés et les politiques en général, ont trop tendance, sur certaines questions précises, à ne pas tenir compte de la volonté exprimée par la majorité de la population.
Certains sont donc libres de déguiser le système politique anti-démocratique qu’ils préfèrent, où les minorités imposent leurs volontés à la majorité, en l’affublant abusivement de la dénomination « démocratie » ou « « démocratie quelque chose » - par exemple « démocratie technocratique », « démocratie représentative », « démocratie oligarchique » etc.
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@ Martin
Bien évidemment, le dictionnaire n’est pas parole divine, mais ses définitions existent et peuvent servir à ouvrir une discussion. Ceci étant, il me semble que dans l’ensemble nous avons des visions assez voisines, même si nous n’utilisons pas les mêmes développements pour les exprimer. En tout cas, bravo pour la rapidité et la densité de vos réactions. Mais j’ai l’impression en jetant un coup d’oeil sur la page des articles que vous avez écrits que ce sujet est l’un de ceux sur lesquels vous avez beaucoup travaillé.Bien cordialement -
@ Alchimie
Merci pour vos 2 commentaires. J’ai tenté d’y répondre dans ma réponse à Martin, ci-dessus
Cordialement
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La définition de la démocratie est unique. Elle ne peut pas évoluer dans le temps. Ce qui évolue c’est la mise en pratique, ce sont les institutions et les mécanismes chargés de mettre en pratique le respect des règle qui définissent la démocratie.
La Suisse est la pays qui cherche le plus fidèlement possible de se rapprocher de l’idéal de la démocratie.
Les Suisses ont mis en application la démocratie véritable, donc en faisant appel à la démocratie directe, à tous les niveau : municipal, cantonal, fédéral.
Au niveau de chaque canton les citoyens suisses savent préserver leurs particularités, ils sont attachés à leurs racines qu’ils veulent préserver et ils en ont les moyens grâce à la démocratie directe appliquée au niveau de chaque canton.
Au niveau Suisse, c’est à dire au niveau de la Confédération Helvétique (qui est une fédération constitutionnelle depuis le milieu du XIXème siècle), les citoyens suisses savent préserver leurs particularités suisses grâce à la démocratie directe qui est appliquée au niveau de la fédération. Ce niveau de fédéral se superpose au niveau local et les Suisses en sont fiers. Ainsi on peut en observer des signes comme par exemple le fait que de nombreux Suisses hissent devant leur maison ensemble les drapeaux de la confédération et du Canton.
La question veut-on aller vers la démocratie véritable est uniquement une question de volonté, ce n’est pas une question de possibilités pratiques. Pour recueillir les questions à trancher par référendum, ou pour recueillir les « signatures » des supporteurs afin de déclencher le référendum d’initiative citoyenne, il est possible avec les moyens techniques dont on dispose en Europe, de créer par exemple des sites internet, comme pour le vote aux élections par internet. Il faut signaler qu’au niveau des votations locales en Suisse (niveau équivalent aux municipalités françaises) il est parfois possible de voter même par SMS sécurisé. La gestion de ces sites dédiés aux référendums devrait incomber à l’État. Tout individu isolé devrait pouvoir déposer une proposition sans avoir à passer par des associations ou par des partis politiques
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Je répète : il n’y a qu’une définition de la démocratie, et il y a ensuite des moyens de mettre en pratique le système politique qui se rapproche le plus de la démocratie idéale.
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Un commentateur s’exclame : « Donc la démocratie n’a pas évolué en 2000 ans ?! ».
Au contraire : la démocratie a été mise en place dans un état moderne il y a plus de 150 ans en Suisse. Et le système politique suisse est constamment amélioré, y compris à l’initiative des citoyens, qui ont le droit d’intervenir pour imposer ce que veut la majorité, même dans la constitution, qui au fond est un recueil de lois comme un autre.
Le système politique qui fait appel aux référendums de façon généralisée peut être mis en place quelle que soit la taille ou le poids économique ou démographique du pays. Les États Unis d’Amérique sont un exemple de grand pays – par le nombre d’habitants et par le poids économique – qui pour certains types de décisions met en œuvre les référendums ce qui prouve que les référendums peuvent être gérés dans tout pays pourvu qu’on le veuille.
Soit on est pour la mise en application complète des règles qui définissent la démocratie alors on est démocrate, soit on veut restreindre ces règles, on veut imposer des limitations, alors on n’est pas démocrate, alors on est favorable à un autre système politique et ce système-là ne s’appelle pas la démocratie.
Tous les arguments sont bons pour réfuter la démocratie véritable, la démocratie qui dans toutes les décisions respecte la volonté de la majorité des citoyens.
Ces arguments sont fallacieux et servent à éliminer l’idée de la démocratie véritable afin de réserver le pouvoir pseudo-démocratique aux tenants de telle ou telle idéologie.
- Démocratie versus pouvoir des élites
On ne rappelle jamais assez souvent que les deux conditions de la démocratie véritable ont été définies par Aristote et en des termes modernes ces conditions sont exprimées ainsi :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit être prise conformément avec l’opinion de la majorité des citoyens. Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative citoyenne doit être garanti sans restriction.
Si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite » alors on ne se situe pas dans un système démocratique.
La démocratie n’est pas le seul système politique envisageable. On peut par exemple argumenter en faveur de la dictature éclairée. Mais qui décide que tel dictateur est éclairé et que tel autre mène vers le désastre ? Qui peut de façon certaine prouver à l’avance que tel politique, seul contre la majorité, a raison dans l’absolu, à très long terme, en harmonie avec les finalités de l’univers.
Certains sont donc libres de déguiser le système politique anti-démocratique qu’ils préfèrent, où les minorités imposent leurs volontés à la majorité, en l’affublant abusivement de la dénomination « démocratie » ou « « démocratie quelque chose » - par exemple « démocratie technocratique », « démocratie représentative », « démocratie oligarchique » etc.
- L’exemple suisse
Il y a en Suisse aussi des choses à améliorer. Des livres ont été écrits pour dénoncer certains disfonctionnement suisses, certains points qu’il convient encore d’améliorer. Vous remarquerez que des livres ont été également écrits pour dénoncer certains disfonctionnement français ou européens (de l’Union européenne) et ils sont à peu près cent fois plus nombreux que ceux qui concernent les disfonctionnement suisses.
Mais en Suisse les citoyens ont la possibilité d’intervenir à tout moment, sur toute question, pour imposer leur volonté. Et depuis plus d’un siècle, l’amélioration du système politique suisse basé sur les référendums généralisés est permanente. Souvent ces améliorations sont demandées directement par les citoyens suisses eux-mêmes, qui n’ont pas besoin de partis politiques pour faire entendre leur volonté. C’est bien cela la véritable démocratie.
Dans le dispositif législatif suisse il existe plusieurs types possibles d’intervention directe du peuple suisse. Les conditions du déroulement de l’initiative ou du référendum varient selon la portée des initiatives ou des référendums. Donc si vraiment tel ou tel fait ne convenait pas à la majorité des citoyens suisses, ils ont la possibilité de le changer. C’est le droit démocratique, donc le droit de la majorité des citoyens, de défendre les intérêts d’une entreprise suisse s’ils le souhaitent. Vous pouvez être individuellement contre mais la majorité doit l’emporter. L’essentiel est que les Suisses ont la possibilité d’intervenir à tout moment pour décider dans les choix politiques.
La démocratie véritable, qui est donc dans la pratique basée sur la démocratie directe – avec la possibilité donnée aux citoyens de déclencher les référendums – n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies (c’est à dire sur les groupes de pression) le contrôle permanent du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».
La démocratie véritable, la démocratie directe, cela ne signifie pas une société qui est gérée uniquement par référendums. Le droit aux référendums d’initiative citoyenne est le droit donné aux citoyens d’intervenir lorsqu’ils estiment que la règle fondamentale de la démocratie n’est pas respectée, la règle qui est la suivante : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ». Lorsqu’il y a un doute, toute décision politique doit POUVOIR être soumise à la validation. Mais cela NE signifie PAS que toutes les lois sont OBLIGATOIREMENT rédigées d’après les référendums. Il suffit d’observer le système politique suisse pour comprendre les mécanismes de prise de décision : les politiques professionnels (exécutif/législatif, gouvernement/ parlement) et leurs décisions y ont leur place et les votes directs (« référendums ») d’initiative citoyenne n’interviennent que lorsque les citoyens ont un doute et veulent vérifier concernant certaines décisions politiques quelle est la volonté démocratique de la majorité des citoyens.
Dans le contexte de démocratie directe, dont un dispositif important est la garantie de référendums, y compris les référendums d’initiative citoyenne, les politiques ne s’aventurent pas à prendre des décisions qui sont manifestement contraires à la volonté démocratique de la majorité des citoyens. Les politiques sont ainsi obligés d’agir en respectant la démocratie. Et quand ils ne la respectent pas ils s’exposent au risque d’être rappelés à l’ordre au moyen de référendum déclenché suite à l’initiative des citoyens.
- Règne de la majorité ou règne des minorités ?
On peut remarquer que dans la démocratie véritable la minorité subit, alors que dans la dictature - lorsque la volonté de la minorité s’impose - la majorité subit. Entre faire subir la minorité ou la majorité, quel est le choix le plus humain ?
La Technocratie est une variante de la « dictature éclairée » lorsque cette dictature est exercée par un cercle restreint qui se réserve le droit de prendre les décisions politiques sous prétexte que les membres de ce cercle possèdent le savoir qui convient.
Dans la Démocratie les citoyens décident de leur avenir. Au moyen de la majorité des voix ils sont entièrement libres de décider. Ils décident les questions sur lesquelles ils décident, ils décident des critères selon lesquels ils décident. Ils peuvent également aussi décider des solutions qui sont des « bêtises ».
Certains pensent, par contre, que c’est une minorité qui doit décider, une toute petite minorité choisie selon les critères qui correspondent à une définition préalable de ce qui « est juste » et « doit être fait » ou « ne doit pas être permis ». Naturellement rien ne nous garantit que cette petite minorité Technocratique ne commettra pas des « bêtises ». Peut-être que les « bêtises » de la petite minorité Technocratique ne seront pas les mêmes que celles que commettrait la majorité Démocratique.
Entre les deux types de « bêtises », je préfère celles commises par la majorité Démocratique, car dans ce cas, seule une minorité de la population sera frustrée. Par contre lors des « bêtises » commises par la petite minorité Technocratique, c’est la grande majorité de la population qui sera frustrée.
Face au dilemme, certains citoyens penchent en faveur de la Démocratie, d’autres sont contre.
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Pour être bien compris il faut parfois répéter plusieurs fois. Je répète que la définition de la démocratie est unique. Il n’y a qu’une démocratie, il n’y a pas de variantes.
Ensuite il faut faire au mieux pour mettre en pratique les deux règles fondamentales de la démocratie. Et c’est là, dans la mise en place de la démocratie, qu’il peut y avoir des variantes, mais les deux règles de la démocratie doivent toujours être respectées.
Par exemple rien dans les règles fondamentales ne dit qu’il faut passer par les parlementaires élus. On pourrait imaginer un système ou ceux qui mettent en place les lois, appelons les les législateurs, sont simplement sélectionnés par concours d’après leurs connaissances en droit et en fonctionnement des institutions qui veillent à la bonne gestion de la communauté. Les orientation politiques générales pourraient être déterminées par référendums périodiques, en répondant à une liste de questions proposées par les citoyens eux-mêmes, sans obligatoirement passer par l’intermédiaire des partis politiques. Sur la base de ces décisions des citoyens, les législateurs devraient ensuite structurer et rédiger les lois. Les citoyens pourraient de toute façon intervenir à tout moment par un référendum d’initiative citoyenne pour corriger une décision des législateurs qui ne serait pas conforme avec les souhaits de la majorité.
Ce n’est qu’un exemple.
Ceci dit, la Suisse, qui utilise le système de délégation politique élective, met aussi en application les deux règles fondamentales de la démocratie véritable, ainsi le pouvoir est en Suisse exercé de bas vers le haut, dans les municipalités, les cantons et au niveau de la fédération, et les citoyens peuvent intervenir à tout niveau et à tout moment par un référendum d’initiative citoyenne pour corriger les décisions de l’appareil législatif qui ne seraient pas conformes avec les souhaits de la majorité.
Ne confondez pas d’une part la définition de la démocratie, qui est unique et qu’il faut respecter, et d’autre par le système mis en place afin de respecter les règles de la démocratie.
Je répète encore : dans le contexte de démocratie directe, dont un dispositif important est la garantie de référendums, y compris les référendums d’initiative citoyenne, les politiques ne s’aventurent pas à prendre des décisions qui sont manifestement contraires à la volonté démocratique de la majorité des citoyens. Les politiques sont ainsi obligés d’agir en respectant la démocratie. Et quand ils ne la respectent pas ils s’exposent au risque d’être rappelés à l’ordre au moyen de référendum déclenché suite à l’initiative des citoyens.
D’après vos observation la démocratie est-elle mise en place en France ou en Belgique ou dans n’importe quel autre État membre de l’Union européenne ? Ma réponse est : NON ! Car les deux règles fondamentales de la démocratie ne sont pas respectées.
Je répète encore quelles sont les deux règles fondamentales de la démocratie :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit être respecter l’opinion de la majorité des citoyens.
La deuxième règle signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative citoyenne doit être garanti sans restriction.
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quand quelqun vous propose de bruler votre maison , vous n’avez pas à lui trouver une solution de rechange pour s’occuper . Le message est clair : les peuples ne veulent pas de ce soviet qui prétend les protèger ,mais qui fait exactement le contraire
http://u-p-r.org/ab/index.php?page=article&id=52
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Bien évidemment, ce ne sont pas les institutions européennes qui font l’Europe, mais bien les citoyens et les populations.
Au niveau du pouvoir politique, les traités et pseudo-propositions que l’on cherche à nous vendre ne sont que des moyens d’expandre les idéologies incarnées par le développement économique et leurs tenants.
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Cordialement -
Tout à fait d’accord avec les idées de l’auteur et les développements de Martin sur le concept de démocratie.
La question essentielle, face à cette Europe des élites, c’est que, quoique nous voulions, quoique nous pensions et exprimions, nous, citoyens lambda, nous n’avons pas voix au chapitre ! Nous avions, pour un grand nombre d’entre nous, lu et analysé le texte du TCE, en 2005, assisté à des réunions publiques... Le refus de cette Europe des technocrates était le reflet d’une analyse ( quoiqu’il en ait été dit ! et dieu sait si le mépris du peuple a été la règle, dans bien des commentaires ! "nous n’avions rien compris, débiles que nous sommes !") , notre NON n’était pas le rejet de la politique chiraquienne, c’était bien le rejet d’une Europe sans projet politique et exclusivement tournée vers la finance et le marché débridé, d’une Europe sans peuples, sans contre-pouvoirs, avec des droits réduits à une peau de chagrin pour la majorité des "citoyens", d’une Europe atlantiste...
Ce qui est extrêmement grave, aujourdhui, c’est que nous sommes privés de démocratie, au même titre que l’enfant qui, autrefois, était privé de dessert pour avoir commis une faute. (Vous avez mal voté, lors du référendum de 2005, vous serez, par conséquent privés de référendum en 2008 !). Ce qui est difficilement acceptable, c’est que bien peu réagissent à ce déni... Or, si l’on réfléchit un peu, on voit bien où ces politiques-là vont nous mener !
Ce NON irlandais sonne un rappel à l’ordre ! Mais, reste à savoir comment nos soit disant élites vont réussir à le contourner et à nous ignorer par la même occasion...
Merci à l’auteur, merci à Martin... puissent-ils rayonner et être entendus, au-delà du cercle d’Agoravox !
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À annypaule, JL, léonard, Martin, millésime, parkway, Parapaillot, et Adolab (même si je n’ai pas trop compris le fond de sa pensée).
Merci pour vos commentaires, ceux qui découlent de réflexions travaillées, approfondies, ou ceux plus spontanés. Ce qui est intéressant c’est qu’ils nous entraînent à réfléchir à apprendre ou à préciser notre pensée, ce que je vais essayer de faire. Aucun d’entre nous ne détient la vérité. Existe-t-elle ? Ce que je vais exprimer est aussi une opinion parmi d’autres. Mais auparavant, pardonnez-moi d’avoir un peu tardé, en raison d’une journée de dédicace passée hier à la Maison de la Presse des Sables d’Olonne. Le soleil était sur la plage et moi à l’intérieur.Je n’ai pas cherché à expliquer la raison du "non" irlandais ni à en privilégier quelques-unes relevées ici ou là. J’ai simplement trouvé là, prétexte à confirmer mon opinion que le décalage, entre les choix, les décisions, la gestion de nos représentants, et nos attentes à nous les citoyens, est tel que nous sommes de plus en plus nombreux à être déçus, démotivés, découragés, voire révoltés. Résultat on vote contre, on s’abstient, on s’exprime dans la rue, mais cela non plus n’apporte pas les réponses. Certes cela ne date pas d’aujourd’hui, mais les médias, la communication de plus en plus foisonnante, font que notre exaspération grossit chaque jour un peu plus.Je pense pour ma part que le système politique ne peut pas répondre à ces attentes dans leur globalité. En effet, nos élus sont pris entre l’enclume (les citoyens) et le marteau (les lobbys, les puissances financières, les groupes de pression de toutes natures). On peut si on le veut se poser la question de savoir s’ils en ont la volonté, la compétence, l’envie. On peut aussi constater que quoiqu’ils proposent ils n’ont plus jamais notre appui, tant ils se discréditent en promesses non tenues et en disputes aberrantes, croyant que le fait de discréditer l’autre ou le dénigrer augmente leurs chances d’emporter la majorité à la prochaine élection.La situation est totalement bloquée, les attentes sont de plus en plus nombreuses et pressantes, les défis du monde d’aujourd’hui sont énormes, déjà à nos portes tant les choses évoluent de plus en plus vite. Qu’on le veuille ou non, la mondialisation est installée, je ne vois pas comment on pourrait la refuser, l’ignorer. Nous sommes dans la situation d’individus se trouvant sur le parcours d’un torrent gigantesque. La seule chance d’en sortir indemne n’est pas de s’opposer à lui, mais de le canaliser. Pour cela nous devons sortir des schémas traditionnels, comprendre que l’addition de replâtrages quotidiens n’apporte rien, nous sommes condamnés à reconstruire, réorganiser nos systèmes, vite, très vite.Je viens de le dire et nous le déplorons tous, le système politique actuel ne peut pas apporter ces réponses. Je ne me situe pas au niveau français (que sommes-nous par rapport à la multitude des autres ?), mais au niveau du monde occidental, au moins dans une première étape. Qui peut croire qu’une telle démarche de reconstruction pourrait être entreprise par les puissants du monde ? Ils sont bien trop préoccupés à préserver leurs "avantages acquis". C’est donc à nous l’immense foule des citoyens lambdas de nous prendre en main (de ne pas, comme des grenouilles, attendre stupidement dans la marmite, sans rien faire).Beaucoup de choses existent, il ne s’agit pas de tout casser et réinventer, simplement de réorganiser. Il faut le vouloir et l’exprimer. Pas en réclamant bruyamment un peu plus de ceci, un peu moins de cela, mais en construisant un projet de société. Nous ne pouvons pas le faire individuellement bien sûr, il faut que ceux qui en sont capables l’élaborent. Lorsque cela sera fait, notre mission à nous sera de choisir parmi plusieurs propositions celle que nous préférons et d’exiger qu’elle soit mise en place. Les outils pour exprimer nos choix existent aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années encore. Mais cela implique que nous prenions conscience de nos responsabilités :· Tout n’est pas possible,· Sans doute faudra-t-il accepter quelques sacrifices.· Nos divisions, la plupart du temps pour des peccadilles, font le bonheur de tous ceux qui ne veulent pas que ça change.Mais je suis convaincu qu’en échange nous gagnerons énormément en qualité de vie. N’est-ce pas là ce que beaucoup d’entre nous recherchent ?C’est ce que j’ai essayé de dire dans mon livre, de façon bien plus détaillée que dans ces quelques lignes. Je n’ai pas la prétention d’avoir construit ce projet, il faut d’autres compétences que les miennes, et une équipe de haut niveau. J’ai simplement voulu apporter quelques pistes de réflexion, qui s’ajoutant à d’autres, pourraient donner envie de croire que ces utopies sont réalisables. Pour ma part je pense que l’utopie ne réside pas dans la faisabilité des choses, et dans la volonté de vouloir s’y atteler.Si, comme on me le dit souvent, il n’y a rien à faire, nous sommes impuissants, alors c’est bien triste, cela veut dire que nous sommes condamnés, nous et nos enfants, à rester dans le schéma actuel, à attendre que des catastrophes annoncées nous apportent le pire, à la place du meilleur. Mais, je suis optimiste et confiant, sinon je ne passerai pas de tant de mon temps à essayer de le dire. -
Merci à l’auteur pour son article, mais aussi pour son état d’esprit positif.
Ce qui me plait également c’est que vous prônez la responsabilité citoyenne. En effet il faut prendre son destin en mains car si les citoyens n’animent pas la démocratie, celle-ci mourra et sera remplacée par un système autoritaire : ce sera alors la dictature, une technocratie, une théocratie ou autre chose. Or la construction Européenne ne peut s’édifier sans les Européens sinon elle ne serait qu’une coquille vide.
Quel modèle pour l’Europe ? Pour ma part un modèle de type fédéral me plairait beaucoup, car c’est probablement le seul système à même de respecter la diversité culturelle européenne tout en aménageant une large autonomie aux pays qui la composent. C’est ce modèle qui est décrit et défendu par Denis de Rougemont dans sa « Lettre ouverte aux Européens », ouvrage publié en 1970 déjà, mais qui conserve à ce jour toute sa valeur.
Bien à vous !
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Il me paraît évident qu’on s’achemine inexorablement vers le totalitarisme : nous sommes comme ces grenouilles dans la marmite sous laquelle brûle un feu implacable.
Mais nous ne sommes pas des grenouilles, et nos cuisiniers se construisent des forteresses disposent d’armées qu’ils pourraient bien s’échanger mutuellement, "pour défendre la démocratie".
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Cordialement -
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Les déclarations pour expliquer ce vote vont bon train :
- les Irlandais ont exprimé leurs inquiétudes sur les menaces que fait courir l’Europe, sur le droit du travail, les services publics, etc. Ils ont beaucoup reçu de l’Europe, mais celle-ci, aujourd’hui, leur fait peur ;
- l’Europe n’est pas assez "démocratique, économique et sociale". Elle est insuffisamment humaine ;
- L’intérêt du Traité n’a pas été expliqué. Certains dirigeants auraient même reconnu ne pas l’avoir lu.
Les partisans du "non", toutes sensibilités réunies, se félicitent de cette décision
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Arretez de vous servir du non Irelandais comme d’une justification a vos propres idees.
Je vis en Ireland depui presque 10 ans et j’affirme que si ce vote avait ete effectue un WE et non en semaine c’est le oui qui serait passe sans probleme et on n’en parlerait plus.
De plus ce n’est pas en contrant systematiquement tous changements que les choses avanceront. Avez vous deja personnellement essaye, entre amis par exemple, de prendre des decisions a 27 ? Il y en aura toujours un pourcentage statistique minimum pour ne pas etre d’accord.
C’est plus facile de detruire et de critiquer que d’aller construire et proposer. Certes les technocrates d’europe ne devrait pas avoir les pleins pouvoir et les nouvelles taxes engendrees par cette construction ne sont pas belles a voir venir mais tot ou tard on y passera quand sous une forme ou une autre l’europe en tant de que super structure sera en place.
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Cordialement -
il y a des élections en 2009, et pour ma part j’ai choisi .. !
il existe à ma connaissance un seul parti politique trans-européen.. ;, je ne fais pas de propagande, j’ai découvert ce site par hasard, mais j’adhère à leur façon de vouloir "construire" voici les liens :
www.newropeans.org/fr/comite.htm
et leur site de commentaires de tous les pays :
Franck Biancheri le président se déplace dans toute l’Europe (et pas seulement en France), voila qui change de nos partis politiques...
au fait savez-vous ce que fait "votre" député élu à Strasbourg, avez-vous eu la moindre information sur son activité de parlementaire européen ces dernières années ?
pour ma part mon député européen se nomme Nathalie Griesbec et je n’ai jamais vu ni lu une seule de ses actions au parlement, mais bien évidemment elle se manifestera bientôt......
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Suis allée consulter le site mentionné... Alléchant ! Europe citoyenne et démocratique !... jusqu’à ce que je tombe sur une phrase qui me pose problème : "Nous ne sommes ni de droite ni de gauche, car la démocratie n’est ni de droite, ni de gauche".
Pour moi, la démocratie, si l’on en reprend la définition exacte, liée à son étymologie ("démos, en grec = peuple, ensemble des citoyens ; "cratie", = forme de gouvernement), c’est le gouvernement du peuple (ensemble des citoyens) pour le peuple (somme des intérêts des citoyens).
Or, il semblerait que la droite traditionnelle n’ait que faire des citoyens s’ils ne servent pas ses intérêts particuliers... Alors, la droite ne peut avoir la même conception de la démocratie que la gauche... et ceux qui ne se désignent pas comme appartenant à l’un des deux "groupes" sont généralement de droite, ou tout au mieux, du centre droit...
Sans qu’il y ait aucun extrémisme dans ma pensée (je n’appartiens à aucun parti politique mais je "penche vers la gauche"), je crains que ce groupement ne soit intéressé par la prise en main d’intérêts qui débordent largement ceux des citoyens basiques. Leur seul intérêt résiderait alors dans la multiculturalité des appartenances aux différentes nations constituant l’UE. Certes, il ya des choses à prendre dans leurs propositions... mais elles sont à manier avec précaution.
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Pour respecter les règles fondamentales de la démocratie véritable, il faut être libéré des actuels positionnements dogmatiques et prétendument incontournables gauche-droite.
En démocratie véritable on met en application chaque décision d’après la majorité des voix de tous les citoyens qui se sentent concernés par la décision. Les citoyens peuvent parfois décider ce qui sur l’axe gauche-droite serait à droite parfois ce qui serait à gauche. C’est dans ce sens que la véritable démocratie ne se situe ni à gauche, ni au centre, ni à droite, la véritable démocratie agit dans l’intérêt des citoyens, selon ce que veulent les citoyens, en prenant les décisions qui sur l’axe gauche-droite ne sont pas nécessairement regroupées et peuvent être répartie à gauche et au centre et à droite : il n’y a pas de blocage doctrinal avec une position fixe sur l’axe gauche-droite. La véritable démocratie agit dans l’intérêt des citoyens qui forment la communauté. La véritable démocratie met en application de façon impartiale uniquement les décisions voulues par la majorité des citoyens, quelles qu’elles soient, ainsi en Suisse certaines décisions peuvent d’après les actuels critères français être qualifiées de gauche, d’autres de droite.
Par exemple les Suisses ont voté contre la libéralisation du marché de l’électricité pour protéger leurs sociétés cantonales de production d’électricité et de gaz qui sont publique et le resteront. L’infrastructure de distribution de l’eau est presque entièrement dans la main des communes, c’est-à-dire est publique. Grâce à la démocratie directe, les citoyens suisses peuvent garder le contrôle sur les infrastructures et tout en étant contre leur privatisation exigent simultanément que les entreprises publiques travaillent de manière efficace.
Les citoyens de l’Union européenne sont victimes du lavage permanent des cerveaux de la part des politiques, qui parsèment constamment leurs discours du mot « démocratie », mais ne la mettent pas en pratique, et pour brouiller les pistes inventent des nouvelles définitions du mot « démocratie » pour se maintenir au pouvoir sous des déguisements de démocratie, eux et les cercles de pression qui les entourent. Pour ces raisons les citoyens n’y voient en effet souvent plus très clair dans ces discours à propos de « qu’est-ce que la démocratie ».
Pour évoluer vers la démocratie, il faudrait déjà que les citoyens européens sachent ce que signifie « démocratie ». Ils doivent connaître la définition de la démocratie véritable et non pas une autre définition de ce qu’est la démocratie, une définition fausse fabriquée pour correspondre au système politique que telle ou telle autre personnalité politique souhaite voir mis en place.
On ne répète jamais assez quelles sont les deux règles fondamentales de la démocratie :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit être respecter l’opinion de la majorité des citoyens.
La deuxième règle signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative citoyenne doit être garanti sans restriction.
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@ Martin :
Je souhaiterais corriger une erreur faite aussi en Suisse :
Vous écrivez :
"... Par exemple les Suisses ont voté contre la libéralisation du marché de l’électricité ..."
Cette affirmation est en réalité un raccourci abusif, c’est une confusion faite en Suisse même.
En réalité, ce que les citoyens Suisses ont rejeté en automne 2002, c’est une loi : la "LME - Loi sur le Marché de l’Electricité" destinée à ouvrir le marché de l’électricité à la concurrence.
Suite à ce refus, des dispositions transitoires ont été mises en place et surtout un nouveau projet a été préparé et mis en consultation. Cette nouvelle loi, la « LApEl - Loi sur l’Approvisionnement en Electricité » a été adopté par le Parlement. Le délai référendaire fixé au 12 juillet 2007 n’ayant pas été utilisé, elle est entrée en vigueur dans une large mesure au 1er janvier 2008. Cette nouvelle loi tient compte d’objections formulées par certains adversaires de la défunte « LME » …
Pour le reste, et s’agissant notamment de la définition de la démocratie, je suis tout à fait en accord avec la définition que vous en faites …
Bien à vous !
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@martin
votre député européen vous tient informé ?
quand vous êtes dans l’urne que faites vous ?
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Lorsque l ’ on entend aujourd ’hui sur RTL ; que giscard , demande à l ’ IRLANDE de re voter , c ’ est là que l ’ on s ’ apperçois que la france , n ’ est qu ’ un pays dictateur et milicien !!!!à vos réfléxions ......
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