Quand la Marine vogue vers le grand large !
Le 8 mai 2008, au Parlement Européen, était voté, comme toujours en catimini dans cette enceinte, un texte relatif au Transatlantic Economic Council. Il s'agit de la mise en place définitive au 1er janvier 2015 de ce qui est appelé le Grand Marché Transatlantique, soit la suppression de toutes barrières douanières entre l'UE et les États-Unis d'Amérique, l'harmonisation, c'est à dire l'alignement sur le droit américain, des droits et normes, tant environnementales que comptables ou relatives au droit du travail, européennes et étasuniennes.
Bien entendu, vous n'en avez jamais entendu parler. Ni Pujadas, Ni Laurence Ferrari n'en ont fait l'ouverture du 20H.
Le seul, en tous cas parmi le personnel politique à en avoir parlé fut Jean-Luc Mélenchon, sur son Blog et à l'occasion de diverses interviews radiophoniques
Ce texte est l'aboutissement de treize années de négociations entre la Commission européenne et le ministère américain du commerce. Cette résolution du Parlement européen de mai 2008 envisage l’élimination des barrières au commerce, qu'elles soient d'ordre douanière, technique ou réglementaire, ainsi que la libéralisation des marchés publics, de la propriété intellectuelle et des investissements. Les députés veulent la mise en place de ce marché unique pour 2015.
L'accord prévoit une élimination des barrières non tarifaires grâce à une harmonisation progressive des réglementations et surtout par la reconnaissance mutuelle des règles en vigueur des deux côtés de l'atlantique.
Dans les faits, cela signifie que les pays de l'Union européenne vont intégrer les normes américaines et que le droit de l'ancien continent va s'adapter à cette mutation.
La première étape dans l'installation de ce grand marché a été l'entrée en vigueur, le 30 mars 2008, de l’accord « Ciel ouvert ». Il a pour objectif d'ouvrir le commerce du transport aérien transatlantique entre les deux continents.
Quant aux services financiers, l'entrée en vigueur d'un marché sans entraves fut fixée à 2010 ce qui permit, l'été dernier, compte tenu du poids financier qu'elle avait acquis, à la grande banque américaine Goldman Sachs, de faire nommer à la tête de la Grèce ( Lucas Papademos) , de l'Italie (Mario Monti) et de la BCE (Mario Draghi) trois de leurs anciens dirigeants.
A ce jour, on peut dire sans exagération que Goldman Sachs contrôle en grande partie le pouvoir financier européen.
Les deux matières devant être libéralisées avant 2015, le trafic aérien et les marchés financiers, sont celles sur lesquelles les autorités américaines exercent déjà un contrôle étroit, grâce à l'existence d'accords de coopération entre l'Union européenne et les USA, celui sur le transfert des données PNR des passagers aériens et celui sur les données financières « Swift ».
Vous trouverez sur ce site, un excellent article de Jean Claude Paye, malheureusement assez long car très complet dans les cahiers de Psychologie politique qui vous permettra de prendre la mesure de l'abandon total de souveraineté économique au bénéfice quasi exclusifs des multinationales étasuniennes auquel le Parlement Européen a consenti, ainsi que des terribles reculs démocratiques qu'il impose.
En particulier :
Le transfert des données PNR des passagers aériens
Le transfert des données financières
Vers une remise généralisée des données personnelles
Un grand marché des données personnelles
Un alignement sur le droit américain
Une aire transatlantique « de liberté, de sécurité et de Justice »
Grand marché et contrôle des populations : un seul et même processus
Voté, bien évidemment, par la quasi totalité des partis de la droite européenne et, sans grande surprise, mais non sans une certaine amertume devant cette pénultième trahison, par l'essentiel des partis sociaux-démocrates européens, à l'exception notable des députés communistes français et d'un certain nombre de députés socialistes, qui se se sont déterminés en opposition aux consignes de leur groupe et ont ainsi au moins sauvé un peu de leur honneur.
La surprise, car il y en a une et elle est de taille pour ceux qui prennent le Front National au sérieux, est, qu'à ce scrutin, les 7 députés européens de ce Parti, Bruno Gollnisch, lydia Schenardi, Jean Claude Martinez, Fernand Le Rachinel, Carl Lang, Jean-Marie et Marine Le Pen en tête, ont voté oui quand ils avaient pris la peine d'être présent.
http://www.votewatch.eu/cx_vote_details.php?
A entendre Marine Le Pen, à la lire, et elle est parfois convaincante, le Front National et sa candidate seraient les seuls authentiques patriotes, les seuls opposés au Mondialisme, les seuls à vouloir sortir de l'Euro et à dégager la France de l'emprise mortifère d'une commission européenne inféodée à l'Oligarchie anglo-saxonne ; tous les autres, si on veut la croire, n'étant que des larbins affichés du système ou des leurres et des faux-semblants, le Front de Gauche premier visé.
Il serait intéressant que Madame Le Pen nous explique comment elle concilie ses fervents accents de patriotisme et de résistance au Nouvel Ordre Mondial européiste et vassalisé par l'Empire américain, avec son approbation, et celle de ses camarades, du pire des traités de soumission servile possibles à cet Empire.
Question :
Quand devons-nous croire Marine Le Pen ? Quand elle vitupère le Mondialisme à Paris ?
Ou quand elle lui ouvre toutes grandes les portes par son vote nocturne à Bruxelles ?
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